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Les chantiers de construction, grands oubliés du débat sur les accidents à Kinshasa

(Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé, Activiste, Penseur et Notable de Madimba)

Alors que l’opinion publique et les médias évoquent régulièrement les accidents de circulation dans la capitale, un danger silencieux mais tout aussi meurtrier reste largement ignoré : les accidents sur les chantiers de construction, causés par l’absence de panneaux de signalisation et de dispositifs de sécurité.

Chaque jour, des ouvriers, des piétons et des automobilistes sont exposés à des zones de travaux mal balisées, sans balises ni repères visuels. Faute de signalisation adéquate, ces chantiers deviennent des pièges à ciel ouvert. Les conséquences sont dramatiques : blessures, décès, embouteillages et chaos urbain.

Des drames évitables

Ces accidents ne sont pas une fatalité. Ils résultent de la négligence des entreprises de construction qui, malgré leurs obligations contractuelles et légales, omettent d’installer la signalisation nécessaire.

  • Des ouvriers perdent la vie sur leur lieu de travail, faute de délimitation claire.
  • Des piétons chutent ou se blessent en traversant des zones de travaux non sécurisées.
  • Des automobilistes se retrouvent impliqués dans des collisions faute de panneaux d’avertissement.

En plus des pertes humaines, ces manquements aggravent les embouteillages, freinent l’activité économique et renforcent le sentiment d’insécurité urbaine.

Des responsabilités claires

Il est temps de lever toute équivoque : les sociétés de construction sont seules responsables de la sécurité sur leurs chantiers.

  • L’État congolais attribue les marchés et doit en contrôler l’exécution.
  • Mais c’est à l’entreprise, maître d’ouvrage ou sous-traitant, d’assurer la signalisation et la sécurisation des zones à risque.

Chercher à rejeter la faute sur l’État est une stratégie inacceptable : cela revient à masquer une négligence coupable derrière les faiblesses institutionnelles.

Des sanctions nécessaires

Les textes de loi prévoient des sanctions sévères en cas de manquement :

  • administratives et pénales, pour les maîtres d’ouvrage et responsables des chantiers ;
  • civiles, avec la possibilité pour les victimes ou leurs familles d’obtenir des dommages-intérêts.

Il est impératif que ces sanctions soient appliquées avec rigueur pour mettre fin à l’impunité.

Recommandations urgentes

Face à cette situation, plusieurs mesures doivent être adoptées sans délai :

1. Imposer un cahier des charges strict incluant l’installation obligatoire de panneaux de signalisation visibles sur tout chantier.

2. Renforcer les contrôles de terrain par la CNPR et les inspecteurs du travail.

3. Engager la responsabilité pénale et civile des entreprises fautives en cas d’accident.

4. Sensibiliser les riverains et usagers à la vigilance autour des chantiers.

Conclusion

La sécurité sur les chantiers n’est pas une faveur, mais un droit fondamental pour les travailleurs et les citoyens.

Les sociétés de construction doivent cesser de fuir leurs responsabilités et respecter scrupuleusement les normes de signalisation. La vie des Congolais n’a pas de prix.

Il est temps que les autorités compétentes se saisissent de ce dossier et que les entreprises coupables répondent de leurs actes. Car à Kinshasa, il ne faut plus seulement parler des accidents routiers : il faut aussi dénoncer les accidents de chantiers, ces drames silencieux mais évitables.

Les chantiers de construction, grands oubliés du débat sur les accidents à Kinshasa
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La lutte sociale a triomphé par le passé : elle pourrait également connaître le succès aujourd'hui

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

‘’La lutte individuelle mène au suicide, tandis que la bataille en groupe est salvatrice !’’. De nos jours, nous considérons comme acquis que chaque mois, un grand nombre de travailleurs perçoivent leur rémunération. Il existe même des individus qui ne se rendent pas au travail tous les jours, mais qui reçoivent une rémunération mensuelle. Ces habitudes nous paraissent évidentes ; l'idée que les employés sont rémunérés chaque mois va de soi. Avant l'introduction du salaire au début du XIXe siècle, ce n'était pas le cas.

Dans l'histoire humaine, la seule révolution sociale qui a été couronnée de succès est celle du capitalisme bourgeois contre la noblesse. Il a fallu 13 siècles pour que cette révolution se concrétise. La bourgeoisie n'a pas accédé au pouvoir étatique. On n'a pas nécessairement besoin de se saisir du pouvoir politique pour réaliser une révolution.

La bourgeoisie a accompli deux actions majeures : elle a émancipé l'individu de ses attaches avec les propriétaires terriens pour lesquels il œuvrait. Le capitalisme a démantelé les chaînes de la servitude, permettant à l'individu de vendre sa force de travail à quiconque il le souhaite. Le travailleur indépendant, qui peut se faire embaucher où il le souhaite, représente le modèle idéal d'un travailleur dans le contexte capitaliste.

Le syndicalisme et les revendications collectives sont considérés comme une déviation du capitalisme, car le modèle idéal du travailleur dans un contexte capitaliste est celui du travailleur autonome. Le second avantage que la bourgeoisie a décroché dans sa révolte contre la noblesse, c’est le droit à la propriété privée lucrative.

Je possède une école qui constitue un patrimoine social et me génère des bénéfices grâce aux frais payés par les élèves, ce qui m'assure des revenus. C'est comme si je recevais en héritage une maison de mes parents et que je décidais de la louer. Elle me génère un revenu chaque mois. Ce patrimoine est profitable.

Ainsi, le détenteur des outils de production s'approprie une grande portion du rendement du travailleur, tout comme le propriétaire se réserve une part significative de l'argent généré par le locataire. Voici les deux principales réalisations de la révolution bourgeoise : Le capitaliste détient les ressources de production et privilégie la présence d'un travailleur autonome.

Initialement, le travailleur indépendant était rémunéré en fonction de la tâche accomplie. Je vous propose de découper ma vache ou de cirer mes chaussures, et je vous rémunérerai sans délai après. Voilà ce qu'est le paiement à la tâche. Les personnes ont lutté, se sont syndiquées et ont adopté une approche collective pour rejeter le système de rémunération à la tâche.

Les employeurs ont capitulé et la rémunération est désormais attachée à la fonction occupée et versée sur une base horaire. Le salarié est rémunéré à l'heure et sa paye dépend de la qualification du poste occupé. Si vous êtes recruté par une société, vous devez signer un contrat qui détaille les obligations associées à votre position.

La rémunération que vous percevrez dépend de la qualification du poste. Il ne s'agit plus d'un paiement par acte, mais plutôt d'un paiement basé sur la qualification du poste. C'est un progrès significatif par rapport à la facturation à l'acte. Et cette avancée a été acquis de manière collective.

Les affrontements individuels mènent au suicide, tandis que les combats collectifs apportent le salut. Les groupes ont lutté pour obtenir une rémunération basée non sur le travail effectué, mais sur la qualification requise pour le poste. Toutefois, il ne faut pas s'arrêter à cela.

Aux Etats-Unis, la garantie de l'emploi à vie pour les enseignants a également été acquise grâce à une mobilisation collective. Le principe de la titularisation universitaire (tenure) aux États-Unis est né au début du 20e siècle, dans le but de garantir aux enseignants une protection contre les renvois en raison d'expressions d'opinions peu populaires. Il se basait sur les traditions européennes de liberté universitaire et de protection de l'emploi, remontant jusqu'au Moyen Âge.

L'Association américaine des professeurs d'université a été fondée en 1915 et a établi sa Déclaration de principes sur la liberté académique et la titularisation en 1940. Cette dernière a renforcé les standards de l'emploi à vie pour les chercheurs, leur accordant le droit de mener des études et d'enseigner sans crainte de représailles.

L'idée de la titularisation étant liée non pas au poste occupé, mais à la personne elle-même est apparue aux alentours du début du XIXe siècle (1835). Les employés qui fournissent les services de l'État, tels que l'éducation, la santé et la défense nationale, effectuent un travail social qui ne génère pas de profits économiques commerciaux, malgré le fait que sans eux, même le secteur marchand ne serait pas aussi performant.

Tous les fonctionnaires sont hors du système de rémunération capitaliste, que ce soit en relation avec l'acte ou le poste occupé. Toutefois, la rémunération des fonctionnaires est associée aux individus. Son salaire est associé à son rang, qui constitue une qualification individuelle. Le fonctionnaire conserve son rang et sa rémunération jusqu'à son décès ; qu'il soit en activité ou non, il maintient son emploi.

Contrairement à ce que fait Donald Trump, un fonctionnaire ne peut pas être renvoyé. Un fonctionnaire possède son salaire qui est associé à sa personne et à son rang, de manière similaire à l'armée. Peu importe s'il occupe un poste ou non, le capitaine conserve sa position et son salaire. Les employés ont un droit au salaire qui leur est personnel.

On constate actuellement, notamment chez les professeurs universitaires et plus particulièrement les professeurs émérites, que peu importe s'ils travaillent ou pas, ils continuent à être rémunérés jusqu'à leur décès. Ils ne reçoivent pas une rémunération basée sur l'acte accompli, ni sur la qualification relative à leur fonction, mais ils sont rémunérés en fonction de la qualification propre à leur personne et de leur rang. Il ne peut pas être congédié, et même si cela se produisait, il conserverait sa rémunération.

L'idée communiste est de généraliser ce concept de rémunération à l'ensemble de la société. La rémunération ne devrait plus être la compensation pour le travail qui valorise le capital (générateur de profit). Le salaire ne découle pas d'un travail, mais représente le droit qui vous attribue la qualité de créateur des valeurs anthropologiques.

Ce salaire communiste est versé avant toute prestation de travail. Pour mettre cela en pratique à grande échelle, une autre forme d'éducation que celle que nous possédons actuellement est nécessaire. Il est nécessaire d'enseigner aux étudiants une plus grande responsabilité économique. Si l'on verse un salaire à chaque jeune dès l'âge de 18 ans, aujourd’hui, il y a un risque qu'ils gaspillent cet argent faute d'une éducation en matière de responsabilité économique.

La rémunération ne découle pas d'une dépendance vis-à-vis d'un employeur. Nous détenons un salaire qui ne peut être supprimé.

Cela nous donnera la possibilité d'effectuer un travail indépendant. Je crois que si le salaire était assuré chaque mois indépendamment du travail effectué, les personnes compétentes se consacreraient avec passion à l'activité qu'elles ont choisie. Les jeunes et les moins jeunes libérés des tracas financiers travailleront avec ardeur, propulsant ainsi la société vers l'avant, tandis que moins de personnes traîneront au travail ou à l'école.

Ce MDW annonce une bataille commune en vue !

La lutte sociale a triomphé par le passé : elle pourrait également connaître le succès aujourd'hui
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Le développement sanitaire à Kisaala sous les traces du bâtisseur Joseph Mukungubila Mutombo

 

Dans le cadre de sa vision humanitaire et patriotique, Sa Majesté Joseph Mukungubila Mutombo a procédé à l’inauguration officielle d’un Centre de Santé Intégré au bénéfice des populations de Kisaala et des localités environnantes, dans le territoire de Kabalo, province du Tanganyika.

Une infrastructure moderne au service de la communauté

Ce centre, véritable pilier sanitaire pour la région, est doté de plusieurs services médicaux essentiels :

  • Médecine interne et générale
  • Service de réflexologie thérapeutique
  • Unité de soins de réhabilitation et de récupération des signes vitaux
  • Salle de massage thérapeutique, équipée de dispositifs spécialisés de haute technologie pour le massage plantaire, favorisant la détente neuromusculaire et la stimulation circulatoire.

L’ouverture de cette structure incarne l’amour profond de Sa Majesté pour la République Démocratique du Congo et pour son terroir natal, Kabalo. Elle s’inscrit dans une dynamique de développement communautaire durable, visant à renforcer l’accès à des soins de santé de qualité dans les zones rurales.

Une inauguration marquée par des actes concrets

La cérémonie a connu la présence du Directeur de la Fondation MUK, le Prince Nathanaëlle Mukungubila, qui a lui-même expérimenté une séance de réflexologie plantaire, illustrant l’efficacité des soins proposés.

Le centre est approvisionné en médicaments essentiels, équipements biomédicaux et consommables, garantissant un démarrage opérationnel immédiat.

Il est, par ailleurs, souhaitable que le médecin-chef de zone de Kabalo accompagne cette œuvre en apportant un soutien technique et administratif, afin de moderniser et d’élever ce centre au rang d’établissement de santé de première ligne.

Un accueil enthousiaste des populations

Les responsables du centre ont exprimé leur gratitude et leur engagement à servir les populations locales notamment, celles de Kikunu, Kabujilwa, Luala, Kaindji, Kala, Mukomwenze et Kisaala centre. A peine inauguré, le centre a déjà accueilli ses premiers patients, venus en consultation.

Le bâtisseur proche de son peuple

Après la cérémonie, le bâtisseur de Kisaala s’est rendu à l’atelier de soudure local pour encourager un jeune artisan impliqué dans les travaux d’aménagement de la cité. Ce geste symbolise son attachement au développement participatif et à la valorisation des initiatives locales.

« Construire Kisaala n’est pas un hasard, mais une mission, une vision… une recommandation venue du ciel, mon père. »

— Sa Majesté Joseph Mukungubila Mutombo

Théo Mukonki

Global Média, depuis Kabalo-Kisaala

 

Le développement sanitaire à Kisaala sous les traces du bâtisseur Joseph Mukungubila Mutombo
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RDC : Doubler le budget ou doubler les problèmes ?

(Par Amédée Mwarabu)

 

Dès sa prise de fonction à la tête de la politique budgétaire de la République Démocratique du Congo, Adolphe Muzito, le nouveau VPM en charge du Budget, a frappé fort en affichant son ambition de « doubler » le budget national. Certains y voient une provocation, d’autres un coup de bluff, mais le véritable mérite de cette annonce est ailleurs. Au-delà de l’effet d’annonce, le mérite de cette déclaration est d’avoir replacé au centre du débat public la nécessité de repenser en profondeur le modèle économique congolais. Car les années passent, les promesses se succèdent, malgré des ressources minières colossales, des forêts inestimables et un potentiel agricole gigantesque, la RDC reste enfermée dans le paradoxe du pays riche en promesses mais pauvre en résultats.

Rappelons que le Programme quinquennal présenté par le gouvernement Suminwa devant l’Assemblée nationale pour obtenir son investiture tablait sur un budget total de 92 milliards USD, soit environ 18 milliards USD par an. En d’autres termes, le plan initial ne prévoyait aucun saut budgétaire majeur durant ce second quinquennat de Félix Tshisekedi. L’ambition de Muzito de faire passer le budget de 17 à près de 34 milliards USD tranche donc radicalement avec la prudence de la Cheffe du Gouvernement et projette une vision beaucoup plus offensive.

Mais pour atteindre cet objectif colossal, il ne suffit pas de gonfler les chiffres sur le papier. Il faudra accroître significativement les recettes publiques, optimiser les dépenses et, surtout, s’attaquer aux failles structurelles qui grèvent les finances de l’État congolais.

L’hémorragie fiscale qui vide l’Etat

D’une part, l’administration fiscale en RDC fonctionne comme une passoire. Dans un pays de plus de 100 millions d’habitants, à peine 200.000 assujettis sont identifiés, laissant l’essentiel de l’activité économique hors du champ de l’État. Le commerce extérieur accentue cette hémorragie. Près de 5 milliards USD disparaissent chaque année à cause de la fraude douanière, alimentée par le transbordement qui prospère comme une économie parallèle autour de chaque poste frontalier. Dans le secteur minier, pourtant poumon économique du pays, les contrats léonins étranglent les finances publiques.

De l’autre, la Banque mondiale, dans son rapport du 29 juillet 2025, alerte sur le poids écrasant des incitations fiscales actuelles. Ces avantages et exonérations, censés stimuler l’investissement, engloutissent une part considérable des recettes nationales sans pour autant générer un réel impact sur l’économie. L’institution de Bretton Woods souligne que ces mesures profitent souvent à une minorité d’acteurs privilégiés, tout en privant l’État des ressources nécessaires pour financer les infrastructures, les services publics et la stabilité macroéconomique.

Il faut également rappeler que la RDC ne connaît toujours pas, à ce jour, avec exactitude le nombre réel d’agents et de fonctionnaires dans l’administration publique, l’armée et la police. Cette opacité sur les effectifs alimente un problème chronique de "salaires fictifs", où des milliers de personnes fantômes perçoivent des rémunérations qu’elles ne devraient pas toucher. Chaque mois, ce système grignote des millions de dollars au Trésor public, asséchant des ressources déjà fragiles.

La révision des accords chinois en 2024 a permis à l’État de récupérer 7 milliards USD supplémentaires, démontrant qu’une négociation ferme et stratégique peut rétablir l’équilibre et soulignant l’ampleur des ressources colossales que l’État laisse encore échapper, alors qu’elles sont cruciales pour le pays. Dans le même esprit, la rationalisation des incitations fiscales, tout comme la mise en place d’un recensement exhaustif et d’un système de gestion transparent des agents publics et de leurs rémunérations, n’est plus une option mais une urgence absolue.

Le mode d'emploi est connu

Repenser la politique fiscale devient indispensable pour servir l’intérêt général et soutenir un développement économique durable.

Dans son ouvrage « Congo Kinshasa. Quand la corruption dirige la République », le Professeur Venant Ambroise Bukassa estime à près de 12 milliards USD par an le manque à gagner du Trésor public à cause de la corruption, une somme vertigineuse qui s’évapore dans les pots-de-vin, les contrats opaques et les réseaux parallèles enracinés au cœur de l’Etat.

Pour freiner cette hémorragie, il ne suffit plus de discours, il faut renforcer drastiquement les instances de contrôle comme l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et l’ensemble des services d’audit fiscal, en leur donnant des moyens réels, une autonomie totale et des protections contre les pressions politiques. Sans un tel arsenal, chaque dollar collecté continuera de se volatiliser dans ce puits sans fond où prospère la corruption.

Pour maximiser ses recettes et restaurer la maîtrise de ses ressources, la RDC doit engager une transformation structurelle profonde. Il faudra automatiser les paiements et numériser l’ensemble des procédures dans les ports, les postes douaniers et les guichets publics, afin de réduire drastiquement les fuites de recettes et fermer les brèches où disparaissent des milliards.

Cette numérisation doit s’accompagner d’un renforcement des postes frontaliers pour mettre un terme à l’entrée massive de produits déchargés dans des dépôts clandestins situés dans les pays voisins, puis fragmentés pour franchir la frontière illégalement. Le pays doit également créer des mécanismes de contrôle sur toute la chaîne de valeur, depuis la production jusqu’à l’exportation, en passant par le traitement des ressources.

Dans ce cadre, la mise en place d’une bourse minière nationale devient stratégique, car elle permettrait non seulement de centraliser les ventes, mais aussi d’influencer les prix afin d’assurer des transactions équitables.

Parallèlement, des niches fiscales inexploitées doivent être mises à contribution, notamment dans le secteur foncier, grâce à une réforme foncière et cadastrale ambitieuse. A cela s’ajoute la nécessité d’une réforme du climat des affaires pour simplifier la fiscalité des PME, attirer les investisseurs et créer des zones économiques spéciales performantes.

Enfin, l’opérationnalisation effective de la Direction générale du Compte unique du Trésor est cruciale pour centraliser les recettes de l’État, accroître la transparence et rationaliser les dépenses publiques.

La RDC demeure un géant fiscalement sous-exploité, assise sur des richesses immenses mais incapable d’en tirer tout le potentiel pour alimenter son budget national. Entre des recettes minières mal captées, une assiette fiscale dérisoire et des fuites colossales aux frontières, le pays se prive de milliards de dollars chaque année.

La liste des réformes, combinées, représenterait à lui seul une véritable offensive structurelle capable de transformer le système fiscal congolais, de stopper les fuites de capitaux et de redonner à l’État les moyens de financer son propre développement, est longue, exhaustive et pleinement disponible. Cela vaut de même pour les experts capables de mettre en œuvre une feuille de route qui va précisément dans le sens de doubler le budget national.

Le fait d’en détailler certaines réformes ne vise pas à noyer le lecteur sous des propositions techniques, mais à démontrer que les leviers sont là, les compétences et expertises congolaises aussi. Pourtant, le vrai défi pour Muzito pourrait bien se trouver ailleurs.

Volonté politique ?

Le dessin affiché par Adolphe Muzito de doubler le budget national ressemble autant à un acte d’audace qu’à une gifle politique adressée à la gouvernance Suminwa, essoufflée, incapable de définir une trajectoire claire pour remettre la RDC sur les rails de l’émergence économique. Ce contraste devient d’autant plus frappant que, dans un moment de crise nationale, après l’occupation de Goma et de Bukavu, le président de la République avait tendu à Judith Suminwa une passe en or.

Il lui confiait la mission historique d’ouvrir une « ère de paix et de prospérité ». Pour la première fois dans l’histoire du pays, une femme accédait à la Primature, investie d’un mandat historique : restaurer la dignité nationale, bâtir une armée moderne, puissante et dissuasive, et poser les bases d’une économie de guerre capable de soutenir l’effort de souveraineté.

Au lieu d’une vision structurée, la gouvernance Suminwa s’est arrêtée à une mesure symbolique consistant à doubler le salaire des militaires et policiers. Une décision certes populaire, mais insuffisante et déconnectée d’une stratégie globale. Pire encore, le train de vie des institutions est resté intact. La preuve saute aux yeux : un énième gouvernement pléthorique de 53 membres, absorbant des ressources colossales.

Pire encore, malgré un budget rectificatif 2025, l’équipe Suminwa a engagé des dépenses de fonctionnement bien supérieures aux prévisions initiales, favorisant les institutions politiques au détriment des investissements stratégiques dont la RDC a tant besoin.

Dans ce contexte, la posture de Muzito prend des allures de rupture. En affichant son ambition de doubler le budget, il s’impose comme le seul au sein du gouvernement à proposer un cap audacieux. Mais un budget national ne se double pas à coups de slogans : cela nécessite la mobilisation de tous les ministères, des réformes profondes et une discipline budgétaire sans faille.

La question qui se pose désormais est simple : Judith Suminwa soutiendra-t-elle ce projet ambitieux pour redonner un souffle au Gouvernement ou le combattra-t-elle pour préserver une ligne de gestion qui semble déjà à bout de souffle ?

RDC : Doubler le budget ou doubler les problèmes ?
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L’imposture des faux protecteurs : Nangaa, Bisimwa, Makenga et le masque sanglant du M23/AFC

(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Analyste Socio-Politique, Expert en Administration Publique, Vice-président Fédéral et Représentant Adjoint de l’UDPS/Tshisekedi-USA)

 

Introduction
Il y a des mensonges qui blessent et des impostures qui tuent. La République Démocratique du Congo en est la preuve vivante : un pays riche, mais meurtri, qui n’a cessé de saigner depuis plusieurs décennies sous les coups de rébellions meurtrières. Toutes naissent et prospèrent sous le même prétexte fallacieux : celui de « protéger les populations » et de « libérer le peuple ». Mais derrière ces slogans séduisants, se cache une mécanique macabre : celle de l’occupation, du pillage et du massacre. Car la vérité, implacable, est que jamais un peuple n’a été sauvé par ceux qui l’égorgent.

Depuis les collines du Kivu jusqu’aux forêts de l’Ituri, les Congolais connaissent trop bien cette farce tragique. Les prétendus libérateurs arrivent toujours armés jusqu’aux dents, jurant fidélité à la justice et au peuple, mais ne laissent derrière eux que des villages incendiés, des charniers anonymes et des millions de déplacés. Comment croire à la sincérité de ces criminels quand ce sont les femmes congolaises qui portent le fardeau de leurs viols, les enfants congolais qui deviennent les orphelins de leurs guerres, et les hommes congolais qui meurent dans l’anonymat des fosses communes ?

Aujourd’hui, l’histoire se répète, plus cynique que jamais. Sous le label M23/AFC, le Congo voit ressurgir un hydre déjà bien connu, financé, armé et dirigé par le régime expansionniste du Rwanda. Derrière cette nouvelle bannière se cache une alliance contre-nature, un attelage hétéroclite composé de criminels de guerre récidivistes et de traîtres à la patrie : Corneille Nangaa, l’ancien président de la CENI devenu rebelle ; Bertin Bisimwa, l’idéologue au service des intérêts étrangers ; Sultani Makenga, bourreau multirécidiviste de l’Est congolais ; et toute une cohorte de mercenaires sans foi ni loi.

Ce qui rend cette imposture encore plus insupportable, c’est l’arrogance avec laquelle ces seigneurs de guerre prétendent parler au nom du peuple congolais, alors même que leurs mains dégoulinent du sang des innocents. Pire encore, ils osent accuser le régime du Président Félix Tshisekedi, élu dans un processus démocratique, tout en servant ouvertement de sous-traitants à Kigali. Le mensonge atteint ici son paroxysme : les bourreaux se présentent comme des sauveurs, les pyromanes se déguisent en pompiers, et les traîtres réclament l’étiquette de patriotes. Une injure à la mémoire des victimes et un affront à la conscience nationale.

Le mensonge de la protection : un discours creux
Ils disent protéger le peuple. Mais de quel peuple parlent-ils ? Les chiffres sont implacables : plus de 6 millions de déplacés internes dans l’Est de la RDC selon le HCR, des milliers de morts recensés par la société civile, des villages entiers rayés de la carte dans le Nord-Kivu et l’Ituri. Derrière leurs armes, Nangaa, Bisimwa, Makenga et leurs complices ne laissent derrière eux que des fosses communes et des camps de déplacés.

Comment oser parler de protection quand les enfants sont arrachés à leurs écoles pour devenir chair à canon, quand les femmes sont réduites au viol comme arme de guerre, quand les terres agricoles sont transformées en bases militaires pour servir un agenda étranger ? Le peuple congolais n’a pas besoin de ce genre de « protecteurs ». Il a besoin de paix, de justice et d’un État qui défend réellement ses citoyens.

La trahison de Corneille Nangaa : du juge électoral au criminel en treillis
Le cas de Corneille Nangaa est une trahison nationale. Ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), il avait entre ses mains la mission sacrée d’organiser des élections, de protéger la démocratie et de proclamer les résultats. C’est lui qui, en 2018, a déclaré Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle. Comment expliquer que, quelques années plus tard, cet homme troque son costume d’arbitre pour revêtir celui d’un rebelle armé, appelant à renverser le même président qu’il avait validé ?

Cette métamorphose n’est pas une reconversion politique : c’est une chute morale abyssale. Nangaa incarne la faillite des élites qui, au lieu de servir la République, se mettent au service d’agendas étrangers. En rejoignant un mouvement criminel, il signe son acte de trahison et devient un fossoyeur de l’État de droit.

Bertin Bisimwa : le faux idéologue d’une guerre sale
À côté de Nangaa, se dresse Bertin Bisimwa, présenté comme le « cerveau politique » de l’AFC. Mais quel projet politique peut naître des larmes et du sang ? Bisimwa n’est qu’un autre visage de la duplicité : un Congolais de façade, mais un exécuteur zélé de la stratégie rwandaise d’occupation et de balkanisation de l’Est congolais.

Ses discours accusateurs contre le régime Tshisekedi ne sont qu’un écran de fumée. Car pendant qu’il dénonce Kinshasa, il ferme les yeux sur les convois militaires venus de Kigali, sur les livraisons d’armes et sur l’exploitation illégale des minerais congolais qui alimentent cette machine de guerre.

Le rôle du Rwanda : un secret de Polichinelle
Il serait naïf de croire que ces criminels agissent seuls. Le Rwanda, par son régime expansionniste, est le véritable donneur d’ordre. Les rapports successifs de l’ONU l’ont démontré : Kigali arme, finance, entraîne et dirige ces rebelles sous-traitants. Leur mission est claire : affaiblir la RDC, contrôler les richesses minières du Kivu et imposer une tutelle de fait sur des provinces congolaises.

Et pourtant, avec un cynisme sans bornes, ces marionnettes accusent Félix Tshisekedi de tous les maux. Ils osent se présenter comme les alternatives, alors qu’ils ne sont que des pions d’une stratégie étrangère. Accuser Kinshasa, c’est détourner l’attention de leur propre barbarie.

Conclusion : nommer les bourreaux, refuser l’imposture
Il est temps d’appeler les choses par leur nom. Corneille Nangaa n’est pas un opposant : c’est un traître à la Nation, un homme qui a foulé aux pieds le serment républicain pour se livrer aux ambitions étrangères. Bertin Bisimwa n’est pas un idéologue : c’est un complice servile, un agent zélé d’un agenda de balkanisation. Quant à Sultani Makenga, il n’est pas un chef militaire, mais un criminel de guerre récidiviste, un bourreau de son propre peuple. Et le M23/AFC n’est pas un mouvement protecteur : c’est une milice terroriste, sous-traitante du Rwanda, instrument de destruction et de honte.

Le Congo ne peut pas se laisser berner par des imposteurs qui se déguisent en sauveurs. Notre peuple mérite mieux que des slogans hypocrites qui masquent la barbarie. La vraie protection ne viendra jamais de ceux qui tiennent des fusils contre les civils, mais d’un État fort, souverain, réformé et capable de défendre son intégrité. C’est dans les institutions républicaines, et non dans les baïonnettes des mercenaires, que réside l’avenir de notre Nation.

Ceux qui, sans honte, osent accuser Félix Tshisekedi pendant qu’ils massacrent des Congolais, doivent être démasqués et traités pour ce qu’ils sont : des criminels. L’Histoire les jugera comme tels, mais avant cela, le peuple et la justice internationale doivent les dénoncer, les isoler et les condamner. Car laisser prospérer leur imposture reviendrait à normaliser le crime, à banaliser la trahison et à mépriser la mémoire des victimes.

Le sang des innocents crie plus fort que leurs mensonges. Aucune propagande ne peut effacer les larmes des mères, le silence des villages vidés de leurs habitants, ou les tombes anonymes qui parsèment l’Est du pays. Ce cri traverse les frontières et appelle à la responsabilité de tous : autorités congolaises, partenaires internationaux, société civile et diaspora. Car il ne s’agit pas seulement d’un combat militaire, mais d’un combat pour la dignité, la justice et la vérité.

Tôt ou tard, la vérité les rattrapera. Les criminels tomberont sous le poids de leurs crimes. Les traîtres seront emportés par la honte de leur trahison. Mais le Congo, lui, se relèvera. Plus fort, plus uni, et déterminé à ne plus jamais laisser ses bourreaux se déguiser en protecteurs.

« Congolais, debout ! Ne laissez plus les imposteurs masquer la mort et la destruction sous le voile mensonger de la protection. Dénoncez-les, refusez-les, résistez à leurs manipulations. Chaque voix, chaque action pour la vérité et la justice est un pas vers la paix et la dignité retrouvées. Le Congo appartient à son peuple, pas à ses bourreaux. Aujourd’hui, plus que jamais, unissons-nous pour défendre notre Nation, protéger nos frères et nos sœurs, et écrire ensemble l’histoire d’un pays libre, souverain et respecté. »

L’imposture des faux protecteurs : Nangaa, Bisimwa, Makenga et le masque sanglant du M23/AFC
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Est-ce que les professeurs d’université travaillent ? Non, répond le FMI, ils dépensent de l’argent public

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Le travail représente une composante de l'activité humaine impliquant la mobilisation des connaissances scientifiques, des technologies et des structures organisationnelles. Compte tenu de cette réponse, il serait surprenant que le Fonds Monétaire International (FMI) considère que les enseignants n'exercent aucune activité professionnelle. Cependant, il convient de noter que, selon la perspective du Fonds Monétaire International (FMI), le travail doit générer de la valeur économique.

Le travail capitaliste se caractérise par deux dimensions essentielles, dont l'une est l'exploitation du travailleur. Il est constaté une production de valeur par l'individu, dont une fraction substantielle est appropriée par le détenteur des moyens de production. Telle est l’origine de la profitabilité. La collaboration s'avère nécessaire à la création du profit. À titre d'illustration, on peut mentionner le propriétaire du véhicule et le chauffeur de taxi. Le premier individu tire un avantage économique du travail effectué par le second. Il convient de noter que le profit diffère du bénéfice. Le cultivateur ou l’artisan qui commercialisent respectivement leurs légumes ou leurs masques réalisent des bénéfices, et non un profit.

La seconde dimension du travail se caractérise par l'aliénation. Le contenu du travail n'est pas déterminé par le travailleur. Il en résulte une aliénation. Le travailleur ne détermine ni la nature de sa production, ni sa pertinence sociale. L'implantation verticale du système Licence-Master-Doctorat (LMD) engendre une certaine aliénation chez les professeurs.

Il est communément admis que la société contemporaine adhère aux principes fondamentaux du capitalisme avec une ferveur comparable à une adhésion religieuse. Il existe une certaine acceptation des idées véhiculées par le capitalisme. L’énonciation « je cherche du travail » ou « je ne travaille plus » n’implique pas nécessairement l’absence de toute activité chez l’individu concerné. Néanmoins, le capitalisme ne prend en compte le travail que dans la mesure où il est validé socialement en tant que producteur de valeurs économiques. Le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale et l'ensemble des institutions des Nations Unies sont appréhendés comme des entités néolibérales pour lesquelles le travail constitue le facteur de production de valeur économique. Le néolibéralisme se définit comme une modalité du capitalisme dans laquelle l'État est entièrement dédié aux intérêts des entités économiques dominantes. D’après ces institutions, les enseignants universitaires produisent des biens non marchands, lesquels ne possèdent pas de valeur économique. La formation des étudiants ne représente pas une valeur économique. La rémunération des professeurs est assurée par des prélèvements fiscaux effectués auprès des entreprises générant de la valeur économique. Dans cette perspective, les enseignants représentent une charge financière pour l’État. De surcroît, lorsque le Fonds monétaire international (FMI) préconise une diminution des dépenses publiques, il implique également une réduction de la rémunération des enseignants, lesquels contribuent à la production non marchande. Au cours des années 1980, le programme d’ajustement structurel (PAS) imposé par le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale a entraîné une réduction drastique des salaires des producteurs du secteur non marchand. Il est estimé que la rémunération mensuelle d’un enseignant à cette période n’excédait pas cent dollars américains. Cela marqua l'amorce du déclin des économies africaines.

Le travail concret se définit comme l'activité productrice de richesses, lesquelles se manifestent sous forme de biens et de services contribuant à l'utilité sociétale. Les professeurs contribuent à l’enseignement, à la recherche et au service à la communauté, autant d’atouts précieux pour la nation. Néanmoins, la richesse ne saurait être assimilée à une valeur économique selon les institutions néolibérales exerçant un contrôle sur notre balance des paiements. Il apparaît donc nécessaire de remporter une confrontation d’idées à ce niveau, afin d’établir que la valeur économique ne saurait constituer la mesure exclusive de l’utilité sociale. Les professeurs contribuent à la production de valeur, certes non marchande, mais indispensable à la constitution de la valeur marchande telle qu’elle est. La religion capitaliste a induit la conviction que le travail concret est le vecteur de la production de richesse, c’est-à-dire des biens et services utiles à la société. Le capitalisme n’a aucune considération significative pour la valeur d’usage. L'élément prépondérant réside dans le travail abstrait qui génère de la valeur économique. Dans ces circonstances, la rémunération constitue la contrepartie de la force de travail.

La création de valeur économique requiert une rémunération, représentant une avance monétaire sujette à remboursement ultérieur. Dans l'éventualité de la création d'une entreprise de menuiserie, il est envisageable de solliciter un prêt bancaire afin d'acquérir l'outillage nécessaire à son fonctionnement. Il est attendu que mes employés contribuent, par leur travail, au remboursement du prêt bancaire, intérêts compris. Il s'agit là de la manière dont la réalité d'un investissement est communément appréhendée. Dans cette perspective, la rémunération salariale est conceptualisée comme le coût de la force de travail. Il est impératif de répondre à mes besoins afin de valoriser le capital. La rémunération capitaliste satisfait les nécessités des travailleurs afin de maintenir la production de biens économiques. Dans cette optique, il n'existe aucune justification à l'augmentation des rémunérations des professeurs qui ne produisent pas de biens économiques.

Afin de procéder à la rénovation des bâtiments de l’Université Pédagogique Nationale (UPN), il avait été contracté, il y a quelques années, un emprunt auprès d’Afriland Bank par le recteur de l’époque. Le dogme fondamental du capitalisme réside dans la nécessité d'emprunter pour investir. Nous adhérons à cette pratique avec une conviction inébranlable, en d'autres termes, nous appréhendons de la remettre en question. À cette période, la réhabilitation des bâtiments de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) s’avérait être un insuccès complet, caractérisée par des constructions non achevées et un endettement considérable de l’université envers la Banque Afriland. Les comptes de l’université ont même été bloqués en raison de litiges avec la banque Afriland. Il convient de noter que cette situation a évolué il y a deux ans, la réhabilitation des bâtiments de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) ayant été financée par une subvention gouvernementale congolaise. Il s'agit donc d'un investissement réalisé par le biais d'une subvention. L’Université Pédagogique Nationale (UPN) constitue un bien patrimonial de l’État ainsi qu’un instrument de formation dont les professeurs et les administrateurs détiennent un droit d’usage. Suite à sa rénovation, l'Université Pédagogique Nationale (UPN) ne présente aucune obligation de remboursement de dette, contrairement aux approches initiales d'investissement fondées sur un modèle capitaliste. Le communisme se caractérise par un investissement réalisé par le biais de subventions plutôt que par l'intermédiaire de prêts bancaires. La rémunération des professeurs ne résulte pas d'une action économique entreprise par ces derniers. Leur rémunération est assurée indépendamment du sujet d'enseignement. Les professeurs perçoivent une rémunération correspondant à une qualification spécifique et ce, jusqu'à leur décès. Durant la pandémie de COVID-19, par exemple, les enseignants ont continué à recevoir leur rémunération. Il s'agit d'une subversion au sein du système capitaliste et de son idéologie dominante. Il convient donc de considérer le salaire comme un droit fondamental de la personne, indépendant de la performance relative à la production de biens et services. La rémunération de l'enseignant est corrélée à son niveau de qualification jusqu'à son décès. La rémunération des professeurs ne se trouve pas soumise à la subordination envers un exploiteur.

Mon engagement vise à assurer que l'ensemble de la population congolaise puisse bénéficier de cette conception communiste du travail et de la rémunération. Le capitalisme ne constitue une structure de domination qu'en cas d'adhésion à ce système. La révolution implique, par conséquent, une modification de notre perception du travail. La rémunération salariale constitue un droit inhérent et préalable à l'exécution d'une prestation de travail, et ne saurait être considérée comme une conséquence d'une transaction économique. La révolution se manifeste moins initialement par l'altération du régime politique que par une transformation dans la conception du travail. Selon le Fonds monétaire international (FMI), les enseignants effectuent des dépenses, mais en réalité, ils génèrent une valeur non marchande. La notion de révolution implique un déplacement de l'objet des mobilisations ainsi qu'une généralisation à l'échelle nationale des pratiques observées dans le modèle professoral communiste, caractérisé par un salaire viager individualisé et un investissement fondé sur la subvention plutôt que sur l'emprunt. Actuellement, il apparaît que le Fonds monétaire international (FMI) a remporté la prééminence dans le domaine conceptuel. Il est impératif de se mobiliser afin de reprendre l’ascendant. Nous ne consommons pas de ressources financières ; nous engendrons des valeurs qui ne sont pas soumises au marché. La valeur économique ne saurait être considérée comme un indicateur de l’utilité sociale.

 

Est-ce que les professeurs d’université travaillent ? Non, répond le FMI, ils dépensent de l’argent public
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Révolution de la conscience révoltée(38), Examens d’Etat en RDC : Quand l’échec se transforme en pillage, où se trouve la responsabilité ?

(Par  Jonas Tshiombela)

Kinshasa, 20 août 2025.La publication récente des résultats des Examens d’État en République Démocratique du Congo a été marquée par des scènes de violences inquiétantes : des écoles pillées, du matériel détruit, des infrastructures saccagées par des élèves frustrés par leur échec. Un tel spectacle, choquant et révoltant, ne peut laisser indifférent quiconque aspire à une éducation de qualité dans notre pays. Mais au-delà de l’acte de vandalisme qu’il faut fermement condamner, une question cruciale s’impose : qu’est-ce qui pousse ces jeunes à s’attaquer à leurs propres écoles ? Des témoignages récurrents pointent du doigt certains responsables d’établissements scolaires qui auraient exigé des frais illégaux, pudiquement appelés « frais de suivi », auprès des élèves finalistes. En clair, ces jeunes auraient payé dans l’espoir d’un « accompagnement » vers la réussite, et se sentent aujourd’hui trahis. Si ces allégations sont confirmées, il s’agirait d’une pratique scandaleuse, contraire à toute éthique éducative, qui ternit la crédibilité du système scolaire congolais.

La responsabilité ne doit pas être diluée :

1. Les élèves doivent comprendre que l’échec fait partie du parcours et ne justifie en aucun cas la violence ni la destruction de biens publics.

2. Les autorités scolaires doivent répondre de leurs actes si elles se sont livrées à des pratiques mafieuses, monnayant la réussite des examens.

3. Le ministère de l’Éducation doit impérativement ouvrir une enquête sérieuse, sanctionner les responsables, et mettre en place des mécanismes transparents pour éradiquer ces dérives.

La complaisance et l’impunité dans le secteur éducatif sont un poison qui détruit l’avenir de la jeunesse congolaise. L’école doit redevenir un sanctuaire du savoir, et non une machine à rançonner les parents et les élèves. Il est urgent que le gouvernement prenne des mesures exemplaires :

1. interdiction et contrôle strict des frais scolaires parallèles, audits réguliers des établissements,

2. sanctions publiques contre les chefs d’établissements indélicats, campagnes de sensibilisation sur la valeur de l’effort et du mérite.

La RDC ne peut prétendre à l’émergence si ses écoles deviennent des foyers de corruption et de frustration. Les dirigeants du secteur éducatif doivent se lever avec courage, car chaque école détruite, chaque élève humilié par un système injuste, est une pierre arrachée au socle de notre avenir commun. Il est temps de réaffirmer haut et fort : l’éducation n’est pas une marchandise. La réussite scolaire ne s’achète pas, elle se mérite.

Révolution de la conscience révoltée(38), Examens d’Etat en RDC : Quand l’échec se transforme en pillage, où se trouve la responsabilité ?
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