(Par Prof Antoine-Dover Osongo-Lukadi)
Excellence Monsieur le Président de la République, permettez-moi de m’approcher auprès de votre haute autorité pour vous informer que face aux grands enjeux d’une géopolitique où les grands espaces ne sont plus ni une faveur ni une richesse ni encore moins un avantage dans la mesure où les grands espaces ne relèvent plus par ces temps qui courent de l’orgueil patriotique, nationaliste ni de la fierté nationale ni de la faveur ni de la richesse ni non plus de l’avantage d’un peuple mais au contraire un prétexte (je parle de prétexte parce que derrière c’est un motif pour la balkanisation des gros pays) ourdi par les grands maitres de ce monde, pour y évoquer une menace argumentative brandie contre le dérèglement climatique voire démographique, nécessitant une lutte tout azimut contre la surpopulation consistant dans le contrôle de naissance en Afrique subsaharienne mais ayant pour objectif avéré d’arrêter de donner naissance pour ne plus donner naissance aux bouches inutiles et dont pour eux la seule et unique obsession n’est que migrantionnelle, parce qu’il s’agira tôt ou tard de gagner l’Europe (Belgique, France, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas), l’Amérique (Etats-Unis, Canada), etc. Un argumentaire qui fait partie des stratagèmes imaginés par l’Occident Officiel pour pouvoir arrêter le boom démographique, la surpopulation mais aussi pour pouvoir déstabiliser politiquement, économiquement, financièrement, culturellement les gros pays comme le nôtre. Telle est ce qu’on appelle la politique de la terre brûlée depuis la théorie de domino chère à l’administration démocrate américaine sous Bill Clinton. La théorie de domino devenant, en lieu et place de la bombe atomique, une véritable arme de destruction massive, où sournoise les commanditaires ne sont ni vus ni connus, ils sont là mais tapis dans l’ombre et invisibles à l’œil nu. Quant aux armes, ce ne sont pas eux qui les portent ni les manipulent. Ils les font tenir et manipuler par des enfants. Les « meilleurs » aux yeux des parrains euro-occidentaux et leurs supplétifs afro-subsahariens sur le terrain des opérations militaires. Pourquoi les enfants ? Parce qu’ils savent que chez eux tuer quelqu’un, éventrer une femme, violer sa sœur, sa femme, humilier un innocent, c’est comme au cinéma ou à la télévision. Ce sont ces enfants qu’on appelle tragiquement « enfants soldats », dont nous n’ignorons pas qu’ils deviennent une milice pro-euro-occidentale, il est vrai pris en charge sur les terrains des opérations africains par des bandits, des rebelles autochtones dont le rôle consiste à maintenir et à entretenir un désordre institutionnel permanent ne permettant pas aux Etats africains tel le nôtre de s’organiser. Ce qui a changé c’est que l’Occident officiel n’intervient plus directement dans le théâtre des opérations comme il y a quelques décennies. Mais il se contente de loin à embraser le continent et la République Démocratique du Congo en particulier. En coulisse son influence ne se dément jamais. L’homme afro-subsaharien est tellement faible, inutile, futile, abruti qu’il ne saurait gouverner lui-même, sans l’implication et l’intronisation des directives, des instructions, des consignes, des ordres provenant de Washington, de Paris, de Bruxelles, de Londres, de Berlin, de Madrid ou de Rome.
Jusque-là on a vu que la théorie du domino est une bombe atomique contre les grands Etats afro-subsahariens, qui n’ont plus le droit d’être ni trop vastes ni trop surpeuplés, auquel cas ils sont cisaillés, déchirés, coupés en petits morceaux, c’est-à-dire balkanisés puisque c’est plus facile comme cela de gouverner. Cette théorie est également d’application dans les Etats où les peuples sont épistémiquement et praxiquement diminués, défaillants, faibles. La théorie de domino est macabre parce que foncièrement machiavélique, qui a été inventée par l’administration démocrate sous Bill Clinton, épouse et compagnies pour donc effacer de la grande carte du monde et de l’humanité les grands espaces et les grands pays ayant de superficies énormissimes dont, à leur goût, eux les « grands maîtres du monde », ainsi que les nomme Jean Ziegler, ne pouvaient pas tolérer surtout s’ils étaient gérés par des gouvernants moins entreprenants sur des efforts en vue de développement et de transformation des terres et des peuples. Malheureusement le domino n’est pas toujours « rationnel » quand il sépare des peuples, des clans, des tribus, en ne tenant pas au préalable compte des affinités linguistiques, tribalistes, claniques des peuples victimes. Une théorie de domino qui a déjà fait de victimes ailleurs notamment en République fédérale de Yougoslavie, en Somalie, au grand Soudan déjà séparé de sa partie sud dénommée Sud-Soudan et malgré tout encore en pleine guerre des généraux pour le contrôle de Khartoum la capitale du pays ! Le comble ce qu’irresponsables et grotesquement attentistes on est nombreux en République Démocratique du Congo à croire et à penser que grâce à nos prières et aux incantations des pasteurs prêchant dans les églises de sommeil et pour nos beaux yeux, sans oublier la pitié des maîtres du monde qui se souviendraient le moment venu des souffrances et misères qu’ils nous auront tant infliger à cause de nos soi-disant richesses naturelles, mais sans se dire que de notoriété publique l’impérialisme vit sans conscience morale. Que s’il pouvait en avoir, celle-ci est hypothétique chez E. Kant quand le but de l’action est déjà connu c’est-à-dire sa fin ; et stratégique chez J. Habermas ou l’accord qu’on veut obtenir de l’autre s’effectue à l’aune de la publicité. Pourtant dans le cadre d’une éthique de l’intersubjectivité véritable, E. Kant privilégie l’impératif hypothétique où le motif de l’action est tout juste au début de l’action, parce que posé sans aucun intérêt ni préalable ni précis, d’où son universalité. Alors que de son côté J. Habermas insiste sur l’importance du consensus, mieux de l’accord qu’on doit avoir avec l’autre sur une divergence, un problème ; bref autour d’une discussion, ce qu’il nomme l’éthique de la discussion c’est-à-dire le compromis.
Or nonchalant immoral mortel, l’homme afro-congolais refuse de réfléchir, de devancer le domino afin de mettre en œuvre des stratégies de développement et de transformation. Car il croit que les meilleures éthiques et morales produites par les congénères euro-occidentales tels Aristote, Kant, Jaspers, Hannah Arendt, P. Ricoeur, Jean-Paul Sartre, Emmanuel Lévinas ont été aussi élaborées pour être appliquées chez eux en Afrique. Pourtant la révolution et l’affranchissement des impérialismes intérieur et extérieur se trouvent bel et bien dans l’hymne national. Mais ils ne sont que seulement chantés, c’est-à-dire théorisés et jamais pratiqués. En effet dans cet hymne, il y est mentionnée une rhétorique historique répétant à tue-tête « Notre grand et beau pays », mais qui ne reflète nullement la situation de notre pays car dépravante, inappropriée eu égard à la Chine par exemple, qui cirait les derniers rangs des pays sous-développés, mais qui grâce au travail a réussi à se développer et à se transformer. Cependant et parce que rien n’est irréversible dans la vie, permettez-moi Excellence Monsieur le Président de la République de vous proposer, avec la grande modestie de ma démarche, une cartographie épistémique et praxéologique constitutive des urgences politique, économique, sociologique, historique, civilisationnelle, technologique ; bref culturelle pour l’affranchissement de la République Démocratique du Congo aussi bien de l’impérialisme intérieur que de l’impérialisme extérieur en tant qu’esclavagisme, colonialisme historico-civilisationnel, qui bloquent le développement et la transformation de notre pays.
1èreUrgence : « considération de la philosophie et du philosophe comme emblème créatif, productif et inventif »
Ce n’est un secret pour personne que la philosophie n’est pas qu’un appendice de l’humanité et de la société mais également leur essence essentielle. La philosophie est cette charnière ouvrière sans laquelle l’homme n’est ni épistémique, c’est-à-dire rationnel ni praxique, autrement dit éthique et moral. C’est pourquoi cette première urgence consiste dans l’appropriation par l’homme congolais en général et le pouvoir en place en particulier, de la science philosophique et du philosophe comme mobile et source de tout développement et de toute transformation du pays. En effet dans la vie concrète africaine, la philosophie qui est la discipline à laquelle j’ai donné tout de mon existence est très souvent considérée comme inutile, futile, puérile voire même grosso modo distractive car elle n’apporterait, semble-t-il, nullement de solutions concrètes, palpables aux problèmes de la société voire du monde tels ceux de la maladie, de la pauvreté, de la guerre, du conflit, de la haine, du racisme, de l’impérialisme grandiloquent, de l’eugénisme, du capitalisme voire de l’exploitation de l’homme par l’homme, de la colonisation, de l’esclavage, etc. Pourtant ne s’agit-il là que d’une vision dépréciative, pessimiste, dépassée et dégradante de la science philosophique contrastant avec l’essence même de la science philosophique connue et reconnue non seulement comme première science de l’être et de l’homme ; science sans laquelle aucune autre science n’existerait, la philosophie est l’ADN de l’être humain comme l’affirma Platon qu’à la suite de l’étonnement, tout homme était philosophe. En effet rien n’est possible sans la philosophie. C’est la philosophie qui est détentrice de raison, de religion c’est-à-dire de l’épistémologie et de la praxéologie. L’occident officiel l’ayant très bien senti et mieux compris que quiconque l’a aujourd’hui imposée dans les structures de toutes ses entreprises publiques voire privées. Parce qu’un philosophe est aussi un guide prospectif et projectif, celui qui dans sa vision anticipative, et donc en oracle de Delphes, a indiqué, indique et indiquera le chemin à suivre dans le cadre par exemple des réformes, des projets pour le développement et la transformation du pays.
C’est ici qu’on remarquera que Karl Marx n’a pas non plus rendu service à la philosophie quand dans sa « onzième thèse sur Feuerbach » il prétendit que « les philosophes n’avaient fait qu’interpréter le monde des différentes façons, manières mais ne l’ont pas transformé ». En français facile on entendra que selon Marx, la philosophie ne sert à rien sinon qu’à s’occuper des questions théoriques n’ayant aucun impact social ni pour l’homme ni pour l’humanité. Déclaration funeste, injuste, incohérente qui n’a pas été du goût de Martin Heidegger qui montre comment en citant cette phrase d’obédience marxienne et l’appliquant, Martin Heidegger dont j’en suis un des paroliers parmi les plus modestes, montre combien on perd de vue qu’une transformation du monde présuppose un changement de la représentation du monde et qu’une représentation du monde ne peut être obtenue qu’au moyen d’une interprétation suffisante du monde ; ce qui signifie dans son cas, Karl Marx se fonde sur une interprétation bien déterminée du monde pour exiger sa « transformation », et cela démontre que cette phrase est une philosophie, alors que dans la deuxième partie de la phrase l’exigence d’une philosophie est même, tacitement, présupposée. Maintenant comment se passer ou se priver de la philosophie en tant qu’herméneutique c’est-à-dire interprétation, explication, description, sans se tirer une balle dans le pied ? Comment ne pas s’appuyer sur le travail des philosophes, sans se priver d’un troisième œil que Dieu utilise chaque fois qu’il veut orienter dans le droit chemin l’humaine humanité ? Delà à des nombreuses insuffisances qui caractérisent la gouvernance africaine en général et congolaise plus particulièrement il n’y en a qu’un pas. La méfiance voire l’indifférence ou encore la négligence de l’enseignement de la philosophie très souvent relégué au second plan, pendant qu’en Europe, en Amérique, en Asie, il est au centre de la vie.
2ème Urgence : « Initiation à la guerre comme production de la paix »
Dans le cadre des Vingt-huitièmes Journées scientifiques organisées à l’USAKIN en 2024, j’ai présenté une contribution marquante intitulée « Pour une procédure initiatique et éducationnelle à la culture citoyenne de la guerre perpétuelle en République Démocratique du Congo : « Je fais la guerre, donc je suis, et on ne met pas la main sur moi » et dont il s’est agi pour l’essentiel de sortir des cantiques en faveur de la « paix perpétuelle » (référence faite au livre de l’immense philosophe allemand Emmanuel Kant) entre les hommes, pour comprendre et justifier la guerre comme essence de la paix et de toute paix, passer du dicton selon lequel qui « veut la paix prépare la guerre » à celle qui revient presqu’au même dicton « qui veut la guerre s’initie à la guerre, la déclenche, chaque fois qu’il se sent menacé ou est attaqué, la gagne pour installer la paix ». La guerre n’est ni antinomique ni antipathique ni antithétique à la paix parce que c’est elle (la guerre) qui justifie la paix et toute paix. Il n’y a qu’à regarder le sort de l’ONU qui donne l’air de ne servir à rien, tout simplement parce qu’aucun belligérant ne croit en la paix qu’elle prétend incarner entre les Etats – elle-même rattrapée par ses propres contradictions se voit même obligée de servir de sherpa pour l’arrestation des leaders politiques opposés à la visée unidimentionnaliste du monde voire d’un côté et de prendre part à visage découvert aux guerres dictées par les puissances militaires, politiques, économiques, technologiques et culturelles euro-occidentales qui l’ont inventée -, l’exemple très récent du président américain Donald Trump qui vient de débaptiser son ministère de la défense en ministère de la guerre n’en reste pas significatif dans ce que j’argue. Donc ce n’est pas avec des discours aux Nations-Unies où je ne sais où ou avec des prières, des cures de pardons par-ci par-là que la RDC recouvrira son intégrité territoire, les Congolais doivent pendre, leur chef de l’Etat en tête, pour se battre. On doit comprendre que la paix perpétuelle est une illusion funeste, une chimère, une faiblesse, une aliénation. Parce que « la guerre est l’essence de l’homme et qu’en cela elle fait et précède la paix. Lénine l’un des plus et grands et emblématiques chefs d’Etat soviétique avait dit et avec raison « on reconnaît la puissance d’un Etat, d’un pays, par sa capacité de nuire ».
C’est ainsi que Dieu lui-même, créateur de la Terre et du Ciel, est le modèle archétype même de la guerre. Son combat perpétuel avec l’un de ses anges, Satan, qui s’est transformé en une lutte millénaire entre le Bien et le Mal, est le symbole même de cette essence guerrière de sa créature raisonnée et réfléchie que nous sommes – nous les humains. C’est ce qui justifie notre formule « la guerre est l’essence de l’homme ». Elle est son instinct primordial. Chacun en naissant, en grandissant, en vivant et en mourant fait sa petite ou grande guerre pour se maintenir comme existant (Sartre). Il en est ainsi fait de notre environnement. Ce qui n’est pas nécessairement toujours de mauvais augure. Car en effet il n’y a pas de paix, sans guerre et inversement de guerre, sans paix. La guerre précède et transcende la paix. C’est la guerre qui amène la paix. Qui veut la paix, prépare la guerre, est-il écrit. Tout en effet part de cette recommandation divine « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front », et « Aide-toi et le Ciel t’aidera ». Grotius l’un des protagonistes de cette question montre comment « Sur le point de traiter du droit de la guerre, nous devons voir ce que c’est que la guerre, ce que c’est que le droit dont il s’agit. Cicéron a défini la guerre : « Un débat qui se vide par la force. » Mais l’usage a prévalu de désigner par ce mot non pas une action, mais un état ; ainsi la guerre est l’état d’individus qui vident leurs différends par la force, considérés comme tels. Cette définition générale comprend toutes les sortes de guerres dont il sera parlé par la suite ; car je n’en exclus pas la guerre privée qui, étant plus ancienne que la guerre publique, et ayant incontestablement la même nature, doit pour cette raison être désignée par ce seul et même nom, qui lui est propre »(Grotius cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 29). Nous semblons opposer deux auteurs dont Th. Hobbes comme théoricien de la guerre et l’autre E. Kant comme théoricien de la paix. Pour Thomas Hobbes, l’image de l’homme et de la société est peinte dans cette formule devenue virale selon laquelle « l’homme est un loup pour l’homme », en latin « homo homini lupus » « De Cive » (1642); ses principaux ouvrages sont De Cive, Autour des éléments de la loi naturelle et politique (1640) et le Leviathan (1651). Contractualiste, Hobbes tente de fonder l’ordre politique sur un pacte entre les individus afin que l’homme soit un auteur décisif dans l’édification de son monde social et politique. Son but est de sortir l’homme de l’état primitif et de fonder un état artificiel sur les bases de la raison : passage de l’état de nature à l’état civil. Pour Hobbes l’homme est sociable par crainte de la mort violente, qu’il fait la société avec ses semblables. L’état de nature est un état de la guerre de TOUS contre TOUS (Bellum omnium contra omnes).L’état civil c’est l’incarnation du pouvoir souverain : c’est-à-dire de l’ordre social coercitif : autrement dit un contrat passé entre les individus pour fonder la souveraineté : par ce contrat chacun transfère tous ses droits naturels, à une « Personne » appelée Souverain, en devenant aussi « Acteur » de tous les actes du Souverain.
Quant à Kant, apôtre et chantre de la paix perpétuelle il a tout d’abord énuméré six articles préliminaires d’une paix perpétuelle entre les Etats. Mais dont à raison de l’économie du temps, nous nous limiterons à la première des conditions minimales pour qu’une paix, selon Kant, soit possible selon laquelle » « nul traité ne peut mériter ce nom s’il contient une réserve qui donnerait matière à une guerre future »(E.Kant cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 21), dont si l’œuvre a prioritairement trouvé un écho favorable dans les oreilles de Rüdiger Safranski dans son ouvrage « Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? », en mettant en évidence également trois tendances suivantes pour une paix perpétuelle entre Etats dont premièrement l’évolution démocratique consistant à consulter le peuple avant le déclenchement de toute guerre ;deuxièmement la force civilisatrice du commerce mondial, consistant à privilégier le commerce mondial, qui est incompatible avec la guerre, la puissance de m’argent (parce que Kant pense que les Etats sont dans l’obligation de promouvoir la paix au lieu de se battre les uns contre les autres et inversement et troisièmement, enfin, le rôle croissant de la sphère publique, « dont » c’est le principe de publicité selon laquelle porter les questions politiques sur la scène publique contraindra la guerre à se défendre à coups d’arguments, car la publicité somme la guerre de se justifier, d’argumenter ou de s’argumenter, le même Rüdiger Safranski resta dubitatif à la deuxième tendance pour la paix énoncée par Emmanuel Kant selon laquelle l’esprit commercial doit être privilégié car il est incompatible avec la guerre, la puissance de l’argent étant la plus sûre, faisant que les Etats se verraient dans l’obligation de promouvoir la paix au lieu donc de se battre les uns contre les autres et inversement, pour montrer comment malheureusement à son avis « Kant ne pouvait pas deviner où mènerait l’impérialisme chauffé à l’économie, et quelles énergies, quels motifs nouveaux la concurrence capitaliste fournirait à la guerre »(R. Safranski cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 21).
Quant à la philosophe germano-juive Hannah Arendt ne croyant pas en l’idée d’une paix perpétuelle, elle constate comment « Tout laisse à penser que le problème de Kant, à cette période de la vie tardive de sa vie – lorsque la révolution américaine et plus encore la Révolution française l’eurent pour ainsi dire éveil de son sommeil politique (comme Hume l’avait, dans sa jeunesse, réveillé du sommeil dogmatique et comme Rousseau l’avait tiré, à l’âge mûr, du sommeil moral) – était le suivant : comment concilier le problème de l’organisation étatique avec sa philosophie morale, autrement dit avec le précepte de la raison pratique ? Et, fait surprenant, il n’ignorait pas que sa philosophie morale ne pourrait lui être d’aucun secours. Aussi prit-il ses distances à l’égard de toute position moralisante et comprit-il que le problème était de contraindre l’homme à devenir un bon citoyen, même s’il n’est pas moralement bon » ( Arendt H. cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, pp. 36-37).De même que J. Habermas juge que « Le concept kantien d’une alliance des peuples qui soit permanent tout en respectant la souveraineté des Etats, n’est pas consistant. Il faut que le droit cosmopolite soit institutionnalisé de telle manière qu’il engage les différents gouvernements. La communauté des peuples doit à tout le moins être capable d’amener ses membres, sous peine de sanctions, à respecter le droit. Ce n’est que de cette manière que le système instable est fondé sur des menaces réciproques des Etats souverains qui s’affirment par eux-mêmes se transforme en une fédération dotée des institutions communes, laquelle, tout à la fois, assume ders fonctions étatiques, régule juridiquement le rapport existant entre ses membres, et contrôle le respect de ces règles. Le rapport externe des relations internationales entre Etats qui constituent de simples environnements les uns pour les autres, relations qui sont régulées par des contrats, est alors modifié par un rapport interne entre membres de l’organisation, rapport cette fois fondé sur un règlement ou sur une Constitution »( Habermas J. cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, pp. 37-38). De telle sorte qu’on voit très bien le caractère tant naïf que foncièrement formaliste des recommandations kantiennes sur ce qu’il appelle « paix perpétuelle », c’est-à-dire « définitive » entre les Etats et les hommes, dont Emmanuel Kant se vît accuser de formalisme, en projetant une loi morale et/ou éthique totalement impérative catégorique, plutôt qu’hypothétique, où l’acte et tout acte devait seulement être posé par devoir, c’est-à-dire sans intérêt aucun (Cfr Critique de la raison pratique).
3ème Urgence : « l’éradication de l’impérialisme intérieur et extérieur
1. L’impérialisme intérieur c’est le sorcier du village. Celui qui tue et mange ses propres enfants mais protège les enfants des étrangers, en français facile il s’agit de l’homme politique qui gouverne le pays mais qui n’opère pas pour les intérêts du pays ni de son peuple mais se voit au contraire en mission de protéger les intérêts des puissances intérieures. Là est la dialectique des impérialistes intérieur et extérieur « je garantis tes intérêts, tu me protèges ». Bien plus les lois votées par le parlement, c’est pour du beurre car non seulement elles doivent obligatoirement plaire à l’impérialisme extérieur, son homologue sorcier de l’autre côté de l’Atlantique dont il est lié à la vie à la mort et qui lui dicte et lui impose ses lois au nom de la protection de ses seuls intérêts. La logique est simple : soit tu parles contre moi, tu protestes, tu demandes l’égalité de traitement et je te tue, ton corps trainé dans les rues et ruelles de ton pays, ou je te fais destituer et mis en prison pour le restant de ta vie, soit encore tu la fermes, tu restes sourd, muet, parfois tu as les yeux bandés, tu acceptes la soumission totale, absolue, je te prends tout et à ton pays, et après je te fais empereur, roi, maréchal,président à vie…
Pour y échapper ? S’il a bonne conscience il suffira à un moment donné à l’impérialiste intérieur de s’organiser, par exemple, en rompant ses relations politiques, diplomatiques, économiques, culturelles, sociales voire même technologiques…C’est ce qu’ont fait les trois valeureux chefs d’Etats du Sahel du Mali, du Burkina Faso et du Niger dont on craignait pour leur vie, surtout celui du Niger qui avait osé donner un ultimatum aux Etats-Unis d’Amérique pour fermer leurs bases militaires dans son pays et par ricochet sans atermoiement le retrait définitif de leurs troupes. Constat malgré la force et la puissance de l’impérialisme extérieur, ici en l’occurrence américain, ces trois hauts gradés sont encore et toujours vivants ! Preuve que le courage est essentiel pour celui qui tient à ses intérêts fondamentaux. C’est facile à dire qu’à faire, me rétorquera-t-on, je le sais déjà, mais en même que risque celui qui ne risque pas ?! Toutes les têtes pensantes qui ont risqué et qui ont été trahies, arrêtées, emprisonnées, humiliées, molestées de Che Guevara à Nelson Mandela, en passant par Mahatma Gandhi, Patrice-Emery Lumumba, Barthélémy Boganda, Marien Ngouabi, Mouammar Kadhafi, Modibo Keita, Sékou Touré, Thomas Sankara, Simon Kimbangu, Mzee Laurent-Désiré Kabila et tant d’autres ont donné de leur vie pour une cause juste. Toutes ces figures, chacune dans sa densité, ont laissé un héritage humain, spirituel, intellectuel d’où sont nés les Ibrahim Traoré, Assimi Goïta, Abdouramane Tsiani et compagnies.
C’est ainsi pour que nos chefs d’Etats ne soient plus à la merci du double impérialisme intérieur et extérieur, j’ai élaboré une idéologie « remplacisme-culturaliste » pour le développement et la transformation de l’homme afro-subsaharien en général et afro-congolais en particulier, au travers une nouvelle politique d’éducation à la citoyenneté, dont nous proposons les repères suivants :
1.1.La pérennisation épistémico-praxique de la RDC. Le nouveau type d’homme congolais ne sera plus ni un chanteur ni un danseur en acte ou en puissance mais un esprit d’abord, c’est-à-dire un homme rationnel, réfléchi, mieux un phénoménologue herméneute, qui comprend le monde, qui l’interprète, l’explique et le décrit comme un être humain plutôt que comme un animal marchant sur deux pattes imbu de lui-même eu regard du salaud sartrien doué d’instinct et d’intuition (cfr René Descartes, Emmanuel Kant, Edmund Husserl, Martin Heidegger en Europe et Cheikh Anta Diop, Alphonse Elungu Pene Elungu, Théophile Obenga, Josep Kizerbo, P. Hountonji, Marcien Towa, Valentin-Yves Mudimbe, Kinyongo Jean pour ne citer que ces esprits en Afrique).
1.2. La politisation patriotique et nationale citoyenne consistant dans l’éducation à la mise en œuvre d’une nouvelle citoyenneté, où nos enfants connaissent l’histoire politique, sociale, civilisationnelle de l’Afrique et de chacun des pays où la vie est une affirmation de soi et la mort un sacrifice choisi plutôt qu’un crime de lèse-majesté lorsqu’on choisit de défendre son pays. Le monde est multiple, c’est vrai, mais il a plusieurs spécificités et divergences où les oppositions, les antagonismes, les conflits ont tous une solution.
1.3. La fondation d’un projet sociétal marxisant, darwinisant et christianisant consistant en ce que le nouveau citoyen afro-congolais n’est plus un croyant priant Dieu à temps plein mais un homme doté d’une capacité créatrice, productrice, inventrice exemplaire, plutôt que celui qui se met à attendre pleinement, irréductiblement la manne du ciel, mais plutôt celui qui s’aide lui-même en attendant que le secours de Dieu pour venir bénir son travail, ses efforts, son courage, sa fidélité au développement et à la transformation. Ce nouvel homme afro-congolais est un marxisant et un darwinisant prioritairement. Marxiste il érige d’un côté le matérialisme historique en devise et en doctrine, en se disant que la lutte est le moteur de l’histoire de l’humanité, que cette lutte consiste dans la lutte contre la mauvaise gouvernance, la bourgeoisie, dont l’objectif consiste dans la révolution, c’est-à-dire le renversement de la classe bourgeoise minoritaire par la classe prolétarienne majoritaire « prolétaires du monde entier, unissez-vous (Cfr Marx K., Manifeste du parti communiste), et d’autre par le matérialisme dialectique en tant que méthode d’analyse sociétale passant inévitablement par la thèse, l’antithèse et la synthèse. Darwiniste l’homme congolais se sent menacé dans son existentielle existentialité par deux types darwinismes, le premier darwinisme est ce qu’on appelle social, qui est mis en ressource par Spencer consistant dans ce que nous voyons que l’Occident officiel utilise contre les nations et peuples du Tiers-monde, qu’il exploite à sa guise, impose sa politique politicienne, sa culture, sa civilisation, sa vision du monde et que nous appelons impérialisme, capitalisme voire eugénisme (massacres, déplacements de populations, partitions de portions de terres, d’Etats souverains) pour bien finir le travail macabre, le second étant le darwinisme intégral pensé par Charles Darwinisme lui-même, où ce n’est plus un homme qui élimine physiquement, mentalement, intellectuellement, spirituellement un autre homme, mais au contraire la nature, l’environnement qui s’en charge pour finir le boulot. Ce disant ce n’est ni les prières adressées à Jésus-Christ ressuscité ni les discours des assemblées qui empêcheront la disparition de l’homme afro-congolais, mais sa capacité à résister à la nature, à l’environnement par sa capacité créatrice, productrice et inventrice. L’homme congolais comme tout être humain est composé du corps et d’esprit, doit reconnaître Dieu, Jésus-Christ ressuscité en l’occurrence comme son maître attitré. Cependant non jusqu’à en devenir esclave ainsi qu’on le voit partout aujourd’hui dans l’ensemble du pays. A telle enseigne que des langues accusent le pouvoir de fermer l’œil, vu que la pratique de la religion étant devenu un opium, une drogue, privant au peuple congolais toute rationalité, toute réflexion critique, toute autocritique, toute analyse, toute lucidité, surtout que l’homme congolais ayant pris chemin faisant un malin plaisir de responsabiliser Dieu de s’occuper de ses problèmes, de ses difficultés, de ses controverses, de ses déboires, des injustices, constituerait pour le pouvoir un long temps de répit quant aux revendications politiciennes, économiques, sociales, etc.
1.4. La « fédéralisation » de la RDC en état fédéral (état éclaté) et en entités fédérées au regard de sa superficie continentale et l’impuissance du pouvoir pour populariser l’Etat partout au même moment. Convaincu en effet que ce ne sont pas les hommes qui changent, développent et transforment ni le monde ni la société, mais au contraire leurs idées, leurs mentalités historiques, culturelles et civilisationnelles ensemencées dans la profondeur d’une épistémologie praxéologique, je vote pour la « fédéralisation » de la République Démocratique du Congo (Etat-continental) en tant qu’antidote structurel contre la balkanisation à l’heure du temps. Dans le même élan je considère donc que ni le système unitaire en cours en ce moment ni le système électoraliste ne peuvent échapper notre pays de la théorie du domino qui a réduit le Soudan en cendre, la Somalie et l’ex Yougoslavie, surtout en cendres ; tous ces pays broyés par le crématoire euro-occidental et dispersés par cieux et terres, espaces, mers, rivières, océans. Croire que l’élection est une preuve l’existence de la démocratie, c’est se foutre un doigt dans l’œil comme le montre Laurent Mauduit « la démocratie peut faire son œuvre … les mêmes survivent à toutes les alternances et enferment toutes les politiques économiques dans le « cercle de la raison ». Tout peut changer, mais rien ne change. C’est l’éternel commandement que nous avons déjà évoqué, celui de Tina ». « There is no alternative » … » ( Mauduit L., « Les imposteurs de l’économie », Gawsewitch, 2012, p. 233). C’est quelle élection a changé le Congo ou encore le destin, la situation, le sort de l’homme congolais ?Chaque fois c’est les mêmes pleurs, les mêmes contestations, les mêmes protestations allant jusqu’à ce que certains protestataires fassent même du pseudo concept de « vainqueur des urnes » un statut présidentiable, parce que le ridicule finalement ne tue jamais un congolais ! Le pouvoir doit réformer l’Etat et passer au système fédéral ou éclaté, car malgré des failles voire des manques propres à n’importe quel système politique, avec le fédéralisme ou la forme de l’Etat éclaté, le pouvoir congolais sera omniscient et omnipotent, c’est-à-dire présent partout et nulle part ailleurs au même moment.
2.L’impérialisme extérieur se mesure sans aucun doute au harcèlement et à la pression exercés par les puissances euro-occidentales sur l’Afrique et la RDC plus particulièrement pour leur prendre ce qu’ils ont de plus substantiel voire de plus cher, à savoir les terres rares et pardessus tout les manières et ressources naturelles, évidemment qu’ils ne disposent pas dans leurs terres dans tout l’Occident. Essentiellement belliqueux, l’homme euro-occidental a inventé et initié toutes sortes de stratagèmes pour prendre et récupérer de gré ou de force nos matières premières, quitte même à faire ce qu’ils ont déjà fait ailleurs en Somalie (pour disposer d’un accès facile, direct à l’océan indien en vue de leurs activités antiterroristes soi-disant, mais nul n’est dupe on sait que c’est pour le commerce et d’autres activités illicites), au Soudan (pour faire main basse sur les terres et métaux rares, surtout au Sud-Soudan et comme ça ne suffisait pas, maintenant les puissances occidentales avant sur la partition de fait du grand Soudan où en armant deux généraux, ils ont le temps de piller de deux côtés), et évidement inévitablement notre pays la RDC, qui vit depuis son accession à la souveraineté internationale, sa première longue participation (toujours pour les mêmes raisons prédatrices imaginées par les euro-occidentaux), où aujourd’hui le gouvernement central de Kinshasa ne dispose d’aucun moyen de contrôle sur les ressources de sa partie est, évidemment laissées à l’abandon sous les contrôles de rebelles l’AFC-M-23, sous la bénédiction bénie et garantie par les mêmes euro-occidentaux (partisans des dialogues par-ci et gladiateurs par-là) !
L’impérialisme extérieur s’installe en Afrique subsaharienne et en République Démocratique du Congo en la faveur de la ruse et des dérives. Notre principale thèse sur cette question en est que c’est par la ruse de l’homme euro-occidental et les dérives proliférantes dont est volontairement et/ou involontairement, consciemment et/ou inconsciemment l’homme afro-subsaharien que l’impérialisme extérieur exercé, pratiqué par l’homme euro-occidental met la main sur l’homme africain subsaharien en général et sur l’homme congolais en particulier. Or comme précédemment lorsqu’il s’est agi de proposer des voies et moyens pour s’opposer aux impérialistes intérieurs, je propose ici et maintenant quelques astuces épistémique et praxique susceptibles d’aider Félix Tshisekedi pour se libérer lui-même, libérer son pays et son peuple de l’impérialisme extérieur :
2.1. Combattre le libéralisme, le néo-libéralisme et se défaire du « consensus de Washington »
2.1.1. S’agissant du libéralisme voire du néo-libéralisme, il y aurait-t-il mieux que Jean Ziegler un euro-occidental pour être pris à contribution ? Dans son livre « Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent », J. Ziegler épingle, entre autres, ce qu’il nomme « l’idéologie du maître », en expliquant comment « Toute idéologie assume une double fonction : elle doit signifier le monde et permettre à chacun de dire sa place dans le monde. Elle est donc à la fois explication totalisante de la réalité et structure motivationnelle des acteurs singuliers » (ZIEGLER J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 70). Or « l’idéologie des dominants, si elle s’impose aux dominés ne ment donc pas seulement à ceux-ci : elle mystifie aussi ceux qui la propagent. Et il n’est pas rare que les principaux protagonistes de la mondialisation croient eux-mêmes à leur mission bienfaisante. Quoi qu’il en soit, la pratique réelle de l’oligarchie sous le règne de laquelle opère la mondialisation est jugée bonne à partir des paramètres fournis par des énoncés faux » (Zigler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002,p. 71). Cette idéologie pénible – c’est le mot que nous mettons dans la bouche de J. Ziegler même s’il ne nous démentira point – c’est le libéralisme : « Idéologie noble ! écrit-il, le néo-libéralisme opère en se servant du mot « liberté ». Foin des barrières, des séparations entre les peuples, les pays et les hommes ! Liberté totale pour chacun, égalité des chances et perspectives de bonheur pour tous. Qui n’y adhérerait ? Qui ne serait pas séduit par d’aussi heureuses perspectives ? La justice sociale, la fraternité, la liberté, la complémentarité, l’ordre librement accepté, la loi qui libère, les volontés impures transfigurées par la règle commune ? Des vieilles lunes. D’archaïques balbutiements qui font sourire les jeunes et efficaces managers des banques multinationales et autres entreprises globalisées ! » (Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, pp. 71-72). Pour J. Ziegler tout ceci n’est que des écrans de fumées, puisque rien n’est ni vrai ni cohérent. C’est plutôt « Le gladiateur, dit-il, qui devient le héros du jour » (Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 72). Quant au « Consensus de Washington », l’« idéologie des maîtres », c’est l’idéologie où « Les maitres règnent sur l’univers autant par leurs énoncés idéologiques que par la contrainte économique ou la domination militaire qu’ils exercent. La figure idéologique qui guide leur pratique porte un nom anodin : « Consensus de Washington. » Il s’agit d’un ensemble d’accords informels, de gentleman agreements, conclus tout au long des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix entre les principales sociétés transcontinentales, banques de Wall Street, Federal Reserve Bank américaine et organismes financiers internationaux (Banque mondiale, Fonds monétaire international, etc.) » ( Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002,). Ce qui lui fait dire, citant Guy Debord, que « Pour la première fois les mêmes sont les maitres de tout ce que l’on fait et de tout ce que l’on en dit. »(Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 63).
2.1.2. Combattre l’occidentalisation du monde qui n’est rien d’autre que l’esclavagisation et la colonisation du monde sous l’égide euro-occidental. Serge Latouche, dans son ouvrage « L’occidentalisation du monde », élabore une théorie sur l’Occident, et l’occidentalisme qui en découle, d’une façon très remarquable, car très pertinente. En effet l’auteur pointe du doigt ce qu’il appelle « La singularité occidentale ». Il la décrit de la manière selon laquelle « La mondialisation actuelle nous montre ce que le développement a été et que nous n’avons jamais voulu voir. Elle est, en effet, le stade suprême de l’impérialisme de l’économie. Rappelons la formule cynique d’Henry Kissinger : « La mondialisation n’est que le nouveau nom de la politique hégémonique américaine. » lancé par Henry Truman en 1949 pour permettre aux Etats-Unis de s’emparer des marchés des ex-empires coloniaux européens et éviter aux nouveaux Etats indépendants de tomber dans l’orbite soviétique. Et avant l’entreprise développementiste ? Le plus vieux nom de l’occidentalisation du monde était tout simplement la colonisation et le vieil impérialisme. Si le développement, en effet, n’a été que la poursuite de la colonisation par d’autres moyens, la nouvelle mondialisation, à son tour, n’est que la poursuite du développement avec d’autres moyens. Mondialisation et américanisation sont des phénomènes intimement liés à un processus plus ancien et plus complexe : l’occidentalisation » (Latouche S., L’occidentalisation du monde, La Découverte, Paris, 1989, 1992, 2005, pp. 9-10).
2.1.3. Sortir de la mondialisation où Rüdigger Safranski montre dans son ouvrage intitulé « Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? », « Tout d’abord quelques faits. Nous vivons une ère de mondialisation, aucun doute là-dessus. Depuis la bombe atomique, une communauté mondiale vit sous la même menace. Les fusées peuvent atteindre n’importe quel point de la Terre. Le potentiel d’armes nucléaires rend possible le suicide collectif de l’humanité et une dévastation planétaire. On peut disposer de la vie sur le globe. Les guerres ne sont plus seulement régionales ni menées par les seuls Etats ». Un pouvoir découplé des Etats ou un terrorisme aux bases étatiques mouvantes étroitement à la criminalité organisée opèrent à l’échelle mondial et tentent de s’approprier des armes de destruction. Nous savons cela depuis le 11 Septembre, mais c’était à craindre dès avant. Un détournement terroriste de la force atomique civile, une frappe sur une centrale atomique par exemple, peut avoir lieu à tout moment. D’autres techniques des plus dangereuses dont l’emploi reste, pour l’instant, encore réservé au domaine civil, telles que la biotechnologie et le génie génétique, peuvent être utilisées à des fins terroristes – et leur impact serait alors planétaire. Ces quelques pistes suffiront à indiquer que la mondialisation moderne a commencé avec une mondialisation de la peur et de l’effroi »( Safranski R., Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?, pp. 17-19).Cependant, ce qui vient d’écrit, la mondialisation techno-scientifique, n’est plus pour R. Safranski le seul danger de la mondialisation, puisqu’il y en a une autre forme plus sournoise et dévastatrice touchant et détruisant l’humain et la nature en plein cœur, dont c’est la mondialisation économique. En effet, « Selon une définition de l’OCDE, la mondialisation de l’économie est le processus qui lie les marchés et la production des différents pays dans un rapport d’interdépendance de plus en plus étroit, du fait du commerce transfrontalier des biens, des services et de la main-d’œuvre, ainsi que du mouvement des capitaux et des technologies » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? p.18). Dans le même ordre d’idées, « La mondialisation, c’est le triomphe du capitalisme devenu seul et unique modèle économique dominant après l’effondrement du bloc de l’Est. En dépit des différences politiques et religieuses persistantes, les structures politiques économiques et techniques s’uniformisent – à des niveaux de développement, il est vrai, fort divers. Il existe des mouvements contraires, mais ils restent tributaires du capital et de la technique occidentale » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?pp. 18-19).
2.1.4. Récusation et réfutation absolues de ce que Rüdigger Safranski appelle mondialisme, en expliquant et en montrant comment « Le mondialisme comme idéologie produit l’image d’une société mondiale plus uniforme qu’elle n’est en réalité. Il omet souvent le fait qu’à mesure que l’homogénéité s’accroît dans certaines régions, d’autres se coupent de façon dramatique de la marche du monde. Pendant que certaines sociétés et régions communiquent entre elles, d’autres deviennent comme des « taches blanches » sur la carte et reculent à des stades antérieurs de développement. Dans un monde qui communique en temps réel, les inégalités se creuse. De nouvelles zones de temporalité se forment, des fuseaux historiques et non plus horaires. En Afrique, par exemple, les Etats se délitent dans le tribalisme et la guérilla. Féodalité, chevaliers, brigands, piraterie resurgissent ; une pauvreté inconcevable et des luttes sans merci pour survivre annihilent les règles sociales. Le minimum de civilisation disparaît »(Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?pp.21-22). R. Safranski ne nie jamais qu’il y ait un apport positif de la mondialisation dans le développement et la transformation des rapports sociaux, mais il récuse le mondialisme qui en découle en tant qu’idéologie où tout en bout de course tous les profits vont, comme K Marx l’avait dit en maintes reprises, dans les mains des plus offrants, c’est-à-dire des capitalistes. Pour ce faire, il distingue trois variantes de ce qu’il nomme premièrement « mondialisme normatif » que sont le néolibéralisme, l’antinationalisme ou mondialisme idéologique et enfin le mondialisme partagé entre la compassion et l’alarmisme. S’agissant du mondialisme néolibéraliste, pour R. Safranski, c’est la plus puissante voire la plus influente des trois variantes, dans la mesure où « Le mondialisme néolibéral est une entreprise de légitimation idéologique du libre mouvement du capital en quête des conditions favorables pour fructifier (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter?, p.23)». On l’a très bien compris, ce n’est pas de l’être humain dont il s’agit, de ses problèmes, ses souffrances, ses dangers, ses risques, ses pauvretés, ses misères non mais des conditions d’investissements pour un capital juteux. Deuxièmement le mondialisme idéologique ou antinationalisme professe un avenir planétaire au détriment des allants et accents nationalistes dans certains peuples du monde. Malheureusement pour R. Safranski, il s’agit d’un vœu vorace, sénile, puéril, futile, car « Si l’on songe aux monstres qui furent engendrés par le nationalisme, c’est hautement souhaitable. Mais pas plus qu’un autre, le mondialisme antinationalisme ne changera quoique c soit au fondement anthropologique selon lequel la mobilité et ouverture au monde doivent être contrebalancées par l’ancrage dans un lieu » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?p.26). Quant troisièmement au mondialisme de la compassion et de l’alarmisme, pour R. Safranski il est celui où « nous contemplons, telle une planète vue de l’espace, la pauvre Terre que nous sommes en train de détruire et qu’il s’agit à tout prix de sauver » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?p.27).
4ème Urgence Appropriation et réappropriation de la « phénoménologie de l’homme capable » comme « reconnaissance de soi »
Le rôle central de la philosophie, j’en ai déjà montré les contours il y a un moment, est un incontournable dans le cadre d’une République Démocratique du Congo à développer, à transformer et surtout à libérer de l’impérialisme et de toute forme d’ingérence extérieure nocive, sournoise. Parce que la philosophie tout court et la philosophie en Afrique serait ainsi une thérapie dont l’essence même de la discursivité l’exprimant devait guérir des manques, des faiblesses, des insuffisances, des incapacités qui nuisent au développement et à la transformation de l’homme afro-subsaharien. Cette thérapie traversera l’homme afro-subsaharien dans toute la largeur de son esprit et de son corps par son assimilation et sa réappropriation des urgences impératives proposées et expliquées par Alvin Toffler, Marc-Louis Ropivia, Martin Heidegger, Paul Ricoeur et Abraham Maslow.
4.1. Pour espérer mieux contrer l’impérialisme intérieur, il vaudra mieux cultiver le savoir que la force, la puissance du pouvoir et de l’argent.Une préférence cathédrale est accordée au savoir au détriment du pouvoir et une gestion rationnelle et efficace du temps » est pour ce faire la proposition d’Alvin Toffler. En effet parlant de pouvoir, il montre comment « Dans toutes ses applications pratiques, la force est une quantité finie : il existe une limite au-delà de laquelle son emploi détruira ce que nous voulons conquérir ou défendre. Il en va de même pour la richesse : l’argent ne peut tout acheter, et il arrivera un moment où la caisse la mieux garnie se trouvera vide »(Toffler A, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38) Le même Alvin Toffler, qui vient de montrer les limites tant du pouvoir politique que du pouvoir de l’argent, nous conseille de faire beaucoup plus confiance au savoir. Le fait est que dans plusieurs gouvernements africains et dans notre pays le Congo-Kinshasa en particulier nous aurions plus d’« abrutis », diplômés, certes, mais en réalité des véritables « intellectuels analphabètes ». Car ni le pouvoir ni l’argent ni la force liés entre eux ne développent et ne transforment un peuple, ou encore un pays. Contrairement à l’argent, la force et la puissance, A. Toffler estime donc que le savoir est une richesse infinie, puisqu’il « ne s’épuise pas : il nous est toujours possible d’en créer davantage ». « Une autre différence intrinsèque, explique-il, sépare le savoir de la force physique ou de l’argent : en règle générale, si j’utilise un pistolet, vous ne pouvez en même temps utiliser le même ; et vous utilisez un dollar, je ne peux en même temps utiliser le même. Au contraire, nous pouvons tous deux utiliser le même savoir pour nous aider ou nous combattre - et, ce faisant, nous avons de plus une chance de produire un supplément de savoir. Ce seul fait suffit à montrer que les règle du jeu du pouvoir mené sur la base du savoir sont profondément différentes des principes auxquels se fient ceux qui prétendent arriver à leur but par la force et l’argent » (Toffler A, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).
4.2. Référence à la maîtrise culturelle de la temporalité c’est-à-dire du temps ».Marc-Louis Ropivia dresse un inventaire des quelques facteurs culturels qui constituent un obstacle au développement. Il affirme cependant de manière pertinente la problématique selon laquelle le sous-développement en Afrique est une dysharmonie de trois systèmes horlogers : l’horloge biologique des citoyens, l’horloge socio-économique de la nation et l’horloge cultuelle des sociétés traditionnelles. Ces différentes horloges sont définies par des temps ou périodes d’activités (Marc-Louis Ropivia http://geoprodig.cnrs.fr/items/show/65277 visité ce 02/01/2023 cité par Osongo-Lukadi A-D, in Cours de philosophie de la culture, Faculté de Philosophie, Université Saint Augustin de Kinshasa, Année Académique 2022-2023).
4.3. Compréhension et assimilation de la théorie de la reconnaissance de P. Ricoeur développée dans Parcours de la reconnaissance, où dans sa première étude P. Ricoeur a présenté pour commencer « reconnaissance comme identification », parce que chez lui « Reconnaître, c'est d'abord distinguer. Ensuite lala deuxième étude son ouvrage s’agissant de « la reconnaissance de (Se reconnaître) soi-même », où P. Ricoeur s'est intéressé à l'origine des actes, dans un sens large, établir une « phénoménologie de l'homme capable », en se demandant de quoi suis-je donc capable? Je peux dire (Austin), je peux faire (quoique Kant refusât de distinguer entre « quelque chose arrive » et « je fais arriver quelque chose ») , je peux raconter et me raconter (narratologie, MacIntyre).Je suis capable de deux opérations centrales: me souvenir et promettre. Et enfin dans la troisième étude, P. Ricoeur aborde la question de la reconnaissance mutuelle qui cependant ne peut être réduite à la lutte pour la reconnaissance. Ainsi le don cérémoniel met fin à une lutte où chacun monnaye ses concessions (cfr Ricoeur P., Parcours de la reconnaissance, Stock, 2004(http/:wikipedia.org)). Donner, recevoir et rendre n'est pas la forme déguisée d'un échange quasi-marchand, comme le supposait Lévi-Strauss critiquant l'essai de Marcel Mauss (Marcel Hénaff : il n'y a pas de délai, pas de prix fixé, pas d'aspect ordinaire et quotidien; l'objet donné n'a pas de valeur en soi; il est le symbole d'une relation qui s'établit. Il existe donc des « états de paix » où cette reconnaissance mutuelle semble non seulement recherchée, mais effective et vécue (HENAFF M., Le Prix de la vérité. Le don, l'argent, la philosophie, Paris, Le Seuil, 2002 cité par RICOEUR P., Parcours de la reconnaissance, Stock, p. 226 (https:/fr.wikipedia.org)).
1.4.Intégration existentiale de l’homme afro-congolais dans la pyramide des besoins d’Abraham Maslow qui, certes ne relève pas directement de l’orbite philosophique mais plutôt de la psychologie. La pyramide des besoins, dite pyramide de Maslow, est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins qui interprète la théorie de la motivation fondée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow, avec les besoins les plus importants et les plus fondamentaux en bas, et le besoin d'accomplissement de soi au sommet. Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met au jour cinq (groupes de) besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon Maslow, universelle.
Malheureusement pour cette pyramide, comme du reste pour l’ensemble des autres urgences susmentionnées, je ne pense pas que dans l’état une telle pyramide existe en République Démocratique du Congo ni encore moins dans un autre pays africain subsaharien tellement des lacunes dans la manière de penser, d’agir, de faire le gouverner s’y avère catastrophique. La République Démocratique du Congo est un Etat à part ayant, comme la plupart des Etats afro-subsahariens, une gouvernance atypique, même si rien n’est jamais perdu, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, dit un proverbe, mes efforts en tant qu’intellectuel, nationaliste, marxiste, guévariste et patriote ne consistent pas et ne consisteront jamais à m’opposer pour m’opposer, à critiquer pour critiquer l’autorités établie mais au contraire à lui en apporter mon aide pour la magnification et la rationalisation de la gouvernance de notre pays.
Pour conclure sans conclure
Je dirai que la république Démocratique du Congo ne bravera pas l’impérialisme ni par des beaux discours, en général vides et sans lendemains, ni par des campagnes d’évangélisations essentiellement distractives, inutiles, futiles, séniles, mais au contraire par l’appropriation et la réappropriation conséquente de toutes les urgences que je viens de proposer au Président de la République Félix Tshisekedi, dont plus particulièrement la « désobéissance civile étatique » comme je l’avais récemment décrit dans les colonnes de la Prospérité journal un Tabloïde de grande valeur paraissant à Kinshasa (cfr Osongo-Lukadi A-D., « La possibilité d’un troisième mandat politique pour Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC ne doit plus être un tabou mais une action et un programme à l’aune d’une désobéissance civile contre la stratégie machiavélique, impérialiste, capitaliste de l’Occident officiel », La Prospérité n°6646 du mardi 12 août 2025). ET dont je parie que si les conseillers du chef de l’Etat en prenaient la mesure et lui en instruisaient, la République Démocratique du Congo s’émancipera, décollera, se développera et se transformera sans l’apport de qui que ce soit. Autrement dit je voudrais dire que si les conseillers étaient trop occupés à faire autre chose aux côtés du Président de la République qu’à lui parler du pays, du peuple et de stratégies à affiner pour nous débarrasser des impérialistes extérieurs et intérieurs, alors je serais prêt à venir lui en instruire moi-même à l’occasion d’une conférence devant lui-même Félix Tshisekedi, le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Senat et compagnies car l’heure est vraiment très grave. En attendant la concrétisation de l’idée d’une telle conférence, la priorité des priorités aujourd’hui est de doter la république Démocratique du Congo des forces armées dignes, conquérantes, véritablement patriotes et nationalistes.
Enfin il s’agit dans cette énième lettre adressée à son Excellence Monsieur le Président de la République de l’encourager et de le féliciter pour le beau parcours accompli, dans la difficulté et totalement dans un climat insurrectionnel, rendant sa démarche problématique. D’en appeler également à ses opposants de tous bords à ne pas l’abandonner ne-fût-ce que par des conseils pratiques susceptibles de contribuer au développement et à la transformation de la République Démocratique du Congo, notre pays, notre nation, notre Etat, notre maison à tous. C’est pourquoi je demande et exhorte au chef de l’Etat d’élargir le cercle de collaboration et des collaborateurs, car n’est-il pas dit que plus on est nombreux et plus il y a des solutions et est encore le poids des responsabilités est allégé. Dans le même ordre d’idée, Excellence Monsieur le Président de la République, libérez les consciences et les paroles, Excellence monsieur le Président de la République, en vous disant par exemple que la tâche et le rôle des enseignants et en particulier des professeur sont d’écrire et de parler ; qu’écrire ou parler ne tue ni un chef d’Etat ni personne, que du contraire car ils contribuent au travail de développement et de transformation de l’esprit en tant que guide des guidés d’un pays voire d’un peuple. Que ceux qui vous entourent ne méritent pas plus que tous ces illustres inconnus dénommés populations. Que vous en soyez convaincu de trouver parfois même dans vos opposants des anonymes qui vous aiment et vous apprécient beaucoup plus que même ceux qui profitent du système et du régime ; lesquels sans se gêner mangeant le beurre et l’argent du beurre mais cracheront demain dans la soupe sans aucun état d’âme lorsqu’ils en seront éloignés. Que de fois ces anonymes seraient même plus fiables, plus sérieux c’est-à-dire plus nationalistes, plus patriotes que ceux que vous croyez, car eux ils n’attendent ni salaire ni une quelconque récompense de votre part. Avoir la chance d’y avoir été présenté, d’y avoir été recruté, d’y avoir été copté pour travailler autour de votre honneur, dans un cabinet ministériel, à la primature, au parlement ou ailleurs dans l’administration publique, n’en fait ni un gage d’honnêteté ni de sécurité ni encore moins d’intelligence patriotique et nationale, sinon un juste signe de destin, plutôt qu’un choix divin pouvant donner aux uns la force ou la puissance de décider sur la vie et la mort des autres et aux autres infimes le sort de subir toute leur vie.
L’histoire de la République Démocratique nous l’écrirons ensemble, avec vous au centre, tous opposition et gouvernement. Parce qu’en effet nous nous trouvons à un moment de notre histoire où les divisions, les acharnements, les dissensions doivent être tues. Parce que ceux en Afrique et dans le monde, jaloux et envieux de nos terres rares, de notre position stratégique au milieu de la planète terre et du monde, sont aux aguets et n’attendraient qu’une petite minute de distraction pour nous enterrer tous vivants. C’est ainsi je vous conseille et vous implore Excellence Monsieur le Président de la République que dans l’impossibilité de gouverner tout à bâbord ou à tribord (c’est-à-dire à droite et à gauche), que vous le fassiez plutôt tout au centre, ce qui convient à faire un mélange des valeurs capitalistes et socialistes pour ériger la République Démocratique du Congo à une social-démocratie. Autrement dit une voie médiane pratique entre le capitalisme et le socialisme, qui vise à utiliser l’action collective démocratique pour promouvoir la liberté et légalité dans l’économie et s’oppose à ce qui est perçu comme l’inégalité et l’oppression engendrées par le capitalisme du laisser-faire. C’est ce que la Chine a fait et lui a permis de développer et de se transformer.
Ainsi et en vous en souhaitant une bonne et meilleure réception, je vous en saurai gré d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération distinguée et de mon indéfectible attachement à l’idéal républicain pour lequel Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, Mzee Laurent-Désiré Kabila, Mamadou Ndala, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, entre autres, ont donné de leur vie.
Kinshasa, le 01 Octobre 2025
Antoine-Dover OSONGO-LUKADI
Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie
(Université de Poitiers-France)
Docteur en Philosophie et Lettres
(Université Catholique de Louvain-Belgique)
Professeurs d’Universités
Membre Association des Philosophes Américains (APA)