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« Mon ultime lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République Félix Tshisekedi sur l’autonomisation et l’affranchissement du capitalisme dégradant et de l’impérialisme intérieur et extérieur »

(Par Prof Antoine-Dover Osongo-Lukadi)

 

Excellence Monsieur le Président de la République, permettez-moi de m’approcher auprès de votre haute autorité pour vous informer que face aux grands enjeux d’une géopolitique les grands espaces ne sont plus ni une faveur ni une richesse ni encore moins un avantage dans la mesure où les grands espaces ne relèvent plus par ces temps qui courent de l’orgueil patriotique, nationaliste ni de la fierté nationale ni de la faveur ni de la richesse ni non plus de l’avantage d’un peuple mais au contraire un prétexte (je parle de prétexte parce que derrière c’est un motif pour la balkanisation des gros pays) ourdi par les grands maitres de ce monde, pour y évoquer une menace argumentative brandie contre le dérèglement climatique voire démographique, nécessitant une lutte tout azimut contre la surpopulation consistant dans le contrôle de naissance en Afrique subsaharienne mais ayant pour objectif avéré d’arrêter de donner naissance pour ne plus donner naissance aux bouches inutiles et dont pour eux la seule et unique obsession n’est que migrantionnelle, parce qu’il s’agira tôt ou tard de gagner l’Europe (Belgique, France, Angleterre, Allemagne, Pays-Bas), l’Amérique (Etats-Unis, Canada), etc. Un argumentaire qui fait partie des stratagèmes imaginés par l’Occident Officiel pour pouvoir arrêter le boom démographique, la surpopulation mais aussi pour pouvoir déstabiliser politiquement, économiquement, financièrement, culturellement les gros pays comme le nôtre. Telle est ce qu’on appelle la politique de la terre brûlée depuis la théorie de domino chère à l’administration démocrate américaine sous Bill Clinton. La théorie de domino devenant, en lieu et place de la bombe atomique, une véritable arme de destruction massive, où sournoise les commanditaires ne sont ni vus ni connus, ils sont là mais tapis dans l’ombre et invisibles à l’œil nu. Quant aux armes, ce ne sont pas eux qui les portent ni les manipulent. Ils les font tenir et manipuler par des enfants. Les « meilleurs » aux yeux des parrains euro-occidentaux et leurs supplétifs afro-subsahariens sur le terrain des opérations militaires. Pourquoi les enfants ? Parce qu’ils savent que chez eux tuer quelqu’un, éventrer une femme, violer sa sœur, sa femme, humilier un innocent, c’est comme au cinéma ou à la télévision. Ce sont ces enfants qu’on appelle tragiquement « enfants soldats », dont nous n’ignorons pas qu’ils deviennent une milice pro-euro-occidentale, il est vrai pris en charge sur les terrains des opérations africains par des bandits, des rebelles autochtones dont le rôle consiste à maintenir et à entretenir un désordre institutionnel permanent ne permettant pas aux Etats africains tel le nôtre de s’organiser. Ce qui a changé c’est que l’Occident officiel n’intervient plus directement dans le théâtre des opérations comme il y a quelques décennies. Mais il se contente de loin à embraser le continent et la République Démocratique du Congo en particulier. En coulisse son influence ne se dément jamais. L’homme afro-subsaharien est tellement faible, inutile, futile, abruti qu’il ne saurait gouverner lui-même, sans l’implication et l’intronisation des directives, des instructions, des consignes, des ordres provenant de Washington, de Paris, de Bruxelles, de Londres, de Berlin, de Madrid ou de Rome.

Jusque-là on a vu que la théorie du domino est une bombe atomique contre les grands Etats afro-subsahariens, qui n’ont plus le droit d’être ni trop vastes ni trop surpeuplés, auquel cas ils sont cisaillés, déchirés, coupés en petits morceaux, c’est-à-dire balkanisés puisque c’est plus facile comme cela de gouverner. Cette théorie est également d’application dans les Etats où les peuples sont épistémiquement et praxiquement diminués, défaillants, faibles. La théorie de domino est macabre parce que foncièrement machiavélique, qui a été inventée par l’administration démocrate sous Bill Clinton, épouse et compagnies pour donc effacer de la grande carte du monde et de l’humanité les grands espaces et les grands pays ayant de superficies énormissimes dont, à leur goût, eux les « grands maîtres du monde », ainsi que les nomme Jean Ziegler, ne pouvaient pas tolérer surtout s’ils étaient gérés par des gouvernants moins entreprenants sur des efforts en vue de développement et de transformation des terres et des peuples. Malheureusement le domino n’est pas toujours « rationnel » quand il sépare des peuples, des clans, des tribus, en ne tenant pas au préalable compte des affinités linguistiques, tribalistes, claniques des peuples victimes. Une théorie de domino qui a déjà fait de victimes ailleurs notamment en République fédérale de Yougoslavie, en Somalie, au grand Soudan déjà séparé de sa partie sud dénommée Sud-Soudan et malgré tout encore en pleine guerre des généraux pour le contrôle de Khartoum la capitale du pays ! Le comble ce qu’irresponsables et grotesquement attentistes on est nombreux en République Démocratique du Congo à croire et à penser que grâce à nos prières et aux incantations des pasteurs prêchant dans les églises de sommeil et pour nos beaux yeux, sans oublier la pitié des maîtres du monde qui se souviendraient le moment venu des souffrances et misères qu’ils nous auront tant infliger à cause de nos soi-disant richesses naturelles, mais sans se dire que de notoriété publique l’impérialisme vit sans conscience morale. Que s’il pouvait en avoir, celle-ci est hypothétique chez E. Kant quand le but de l’action est déjà connu c’est-à-dire sa fin ; et stratégique chez J. Habermas ou l’accord qu’on veut obtenir de l’autre s’effectue à l’aune de la publicité. Pourtant dans le cadre d’une éthique de l’intersubjectivité véritable, E. Kant privilégie l’impératif hypothétique où le motif de l’action est tout juste au début de l’action, parce que posé sans aucun intérêt ni préalable ni précis, d’où son universalité. Alors que de son côté J. Habermas insiste sur l’importance du consensus, mieux de l’accord qu’on doit avoir avec l’autre sur une divergence, un problème ; bref autour d’une discussion, ce qu’il nomme l’éthique de la discussion c’est-à-dire le compromis.

Or nonchalant immoral mortel, l’homme afro-congolais refuse de réfléchir, de devancer le domino afin de mettre en œuvre des stratégies de développement et de transformation. Car il croit que les meilleures éthiques et morales produites par les congénères euro-occidentales tels Aristote, Kant, Jaspers, Hannah Arendt, P. Ricoeur, Jean-Paul Sartre, Emmanuel Lévinas ont été aussi élaborées pour être appliquées chez eux en Afrique. Pourtant la révolution et l’affranchissement des impérialismes intérieur et extérieur se trouvent bel et bien dans l’hymne national. Mais ils ne sont que seulement chantés, c’est-à-dire théorisés et jamais pratiqués. En effet dans cet hymne, il y est mentionnée une rhétorique historique répétant à tue-tête « Notre grand et beau pays », mais qui ne reflète nullement la situation de notre pays car dépravante, inappropriée eu égard à la Chine par exemple, qui cirait les derniers rangs des pays sous-développés, mais qui grâce au travail a réussi à se développer et à se transformer. Cependant et parce que rien n’est irréversible dans la vie, permettez-moi Excellence Monsieur le Président de la République de vous proposer, avec la grande modestie de ma démarche, une cartographie épistémique et praxéologique constitutive des urgences politique, économique, sociologique, historique, civilisationnelle, technologique ; bref culturelle pour l’affranchissement de la République Démocratique du Congo aussi bien de l’impérialisme intérieur que de l’impérialisme extérieur en tant qu’esclavagisme, colonialisme historico-civilisationnel, qui bloquent le développement et la transformation de notre pays.

1èreUrgence : « considération de la philosophie et du philosophe comme emblème créatif, productif et inventif »

Ce n’est un secret pour personne que la philosophie n’est pas qu’un appendice de l’humanité et de la société mais également leur essence essentielle. La philosophie est cette charnière ouvrière sans laquelle l’homme n’est ni épistémique, c’est-à-dire rationnel ni praxique, autrement dit éthique et moral. C’est pourquoi cette première urgence consiste dans l’appropriation par l’homme congolais en général et le pouvoir en place en particulier, de la science philosophique et du philosophe comme mobile et source de tout développement et de toute transformation du pays. En effet dans la vie concrète africaine, la philosophie qui est la discipline à laquelle j’ai donné tout de mon existence est très souvent considérée comme inutile, futile, puérile voire même grosso modo distractive car elle n’apporterait, semble-t-il, nullement de solutions concrètes, palpables aux problèmes de la société voire du monde tels ceux de la maladie, de la pauvreté, de la guerre, du conflit, de la haine, du racisme, de l’impérialisme grandiloquent, de l’eugénisme, du capitalisme voire de l’exploitation de l’homme par l’homme, de la colonisation, de l’esclavage, etc. Pourtant ne s’agit-il là que d’une vision dépréciative, pessimiste, dépassée et dégradante de la science philosophique contrastant avec l’essence même de la science philosophique connue et reconnue non seulement comme première science de l’être et de l’homme ; science sans laquelle aucune autre science n’existerait, la philosophie est l’ADN de l’être humain comme l’affirma Platon qu’à la suite de l’étonnement, tout homme était philosophe. En effet rien n’est possible sans la philosophie. C’est la philosophie qui est détentrice de raison, de religion c’est-à-dire de l’épistémologie et de la praxéologie. L’occident officiel l’ayant très bien senti et mieux compris que quiconque l’a aujourd’hui imposée dans les structures de toutes ses entreprises publiques voire privées. Parce qu’un philosophe est aussi un guide prospectif et projectif, celui qui dans sa vision anticipative, et donc en oracle de Delphes, a indiqué, indique et indiquera le chemin à suivre dans le cadre par exemple des réformes, des projets pour le développement et la transformation du pays.

C’est ici qu’on remarquera que Karl Marx n’a pas non plus rendu service à la philosophie quand dans sa « onzième thèse sur Feuerbach » il prétendit que « les philosophes n’avaient fait qu’interpréter le monde des différentes façons, manières mais ne l’ont pas transformé ». En français facile on entendra que selon Marx, la philosophie ne sert à rien sinon qu’à s’occuper des questions théoriques n’ayant aucun impact social ni pour l’homme ni pour l’humanité. Déclaration funeste, injuste, incohérente qui n’a pas été du goût de Martin Heidegger qui montre comment en citant cette phrase d’obédience marxienne et l’appliquant, Martin Heidegger dont j’en suis un des paroliers parmi les plus modestes, montre combien on perd de vue qu’une transformation du monde présuppose un changement de la représentation du monde et qu’une représentation du monde ne peut être obtenue qu’au moyen d’une interprétation suffisante du monde ; ce qui signifie dans son cas, Karl Marx se fonde sur une interprétation bien déterminée du monde pour exiger sa « transformation », et cela démontre que cette phrase est une philosophie, alors que dans la deuxième partie de la phrase l’exigence d’une philosophie est même, tacitement, présupposée. Maintenant comment se passer ou se priver de la philosophie en tant qu’herméneutique c’est-à-dire interprétation, explication, description, sans se tirer une balle dans le pied ? Comment ne pas s’appuyer sur le travail des philosophes, sans se priver d’un troisième œil que Dieu utilise chaque fois qu’il veut orienter dans le droit chemin l’humaine humanité ? Delà à des nombreuses insuffisances qui caractérisent la gouvernance africaine en général et congolaise plus particulièrement il n’y en a qu’un pas. La méfiance voire l’indifférence ou encore la négligence de l’enseignement de la philosophie très souvent relégué au second plan, pendant qu’en Europe, en Amérique, en Asie, il est au centre de la vie.

2ème Urgence : « Initiation à la guerre comme production de la paix »

Dans le cadre des Vingt-huitièmes Journées scientifiques organisées à l’USAKIN en 2024, j’ai présenté une contribution marquante intitulée « Pour une procédure initiatique et éducationnelle à la culture citoyenne de la guerre perpétuelle en République Démocratique du Congo : « Je fais la guerre, donc je suis, et on ne met pas la main sur moi » et dont il s’est agi pour l’essentiel de sortir des cantiques en faveur de la « paix perpétuelle » (référence faite au livre de l’immense philosophe allemand Emmanuel Kant) entre les hommes, pour comprendre et justifier la guerre comme essence de la paix et de toute paix, passer du dicton selon lequel qui « veut la paix prépare la guerre » à celle qui revient presqu’au même dicton « qui veut la guerre s’initie à la guerre, la déclenche, chaque fois qu’il se sent menacé ou est attaqué, la gagne pour installer la paix ». La guerre n’est ni antinomique ni antipathique ni antithétique à la paix parce que c’est elle (la guerre) qui justifie la paix et toute paix. Il n’y a qu’à regarder le sort de l’ONU qui donne l’air de ne servir à rien, tout simplement parce qu’aucun belligérant ne croit en la paix qu’elle prétend incarner entre les Etats – elle-même rattrapée par ses propres contradictions se voit même obligée de servir de sherpa pour l’arrestation des leaders politiques opposés à la visée unidimentionnaliste du monde voire d’un côté et de prendre part à visage découvert aux guerres dictées par les puissances militaires, politiques, économiques, technologiques et culturelles euro-occidentales qui l’ont inventée -, l’exemple très récent du président américain Donald Trump qui vient de débaptiser son ministère de la défense en ministère de la guerre n’en reste pas significatif dans ce que j’argue. Donc ce n’est pas avec des discours aux Nations-Unies où je ne sais où ou avec des prières, des cures de pardons par-ci par-là que la RDC recouvrira son intégrité territoire, les Congolais doivent pendre, leur chef de l’Etat en tête, pour se battre. On doit comprendre que la paix perpétuelle est une illusion funeste, une chimère, une faiblesse, une aliénation. Parce que « la guerre est l’essence de l’homme et qu’en cela elle fait et précède la paix. Lénine l’un des plus et grands et emblématiques chefs d’Etat soviétique avait dit et avec raison « on reconnaît la puissance d’un Etat, d’un pays, par sa capacité de nuire ».

C’est ainsi que Dieu lui-même, créateur de la Terre et du Ciel, est le modèle archétype même de la guerre. Son combat perpétuel avec l’un de ses anges, Satan, qui s’est transformé en une lutte millénaire entre le Bien et le Mal, est le symbole même de cette essence guerrière de sa créature raisonnée et réfléchie que nous sommes – nous les humains. C’est ce qui justifie notre formule « la guerre est l’essence de l’homme ». Elle est son instinct primordial. Chacun en naissant, en grandissant, en vivant et en mourant fait sa petite ou grande guerre pour se maintenir comme existant (Sartre). Il en est ainsi fait de notre environnement. Ce qui n’est pas nécessairement toujours de mauvais augure. Car en effet il n’y a pas de paix, sans guerre et inversement de guerre, sans paix. La guerre précède et transcende la paix. C’est la guerre qui amène la paix. Qui veut la paix, prépare la guerre, est-il écrit. Tout en effet part de cette recommandation divine « Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front », et « Aide-toi et le Ciel t’aidera ». Grotius l’un des protagonistes de cette question montre comment « Sur le point de traiter du droit de la guerre, nous devons voir ce que c’est que la guerre, ce que c’est que le droit dont il s’agit. Cicéron a défini la guerre : « Un débat qui se vide par la force. » Mais l’usage a prévalu de désigner par ce mot non pas une action, mais un état ; ainsi la guerre est l’état d’individus qui vident leurs différends par la force, considérés comme tels. Cette définition générale comprend toutes les sortes de guerres dont il sera parlé par la suite ; car je n’en exclus pas la guerre privée qui, étant plus ancienne que la guerre publique, et ayant incontestablement la même nature, doit pour cette raison être désignée par ce seul et même nom, qui lui est propre »(Grotius cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 29). Nous semblons opposer deux auteurs dont Th. Hobbes comme théoricien de la guerre et l’autre E. Kant comme théoricien de la paix. Pour Thomas Hobbes,  l’image de l’homme et de la société est peinte dans cette formule devenue virale selon laquelle « l’homme est un loup pour l’homme », en latin « homo homini lupus » « De Cive » (1642); ses principaux ouvrages sont De Cive, Autour des éléments de la loi naturelle et politique (1640) et le Leviathan (1651). Contractualiste, Hobbes tente de fonder l’ordre politique sur un pacte entre les individus afin que l’homme soit un auteur décisif dans l’édification de son monde social et politique. Son but est de sortir l’homme de l’état primitif et de fonder un état artificiel sur les bases de la raison : passage de l’état de nature à l’état civil. Pour Hobbes l’homme est sociable par crainte de la mort violente, qu’il fait la société avec ses semblables. L’état de nature est un état de la guerre de TOUS contre TOUS (Bellum omnium contra omnes).L’état civil c’est l’incarnation du pouvoir souverain : c’est-à-dire de l’ordre social coercitif : autrement dit un contrat passé entre les individus pour fonder la souveraineté : par ce contrat chacun transfère tous ses droits naturels, à une « Personne » appelée Souverain, en devenant aussi « Acteur » de tous les actes du Souverain.

Quant à Kant, apôtre et chantre de la paix perpétuelle il a tout d’abord énuméré six articles préliminaires d’une paix perpétuelle entre les Etats. Mais dont à raison de l’économie du temps, nous nous limiterons à la première des conditions minimales pour qu’une paix, selon Kant, soit possible selon laquelle » « nul traité ne peut mériter ce nom s’il contient une réserve qui donnerait matière à une guerre future »(E.Kant cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 21), dont si l’œuvre a prioritairement trouvé un écho favorable dans les oreilles de Rüdiger Safranski dans son ouvrage « Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? », en mettant en évidence également trois tendances suivantes pour une paix perpétuelle entre Etats dont premièrement l’évolution démocratique consistant à consulter le peuple avant le déclenchement de toute guerre ;deuxièmement la force civilisatrice du commerce mondial, consistant à privilégier le commerce mondial, qui est incompatible avec la guerre, la puissance de m’argent (parce que Kant pense que les Etats sont dans l’obligation de promouvoir la paix au lieu de se battre les uns contre les autres et inversement et troisièmement, enfin, le rôle croissant de la sphère publique, « dont » c’est le principe de publicité selon laquelle porter les questions politiques sur la scène publique contraindra la guerre à se défendre à coups d’arguments, car la publicité somme la guerre de se justifier, d’argumenter ou de s’argumenter, le même Rüdiger Safranski resta dubitatif à la deuxième tendance pour la paix énoncée par Emmanuel Kant selon laquelle l’esprit commercial doit être privilégié car il est incompatible avec la guerre, la puissance de l’argent étant la plus sûre, faisant que les Etats se verraient dans l’obligation de promouvoir la paix au lieu donc de se battre les uns contre les autres et inversement, pour montrer comment malheureusement à son avis « Kant ne pouvait pas deviner où mènerait l’impérialisme chauffé à l’économie, et quelles énergies, quels motifs nouveaux la concurrence capitaliste fournirait à la guerre »(R. Safranski cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, p. 21).

Quant à la philosophe germano-juive Hannah Arendt ne croyant pas en l’idée d’une paix perpétuelle, elle constate comment « Tout laisse à penser que le problème de Kant, à cette période de la vie tardive de sa vie – lorsque la révolution américaine et plus encore la Révolution française l’eurent pour ainsi dire éveil de son sommeil politique (comme Hume l’avait, dans sa jeunesse, réveillé du sommeil dogmatique et comme Rousseau l’avait tiré, à l’âge mûr, du sommeil moral) – était le suivant : comment concilier le problème de l’organisation étatique avec  sa philosophie morale, autrement dit avec le précepte de la raison pratique ? Et, fait surprenant, il n’ignorait pas que sa philosophie morale ne pourrait lui être d’aucun secours. Aussi prit-il ses distances à l’égard de toute position moralisante et comprit-il que le problème était de contraindre l’homme à devenir un bon citoyen, même s’il n’est pas moralement bon » ( Arendt H. cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, pp. 36-37).De même que J. Habermas juge que « Le concept kantien d’une alliance des peuples qui soit permanent tout en respectant la souveraineté des Etats, n’est pas consistant. Il faut que le droit cosmopolite soit institutionnalisé de telle manière qu’il engage les différents gouvernements. La communauté des peuples doit à tout le moins être capable d’amener ses membres, sous peine de sanctions, à respecter le droit. Ce n’est que de cette manière que le système instable est fondé sur des menaces réciproques des Etats souverains qui s’affirment par eux-mêmes se transforme en une fédération dotée des institutions communes, laquelle, tout à la fois, assume ders fonctions étatiques, régule juridiquement le rapport existant entre ses membres, et contrôle le respect de ces règles. Le rapport externe des relations internationales entre Etats qui constituent de simples environnements les uns pour les autres, relations qui sont régulées par des contrats, est alors modifié par un rapport interne entre membres de l’organisation, rapport cette fois fondé sur un règlement ou sur une Constitution »( Habermas J. cité par Dekens O., Projet de paix perpétuelle. Texte intégral, Bréal, 2002, pp. 37-38). De telle sorte qu’on voit très bien le caractère tant naïf que foncièrement formaliste des recommandations kantiennes sur ce qu’il appelle « paix perpétuelle », c’est-à-dire « définitive » entre les Etats et les hommes, dont Emmanuel Kant se vît accuser de formalisme, en projetant une loi morale et/ou éthique totalement impérative catégorique, plutôt qu’hypothétique, où l’acte et tout acte devait seulement être posé par devoir, c’est-à-dire sans intérêt aucun (Cfr Critique de la raison pratique).

3ème Urgence : « l’éradication de l’impérialisme intérieur et extérieur

1. L’impérialisme intérieur c’est le sorcier du village. Celui qui tue et mange ses propres enfants mais protège les enfants des étrangers, en français facile il s’agit de l’homme politique qui gouverne le pays mais qui n’opère pas pour les intérêts du pays ni de son peuple mais se voit au contraire en mission de protéger les intérêts des puissances intérieures. Là est la dialectique des impérialistes intérieur et extérieur « je garantis tes intérêts, tu me protèges ». Bien plus les lois votées par le parlement, c’est pour du beurre car non seulement elles doivent obligatoirement plaire à l’impérialisme extérieur, son homologue sorcier de l’autre côté de l’Atlantique dont il est lié à la vie à la mort et qui lui dicte et lui impose ses lois au nom de la protection de ses seuls intérêts. La logique est simple : soit tu parles contre moi, tu protestes, tu demandes l’égalité de traitement et je te tue, ton corps trainé dans les rues et ruelles de ton pays, ou je te fais destituer et mis en prison pour le restant de ta vie, soit encore tu la fermes, tu restes sourd, muet, parfois tu as les yeux bandés, tu acceptes la soumission totale, absolue, je te prends tout et à ton pays, et après je te fais empereur, roi, maréchal,président à vie…

Pour y échapper ? S’il a bonne conscience il suffira à un moment donné à l’impérialiste intérieur de s’organiser, par exemple, en rompant ses relations politiques, diplomatiques, économiques, culturelles, sociales voire même technologiques…C’est ce qu’ont fait les trois valeureux chefs d’Etats du Sahel du Mali, du Burkina Faso et du Niger dont on craignait pour leur vie, surtout celui du Niger qui avait osé donner un ultimatum aux Etats-Unis d’Amérique pour fermer leurs bases militaires dans son pays et par ricochet sans atermoiement le retrait définitif de leurs troupes. Constat malgré la force et la puissance de l’impérialisme extérieur, ici en l’occurrence américain, ces trois hauts gradés sont encore et toujours vivants ! Preuve que le courage est essentiel pour celui qui tient à ses intérêts fondamentaux. C’est facile à dire qu’à faire, me rétorquera-t-on, je le sais déjà, mais en même que risque celui qui ne risque pas ?! Toutes les têtes pensantes qui ont risqué et qui ont été trahies, arrêtées, emprisonnées, humiliées, molestées de Che Guevara à Nelson Mandela, en passant par Mahatma Gandhi, Patrice-Emery Lumumba, Barthélémy Boganda, Marien Ngouabi, Mouammar Kadhafi, Modibo Keita, Sékou Touré, Thomas Sankara, Simon Kimbangu, Mzee Laurent-Désiré Kabila et tant d’autres ont donné de leur vie pour une cause juste. Toutes ces figures, chacune dans sa densité, ont laissé un héritage humain, spirituel, intellectuel d’où sont nés les Ibrahim Traoré, Assimi Goïta, Abdouramane Tsiani et compagnies.

C’est ainsi pour que nos chefs d’Etats ne soient plus à la merci du double impérialisme intérieur et extérieur, j’ai élaboré une idéologie « remplacisme-culturaliste » pour le développement et la transformation de l’homme afro-subsaharien en général et afro-congolais en particulier, au travers une nouvelle politique d’éducation à la citoyenneté, dont nous proposons les repères suivants :

1.1.La pérennisation épistémico-praxique de la RDC. Le nouveau type d’homme congolais ne sera plus ni un chanteur ni un danseur en acte ou en puissance mais un esprit d’abord, c’est-à-dire un homme rationnel, réfléchi, mieux un phénoménologue herméneute, qui comprend le monde, qui l’interprète, l’explique et le décrit comme un être humain plutôt que comme un animal marchant sur deux pattes imbu de lui-même eu regard du salaud sartrien doué d’instinct et d’intuition (cfr René Descartes, Emmanuel Kant, Edmund Husserl, Martin Heidegger en Europe et Cheikh Anta Diop, Alphonse Elungu Pene Elungu, Théophile Obenga, Josep Kizerbo, P. Hountonji, Marcien Towa, Valentin-Yves Mudimbe, Kinyongo Jean pour ne citer que ces esprits en Afrique).

1.2. La politisation patriotique et nationale citoyenne consistant dans l’éducation à la mise en œuvre d’une nouvelle citoyenneté, où nos enfants connaissent l’histoire politique, sociale, civilisationnelle de l’Afrique et de chacun des pays où la vie est une affirmation de soi et la mort un sacrifice choisi plutôt qu’un crime de lèse-majesté lorsqu’on choisit de défendre son pays. Le monde est multiple, c’est vrai, mais il a plusieurs spécificités et divergences où les oppositions, les antagonismes, les conflits ont tous une solution.

1.3. La fondation d’un projet sociétal marxisant, darwinisant et christianisant consistant en ce que le nouveau citoyen afro-congolais n’est plus un croyant priant Dieu à temps plein mais un homme doté d’une capacité créatrice, productrice, inventrice exemplaire, plutôt que celui qui se met à attendre pleinement, irréductiblement la manne du ciel, mais plutôt celui qui s’aide lui-même en attendant que le secours de Dieu pour venir bénir son travail, ses efforts, son courage, sa fidélité au développement et à la transformation. Ce nouvel homme afro-congolais est un marxisant et un darwinisant prioritairement. Marxiste il érige d’un côté le matérialisme historique en devise et en doctrine, en se disant que la lutte est le moteur de l’histoire de l’humanité, que cette lutte consiste dans la lutte contre la mauvaise gouvernance, la bourgeoisie, dont l’objectif consiste dans la révolution, c’est-à-dire le renversement de la classe bourgeoise minoritaire par la classe prolétarienne majoritaire « prolétaires du monde entier, unissez-vous (Cfr Marx K., Manifeste du parti communiste), et d’autre par le matérialisme dialectique en tant que méthode d’analyse sociétale passant inévitablement par la thèse, l’antithèse et la synthèse. Darwiniste l’homme congolais se sent menacé dans son existentielle existentialité par deux types darwinismes, le premier darwinisme est ce qu’on appelle social, qui est mis en ressource par Spencer consistant dans ce que nous voyons que l’Occident officiel utilise contre les nations et peuples du Tiers-monde, qu’il exploite à sa guise, impose sa politique politicienne, sa culture, sa civilisation, sa vision du monde et que nous appelons impérialisme, capitalisme voire eugénisme (massacres, déplacements de populations, partitions de portions de terres, d’Etats souverains) pour bien finir le travail macabre, le second étant le darwinisme intégral pensé par Charles Darwinisme lui-même, où ce n’est plus un homme qui élimine physiquement, mentalement, intellectuellement, spirituellement un autre homme, mais au contraire la nature, l’environnement qui s’en charge pour finir le boulot. Ce disant ce n’est ni les prières adressées à Jésus-Christ ressuscité ni les discours des assemblées qui empêcheront la disparition de l’homme afro-congolais, mais sa capacité à résister à la nature, à l’environnement par sa capacité créatrice, productrice et inventrice. L’homme congolais comme tout être humain est composé du corps et d’esprit, doit reconnaître Dieu, Jésus-Christ ressuscité en l’occurrence comme son maître attitré. Cependant non jusqu’à en devenir esclave ainsi qu’on le voit partout aujourd’hui dans l’ensemble du pays. A telle enseigne que des langues accusent le pouvoir de fermer l’œil, vu que la pratique de la religion étant devenu un opium, une drogue, privant au peuple congolais toute rationalité, toute réflexion critique, toute autocritique, toute analyse, toute lucidité, surtout que l’homme congolais ayant pris chemin faisant un malin plaisir de responsabiliser Dieu de s’occuper de ses problèmes, de ses difficultés, de ses controverses, de ses déboires, des injustices, constituerait pour le pouvoir un long temps de répit quant aux revendications politiciennes, économiques, sociales, etc.

1.4. La « fédéralisation » de la RDC en état fédéral (état éclaté) et en entités fédérées au regard de sa superficie continentale et l’impuissance du pouvoir pour populariser l’Etat partout au même moment. Convaincu en effet que ce ne sont pas les hommes qui changent, développent et transforment ni le monde ni la société, mais au contraire leurs idées, leurs mentalités historiques, culturelles et civilisationnelles ensemencées dans la profondeur d’une épistémologie praxéologique, je vote pour la « fédéralisation » de la République Démocratique du Congo (Etat-continental) en tant qu’antidote structurel contre la balkanisation à l’heure du temps. Dans le même élan je considère donc que ni le système unitaire en cours en ce moment ni le système électoraliste ne peuvent échapper notre pays de la théorie du domino qui a réduit le Soudan en cendre, la Somalie et l’ex Yougoslavie, surtout en cendres ; tous ces pays broyés par le crématoire euro-occidental et dispersés par cieux et terres, espaces, mers, rivières, océans. Croire que l’élection est une preuve l’existence de la démocratie, c’est se foutre un doigt dans l’œil comme le montre Laurent Mauduit « la démocratie peut faire son œuvre … les mêmes survivent à toutes les alternances et enferment toutes les politiques économiques dans le « cercle de la raison ». Tout peut changer, mais rien ne change. C’est l’éternel commandement que nous avons déjà évoqué, celui de Tina ». « There is no alternative » … » ( Mauduit L.,  « Les imposteurs de l’économie », Gawsewitch, 2012, p. 233). C’est quelle élection a changé le Congo ou encore le destin, la situation, le sort de l’homme congolais ?Chaque fois c’est les mêmes pleurs, les mêmes contestations, les mêmes protestations allant jusqu’à ce que certains protestataires fassent même du pseudo concept de « vainqueur des urnes » un statut présidentiable, parce que le ridicule finalement ne tue jamais un congolais ! Le pouvoir doit réformer l’Etat et passer au système fédéral ou éclaté, car malgré des failles voire des manques propres à n’importe quel système politique, avec le fédéralisme ou la forme de l’Etat éclaté, le pouvoir congolais sera omniscient et omnipotent, c’est-à-dire présent partout et nulle part ailleurs au même moment.

2.L’impérialisme extérieur se mesure sans aucun doute au harcèlement et à la pression exercés par les puissances euro-occidentales sur l’Afrique et la RDC plus particulièrement pour leur prendre ce qu’ils ont de plus substantiel voire de plus cher, à savoir les terres rares et pardessus tout les manières et ressources naturelles, évidemment qu’ils ne disposent pas dans leurs terres dans tout l’Occident. Essentiellement belliqueux, l’homme euro-occidental a inventé et initié toutes sortes de stratagèmes pour prendre et récupérer de gré ou de force nos matières premières, quitte même à faire ce qu’ils ont déjà fait ailleurs en Somalie (pour disposer d’un accès facile, direct à l’océan indien en vue de leurs activités antiterroristes soi-disant, mais nul n’est dupe on sait que c’est pour le commerce et d’autres activités illicites), au Soudan (pour faire main basse sur les terres et métaux rares, surtout au Sud-Soudan et comme ça ne suffisait pas, maintenant les puissances occidentales avant sur la partition de fait du grand Soudan où en armant deux généraux, ils ont le temps de piller de deux côtés), et évidement inévitablement notre pays la RDC, qui vit depuis son accession à la souveraineté internationale, sa première longue participation (toujours pour les mêmes raisons prédatrices imaginées par les euro-occidentaux), où aujourd’hui le gouvernement central de Kinshasa ne dispose d’aucun moyen de contrôle sur les ressources de sa partie est, évidemment laissées à l’abandon sous les contrôles de rebelles l’AFC-M-23, sous la bénédiction bénie et garantie par les mêmes euro-occidentaux (partisans des dialogues par-ci et gladiateurs par-là) !

L’impérialisme extérieur s’installe en Afrique subsaharienne et en République Démocratique du Congo en la faveur de la ruse et des dérives. Notre principale thèse sur cette question en est que c’est par la ruse de l’homme euro-occidental et les dérives proliférantes dont est volontairement et/ou involontairement, consciemment et/ou inconsciemment l’homme afro-subsaharien que l’impérialisme extérieur exercé, pratiqué par l’homme euro-occidental met la main sur l’homme africain subsaharien en général et sur l’homme congolais en particulier. Or comme précédemment lorsqu’il s’est agi de proposer des voies et moyens pour s’opposer aux impérialistes intérieurs, je propose ici et maintenant quelques astuces épistémique et praxique susceptibles d’aider Félix Tshisekedi pour se libérer lui-même, libérer son pays et son peuple de l’impérialisme extérieur :

2.1. Combattre le libéralisme, le néo-libéralisme et se défaire du « consensus de Washington »

2.1.1. S’agissant du libéralisme voire du néo-libéralisme, il y aurait-t-il mieux que Jean Ziegler un euro-occidental pour être pris à contribution ? Dans son livre « Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent », J. Ziegler épingle, entre autres, ce qu’il nomme « l’idéologie du maître », en expliquant comment « Toute idéologie assume une double fonction : elle doit signifier le monde et permettre à chacun de dire sa place dans le monde. Elle est donc à la fois explication totalisante de la réalité et structure motivationnelle des acteurs singuliers » (ZIEGLER J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 70). Or « l’idéologie des dominants, si elle s’impose aux dominés ne ment donc pas seulement à ceux-ci : elle mystifie aussi ceux qui la propagent. Et il n’est pas rare que les principaux protagonistes de la mondialisation croient eux-mêmes à leur mission bienfaisante. Quoi qu’il en soit, la pratique réelle de l’oligarchie sous le règne de laquelle opère la mondialisation est jugée bonne à partir des paramètres fournis par des énoncés faux » (Zigler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002,p. 71). Cette idéologie pénible – c’est le mot que nous mettons dans la bouche de J. Ziegler même s’il ne nous démentira point – c’est le libéralisme : « Idéologie noble ! écrit-il, le néo-libéralisme opère en se servant du mot « liberté ». Foin des barrières, des séparations entre les peuples, les pays et les hommes ! Liberté totale pour chacun, égalité des chances et perspectives de bonheur pour tous. Qui n’y adhérerait ? Qui ne serait pas séduit par d’aussi heureuses perspectives ? La justice sociale, la fraternité, la liberté, la complémentarité, l’ordre librement accepté, la loi qui libère, les volontés impures transfigurées par la règle commune ? Des vieilles lunes. D’archaïques balbutiements qui font sourire les jeunes et efficaces managers des banques multinationales et autres entreprises globalisées ! » (Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, pp. 71-72). Pour J. Ziegler tout ceci n’est que des écrans de fumées, puisque rien n’est ni vrai ni cohérent. C’est plutôt « Le gladiateur, dit-il, qui devient le héros du jour » (Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 72). Quant au « Consensus de Washington », l’« idéologie des maîtres », c’est l’idéologie où « Les maitres règnent sur l’univers autant par leurs énoncés idéologiques que par la contrainte économique ou la domination militaire qu’ils exercent. La figure idéologique qui guide leur pratique porte un nom anodin : « Consensus de Washington. » Il s’agit d’un ensemble d’accords informels, de gentleman agreements, conclus tout au long des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix entre les principales sociétés transcontinentales, banques de Wall Street, Federal Reserve Bank américaine et organismes financiers internationaux (Banque mondiale, Fonds monétaire international, etc.) » ( Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002,). Ce qui lui fait dire, citant Guy Debord, que « Pour la première fois les mêmes sont les maitres de tout ce que l’on fait et de tout ce que l’on en dit. »(Ziegler J., Les nouveaux maîtres du monde. Et ceux qui leur résistent, Fayard, 2002, p. 63).

2.1.2. Combattre l’occidentalisation du monde qui n’est rien d’autre que l’esclavagisation et la colonisation du monde sous l’égide euro-occidental. Serge Latouche, dans son ouvrage « L’occidentalisation du monde », élabore une théorie sur l’Occident, et l’occidentalisme qui en découle, d’une façon très remarquable, car très pertinente. En effet l’auteur pointe du doigt ce qu’il appelle « La singularité occidentale ». Il la décrit de la manière selon laquelle « La mondialisation actuelle nous montre ce que le développement a été et que nous n’avons jamais voulu voir. Elle est, en effet, le stade suprême de l’impérialisme de l’économie. Rappelons la formule cynique d’Henry Kissinger : « La mondialisation n’est que le nouveau nom de la politique hégémonique américaine. » lancé par Henry Truman en 1949 pour permettre aux Etats-Unis de s’emparer des marchés des ex-empires coloniaux européens et éviter aux nouveaux Etats indépendants de tomber dans l’orbite soviétique. Et avant l’entreprise développementiste ? Le plus vieux nom de l’occidentalisation du monde était tout simplement la colonisation et le vieil impérialisme. Si le développement, en effet, n’a été que la poursuite de la colonisation par d’autres moyens, la nouvelle mondialisation, à son tour, n’est que la poursuite du développement avec d’autres moyens. Mondialisation et américanisation sont des phénomènes intimement liés à un processus plus ancien et plus complexe : l’occidentalisation » (Latouche S., L’occidentalisation du monde, La Découverte, Paris, 1989, 1992, 2005, pp. 9-10).

2.1.3. Sortir de la mondialisation où Rüdigger Safranski montre dans son ouvrage intitulé « Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? », « Tout d’abord quelques faits. Nous vivons une ère de mondialisation, aucun doute là-dessus. Depuis la bombe atomique, une communauté mondiale vit sous la même menace. Les fusées peuvent atteindre n’importe quel point de la Terre. Le potentiel d’armes nucléaires rend possible le suicide collectif de l’humanité et une dévastation planétaire. On peut disposer de la vie sur le globe. Les guerres ne sont plus seulement régionales ni menées par les seuls Etats ». Un pouvoir découplé des Etats ou un terrorisme aux bases étatiques mouvantes étroitement à la criminalité organisée opèrent à l’échelle mondial et tentent de s’approprier des armes de destruction. Nous savons cela depuis le 11 Septembre, mais c’était à craindre dès avant. Un détournement terroriste de la force atomique civile, une frappe sur une centrale atomique par exemple, peut avoir lieu à tout moment. D’autres techniques des plus dangereuses dont l’emploi reste, pour l’instant, encore réservé au domaine civil, telles que la biotechnologie et le génie génétique, peuvent être utilisées à des fins terroristes – et leur impact serait alors planétaire. Ces quelques pistes suffiront à indiquer que la mondialisation moderne a commencé avec une mondialisation de la peur et de l’effroi »( Safranski R., Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?, pp. 17-19).Cependant, ce qui vient d’écrit, la mondialisation techno-scientifique, n’est plus pour R. Safranski le seul danger de la mondialisation, puisqu’il y en a une autre forme plus sournoise et dévastatrice touchant et détruisant l’humain et la nature en plein cœur, dont c’est la mondialisation économique. En effet, « Selon une définition de l’OCDE, la mondialisation de l’économie est le processus qui lie les marchés et la production des différents pays dans un rapport d’interdépendance de plus en plus étroit, du fait du commerce transfrontalier des biens, des services et de la main-d’œuvre,  ainsi que du mouvement des capitaux et des technologies » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ? p.18). Dans le même ordre d’idées, « La mondialisation, c’est le triomphe du capitalisme devenu seul et unique modèle économique dominant après l’effondrement du bloc de l’Est. En dépit des différences politiques et religieuses persistantes, les structures politiques économiques et techniques s’uniformisent – à des niveaux de développement, il est vrai, fort divers. Il existe des mouvements contraires, mais ils restent tributaires du capital et de la technique occidentale » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?pp. 18-19).

2.1.4. Récusation et réfutation absolues de ce que Rüdigger Safranski appelle mondialisme, en expliquant et en montrant comment « Le mondialisme comme idéologie produit l’image d’une société mondiale plus uniforme qu’elle n’est en réalité. Il omet souvent le fait qu’à mesure que l’homogénéité s’accroît dans certaines régions, d’autres se coupent de façon dramatique de la marche du monde. Pendant que certaines sociétés et régions communiquent entre elles, d’autres deviennent comme des « taches blanches » sur la carte et reculent à des stades antérieurs de développement. Dans un monde qui communique en temps réel, les inégalités se creuse. De nouvelles zones de temporalité se forment, des fuseaux historiques et non plus horaires. En Afrique, par exemple, les Etats se délitent dans le tribalisme et la guérilla. Féodalité, chevaliers, brigands, piraterie resurgissent ; une pauvreté inconcevable et des luttes sans merci pour survivre annihilent les règles sociales. Le minimum de civilisation disparaît »(Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?pp.21-22). R. Safranski ne nie jamais qu’il y ait un apport positif de la mondialisation dans le développement et la transformation des rapports sociaux, mais il récuse le mondialisme qui en découle en tant qu’idéologie où tout en bout de course tous les profits vont, comme K Marx l’avait dit en maintes reprises, dans les mains des plus offrants, c’est-à-dire des capitalistes. Pour ce faire, il distingue trois variantes de ce qu’il nomme premièrement « mondialisme normatif » que sont le néolibéralisme, l’antinationalisme ou mondialisme idéologique et enfin le mondialisme partagé entre la compassion et l’alarmisme. S’agissant du mondialisme néolibéraliste, pour R. Safranski, c’est la plus puissante voire la plus influente des trois variantes, dans la mesure où « Le mondialisme néolibéral est une entreprise de légitimation idéologique du libre mouvement du capital en quête des conditions favorables pour fructifier (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter?, p.23)». On l’a très bien compris, ce n’est pas de l’être humain dont il s’agit, de ses problèmes, ses souffrances, ses dangers, ses risques, ses pauvretés, ses misères non mais des conditions d’investissements pour un capital juteux. Deuxièmement le mondialisme idéologique ou antinationalisme professe un avenir planétaire au détriment des allants et accents nationalistes dans certains peuples du monde. Malheureusement pour R. Safranski, il s’agit d’un vœu vorace, sénile, puéril, futile, car « Si l’on songe aux monstres qui furent engendrés par le nationalisme, c’est hautement souhaitable. Mais pas plus qu’un autre, le mondialisme antinationalisme ne changera quoique c soit au fondement anthropologique selon lequel la mobilité et ouverture au monde doivent être contrebalancées par l’ancrage dans un lieu » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?p.26). Quant troisièmement au mondialisme de la compassion et de l’alarmisme, pour R. Safranski il est celui où « nous contemplons, telle une planète vue de l’espace, la pauvre Terre que nous sommes en train de détruire et qu’il s’agit à tout prix de sauver » (Quelle dose de mondialisation l’homme peut-il supporter ?p.27).

4ème Urgence Appropriation et réappropriation de la « phénoménologie de l’homme capable » comme « reconnaissance de soi »

Le rôle central de la philosophie, j’en ai déjà montré les contours il y a un moment, est un incontournable dans le cadre d’une République Démocratique du Congo à développer, à transformer et surtout à libérer de l’impérialisme et de toute forme d’ingérence extérieure nocive, sournoise. Parce que la philosophie tout court et la philosophie en Afrique serait ainsi une thérapie dont l’essence même de la discursivité l’exprimant devait guérir des manques, des faiblesses, des insuffisances, des incapacités qui nuisent au développement et à la transformation de l’homme afro-subsaharien. Cette thérapie traversera l’homme afro-subsaharien dans toute la largeur de son esprit et de son corps par son assimilation et sa réappropriation des urgences impératives proposées et expliquées par Alvin Toffler, Marc-Louis Ropivia, Martin Heidegger, Paul Ricoeur et Abraham Maslow.

4.1. Pour espérer mieux contrer l’impérialisme intérieur, il vaudra mieux cultiver le savoir que la force, la puissance du pouvoir et de l’argent.Une préférence cathédrale est accordée au savoir au détriment du pouvoir et une gestion rationnelle et efficace du temps » est pour ce faire la proposition d’Alvin Toffler. En effet parlant de pouvoir, il montre comment « Dans toutes ses applications pratiques, la force est une quantité finie : il existe une limite au-delà de laquelle son emploi détruira ce que nous voulons conquérir ou défendre. Il en va de même pour la richesse : l’argent ne peut tout acheter, et il arrivera un moment où la caisse la mieux garnie se trouvera vide »(Toffler A, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38) Le même Alvin Toffler, qui vient de montrer les limites tant du pouvoir politique que du pouvoir de l’argent, nous conseille de faire beaucoup plus confiance au savoir. Le fait est que dans plusieurs gouvernements africains et dans notre pays le Congo-Kinshasa en particulier nous aurions plus d’« abrutis », diplômés, certes, mais en réalité des véritables « intellectuels analphabètes ». Car ni le pouvoir ni l’argent ni la force liés entre eux ne développent et ne transforment un peuple, ou encore un pays. Contrairement à l’argent, la force et la puissance, A. Toffler estime donc que le savoir est une richesse infinie, puisqu’il « ne s’épuise pas : il nous est toujours possible d’en créer davantage ». « Une autre différence intrinsèque, explique-il, sépare le savoir de la force physique ou de l’argent : en règle générale, si j’utilise un pistolet, vous ne pouvez en même temps utiliser le même ; et vous utilisez un dollar, je ne peux en même temps utiliser le même. Au contraire, nous pouvons tous deux utiliser le même savoir pour nous aider ou nous combattre - et, ce faisant, nous avons de plus une chance de produire un supplément de savoir. Ce seul fait suffit à montrer que les règle du jeu du pouvoir mené sur la base du savoir sont profondément différentes des principes auxquels se fient ceux qui prétendent arriver à leur but par la force et l’argent » (Toffler A, Les Nouveaux pouvoirs, Fayard, 1991, p. 38).

4.2. Référence à la maîtrise culturelle de la temporalité c’est-à-dire du temps ».Marc-Louis Ropivia dresse un inventaire des quelques facteurs culturels qui constituent un obstacle au développement. Il affirme cependant de manière pertinente la problématique selon laquelle le sous-développement en Afrique est une dysharmonie de trois systèmes horlogers : l’horloge biologique des citoyens, l’horloge socio-économique de la nation et l’horloge cultuelle des sociétés traditionnelles. Ces différentes horloges sont définies par des temps ou périodes d’activités (Marc-Louis Ropivia http://geoprodig.cnrs.fr/items/show/65277 visité ce 02/01/2023 cité par Osongo-Lukadi A-D, in Cours de philosophie de la culture, Faculté de Philosophie, Université Saint Augustin de Kinshasa, Année Académique 2022-2023).

4.3. Compréhension et assimilation de la théorie de la reconnaissance de P. Ricoeur développée dans Parcours de la reconnaissance, où dans sa première étude P. Ricoeur a présenté pour commencer « reconnaissance comme identification », parce que chez lui « Reconnaître, c'est d'abord distinguer. Ensuite lala deuxième étude son ouvrage s’agissant de « la reconnaissance de (Se reconnaître) soi-même », où P. Ricoeur s'est intéressé à l'origine des actes, dans un sens large, établir une « phénoménologie de l'homme capable », en se demandant de quoi suis-je donc capable? Je peux dire (Austin), je peux faire (quoique Kant refusât de distinguer entre « quelque chose arrive » et « je fais arriver quelque chose ») , je peux raconter et me raconter (narratologieMacIntyre).Je suis capable de deux opérations centrales: me souvenir et promettre. Et enfin dans la troisième étude, P. Ricoeur aborde la question de la reconnaissance mutuelle qui cependant ne peut être réduite à la lutte pour la reconnaissance. Ainsi le don cérémoniel met fin à une lutte où chacun monnaye ses concessions (cfr Ricoeur P., Parcours de la reconnaissance, Stock, 2004(http/:wikipedia.org)). Donner, recevoir et rendre n'est pas la forme déguisée d'un échange quasi-marchand, comme le supposait Lévi-Strauss critiquant l'essai de Marcel Mauss (Marcel Hénaff : il n'y a pas de délai, pas de prix fixé, pas d'aspect ordinaire et quotidien; l'objet donné n'a pas de valeur en soi; il est le symbole d'une relation qui s'établit. Il existe donc des « états de paix » où cette reconnaissance mutuelle semble non seulement recherchée, mais effective et vécue (HENAFF M., Le Prix de la vérité. Le don, l'argent, la philosophie, Paris, Le Seuil, 2002 cité par RICOEUR P., Parcours de la reconnaissance, Stock, p. 226 (https:/fr.wikipedia.org)).

1.4.Intégration existentiale de l’homme afro-congolais dans la pyramide des besoins d’Abraham Maslow qui, certes ne relève pas directement de l’orbite philosophique mais plutôt de la psychologie. La pyramide des besoins, dite pyramide de Maslow, est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins qui interprète la théorie de la motivation fondée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow, avec les besoins les plus importants et les plus fondamentaux en bas, et le besoin d'accomplissement de soi au sommet. Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met au jour cinq (groupes de) besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon Maslow, universelle.

Malheureusement pour cette pyramide, comme du reste pour l’ensemble des autres urgences susmentionnées, je ne pense pas que dans l’état une telle pyramide existe en République Démocratique du Congo ni encore moins dans un autre pays africain subsaharien tellement des lacunes dans la manière de penser, d’agir, de faire le gouverner s’y avère catastrophique. La République Démocratique du Congo est un Etat à part ayant, comme la plupart des Etats afro-subsahariens, une gouvernance atypique, même si rien n’est jamais perdu, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, dit un proverbe, mes efforts en tant qu’intellectuel, nationaliste, marxiste, guévariste et patriote ne consistent pas et ne consisteront jamais à m’opposer pour m’opposer, à critiquer pour critiquer l’autorités établie mais au contraire à lui en apporter mon aide  pour la magnification et la rationalisation de la gouvernance de notre pays.

Pour conclure sans conclure

Je dirai que la république Démocratique du Congo ne bravera pas l’impérialisme ni par des beaux discours, en général vides et sans lendemains, ni par des campagnes d’évangélisations essentiellement distractives, inutiles, futiles, séniles, mais au contraire par l’appropriation et la réappropriation conséquente de toutes les urgences que je viens de proposer au Président de la République Félix Tshisekedi, dont plus particulièrement la « désobéissance civile étatique » comme je l’avais récemment décrit dans les colonnes de la Prospérité journal un Tabloïde de grande valeur paraissant à Kinshasa (cfr Osongo-Lukadi A-D., « La possibilité d’un troisième mandat politique pour Félix Tshisekedi à la présidence de la RDC ne doit plus être un tabou mais une action et un programme à l’aune d’une désobéissance civile contre la stratégie machiavélique, impérialiste, capitaliste de l’Occident officiel », La Prospérité n°6646 du mardi 12 août 2025). ET dont je parie que si les conseillers du chef de l’Etat en prenaient la mesure et lui en instruisaient, la République Démocratique du Congo s’émancipera, décollera, se développera et se transformera sans l’apport de qui que ce soit. Autrement dit je voudrais dire que si les conseillers étaient trop occupés à faire autre chose aux côtés du Président de la République qu’à lui parler du pays, du peuple et de stratégies à affiner pour nous débarrasser des impérialistes extérieurs et intérieurs, alors je serais prêt à venir lui en instruire moi-même à l’occasion d’une conférence devant lui-même Félix Tshisekedi, le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Senat et compagnies car l’heure est vraiment très grave. En attendant la concrétisation de l’idée d’une telle conférence, la priorité des priorités aujourd’hui est de doter la république Démocratique du Congo des forces armées dignes, conquérantes, véritablement patriotes et nationalistes.

Enfin il s’agit dans cette énième lettre adressée à son Excellence Monsieur le Président de la République de l’encourager et de le féliciter pour le beau parcours accompli, dans la difficulté et totalement dans un climat insurrectionnel, rendant sa démarche problématique. D’en appeler également à ses opposants de tous bords à ne pas l’abandonner ne-fût-ce que par des conseils pratiques susceptibles de contribuer au développement et à la transformation de la République Démocratique du Congo, notre pays, notre nation, notre Etat, notre maison à tous. C’est pourquoi je demande et exhorte au chef de l’Etat d’élargir le cercle de collaboration et des collaborateurs, car n’est-il pas dit que plus on est nombreux et plus il y a des solutions et est encore le poids des responsabilités est allégé. Dans le même ordre d’idée, Excellence Monsieur le Président de la République, libérez les consciences et les paroles, Excellence monsieur le Président de la République, en vous disant par exemple que la tâche et le rôle des enseignants et en particulier des professeur sont d’écrire et de parler ; qu’écrire ou parler ne tue ni un chef d’Etat ni personne, que du contraire car ils contribuent au travail de développement et de transformation de l’esprit en tant que guide des guidés d’un pays voire d’un peuple. Que ceux qui vous entourent ne méritent pas plus que tous ces illustres inconnus dénommés populations. Que vous en soyez convaincu de trouver parfois même dans vos opposants des anonymes qui vous aiment et vous apprécient beaucoup plus que même ceux qui profitent du système et du régime ; lesquels sans se gêner mangeant le beurre et l’argent du beurre mais cracheront demain dans la soupe sans aucun état d’âme lorsqu’ils en seront éloignés. Que de fois ces anonymes seraient même plus fiables, plus sérieux c’est-à-dire plus nationalistes, plus patriotes que ceux que vous croyez, car eux ils n’attendent ni salaire ni une quelconque récompense de votre part. Avoir la chance d’y avoir été présenté, d’y avoir été recruté, d’y avoir été copté pour travailler autour de votre honneur, dans un cabinet ministériel, à la primature, au parlement ou ailleurs dans l’administration publique, n’en fait ni un gage d’honnêteté ni de sécurité ni encore moins d’intelligence patriotique et nationale, sinon un juste signe de destin, plutôt qu’un choix divin pouvant donner aux uns la force ou la puissance de décider sur la vie et la mort des autres et aux autres infimes le sort de subir toute leur vie.

L’histoire de la République Démocratique nous l’écrirons ensemble, avec vous au centre, tous opposition et gouvernement. Parce qu’en effet nous nous trouvons à un moment de notre histoire où les divisions, les acharnements, les dissensions doivent être tues. Parce que ceux en Afrique et dans le monde, jaloux et envieux de nos terres rares, de notre position stratégique au milieu de la planète terre et du monde, sont aux aguets et n’attendraient qu’une petite minute de distraction pour nous enterrer tous vivants. C’est ainsi je vous conseille et vous implore Excellence Monsieur le Président de la République que dans l’impossibilité de gouverner tout à bâbord ou à tribord (c’est-à-dire à droite et à gauche), que vous le fassiez plutôt tout au centre, ce qui convient à faire un mélange des valeurs capitalistes et socialistes pour ériger la République Démocratique du Congo à une social-démocratie. Autrement dit une voie médiane pratique entre le capitalisme et le socialisme, qui vise à utiliser l’action collective démocratique pour promouvoir la liberté et légalité dans l’économie et s’oppose à ce qui est perçu comme l’inégalité et l’oppression engendrées par le capitalisme du laisser-faire. C’est ce que la Chine a fait et lui a permis de développer et de se transformer.

Ainsi et en vous en souhaitant une bonne et meilleure réception, je vous en saurai gré d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération distinguée et de mon indéfectible attachement à l’idéal républicain pour lequel Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, Mzee Laurent-Désiré Kabila, Mamadou Ndala, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, entre autres, ont donné de leur vie.

Kinshasa, le 01 Octobre 2025

Antoine-Dover OSONGO-LUKADI

Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie

(Université de Poitiers-France)

Docteur en Philosophie et Lettres

(Université Catholique de Louvain-Belgique)

Professeurs d’Universités

Membre Association des Philosophes Américains (APA)

 

 

 

« Mon ultime lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République Félix Tshisekedi sur l’autonomisation et l’affranchissement du capitalisme dégradant et de l’impérialisme intérieur et extérieur »
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RDC : Penser librement, exister pleinement — un appel à la conscience congolaise

(Sénateur Prof Faustin Luanga)

 

1/5. Introduction

Mes chers compatriotes,

Mesdames et Messieurs ami(e)s du Congo,

Chers jeunes du Congo et d’Afrique,

Celles ou ceux qui ont étudié ou côtoyé l’Université Libre de Bruxelles (ULB) peuvent se rappeler de la devise : « La pensée ne peut se soumettre ni à un dogme ni à une doctrine ni à un argument d’autorité. Parce que se soumettre, c’est cesser d’exister » dixit mon aîné Alexis Tambwe Mwamba, ancien Président du Sénat et ancien de l’ULB, une vraie lumière que je salue en pensant.

Cette phrase, simple en apparence, est une détonation dans le silence des consciences endormies. Elle nous rappelle que penser, c’est vivre. Et que renoncer à penser librement, c’est accepter de mourir intérieurement — lentement, mais sûrement.

En République Démocratique du Congo (RDC), cette maxime prend une résonance particulière. Car trop souvent, notre pensée a été corsetée par la peur, par la propagande, par les dogmes imposés d’en haut. Trop souvent, l’intellect congolais a été sommé de se taire, de répéter, de plier. Et pourtant, c’est dans la liberté de penser que réside la clé de notre renaissance.

2/5. Penser librement dans un pays meurtri

La RDC, notre pays, traverse des épreuves immenses : guerre à l’Est, conflits persistants, corruption enracinée, condamnation de l’ancien Président de la République, démission du Président de l’Assemblée Générale, institutions fragilisées, jeunesse désorientée… Mais ce n’est pas seulement notre territoire qui est blessé — c’est aussi notre capacité à penser par nous-mêmes, à interroger le réel, à refuser l’évidence imposée.

Quand la pensée se soumet à la peur, elle devient complice de l’injustice. Quand elle se soumet à l’autorité sans discernement, elle devient le relais de l’oppression. Et quand elle se soumet à la doctrine sans débat, elle devient le tombeau de la vérité.

3/5. Une exigence pour la jeunesse congolaise

Je m’adresse ici à la jeunesse du Congo, et par ricochet à celle d’Afrique, à cette génération qui n’a pas connu la paix durable, mais qui porte en elle les germes de la transformation. Refusez la soumission intellectuelle. Refusez les slogans creux, les dogmes stériles, les vérités toutes faites. Osez penser par vous-mêmes. Osez interroger, critiquer, proposer.

Car penser librement, ce n’est pas désobéir pour désobéir. C’est chercher la justice, c’est construire le sens, c’est refuser l’illusion. C’est être capable de dire non à l’inacceptable, et oui à l’inattendu.

4/5. Une posture de réforme et de dignité

Dans nos institutions, dans nos universités, dans nos partis politiques, dans nos églises, dans nos différents mouvements associatifs, nous avons besoin d’une pensée qui ne se contente pas de réciter, mais qui ose créer. Une pensée qui ne se soumet pas à l’autorité, mais qui l’interroge. Une pensée qui ne fuit pas le conflit, mais qui le transforme en dialogue.

C’est ainsi que nous pourrons bâtir une République véritable — non pas celle des apparences, mais celle de la substance. Une République où le mérite supplante le clientélisme, où la vérité l’emporte sur la peur, où la jeunesse devient actrice et non spectatrice.

5/5. Penser, c’est résister. Penser, c’est construire.

Mes chers compatriotes et ami(e)s de la RDC. Dans ce Congo blessé mais debout, penser librement est un acte de résistance. Mais c’est aussi un acte de foi. Foi en notre capacité à nous relever. Foi en notre dignité. Foi en notre avenir. Ne vous soumettez pas. Ni aux dogmes, ni aux doctrines, ni à ceux ou celles qui veulent vous faire taire. Car se soumettre, c’est cesser d’exister. Et notre peuple, malgré les blessures, existe encore. Il pense encore. Il espère encore. Alors pensons. Pensons librement. Pensons courageusement. Pensons ensemble. Changeons le paradigme. Et que cette pensée soit le levier de notre réforme, le socle de notre unité, et le souffle de notre résurrection. La RDC vaincra.

Salut chez vous.

Mwalimu, Faustin Luanga

Sénateur de la République.

RDC : Penser librement, exister pleinement — un appel à la conscience congolaise
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RDC : Dix projets clés à réaliser pour sauver le mandat de Félix Tshisekedi

(Par Amédée Mwarabu, Journaliste, Chroniqueur économique)

La gouvernance actuelle de la RDC apparaît comme un naufrage organisé, incapable de produire des résultats tangibles qui amélioreraient la vie des Congolais ou poseraient les bases d’une véritable émergence économique. Le pays est figé dans un statu quo nourri par l’immobilisme, où trop de bruit, de tournées et de campagnes médiatiques servent d’écran de fumée pour masquer l’absence de réformes réelles, tandis que chaque ministre lance des initiatives irréconciliables qui dispersent les énergies et engloutissent les ressources publiques, mal investies sinon purement gaspillées. Tout le monde sait que ce système ne fonctionne pas, mais le cap reste obstinément inchangé, et cette inertie perdurera tant que la classe dirigeante n’aura pas le courage d’opérer une rupture radicale dans sa manière de gouverner.

Opérer une véritable rupture signifie se recentrer sur les défis essentiels qui détermineront l’avenir de la RDC. Deux priorités sont incontournables. D’abord, réinventer l’État en reconstruisant ses trois fondations essentielles, Armée, Justice et Administration, afin de rétablir la confiance publique, garantir la sécurité et rendre aux citoyens la protection qu’ils attendent. La seconde est la redynamisation de l’économie nationale pour créer les bases d’une émergence réelle et durable. Sans un État fort, aucune politique ne peut prospérer. Sans institutions solides et crédibles, aucune politique ne peut tenir debout. Depuis trente ans, la RDC vit sous la loi des groupes armés, où un individu muni d’une kalachnikov et entouré de quelques marginaux peut piller, violer, tuer et même contrôler une partie du territoire sans rencontrer de résistance.

Le cœur d’une économie repose sur la qualité de son capital humain. La pauvreté congolaise ne découle pas seulement du chômage de masse mais aussi d’un sous-emploi chronique et d’une économie dominée par l’informel, qui empêchent des millions de citoyens de contribuer à la richesse nationale et de construire leur propre richesse individuelle. Tous les pays qui ont émergé ces trente dernières années l’ont fait en misant sur leurs talents et leurs compétences. En RDC, au contraire, des millions de jeunes forment une génération sacrifiée, privée d’opportunités parce qu’aucun gouvernement n’a su construire un écosystème inclusif.

L’absence d’infrastructures, d’emplois décents et d’accès aux technologies ne relève pas d’un simple retard, elle fonctionne comme une économie volontairement bridée qui sabote son propre potentiel. Le capital humain, qui devrait être l’arme la plus puissante du pays, est laissé à l’abandon et transformé en danger social plutôt qu’en richesse. Cette énergie, au lieu d’ouvrir l’avenir, est confisquée par l’inaction et la prédation, condamnant la nation à survivre là où elle devrait prospérer.

Dans le temps qu’il lui reste à la tête du pays, le président Félix Tshisekedi détient encore l’opportunité d’ancrer son nom dans l’histoire comme celui qui aura amorcé une véritable transformation de la RDC. Certes, croire que les choses évolueront sans un changement profond serait illusoire, mais la possibilité d’un virage décisif est bien réelle. En choisissant d’engager une nouvelle dynamique et de lancer dix projets concrets capables de produire des résultats visibles, Fatshi pourrait présenter en 2028 un bilan solide et porteur d’espoir pour les générations futures. Certains de ces chantiers ne nécessitent guère de moyens supplémentaires, si ce n’est une volonté politique claire de gouverner autrement. D’autres exigent un courage politique certain, celui de réorienter les ressources publiques aujourd’hui dilapidées dans des dépenses de fonctionnement vers des investissements structurants, seuls capables de déclencher une révolution économique durable.

1.       Construction de 1 million de logements sociaux

La République démocratique du Congo ne peut plus se contenter de rattraper un retard accumulé depuis des décennies dans le domaine du logement. Le déficit de plus de quatre millions d’unités n’est pas seulement un chiffre, c’est l’expression d’un vide stratégique qui fragilise la cohésion sociale et accentue la vulnérabilité des familles. Un logement décent n’est pas uniquement un abri, il est le socle de la dignité, de la sécurité et de la stabilité.

Il ne s’agit pas seulement de construire des maisons, mais de repenser l’urbanisation congolaise en créant de véritables quartiers modernes, intégrés et durables. Ces nouveaux espaces devraient inclure des routes praticables, un accès fiable à l’eau et à l’électricité, des espaces verts, des écoles et des centres de santé de proximité. Ils doivent être conçus avec une vision à long terme qui valorise le savoir-faire congolais, stimule l’économie locale et offre aux populations un cadre de vie digne du XXIe siècle.

Un tel chantier ne relève pas de l’utopie mais d’un choix politique. En 2020, le fonctionnement des institutions coûtait environ 500 millions de dollars au Trésor public, alors qu’en 2025 ce montant dépasse déjà 1,5 milliard de dollars. Réorienter un milliard par an du train de vie de l’État vers la construction de logements sociaux permettrait d’atteindre l’objectif d’ici la fin du quinquennat.

2.       Enrôler 1 million des jeunes dans le Service National

La pauvreté persistante en RDC ne s’explique pas par un manque de potentiel, mais par le fait que des millions de Congolais restent exclus de la création de richesses. Depuis des décennies, le pays est prisonnier d’un chômage de masse qui laisse en friche une jeunesse pourtant riche en énergie et en talents. Or, cette jeunesse représente le plus grand vivier de forces productives. Lui offrir des opportunités réelles dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, mais aussi dans les métiers du XXIᵉ siècle comme les NTIC et l’intelligence artificielle, serait le levier le plus puissant pour libérer la croissance et réduire la dépendance extérieure.

Un tel projet n’est pas hors de portée financière. La RDC détient plus de 7,7 milliards de dollars de réserves internationales. En mobilisant seulement deux milliards pour lancer ce programme, le gouvernement poserait les bases d’un cercle vertueux. Les retombées économiques et sociales se feraient sentir dès la première année : baisse des importations, hausse de la production nationale, création de valeur ajoutée et réduction de l’insécurité. Plutôt que de considérer le chômage comme une fatalité, il s’agit de le transformer en opportunité, en faisant de la jeunesse congolaise non pas une charge, mais le moteur de la prospérité nationale.

3.       Commencer à poser les bases devant faire de l’armée l’institution la plus attrayante en RDC

Après trente années d’humiliations infligées au peuple congolais, entre guerres subies et pillages des ressources, il est temps d’affirmer une exigence fondamentale. La RDC a besoin d’une armée crédible, moderne, dissuasive, intelligente, capable de protéger chaque Congolais et l’intégralité des 2 345 410 km² du territoire. Mais la mission ne doit pas se limiter à la protection. Les forces armées doivent aussi bâtir. Elles doivent devenir des acteurs de reconstruction, de résilience et de développement local, déployées pour sécuriser les zones sensibles tout en participant à la construction d’infrastructures, de ponts, de routes rurales et de systèmes d’irrigation qui font défaut au pays.

Pour que cette ambition soit réelle, il faut transformer les camps militaires en véritables campus polyvalents. Chaque caserne doit offrir des logements décents, des hôpitaux performants et des centres d’apprentissage où se forment des métiers techniques et des compétences high tech. Ces pôles doivent inclure des écoles d’ingénierie, des laboratoires numériques, des formations en cybersécurité, en maintenance d’équipements et en énergie renouvelable, afin que les militaires et les jeunes volontaires sortent formés pour la défense et immédiatement mobilisables pour la production économique et la transformation technologique du pays.

En professionnalisant les forces et en les intégrant à un projet de développement national, la RDC ne se contentera plus de défendre son territoire, elle le relèvera, elle formera ses talents et elle mettra en mouvement un levier durable de croissance et de cohésion sociale.

4.       Digitalisation complète des services de l’Administration publique

L’administration publique congolaise fonctionne aujourd’hui en décalage avec les exigences d’un État du XXIᵉ siècle. Dans les sociétés modernes, le secteur public ne se contente pas d’appliquer des décisions, il est la plateforme qui coordonne les services, garantit la continuité de l’État et facilite l’activité économique. Il doit donc devenir l’infrastructure pivot de la nation, capable de porter la mise en œuvre des politiques, d’assurer l’accès aux services essentiels et de créer un environnement réglementaire stable pour les citoyens et les entreprises.

La bonne nouvelle est qu’une telle transformation ne nécessite pas forcément des financements mirobolants. La technologie, les compétences locales et des modèles Gov-Tech éprouvés existent déjà. En mobilisant l’expertise nationale, administrations, start-ups, universités et secteur privé, et en privilégiant des solutions modulaires et interopérables plutôt que des mégaprojets coûteux, il est possible d’accélérer la modernisation à moindres coûts. La volonté politique, une feuille de route claire et des partenariats public-privé responsables constituent l’essentiel du levier nécessaire.

5.       Formaliser les salaires via virement bancaire et porte-monnaie mobile

Rendre obligatoire le versement de tous les salaires, qu’ils soient formels ou informels, par virement bancaire ou via les porte-monnaie électroniques est une mesure simple, immédiate et à très faible coût public. Un acte réglementaire clair suffit pour poser le principe et engager le changement. Du jour au lendemain, des millions de Congolais seraient intégrés au circuit formel des paiements, disposeraient d’un historique de revenus numérique et pourraient accéder plus facilement à des services financiers élémentaires. La sécurité des transactions s’en trouverait renforcée et la manipulation d’espèces, source de risques et de coûts, serait considérablement réduite.

Les retombées économiques et institutionnelles seraient multiples et profondes. La généralisation des paiements électroniques améliore la traçabilité, réduit les opportunités de fraude et facilite l’élargissement de l’assiette fiscale sans pression sur les taux. Elle crée des conditions favorables au crédit et à l’épargne en mettant à la disposition des banques et des fintechs des données fiables sur les flux de revenus. Sur le plan macroéconomique, une masse salariale formalisée accélère l’émergence d’une économie numérique résiliente, optimise la distribution des transferts sociaux et permet une meilleure évaluation et pilotage des politiques publiques grâce à des données en temps réel.

6.       Généraliser les moyens de paiement digitaux pour formaliser l’économie

Rendre obligatoire la capacité d’accepter plusieurs moyens de paiement pour tout commerçant n’est pas qu’une mesure technique, c’est une décision politique qui redessine les rapports de pouvoir économiques. En obligeant les acteurs marchands à disposer de terminaux bancaires, de solutions de mobile money ou de dispositifs QR interopérables, l’État inscrit la transaction économique dans un registre formel où la traçabilité réduit l’opacité des revenus et limite les marges de manœuvre des rentes extractives. Cette formalisation élargit l’assiette fiscale, améliore la gouvernance des flux monétaires et crée des données essentielles pour la conception de politiques publiques ciblées, tout en offrant aux consommateurs davantage de sécurité et d’options pour payer le parking pour sa voiture, régler un trajet en taxi, une facture d’électricité ou les frais scolaires.

Sur le plan macroéconomique, la généralisation des moyens de paiement digitaux  transforme la structure de l’économie en favorisant l’intermédiation financière et l’accès au crédit grâce aux historiques de revenus, tout en réduisant les coûts de transaction et les fuites. Mais ces gains ne seront durables que si la politique est intégrée à une stratégie plus large d’inclusion financière, d’interopérabilité des systèmes et de renforcement de la gouvernance publique. L’État doit piloter la réforme, fixer des normes techniques, accompagner la montée en compétences des commerçants et des consommateurs, et mesurer les impacts au moyen d’indicateurs clairs. Bien conduite, cette réforme devient un levier puissant de modernisation économique et de justice sociale, transformant chaque paiement en une opportunité de formalisation et de création de valeur pour l’ensemble de la société.

7.       Financer les Plans locaux d’électrification des 145 territoires de l’ANSER

L’électrification des territoires ruraux ne peut être réduite à un simple projet technique, elle doit être pensée comme une politique de transformation territoriale. L’Agence nationale des services énergétiques pour les zones rurales (ANSER) dispose d’un atout rare, l’atlas des énergies renouvelables, qui recense plus de 780 sites propices aux micro-barrages, aux fermes solaires et aux micro-parcs éoliens. Cette cartographie offre une opportunité de déployer une production énergétique distribuée, adaptée aux spécificités locales, et de substituer à la vulnérabilité d’un réseau centralisé une résilience multiple et ancrée sur le terrain.

Financer ces plans locaux d’électrification revient à investir directement dans l’économie de proximité. L’accès à une énergie fiable transforme les logiques de production, rend possible la transformation agroalimentaire locale, catalyse l’essor d’artisanats à plus forte valeur ajoutée et permet de structurer des pôles d’enseignement et de santé connectés aux besoins réels des populations. Plus encore, l’énergie décentralisée crée des opportunités d’emploi et favorise l’émergence d’écosystèmes économiques autonomes qui réduisent la dépendance aux centres urbains.

8.       Feuille de route pour la revitalisation du Kivu et de l’Ituri

Penser la paix dans l’Est comme un simple cessez-le-feu serait une erreur. Alors que des accords signés entre la RDC, le Rwanda et certaines coalitions armées ouvrent une fenêtre d’espoir, la paix restera fragile tant qu’elle ne sera pas portée par des opportunités économiques tangibles. La formule est simple et implacable : la paix sans pain demeure une paix factice. Bâtir une paix durable au Kivu et dans l’ensemble de la région orientale exige donc non seulement la sécurité mais aussi le déploiement d’une véritable armada économique dédiée à la reconstruction et à la création d’alternatives crédibles pour la jeunesse.

L’objectif est clair : empêcher tout nouveau vivier de recrutement pour les groupes armés en offrant aux jeunes des perspectives économiques réelles et attractives.

Le financement et la gouvernance de ce chantier doivent refléter l’ambition. Au-delà des décaissements publics, l’État doit mobiliser des instruments de financement mixte obligataires verts, contributions des grandes entreprises nationales, fonds de reconstruction portés par les collectivités et appuis ciblés des partenaires internationaux. En faisant de la reconstruction une affaire nationale portée par l’État, le secteur privé et les communautés, la RDC transformera l’espoir de paix en une dynamique de développement inclusif et pérenne.

9.       Faire du fleuve Congo un corridor sûr grâce au dragage et au balisage permanents

Le fleuve Congo et son réseau d’affluents sont l’axe naturel de la logistique nationale. Doter la Régie des Voies Fluviales de capacités opérationnelles modernes pour le dragage permanent et le balisage continu revient à transformer un atout géographique en véritable infrastructure stratégique. Cela implique des campagnes hydrographiques régulières, des moyens de dragage performants, un balisage lumineux et électronique (AIS, cartes numériques) et des équipes de navigation professionnelles capables d’assurer une desserte fiable toute l’année, y compris en saison sèche ou après des événements climatiques.

L’impact économique est direct et massif. Une navigation intérieure sécurisée réduit le coût du transport des vivres et des intrants agricoles, fluidifie les chaînes de valeur territoriales et dégage des marges pour la transformation locale. Elle diminue la pression sur des routes souvent impraticables, augmente la résilience des marchés régionaux et dynamise la mobilité des personnes. À l’échelle sociale, c’est aussi un levier pour l’accès aux soins, à l’éducation et au commerce pour des millions de Congolais vivant le long des rives.

10.   Rendre praticable la RN1 de Moanda à Kasumbalesa

La route nationale numéro 1 traverse une dizaine de provinces et relie l’Atlantique au cœur du pays en passant par Kinshasa, le Kongo Central, le Kwango, le Kwilu, le Kasaï, le Kasaï Central, le Haut-Lomami, la Lomami, le Lualaba et le Haut-Katanga. Cette artère a un caractère national et une importance géostratégique évidente puisqu’elle connecte le sud-est au nord-ouest et ouvre le pays sur le commerce maritime. Là où elle est praticable, elle soutient déjà des échanges vitaux, mais de nombreux tronçons restent dégradés ou n’ont jamais été asphaltés, empêchant une circulation fluide et fiable sur l’ensemble du parcours.

Moderniser la RN1 sur tout son linéaire revient à accomplir une œuvre d’État majeure, une réalisation qu’aucun exécutif n’a su mener à bien depuis 1960. Au-delà de l’asphaltage, il s’agit de penser la route comme une chaîne de valeur : plateformes logistiques, aires de repos sécurisées, franchissements résistants aux crues, systèmes de drainage durables et entretien périodique. Une RN1 restaurée réduit le coût du transport des marchandises, facilite l’acheminement des productions agricoles vers les marchés, dynamise les zones industrielles et crée des emplois locaux dès la phase de chantier.

De la résignation à l’ambition nationale

Ces dix chantiers forment un tout cohérent et immédiatement opérationnel. Ils ne sont pas des vœux pieux mais une feuille de route pragmatique qui, combinée à une volonté politique réelle, peut produire des effets visibles à court terme et transformer la trajectoire du pays à moyen terme. Certains leviers demandent avant tout du courage et une réallocation des priorités budgétaires, d’autres mobilisent des financements innovants et des partenariats intelligents. Ensemble, ils remettent la souveraineté, la dignité et la prospérité au centre de l’action publique.

Le bénéfice est multiple et cumulatif. Renforcer la sécurité et professionnaliser les forces armées ouvre l’espace politique et économique nécessaire à la reprise. Moderniser la justice et l’administration crée la confiance indispensable aux investissements. Réparer les infrastructures et électrifier les territoires libère la production et réduit les coûts. Loger la population, mobiliser la jeunesse et formaliser l’économie transforment la demande intérieure et rendent l’État plus efficace et plus juste. La reconstruction de l’Est, la modernisation des voies fluviales et la RN1 relient enfin les talents et les ressources du pays au marché national et international.

Il ne s’agit pas d’un appel à des réformes abstraites mais d’une invitation à sceller un pacte d’ambition nationale. En lançant ces dix projets avec transparence, indicateurs de performance et contrôle citoyen, le président Félix Tshisekedi offrirait au pays une véritable chance de rompre avec le cycle de la résignation. Dans le temps qu’il lui reste, il peut engager la rupture nécessaire et laisser un héritage qui surpasserait les calculs politiciens à court terme.

 

RDC : Dix projets clés à réaliser pour sauver le mandat de Félix Tshisekedi
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L'impasse de la gauche américaine confrontée à la victoire de Trump.

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Lorsqu'on évoque la Gauche, c'est comme si l'on ouvrait la porte à un univers où les partis politiques cultivent les idéaux progressistes, humanitaristes, et prônent l'égalité entre les citoyens d'une nation. La gauche défie l'ordre social en place, renverse les vieilles normes et conteste le pouvoir établi. En Europe, on retrouve une palette de partis de gauche, allant des socio-démocrates aux anarchistes en passant par les radicaux, les socialistes, les communistes et les écologistes.

Le vocable "gauche" trouve son origine lors de la Révolution française, période durant laquelle les députés progressistes se sont installés du côté gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Aux États-Unis, la gauche ne se limite pas au Parti démocrate, mais englobe également plusieurs indépendants partageant des idéaux progressistes sans être affiliés à un parti politique. L'une des particularités de la gauche américaine réside dans le fait que, avec la délocalisation des industries de production et de fabrication, l'économie américaine s'est orientée vers les services et le secteur tertiaire, nécessitant un certain niveau de formation académique.

En transition d'un capitalisme industriel de production de masse à un capitalisme financiarisé, l'éducation revêt une importance cruciale dans la possibilité de trouver un emploi. La faction progressiste aux États-Unis est principalement composée de jeunes et de personnes plus âgées instruites, détenant un diplôme universitaire.

Néanmoins, il convient de noter que la vaste majorité des citoyens américains défendus par les idéaux de gauche présentent un niveau d'éducation inférieur et sont issus de minorités raciales, souvent issus de l'immigration. Douze pour cent de la population afro-américaine a systématiquement exprimé son suffrage en faveur des partis politiques de gauche.

Il en va de même pour la population hispanique nouvellement immigrée qui tend également à voter en faveur des partis de gauche. Les minorités telles que les homosexuels, les transgenres ou les immigrés bénéficient d'un soutien marqué de la gauche américaine.

Lors de l'élection de l'année dernière, un nombre conséquent d'électeurs de tendance progressiste a opté pour le candidat républicain, Donald Trump. La population orientée politiquement à gauche a porté son choix sur un candidat issu du courant politique de droite.

La question épineuse qui se pose pour les partis de gauche est de déterminer s'il convient de se conformer à la tendance migratoire vers la droite ou de demeurer inébranlable en restant fidèle à ses principes. En somme. Que devraient entreprendre les idéologues de gauche si la population qu'ils servent, celle pour laquelle les idéaux progressistes ont été conçus, venait à changer d'orientation ? Quelle est la primauté entre les idéologies et le peuple que l'on aspire à servir ? Une majorité conséquente de mes collègues de tendance progressiste font preuve de lucidité sur ce sujet et ressentent profondément les bouleversements de la société.

En revanche, certains considèrent les individus défavorisés qui se tournent vers la droite comme des individus "stupides" et déplorables, ainsi que l'avait malencontreusement formulé la candidate Hillary Clinton. Je me souviens d'un ami qui me conseillait d'écrire sur le Congo, que je connais mieux, plutôt que sur d'autres régions du globe. Une façon d'exprimer qu'il est prohibé de formuler des critiques à l'égard de la gauche, même si celles-ci sont émises dans le but de favoriser son perfectionnement.

Il se pose à moi une problématique sur laquelle j'aspire à méditer en tant que philosophe et anthropologue. La problématique de la minorité raciale aux États-Unis et son étroite relation avec le parti démocrate. Il est évident que la gauche est antiraciste en raison de ses idéologies progressistes, humanitaristes et égalitaires. Le parti s'engage activement dans la protection des Afro-Américains. Néanmoins, les intellectuels refusent de faire le lien entre le racisme et l'exploitation capitaliste dont ils sont tous victimes.

L'allégorie d'une démocratie capitaliste fondée sur la libre circulation des biens, le travail salarié et l'entrepreneuriat individuel n'a jamais été remise en cause. Je n'ai jamais saisi la démarche qui omet d'interroger le capitalisme lorsqu'on s'engage à combattre les racines profondes du racisme.

Encore aujourd'hui, je ne constate pas la présence de textes de gauche mettant en lumière de manière explicite les liens étroits entre le capital et la race. Tel que souligné par Sylvie Laurent (2024) dans son ouvrage intitulé "Capital et Race", il est impossible de prétendre mettre un terme à la situation d'enfermement dans les ghettos sans reconnaître au préalable que certains individus en tirent des bénéfices. La fraction progressiste aux États-Unis a adopté la première partie de la proposition sans toutefois aborder la seconde partie. Quelle est la raison sous-jacente à cette attitude ?

Il existe deux raisons à cela. La première découle de la nature même de la genèse des États-Unis, basée sur les principes de la supériorité raciale, à savoir l'esclavage des Noirs et la décimation des Amérindiens, ainsi que sur la valorisation capitaliste. Les idéologies progressistes et humanistes de la gauche sont principalement défendues par des individus blancs engagés contre le racisme.

Mes collègues à l'Université Columbia, à l'Université Notre Dame ou à l'Université Utah Valley étaient véritablement des individus blancs engagés contre le racisme. Néanmoins, au sein de la société américaine, il existe un véritable capital que la race vous confère. Le concept de capital racial est une réalité incontournable. Le statut de Blanc en Amérique ne se réduit pas à un simple privilège, il octroie également pouvoir et ressources. Indubitablement, ce capital ethnique est parfois sujet à l'instabilité des sphères sociales. L'une des manifestations de cette instabilité a conduit des individus tels qu'Obama à être propulsés sur le devant de la scène politique.

Tel qu'il est fréquemment observé, une fois accumulé, le capital racial représente une garantie de sécurité matérielle, économique et sociale constamment réinvestie pour l'avenir. Ce patrimoine racial lucratif est au cœur d'une lutte existentielle en Amérique et constitue la principale source des inégalités entre les Blancs et les autres groupes ethniques. Je me rappelle de la réplique d'une camarade de classe à qui je confiais les discriminations dont j'étais l'objet en tant qu'étudiant à Columbia, à New York. Mon collègue m'avait abruptement fait remarquer : "Tu ne possèdes pas la couleur de la peau requise pour évoluer à New York."

La deuxième explication de la discrétion des militants antiracistes concernant le capitalisme et l'exploitation réside dans le fait que la plupart d'entre eux sont des universitaires, imprégnés de la pensée de Bourdieu. Pierre Bourdieu, dans son œuvre intitulée "La Production", ne reconnaissait qu'une seule classe pour soi : celle qui possède la connaissance de ses désirs et des moyens pour les réaliser. Les individus n’appartenant pas à cette catégorie sociale sont à considérer comme des sujets de compassion envers lesquels il est impératif de manifester de la solidarité.

Dans le domaine des sciences sociales académiques, il est admis que les individus noirs ne forment pas une classe à part entière. Ils représentent des individus vulnérables pour lesquels la gauche se doit d'assurer la protection. La première démarche antiraciste devrait consister à reconnaître l'existence d'autres catégories sociales que la classe capitaliste.

La lutte des classes est le théâtre de l'émancipation, cependant elle ne peut être entreprise par ceux qui persistent à croire qu'historiquement il n'existe qu'une seule classe pour soi. Les individus qui abandonnent le parti démocrate ne sauraient être qualifiés de déplorables ; ils forment plutôt une entité en quête de son propre espace d'émancipation.

En qualité de disciple de Franz Boas, je soutiens que la notion de race ne relève pas de la biologie, mais plutôt d'une construction sociale. En réalité, les mécanismes engendrant le concept de race sont issus d'institutions qui régissent selon différentes grammaires raciales ce qui ne serait que des traditions ou des préjugés. L'autorité publique occidentale a réglementé l'accès aux ressources en fonction du statut racial.

L'impasse de la gauche américaine confrontée à la victoire de Trump.
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RDC : Prévenir l’explosion sociale avant qu’il ne soit trop tard

(Par Jonas Tshiombela, Avocat du peuple)

Kinshasa, 29 septembre 2025. Dans un contexte où la République Démocratique du Congo traverse une phase charnière de son histoire, le gouvernement doit impérativement ouvrir les yeux sur la réalité quotidienne de sa population. Les signaux d’alerte sont visibles et palpables. Les ménages suffoquent, les fonctionnaires se découragent, les jeunes désespèrent, et la patience du citoyen congolais s’épuise à une vitesse inquiétante.

Plusieurs fronts fragilisent la cohésion nationale : Le contrôle technique des véhicules et conditions de délivrance des permis de conduire sont légitimes en théorie, mais deviennent une épreuve financière insoutenable pour un peuple déjà écrasé par la misère. À cela s’ajoute la pression pour la délivrance des permis de conduire des chauffeurs, qui alimente un climat de tension dans un secteur vital pour l’économie et la mobilité urbaine. La baisse du dollar par rapport au franc congolais, au lieu de soulager, entraîne une flambée des prix des biens et services. Pire encore, plusieurs produits de première nécessité comme les produits pétroliers, la farine, le riz, le poulet ou encore les tomates n’ont connu aucune amélioration dans leur structure de prix. Cette distorsion alimente la colère populaire et fragilise la confiance envers les mesures économiques annoncées. À l’Est, la guerre perdure, semant la mort et le désespoir, tandis qu’au centre et dans la capitale, les embouteillages paralysent l’économie urbaine. La rentrée scolaire se transforme en calvaire pour les parents qui n’ont plus les moyens de scolariser dignement leurs enfants. Les salaires des fonctionnaires, déjà faibles, sont rongés par l’inflation et ne permettent plus de vivre, mais seulement de survivre. Ces réalités cumulées constituent une bombe sociale à retardement. Maintenir la pression sur un peuple sans lui donner les moyens vitaux de résister à la pauvreté et de défendre son avenir est un pari dangereux. L’histoire du monde nous enseigne que les explosions sociales naissent moins des discours politiques que de la faim, du désespoir et du sentiment d’abandon. Le gouvernement congolais doit donc agir sans délai. Il est temps de revoir le programme national de gouvernance et de l’adapter à la dure réalité sociale. Les priorités doivent être réajustées :

1. soulager le panier de la ménagère,

2. garantir des salaires décents,

3. encadrer les réformes de contrôle technique, de délivrance des permis de conduire et autres obligations administratives sans les transformer en pièges financiers,

4. investir dans la mobilité urbaine et les infrastructures scolaires, et surtout, restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Ignorer ces signaux, c’est offrir aux ennemis de la RDC une opportunité inespérée d’exploiter le désarroi populaire pour des fins inavouées. L’heure n’est plus aux slogans ni aux effets d’annonce. L’heure est à la lucidité, à l’écoute et à la décision courageuse. Comme le rappelle une sagesse africaine : «mieux vaut prévenir que guérir». Le temps d’agir, c’est maintenant.

 

 

RDC : Prévenir l’explosion sociale avant qu’il ne soit trop tard
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RDC : Prévenir l’explosion sociale avant qu’il ne soit trop tard

(Par Jonas Tshiombela, Avocat du peuple)

Kinshasa, 29 septembre 2025. Dans un contexte où la République Démocratique du Congo traverse une phase charnière de son histoire, le gouvernement doit impérativement ouvrir les yeux sur la réalité quotidienne de sa population. Les signaux d’alerte sont visibles et palpables. Les ménages suffoquent, les fonctionnaires se découragent, les jeunes désespèrent, et la patience du citoyen congolais s’épuise à une vitesse inquiétante.

Plusieurs fronts fragilisent la cohésion nationale : Le contrôle technique des véhicules et conditions de délivrance des permis de conduire sont légitimes en théorie, mais deviennent une épreuve financière insoutenable pour un peuple déjà écrasé par la misère. À cela s’ajoute la pression pour la délivrance des permis de conduire des chauffeurs, qui alimente un climat de tension dans un secteur vital pour l’économie et la mobilité urbaine. La baisse du dollar par rapport au franc congolais, au lieu de soulager, entraîne une flambée des prix des biens et services. Pire encore, plusieurs produits de première nécessité comme les produits pétroliers, la farine, le riz, le poulet ou encore les tomates n’ont connu aucune amélioration dans leur structure de prix. Cette distorsion alimente la colère populaire et fragilise la confiance envers les mesures économiques annoncées. À l’Est, la guerre perdure, semant la mort et le désespoir, tandis qu’au centre et dans la capitale, les embouteillages paralysent l’économie urbaine. La rentrée scolaire se transforme en calvaire pour les parents qui n’ont plus les moyens de scolariser dignement leurs enfants. Les salaires des fonctionnaires, déjà faibles, sont rongés par l’inflation et ne permettent plus de vivre, mais seulement de survivre. Ces réalités cumulées constituent une bombe sociale à retardement. Maintenir la pression sur un peuple sans lui donner les moyens vitaux de résister à la pauvreté et de défendre son avenir est un pari dangereux. L’histoire du monde nous enseigne que les explosions sociales naissent moins des discours politiques que de la faim, du désespoir et du sentiment d’abandon. Le gouvernement congolais doit donc agir sans délai. Il est temps de revoir le programme national de gouvernance et de l’adapter à la dure réalité sociale. Les priorités doivent être réajustées :

1. soulager le panier de la ménagère,

2. garantir des salaires décents,

3. encadrer les réformes de contrôle technique, de délivrance des permis de conduire et autres obligations administratives sans les transformer en pièges financiers,

4. investir dans la mobilité urbaine et les infrastructures scolaires, et surtout, restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.

Ignorer ces signaux, c’est offrir aux ennemis de la RDC une opportunité inespérée d’exploiter le désarroi populaire pour des fins inavouées. L’heure n’est plus aux slogans ni aux effets d’annonce. L’heure est à la lucidité, à l’écoute et à la décision courageuse. Comme le rappelle une sagesse africaine : «mieux vaut prévenir que guérir». Le temps d’agir, c’est maintenant.

 

 

Affaire Minerais-Infrastructures : les USA invités à emboîter le pas à la Chine !

L'affirmation est de Bamada.net sous le titre *"Le Congo ne vendra pas ses ressources minérales aux États-Unis, déclare le président FATSHI"* paru le 23 septembre 2025 avec pour source identifiée Reuters

Selon l'auteur, « Malgré son soutien à la médiation américaine, cela ne signifie pas que nous allons vendre aux enchères nos ressources minérales », a déclaré Tshisekedi aux journalistes à New York. « Nous allons, dans le cadre de ce partenariat, travailler au développement des secteurs miniers, au développement de la chaîne de valeur, au développement des infrastructures avec un accent particulier sur l’énergie », a-t-il déclaré. Tshisekedi a indiqué que le pays avait signé un partenariat stratégique avec la Chine. « Aujourd’hui, nous négocions un partenariat similaire avec les États-Unis. Nous espérons le mener à bien », a-t-il déclaré. L'auteur souligne que "l’Administration Trump s’est déclarée désireuse de mettre fin aux combats qui ont fait des milliers de morts cette année et d’attirer des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans une région riche en tantale, or, cobalt, cuivre et lithium. La date limite pour la mise en œuvre d’une partie de l’accord américain est ce mois-ci".

Ils se comptent par les doigts de la main

Ainsi, l'information principale est que Félix Tshisekedi s'est appuyé sur le contrat sino-congolais pour faire valoir le deal minier avec les Américains. Il est effectivement établi que c'est au travers du contrat sino-congolais que la RDC se dote depuis 2008 d'infrastructures économiques et sociales dans plusieurs domaines, entre autres les voies de communication, la santé, l'éducation, l'eau, l'électricité etc. Aujourd'hui, par exemple, c'est par contrat amendé via l'Avenant n°5 en 2024 que le Congo a ses premières rocades à Kinshasa.

C'est vrai qu'en 2007, lors de la présentation de ce programme au Congrès réunissant l'Assemblée nationale et le Sénat, Joseph Kabila avait convié les autres partenaires à s'en inspirer dans l'objectif bien précis de booster la reconstruction nationale. Hélas ! pour des raisons plutôt politiciennes que politiques, la formule "minerais en contrepartie des infrastructures" avait été combattue par les partenaires extérieurs Occidentaux.

On se rappelle de la campagne entreprise contre ce contrat par la Belgique. Son ministre des Affaires étrangères Karel de Gutch s'était personnellement rendu à Beijing pour dissuader la Chine d'accepter ce type de troc "interdit" dans les systèmes économiques modernes.

On se rappelle également de la campagne menée par l'IGF sous la gestion de Jules Alingete, mis entre 2021 et 2023 sous pression américaine pour le casser. Preuve qu’entre 2007 et 2023, Américains et Européens n'en voulaient pas !

Le constat fait par des observateurs pragmatiques est que tout en poussant Félix Tshisekedi à tourner le dos aux Chinois, les Occidentaux ne lui ont pas apporté des solutions pragmatiques.

Sous son premier mandat, il a reçu soit au pays, soit à l'étranger des investisseurs américains et européens. Rebelote depuis son second mandat : ils se comptent par les doigts de la main, ceux des investisseurs occidentaux à se manifester. En témoignent les zones économiques spéciales. Elles ont un taux de remplissage qui ne dépassent pas 25 %.

Choisir entre le peu qu'on vous donne et le trop qu'on vous promet

Les Congolais ont été habitués à des entreprises économiques et, à la fois, ‘’sociales’’. Les grosses unités industrielles héritées de la colonisation fonctionnaient ainsi. Aux côtés de la production industrielle, il y avait des cités résidentielles, des écoles, des centres médicaux, des marchés, des aires sportives, des centres culturels, des routes de desserte agricole, etc.

C'est ce qui faisait la force de la Gécamines (UMHK) au Katanga, de la Miba au Kasaï, des Plantations Unilever au Kwilu, de la Cimenterie de Lukala au Kongo Central etc. jusqu'à ce que vienne l'estocade avec le fameux PAS (Programle d'Ajustement Structurel) qui s'est révélé globalement catastrophique pour les économies des pays en voie de développement.

Le binôme "Entreprise-Cité résidentielle" n'a pas été totalement éliminé. La formule "Ressources naturelles en contrepartie des infrastructures de base" est tout ce qu'il y a d'incontournable, surtout pour des États comme la RDC *plus à construire qu'à reconstruire*, des États qui, à défaut d'avoir du liquide pour financer leurs infrastructures, ont des minéraux, des végétaux, des hydrocarbures etc. qui intéressent des preneurs.

Pari pris et relevé par la Chine en s'intéressant aux minerais de la RDC "mis en jachères" par les Occidentaux dans la foulée de la Perestroïka.

Et comme l'affirment les connaisseurs, les Américains et les Européens ont exploité de façon industrielle les minerais congolais entre 1925 et 1990, tandis que les Chinois n'y opèrent que depuis 2015, avec la *première cathode de cuivre produite par la SICOMINES S.A. (SCM)*, sept ans après le démarrage du financement des premières infrastructures en 2008.

Tous les observateurs le savent : la Chine détient à elle seule 60 % de l'exploitation minière dans l'ensemble du Katanga.

Pourquoi et comment ? Aucune preuve ne pourra être produite du refus des autorités congolaises de ces 25 dernières années d'accorder des permis d'exploration ou d'exploitation des minerais du Congo aux investisseurs Occidentaux.

Si on peut reprocher au régime Kabila d'avoir ouvert les mines congolaises aux Chinois - encore que la formule "Minerais en contrepartie des Infrastructures" avait été proposée initialement à l'axe Bruxelles-Washington qui n'en avait pas voulu, peut-on reprocher au régime Tshisekedi d'avoir éconduit un seul investisseur Occidental ? Au contraire !

Au cours de ces sept années de son mandat, le Président de la République n'a eu de cesse de multiplier des initiatives pour s'attirer la sympathie des opérateurs américains et européens, tous domaines confondus.

Hélas, ils ne viennent ; continuant d'hésiter pour mille et une raisons.

La morale à tirer est que le chef de l'État est appelé à choisir entre le peu qu'on lui donne (peut-être les Chinois) et le trop qu'on lui promet (certainement par les Occidentaux). Entre-temps, c'est grâce à ce peu-là qu'on peut avoir des réalisations visibles que le trop avec ses réalisations en mirages ! C'est par ce peu-là qu'on peut brandir un bilan...

CP

RDC : Prévenir l’explosion sociale avant qu’il ne soit trop tard
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L'impasse de la gauche américaine confrontée à la victoire de Trump.

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Lorsqu'on évoque la Gauche, c'est comme si l'on ouvrait la porte à un univers où les partis politiques cultivent les idéaux progressistes, humanitaristes, et prônent l'égalité entre les citoyens d'une nation. La gauche défie l'ordre social en place, renverse les vieilles normes et conteste le pouvoir établi. En Europe, on retrouve une palette de partis de gauche, allant des socio-démocrates aux anarchistes en passant par les radicaux, les socialistes, les communistes et les écologistes.

Le vocable "gauche" trouve son origine lors de la Révolution française, période durant laquelle les députés progressistes se sont installés du côté gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Aux États-Unis, la gauche ne se limite pas au Parti démocrate, mais englobe également plusieurs indépendants partageant des idéaux progressistes sans être affiliés à un parti politique. L'une des particularités de la gauche américaine réside dans le fait que, avec la délocalisation des industries de production et de fabrication, l'économie américaine s'est orientée vers les services et le secteur tertiaire, nécessitant un certain niveau de formation académique.

En transition d'un capitalisme industriel de production de masse à un capitalisme financiarisé, l'éducation revêt une importance cruciale dans la possibilité de trouver un emploi. La faction progressiste aux États-Unis est principalement composée de jeunes et de personnes plus âgées instruites, détenant un diplôme universitaire.

Néanmoins, il convient de noter que la vaste majorité des citoyens américains défendus par les idéaux de gauche présentent un niveau d'éducation inférieur et sont issus de minorités raciales, souvent issus de l'immigration. Douze pour cent de la population afro-américaine a systématiquement exprimé son suffrage en faveur des partis politiques de gauche.

Il en va de même pour la population hispanique nouvellement immigrée qui tend également à voter en faveur des partis de gauche. Les minorités telles que les homosexuels, les transgenres ou les immigrés bénéficient d'un soutien marqué de la gauche américaine.

Lors de l'élection de l'année dernière, un nombre conséquent d'électeurs de tendance progressiste a opté pour le candidat républicain, Donald Trump. La population orientée politiquement à gauche a porté son choix sur un candidat issu du courant politique de droite.

La question épineuse qui se pose pour les partis de gauche est de déterminer s'il convient de se conformer à la tendance migratoire vers la droite ou de demeurer inébranlable en restant fidèle à ses principes. En somme. Que devraient entreprendre les idéologues de gauche si la population qu'ils servent, celle pour laquelle les idéaux progressistes ont été conçus, venait à changer d'orientation ? Quelle est la primauté entre les idéologies et le peuple que l'on aspire à servir ? Une majorité conséquente de mes collègues de tendance progressiste font preuve de lucidité sur ce sujet et ressentent profondément les bouleversements de la société.

En revanche, certains considèrent les individus défavorisés qui se tournent vers la droite comme des individus "stupides" et déplorables, ainsi que l'avait malencontreusement formulé la candidate Hillary Clinton. Je me souviens d'un ami qui me conseillait d'écrire sur le Congo, que je connais mieux, plutôt que sur d'autres régions du globe. Une façon d'exprimer qu'il est prohibé de formuler des critiques à l'égard de la gauche, même si celles-ci sont émises dans le but de favoriser son perfectionnement.

Il se pose à moi une problématique sur laquelle j'aspire à méditer en tant que philosophe et anthropologue. La problématique de la minorité raciale aux États-Unis et son étroite relation avec le parti démocrate. Il est évident que la gauche est antiraciste en raison de ses idéologies progressistes, humanitaristes et égalitaires. Le parti s'engage activement dans la protection des Afro-Américains. Néanmoins, les intellectuels refusent de faire le lien entre le racisme et l'exploitation capitaliste dont ils sont tous victimes.

L'allégorie d'une démocratie capitaliste fondée sur la libre circulation des biens, le travail salarié et l'entrepreneuriat individuel n'a jamais été remise en cause. Je n'ai jamais saisi la démarche qui omet d'interroger le capitalisme lorsqu'on s'engage à combattre les racines profondes du racisme.

Encore aujourd'hui, je ne constate pas la présence de textes de gauche mettant en lumière de manière explicite les liens étroits entre le capital et la race. Tel que souligné par Sylvie Laurent (2024) dans son ouvrage intitulé "Capital et Race", il est impossible de prétendre mettre un terme à la situation d'enfermement dans les ghettos sans reconnaître au préalable que certains individus en tirent des bénéfices. La fraction progressiste aux États-Unis a adopté la première partie de la proposition sans toutefois aborder la seconde partie. Quelle est la raison sous-jacente à cette attitude ?

Il existe deux raisons à cela. La première découle de la nature même de la genèse des États-Unis, basée sur les principes de la supériorité raciale, à savoir l'esclavage des Noirs et la décimation des Amérindiens, ainsi que sur la valorisation capitaliste. Les idéologies progressistes et humanistes de la gauche sont principalement défendues par des individus blancs engagés contre le racisme.

Mes collègues à l'Université Columbia, à l'Université Notre Dame ou à l'Université Utah Valley étaient véritablement des individus blancs engagés contre le racisme. Néanmoins, au sein de la société américaine, il existe un véritable capital que la race vous confère. Le concept de capital racial est une réalité incontournable. Le statut de Blanc en Amérique ne se réduit pas à un simple privilège, il octroie également pouvoir et ressources. Indubitablement, ce capital ethnique est parfois sujet à l'instabilité des sphères sociales. L'une des manifestations de cette instabilité a conduit des individus tels qu'Obama à être propulsés sur le devant de la scène politique.

Tel qu'il est fréquemment observé, une fois accumulé, le capital racial représente une garantie de sécurité matérielle, économique et sociale constamment réinvestie pour l'avenir. Ce patrimoine racial lucratif est au cœur d'une lutte existentielle en Amérique et constitue la principale source des inégalités entre les Blancs et les autres groupes ethniques. Je me rappelle de la réplique d'une camarade de classe à qui je confiais les discriminations dont j'étais l'objet en tant qu'étudiant à Columbia, à New York. Mon collègue m'avait abruptement fait remarquer : "Tu ne possèdes pas la couleur de la peau requise pour évoluer à New York."

La deuxième explication de la discrétion des militants antiracistes concernant le capitalisme et l'exploitation réside dans le fait que la plupart d'entre eux sont des universitaires, imprégnés de la pensée de Bourdieu. Pierre Bourdieu, dans son œuvre intitulée "La Production", ne reconnaissait qu'une seule classe pour soi : celle qui possède la connaissance de ses désirs et des moyens pour les réaliser. Les individus n’appartenant pas à cette catégorie sociale sont à considérer comme des sujets de compassion envers lesquels il est impératif de manifester de la solidarité.

Dans le domaine des sciences sociales académiques, il est admis que les individus noirs ne forment pas une classe à part entière. Ils représentent des individus vulnérables pour lesquels la gauche se doit d'assurer la protection. La première démarche antiraciste devrait consister à reconnaître l'existence d'autres catégories sociales que la classe capitaliste.

La lutte des classes est le théâtre de l'émancipation, cependant elle ne peut être entreprise par ceux qui persistent à croire qu'historiquement il n'existe qu'une seule classe pour soi. Les individus qui abandonnent le parti démocrate ne sauraient être qualifiés de déplorables ; ils forment plutôt une entité en quête de son propre espace d'émancipation.

En qualité de disciple de Franz Boas, je soutiens que la notion de race ne relève pas de la biologie, mais plutôt d'une construction sociale. En réalité, les mécanismes engendrant le concept de race sont issus d'institutions qui régissent selon différentes grammaires raciales ce qui ne serait que des traditions ou des préjugés. L'autorité publique occidentale a réglementé l'accès aux ressources en fonction du statut racial.

L'impasse de la gauche américaine confrontée à la victoire de Trump.
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Lettre ouverte relative aux abus constants de la SNEL vis-à-vis de ses abonnés

Lettre ouverte n°003/PF/PEI/GDDH/JAIVN/CIEGS/RDC/Afrique/2025 du 25 septembre 2025 relative aux abus constantes et des mesures discriminatoires de la SNEL dans la fourniture régulière du courant électrique de bonne qualité, permanent, stable et stabilise 7 jours sur 7 jours, 24 heures sur 24 heures et cela en violation flagrante des articles 13, 48, 60 et 62 de la Constitution de la République Démocratique du Congo et de la loi relative au secteur de l'électricité en RDC vis-à-vis de ses abonnés du départ 3 partie droite ou aile impaire de l'avenue Kingabwa entre les croisements Shaba et Gambela dans la commune de Ngiri - Ngiri desservis par la cabine électrique située au croisement des avenues Shaba et Ngiri - Ngiri dans la commune de Ngiri - Ngiri.

Transmis copie pour information à :

- Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo

- Honorable Président de l'Assemblée nationale

- Honorable Président du Sénat

- Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement

- Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat et Ministre de la Justice et Garde des Sceaux

- Son Excellence Monsieur le Ministre des Droits Humains

- Son Excellence Monsieur le Ministre de d'Electricité et des Ressources Hydrauliques

- Monsieur le Président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme

- Monsieur le Conseiller Spécial du Chef de l'Etat en Matière de Sécurité

- Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa

- Monsieur le Président de l'ACAJ, ONGDH

- Monsieur le Président de l'ASADHO, ONGDH

- Monsieur le Coordonnateur National de la VSV, ONGDH

- Monsieur le Coordonnateur National des AMIS DE NELSON MANDELA, ONGDH

- Monsieur le Président de l'ODEP, ONG des Finances publiques

- Monsieur le Coordonnateur de CREFDH, ASBL

- Monsieur le Coordonnateur National de la LICOCO, ONG de la Lutte contre la Corruption

- Monsieur le Coordonnateur National de la Nouvelle Société Civile du Congo, ASBL

- Monsieur le Président du Conseil d'Administration de la SNEL

- Monsieur le Directeur Général de la SNEL

(Tous) à Kinshasa/ Gombe.

Objet : Alerte urgente et appel à responsabilité – Coupures abusives au Départ 3, Ngiri-Ngiri

Messieurs les responsables du DKC Makala, GRC, GET de Ngiri-Ngiri, DDK et DEM de la SNEL,

Je vous adresse ce message en ma qualité de Président du CIEGS RDC AFRIQUE, organisation de défense des droits humains et des libertés fondamentales, pour dénoncer une situation intolérable et récurrente qui affecte gravement les abonnés du Départ 3, aile droite (partie impaire) de la cabine électrique située au croisement des avenues Shaba et Ngiri-Ngiri, dans la commune de Ngiri-Ngiri.

Le mercredi 24 septembre 2025 à 16h47, une alerte vous a été transmise concernant les coupures intempestives d’électricité. Malheureusement, cette alerte a été ignorée, sans réaction ni mesure corrective de votre part. Ce mercredi, entre 9h00 et 16h43, plus de dix interruptions injustifiées ont été enregistrées sur ce même départ, plongeant les abonnés dans une obscurité totale, alors qu’ils étaient censés bénéficier du courant selon votre propre programme de délestage.

À 5h13 ce matin, une ronde de vérification a confirmé que tous les autres départs de la cabine étaient alimentés, y compris l’avenue Yolo, priorisée dans un programme d’assainissement qui n’a pas respecté les recommandations techniques du GET de Ngiri-Ngiri. Cette gestion discriminatoire et incohérente est inadmissible.

Les conséquences sont graves : insécurité accrue, prolifération de moustiques, perturbation des activités, et atteinte à la dignité des abonnés qui s’acquittent pourtant régulièrement de leurs factures, contribuant ainsi au fonctionnement de la SNEL.

Face à cette négligence persistante, le CIEGS RDC AFRIQUE réaffirme son engagement à défendre les droits des abonnés lésés, et exige :

- Un changement radical du système de gestion de la SNEL ;

- Une évaluation quotidienne de la performance des agents, assortie de sanctions administratives et pédagogiques pour les manquements;

- Une réforme des mentalités et des pratiques managériales ;

- Un renouvellement des responsables à tous les niveaux, sans exception.

Cette démarche est désormais actée par les abonnés victimes, en particulier ceux du Départ 3, aile droite de l’avenue Kingabwa, et s’inscrit dans une lutte légitime pour une SNEL responsable, équitable et respectueuse de ses engagements.

Dans l’attente d’une réponse concrète et urgente, recevez mes salutations engagées.

Honorable James Anderson Nzale Longbango 

Grand Défenseur des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales 

Président du CIEGS RDC AFRIQUE – ONG & ASBL

E- mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Lettre ouverte relative aux abus constants de la SNEL vis-à-vis de ses abonnés
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Formule "Minerais/Infrastructures : les USA invités à emboîter le pas à la Chine !

(Par Omer Nsongo die Lema)

L'affirmation est de Bamada.net sous le titre "Le Congo ne vendra pas ses ressources minérales aux États-Unis, déclare le président FATSHI" paru le 23 septembre 2025 avec pour source identifiée Reuters

Selon l'auteur, "Malgré son soutien à la médiation américaine, cela ne signifie pas que nous allons vendre aux enchères nos ressources minérales'’ a déclaré Tshisekedi aux journalistes à New York. 'Nous allons, dans le cadre de ce partenariat, travailler au développement des secteurs miniers, au développement de la chaîne de valeur, au développement des infrastructures avec un accent particulier sur l’énergie’’, a-t-il déclaré. Tshisekedi a déclaré que le pays avait signé un partenariat stratégique avec la Chine. ‘'Aujourd’hui, nous négocions un partenariat similaire avec les États-Unis. Nous espérons le mener à bien’’, a-t-il déclaré. L'auteur souligne que "L’administration Trump s’est déclarée désireuse de mettre fin aux combats qui ont fait des milliers de morts cette année et d’attirer des milliards de dollars d’investissements occidentaux dans une région riche en tantale, or, cobalt, cuivre et lithium. La date limite pour la mise en œuvre d’une partie de l’accord américain est ce mois-ci".

Ils se comptent par les doigts de la main

Ainsi, l'information principale est que Félix Tshisekedi s'est appuyé sur le contrat sino-congolais pour faire valoir le deal minier avec les Américains.

Il est effectivement établi que c'est au travers du contrat sino-congolais que la RDC se dote depuis 2008 d'infrastructures économiques et sociales dans plusieurs domaines, entre autres les voies de communication, la santé, l'éducation, l'eau, l'électricité etc.

Aujourd'hui, par exemple, c'est par contrat amendé via l'Avenant n°5 en 2024 que le Congo a ses premières rocades à Kinshasa.

C'est vrai qu'en 2007, lors de la présentation de ce programme au Congrès réunissant l'Assemblée nationale et le Sénat, Joseph Kabila avait convié les autres partenaires à s'en inspirer dans l'objectif bien précis de booster la reconstruction nationale.

Hélas !  Pour des raisons plutôt politiciennes que politiques, la formule "minerais en contrepartie des infrastructures" avait été combattue par les partenaires extérieurs Occidentaux.

On se rappelle de la campagne entreprise contre ce contrat par la Belgique. Son ministre des Affaires étrangères Karel de Gutch s'était personnellement rendu à Beijing pour dissuader la Chine d'accepter ce type de troc "interdit" dans les systèmes économiques modernes.

On se rappelle également de la campagne menée par l'IGF sous la gestion de Jules Alingete, mis entre 2021 et 2023 sous pression américaine pour le casser.

Preuve qu’entre 2007 et 2023, Américains et Européens n'en voulaient pas !

Le constat fait par des observateurs pragmatiques est que tout en poussant Félix Tshisekedi à tourner le dos aux Chinois, les Occidentaux ne lui ont pas apporté des solutions pragmatiques.

Sous son premier mandat, il a reçu soit au pays, soit à l'étranger des investisseurs américains et européens. Rebelote depuis son second mandat : ils se comptent par les doigts de la main, ceux des investisseurs occidentaux à se  manifester. En témoignent les zones économiques spéciales. Elles ont un taux de remplissage qui ne dépasse pas 25 %.

Choisir entre le peu qu'on vous donne et le trop qu'on vous promet

Les Congolais ont été habitués à des entreprises économiques et, à la fois, sociales. Les grosses unités industrielles héritées de la colonisation fonctionnaient ainsi. Aux côtés de la production industrielle, il y avait *des cités résidentielles, des écoles, des centres médicaux, des marchés, des aires sportives, des centres culturels, des routes de desserte agricole, etc.

C'est ce qui faisait la force de la Gécamines (UMHK) au Katanga, de la Miba au Kasaï, des Plantations Unilever au Kwilu, de la Cimenterie de Lukala au Kongo Central etc. jusqu'à ce que vienne l'estocade avec le fameux PAS (Programle d'Ajustement Structurel) qui s'est révélé globalement catastrophique pour les économies des pays en voie de développement.

Le binôme "Entreprise-Cité résidentielle" n'a pas été totalement éliminé. La formule *"Ressources naturelles en contrepartie des infrastructures de base" est tout ce qu'il y a d'incontournable, surtout pour des États comme la RDC plus à construire qu'à reconstruire, des États qui, à défaut d'avoir du liquide pour financer leurs infrastructures, ont des minéraux, des végétaux, des hydrocarbures etc. qui intéressent des preneurs.

Pari pris et relevé par la Chine en s'intéressant aux minerais de la RDC "mis en jachères" par les Occidentaux dans la foulée de la Perestroïka.

Et comme l'affirment les connaisseurs, les Américains et les Européens ont exploité de façon industrielle les minerais congolais  entre 1925 et 1990, tandis que les Chinois n'y opèrent que depuis 2015, avec la *première cathode de cuivre produite par la SICOMINES S.A. (SCM), sept ans après le démarrage du financement des premières infrastructures en 2008.

Tous les observateurs le savent : la Chine détient à elle seule 60 % de l'exploitation minière dans l'ensemble du Katanga.

Pourquoi et comment ? Aucune preuve ne pourra être produite du refus des autorités congolaises de ces 25 dernières années d'accorder des permis d'exploration ou d'exploitation des minerais du Congo aux investisseurs Occidentaux.

Si on peut reprocher au régime Kabila d'avoir ouvert les mines congolaises aux Chinois - encore que la formule "Minerais en contrepartie des Infrastructures" avait été proposée initialement à l'axe Bruxelles-Washington qui n'en avait pas voulu, peut-on reprocher au régime Tshisekedi d'avoir éconduit un seul investisseur Occidental ? Au contraire !

Au cours de ces sept années de son mandat, le Président de la République n'a eu de cesse de multiplier des initiatives pour s'attirer la sympathie des opérateurs américains et européens, tous domaines confondus.

Hélas, ils ne viennent ; continuant d'hésiter pour mille et une raisons.

La morale à tirer est que le chef de l'État est appelé à choisir entre le peu qu'on lui donne (peut-être les Chinois) et le trop qu'on lui promet (certainement par les Occidentaux).

Entre-temps, c'est grâce à ce peu-là qu'on peut avoir des réalisations visibles que le trop avec ses réalisations en mirages !

C'est par ce peu-là qu'on peut brandir un bilan...

Omer Nsongo die Lema

 

 

Formule "Minerais/Infrastructures : les USA invités à emboîter le pas à la Chine !
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La France et l’instabilité de la RDC : Quand l’Humanitaire devient un masque diplomatique

 

 

(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza)

Le proverbe comme clé de lecture

Ce proverbe africain, empreint de lucidité, résonne avec une acuité particulière dans le contexte congolais actuel. Il met en lumière une vérité dérangeante : le danger ne vient pas toujours de l’ennemi déclaré, mais bien souvent de celui qui se présente comme allié. La France, sous le leadership d’Emmanuel Macron, incarne cette duplicité diplomatique. Derrière les discours de compassion et les initiatives humanitaires, Paris entretient des relations stratégiques avec des régimes régionaux dont l’implication dans les violences à l’Est de la RDC est documentée et dénoncée. Ce soutien, qu’il soit militaire, économique ou politique, contribue à prolonger une crise humanitaire que la France prétend vouloir résoudre. Il ne s’agit pas d’un simple paradoxe, mais d’une mécanique bien huilée où l’aide devient un outil de contrôle, et la souffrance du peuple congolais une variable d’ajustement dans les calculs géopolitiques.

Cette posture ambiguë transforme la solidarité internationale en théâtre diplomatique, où les gestes humanitaires servent davantage à redorer une image qu’à répondre aux urgences réelles. La main tendue de la France, censée porter secours, est la même qui, par ses alliances et ses silences complices, alimente les foyers de tension. Cette contradiction flagrante doit être dénoncée avec force : on ne peut prétendre défendre les droits humains tout en soutenant ceux qui les bafouent. La RDC n’a pas besoin de caresses diplomatiques qui dissimulent des coups portés à sa souveraineté. Elle a besoin de partenaires sincères, capables de reconnaître leur rôle dans la crise et de s’engager dans une coopération fondée sur le respect, la transparence et la justice.

Une conférence humanitaire aux allures de diversion

Le 23 septembre dernier, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, Emmanuel Macron a annoncé l’organisation d’une conférence humanitaire pour l’Est de la RDC, prévue pour octobre à Paris. Officiellement, il s’agit d’un geste de solidarité envers une région meurtrie par des décennies de conflits. Mais cette initiative soulève une question essentielle : comment prétendre secourir un peuple dont on contribue à entretenir la souffrance ?

Car la réalité est implacable : la France, tout en affichant un visage de bienveillance, soutient diplomatiquement et militairement des acteurs régionaux comme le Rwanda, directement impliqués dans l’agression et le massacre de civils congolais. Offrir du pain et des habits à un peuple que l’on contribue à tuer est une hypocrisie insoutenable.

L’hypocrisie diplomatique française

La France se présente comme un médiateur de paix, mais ses choix stratégiques révèlent une logique de domination. L’aide humanitaire devient alors un écran de fumée, destiné à masquer une politique néocoloniale qui vise à maintenir la RDC dans un état de fragilité permanente.

Cette duplicité n’est pas accidentelle. Elle s’inscrit dans une longue tradition d’ingérences où les grandes puissances, sous couvert de solidarité, cherchent à contrôler les ressources stratégiques congolaises. Derrière les discours de compassion, Paris poursuit des objectifs géopolitiques clairs : affaiblir la souveraineté congolaise, favoriser la balkanisation du pays et garantir l’accès à ses richesses naturelles.

Une tragédie instrumentalisée

Chaque jour, des villages entiers sont réduits en cendres, des familles arrachées à leurs terres et des enfants privés de leur droit fondamental à l’éducation. Ces drames, loin d’émouvoir sincèrement certaines chancelleries occidentales, deviennent des arguments de communication pour justifier des conférences et des initiatives dites « humanitaires ». Or, derrière ces gestes de façade, se cache une stratégie cynique : maintenir la République Démocratique du Congo dans une posture de victime dépendante, incapable de se relever par elle-même. La souffrance des Congolais est ainsi transformée en monnaie diplomatique, utilisée pour renforcer l’influence de puissances étrangères qui, dans le même temps, ferment les yeux sur les véritables causes de la guerre.

La France, en particulier, illustre cette hypocrisie. Comment Paris peut-il prétendre défendre la paix et la dignité humaine tout en soutenant, directement ou indirectement, des régimes et des acteurs régionaux responsables de l’instabilité ? Les massacres à l’Est de la RDC ne sont pas des accidents isolés : ils s’inscrivent dans une logique de prédation où les ressources minières congolaises attisent les convoitises. En organisant une conférence humanitaire à Paris, Emmanuel Macron cherche à se donner l’image d’un médiateur bienveillant, alors même que son gouvernement entretient des alliances qui alimentent le chaos. C’est une contradiction flagrante : on ne peut pas se présenter comme pompier quand on a soi-même contribué à allumer l’incendie.

Accepter sans conditions une telle conférence reviendrait à légitimer cette manipulation. Ce serait cautionner un système où l’aide humanitaire n’est qu’un paravent, une mise en scène destinée à masquer des intérêts géopolitiques et économiques. La RDC ne peut pas se permettre de tendre la main à celui qui, dans l’ombre, alimente le feu qu’il prétend éteindre. La véritable solidarité ne se mesure pas en promesses de dons ou en conférences médiatisées, mais en actes concrets : la fin du soutien aux agresseurs, le respect de la souveraineté congolaise et la reconnaissance du droit du peuple congolais à vivre en paix sur sa propre terre.

Tshisekedi face aux contradictions internationales

Sous l’impulsion de Félix Antoine Tshisekedi, la RDC a cessé de se contenter d’un rôle passif sur la scène internationale. Le président congolais a choisi d’affronter directement les contradictions des puissances qui, tout en se présentant comme partenaires, alimentent en réalité l’instabilité. En exposant publiquement l’hypocrisie de Paul Kagame et de son allié Emmanuel Macron, il a brisé un tabou longtemps entretenu par la diplomatie congolaise : celui de dénoncer sans détour les manœuvres étrangères qui fragilisent la souveraineté nationale. Cette posture courageuse a redonné confiance à une population longtemps habituée à voir ses dirigeants céder face aux pressions extérieures.

Ce changement de ton n’est pas anodin. Il marque une rupture avec des décennies de soumission diplomatique où la RDC, malgré ses richesses colossales, était traitée comme un simple pion dans les calculs géopolitiques des grandes puissances. Tshisekedi a replacé la souveraineté congolaise au cœur du débat, rappelant que l’intégrité territoriale n’est pas négociable et que la dignité d’un peuple ne saurait être troquée contre des promesses d’aide biaisées. En affirmant haut et fort que le Congo n’acceptera plus de compromis sur sa sécurité et son unité, il a envoyé un signal clair : le temps des compromissions est révolu.

Cette nouvelle posture diplomatique dérange, car elle met à nu l’hypocrisie des discours occidentaux. Elle révèle que derrière les appels à la paix et à l’humanitaire se cachent des intérêts économiques et stratégiques qui nient la réalité congolaise. En choisissant de dénoncer cette duplicité, Tshisekedi ne se contente pas de défendre son pays ; il incarne une voix africaine qui refuse la tutelle et revendique le droit à l’autodétermination. C’est cette fermeté qui fait de lui, aux yeux de nombreux Congolais, un homme providentiel : non pas parce qu’il promet des miracles, mais parce qu’il ose dire la vérité là où d’autres se taisaient.

Leçons de l’histoire

L’histoire congolaise des années 60 reste une leçon amère : sous couvert de paix et de développement, les ingérences étrangères ont plongé le pays dans une spirale de chaos politique, d’assassinats ciblés et de manipulations économiques. Les grandes puissances, en prétendant stabiliser le Congo nouvellement indépendant, ont en réalité orchestré des crises qui ont fragilisé ses institutions et compromis son avenir. Aujourd’hui, les mêmes méthodes se répètent avec une inquiétante régularité : conférences internationales organisées à l’étranger, aides humanitaires conditionnées à des agendas politiques, promesses creuses qui ne se traduisent jamais en solutions durables. Ces pratiques, loin de répondre aux besoins réels du peuple congolais, servent avant tout à maintenir une influence étrangère sur les affaires internes du pays.

Ce cycle d’ingérences perpétue une forme de colonialisme moderne, où l’économie et la politique congolaise restent sous tutelle déguisée. Derrière les discours de solidarité, il s’agit en réalité de contrôler les ressources stratégiques du pays et de limiter sa capacité à s’affirmer comme puissance régionale. La stabilité promise n’est qu’un mirage : chaque initiative internationale qui ignore la souveraineté congolaise ne fait qu’aggraver la dépendance et prolonger l’instabilité. Le Congo n’a pas besoin de conférences spectaculaires ni de charité conditionnée, mais d’un partenariat équitable fondé sur le respect de son intégrité territoriale et de son droit à l’autodétermination.

Pour une souveraineté assumée

La République Démocratique du Congo ne peut plus se satisfaire de cette « charité diplomatique » qui, sous couvert d’humanisme, n’est qu’un instrument de domination. L’hypocrisie de la communauté internationale, et particulièrement de la France, se révèle dans ce double langage permanent : d’un côté, des discours enflammés sur la paix, la démocratie et la solidarité ; de l’autre, un soutien tacite ou explicite à des régimes et des acteurs régionaux qui alimentent la guerre et la misère. Cette duplicité n’est pas un accident, mais une stratégie : maintenir le Congo dans une dépendance structurelle, incapable de se relever par lui-même, afin de mieux exploiter ses richesses stratégiques. Derrière chaque conférence humanitaire, chaque promesse d’aide, se cache une volonté de perpétuer un rapport de force inégal, où la souveraineté congolaise est constamment reléguée au second plan.

Face à cette réalité, l’avenir du Congo ne peut reposer que sur une rupture claire avec ces logiques néocoloniales. Il s’agit de bâtir des partenariats fondés sur le respect mutuel, et non sur la manipulation. Cela implique de renforcer les institutions nationales, de mobiliser les ressources internes et de refuser toute compromission qui fragilise l’intégrité territoriale. La RDC doit affirmer haut et fort que son destin ne se négocie pas dans les salons parisiens ou les chancelleries occidentales, mais se construit par la volonté de son peuple et la défense de sa dignité. En dénonçant l’hypocrisie de la France et de la communauté internationale, le Congo rappelle au monde que la véritable solidarité ne consiste pas à distribuer des miettes pour masquer des crimes, mais à respecter pleinement la souveraineté d’une nation et le droit inaliénable de son peuple à décider de son avenir.

Conclusion

La République Démocratique du Congo ne peut plus se laisser enfermer dans le rôle de spectatrice impuissante de son propre destin. Les mascarades diplomatiques, les conférences humanitaires organisées à grand renfort de communication et les promesses creuses ne doivent plus servir de paravent à une politique étrangère qui, en réalité, entretient la guerre et la misère. La France et ses alliés internationaux ne sauraient continuer à se présenter comme des sauveurs alors qu’ils participent, directement ou indirectement, à la perpétuation du chaos. Le peuple congolais a trop souffert pour accepter encore que sa douleur soit instrumentalisée au profit d’intérêts géopolitiques et économiques qui ne disent pas leur nom.

L’heure est venue pour la RDC d’affirmer haut et fort sa souveraineté, de refuser toute compromission et de rappeler au monde que son intégrité territoriale n’est pas négociable. La dignité d’une nation ne se mesure pas à la quantité d’aide qu’elle reçoit, mais à sa capacité à se tenir debout face aux manipulations et à exiger le respect de ses droits. En dénonçant l’hypocrisie de la France et de la communauté internationale, le Congo ne fait pas seulement entendre sa voix : il trace la voie d’une Afrique qui refuse la tutelle, qui revendique son autodétermination et qui entend écrire elle-même son avenir.

La France et l’instabilité de la RDC : Quand l’Humanitaire devient un masque diplomatique
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