Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de la République Démocratique du Congo exprime sa vive inquiétude suite aux récentes décisions prises par la coalition rebelle M23/AFC concernant la gestion des établissements d’enseignement supérieur dans certaines zones occupées des provinces du Nord et Sud-Kivu.
Selon un procès-verbal diffusé sur les réseaux sociaux, cette coalition aurait imposé plusieurs mesures, notamment : la rupture des liens entre les établissements et la tutelle du ministère à Kinshasa ; la désignation d’une représentante locale du Gouvernorat pour gérer l’ESU ; la collecte des frais liés au contrôle de scolarité par le Gouvernorat ; l’annonce d’une commission parallèle pour le contrôle et l’homologation des diplômes.
Le Ministère de l’ESU condamne fermement ces actions, les qualifiant de dérives graves visant à discréditer et désorganiser le système éducatif national. Il rappelle que l’éducation de qualité est un droit inaliénable pour tous les étudiants congolais, et que toute tentative de manipulation du système éducatif à des fins politiques constitue un danger pour l’avenir du pays.
Le Ministère souligne également l’importance de l’harmonisation des programmes au niveau régional et international pour garantir la mobilité et l’employabilité des diplômés. Toute initiative allant à l’encontre de cette dynamique est considérée comme illégale et nuisible.
Face à cette situation préoccupante, le Ministère appelle la communauté internationale notamment, les organismes en charge de l’éducation et de la protection des droits humains, à intervenir en urgence pour contrer ces mesures arbitraires et préserver le droit à l’éducation dans les zones concernées.
« De ce fait, le Ministère lance un appel pathétique aux instances internationales en charge de l’éducation et de la protection des droits humains aux fins de se saisir de ces cas de dérive et d’y apporter le concours nécessaire quant à la résolution du problème créé par les mesures inappropriées telles que décriées », conclu le communiqué de la Ministre Prof. Dr. Sombo Marie-Thérèse.
(Par Christopher Burke, Conseiller principal à WMC Africa)
Le paysage du financement du développement a connu une transformation significative ces dernières années. Les sources traditionnelles de financement, telles que l’Aide publique au développement (APD) provenant des gouvernements, ont connu une stagnation, voire un déclin, ce qui a conduit à une remise en question fondamentale des mécanismes de financement des initiatives de développement à l’échelle mondiale. Parallèlement, on observe une montée en puissance notable des contributions provenant des fondations privées et des initiatives de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Ce changement reflète l’évolution des priorités économiques et politiques et souligne les dynamiques changeantes des efforts de développement mondial.
Le déclin de l’aide au développement traditionnelle L’aide publique au développement a longtemps constitué un pilier fondamental du développement international, en fournissant des financements essentiels pour la santé, l’éducation, les infrastructures et la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Toutefois, les tendances récentes indiquent une baisse marquée des contributions à l’APD.
En 2022, l’Aide publique au développement (APD) a atteint un niveau record de 204 milliards de dollars, contre 186 milliards de dollars en 2021, principalement en raison des dépenses liées à l’accueil des réfugiés dans les pays donateurs et de l’aide apportée à l’Ukraine. Malgré cette augmentation globale, l’aide destinée aux pays en développement a en réalité diminué de 4 milliards de dollars, soit une baisse de 2 %. Cette réduction met en évidence un changement de priorités chez les pays donateurs, une part croissante de l’APD étant allouée aux dépenses domestiques — notamment au soutien des réfugiés dans les pays donateurs — plutôt qu’à une assistance directe aux pays à faible revenu. Face aux pressions économiques mondiales et aux tensions géopolitiques croissantes, cette tendance suscite des inquiétudes quant à la fiabilité future des flux d’aide traditionnelle.
La baisse de l’aide au développement a frappé de plein fouet les pays les plus pauvres du monde. Les flux d’aide vers les Pays les Moins Avancés (PMA) ont chuté de 4 % en 2022, après une diminution de 8 % l’année précédente. En conséquence, la part de l’APD mondiale allouée aux PMA est tombée à 22 %, soit son niveau le plus bas depuis plus d’une décennie. Ces réductions interviennent à un moment où de nombreux PMA sont confrontés à une détérioration de leurs conditions économiques, à un endettement croissant et aux impacts de plus en plus marqués du changement climatique. Sans un soutien soutenu et ciblé, les progrès en matière de développement dans ces pays vulnérables risquent d’être gravement compromis.
Plusieurs grands pays donateurs ont considérablement réduit leurs engagements en matière d’aide, aggravant davantage la baisse du financement mondial du développement. Le Royaume-Uni a réduit son budget d’aide de 0,5 % à 0,3 % de son produit intérieur brut (PIB), soit une baisse de 6 milliards de livres sterling, les fonds ayant été réorientés vers des dépenses accrues dans le domaine de la défense. De même, sous l’administration Trump, les États-Unis ont opéré des coupes drastiques dans l’aide étrangère, supprimant 83 % des contrats d’assistance internationale de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), pour un montant total de 60 milliards de dollars. Ces réductions s’inscrivent dans une tendance plus large où les pays donateurs privilégient leurs intérêts domestiques et stratégiques au détriment de leurs engagements en matière de développement international, soulevant des questions cruciales quant à la viabilité des modèles traditionnels d’aide. Elles suscitent de vives inquiétudes quant à l’impact potentiel sur les projets de développement mondiaux, en particulier dans les régions fortement tributaires de l’aide extérieure.
L’essor des fondations et de la RSE dans le financement du développement Face au déclin de l’aide traditionnelle, les fondations privées et les entreprises joueront un rôle de plus en plus important pour combler le déficit de financement. Des fondations comme la Bill & Melinda Gates Foundation sont devenues des acteurs majeurs dans les domaines de la santé mondiale et du développement, fournissant des milliards de dollars pour des initiatives allant des campagnes de vaccination et de l’éradication des maladies à l’éducation. Ces efforts philanthropiques ont permis de combler des lacunes critiques laissées par le recul de l’aide publique, notamment dans des domaines tels que la distribution de vaccins, l’innovation agricole et la réforme de l’éducation. En mobilisant leurs ressources financières et leurs partenariats stratégiques, les fondations contribuent à façonner de nouvelles approches du développement durable.
Les entreprises intègrent de plus en plus la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans leurs modèles économiques, en s’alignant sur les cadres environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ainsi que sur les Objectifs de développement durable (ODD). Les initiatives de RSE ne se contentent pas de promouvoir le bien commun : elles renforcent également la réputation des entreprises et la confiance des consommateurs. Des études montrent que la RSE peut augmenter la satisfaction des consommateurs de 23 %, soulignant son impact positif tant sur la performance commerciale que sur le bien-être de la société. A mesure que les entreprises assument un rôle croissant dans le développement, les investissements guidés par la RSE dans l’éducation, la santé et la durabilité environnementale deviennent des éléments essentiels de leurs stratégies.
Le marché des obligations vertes s’est rapidement développé en réponse à la demande croissante de solutions de financement durable. Selon la Banque mondiale, le total cumulé des obligations vertes, sociales, durables et liées à la durabilité (GSSS) émises sur le marché a atteint 5 700 milliards de dollars en 2024, reflétant une tendance plus large des investisseurs à rechercher des instruments financiers responsables sur les plans environnemental et social. Les obligations vertes financent des projets tels que les énergies renouvelables, les transports propres et la résilience climatique, contribuant ainsi à faire progresser les objectifs mondiaux en matière de durabilité. À mesure que les institutions financières et les entreprises adoptent ces stratégies d’investissement, le financement durable devient une force de plus en plus influente dans le financement du développement.
Implications pour le financement du développement Le passage de l’aide gouvernementale traditionnelle aux sources de financement privées et d’entreprise présente à la fois des opportunités et des défis. Les fondations privées et les entreprises apportent souvent des approches innovantes et une plus grande efficacité aux projets de développement, en tirant parti des technologies et de l’expertise commerciale pour obtenir des résultats concrets.
Contrairement aux structures d’aide traditionnelles, souvent lentes et bureaucratiques, les initiatives du secteur privé sont généralement plus agiles, permettant une mise en œuvre rapide de nouvelles idées. De l’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer les services de santé à l’introduction de solutions fintech pour favoriser l’inclusion financière, ces organisations ouvrent de nouvelles voies pour relever les défis mondiaux. En combinant des stratégies guidées par le marché avec des objectifs d’impact social, elles transforment profondément le paysage du financement du développement.
Cependant, à la différence de l’aide publique, les financements philanthropiques et issus de la RSE ne sont souvent pas soumis à des normes standardisées de redevabilité, suscitant des inquiétudes quant à leur alignement avec les besoins réels des communautés bénéficiaires. Bien que les fondations et les entreprises mettent en avant la transparence à travers des rapports annuels et des évaluations d’impact, il n’existe pas de cadre mondial unifié permettant d’évaluer l’efficacité de ces initiatives.
Cela soulève des questions sur l’utilisation réelle de ces fonds : visent-ils à maximiser les bénéfices à long terme ou servent-ils principalement des objectifs de communication d’entreprise ? Renforcer les mécanismes de contrôle et encourager la collaboration entre les donateurs privés et les parties prenantes locales pourrait contribuer à garantir une utilisation responsable et équitable de ces ressources.
Objectifs de développement durable (ODD) Le monde est confronté à un déficit de financement colossal de 4 200 milliards de dollars pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), un défi aggravé par le recul de l’aide gouvernementale. Les entreprises interviennent de plus en plus à travers des initiatives environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) afin de contribuer à combler ce manque.
En orientant les capitaux vers des investissements durables — tels que les projets d’énergie renouvelable, les programmes d’adaptation au changement climatique et les entreprises sociales —, le secteur privé joue un rôle essentiel dans l’avancement des ODD. Pour que ces contributions soient véritablement transformatrices, elles doivent s’aligner sur des stratégies de développement à long terme et être soutenues par des cadres réglementaires solides garantissant redevabilité et efficacité.
L’évolution du paysage du financement du développement marque un tournant critique dans les efforts mondiaux visant à promouvoir un développement durable. Si le recul de l’aide gouvernementale traditionnelle représente un défi majeur, l’essor des fondations privées et des initiatives de RSE offre de nouvelles voies de financement et d’innovation.
Il est impératif de mettre en place des cadres robustes favorisant la redevabilité, la transparence et la collaboration entre toutes les parties prenantes afin de garantir que ces contributions répondent efficacement aux besoins du développement mondial. Un effort concerté est indispensable pour atteindre les objectifs ambitieux fixés dans le cadre des Objectifs de développement durable.
Entre embouteillages monstres, routes dégradées et absence de planification urbaine, la capitale congolaise étouffe. Le défenseur du civisme routier, Chardin Ngoie, appelle à une mobilisation nationale pour sauver Kinshasa du chaos.
Kinshasa, Léopoldville, la capitale congolaise, jadis symbole d’espoir et de modernité pour l’Afrique centrale, est aujourd’hui prisonnière de ses propres routes et désordres routiers. Les embouteillages interminables, l’usure des infrastructures et le manque criant de vision urbanistique menacent l’activité économique et le bien-être des citoyens.
Au cœur de cette crise silencieuse, une voix s’élève, celle de Chardin Ngoie, militant du civisme routier et figure engagée dans la défense des droits des chauffeurs. Face à l’urgence, il tire la sonnette d’alarme et appelle les plus hautes autorités du pays à une prise de conscience collective : « Ce que Kinshasa vit n’est plus un simple désagrément quotidien, c’est un péril urbain qui impose des solutions urgentes. »
Un système routier à l’agonie
La situation est devenue insoutenable. A n’importe quelle heure de la journée, des files interminables de véhicules s’étendent sur des kilomètres, souvent à cause de nids-de-poules béants, de carrefours mal aménagés, pas d'arrêts et parkings modernes ou l’absence d’alternatives viables comme des échangeurs et voies de déviation.
Pour M. Ngoie, « la ville souffre d’un urbanisme révolu, figé dans un schéma des années 1960, alors qu’elle accueille aujourd’hui plus de 17 millions d’habitants. »
Une mobilisation nationale urgente s’impose, avec la militarisation des travaux publics nuit et jour, l'implication du génie militaire, génie de la police, les bâtisseurs du service national ainsi que la participation citoyenne à partir de nos avenues avec les comités locaux de développement.
Dans sa plaidoirie, Chardin Ngoie n’incrimine pas uniquement le passé, mais appelle résolument à l’action à travers notamment, l’établissement d’un Plan Directeur Routier ambitieux et réaliste ;
la création d’une Autorité Métropolitaine de la Circulation pour mieux coordonner les flux ; la promotion du civisme routier à travers l’éducation routière, les campagnes de sensibilisation, vulgarisation des textes et des sanctions ciblées ; l’accélération des partenariats public-privés pour le financement et la maintenance des routes.
Un appel à la gouvernance visionnaire
C’est aux décideurs que ce cri s’adresse en priorité. Le Président de la République, Madame la Première Ministre, tous les ministères clés et le Gouvernorat de Kinshasa sont appelés à rompre avec l’inertie. « Il est temps de voir Kinshasa comme une capitale continentale, qui mérite l'observance du civisme routier, des routes dignes, des viaducs, une fluidité moderne, la traçabilité des amandes transactionnelles, taxe de stationnement et une stratégie durable », insiste-t-il.
Chardin Ngoie conclut : « Il ne s’agit plus de réparer quelques artères, mais de repenser la ville. Sauver Kinshasa aujourd’hui, c’est éviter la paralysie nationale demain».
A l'occasion de 65 ans d'Indépendance de notre pays, l'Alliance des Leaders de la Société Civile de la " RDC - ALSOC- " en appelle à la conscience de tous les compatriotes congolais de toutes les tribus, de toutes les opinions politiques et religieuses, tous à leurs titres et qualités.
Le Mois de Mai, mois de Marie pour nous les catholiques. Mais pour la RDC, mois des turbulences et des renversements des systèmes politiques. Il y a 3 jours, c'était le 17 mai rappelant 1997, date de la chute et de la fuite du pays de celui qui avait pris le pouvoir par un coup d'État le 24 novembre 1965. Aujourd'hui, le 20 mai 2025, date choisie par le Sénat pour interpeller celui qui avait assuré "une passation pacifique du pouvoir", suivant "un compromis à l'africaine", comme l’a prétendu la Communauté internationale ! La " passation pacifique du pouvoir " a cédé la place à une gestion tumultueuse et conflictuelle du pouvoir. Celui qui a cru fuir l’eau de pluie est allé tomber dans un fleuve.
Aujourd'hui, 20 mai 2025, l'ALSOC convie chacun à réfléchir sur son sort de demain. La vie communautaire exige le bon vivre ensemble, le respect des bonnes manières, de l'éthique et des engagements. Abandonnons ce dangereux principe qui prête à dire qu'en politique il n'y a pas d’éthique, pas de morale, pas de bon sens. Une personne qui agit sans peur ni honte est très dangereuse pour la République (la Res publica). Lorsqu'il y a plusieurs personnes qui sont sans foi ni loi, sans honte ni peur, la République est en danger et en péril. C’est le cas pour notre pays, la RDC aujourd’hui.
Lorsque nous tenons un couteau du côté de la manche, nous nous moquons de toutes ces valeurs positives ; quand il y a retournement de la situation ou des positions, nous en appelons au Ciel : « Nzambe, talela biso likambo oyo ! ».
Saint Augustin a dit : "Dieu qui nous a créés sans nous, ne pourra pas nous sauver sans nous-mêmes". Mzee Laurent Désiré Kabila prônait l'auto-prise en charge en disant : "Prenons-nous en charge" et "ne jamais trahir le Congo".
Cela mérite une méditation pour celui qui a "cédé le pouvoir" et pour celui qui "a reçu le pouvoir". La roue tourne et continuera à tourner. Quelle sera la position de chacun au prochain tournant ? Dieu seul le sait. L’avenir n'appartient à personne. Alors, n’allons pas vite en besogne.
Bonne célébration de la date du 20 mai aux frères et sœurs du MPR ; cette date qui, aujourd'hui passe sous silence alors qu'hier Nsele était sous le rythme de Djalelo.
Ainsi va la vie politique.
Kinshasa, mardi 20 mai 2025.
Pour l'ALSOC,
Jean-Marie Ntantu-Mey
Promoteur - Coordinateur
Artiste - Écrivain
Penseur libre.
Auteur du recueil de poèmes "Pensée libérée et libératrice" (disponible au Centre Culturel Congolais Kiese - Mey de Saint Moulin).
Il y a aussi un Essai critique du Prof Kabongo Bujitu (d’heureuse mémoire) sur ce recueil.
Le Bureau du Sénat aurait dû saisir la Cour constitutionnelle pour interprétation de l'article 8 de la loi du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués. « Dura lex, sed lex » (« La loi est dure, mais c'est la loi ») ou encore « Nul n'est censé ignorer la loi ». Ces deux citations s'interprètent généralement au détriment de la personne à traduire en justice, c'est-à-dire le justiciable. Pourtant, n’en est pas moins concerné le justicier. Dans le cas présent, l'Etat congolais…
Pour la justice militaire, les infractions retenues contre l'ancien Président sont graves
Par la personne morale appelée Gouvernement, lEÉtat a intenté un procès à charge de Joseph Kabila, président de la République honoraire et sénateur à vie. Jusque-là, les infractions retenues contre lui sont officiellement au nombre de deux. Le Gouvernement les formule en ces termes :
"1. « attitude ambigüe de Monsieur Joseph Kabila, Ancien Président de la République, Sénateur à vie et Autorité Morale du Parti Politique Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), qui, face à l'occupation d'une partie du territoire national par l'Armée Rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC, n'a jamais, dans ses déclarations devant la presse, condamné cette agression» et
"2. « choix délibéré de rentrer au pays par la Ville de Goma sous contrôle de l'ennemi qui assure curieusement sa sécurité».
C'est ce qui ressort du communiqué officiel publié le 19 avril 2025 par le Vice-Premier ministre Jacquemain Shabani de l'Intérieur, Sécurité et Décentralisation.
Bien entendu, rien n'empêche des ajouts au fil d'accès à d'autres informations. Pour preuve, dans sa dépêche du 15 mai 2025, RFI rapporte ceci : « Pour la justice militaire, les infractions retenues contre l'ancien président sont graves. Il est question de participation à un mouvement insurrectionnel - le procureur soutient que Joseph Kabila est à l'origine de la création de l'AFC/M23 - de trahison - en raison de liens qu'il aurait entretenu avec le Rwanda - d'intelligence avec l'ennemi - pour avoir facilité les hostilités contre la RDC - et de participation à des crimes de guerre - massacres, viols et attaques contre des civils ».
Dans sa prise de position, l'activiste Jean-Claude Katende de l'Azadho déclare : « Nous aurions souhaité que toutes ces preuves soient mises à la disposition du public pour que l'on sache ce qu'il se passe dans ce dossier important ».
Refus de l'Etat de s'appliquer la Loi. Sa propre Loi…
Avant et pendant la plénière du Sénat le 15 mai 2025 consacrée à l'affaire Joseph Kabila, toutes les interventions se fondent sur l'article 8 de la loi du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués.
Cet article dispose que « Pour les actes posés en dehors de l’exercice de ses fonctions, les poursuites contre tout ancien président de la République élu sont soumises au vote à la majorité des deux tiers des membres des deux chambres du Parlement réunies en congrès suivant la procédure prévue par son règlement intérieur ».
Pour n'avoir pas respecté la procédure prévue à cet effet en laissant le Sénat se réunir seul, l'Etat censé savoir pour lui également que « La loi est dure, mais c'est la loi », de même que « Nul n'est censé ignorer la loi » agit comme s'il est en train de ne pas vouloir s'appliquer la loi. La sienne.
C'est un précédent dangereux.
Il est dès lors du devoir de l'Autorité ayant la charge constitutionnelle d'assurer, par son arbitrage, le bon fonctionnement des Institutions (alinéa 3 de l'article 69 de la Loi des Lois), de placer l'État devant ses responsabilités.
A ce stade, on ne peut pas parler d'ingérence dans le fonctionnement de la Justice ; le procès n'ayant pas encore commencé.
Aussi, au lieu de se fourvoyer dans des discussions sentant des manœuvres dilatoires, le Bureau du Sénat aurait dû au cours de sa plénière, toutes affaires cessantes, saisir la Cour constitutionnelle pour obtenir sa lecture de l'article 8 de la loi dont question. A moins qu'il ait été envisagé une autre plénière cette fois de l'Assemblée nationale avant de déboucher sur celle du congrès.
Ce qui est valable pour Joseph Kabila l'est pour sa formation politique, le PPRD, mis à la disposition de la Justice.
Si l’organe de la loi, saisi conformément à la procédure judiciaire, ne s'est pas prononcé dans les délais impartis de 15 jours fixés dans la loi n°04/002 du 15 mars 2004 (article 29), ce n'est pas au Gouvernement de passer à la vitesse supérieure en proposant la radiation de cette formation politique. L’instance judiciaire chargée du dossier porte seul la responsabilité de son « silence ».
Félix Tshisekedi devrait se chercher des contradicteurs privés
C'est l'occasion, ici, pour les agités de la Communication politique de réaliser qu'on n'est pas dans une petite affaire de rue où le sentiment doit absolument l'emporter sur la raison. Peu importe ce qui se dit et se fait autour du justiciable Joseph Kabila : il va falloir retenir qu'en 65 ans d'indépendance, c'est pour la première fois qu'un procès vise un Chef d'Etat, honoraire soit-il !
Aussi, ce procès doit-il être dépouillé de toute passion. Car, c'est l'avenir du pays qui se joue en national certes, mais aussi à l’international. Au pays comme à l'étranger, il en va de la crédibilité de tout un État, de tout un Peuple, de toute une Nation. En plus, c'est un procès qui peut stabiliser tout comme déstabiliser les institutions publiques pour longtemps.
La déduction pourrait choquer : c'est le procès qui détermine le sérieux de l'Udps en particulier, de l'USN en général.
C'est, du reste, pour cette raison que dans la chronique du 23 avril 2025 intitulée « Affaire 'présence de Kabila à Goma' : une réunion de haut niveau aurait été utile », nous étions d'avis que « Pour leur première entrée au Gouvernement, Jacquemain Shabani et Constant Mutamba doivent se rappeler qu'ils appartiennent à un corps de métier qui leur exige d'abord le respect du Droit : ils sont des avocats. Avec leur double qualité, ils ne devraient pas trop exposer le Chef de l'État Félix Tshisekedi... ». Et nous rappelions à l'attention du Président de la République la chronique publiée le 16 avril 2024 sous le titre « Félix Tshisekedi devrait se chercher des contradicteurs privés. De préférence ceux qui le connaissent bien et ceux qu'il connaît très bien ».
En attendant, la vérité à laquelle nous devons déjà nous résigner est qu'avec le procès Joseph Kabila, plus rien, mais alors plus rien ne sera comme avant dans ce pays champion du monde en agendas cachés.
Selon la Constitution des Etats-Unis, même de retour à la Maison Blanche en 2024 après son premier mandant en 2016, Donald Trump n'a pas droit à un second mandat qui deviendrait un troisième. Ainsi, le 20 janvier 2029, il va devoir quitter pour de bon le Bureau Ovale. Quant à Félix Tshisekedi, il ne saura plus être candidat à la présidentielle de décembre 2028. Le même 20 janvier 2029, il devra quitter le Palais de la Nation ou le Mont-Ngaliema. Moralité : le Processus de Washington, dont on ne parle qu'en termes d'exploitation minière en contrepartie de la sécurité, va impacter l'environnement politique congolais. Raison suffisante pour que les sociétaires de l'USN et les caciques de l'UDPS sachent lire les signes des temps. En s'inspirant du cas ukrainien, même si comparaison n'est pas raison…
Se montrer trop dur à l'égard du Chef de l'Etat congolais
Une fatalité ? Pas du tout. Au lendemain de son investiture, Donald Trump a décontenancé l'Ukraine en particulier, l'Union européenne en général, en posant le problème du statut du président Volodymyr Zelensky !
En effet, de Mar-a-Lago (résidence et site historique national américain situé à Palm Beach, en Floride), il a reproché à son collègue ukrainien le défaut de légitimité électorale, le scrutin prévu en mars 2024 n'ayant pas été tenu à cause de la guerre. « Nous sommes dans une situation où il n'y a pas eu d'élections en Ukraine, où il y a la loi martiale, où le dirigeant ukrainien, je déteste le dire, mais il a un taux d'approbation de 4 % », a-t-il déclaré.
Le 18 février 2025, il lui a balancé cette phrase assassine : « Il refuse d’organiser des élections, est très bas dans les sondages ukrainiens, et la seule chose pour laquelle il était doué était de manipuler habilement Biden. Un dictateur sans élections, Zelensky ferait mieux d’agir vite ou il n’aura plus de pays ».
Certes, la « crise » a été résolue rapidement, et l'intérêt pour les affaires renforcé. Mais, la leçon est à retenir. Car s'il a traité ainsi le Président de l'Ukraine - pays où les États-Unis ont déversé une centaine de milliards de dollars (lire ci-dessous), c'est qu'il n'hésiterait pas de se montrer dur à l'égard du chef de l'État congolais qu'il recevra prochainement à la Maison Blanche pour la signature de l’accord tripartite États-Unis, RDC et Rwanda en gestation.
L'administration Trump fera attention à la dynamique du terrain
C'est pour dire aux Tshisekedistes - toutes catégories confondues - que l'enjeu économique et sécuritaire fondé sur l'exploitation des minerais stratégiques aura certes plus d'importance pour l'administration Trump que l'enjeu électoral. Cependant, il serait illusoire de croire le chef d'État américain appuyant son homologue congolais dans un schéma électoral autre que celui prévu dans la Constitution. Entendez la convocation du corps électoral 90 jours avant la tenue du scrutin en décembre 2028. Évidemment, cela dans l'éventualité du maintien du second et dernier mandat en cours.
En cas d'un nouveau schéma (par exemple celui issu d'un dialogue), l'administration Trump fera attention à la dynamique du terrain. Elle en prendra acte.
Adopter le langage de la vérité
En attendant, contrairement à l'annonce faite d'investissements américains de l'ordre de USD 500 milliards - on ne sait trop qui a pondu une telle énormité - il est utile pour la communication Udps d'adopter le langage de la vérité.
Depuis par exemple le début de la deuxième guerre du M23, cette communication n'a obéi qu'à la logique de la loi du Talion, entendez envahir le Rwanda, en chasser le « dictateur Kagame » et même annexer ce pays à la RDC. Elle n'a pas pris conscience de jouer le jeu de l'ennemi. Elle n'a pas su qu'aux États-Unis, ce petit Rwanda-là a des lobbies puissants autant chez les Démocrates que chez les Républicains. Chez les Démocrates, avec un certain Peter Pham, très proche de Paul Kagame. Il est réputé pro-démembrement de la RDC. Chez les Républicains, un certain Herman Cohen. Il continue de déclarer à qui veut l'entendre que le Kivu appartient au Rwanda !
Le premier round du Processus de Doha Gouvernement-M23 le 23 avril 2025 a pris de court la Communication du régime congolais. Et le premier round du Processus de Washington le 25 avril a suffi de convaincre tout le monde de ce qui s'apparente à un maternage du Rwanda par les États-Unis.
Il s'agit d'une désillusion qui appelle maintenant à la sagesse, au pragmatisme.
Et comment !
Les USA sont une puissance économique, monétaire et financière incontestable. Ils gardent intactes leurs capacités d'imposer dans le monde leur volonté. Cela est indéniable.
Mais, ils sont tenus au devoir d'adaptation car ils ne sont plus le seul décideur de la marche du monde depuis la Perestroïka en 1989. D'autres puissances ont émergé, les unes s'alignant sur Washington, les autres s'y opposant même frontalement. La volte-face américaine après le bras de fer avec la Chine à propos des tarifs douaniers en est l’illustration.
C'est alors rêver debout que de voir ou de croire l'Amérique programmer des investissements de l'ordre de 500 milliards de dollars dans un seul pays, soit-il la RDC avec ses ressources naturelles extraordinaires.
En Ukraine, l'enveloppe globale disponibilisée jusqu'au 31 décembre 2024 était de USD 119,1 milliards dont USD 66,8 milliards pour les équipements militaires, USD 48,5 milliards au titre d'assistance financière et USD 3,5 d'assistance humanitaire, chaque enveloppe accordée à l’Ukraine ayant fait l’objet d’un vote au Congrès américain, signale TF1 Infos dans une dépêche de 20 février 2025 comportant cet ajout significatif : « l’aide américaine ne constitue pas non plus un don, contrairement à ce que dit Donald Trump. Une loi prêt-bail a été votée aux États-Unis, qui a été calquée sur ce qu’avait fait le président Roosevelt pendant la Seconde Guerre mondiale et qui doit permettre le remboursement par Kiev à la fin de la guerre ».
Ainsi, les Américains font assurer ce remboursement notamment par l'exploitation des minerais stratégiques de ce pays.
Pour la RDC, les investissements américains publics ne sont même plus à prendre en compte. La suppression de l'USAID est un signal fort, capté du reste 5/5 par le Gouvernement congolais.
Quant aux investissements privés, ils pourraient ne même pas dépasser dix milliards d'ici à l'échéance 2028, à raison de USD 3, 5 milliards l'an, Corridor de Lobito compris. D'ailleurs, la disponibilisation des financements peuvent être mise en stand bye, le temps d'observer la météo politique en RDC et dans la région. C'est important de préparer la population à ces réalités.
Compter d'abord sur des institutions fortes
Autrement, le moment venu, la Communication du régime aura du mal à trouver des mots pour convaincre l'opinion de n'avoir pas été abusée !
Dans la rue, le message véhiculé consciencieusement par cette com est celui des Américains qui viennent sauver Soldat Fatshi pour l'accompagner dans la réalisation de sa vision, respect de la Constitution ou pas, premier mandant de la IVème ou pas, 3ème mandat ou pas.
Or, pour sécuriser leurs intérêts, les Américains ont tiré de la Guerre froide cette leçon érigée en principe : ne compter d'abord que sur des institutions fortes, des institutions qui fonctionnent selon les règles établies...
L'exemple pourrait déplaire, mais il nous est familier parce que proche dans l'actualité : sans être un modèle recommandable de démocratie, le Rwanda d'un certain Paul Kagame a ce genre d'institutions, malgré son type d'élection du Président de la République au suffrage universel direct. De même que l'Angola d'un certain Lourenço, malgré son type d'élection du Président de la République au second degré, en a ! L'essentiel est le fonctionnement régulier des institutions.
On ne peut pas en dire autant de la RDC lorsque - juste un exemple - le Premier ministre, pourtant chef du Gouvernement, reçoit du Président de la République des...instructions ou voit ce dernier instruire les autres membres du Gouvernement en sa présence. Il y a là défaut de fonctionnement de l’ordre institutionnel.
Kinshasa, 03 mai 2025. L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, présenté comme un « sage » par l’Union Africaine, incarne aujourd’hui aux yeux de nombreux Congolais une figure de plus en plus décriée, voire rejetée. Son éventuelle venue en République Démocratique du Congo, dans le cadre des efforts de paix pour l’Est du pays, suscite une vive inquiétude et une ferme opposition. Pourquoi ? Parce que le peuple congolais ne veut plus de médiateurs silencieux face au crime.
Obasanjo n’est pas neutre.
Sa proximité avec l’ancien président Joseph Kabila, scellée notamment dans l’accord obscur de mars 2023, laisse planer un doute sérieux sur la sincérité de son engagement pour la paix en RDC. Pire, il n’a jamais élevé la voix contre les exactions du M23, ni contre le soutien avéré que ce mouvement rebelle reçoit du Rwanda et de l’Ouganda. Pas un mot sur les viols, les massacres, les déplacements massifs et les pillages de ressources que subissent nos populations depuis des années.
Peut-on faire confiance à un homme qui, face à tant d’atrocités, choisit le silence ? Peut-on encore croire à une médiation menée par quelqu’un qui n’a jamais condamné les bourreaux de notre peuple ?
Le peuple congolais n’est pas dupe.
Derrière le masque de la diplomatie, il voit les compromissions, les jeux d’intérêts et les réseaux opaques. La RDC a trop souffert de ces médiations biaisées qui, sous couvert de paix, ont souvent consolidé l’impunité et la prédation.
Nous appelons les autorités congolaises à rester fermes. La souveraineté de notre nation ne doit pas être bradée au nom de consultations diplomatiques douteuses. Si Obasanjo tient à fouler le sol congolais, qu’il le fasse en tant que témoin des douleurs que son silence a cautionnées, et non comme artisan d’une paix qu’il n’a jamais véritablement défendue.
Nous appelons aussi le peuple congolais à la vigilance. Si cette visite se confirme, des actions citoyennes, légales et pacifiques doivent être entreprises pour exprimer notre rejet. Car accueillir Obasanjo aujourd’hui, c’est insulter les victimes de Goma, de Bunagana, de Rutshuru, de Kishishe… C’est faire une place à la complaisance là où nous avons besoin de justice.
Le temps est venu d’exiger des médiateurs responsables, courageux et intègres. Le temps est venu de dire NON à l’hypocrisie diplomatique. Obasanjo n’est pas le bienvenu en RDC.
Le Chef de l'Etat, Son Excellence Félix TSHISEKEDI s'est totalement investi dans le financement des projets de développement pour notre pays et tient absolument à l'amélioration des conditions de vie de la population.
Cependant, on pourrait constater avec regret que les efforts du Président de la République sont souvent anéantis par une gestion tournée vers les petits intérêts égoïstes de certains de ses collaborateurs et ce, au détriment de l'intérêt général.
Nicolas KAZADI relève avec raison et avec objectivité que certains veulent d'abord s'en mettre plein les poches avant même de travailler ou avant d'obtenir des résultats ! D'autres, réfléchissent aux conséquences que lorsque celles - ci sont là et doivent les subir !
Un changement de mentalité ne se décrète pas !
Ceci dit, Nicolas KAZADI plaide pour un changement de paradigme !*
Les résultats ne viennent pas par miracle !
Le développement nécessite une rigueur et une discipline sans faille !
Pour soutenir le Président de la République à qui l'on ne peut rien reprocher à ce stade.
Et, pour aider le pays à avancer, il va falloir crever l'abcès en nous disant la vérité en face !
Des transformations et des changements s'imposent de manière indispensable si nous souhaitons réussir.
Nicolas KAZADI ancien Ministre des Finances et actuellement Député National est mieux placé pour évoquer cette remise en question pouvant permettre le recadrage de cette situation déplorable !
Un bon remaniement Ministériel et les résultats tant voulus par le Président de la République ne peuvent être possible que si les propres collaborateurs du Chef de l'Etat prennent le courage de dénoncer ce qui ne marche pas tout en restant attaché à la cohésion nationale.
L'intervention de Nicolas KAZADI tombe au bon moment pour favoriser des échanges sincères pour l'intérêt général !
Enfin, il faut retenir aussi que Nicolas KAZADI a été victime de la machine qui bloque le pays et qui empêche malheureusement au Chef de l'Etat d'accomplir ses objectifs à l'avantage du Peuple Congolais.
Dany Mukendi wa Dinanga, le citoyen qui défend la Patrie, la cohésion nationale et le vision du Chef de l'Etat
L’interview accordée par Nicolas Kazadi à Madame Paulette Kimuntu Kimpiob le week-end dernier continue de faire jaser. Largement saluée par l’opinion publique autant pour la sincérité de l’ancien ministre des Finances que pour l’exactitude des faits rapportés, elle est utilisée par certains à des fins de manipulation politicienne, en sortant les propos de leur contexte pour leur donner une connotation anti-pouvoir en place. L’objectif est de présenter Nicolas Kazadi comme un anti-régime, et de l’opposer à sa propre famille politique.
Pourtant, le Député UDPS de Miabi posait une problématique générale caractéristique des Congolais, utilisant, d’ailleurs, le ‘‘nous’’ collectif pour s’exprimer. Il ne s’agissait pas du tout de la stigmatisation d’un pouvoir auquel il appartient, du reste, lui-même. C’est ce dont témoignent les propos de l’ancien argentier national tels qu’il les a prononcés : « C’est la culture congolaise, nous aimons beaucoup la jouissance. Dès que l’argent est disponible, nous nous partageons d’abord, nous réfléchirons après. Nous nous donnons des salaires, nous nous distribuons des primes, et nous réfléchissons après ». Il faisait ici allusion aux plus de 28 millions de dollars que s’étaient arrogés les membres d’une commission de renégociation du contrat dit chinois au titre de jetons de présence sous la houlette de l’IGF chef de service Jules Alingete en toute illégalité.
A la question de savoir ce qu’il pense des accusations de Jean Marc Kabund selon lesquels les dirigeants du pays issus de l’UDPS étaient des jouisseurs, qui sortaient beaucoup d’’argent du pays pour le placer dans les paradis fiscaux, Nicolas Kazadi a défendu les siens : « Non, on lui a demandé de venir donner les preuves de ses affirmations, il n’a pas su ». Avant de poser à nouveau le problème de manière générale : « Jouisseurs, c’est le Congolais qui aime la jouissance, le congolais aime la musique, le congolais aime la fête, ça c’est la nature congolaise. Ce n’est pas mauvais, malheureusement, ça doit être accompagné par le travail ».
Et de défendre à nouveau le parti présidentiel : « C’est un problème général. L’UDPS est minoritaire au gouvernement, beaucoup de membres du gouvernement sont venus d’autres partis ».
Démystification d’un homme
Voilà les propos de Nicolas Kazadi traduits par nos soins tels qu’il les a tenus lors de son interview sur la chaîne La Lionne TV de Paulette Kimuntu Kimpiob. Il n’y a donc pas de quoi essayer de manipuler l’opinion en réinterprétant à diverses sauces ce qui est pourtant clair.
Ces interprétations diverses visent à occulter un autre objectif important de cette sortie médiatique : la démystification d’un homme qui par monts et valons, n’a eu de cesse de s’acharner à éliminer les pions majeurs de l’UDPS et de saborder la mise en œuvre du programme du chef de l’Etat : Jules Alingete Key. Beaucoup l’ignorent car l’affaire n’a pas été rendue publique : à peine nommé à la tête de l’Inspection générale des finances, l’homme avait porté de graves accusations contre Augustin Kabuya, l’accusant d’un enrichissement illicite de 16 millions de dollars américains qu’il détiendrait dans ses comptes. Pour y voir clair, le chef de l’Etat avait dû charger la Cellule nationale de renseignements financiers, CENAREF, de mener l’enquête. A l’issue de cette dernière, il fut établi qu’il n’en était rien, et que les accusations contre Augustin Kabuya étaient fausses. Jules Alingete n’a jamais présenté ses excuses au secrétaire général de l’UDPS.
Par la suite, il va s’attaquer lourdement à d’autres ministres issus du parti du chef de l’Etat, dont les résultats plaidaient en leur faveur : Tony Mwaba de l’ESPT, qui a héroïquement porté la politique de gratuité de l’enseignement de base à bon port, et Nicolas Kazadi des Finances, qui a réussi à quadrupler le budget de l’Etat en à peine 4 ans. Le tout par des lynchages médiatiques monstrueux afin de saper leur image dans l’opinion en dehors de tout processus judiciaire.
Je souhaite apporter un commentaire citoyen à votre article publié ce matin, intitulé « RDC : La Cour Constitutionnelle s’en va-t’en guerre contre 500 Députés Nationaux ? ». Je tiens à rappeler que la Cour Constitutionnelle a pour rôle de veiller à la conformité des lois avec la Constitution. Elle ne traite pas directement des affaires pénales ou des détournements de biens publics, qui relèvent plutôt du pouvoir judiciaire, comme les tribunaux et les cours d’assises.
Je ne sais pas comment l’affaire Matata a été portée devant cette institution sans qu’une condamnation ait été prononcée par une juridiction compétente. Cependant, même si la Cour constitutionnelle ne peut pas directement poursuivre un député pour un détournement, elle peut jouer un rôle dans la validation ou la contestation des lois ou des procédures concernant la responsabilité des députés.
Par ailleurs, de nombreux responsables politiques, aujourd’hui en RDC ou ailleurs, se réfugient derrière leur immunité ou leur popularité pour éviter de répondre à la justice lorsqu’ils sont mis en cause dans des affaires de gestion des biens publics. Quand l’on n’a rien à se reprocher et que l’on n’a rien à cacher, il n’y a pas de raison de se dérober ou de chercher à opposer les institutions, ce qui crée un climat délétère dans un pays qui en a déjà bien assez besoin. Un homme politique doit être exemplaire et agir avec intégrité.
Si un élu refuse de répondre devant la justice, qui, alors, jugera les députés, sénateurs et autres représentants élus par le peuple ? L’impunité a causé beaucoup de tort à notre pays. Les hommes politiques détournent des millions, au détriment du développement. Nous voyons tous l’état de notre pays, pourtant immensément riche ! Même si certains ont été poursuivis pour détournement de biens publics, cela a-t-il toujours abouti à leur relaxe par les électeurs ? Rien n’est moins sûr.
Je suis préoccupé par la tournure que prend cette affaire. En cette période de crise militaire profonde, nous avons besoin, comme le disait Aristote, d’un sage capable de rétablir l’ordre dans notre pays et de moraliser ceux qui en ont la responsabilité. Il est essentiel d’observer ce qui se passe ailleurs pour construire un Congo juste, où tout le monde pourra profiter, et pas seulement une élite.