(Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé, Activiste, Penseur et Notable de Madimba)
Le Congo traverse un moment critique. Depuis des années, le mot balkanisation circule dans le débat public, souvent traité avec légèreté. Récemment, Mike Mukebayi, cadre du parti Ensemble pour la République, a affirmé qu’il n’y aurait « aucune menace » de balkanisation en RDC et que l’administration de territoires occupés par des forces irrégulières n’était pas inquiétante.
Cette vision est dangereuse. La menace est réelle. La banaliser, c’est s’exposer à la perte de souveraineté. Mike Mukebayi a cité Martin Fayulu et son message de mi-novembre 2025, mais ce sont aussi des voix lucides, comme Charles Onana, qui ont documenté depuis des années les stratégies visant à morceler le pays pour contrôler ses richesses et ses ressources stratégiques.
Mike Mukebayi doit comprendre que personne n’a peur de débats structurants sur la balkanisation. Au contraire, ils sont nécessaires pour nommer le danger, le cerner et y faire face. Mais ces débats doivent être honnêtes et basés sur les faits, pas sur la théorie.
La vérité juridique et historique
Contrairement à ce que certains affirment, la balkanisation n’exige pas de référendum. Elle se produit souvent de fait, par le vide du pouvoir central et l’action de forces externes et internes.
Et la Constitution congolaise est claire : aucun peuple, aucune communauté n’a le droit unilatéral de demander l’autodétermination. La souveraineté nationale appartient à tous les Congolais, une et indivisible. Tout projet de sécession est donc illégal et anticonstitutionnel.
Ce pays a été fondé dans la douleur, défendu dans le sang, protégé au prix de sacrifices incommensurables.
Lumumba dénonçait déjà en 1960 « le complot de morcellement du Congo », fomenté par les puissances coloniales.
Mobutu en avait fait un pilier idéologique : « Le Zaïre restera un et indivisible ».
Laurent-Désiré Kabila en avait fait un serment : « Ne jamais trahir le Congo ».
Et le prophète Joseph Mukungubila Mutombo, qui, depuis des décennies, a tiré la sonnette d’alarme contre les menaces externes et internes visant à partitionner notre Nation, parfois avant même que la classe politique ne prenne conscience des dangers, tous ont combattu la partition de notre pays. Tous ont compris que la vigilance n’est pas optionnelle : elle est vitale pour l’existence même de la nation.
Et pour ceux qui doutent, un signe symbolique demeure : la carte géographique de la RDC s’est dessinée telle quelle sur un ancien pavé d’une synagogue à Capernaüm en Israël, comme un rappel que ce pays ne sera jamais balkanisé.
Débattre de la balkanisation n’est pas une peur imaginaire. C’est une obligation civique.
Fermer les yeux, relativiser ou nier le danger, c’est faire le jeu de ceux qui veulent démanteler la RDC.
Le message est simple : un Congo divisé serait un marché. Un Congo uni reste une nation à défendre, avec la détermination de nos martyrs et la bénédiction du Dieu de ce pays.
Depuis quelques jours, plusieurs personnes nous envoient la vidéo où l’on voit des infrastructures initialement construites pour loger les athlètes pendant les IXes Jeux de la Francophonie.
Nous tenons à préciser que la direction du Comité national des Jeux de la Francophonie dont nous avons eu le privilège et l'honneur de présider, avait pour mandat uniquement d’organiser les Jeux et de faire un Rapport général aux autorités compétentes, pour dispositions utiles.
La construction des infrastructures et leur maintenance ne relevaient pas de notre compétence. C’était la compétence du ministère des Infrastructures et Travaux Publics (ITP) qui avait signé les différents contrats avec les entreprises privées et qui assurait en même temps le suivi technique par l’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) et le Bureau Technique de Contrôle (BTC), d’une part, et du ministère des Finances qui assurait les paiements nécessaires pour la bonne exécution des travaux, d’autre part. Les deux ministères étaient par ailleurs membres du Bureau du Comité de pilotage des Jeux de la Francophonie, l’organe d’orientation, de contrôle et de décision.
Mais étant donné le retard pris dans la construction du Village des Jeux, les athlètes ont finalement été logé dans les homes de l’université de Kinshasa.
Toutefois, dans notre Rapport général final, nous avions fait une série de recommandations au gouvernement, pour préserver et pérenniser cette œuvre grandiose réalisée par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour promouvoir le sport en République démocratique du Congo.
Entre autres, nous avions proposé la création d’un organisme en mode PPP, qui devait assurer la gestion, l’entretien et la maintenance, avec les entreprises privées qui avaient construit ces infrastructures.
Il est possible de constater, sur la base d'observations empiriques, que les individus d'origine congolaise manifestent un niveau de compétence élevé lorsqu'ils exercent leurs activités de manière autonome. On observe l'émergence de praticiens de la médecine en Europe et en Amérique, ainsi que de scientifiques et d'auteurs de l'envergure de Mudimbe. L'Afrique du Sud compte un nombre important de médecins congolais qui font preuve d'une compétitivité accrue. Il convient de rappeler que le docteur Richard Mavakala parvenait à résoudre, avec une habileté remarquable, la quasi-totalité des cas d'accouchements complexes, contrairement à ses collègues indiens qui tendaient à se soustraire à ces complications.
Plus près de nous, le docteur Nzomvuama, un chirurgien cardiaque de renom, peut être cité. À l'Université pédagogique nationale, des collègues professeurs, dotés d'une pensée à la fois fine et précise, sont rencontrés. La problématique centrale réside dans la difficulté à structurer la République démocratique du Congo en dépit de ses nombreuses compétences.
Ce pays est périodiquement et de manière répétée confronté à un conflit armé incessant. Il convient d'examiner les raisons pour lesquelles ces compétences ne parviennent pas à se coaliser en vue de l'édification d'une nation prospère, capable d'assurer sa propre défense et de protéger ses richesses face aux prédateurs tant nationaux qu'internationaux. La difficulté fondamentale réside dans la prédominance du collectif, du communautaire et du communautarisme, c'est-à-dire, la priorité accordée à la communauté par rapport à l'individu.
Le MDW constituera un hommage à l’esprit communautaire. La communauté ne saurait être considérée comme une construction d'ordre mental ou physiologique; elle constitue plutôt une naturalité structurale fondamentale.
L'enfant de petite taille, né prématurément. La relation sociale constitue le fondement. L'absence d'interaction compromet la capacité de subsistance. Le collectif ne saurait être considéré comme un agencement secondaire, ni comme une élaboration artificielle, mais plutôt comme une assise primordiale de la communion originelle.
L'être humain constitue un sujet historique intrinsèquement lié à une communauté. L'individu isolé ne génère aucune production, contrairement à la collectivité qui en est à l'origine. La singularité humaine résulte d'un système communiste et communautaire.
Dans « Le Geste, la Parole et l’Outil », André Leroi-Gourhan expose que l'être humain possède un geste générateur de la parole, lequel engendre l'outil dans une immanence communiste. L'émergence du geste, de la parole et de l'outil ne résulte d'aucun contrat social préétabli. La langue et la parole constituent une immanence.
En tant qu’humanisme et naturalisme accompli, et en tant qu’abolition positive de l’appropriation privative, impliquant par conséquent une appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme, « le communisme est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre l’existence et l’essence, entre objectification et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. » Il constitue l’énigme de l’histoire résolue, et il se perçoit en tant que solution. (Marx, Manuscrit de 1844).
Le premier instant de l’histoire humaine revêt un caractère d’immortalité.
Le capital possède la capacité d'absorber et de consommer l'ensemble des ressources disponibles. Il a assouvi une avidité insatiable envers les espaces, les forêts, les corps et les sexualités. Il s'agit là du vampire par excellence, du cannibale suprême. Il est possible d'observer des corps émaciés d'enfants congolais qui succombent toujours à la malnutrition, cette situation étant imputable à l'allocation de ressources financières à l'acquisition de biens immobiliers en France ou en Belgique.
Chaque jour, nos forêts subissent un prélèvement massif de bois d’œuvre, acheminé par des camions-remorques, incluant des troncs issus d’arbres centenaires. Le capitalisme engendre la destruction de notre environnement. La prostitution des jeunes femmes et des très jeunes filles, motivée par la nécessité de se nourrir, entraîne une destruction de leur sexualité, conséquence d'un système capitaliste où les parents sont privés de revenus décents en raison de l'accaparement excessif de richesses par leurs dirigeants.
Le capital a par conséquent intégré nos sexualités et les a entièrement consommées, mais il demeure irréfutable. Le capital est susceptible d'intégrer toute chose, voire de nous accabler par le biais du narcissisme et de la marchandisation.
Néanmoins, un jour, dans une rue de Kinshasa, un homme observe une femme et perçoit, dans son regard, l'éclat d'une lumière d'éternité. Il est impossible pour le capital d'intégrer cet élément. Cette situation représente un défi insurmontable pour le capital.
L'amour constitue la métrique de notre relation interpersonnelle. Il existe des individus, hommes et femmes, dont le regard révèle une aspiration illimitée.
La persistance de l’aspiration fondamentale à un désir véritable et illimité se manifeste par une errance continue, une confrontation à l’adversité, une résistance indéfectible, une contestation permanente, une dissimulation récurrente, et une réapparition inexorable. Les individus opposeront invariablement une résistance aux prédateurs, qu'ils soient d'origine nationale ou internationale.
La persistance de la quête inextinguible du plaisir charnel est un phénomène constant. Il s'agit d'une aspiration fondamentale : la corrélation entre l'idéal communiste et la réalité historique.
L’agent double persévère invariablement ; il ne saurait renoncer. Il s'agit de la radicalité de la victoire christique, du triomphe de l'amour sur un capital destructeur.
L'amour, l'éros, et non l'érotique, confère une signification à notre lutte en faveur de la justice et d'une paix prospère en République démocratique du Congo. L'amour ne se manifeste pas de manière isolée. Il s'agit d'un phénomène où deux singularités convergent conceptuellement. La communauté des biens, tant matériels qu'affectifs, est génératrice d'organismes incendiaires transformateurs du monde. Il est inapproprié de confisquer les avoirs des citoyens congolais si l'on prétend les apprécier, en particulier pour financer des constructions en Europe.
L'attachement au bien-être des citoyens congolais implique la volonté d'engager le dialogue avec les entités qui font obstruction à leur développement. L’Autre nous a enseigné qu’il est possible de mourir pour l’être aimé.
Les universitaires africains apparaissent, pour la plupart, extravertis dans leur démarche intellectuelle, versant souvent dans un mimétisme passif, que l’on pourrait qualifier de syndrome du perroquet. À la lecture de leurs travaux, l’on constate une tendance persistante à emprunter des grilles d’analyse occidentales pour les appliquer, parfois mécaniquement, aux réalités socio-culturelles africaines. Ainsi, pour expliquer des notions telles que le peuple, la nation, le droit, la liberté, la philosophie ou encore la théologie, beaucoup recourent spontanément aux catégories grecques et latines, comme si leurs propres cultures et langues étaient incapables de produire des concepts adéquats pour penser, comprendre et interpréter le réel.
Pour inverser cette dynamique, il importe de recommencer à penser le monde à partir d’un promontoire africain, selon une épistémologie enracinée dans la matrice culturelle africaine. Car connaître, dit-on, commence toujours par la connaissance de soi.
De surcroît, il est impératif pour les Africains de renoncer à l’asile mental et à l’aliénation culturelle, conditions préalables à l’émergence d’une véritable émancipation intellectuelle et épistémologique. Tant que nous continuerons de raisonner à travers les schèmes mentaux forgés par l’Occident, notre épanouissement collectif comme individuel demeurera incertain. Comme le rappelle si bien Bob Marley : « Émancipe-toi toi-même de l'esclavage mental ; personne d'autre que toi ne peut libérer ton esprit. »
À propos des langues et cultures africaines, Lilyan Kesteloot écrit avec justesse :
« C'est aux Africains à défendre leurs langues et leurs cultures en général. Nul ne voudra ni ne saura le faire à leur place. Il appartient sans doute à cette génération et aux suivantes de tenir là une promesse et un pari que les pères de la négritude échouèrent à concrétiser. »
(Histoire de la littérature négro-africaine, p. 313).
Cependant, défendre les langues africaines ne signifie pas rejeter les langues étrangères, car — comme le disait Engelbert Mveng — « chaque langue que j’apprends est une conquête, et me rend plus homme » (cité par Kesteloot, p. 319). L’ouverture linguistique n’est pas une aliénation, surtout dans un monde marqué par la mondialisation, où — selon Kesteloot — « le bilinguisme, voire le trilinguisme, doit être considéré comme un luxe, et non plus comme une aliénation » (ibid.).
Toutefois, il faut reconnaître que certaines réalités profondément enracinées dans la sensibilité d’un peuple ne peuvent être pleinement exprimées qu’à travers la langue maternelle. Kesteloot le formule clairement :
« Tout un domaine de la sensibilité de l’homme ne peut s’extérioriser que dans sa langue maternelle. C’est la part inviolable, particulière, intraduisible de toute culture. L’Africain ne peut renoncer à ses idiomes traditionnels sans ressentir une amputation grave de sa personnalité. »
(Anthologie négro-africaine, p. 11)
Dans la même perspective, Oscar Bimwenyi Kweshi rappelle que l’emprunt culturel n’est pas en soi une faiblesse, pourvu qu’il soit librement consenti et non subi. Mais il demeure nécessaire de se défaire de ce qu’on appelle la « syntaxe hexagonale », cette imitation excessive des modes d’expression français qui conduit certains universitaires africains à se percevoir plus Français que les Français eux-mêmes, au risque de s’éloigner des réalités africaines.
Enfin, Kesteloot souligne avec force que :
« La survie des langues africaines dépendra essentiellement du crédit que les Africains eux-mêmes leur accorderont. Ceci est aussi vrai pour la survie de la civilisation africaine tout entière. Sans cette survie, aucune indépendance politique ni aucun développement économique ne pourra jamais lever le préjugé qui pèse encore aujourd’hui sur le barbare, le primitif, l’évolué, le “singe des Blancs”. Ce préjugé s’amplifie lorsque l’Africain moderne adopte sans réserve les modes de vie européens, les philosophies, l’art même de l’Europe : cela prouve qu’il n’avait rien de valable à conserver, n’est-ce pas ? C’est donc aussi la justification a posteriori de l’action coloniale ! »
"S'il faut que je devienne militaire pour sauver mon pays, je le ferai ".
Cette déclaration fracassante du président Félix Tshisekedi à Doha mérite une analyse approfondie.
L'on sent une détermination, une mutation, une orientation, une transformation du civil au militaire déterminé à faire la guerre. D'aucuns diront que ce n'est pas la première fois qu'il fait ces genres des déclarations intempestives. Il avait déjà dit qu'il ira s'installer à Goma jusqu'au retour de la paix. Il n'avait pas non plus hésité de dire : "S'il faut que je meurs pour que la paix revienne en RDC, je le ferai ".
On se souviendra aussi de ses propos belliqueux où il avait menacé le Rwanda à des termes très durs : "À la moindre escarmouche, je vais attaquer Kigali à partir de Goma. " Mais l'homme n'a pas été seulement celui qui fait des déclarations en l'air, sans suite, sans contenu comme disent certaines personnes. Il a aussi lié ses paroles en actes dans d'autres circonstances. Comme quand il avait promis, au cours d'un voyage à Washington, qu'il allait déboulonner le système Kabila. Beaucoup avaient parlé alors d'un canular, d'une illusion. J'étais aussi parmi ceux qui n'ont pas cru, mais il a effectivement déboulonné le système Kabila jusqu'à pousser ce dernier en exil, avant d'être condamné.
Au regard de notre Constitution, le président n'a même pas besoin de devenir militaire pour faire la guerre. La loi fondamentale, dans son article 83, stipule que président de la République est le commandant suprême des forces armées. Ce qui fait de lui d'office chef des armées. Patrice Lumumba était non seulement Premier ministre mais aussi ministre de la Défense après l'accession de notre pays à l'indépendance. L'actuel ministre de la Défense de la France est une femme sans être militaire. Ceci pour affirmer que le président Tshisekedi peut très bien conduire la guerre sans être militaire, à condition d'être entouré d'officiers capables, valables, patriotes et non ventriotes. Pas des généraux affairistes qui considèrent l'armée comme une entreprise commerciale.
Notre armée a connu en son sein des valeureux officiers et militaires à l'image de Mamadou Ndala, Mbudza Mabe, Bahuma etc...
C'est aussi l'occasion de tordre le coup à une polémique sur la nomination de l'actuel Vice-Premier Ministre en charge de la Défense Me Guy Mwadiavita et le Ministre délégué à la Défense Eliezer Ntambwe. Pour certaines personnes, les deux membres du gouvernement chargés de la Défense sont des civils, d'où ils seront incapables de bien piloter ces ministères.
Une telle affirmation est dénouée d'objectivité intellectuelle et scientifique. Il n'y a pas au monde une école qui forme les ministres de la Défense. Il y a un érudit en matière militaire qui disait : " L'armée est une affaire sérieuse qu'on ne peut pas donner sa gestion à un militaire." C'est un problème de compétence, d'expérience et d'entourage. Eliezer Ntambwe, à peine nommé, vient de proposer une loi en faveur des anciens combattants. Cette mesure peut avoir comme conséquence de susciter de l'émulation et des vocations pour intégrer l'armée surtout pendant cette période où les jeunes hésitent.
Face à l'agression rwandaise, il n'appartient pas seulement au président de la République de devenir militaire, c'est une affaire de tout Congolais de s'imprégner de l'esprit militaire. L'armée, c'est aussi et surtout un état d'esprit. Lorsqu'un peuple se soulève, il est plus fort qu'une arme atomique. Félix Tshisekedi passera mais la RDC restera à jamais. C'est pour cette raison que nous devons nous mobiliser et nous rassembler en dépit de nos différences et divergences dans un grand mouvement que nous dénommons "Le camp de la Nation", Cana, en sigle. C'est l'antithèse de ceux qui veulent la "Yougoslavisation " de notre pays. L'union fait la force, l'union fait la paix, l'union engendre le progrès.
Moise Moni Della
-Ancien Vice-ministre de la presse et de l'information.
Sous le titre : "Élection après la guerre, l’UDPS ferme la porte à toute perspective d’un scrutin en 2028", le site "congo-etatsunis.tv" reprend intégralement l'article publié le 5 novembre 2025 dans sa page Facebook...
Dans cette dépêche, l'auteur relève 3 cas de figure. Premier cas : "le parti présidentiel semble préparer l’opinion à l’idée d’un possible report du scrutin" pour cause de guerre. Deuxième cas : "Félix Tshisekedi restera au pouvoir jusqu’à ce que la paix revienne à l’Est’’. En d’autres termes, jusqu'à ce que l'agression rwandaise prenne fin. Troisième cas de figure : "le Chef de l’État serait investi d’une 'mission divine' pour 'sauver la RDC de la main du Rwanda"'.
Vouloir une chose et son contraire
Vrai ? Faux ? En communication, ça s'apparente à une sonde. On veut s'assurer du soutien de l'opinion nationale à cette perspective. Ce qui laisse supposer que l'idée d'une prorogation du mandat de Félix Tshisekedi est déjà adoptée.
Ainsi, comme dans une distribution des rôles pour une scène d'art dramatique, les tâches sont réparties pour une "campagne de sensibilisation" sur l'après 2028. Objectif : promouvoir la thèse de l'impossible tenue des élections pour cause de la guerre, euphémisme pour dire fin de l'agression rwandaise.
Dans cette répartition, il y a des acteurs qui squattent les médias, principalement les chaînes dites YouTube.
Certaines sources suggestionnent d'ailleurs l'existence d'une proposition de loi allant dans ce sens.
Député national Udps, Éric Ngalula est formel : "Nous parlerons de 2028 quand la paix sera revenue à l'Est. Tant qu'il n'y a pas de paix, il n'y aura pas d'élections dans ce pays".
Dans les deux cas, tous se réfèrent au second mandat de Joseph Kabila prorogé de deux ans (2016-2018).
Il se fait seulement que ceux qui promeuvent ce schéma doivent aller au bout de la logique, c'est-à-dire accepter l'instauration d'une Transition issue d'un Dialogue.
Pour mémoire, les Négociations du centre Interdiocésain catholique de Kinshasa) organisées du 12 au 31 décembre 2016 à l'initiative de la CENCO en furent un pour avoir remplacé le Dialogue de la Cité de l'Union africaine clôturé le 18 octobre de la même année.
On ne peut pas vouloir une chose (maintien en poste de Félix Tshisekedi après 2028) et son contraire (rejet du Dialogue).
Un danger réel pour le Président de la République
Il y a aussi ceux qui lient la tenue des élections à la fin de l'agression rwandaise.
Autant le leur dire d'emblée : c'est une réflexion irrationnelle.
Et pour cause !
Primo, l'agression rwandaise est soumise au même principe que toutes les guerres qui se produisent au monde depuis la nuit des temps : on sait comment elle commence ; on ne sait jamais comment elle se termine.
La guerre en cours a démarré en 2022 avec comme première prise territoriale importante la cité de Bunagana, à la frontière congolo-ougandaise. Les éléments du M23 ayant attaqué la RDC sont partis du mont Sabinyo où se croisent trois frontières : RDC-Ouganda, RDC-Rwanda, Rwanda-Ouganda. Les sources fiables affirment que l'infiltration s'était opérée du côté de la frontière rdcongolaise-ougandaise.
Depuis, on ne fait aucun effort pour élucider ce "mystère".
Tout ce que nous savons pour l'instant est que la crise sécuritaire entre la RDC et le Rwanda est "gérée" par le Processus de Washington, processus qui ignore deux acteurs importants voisins de Kigali : Kampala et Bujumbura.
Le souhait de tous les Congolais étant sa fin dans l'immédiat, faut-il encore qu'on y parvienne ! Cela veut simplement dire que cette guerre va se terminer soit avant, soit pendant, soit après l'année 2028.
En clair, selon la volonté des protagonistes internes et externes !
En plus, comme le souligne si bien Didier Mumengi dans une vidéo, on fait bien la guerre lorsqu'on connaît très bien l'ennemi, notamment ses motivations.
Peut-on dire de la RDC qu'elle connaît l'ennemi Rwanda dans ses motivations profondes ?
Vraisemblablement, non ! A moins de s'être ressourcée suffisamment auprès des experts...
À supposer, après adoption au Parlement de cette proposition de loi et promulgation de celle-ci par le Président de la République, que le Rwanda mette subitement fin à la guerre en 2026 ou en 2027, avec quel argument le Pouvoir soutiendra-t-il la thèse de l'impossible tenue des élections en 2028 ?
Déjà, l'argument de lier le processus électoral à l'occupation des territoires est un non-sens en ce que le scrutin de 2023 a eu lieu en pleine guerre ; la cité de Bunagana étant occupée comme bien d'autres localités où il n'y a pas eu élections ! Pourtant, le scrutin validé par la Céni et la Cour constitutionnelle a légitimité le mandat actuel du chef de l'Etat.
Secundo, faire dépendre le maintien en poste de ce dernier par la fin de la guerre a un côté "absurde".
En effet, autour de Félix Tshisekedi gravitent des "va-t-en-guerre" qui voudraient la prolongation de l'agression pour une raison ou une autre. Par exemple la fierté d'infliger une défaite retentissante à Paul Kagame, si seulement on y parvient. Ou encore l'affairisme selon l'adage "Faites la guerre pendant que nous faisons des affaires" !
Bien plus, ces "va-t-en-guerre" peuvent même devenir un danger réel pour le Président de la République s'il lui arrive de s'investir sérieusement et totalement dans le schéma d'une solution négociée.
Capables de toutes les compromissions, ils peuvent s'allier avec toutes les puissances extérieures et toutes les forces politiques et sociales intérieures pour maintenir le pays en état de guerre permanent.
Au final, c'est Félix Tshisekedi qui en fera les frais.
Voir Felix Tshisekedi pris au piège d'une prorogation du mandat au forcing
Au regard de ce qui précède, le chef de l'État ne gagne rien du schéma d'un processus électoral lié à la fin de la guerre, encore moins d'une prolongation de mandat sans passer par le Dialogue.
Par contre, il a tout à gagner en initiant le Dialogue national pour la Refondation de la République Démocratique du Congo et à y proposer un cahier des charges convaincant.
Après tout, le Dialogue national sera la "confrontation des cahiers des charges".
Dans cette optique, il ne va nullement de son intérêt d'agir avec flottement comme cela semble bien le cas en ce que tantôt il donne l'impression d'être pour cette initiative, tantôt il s'y oppose.
Car, il se met dans une situation délicate si, s'inspirant de la sagesse de Salomon, les forces politiques et sociales actuellement indexées du fait de ne pas dénoncer l'agression rwandaise se réveillent un matin et le fassent publiquement avec pour seul argument le salut de la Nation !
On ne voit pas quelle fierté ni honneur le chef de l'État pourrait en tirer en convoquant dans ces conditions le Dialogue national. Il ne pourrait même pas poser d'autres conditions qui auraient pour conséquence de convaincre l'opinion d'être à la base du "blocage" !
Le risque, comme on peut le percevoir au regard de tous les cas de figure évoqués ci-dessus, est de voir Félix Tshisekedi pris au piège d'une prorogation du mandat au forcing !
Pour rappel, ses opposants (politiques, armés, religieux etc.) n'ont pas de mandat constitutionnel.
Pour rappel, ses opposants (politiques, armés, "religieux", etc.) n'ont pas de mandat constitutionnel !
Lui, il y est soumis...
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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(Par Guelord Ndokuta, Journaliste Professionnel & Expert en Communication)
Longtemps confrontée à la vétusté de ses infrastructures, l’Université Pédagogique Nationale (UPN) entre désormais dans une nouvelle ère. Grâce à un vaste programme de réhabilitation, l’ensemble du campus universitaire a été entièrement modernisé : bâtiments administratifs, auditoires, laboratoires, espaces étudiants et installations techniques.
Un chantier ambitieux rendu possible par la vision du Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui place la jeunesse, la formation et l’innovation au cœur de son action pour le développement national.
Un campus transformé pour le présent et l’avenir
Autrefois marqué par des bâtiments vieillissants et des conditions d’apprentissage difficiles, le site de l’UPN renaît aujourd’hui dans toute sa splendeur.
Les infrastructures rénovées offrent désormais un cadre moderne, sécurisé et inspirant, à la hauteur des standards internationaux.
Auditoires spacieux et climatisés, équipements technologiques, bibliothèques réaménagées, espaces verts repensés : tout a été conçu pour favoriser l’excellence académique et la recherche scientifique.
Cette transformation globale fait de l’UPN un pôle universitaire de référence, non seulement pour la RDC, mais pour toute la région.
Une concrétisation de la vision du Chef de l’Etat
Cette rénovation intégrale s’inscrit dans la dynamique impulsée par le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo : celle d’un Congo tourné vers le progrès et la modernité, où l’éducation devient un levier de transformation sociale et économique.
Le Chef de l’État l’a toujours rappelé : le développement du pays passe par la qualité de son enseignement et la valorisation de sa jeunesse.
A travers l’UPN, cette vision se concrétise de manière visible, mesurable et tangible.
Une fierté nationale et un engagement durable
La modernisation de l’Université Pédagogique Nationale n’est pas seulement une réussite infrastructurelle ; elle est aussi un symbole fort de la renaissance du système éducatif congolais.
Elle redonne confiance aux étudiants, motive le corps enseignant et témoigne d’une volonté politique d’investir dans le savoir.
En transformant l’UPN, la Présidence de la République prouve que le changement est en marche — un changement concret, durable et orienté vers l’avenir.
Un message d’espoir pour la jeunesse congolaise
Pour des milliers d’étudiants, cette rénovation est bien plus qu’une amélioration matérielle : c’est une promesse.
La promesse d’un avenir où l’éducation devient la clé du succès individuel et collectif, dans une RDC qui avance, se modernise et croit en son potentiel.
Par Guelord Ndokuta
Journaliste Professionnel & Expert en Communication
Nous constatons que la Jeunesse constitue une couche importante de la population en RD Congo. Ce qui constitue une richesse pour notre pays parce qu’elle assure sa pérennité du point de vue démographique et son existence parmi tant d’autres pays. Car un pays sans une Jeunesse verte est voué à disparition. Mais, ce qui est important, est de savoir comment encadrer cette Jeunesse pour qu’elle soit utile au pays, qu’elle soit un moteur de développement durable dans le Corps politique. La considérer de manière générale ne permettrait pas à l’Etat qui doit la gérer de mieux s’y prendre.
Voilà pourquoi, il sied de la catégoriser pour que chaque éducateur s’occupe de l’encadrement de chaque catégorie de la Jeunesse. C’est ainsi que dans ce texte, nous devons chercher d’abord à montrer l’importance de la Jeunesse en général et de chacune de ses catégories dans la Société politique et le rôle qu’elle est appelée à jouer au sein de celle-ci. Ce rôle ne peut être bien joué que grâce à son encadrement efficace par l’Etat. Nous avons estimé qu’il faille un ou plusieurs modèles qu’elle doit imiter pour parvenir à bâtir une Société politique-type qui doit servir d’exemple aux autres. Une Jeunesse bien encadrée est capable de nous produire démocratiquement des représentants élus qui soient responsables et dignes.
Il existe un ministère qui s’occupe de la Jeunesse et de la citoyenneté en RD
Congo. Quels sont les objectifs que ce ministère s’est assigné dans l’encadrement de la Jeunesse, en général, et de la diversité d’autres Jeunesses, en particulier ? Comment encadre-t-il la Jeunesse intellectuelle en général ? A-t-il un programme précis conduisant à atteindre le changement de mentalité des Jeunes tout court ? En a-t-il des moyens ? Comment faire l’évaluation du niveau atteint dans l’évolution du changement de mentalité par des Jeunes, catégorie par catégorie ? Cette problématique est orientée vers l’Etat congolais et nous permet de fouiner et de proposer ce que nous estimons être utile pour le bien non seulement de la Jeunesse, mais aussi de tous.
1. L’importance de la Jeunesse dans un Etat Moderne
De quel type de Jeunesse voulons-nous parler dans ce texte ? Nous voulons parler
Ici de deux grandes catégories de la Jeunesse, à savoir la Jeunesse intellectuelle et la Jeunesse analphabète. La première catégorie est dite Jeunesse intellectuelle. Elle comprend en son sein une Jeunesse intellectuelle travailleuse et une Jeunesse intellectuelle désœuvrée (chômeuse). Et la seconde catégorie est dite Jeunesse analphabète. Elle comprend à son tour une Jeunesse analphabète débrouillarde, donc active et une Jeunesse analphabète non-occupée (chômeuse), donc passive.
L’importance de la Jeunesse, en général, dans l’Etat moderne dépendra de la catégorie à laquelle elle appartient et de la politique d’encadrement mise en ligne par les dirigeants politiques pour que toute cette Jeunesse se sente à l’aise.
Nous devons nous rappeler que du temps de Maréchal-Président Mobutu, nous parlions de la Jeunesse ouvrière, de la Jeunesse pionnière (Scouts, Kiros…), de la Jeunesse estudiantine et de la Jeunesse du Mouvement Populaire de la Révolution (JMPR). Cette façon de catégoriser la Jeunesse permettait au Gouvernement de tenter, tant soit peu, de s’assurer de son bon encadrement.
Pour notre part, nous nous devons de chercher, dans ce texte, une autre façon de la catégoriser pour que l’Etat congolais puisse trouver les voies et moyens d’atteindre de manière systématique, ordonnée et optimale l’ensemble de la Jeunesse, afin d’assurer au minimum son encadrement. C’est dans ce sens que nous avons esquissé la catégorisation ci-dessus présentée.
2. Jeunesse intellectuelle
L’importance de la Jeunesse intellectuelle dans une Société politique n’est pas à démontrer à cause de l’influence qu’elle exerce sur ladite Société, afin que celle-ci s’organise, se stabilise et se développe. Nous sommes certains que son poids numérique est très faible, mais son pouvoir de transformation a un impact social et politique redoutable sur toute société humaine. C’est grâce à son savoir-faire et son savoir-être et à a crédibilité que la Jeunesse tout entière peut être entrainée dans un mouvement violent ou non susceptible de conduire au changement politique et socio-économique dans la Société politique. La Jeunesse intellectuelle travailleuse demeure la clé de voûte pour le changement de mentalité et aussi le catalyseur du développement durable du pays.
Elle est en fait comparable à la sève qui nourrit une plante avec comme conséquence que sans elle la plante fane. Elle joue le rôle que joue le sang dans l’organisme humain. Cela veut dire que la Jeunesse est à l’Etat ce que la sève est à la plante et le sang à l’organisme humain. Ce qui veut autrement dire que sans la Jeunesse, le pays serait en panne sèche, donc fanerait comme une plante. En d’autres termes, si la Jeunesse, particulièrement intellectuelle, est corrompue, la Société politique dans laquelle elle vit, sera sans nul doute aussi corrompue et entièrement dépravée, nous vivrions, en effet, dans une société régressive.
Pour cela, certaines conditions s’imposent pour que la Jeunesse intellectuelle accomplisse sa mission de gardien de l’Etat de Droit et de Démocratie ainsi que celui du moteur de développement durable de la Société dans laquelle elle est appelée à évoluer. Pour qu’elle joue son rôle de bâtisseur, il faudrait qu’elle prenne conscience de la situation sociale, politique, économique et culturelle dans laquelle elle s’émeut et qu’elle agisse pour de manière à faire transformer les choses soit positivement soit négativement. Pour les désastres qu’elle peut potentiellement causer, l’Etat doit l’aider à se prendre en charge en vue de préserver le Bien-être intégral de tous.
Au regard de l’importance de la Jeunesse intellectuelle dans la Société, deux
Perspectives se dessinent. D’une part, si la situation de son pays est de nature à favoriser le Bien-être de tous, à favoriser la promotion des valeurs républicaines sur lesquelles est fondé l’Etat de Droit et de Démocratie, alors une telle Jeunesse sera tenue d’y participer, d’y concourir de manière que cette situation continue de s’améliorer davantage avec le concours de l’Etat ; d’autre part, dans le cas échéant, si l’Etat est défaillant, cette Jeunesse est appelée à lutter pour changer cette situation on ne peut inhumaine en une situation plus humaine. Cette fois-ci, elle doit adopter constitutionnellement la non-violence comme méthode de lutte, méthode de combat pour l’Instauration de l’Etat de Droit, libre et démocratique dans son pays. Une telle lutte est suscitée surtout si le Peuple se retrouve devant un Pouvoir politique sourd et muet.
Pour passer ainsi des conditions moins humaines dans lesquelles vivoterait le Peuple, aux conditions plus humaines dans lesquelles pourraient vivre calmement ce Peuple, il serait impérieux de tout faire pour que celui-ci, en général, et la Jeunesse intellectuelle, en particulier, prennent conscience en amont de leurs conditions de vie inhumaines et qu’ils prennent courageusement la décision de les changer en conditions de vie humaines en vue du changement radical de mentalité recherché. Ce combat de démocratisation des Institution ou de libération interpellerait à coup sûr l’Etat et lui permettrait d’y répondre positivement.
Aussi, lui arrivera-t-il de lutter avec l’ensemble des contestataires pour l’extirpation des antivaleurs qui joncheraient l’esprit de la plupart des Jeunes intellectuels de manière particulière.
Nous nous devons ici de souligner que cette prise de conscience présage le changement progressif de mentalité et exige de la Jeunesse intellectuelle la compréhension de la situation globale que traverse le Corps politique. Si le pays baigne dans la catastrophe sociale et politique, cette Jeunesse doit s’interroger sur la cause première de cette catastrophe que subit le Peuple et doit chercher, par conséquent, les voies et moyens pour l’éradiquer. Si la cause première est, par exemple, la mauvaise gouvernance, il y a moyen de l’attaquer et de rappeler énergiquement les gouvernants à plus de transparence dans la gestion afin d’améliorer les conditions de vie de la grande majorité du Peuple. En ce moment-là, il ne restera plus qu’à voir comment transformer progressivement l’homme afin de maintenir le rythme de vie dans lequel continuera à vivre le Peuple.
Pour y arriver, la population déjà conscientisée, fidélisée et guidée par l’intellectuel sera tenue d’accompagner l’Etat dans la réalisation du Bien-être de tous. Devant un Pouvoir autocratique réfractaire au changement, les discours des hommes révoltés ayant déjà conscientisé la majorité du Peuple s’imposent nécessairement pour obliger ce Pouvoir à se raviser en faisant la volonté générale. Avant que l’attaque d’un Pouvoir dictatorial ne soit déclarée, elle devra être précédée en amont par un Plan stratégique anticipatif à long terme détaillant toutes les étapes devant conduire à la victoire sur ce régime ‘’peuplecide’’. Ce Plan doit tenir compte des rapports de forces déjà évalués. C’est le résultat de ces rapports de forces qui pourra vous dicter le genre des méthodes auxquelles vous devez recourir pour bien mener cette lutte de libération ou de démocratisation du Corps politique. Si vous optez pour la non-violence avec le dialogue comme cheval de bataille alterné par l’usage des différents procédés de cette méthode notamment la désobéissance civile, les marches pacifiques dans la rue, les dénonciations faites à travers des communiqués de presse, des déclarations politiques, des mises au point et consorts, seront de mise.
C’est en ce moment-là que le rôle de la Jeunesse intellectuelle en tant que
cerveau-moteur du Corps politique apparait politiquement au grand jour : après avoir compris pourquoi la lutte de libération est engagée, elle s’engage, elle aussi, à conscientiser toute la population, en général, et toutes les autres Jeunesses, en particulier, pour que celles-ci soient associées aux actions qui doivent être menées pour exiger, entre autres, le changement du régime jugé barbare et/ou autoritaire, sourd et/ou muet en un régime capable de booster le développement durable du pays en commençant par privilégier l’agriculture, la pêche et l’élevage sans jamais négliger les autres secteurs de la vie nationale.
Une fois qu’elle ait pris conscience des mauvaises conditions dans lesquelles vit la population, la Jeunesse intellectuelle doit passer aux différentes actions de lutte comme annoncées ci-dessus. C’est en ce moment-là qu’elle va montrer qu’elle demeure le moteur du changement politique et socio-économique dans sa Société. Nous n’avons qu’à voir comment elle se déploie sur la rue à l’appel d’un Leader charismatique comme du temps de Feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Autrement dit, vous trouverez qu’au cœur de toutes les manifestations pacifiques de lutte pour le changement politique et socio-économique dans le Corps politique, la Jeunesse à plus de 60% y occupe une place prépondérante par rapport à la participation des adultes ou des vieux, simplement parce qu’elle a non seulement de la vigueur, mais aussi parce qu’elle a déjà compris que son avenir doit être préservé contre les caprices des hommes politiques sans conscience claire, et doit être préparé en vue de s’assurer de son Bien-être intégral durant toute la durée de sa vie.
Il faudrait donc prévenir ceux qui veulent libérer le pays de la dictature ou d’une autre forme d’asservissement ou d’esclavagisme que plusieurs d’entre les pionniers peuvent se présenter comme des Leaders. Pas de soucis. Mais l’histoire de lutte de libération montre qu’au fur et à mesure que la lutte dure dans le temps, un véritable Leader surgira du lot. Nous devons ici affirmer que le Leader ne se choisit pas, ne se déclare pas, ne se décrète pas, il émerge du lot grâce à son endurance, à sa constance dans la poursuite de l’Idéal déjà fixé.
D’où l’affirmation osée selon laquelle il n’y a jamais eu plus d’un Leader dans un groupe ; il n’y en a qu’un seul et les autres devraient s’aligner derrière celui-là formant ainsi une file indienne. Les exemples sont légion pour illustrer cette affirmation : Gandhi en Inde, Mandela en Afrique du Sud, Lumumba, puis Tshisekedi en RD Congo, Modibo Keita au Mali, Kwame N’Nkrumah au Ghana, Sekou Touré en Guinée, et consorts. A chaque situation politique prônant donc la confiscation des libertés humaines à une époque donnée de l’histoire surgit nécessairement un Leader, un homme providentiel capable de s’affronter aux prédateurs pour les faire agenouiller et faire libérer ainsi les Peuples de la servitude.
En ce qui concerne Tshisekedi Etienne, celui-ci fit partie de 13 Parlementaires signataires de la Lettre de 52 pages et qui sont à l’origine de la création de l’UDPS en février 1982. Ils ont recruté d’autres opposants politiques pendant la période de la clandestinité. Ce qui a porté le nombre des Fondateurs de l’UDPS à 18. De tous, il n’y a que lui, Etienne Tshisekedi, qui s’est distingué dans la lutte jusqu’à sa mort devenant ainsi le Leader charismatique de l’UDPS, l’incarnation de l’opposition congolaise et Opposant historique aux régimes dictatoriaux qui se sont succédé en RD Congo. Les autres Fondateurs sont tombés pour telle ou telle raison abandonnant ainsi la lutte et rejoignant tel ou tel parti présidentiel ou en créant un parti proche du Président de la République en place ou cédant à l’oppression du Pouvoir en place.
Nous avons longtemps épilogué sur la Jeunesse intellectuelle travailleuse sans faire allusion à la Jeunesse intellectuelle désœuvrée. Celle-ci, à son tour, vit ses réalités propres dans la Société. Elle a une autre lecture de l’avenir de son pays. Fière d’avoir étudié et décroché son diplôme scolaire ou académique, elle se retrouve chômeuse ! D’où une certaine frustration qu’elle ressent dans sa Société par rapport aux autres Jeunes intellectuels confortablement traités ou même par rapport aux aventuriers analphabètes qui ont réussi, chacun, sa vie par aventure, ou à travers les relations particulières qu’entretient chacun avec une autorité influente du Pouvoir en place.
A ce sujet, pour se défouler ou laver ce qu’elle pourrait avoir considéré comme un affront, elle pourrait se dresser contre le Pouvoir existant considéré comme le prophète de son malheur. Voilà pourquoi cette catégorie de la Jeunesse adhère parfois naïvement ou par esprit de vengeance aux avances lui faites par l’opposition politique ou armée surtout dans un pays où la misère bat son plein et la volonté politique du Pouvoir politique y est quasiment absente. Elle se nourrit d’espoir que lorsque le régime politique change, elle pourrait se retrouver en bonne position dans le nouveau régime.
La Jeunesse intellectuelle désœuvrée est pire qu’une Jeunesse analphabète inoccupée. A cet effet, l’expérience renseigne que le rôle généralement joué par une telle Jeunesse dans la Société est en grande partie nuisible que celui joué par une Jeunesse analphabète inoccupée. Cela dans la mesure où avec son esprit d’ouverture et inventif, elle serait à même de révolter facilement la population pauvre et misérable contre les Institutions légalement établies, de changer ou d’influencer négativement la mentalité de celle-ci parce mécontente de la situation de misère dans laquelle elles baigneraient toutes.
Le rôle de la Jeunesse intellectuelle désœuvrée dans la Société politique ressemblerait à celui du poison dans l’organisme humain. Connaissant probablement le pourquoi de ces conditions de vie inhumaines dans lesquelles elle baignerait avec le peuple, dans sa mauvaise foi ou dans son désespoir, elle pourrait refuser de dire la vérité à celui-ci afin de lui donner un peu d’espoir de vivre. L’objet final recherché étant de le révolter davantage contre le Pouvoir en place qu’il accuse d’être son porte-malheur espérant par-là qu’en le combattant, sa vie pourrait un jour changer positivement si jamais le régime, pour lui, avilissant parvenait aussi à être changé.
3. Jeunesse Analphabète
Une Jeunesse Analphabète peut trouver une occupation lucrative dans une entreprise ou faire du commerce. Par conséquent, elle peut devenir responsable dans sa vie quotidienne. Dans le régime Mobutu, cette Jeunesse constituait ce que l’on avait autrefois dénommé Jeunesse ouvrière. Une fois occupée lucrativement, elle devient utile à sa Société parce qu’elle pourrait se préoccuper et de son avenir et de l’avenir de sa famille et par ricochet celui de la Société même.
Si la Jeunesse analphabète travailleuse est bien sensibilisée par une Jeunesse
intellectuelle digne de ce nom, une Jeunesse responsable, patriote et nationaliste, qui lui fait voir celui qui est responsable de sa pauvreté, de sa misère et comment faire pour changer la méthode de gouvernance du Pouvoir prédateur ou le pousser à la sortie, une telle Jeunesse pourrait facilement se décider de commencer à participer aux actions jugées par lui salvatrices initiées par le camp de l’opposition politique si celle-ci est réellement responsable des actes qu’elle pose ; ou alors, dans le cas de force majeure recourir à la violence pour faire changer le régime de misère en régime salutaire.
A contrario, une telle Jeunesse non formée sur le plan intellectuel et moral peut devenir nuisible à l’avancement du pays dans la mesure où elle peut aussi être facilement corrompue, instrumentalisée, manipulée par ceux qui sont au Pouvoir pour jouer au statu quo, donc jouer à la protection du régime honni par la majorité du Peuple. C’est souvent le jeu politique des renégats récupérés de l’ancien régime grâce à leur expertise avérée dans tel ou tel domaine de la vie nationale. C’est le cas actuel des anciens collaborateurs des régimes Mobutu et J. Kabila approchés, après fidélisation, par le régime Tshisekedi, pour rendre service à la Nation. Il est un constat amer que la plupart d’entre eux demeurent nostalgiques à Mobutu et les autres ont leur cœur à Joseph Kabila. Surtout en ce qui concerne les officiers de FARDC et ceux de la PNC ainsi que les cadres de service de renseignement.
S’agissant d’une Jeunesse analphabète non-occupée, donc chômeuse, la situation devient encore pire. Etant chômeuse, cette Jeunesse demeure potentiellement capable de devenir extrêmement dangereuse pour la Société à laquelle elle appartient. Car il ne lui reste, pour survivre, qu’à voler, qu’à s’emparer des biens des autres, qu’à tuer si possible, qu’à semer la terreur et la désolation dans le chef de la population dans le but simplement de satisfaire à ses besoins naturels, à la dictée de son cœur. C’est ainsi que nous avons des kulunas à Kinshasa, des shegues à Lubumbashi, des Wayambards à Likasi, des Suicidaires à Mbujimayi, et consorts. Ce sont des voyous de toutes sortes qui se retrouvent à travers la République incarnant la délinquance juvénile caractérisée par des larcins, des vols, des assassinats, comme dit ci-dessus. C’est un phénomène social renforcé par le manque d’encadrement. Cette catégorie de la Jeunesse analphabète désœuvrée pose énormément de problèmes à la population et particulièrement à l’Etat congolais qui semble ne pas trouver une solution appropriée pour y mettre définitivement fin.
Dans la recherche des solutions pour mettre fin au phénomène kuluna ou réduire, tant soit peu, son expansion et influence, le Gouvernement de la RD Congo a réussi à faire de quelques-uns d’entre eux des bâtisseurs de la Nation. A Kinshasa, par exemple, ils ont été arrêtés et expédiés à Kanyama Kasese, dans le Haut Lomami, pour s’occuper des travaux champêtres, de la menuiserie, maçonnerie. Ils sont nourris et payés comme tout employé de la Fonction Publique. Ils s’y sont adaptés et n’envient absolument rien à leur vie de vadrouille. Ils se sont bien intégrés dans la vie sociale. Ce qu’ils considéraient au départ comme corvées est devenu à ce jour un véritable emploi rémunérateur. A Kolwezi, dans la province de Lwalaba, une initiative de ce genre a été prise par le Gouvernement provincial. Nous estimons que les autres Gouvernements provinciaux pourraient leur emboiter les pas pour réduire la progression de ce phénomène social très nuisible à la Société.
Il serait seulement souhaitable qu’un budget annuel conséquent soit alloué à ce genre d’initiatives au ministère de la Jeunesse et Nouvelle citoyenneté pour protéger, tant soit peu, la population contre les tracasseries de cette catégorie de la Jeunesse analphabète nonoccupée pour leur encadrement.
Au regard de ce qui précède, il apparait nettement que le rôle de la Jeunesse, en général, devient problématique et complexe ici en RD Congo. Si une Jeunesse analphabète désœuvrée est majoritaire par rapport à la Jeunesse intellectuelle consciente, comme c’est le cas dans notre pays, les actions de délivrance de ce pays des mains des prédateurs, par un choix judicieux de ses représentants dans les organes délibérants, par exemple, devient dubitatif et même catastrophique, car le choix des dirigeants sera aléatoire, donc conforme à la volonté de cette catégorie des populations au cas où elle participait massivement au vote.
Pour être clair, nous nous devons d’illustrer cette thèse par ce qui se passe dans les Etats postcoloniaux en Afrique centrale, en général, en RD Congo, en particulier. Notre pays regorge majoritairement plus de 60% de Jeunes, toutes catégories confondues, sur les 100% de la population totale. Ce qui fait que cette Jeunesse, pour la plupart illettrée, manipulable et inexpérimentée, constitue l’essentiel de l’électorat de la plupart de l’Etat congolais à aspiration moderne.
La conséquence de cet état de chose demeure que la plupart des délégués élus par cette Jeunesse ne sont pas souvent compétents, matures et efficaces sur le terrain, afin de rendre du bon service à la Nation. Ils dirigent vaille que vaille les Etats sous leur responsabilité reflétant l’image de leurs électeurs. Voilà pourquoi les Occidentaux luttent pour maintenir les Jeunes africains dans l’ignorance. A ce sujet, nous avons constaté que ce n’est pas pour rien que les comédiens, les musiciens, et ceux qui les imitent sans oublier ceux qui les défendent et les amusent, lors des campagnes électorales, sont généralement les mieux élus que ceux qui s’efforcent à présenter aux électeurs leurs projets de société très bien élaborés, structurés et mûris.
Sur le plan politique, l’influence de la Jeunesse se fait sentir aussi bien dans des partis politiques en lutte pour l‘instauration de l‘Etat de Droit et de Démocratie que dans la Société civile engagée pour la cause du plus grand nombre. Voilà pourquoi P. Leroy-Beaulieu remarque que « si l’on tient compte, en outre, de ce que, dans les pays, les partis politiques en lutte ne sont séparés que par un nombre assez restreint de suffrages, on en peut conclure que la partie la plus jeune et la moins expérimentée de la nation se trouve, chez les peuples modernes, en possession réelle de la conduite des affaires » (P. LEROY-BEAULIEU, 1888 )
C’est cette Jeunesse, en majorité inexpérimentée, qui est le moteur du changement politique, l’avons-nous dit, dans la plupart des Etats africains. C’est elle qui participe parfois inconsciemment aux actions de rue, à la désobéissance civile, aux grèves et menaces contre les régimes en place considérés, à tort ou à raison, comme nuisibles aux intérêts du plus grand nombre de citoyens.
Généralement, les Leaders, pour la plupart des prébendiers, leur font des promesses quasi-irréalisables auxquelles la grande partie de cette Jeunesse croit naïvement.
Parfois ces Leaders, toutes tendances confondues, se révélant incompétents et inconscient pour la plupart d’entre eux, ne savent pas expliquer les sens de certains concepts importants qui justifient leur lutte de libération ou même répondre à la question de pourquoi ils veulent devenir, entre autres, des députés ou des sénateurs, des ministres ou des mandataires publics.
Nous nous souvenons, en 1960, ici en RD Congo, comment certains de nos Pères de l’indépendance tentaient d’expliquer à la population le sens du concept d’indépendance, par exemple. Pour quelques-uns d’entre eux donc, l’indépendance signifierait le remplacement des Blancs par les Congolais partout où ils travaillaient, partout où ils vivaient notamment dans leurs maisons, dans leurs bureaux, dans l’Armée et dans la Police. Nous allons occuper leurs postes et exercer les fonctions qu’ils occupaient, prendre leurs femmes et leurs biens de valeur si nous parvenions à les faire partir !
La Démocratie, quant à elle, était le droit de tout faire, était l’usage illimité des libertés (libertinage), faire ce que l’on veut sans aucune restriction ; ce qui reviendrait à dire que l’on pouvait injurier quelqu’un au mépris de la loi, faire pipi en public, s’habiller n’importe comment, spolier les biens d’autrui tant que l’on est plus fort que l’autre, taper sur la Police de Surveillance Routière (PSR) ou autre, par exemple ; alors que ce n’était pas cela les sens de ces concepts cités au hasard parmi tant d’autres ! Connaissaient-ils au fond les sens véritables des concepts d’indépendance et de démocratie ou ils le faisaient de manière stratégique pour motiver la population à honnir les Blancs, à revendiquer l’indépendance et obtenir son adhésion à la lutte pour les chasser du territoire national et atteindre ainsi leur objectif, celui de libérer le pays du joug colonial. Si c’est cela tant mieux ! Si c’est le contraire, ce serait regrettable.
Quant à l’aspect socio-économique, la relève dans les entreprises était une question d’une Jeunesse intellectuellement bien formée, une Jeunesse qui aimait le travail bien fait, une Jeunesse qui voudrait produire pour la communauté et pour elle-même en vue du développement de son pays. Mais la production était une affaire et de la Jeunesse intellectuelle travailleuse et de la Jeunesse analphabète employée comme ouvrière, de toute la population.
L’aspect social bien que lié à l’économique apparaissait surtout dans chaque famille où l’on constatera que la direction de celle-ci devenait pour la plupart des cas l’affaire d’un Jeune enfant qui aura déjà atteint un âge acceptable par les parents. Ces Jeunes y jouaient ainsi le rôle prépondérant aux côtés de ceux-ci. Dans le même sens que nous, P. Leroy-
Beaulieu a fait le constat suivant : « On sait que dans la famille moderne, ce n’est pas le père qui dirige l’enfant adulte, mais ce dernier dirige son père (…) » (P. Leroy-Beaulieu, 1888). Il nous parait que c’est un phénomène naturel parce que vécu depuis la nuit de temps aussi dans des villages africains et se poursuit jusqu’à ce jour.
Sur le plan culturel, la ‘’véhiculation’’ des valeurs tant morales, chrétiennes que démocratiques ; et le respect de la tradition africaine, en général, et congolaise, en particulier, étaient la priorité d’une Jeunesse dorénavant bien éduquée, bien formée et bien informée pour accomplir une telle mission on n’en peut plus républicaine ; or, la majorité de cette Jeunesse était analphabète. Il fallait donc qu’un grand effort soit consenti par l’Etat pour que cette difficulté soit surmontée pour la meilleure ‘’véhiculation’’ des valeurs constructives de notre Société politique.
Ainsi, l’importance de la Jeunesse peut se résumer dans la pensée qu’elle demeure la sève de la Nation, l’avenir de demain. Mais, de quelle Jeunesse s’agit-il ici ? Il est question d’une Jeunesse potentiellement éducable, une Jeunesse capable d’observer le sens d’honneur, de dignité et de responsabilité partout où elle se rencontre et qui peut se rencontrer surtout dans la Jeunesse intellectuelle et dans la Jeunesse analphabète travailleuse. Chaque catégorie rendant service à la Nation à son niveau.
L’éducation renvoie au bon encadrement de la Jeunesse, à sa meilleure formation, c’est-à-dire, à une formation assurée en fonction de l’Idéal que le Gouvernement de la République s’est fixé, à savoir former une Jeunesse capable de contribuer, par exemple, à l’instauration de l’Etat de Droit et de Démocratie, à la bonne gouvernance et aussi capable d’appuyer les efforts du Gouvernement dans la matérialisation de son Plan National Stratégique du Développement. C’est dans la matérialisation de ce Plan Stratégique que la RD Congo se verra complètement transformée.
Pour cela, le Pouvoir politique, par le biais de son Gouvernement, devra avoir une Vision politique stratégiquement anticipative de ce que sera la Jeunesse selon sa catégorie, dans tel ou tel domaine et dans autant de temps à venir. Le problème pourrait se poser sans doute quant à la grande frange de la Jeunesse d’aujourd’hui qui a été délaissée pendant plus d’une soixantaine d’années sans une formation précise en vue d’un objectif éducatif préalablement fixé. C’est cet objectif qui devrait être atteint en sa faveur par les différents Gouvernements qui se sont succédé en RD Congo.
Comment faire de telle sorte que la Jeunesse puisse rattraper la base éducative déjà manquée, parce qu’elle serait potentiellement à mesure d’influencer négativement l’éducation de la Jeunesse actuelle et pourrait offusquer indubitablement l’Etat à atteindre ses objectifs ? Si nous n’y prenons pas garde, il y aurait risque de tourner en cercle vicieux dans le projet d’encadrement de la Jeunesse.
Le Gouvernement de la République doit mettre du paquet non seulement dans la formation en général, mais aussi dans le domaine de l’éducation-rattrapage ou de la mise à niveau à partir de la famille et de l’école, des Jeunes mal éduqués ou en manque d’éducation. L’Etat qui est l’agent principal de l’éducation doit trouver les mécanismes d’assainissement du climat environnemental, afin que les enfants et la Jeunesse se promènent dans un environnement sain dans le respect de cette pensée : l’esprit sain dans un corps sain. Cela est possible si la volonté politique y est ; or la volonté politique est manifeste dans le Chef des gouvernants, donc cet objectif peut être atteint. Le plan National stratégique pour l’encadrement de la Jeunesse qui doit être conçu à cet effet doit ainsi inclure cette dimension.
Dans le processus de réalisation de l’Idéal de voir naître dans notre pays une
Jeunesse, dans l’ensemble, bien formée, bien éduquée, il faudrait y associer une Jeunesse intellectuelle distinguée ou des adultes capables de l’encadrer en vue de participer à sa formation. Ces éducateurs doivent être transformés en bras séculier du Gouvernement qui est censé incarner l’idéal à atteindre.
Le Gouvernement de la République a le devoir d’associer ces Jeunes intellectuels progressivement à la gestion de la chose publique à partir de la base. Ce qui nous éviterait la question déroutante et décourageante liée à ce que l’on appelle couramment le manque d’expérience lorsqu’on voudrait être engagé dans le jour à venir, argument devenu un prétexte séditieux et spécieux lorsque l’on voudrait engager un Jeune au service.
4. Jeunesse et son Modèle en RD Congo
La Jeunesse doit avoir un Modèle à suivre parmi les dirigeants, car elle ne pourrait valoir que ce qu’a valu ou vaut son Modèle malgré le Plan Stratégique de l’Education dont le Gouvernement peut disposer. Une jeunesse sans Modèle est comparable, selon nous, à un avion sans boussole, à une leçon sans matériel intuitif.
Nous devons ici comprendre que le Modèle d’homme que nous recherchons pour proposer à la Jeunesse ne sera pas un ange, donc un homme parfait ; car, tout être humain est naturellement caractérisé par des imperfections, des faiblesses et aussi des forces morales et spirituelles. Mais, il est cependant perfectible, c’est-à-dire capables de s’élever au-dessus du commun des mortels en aspirant à devenir meilleur que les autres humains, en abandonnant son passé odieux pour devenir un homme nouveau. Il peut avoir été un brigand, un assassin, un impudique, un cupide, un détourneur des deniers publics ; mine de rien, il prend conscience et décide d’abandonner toutes les antivaleurs pour devenir le donneur de leçon au peuple, un combattant de la Liberté, un apôtre de la paix, prêchant ainsi le changement de mentalité afin de mener à bon port sa lutte de la libération de ce Peuple du joug quelconque.
Ce changement de mentalité apparaît surtout dans le secteur politique qui est un secteur pilote par rapport aux autres secteurs de la vie nationale. C’est ainsi qu’en présentant P.E. Lumumba et E. Tshisekedi comme Modèles de la Jeunesse congolaise, nous ne voulions pas dire qu’ils étaient immaculés dans leur vie. Voilà pourquoi, nous avons eu à brosser l’autre face de chacun de ces deux Leaders en plus de leur face élogieuse.
Politisée et instrumentalisée en RD Congo depuis le régime de Mobutu jusqu’au régime de Joseph Kabila en passant par celui de L.D. Kabila, la Jeunesse avait déjà perdu les sens de responsabilité, d’honneur, de dignité, du patriotisme et du nationalisme. Corrompue, molle et apathique en sa majorité, elle s’est mise de manière contraignante et inconsciente au service des dictateurs, afin que ceux-ci s’appuient sur elle et s’adonnent à cœur joie à torpiller les aspirations profondes du Peuple qui pourtant espérait ardemment en elle. C’est avec la création des partis d’opposition que la Jeunesse congolaise fut mobilisée derrière l’Idéal de combat, à savoir : l’instauration de l’Etat de Droit et de Démocratie dans son pays. Elle s’est rendue compte qu’elle était en état de sommeil profond et qu’il était temps, pour elle, de se réveiller et de commencer la lutte pour la conquête de ses libertés et droits fondamentaux ainsi que du Bien-être intégral de tous.
Il avait fallu, à cet effet, que Feu Docteur Etienne Tshisekedi wa Mulumba,
Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle, premier parti politique d’opposition ayant remis en cause la gouvernance du MaréchalPrésident, et Leader historique de l’opposition congolaise, prenne conscience du « mal zaïrois » et décide de l’enrayer. C’est grâce à son leadership éclairé incontestable que le Peuple, en général, et la Jeunesse, en particulier, a pu prendre aussi conscience et se réveiller pour affronter la dictature mobutienne, la plus abjecte de l’Afrique.
Il sied de rappeler qu’à l’époque, une Jeunesse qui voyait autrement et de manière critique la politique du Gouvernement était étouffée dans ses initiatives, réprimée lorsqu’elle tentait de faire des actions de la rue ou des dénonciations politiques ; ses Leaders bâillonnés au point de les arrêter et de les emprisonner. Les Pouvoirs autocratiques, comme celui de Mobutu, de L.D. Kabila et de J. Kabila, s’employaient à décourager une Jeunesse qui devrait pourtant être une lumière qui luit dans les ténèbres, un architecte du lendemain meilleur en tant qu’elle est la sève de la Nation ; une Jeunesse qui devrait d’ailleurs être au service du développement durable, pour ne défendre qu’un Pouvoir manipulateur qui affamait et appauvrissait impitoyablement le peuple ;un Pouvoir qui ne pouvait qu’autoriser les manifestations pacifiques que celles organisées dans l’intérêt du Pouvoir existant.
Ce qui faisait par conséquent d’une telle Jeunesse, une Jeunesse aveugle,
amorphe, corrompue, indigne et irresponsable, une Jeunesse incapable de se battre pour un avenir meilleur de son pays et d’elle-même parce que manipulée à souhait pour défendre les intérêts de la classe dirigeante, pourtant une Jeunesse dans laquelle le peuple tout entier avait placé et sa confiance et son espoir, parce que considérée comme le fer de lance du changement radical du système déshumanisant, comme la sève qui nourrit l’Etat pour que celui-ci nourrisse le peuple, afin que ce peuple ne fane comme fanerait une plante sans sève. Nous n’avons qu’avoir, chez nous en Afrique, la bonne réputation dont bénéficient les jeunes étudiants de la part de leurs parents lorsqu’ils rentraient en vacances dans leurs villages. Avec la confiance qu’on leur faisait, ils pouvaient changer la mentalité de la population de leurs propres cités.
Voilà pourquoi, une telle Jeunesse a besoin d’un Modèle ou des Modèles du combat pour se libérer du joug quelconque. Dans ce livre, nous proposons à la Jeunesse congolaise P.E. Lumumba et E. Tshisekedi. Les deux figures de proue qui font et continuent de faire l’honneur de la RD Congo pour leur combat historique et opiniâtre dans la construction d’un Congo de Droit, de Liberté et de Démocratie. Ils prirent, chacun à son époque, conscience des conditions de vie inhumaines dans lesquelles le peuple congolais vivait : l’un contre la colonisation et l’autre contre la dictature. Ils prirent conscience de ces conditions de vie horribles et décidèrent de lutter, chacun, pour les transformer en des conditions de vie heureuses pour l’ensemble de la population. Ils recoururent, chacun à son époque, à l’efficacité de la non-violence comme méthode de combat de libération.
A l’instar de Lumumba et Tshisekedi, la Jeunesse doit comprendre que la prise de conscience est une étape essentielle lorsqu’il faudrait libérer un peuple meurtri par un oppresseur. Elle doit savoir qu’après avoir pris conscience, la Jeunesse doit comprendre qu’une telle lutte doit être inscrite dans l’espace et non dans le temps, car l’on connaît quand elle commence et point quand elle termine, et on ignore même en faveur de qui elle va terminer. L’on s’y engage en toute opiniâtreté et au nom de l’Idéal, pas pour des intérêts mesquins et individuels.
En ce qui concerne la RD Congo, le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, a fait de l’éducation de la Jeunesse sa préoccupation majeure. Voilà pourquoi il a institué la gratuité de l’enseignement et a amorcé le combat contre la délinquance juvénile en orientant certains d’entre les Jeunes vers les secteurs professionnels et des métiers. Toutes ces initiatives sont prises en vue de préparer à long terme la matérialisation effective de l’Etat de Droit et de Démocratie dans notre pays. Nous parlons d’une lutte dans la mesure où certains Congolais ignorant l’importance de vivre-ensemble dans un Etat de Droit et de Démocratie se permettent de combattre son avènement uniquement dans le but de protéger cyniquement leurs intérêts égoïstes ; tout comme il existe des étrangers qui, voulant voir l’anarchie et le cafouillage continuer à régner en leur profit, se mettraient à empêcher la naissance d’un tel Etat.
L’essentiel pour la Jeunesse congolaise devrait consister à accompagner le chef de l’Etat dans ses efforts pour la matérialisation progressive de cet Idéal en faisant respecter la Liberté, la Justice et la Croissance, trois piliers qui soutiennent cet Idéal démocratique tout au long de sa gouvernance. Elle doit éviter de se faire corrompre par des discours malveillants, insidieux et spécieux prononcés par certaines autorités religieuses et politiques qui s’enrichissent illicitement et sans pitié au détriment de leurs fidèles ou de leurs militants oubliant ainsi leur mission pastorale et politique. Il s’agit particulièrement des Leaders de certains partis politiques dits de l’opposition en mal de positionnement qui ne se servent que des mensonges et des désinformations visant à mener une mauvaise propagande contre la marche positive et progressive du Pouvoir politique vers le développement du pays.
La Jeunesse congolaise doit donc comprendre que ce qui manquait à notre pays, c’était un homme qui a une Volonté politique manifeste à sa tête. Pour le moment, le Président Tshisekedi Tshilombo, par ses réalisations dans si peu de temps, affiche clairement et en toute évidence ce profil longtemps recherché. A sa prise du Pouvoir, il a trouvé un pays enfoui dans un fossé d’une profondeur incommensurable, travail de destruction de plus de 50 ans d’âge fait par ses prédécesseurs. Il s’est mis à l’œuvre pour jeter des jalons à partir desquels le pays pourrait décoller quant à son développement. Vouloir qu’un pays détruit sauvagement par un bon nombre de dirigeants politiques inconscients soit réhabilité en cinq ans d’exercice du Pouvoir est un non-sens. Nous sommes persuadés qu’avec sa Volonté politique déjà affichée ainsi qu’avec la détermination de la Jeunesse, le Président Tshisekedi pourrait déjouer tous les pronostics en sa défaveur.
5.Les Tâches des Agents de l’Education
Pour parvenir à une Jeunesse de cette importance, la grande tâche incombe essentiellement à l’Etat congolais. La famille, l’école, l’église et l’environnement viennent en arrière-plan. L’Etat doit améliorer les conditions de vie des parents pour qu’enfin de compte ceux-ci s’occupent dignement et de manière responsable de l’éducation de leurs enfants.
A ce niveau précisément, nous nous devons de féliciter la Volonté politique manifeste du Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et de son Gouvernement, pour avoir fait de la gratuité de l’enseignement de base une réalité incontestable et pour les efforts entrepris encore pour la concrétisation du projet de la Couverture Santé Universelle afin de soulager, tant soit peu, une des dimensions sociales qui handicape sérieusement le train de vie de la population.
Signalons ici le cas d’une Jeunesse qui a raté son éducation de base et qui est devenue dangereuse pour la société. Il s’agit du phénomène « Kuluna » à Kinshasa et qui se manifeste partout en RD Congo sous différentes appellations. Ce cas a retenu notre attention particulière. Nous louons à ce sujet l’initiative du Président Tshisekedi et de son Gouvernement pour avoir transformé ces jeunes délinquants en bâtisseurs pour la République, pourtant une main-d’œuvre qui pourrissait faute d’un employeur conséquent et surtout par manque d’imagination des Pouvoirs précédents. Les gouverneurs de provinces doivent emboiter le pas au Pouvoir central comme nous l’apprenons en ce qui concerne l’initiative prise dans la province de Lwalaba par la Gouverneure de province Fifi Masuka.
A ce sujet encore une fois, nous jetons des fleurs au chef de l’Etat Tshisekedi pour son souci permanent de mieux-faire pour l’amour de la population en cherchant à endiguer ce fléau social. Cette volonté se manifeste aussi dans d’autres domaines de la vie nationale à travers un bon nombre de projets de développement tels le projet de développement local de 145 Territoires de la RD Congo, le projet de production de gaz et de carburant à partir de l’hydrogène (H2), la chasse aux détourneurs des finances de l’Etat et aux maffias nationales et internationales qui privent l’Etat congolais de ses ressources et moyens pour réaliser l’ensemble de ces projets de développement en faveur de la population, en général, et de la Jeunesse, en particulier.
Nous avons parlé d’une Jeunesse délinquante déjà récupérée ou encore en train d’être récupérée pour l‘intérêt de la Nation. Quant à la Jeunesse diplômée, donc fruit de l’école et de la famille, l’encadrement de l’Etat congolais s’impose en lui donnant du travail. S’il n’en a pas et parce qu’il a déjà investi en elle, au lieu de la laisser chômée de peur d’enregistrer encore des « Kuluna » en cravate qui seront pires que les premiers, il doit disposer d’un budget conséquent pour pouvoir assurer la survie de cette Jeunesse selon une périodicité à convenir. Sinon, il ne servira à rien de continuer à former par milliers de Jeunes que l’on ne sait pas finalement encadrer. D’ores et déjà, nous ne cessons de féliciter la clairvoyance du Président Tshisekedi pour l’effort fourni en nommant par-ci par-là un bon nombre de Jeunes diplômés à la tête de certaines entreprises publiques et de la petite territoriale du pays.
Tout cela ne suffit pas parce qu’il ne s’agit là que de la dimension physique et matérielle de la population. Or, il faille que l’Etat prenne au sérieux la dimension morale et spirituelle de son peuple en travaillant pour le changement de mentalité. Car celui-ci fonde et guide la dimension matérielle de l’être humain. Une dimension qui doit avoir une part grandiose dans le Plan Stratégique de l’Education de la Jeunesse et qui doit constituer un Effet Final Recherché.
6. Vers un Nouvel Homme Congolais
Dans sa majorité, la population congolaise a intériorisé les antivaleurs devenant ainsi ses valeurs propres ! Mais, il faut former un Nouvel Homme Congolais. Voilà une tâche qui incomberait à l’Etat congolais. Il doit chercher par tous les moyens comment créer un «
Nouvel Homme Congolais », donc un « Nouveau Congolais » que les chrétiens appelleraient
« Né d’eau et d’esprit » en procédant par le changement de mentalité. C’est encore un autre Effet Final Recherché, un Effet à atteindre et qui doit constituer un point à développer dans le
Plan Stratégique de l’Education de l’Enfant et de la Jeunesse. Ainsi, ce nouveau Congolais sera un homme intègre, un vrai moteur du développement, une fois placé au centre d’intérêt pour un Congo nouveau d’ailleurs en pleine construction sous l’impulsion du Président Tshisekedi.
Les idéalistes estiment que l’Esprit précède la Matière et que l’Idée précède l’Action, c’est-à-dire que l’on transforme que l’on invente et que l’on construit d’abord dans l’Esprit.
D’où l’importance des bureaux d’études, de planification et de projets avant toute exécution. Les matérialistes soutiennent, par contre, que la Matière précède l’Esprit et que l’Action précède l’Idée. Dans ce dernier contexte, le Premier ministre belge Gaston Eyskens disait que l’on agit d’abord et l’on réfléchit après. Mais, c’est lourd de conséquences parce que cela relève de l’improvisation, de la spontanéité, pourquoi pas de l’instinct. Loin de nous ce vieil débat entre le matérialiste et l’idéaliste qui nous parait infertile pour le moment. Retenons pratiquement que d’abord c’est l’Idée produite par l’Esprit, l’Action demeure la matérialisation de l’Idée.
Pourquoi et comment avoir un Nouveau Congolais capable d’aider l’Etat à édifier la Nation congolaise ou à faire de la RD Congo un véritable Etat moderne ? Le Congolais actuel a échoué à construire un Congo véritablement moderne, c’est-à-dire un Congo assis sur une Démocratie organique et réellement participative ; une Démocratie reposant sur des matériaux durables dont le respect de la Liberté, de la Justice, de l’administration et de la Croissance.
L’Etat congolais doit être le premier initiateur d’un tel projet visant à l’édification d’un tel Congolais. Il doit surveiller des travaux pour que ce Congolais ne soit pas tordu dans sa formation, car la tâche de la formation d’un homme nouveau est ardue et délicate par rapport à la construction d’un pont, d’une chaussée, d’un bâtiment, d’un avion, d’une automobile ou de tout ce qui résulte de l’intelligence humaine. L’homme est une créature de Dieu, sa transformation exige une démarche susceptible de toucher à sa conscience, à ses facultés affectives et intellectuelles par des méthodes introspective et extrospective, celles-ci doublées des sanctions pour ceux qui ne s’y prêtent pas volontairement ou qui s’y prêtent indélicatement.
Le changement de mentalité pour un Congolais Nouveau doit être la résultante de l’amélioration des conditions de vie humaines et de la formation morale, spirituelle et intellectuelle du peuple, car l’éducation ne peut produire des effets escomptés que lorsque la personne à éduquer a un ventre plein. N’est-ce pas qu’il y a une sagesse luba qui dit : kumuna mupika nkumupesha tshia kudia (Domestiquer un esclave, c’est lui assurer à manger). Ainsi une Jeunesse placée dans de bonnes conditions de vie est prête à recevoir une éducation lui proposée par son éducateur, donc son formateur.
Il y a les agents qui sont appelés à participer consciencieusement à l’éducation de la population, en général, et de la Jeunesse, en particulier. Il s’agit de la famille, l’école, l’église, l’environnement et l’Etat. Malgré cet ordre pédagogique, il revient que c’est l‘Etat congolais qui demeure un agent principal grâce à ses tâches immenses qu’il est appelé à accomplir au sein de la société. En cas d’échec dans l’éducation, l’adage suivant se vérifie : le poisson ne pourrit qu’à partir de la tête.
Voilà pourquoi l’Etat doit s’y impliquer pour que le père, l’enseignant, l’évêque et le responsable de l’environnement aient, chacun en ce qui le concerne, le courage d’assurer sa mission dans la discipline et dans le respect mutuel. Il doit en fait peser sur les parents, sur l’église, sur l’école, pour que ceux-ci sentent que tout ce qu’ils font est suivi par l’Etat lui-même. C’est ainsi que celui-ci doit créer Cadre de de concertation et tisser les mécanismes de suivi pour l’encadrement des enfants tout en assainissant les milieux environnementaux dans lesquels ils sont appelés à s’épanouir.
Le cadre de concertation de tous les agents de l’éducation doit être un lieu leur permettant d’échanger les expériences vécues dans ce domaine et aussi de discuter sur les voies et moyens de résoudre certains problèmes qui se posent de manière particulière dans certaines familles, dans certaines écoles ou dans certaines églises, où l’on enregistre parfois le cas des enfants difficiles, des élèves difficiles venant de part en part, des croyants ou des chrétiens par défaut qui désorientent les traditions et mœurs qui fondent chaque église, chaque communauté religieuse. L’amour doit être l’épicentre de toutes les discussions au sein de ce cadre éducatif.
Nous n’avons pas de réponses à toutes ces questions fondamentales, mais nous voudrions que les animateurs de ce ministère, assisté des experts en la matière, y répondent et en fassent des opuscules ou de brochures de vulgarisation de son programme selon ses différentes sections et veille à l’organisation des conférences éducatives, des séminaires de formation, etc. En ce qui concerne la Jeunesse non intellectuelle et désœuvrée, particulièrement, un programme singulier est exigé pour son encadrement efficace et résilient.
Conclusion
La République Démocratique du Congo comprend dans l’ensemble plus de 60% des Jeunes sur plus de 100 millions d’habitants disséminés à travers une superficie de plus ou moins 2.350.450 Kms carrés. Ces Jeunes ont le droit et le devoir de s’émouvoir avec minutie et esprit de défense sur l’ensemble du territoire national. Nous voulons dire qu’ils doivent revaloriser les ressources du sol et du sous-sol pour le bien-être de toute Nation congolaise.
Pour la bonne compréhension du rôle de la Jeunesse congolaise, il sied de la sectionner en Jeunesse intellectuelle et Jeunesse analphabète. Lorsque nous parlons de la Jeunesse intellectuelle, nous entendons l’ensemble des Jeunes ayant obtenu, chacun dans la vie, un diplôme d’études secondaire, supérieur ou universitaire, et qui sont à mesure d’opiner sur les causes qui freinent le développement de la RD Congo et qui seront capables de prendre conscience pour l’édification de la Nation congolaise. C’est cette Jeunesse intellectuelle que nous considérons, une fois bien encadrée par l’Etat congolais, comme le dépositaire des valeurs démocratiques et républicaines, socle d’une Nation susceptible de prendre un élan vers le développement intégral de la RD Congo. Elle est la locomotive des toutes les autres catégories de la Jeunesse.
Retenons que la Jeunesse intellectuelle est capable de s’organiser, de structurer en vue de la cohésion nationale et de la re-construction nationale. C’est ainsi qu’elle peut être catégorisée en Jeunesse intellectuelle travailleuse et la Jeunesse intellectuelle désœuvrée
(Chômeuse). La première ne poserait pas trop de problèmes quant à son apport à l’édification de la Nation congolaise si elle est bien, comme dit ci-dessus, encadrée par l’Etat ; tandis que la Jeunesse intellectuelle désœuvrée est un feu qui couve contre le développement du pays. Voilà pourquoi, elle doit être très bien encadrée pour étouffer des velléités violentes qui sont potentiellement en elle. Pour éviter cela, nous devons les recenser et prévoir une prime exceptionnelle bien budgétisée pour leur permettre de créer l’espoir en elle et de contribuer ainsi, à l’instar de la Jeunesse intellectuelle travailleuse, à la re-construction du pays.
Il existe aussi sur le terrain un nombre important de la Jeunesse non intellectuelle ou une Jeunesse dite analphabète. C’est encore elle qui constitue un danger visible que l’Etat congolais doit prévenir et chercher comment l’éradiquer, dans la mesure où cette Jeunesse permanemment droguée apparait manifestement comme un loup pour son prochain, surtout quand elle parvient à prendre le dessus sur les forces de l’ordre.
Elle est extrêmement dangereuse et nuisible surtout lorsqu’elle est manipulée à souhait et de manière malintentionnée par des prédateurs. Elle s’attaque à n’importe qui pour lui renfler quelque chose de valeur pour qu’elle puisse le revendre à vile prix et s’en servir, tant soit, parce qu’elle n’a rien à manger, à se vêtir… Elle constitue à cet effet une épine sous le pied de l’Etat congolais.
Eduquer la Jeunesse, en général, particulièrement la Jeunesse intellectuelle revient
à lui présenter un des modèles dont il peut s’inspirer de son comportement, de ses gestes, de sa lutte de libération pour l’édification de la Nation menacée de disparition par les forces négatives tant internes qu’externes. C’est ainsi que pour la RD Congo, les personnalités politiques dont Lumumba Okitasombo Patrice Emery, Tshisekedi wa Mulumba Etienne et en face de nous et avec nous Tshisekedi Tshilombo Felix-Antoine, pressenti Héros national vivant, constituent, chacun un modèle pour la Jeunesse congolaise.
Nous voudrions signaler donc que les modèles présentés sont tous politiques.
Nous savons qu’il existe aussi des modèles scientifiques et culturels. Ceux-ci seront présentés dans les études à venir.
La situation politique actuelle en RDC est plus ubuesque à telle enseigne qu’on a jamais vu cette forme d’obsession délirante de s’en prendre à certaines figures emblématiques de l’opposition, aux membres de la société civile et aux journalistes. Ce qui se passe aujourd’hui demeure impitoyable et la vie politique ressemble à un immense champ des mines. Si nous sommes dans une période de grande instabilité politique, il n’y a pas d’autre mot pour ce que vivent les congolais, un pays en ruines. Ceux qui sont aux manettes refusent de voir cette réalité, mais préfèrent choisir la politique de l’autruche ou se délecter du buzz, de deepfakes.
Aujourd’hui il est impératif de nous interroger sur ce que nous voulons être comme nation au lieu d’aggraver les différentiels existants. Il ne faut pas dépasser les bornes en demandant au Conseil d’État de prendre la mesure d’interdiction de 12 partis politiques qui se sont alliés à la plateforme initiée par l’ex président Joseph Kabila: « Sauvons le Congo » . Ce déferlement du machiavélisme sans limite reflète le niveau de la culture politique luciférienne demeurant une autre forme de violence politique au Congo. Les dérives autoritaires et anti-démocratiques ne se justifient pas dans le contexte actuel de la déliquescence de la société congolaise où toute forme de despotisme ruine à la cohésion nationale. Ces jusqu’aux-boutismes politiques de la présidence congolaise ne peuvent qu’exacerber les tensions, conduire au chaos généralisé. A bien des égards, nous vivons une période la plus sombre de l’histoire de notre pays caractérisée par la condamnation à mort d’un ancien président de la république. Du jamais vu ! Pour compléter ce registre des postures extrémistes, la stratégie de la chaise vide pour refuser la participation de l’AFC/M23 à la conférence internationale tenue en France ce 30 octobre 2025 afin d’aborder la crise humanitaire dans la région des Grands Lacs a été mal perçue. D’ailleurs les organisateurs ont subi un camouflet puisque l’AFC/M23 a refusé la réouverture de l’aéroport de Goma comme l’a souhaité tout haut le président français. Selon le journal Le Figaro (31/10/25), le M23 qui n’était pas invité à la conférence de Paris « juge inopportun l’appel lancé par la France pour la réouverture de l’aéroport de Goma. Paris ne peut rouvrir un aéroport puisque les premiers concernés ne sont pas là ». Ce qui se passe en Rdc ressemble à un vaste théâtre où la voyoucratie devient un mode de gestion politique et le narratif anti-plateforme « Sauvons le Congo » tourne en plein régime. Il reste beaucoup d’inconnu dans la situation volatile du pays. Près de 7 millions de personnes déplacées en Rdc et surtout les congolais de grandes métropoles à l’instar de Kinshasa, Lubumbashi en ont assez surtout de la guerre et de l’insécurité.
Tous ces intermittents de la connerie doivent dégager. Comme nous le soulignons à maintes reprises, pour négocier la paix il y a deux logiques : celle de rapport de force pour imposer la paix et celle du dialogue. Dans le contexte actuel de la RDC, seul le dialogue national inclusif reste la solution suprême puisque les causes générant les conflits armés sont à fortiori endogènes. Le problème aujourd’hui de la violence urbaine demeure un phénomène sociétal. Il faut opter pour des approches efficientes afin de le résoudre. Il ne s’agit pas de traquer les « Kuluna » dans tous les coins ou recoins de la ville de Kinshasa. Etre jeune en Rdc=Etre sans emploi. Il s’agit d’une question de société concernant les piliers sur lesquels les gouvernants doivent s’appuyer à l’avenir dans le cadre des politiques d’emploi. Le chaos auquel nous assistons dans la problématique de la lutte contre la délinquance juvénile doit prendre fin. Si les jeunes se tournent vers la criminalité, c’est par manque d’opportunité d’emplois. Le taux de chômage inquiète la jeunesse congolaise et il demeure une bombe à retardement. C’est une réalité inacceptable pour un pays possédant des richesses importantes. Il faut changer de paradigme. Le gouvernement doit davantage mettre en œuvre la politique de l’éducation professionnelle et orienter les jeunes vers des formations techniques. Si le taux de la pauvreté en 2025 est estimé à environ 73,5 % de la population selon la Banque Mondiale, il est impératif de bien souligner qu’en Rdc comme ailleurs la pauvreté reste un grand facteur majeur influençant les comportements criminels chez les jeunes. Les jeunes qui sont issus de milieux défavorisés à Kinshasa ou à Lubumbashi sont confrontés à des grands défis financiers importants tels que l’insécurité alimentaire, le manque de vêtements adéquats...Dans ces conditions la délinquance apparaît comme une solution rapide pour satisfaire ces besoins matériels urgents. Le vol, la vente de drogues deviennent comme des moyens de survie. Pour combler ce manque d’opportunités éducatives et professionnelles, le Gouvernement doit assumer ses fonctions régaliennes et davantage octroyer aux congolais des salaires décents et non de salaires de misère. Si la Rdc figure parmi les pays les plus pauvres du monde, avec 85,3 % des congolais vivant dans l’extrême pauvreté selon la Banque Mondiale, les autorités sont comptables de cette misère. D’ici 2030, le nombre de personnes pauvres atteindra 8 millions selon World Bank. Il existe un grand chaos dans ces domaines entre les tendances démographiques et les prévisions économiques.
Comment peut-on enfin s’accommoder dans un système politique de despotisme? Notre responsabilité nous incombe de faire ce que nous devons faire. La Rdc s’enfonce dans des chaos inédits. Le président congolais est responsable de l’instabilité actuelle et c’est entendu les responsables politiques ne sont pas à la hauteur et dans certains cas, lamentables. Les uns ne pensent qu’à leurs familles, les autres comme leur président qu’à attiser les braises, les ressentiments. Comme le souligne cette pensée : «si quelqu’un veut posséder toutes les richesses à l’exclusion de ses nombreux frères, celui-là est un impitoyable tyran, un barbare sans cœur, une bête insatiable». Nous vivons dans un monde au bord de basculement et tous les patriotes congolais sont appelés à former des alliances contre ces médiocres, des gens sans substrats intellectuels, ces radins aimant le bling-bling qui gouvernent afin que nous fassions autrement les politiques de développement durable une fois au pouvoir. Que les charognards qui ne sont que les gardiens de leurs intérêts momifiés dans leur structure mentale dégagent.
Déjà plus d'un mois que le compatriote Christmas Boina Kazadi a été retrouvé mort dans son domicile à Glasgow (Ecosse) dans des circonstances obscures, mystérieuses. Tout porte à croire que c'est la police écossaise qui a mis fin à la vie de ce jeune de 19 ans. Suite à la pression de la famille du défunt et des médias congolais, Police Scotland décide finalement d'ouvrir une enquête sur ce crime odieux déguisé en suicide, pendaison. Mais pourquoi refuse-t-elle d'impliquer la partie congolaise ?
Souvenons-nous : le samedi 27 septembre 2025 vers midi, le corps sans vie du jeune étudiant Christmas Boina Kazadi a été retrouvé, selon la police écossaise, pendu à la garde-robe de son habitation. Pourtant, l'entourage ou le voisinage n'avait constaté rien de suspect ce jour-là. Le garçon avait un pépin avec sa copine Irlandaise - Nigériane.
Cette jeune fille a prétendu avoir alerté la police de Glasgow pour que celle-ci aille récupérer ses vêtements au domicile où elle cohibait avec son copain. Que s'est-il passé lorsque les policiers s'y étaient rendus ? Mystère. Le père de la jeune fille a, quant à lui, joint par téléphone, le jour du drame, la mère de Christmas qui se trouvait en ce moment-là à Kinshasa en visite familiale. Tara Mbuyi Kazadi explique que le papa de la copine de Christmas lui demandait si elle savait où se trouvait le jeune homme car, la veille, la police avait procédé à son arrestation puis à sa relaxation. Quelques heures après, le même jour, elle apprenait la mort de son fils.
Curieusement, Police Scotland ne s'est même pas donnée la peine d'interroger ces deux principaux suspects. Par contre, la police écossaise a catégoriquement refusé de donner des éléments probants à la mère du défunt rentrée précipitamment en Grande-Bretagne. L'enquête était bloquée pendant plusieurs semaines. Aucun média britannique n'a diffusé cette triste nouvelle. Clairement, l'objectif était d'étouffer cette affaire.
Heureusement qu'ici en République démocratique du Congo de même que dans la diaspora congolaise, les médias ont largement fait écho de ce crime odieux dont est victime un jeune compatriote plein d'avenir. Il y a plusieurs zones d'ombre. Tout récemment, un sit-in a été organisé devant l'ambassade de Grande-Bretagne à Kinshasa par la famille et un groupe de jeunes kinois. Un mémorandum avait été déposé pour réclamer que justice soit faite comme l'indiquaient des banderoles et affiches.
Plusieurs correspondances ont été adressées à des officiels congolais dont la Ministre d'État aux Affaires étrangères, le Ministre des Droits Humains, le Ministre délégué des Congolais de la diaspora, pour tirer la sonnette. Les jours passent, le corps Christmas Boina Kazadi toujours à la morgue, et le père du défunt, Didier Boina Bogas, encore à Kinshasa faute de visa, frais de voyage, moyens pour l'ouverture d'une enquête indépendante ou d'un procès en vue de condamner les présumés coupables.
Raison pour laquelle les familles Boina et Kazadi sollicitent l'implication personnelle de la Très Distinguée Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, face à cette puissance européenne. Cette mère de famille s'est toujours illustrée par sa sollicitude et sa bienveillance à l'égard de ses compatriotes. Son accompagnement, de même celui de sa fondation, s'avère indispensable en vue du dénouement de cette affaire macabre. Le deuil a trop duré.
Justice pour Christmas. C'est le cri du coeur de la famille qui a besoin du soutien de tout le monde dans cette bataille judiciaire. C'est en quelque sorte comme le combat de David contre Goliath. La vérité finit toujours par triompher. Pour toute assistance à la famille, prière de contacter ces numéros :