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Choléra : l’OMS engagée pour une résilience en vue de renforcer la réponse d’urgence

L’épidémie de Choléra ne cesse de grimper dans la ville-province de Kinshasa avec une dizaine des zones de santé touchée. L’Organisation Mondiale de la Santé, « OMS », engagée dans la lutte contre cette épidémie s’active, aux côtés du Ministère de la Santé publique pour renforcer la réponse d’urgence. Ainsi, 6890 Kits d’intrants vitaux – Kits sanitaires et de WASH – ont été fournis hier, lundi 23 juin 2025 pour la prise en charge des patients.

Il s’observe une forte recrudescence des cas de choléra dans plusieurs provinces de la RDC, a alerté l’Institut Nationale de Santé Publique (INSP), depuis le début de cette année 2025. 30 902 cas confirmés en laboratoire dont 664 décès, majoritairement survenus en milieu communautaire. Certaines zones urbaines de la capitale congolaise, Kinshasa, sont comptées parmi les plus touchées par cette épidémie avec 41 nouveaux cas enregistrés depuis une semaine dont 3 décès. Elles présentent un cumul de cas de 136 patients depuis le début de l’année, a rapporté un communiqué de l’INSP dimanche 22 juin 2025.

Les zones de santé de Limete, Matete et Kokolo sont actuellement les plus touchées dans la capitale. Dans plusieurs communes de Kinshasa, les populations vivent dans une promiscuité aiguë, parfois sans installations hygiéniques appropriées et le manque d’eau potable.

Et pour faire face à cette montée croissante des cas dans la capitale, l’OMS vient en rescousse au Ministère de la Santé Publique en apportant des Kits sanitaires en vue d’arrêter cette expansion de choléra, a fait savoir le Docteur Guy Kalambayi, responsable de la préparation et du Règlement sanitaire International (RSI).

« Nous appuyons MSF dans la réponse contre le Choléra, particulièrement dans la zone de santé de Kokolo où il y a énormément de cas, en mettant à sa disposition les intrants nécessaires », a-t-il indiqué.

Des intrants ultra nécessaires qui, selon Serge Kamo, Pharmacien Manager Pool d’urgence Congo, permettront aux techniciens de terrain de «mener à bien cette activité de riposte dans les zones urbaines de Kinshasa.

«Avec cette donation, nous serons bien outillés pour pouvoir mener à bien cette activité de riposte, a mentionné ce haut responsable de la structure des Médecins Sans Frontières en RDC.

Dans le contexte aggravé des inondations qui ont secoué la ville de Kinshasa, la population est invitée à adopter des gestes barrières en vue de prévenir l’ascension gravissime des cas de choléra dans la capitale. Ainsi, dans son communiqué, l’Institut Nationale de Santé Publique a relevé quelques éléments clés pour freiner sa propagation.

-Se laver fréquemment les mains avec l’eau propre et du savon ;

-Faire bouillir ou chlorer l’eau de boisson ;

-Garder les latrines propres ;

-Eviter les aliments crus ou mal cuits vendus à l’air libre ;

-Se rendre rapidement au centre de santé le plus proche en cas de symptômes (diarrhée aiguë, vomissements, déshydratation).

Mise en place d’une riposte sanitaire efficace

Des mesures sanitaires sont ainsi mises en place par ce service du ministère de la santé publique, notamment :

-Renforcement de la surveillance épidémiologique ;

-Déploiement d’équipes médicales mobiles dans les zones touchées ;

-Fourniture de kits de traitement et de réhydratation orale aux structures sanitaires ;

-Campagnes communautaires de sensibilisation sur les règles d’hygiène ;

-Désinfection des sources d’eau et distribution de pastilles de chlore aux ménages vulnérables.

César Nkangulu

 

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Est de la RDC : 23 tonnes de médicaments essentiels livrées par le PNUD et le Fonds mondial après des mois de rupture

Goma, 18 juin 2025 — Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), a livré 23 tonnes de médicaments vitaux contre le VIH et la tuberculose dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu – une avancée majeure pour les populations en crise de République démocratique du Congo (RDC). Cette opération vise à rétablir l’accès aux soins pour des milliers de patients privés de traitement depuis plusieurs mois.

Ces médicaments, notamment des antirétroviraux, des traitements antituberculeux et des kits de dépistage, permettront aux centres de santé de reprendre leurs services de traitement et de prévention, suspendus dans de nombreuses zones faute de stocks.

« Ce n’est pas seulement une livraison de médicaments, c’est un signal fort de solidarité et de dignité », a déclaré Damien Mama, Représentant résident du PNUD en RDC. « Après des mois de pénurie, cette opération marque le début d’un effort plus large pour aider les communautés à se relever. À travers notre Plan de réponse à la crise, nous œuvrons à la fois pour répondre à l’urgence, restaurer les services de base et bâtir la résilience sur le long terme. »

Cette aide sanitaire s’inscrit dans le cadre du 7e cycle de financement du programme du Fonds mondial, mené par le PNUD pour soutenir la réponse nationale au VIH et à la tuberculose sur la période 2024–2026. Ce programme vise à réduire les nouvelles infections VIH et les décès liés au Sida, à faire reculer l’incidence et la mortalité dues à la tuberculose, et à lutter contre la stigmatisation envers les personnes affectées.

Depuis janvier 2025, l’offensive du groupe armé M23 a provoqué le déplacement de plus de 4,1 millions de personnes, la mort de plus de 7 000 civils, et la déscolarisation de 375 000 enfants. Environ 60 cas de violences sexuelles sont signalés chaque jour. Les infrastructures sont détruites, les banques fermées, et les services essentiels interrompus. En tout, 6,1 millions de personnes ont besoin d’un appui immédiat.

Face à cette urgence, le Plan de réponse à la crise du PNUD pour l’Est de la RDC prévoit une intervention multisectorielle de 25,6 millions de dollars sur six mois, axée sur le retour des déplacés, la relance des services publics, l’appui aux survivantes de violences basées sur le genre, et la promotion de la cohésion sociale. À ce jour, 14,6 millions de dollars ont déjà été engagés, mais 11 millions de dollars doivent être urgemment mobilisés.

« Les populations congolaises ont fait preuve d’un courage exceptionnel face à l’adversité », a souligné Damien Mama. « Cette livraison marque une avancée majeure, mais le chemin de la reconstruction est encore long. Nous avons besoin d’un soutien durable pour restaurer les systèmes de santé, protéger les vies et redonner espoir».

Avec l’appui des autorités nationales, de la société civile et des partenaires internationaux, le PNUD et le Fonds mondial réaffirment leur engagement à ne laisser personne de côté. Cette intervention est un premier pas concret vers la reconstruction, la stabilité et la dignité retrouvée pour les communautés de l’Est de la RDC.

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Couverture santé universelle : Des structures médicales impliquées en ordre dispersé avec le Gouvernement

 Les structures assurant la couverture santé universelle ont décidé de suspendre le prestigieux programme qui cadre avec la vision du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à cause de non-paiement des factures. La couverture santé universelle couvre, entre autres, les consultations prénatales, l’échographie, les accouchements simples et compliqués (y compris par césarienne), les soins du nouveau-né, la vaccination, les consultations postnatales, la planification familiale et l’accès aux médicaments. Parmi ces établissements figurent des structures confessionnelles privées notamment, celles de l'Eglise catholique, de l'Eglise du Christ au Congo et de l'Armée du salut.

Dans une correspondance adressée au coordonnateur du Conseil national de la Couverture santé universelle (CSU), ces structures déplorent le retard de 8 mois de paiement des factures pour les accouchements, le non-paiement des consultations prénatales, préscolaires et des échographies obstétricales pendant plus de 20 mois, le non-paiement de soldes de 30% des factures des accouchements antérieurs et la livraison que d’une partie de médicaments.

«Ainsi, nous avons décidé qu'à partir du 5 juin 2025, seuls les consultations et les accouchements resteront gratuits, mais les frais connexes seront payants. A partir du 19 juin, si aucune solution n’est trouvée, tous les actes seront payants afin d’éviter l’irréparable dans nos structures», lit-on dans la correspondance qui date du 29 mai dernier.

Ces structures précisent que le programme ne pourra reprendre qu'après règlement des arriérés par le gouvernement et la signature d'un avenant à la convention.

«Cette mesure est prise dans l'attente d'une réaction concrète du Gouvernement et de la signature de l'avenant sur la convention de collaboration spécifique aux structures confessionnelles, dans le souci d'assurer réellement des soins de qualité à notre population », ajoutent-elles.

Pour rappel, le programme de « gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né» a été lancé en septembre 2024 par le président de la République.

«L’objectif fondamental de ce programme est de garantir des soins et des services de santé de qualité et gratuits à toutes les femmes enceintes, à celles qui ont accouché et aux nouveau-nés pendant leur premier mois de vie», avait déclaré Félix Tshisekedi lors du lancement du programme à l’hôpital militaire du camp Tshatshi.

La ville de Kinshasa, où 350 structures médicales sont accréditées par le programme, n’est que la province pilote. Il était initialement prévu que le programme s'étende à plusieurs autres provinces fin 2024, grâce notamment à l’appui financier de la Banque mondiale.

Michel Okaso

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Le développement humain n’a jamais aussi peu progressé depuis 35 ans selon un rapport du PNUD

Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les progrès du développement humain connaissent un ralentissement sans précédent. Le rapport montre comment l’intelligence artificielle (IA) pourrait relancer le développement. Au lieu d’une reprise soutenue une fois passée la période de crise exceptionnelle des années 2020-2021, on a observé des progrès étonnamment faibles. Ces années de crise mises à part, la progression escomptée du développement humain à l’échelle mondiale présentée dans le rapport de cette année est la plus faible jamais enregistrée depuis 1990. 
Le Rapport sur le développement humain 2025 − intitulé Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’IA − analyse les progrès du développement au travers d’une série d’indicateurs portant sur la santé, l’éducation et les niveaux de revenu, synthétisés dans ce qu’on appelle l’indice de développement humain (IDH). Les projections pour 2024 révèlent une stagnation de la progression de l’IDH dans toutes les régions du monde.
Au-delà du ralentissement alarmant du développement mondial, les auteurs du rapport constatent une aggravation des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres. Alors que les voies traditionnelles de développement se resserrent sous l’effet de pressions mondiales, une action décisive est nécessaire pour écarter le risque d’une stagnation prolongée du progrès dans le monde.
« Pendant des décennies, nous avons été sur la bonne voie pour atteindre un niveau de développement humain très élevé à l’horizon 2030, mais ce ralentissement fait peser une menace bien réelle sur le progrès mondial », a déclaré l’administrateur du PNUD, Achim Steiner. « Si la lenteur des progrès enregistrés en 2024 devient “la nouvelle norme”, cela pourrait prendre plusieurs décennies supplémentaires, ce qui rendrait notre monde moins sûr, plus divisé et plus vulnérable aux chocs économiques et écologiques. »
Selon le rapport, on observe une augmentation des inégalités entre pays à IDH faible et pays à IDH très élevé pour la quatrième année consécutive. La tendance de long terme d’une réduction des inégalités entre pays riches et pays pauvres est donc en train de s’inverser.
Les tensions commerciales croissantes, l’aggravation de la crise de la dette et l’essor d’une industrie qui ne crée pas d’emplois sont autant de problèmes qui nuisent au développement des pays dont l’IDH est actuellement le plus faible.
« Au milieu de cette tourmente mondiale, nous devons réfléchir de toute urgence à de nouveaux moyens pour stimuler le développement », a déclaré M. Steiner. « Alors que l’intelligence artificielle continue de s’installer rapidement dans de nombreux aspects de nos vies, nous devrions étudier sa capacité à promouvoir le développement. De nouvelles fonctionnalités apparaissent presque tous les jours et, même si l’IA n’est pas une panacée, nos choix peuvent relancer le développement humain en ouvrant de nouvelles voies et en offrant de nouvelles possibilités. »
Le rapport présente les résultats d’une nouvelle enquête qui montre que les gens sont réalistes mais restent optimistes par rapport aux changements que l’IA peut apporter.
La moitié des personnes interrogées dans le monde pensent que leur travail pourrait être automatisé.  Une part encore plus grande − six sur dix − s’attend à ce que l’IA ait des retombées positives sur leur emploi et offre des possibilités dans des métiers qui peut-être n’existent même pas encore aujourd’hui. 
Seuls 13 % des sondés craignent que l’essor de l’IA entraîne des suppressions d’emplois. En revanche, dans les pays à IDH faible ou moyen, 70 % des personnes interrogées s’attendent à ce que l’IA augmente leur productivité, et les deux tiers prévoient d’utiliser cette technologie dans l’éducation, la santé ou le travail au cours de l’année à venir.
Le rapport préconise une approche de l’IA centrée sur l’humain, qui pourrait foncièrement redéfinir les approches du développement. Les résultats de l’enquête montrent que, dans le monde entier, les gens sont prêts à ce type de « réinitialisation ». 
Le rapport expose trois domaines d’action critiques :
  • Bâtir une économie de collaboration et non de concurrence entre les humains et l’IA
  • Intégrer le facteur humain dans le cycle de l’IA, de la conception jusqu’au déploiement
  • Moderniser les systèmes d’éducation et de santé pour répondre aux demandes du 21e siècle
La démocratisation de l’IA est déjà en cours. En effet, parmi les personnes interrogées pour l’enquête, près d’une sur cinq déclare faire déjà usage de cette technologie. Par ailleurs, les deux tiers des sondés dans les pays à IDH faible prévoient d’utiliser l’IA dans l’éducation, la santé ou le travail au cours de l’année à venir. C’est pourquoi il est plus urgent que jamais de remédier aux problèmes d’accès à l’électricité et à l’internet, afin que tout le monde puisse profiter des nouvelles possibilités offertes par cette technologie. Cela étant, tout ne se résume pas à une question d’accès : la véritable fracture dépendra de l’efficacité de l’IA à compléter et augmenter les tâches des individus.
« Les choix que nous ferons dans les années à venir définiront l’héritage de cette transition technologique sur le plan du développement humain », a déclaré Pedro Conceição, directeur du Bureau du Rapport sur le développement humain du PNUD. « Si les bonnes politiques sont adoptées en se concentrant sur les individus, l’IA peut devenir un formidable pont vers des connaissances, des compétences et des idées nouvelles utiles à tous, que l’on soit exploitant agricole ou chef d’une petite entreprise. »
(Avec le PNUD)
Le développement humain n’a jamais aussi peu progressé depuis 35 ans selon un rapport du PNUD
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Réparer l’irréparable : le PNUD et les déplacés de l’Est congolais

Dans le Nord-Kivu, cette terre si souvent cartographiée par le sang, si rarement par la justice des milliers de corps déplacés errent entre le provisoire et l’incertain. Masisi, Nyiragongo, Rutshuru : ces noms ne sont plus seulement des localités, mais des cicatrices ouvertes sur la carte de la République. Là, dans les centres de regroupement collectif, l’attente s’est installée comme une seconde peau, entre les bâches usées et les silences fracturés.
Et pourtant, dans ce théâtre de la perte, la dignité cherche encore un chemin. C’est là que s’inscrit l’action du PNUD. Non comme une entité extérieure venue assister, mais comme un artisan de la réparation lente, une institution qui refuse que la vie soit réduite à la survie. Sous l’impulsion du Représentant Résident, Monsieur Damien Mama, et par la présence engagée sur le terrain de Monsieur Patrick D’Oliveira, Chef du Bureau au Nord-Kivu, le PNUD ne se contente pas de déployer une réponse technique. Il mobilise des leviers d’espérance — la santé, la société civile, les paysans — pour forger une réponse qui honore les vivants.

À Sake, ce n’est pas seulement un chef de bureau qui se déplace. C’est la conscience d’un système international qui vient voir, écouter, comprendre — et surtout, ne pas détourner le regard. Les outils sont là, certes : gestion directe du Fonds mondial pour la santé, synergies communautaires, stratégies paysannes. Mais au-delà des instruments, c’est une posture éthique : celle qui dit que chaque déplacé est un sujet d’histoire, pas une simple victime.

Une stratégie structurée face à l’effondrement
Conscient de l’ampleur de la crise humanitaire et géopolitique, le PNUD a élaboré un Plan de Réponse Stratégique adapté, adossé à une vision intégrée du relèvement durable. Ce document, intitulé “Building Resilience in Eastern DRC – A Path to Recovery and Hope”, structure intervention selon six axes prioritaires :
1.    Retour accompagné :
Évaluer la viabilité des retours, accompagner la réintégration progressive dans les zones d’origine.
2.    Renforcement des structures communautaires :
Mise en place de comités locaux de paix et d’alerte précoce, soutien aux organisations communautaires.
3.    Accès aux services de base et relance des moyens de subsistance :
Réhabilitation d’écoles, centres de santé, forages, routes agricoles ; électrification solaire ; cash-for-work.
4.    Promotion de la cohabitation pacifique :
Appui à la médiation, lutte contre la désinformation, inclusion des femmes dans les processus de paix.
5.    Lutte contre les violences sexuelles et sexistes (SGBV) :
Espaces sûrs, soutien psychosocial, kits de soins, autonomisation économique des survivantes.
6.    Coordination du relèvement :
Appui technique au Cluster Early Recovery, plaidoyer pour les droits des femmes et la justice foncière.
Cette stratégie bénéficie déjà de l’appui de plusieurs partenaires, mais nécessite encore 11 millions USD pour atteindre ses objectifs dans les six prochains mois.

Quand le déplacement devient exil de soi
Plus de 2,5 millions de personnes ont été déracinées dans le Nord-Kivu. Le mot « déplacé » ne suffit pas. Il y a dans ces mouvements forcés une perte plus grande : perte du territoire, du récit, du tissu social, du droit à rêver.
Revenir n’est pas revenir à un lieu, c’est reconstruire une appartenance.
C’est pourquoi l’action du PNUD ne s’arrête pas à la logistique. Il s’agit d’une stratégie multidimensionnelle : stabiliser les centres, sécuriser l’eau, la nuit, le feu, mais aussi préparer le retour dans le temps long, en affrontant les blessures invisibles — celles que la terre n’a pas encore su guérir.

Une architecture de la dignité partagée
L’intervention s’ancre dans une logique de co-construction, aux côtés des humanitaires, des structures locales, des acteurs du Nexus HDP. Deux lignes d’action immédiate structurent la réponse :
⦁    Stabiliser le présent dans les centres : abris, sécurité, hygiène, protection.
⦁    Préparer l’avenir dans les villages d’origine : retour volontaire, infrastructures, résolution foncière, reconstruction du lien social.
Et au centre : les vulnérables comme boussole

Car dans les interstices de la crise, ce sont toujours les mêmes corps qui ploient : femmes, filles, enfants, personnes vivant avec un handicap. Pour le PNUD, répondre à la crise, c’est d’abord écouter ceux que l’histoire a rendus inaudibles. Cela signifie :
⦁    Créer des espaces où les femmes ne sont pas seulement protégées, mais entendues.
⦁    Offrir aux enfants non pas une assistance, mais des promesses de lendemain.
⦁    Mobiliser le cash-for-work comme rite de réinscription dans le tissu économique.
⦁    Réhabiliter les infrastructures communautaires non comme un acte technique, mais comme une œuvre collective de mémoire et de résilience.
Là où le chaos a tissé son empire, le PNUD, aux côtés des communautés, tente d’y opposer la lente trame de la reconstruction humaine. Ce n’est pas seulement une opération humanitaire — c’est une politique du soin, une éthique du monde en commun.

Une vision d’avenir ancrée dans la paix et la résilience
Il est des lieux où le désastre n’est pas un événement, mais une continuité. Des lieux où la guerre devient climat, où l’urgence devient habitat. Le Nord-Kivu, cette géographie blessée de la République Démocratique du Congo, est l’un de ces espaces. Et pourtant, dans l’épaisseur du deuil, une promesse se tient debout : celle d’un lendemain forgé non par la pitié, mais par la force souveraine des communautés déplacées elles-mêmes.
Le PNUD ne vient pas assister, il vient reconnaître. Reconnaître que les déplacés ne sont pas des objets de soin, mais des sujets de reconstruction. Leur parole, leur mémoire, leurs gestes sont les matériaux d’un Nord-Kivu à rebâtir — non pas à l’identique, mais autrement : un Nord-Kivu qui aura appris du chaos à se penser autrement.
« Nous ne pouvons pas attendre la fin de la crise pour restaurer la dignité. Chaque jour compte, chaque solution rapide est un pas vers une paix durable », déclare Patrick D’Olivera, Chef du Bureau du PNUD au Nord-Kivu.
C’est là que réside la puissance singulière de l’approche du PNUD : tenir ensemble l’urgence et l’utopie, répondre à la faim sans oublier le rêve. Car la dignité ne se distribue pas — elle se construit avec, en libérant les communautés des chaînes de la dépendance pour les inscrire dans les dynamiques d’émancipation.

(Un texte de François Elika, Spécialiste Partenariat & Mobilisation des ressources, PNUD-RDC)

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L'Onusida craint un retour de la « pandémie de sida » après le retrait de l'aide financière américaine

Winnie Byanyima, directrice de l'Onusida, lors d'une conférence de presse à Genève, le 24 mars 2025.

Lors d'une conférence de presse lundi 24 mars, la cheffe de l'Onusida a agité le spectre du retour de la « pandémie de sida » si les États-Unis maintiennent leur retrait du soutien financier à l'humanitaire. Elle a appelé l'administration Trump à rétablir l'aide financière à l'étranger. Selon l'agence onusienne, sans reprise de l'aide des États-Unis, il y aura, au cours des quatre prochaines années, 6,3 millions de décès supplémentaires dus au sida.

« Les coupes budgétaires américaines font qu'aujourd'hui 27 pays d'Afrique connaissent des pénuries de personnel et des perturbations dans les systèmes de diagnostic et de traitement, ainsi que des systèmes de surveillance qui s'effondrent, a indiqué la directrice d'Onusida, Winnie Byanyima, lors d'une conférence de presse à Genève, ce lundi 24 mars. À plus long terme, nous voyons la pandémie de sida ressurgir à l'échelle mondiale, non seulement dans les pays à faibles revenus [...] d'Afrique, mais aussi parmi les populations clés en Europe de l'Est et en Amérique latine ».

« Nous verrons des gens mourir, comme nous l'avons vu dans les années 1990 et 2000. [...] Nous allons assister à une véritable recrudescence de cette maladie », a-t-elle insisté, lançant un appel direct au président Donald Trump de « faire un deal » autour de la prévention de la maladie qui rapporte bien plus qu'elle ne coûte.

En février, Washington avait procédé au gel de presque tous les programmes de l'agence américaine de développement USAID, par laquelle transite une large part de l'aide humanitaire mondiale.

Début février, l'Onusida, elle-même financée à 50% par les États-Unis, avait déjà alerté sur les conséquences des coupes budgétaires américaines. Selon l'organisation, la suspension pour plusieurs mois de l'aide étrangère américaine a provoqué confusion et perturbation dans le réseau mondial de lutte contre le sida, malgré l'exemption accordée par l'administration Trump à certains programmes.

Plus de six millions de décès supplémentaires à prévoir

Selon l'agence onusienne, sans reprise de l'aide des États-Unis, il y aura, au cours des quatre prochaines années, 6,3 millions de décès supplémentaires dus au sida. C'est « dix fois plus » qu'en 2023, a indiqué Winnie Byanyima. « Nous risquons de perdre les progrès réalisés au cours des 25 dernières années. C'est très grave », a-t-elle prévenu.

Winnie Byanyima a expliqué que « les États-Unis ont été un partenaire incroyable pour nous » et qu'ils ont travaillé en « étroite collaboration » avec le programme Pepfar, lancé par l'ex-président George W. Bush pour lutter contre le sida, également affecté par les coupes budgétaires. Mais « la soudaineté du retrait du financement américain a entraîné la fermeture de nombreuses cliniques et le licenciement de milliers d'agents de santé ».

Si elle estime « raisonnable que les États-Unis veuillent réduire leur financement au fil du temps », la haute responsable onusienne rappelle que « la soudaineté du retrait de l'aide vitale a un impact dévastateur dans tous les pays, en particulier en Afrique, en Asie et en Amérique latine ».

La cheffe d’Onusida, Winnie Byanyima, espère que cette crise budgétaire puisse accélérer une vraie transition vers l’autonomie financière :

Quand le programme américain PEPFAR reviendra — parce qu’il reviendra— il devra travailler avec Onusida, les gouvernements et la société civile pour accompagner de véritables transitions vers l’autofinancement. C’est une étape cruciale pour garantir une réponse durable à long terme.

Comme beaucoup d'autres organisations internationales, l'Onusida est touchée par les décisions américaines. Mais pour l'instant, l'agence n'a pas procédé à des licenciements, a-t-elle indiqué. « Nous continuons à examiner des scénarios pour l'avenir », a assuré la directrice d'Onusida. Mais l'avenir n'est pour l'instant pas à l'optimisme, aucun autre pays n'ayant pour l'instant annoncé vouloir combler le vide américain, a-t-elle encore précisé.

RFI

L'Onusida craint un retour de la « pandémie de sida » après le retrait de l'aide financière américaine
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Mystérieuses épidémies en RD Congo, Santé : l'OMS enquête sur un possible empoisonnement

Une série de maladies inexpliquées en République Démocratique du Congo fait l'objet de nombreuses spéculations sur leur origine. Ces épidémies mystérieuses pourraient constituer des cas d'empoisonnement, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

D'étranges pathologies posent question en RD Congo. Parmi les hypothèses avancées, un empoisonnement massif lié à l'eau. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dépêché mi-février une équipe d'experts sur le terrain.

Plus de 1 300 cas et 60 décès ont été recensés depuis le début de l'année dans plusieurs villages de la province occidentale de l'Equateur. L'OMS a affirmé que la zone de Bolamba avait enregistré 12 personnes atteintes, dont huit sont décédées en janvier.

En février, 158 cas ont été recensés et 58 personnes sont mortes autour de Basankusu. Et la semaine dernière, 141 personnes sont tombées malades dans cette même zone, sans qu'aucun décès n'ai été signalé à ce jour.

Les premières victimes - trois enfants de moins de cinq ans tombés malades après avoir mangé une carcasse de chauve-souris - ont été identifiés dans le village de Boloko entre le 10 et 13 janvier. L'OMS indique que ceux-ci sont morts dans les 48 heures après avoir déclaré les premiers symptômes.

Le ministère congolais de la Santé a déclaré qu'environ 80% de tous les patients recensés partagent des symptômes similaires, notamment "la fièvre, les maux de tête, les frissons, la transpiration, la raideur de la nuque, les douleurs musculaires, les douleurs articulaires multiples et corporelles, un écoulement nasal ou des saignements du nez, la toux, les vomissements et la diarrhée", pour évoluer ensuite vers une fièvre hémorragique.

Ces multiples foyers infectieux ont suscité de nombreuses spéculations médiatiques, alors que le pays, frappé par un grave conflit dans l'Est, a subi de multiples épidémies, dont plusieurs flambées de Mpox.

Mais les cas mystérieux "ressemblent beaucoup plus à un épisode de type toxique", a déclaré Mike Ryan, responsable des situations d'urgence à l'OMS, lors d'une conférence de presse vendredi à Genève.

Il a rapporté que les tests menés sur place excluaient des fièvres hémorragiques de type Ebola ou Marburg. Selon les autorités locales, c'est la contamination d'un point d'eau qui serait en cause.

"Manifestement, à l'origine de tout cela, on dirait une histoire d'empoisonnement", a insisté M. Ryan. Cela, pour lui, pourrait tout autant impliquer un produit chimique qu'une bactérie ou un virus tels ceux à l'origine des méningites.

L'affaire rappelle un précédent épisode fin 2024. Une série de décès étaient d'abord apparus sans explication dans le Sud-Ouest du pays. Ils avaient finalement été attribués à des cas de malaria et d'infections respiratoires, aggravés par la malnutrition.

Le pays reste confronté à de nombreux "décès et maladies provoqués par de multiples facteurs dans une population vulnérable", a déclaré M. Ryan. "Dès que l'on est certain qu'il ne s'agit pas d'un nouveau virus qui menace le monde entier, plus personne ne s'y intéresse", a-t-il regretté.

De TV5MONDE AFP

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