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Pourquoi l’Accord de Washington n’affaiblit en rien la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité ?

(Par Claude Manguli, Juriste)

L’accord de paix signé le 27 juin 2025 entre la RD Congo et le Rwanda (Accord de Washington) continue de provoquer des réactions de toutes parts. Jamais, de mémoire de congolais, un accord n’a autant suscité de commentaires dans toutes les couches de la société congolaise. Juristes, professeurs, acteurs politiques, hommes d’églises, membres de la société civile, journalistes, chroniqueurs de média, chacun y est allé de son interprétation. Tant il est vrai que l’enjeu autour duquel se fédèrent tous les congolais demeure la paix, longtemps espérée, dans la région meurtrie de l’Est du pays.

En passant en revue les appréciations critiques envers cet Accord de Washington, on s’aperçoit qu’il est essentiellement, et sans cesse, reproché au Gouvernement congolais d’avoir accepté d’intégrer dans cet Accord le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et désengagement des Forces/levée des mesures défensives du Rwanda, issu des Accords de Luanda du 31 octobre 2024, alors que la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations-Unies du 21 février 2025 exige le retrait immédiat et sans conditions de l’armée rwandaise du Congo.

Selon les auteurs de cette critique, en intégrant le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et désengagement des Forces/levée des mesures défensives du Rwanda, l’Accord de Washington a anéanti la Résolution 2773 car il conditionne désormais le retrait des Forces de Défense Rwandaise du territoire national congolais à la neutralisation, préalable ou concomitante, des FDLR par la RDC.

Cette interprétation a connu un retentissement incontestable auprès de la population, qui s’est mise à douter sur les réelles perspectives de paix au sujet de cet Accord. Nous pensons cependant que les tenants de cette critique n’ont pas, de bonne foi sans doute, perçu un élément, pourtant bien visible, qui renverse leur analyse.

Nous allons tenter de le démontrer dans les lignes qui suivent. Car l’Accord de Washington, loin d’affaiblir la résolution 2773, lui confère, au contraire, une application pratique effective indéniable. Pour bien expliciter notre propos, nous allons donc examiner, tour à tour, la résolution 2773 et l’Accord de Washington.

L’apparente contradiction de la Résolution 2773

La Résolution 2773 est un texte succinct qui ne comporte que 18 points, outre le préambule. Elle tient seulement sur quatre pages et sa lecture est relativement aisée.

Comme déjà expliqué, les auteurs qui critiquent l’Accord de Washington estiment que la Résolution 2773 est ruinée parce que cet Accord comporte le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et désengagement des Forces/levée des mesures défensives du Rwanda, pendant que la Résolution 2773, elle, demande le retrait immédiat et sans conditions des forces rwandaises du Congo.

Effectivement, le point 4 de la Résolution 2773 stipule que le Conseil de Sécurité « demande à la Force de défense rwandaise de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la République démocratique du Congo, sans conditions préalables. »

Cependant, nous avons l’impression que les uns et les autres ne se sont visiblement arrêtés qu’à ce seul article, sans pousser plus loin la lecture de la Résolution 2773. Autrement, ils se seraient aperçus que cette même Résolution 2773 intègre, elle aussi, le Plan harmonisé de Luanda, et dans une formulation encore plus directe et plus pressante que l’Accord de Washington.

En effet, dans le point 5 de la Résolution 2773, le Conseil de Sécurité « invite instamment les deux parties à honorer pleinement et rapidement les engagements qu’elles ont pris dans le cadre du processus de Luanda en ce qui concerne l’exécution du plan harmonisé pour la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda et le désengagement des forces du territoire de la République Démocratique du Congo… »

A ce stade, sans qu’on soit juriste ou grand clerc, il apparaît clair que l’analyse selon laquelle l’Accord de Washington aurait marchandé la Résolution 2773 ne tient pas la route.

Maintenant, revenons à l’origine de la critique et entrons dans une analyse simplement juridique de la Résolution 2773.

Si, comme l’affirment les critiques, le Plan harmonisé rabaisse et dépouille l’exigence de retrait immédiat et sans conditions des Forces de défense rwandaise de sa force contraignante, cela signifie donc que le point 4 et le point 5 de la même Résolution 2773 sont en contradiction.

Donc, le Conseil de sécurité des Nations-Unies se serait contredit dans son propre texte ?

Donc, la cohorte de juristes internationaux expérimentés dont regorge l’ONU se seraient trompés en rédigeant cette Résolution 2773 ?

Non, c’est invraisemblable !

Une lecture attentive permet de comprendre qu’Il n’y a pas d’opposition entre le point 4 et le point 5 de la Résolution 2773.  Il n’y a pas de contradiction entre le retrait immédiat et le Plan harmonisé.

Et voici l’élément qui a échappé à l’attention des auteurs qui ont critiqué l’Accord : le point 4 et le point 5 de la Résolution 2773, le retrait immédiat et le Plan harmonisé, NE VISENT PAS LES MÊMES SITUATIONS ET S’APPLIQUENT DONC A DES RÉALITÉS MILITAIRES DIFFÉRENTES !

En effet, le point 4, qui demande le retrait immédiat, ne s’applique qu’à « la Force de défense rwandaise », c’est-à-dire l’armée régulière du Rwanda qui stationne au Congo en violation flagrante et grave du principe cardinal de souveraineté et d’intégrité territorial des États.

Tandis que le point 5 aménage un Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et désengagement des Forces/levée des mesures défensives du Rwanda. Un plan qui vise, parallèlement à la neutralisation des FDLR, toutes les mesures militaires prises et exercées par le Rwanda, autres que l’occupation  d’une partie du territoire congolais par l’armée régulière du Rwanda : déploiement et engagement des forces le longs des frontières, soutien d’incursions militaires de toutes sortes en territoire congolais sous couvert de groupes armés, mobilisation de troupes et mise en situation de combat et toutes autres activités militaires hostiles mises en place par le Rwanda.

Le Plan harmonisé ne vise donc pas les troupes régulières de l’armée rwandaise stationnées au Congo. En voici les principales raisons :

1- Le Rwanda a toujours réfuté la présence de ses troupes régulières au Congo. S’il a approuvé et signé ce Plan harmonisé, c’est parce que celui-ci n’évoque aucunement la présence de troupes rwandaises au Congo. Autrement, il n’aurait pas signé ce Plan harmonisé.

2- L’ONU ne peut pas se mettre à administrer une violation grave du droit international que représente l’occupation militaire d’un territoire étranger, par la voie de plans harmonisés ou d’aménagements qui s’étalent dans le temps. Avec le risque que ces plans et aménagements ne fonctionnent pas. Ce qui reviendrait, en pratique, à entériner l’occupation militaire.

3- La RD Congo n’accepte pas de subir l’humiliation de l’occupation rwandaise et, rester dans cette situation jusqu’à ce que les plans harmonisés et les aménagements aient produit leurs résultats.

Voilà donc pourquoi les troupes de l’armée régulière rwandaise stationnées au Congo ont fait l’objet, non pas d’un pan harmonisé et conditionnel de retrait, mais d’une demande de retrait immédiat et sans conditions, édictée par le point 4 de la Résolution 2773.

Et encore faut-il que cette Résolution trouve application.

L’accord de Washington et l’application de la Résolution 2773

Il est incontestable que la Résolution 2773 du Conseil de sécurité a été initiée par les USA.

Au tout début de son point 5, la Résolution 2773, pour son application, demande au Congo et au Rwanda de « reprendre d’urgence et sans conditions préalables les pourparlers diplomatiques afin de parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit qui perdure dans la région. ».

Toujours dans le même point 5, la Résolution ajoute qu’elle soutient « toutes les initiatives et contributions visant à atteindre cet objectif ». C’est-à-dire le règlement durable et pacifique du conflit. C’est donc sur cette disposition que prend appui l’initiative américaine.

Les USA voulaient agir très rapidement, pour des raisons qui ne sont pas aujourd’hui notre propos.

Cependant, même dans cette rapidité, les USA ne se sont pas précipités. Ils ont pris le temps, avec la batterie de juristes et conseillers de la Maison-Blanche, de bien analyser la situation dans l’Est du Congo : l’historique du conflit, les causes du conflit, les protagonistes, les parties prenantes, les revendications des uns et des autres, les différentes tentatives de règlement, les comportements et les attitudes des protagonistes lors des négociations précédentes, les causes d’échec de ces tentatives de règlement.

Après donc avoir cerné la problématique à travers tous ces facteurs, les USA ont décidé de mettre en place un instrument pragmatique qui assurerait de façon efficace le règlement durable et pacifique du conflit.

Les USA ont donc déployé leur intervention en deux temps.

- Première étape : Déclaration de principes

Avec la capacité de pression et de persuasion qui les caractérise, les USA ont incité le Congo et le Rwanda à signer, le 25 avril 2025, une Déclaration de Principes, avec effet contraignant.

D’entrée de jeu, cette Déclaration de Principes exige le respect et l’observation du principe cardinal qui a été violé par l’Armée régulière rwandaise suite au stationnement de troupes dans le territoire congolais. En effet, le tout premier point de l’Accord de principes (et, ce n’est pas anodin) stipule :

« Chaque Participant reconnaît la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre et s’engage sur une voie permettant de régler leurs différends grâce à des moyens pacifiques, ancrés dans la diplomatie et la négociation plutôt que par un recours à la force ou à des discours hostiles.

Chaque Participant reconnaît les frontières territoriales établies de l’autre et s’engage à s’abstenir de toute action ou de tout discours qui menace ou remet en question la validité de ces frontières.

Chaque Participant reconnaît à l’autre le droit souverain de gouverner et d’administrer son propre territoire d’une façon qui n’enfreint pas la souveraineté ou l’intégrité territoriale de l’autre Participant.

Les Participants s’engagent à s’abstenir de toute ingérence dans les affaires internes de l’autre. »

Peu de gens se posent la question de savoir pourquoi les USA ont « contraint » le Congo et le Rwanda à signer cette Déclaration de principes, avec, à la clé, l’obligation expresse de revenir à Washington, au plus tard le 25 mai (sic !) pour présenter un projet d’accord de paix. On pouvait bien signer un accord de paix sans forcément passer par une déclaration de principe !

A la vérité, en relisant cette Déclaration de principes, on s’aperçoit que les USA, bien informés du comportement des protagonistes lors des négociations antérieures, voulaient en fait, d’une part, « forcer » le Congo et le Rwanda, à ne plus louvoyer, c’est-à-dire à ne plus chercher de faux-fuyants et à ne plus inventer de prétextes destinés à empêcher la conclusion d’accords, et, d’autre part,  « obliger » le Congo et le Rwanda à revenir à Washington pour signer un accord de paix conformément à cette Déclaration de Principes !

Et c’est ce qui a été fait.

- Deuxième étape : L’Accord de Paix

Comme ils y étaient incités, le Congo et le Rwanda sont donc revenus à Washington et ils ont signé l’Accor de paix du 27 Juin 2025.

Et les toutes premières dispositions au respect desquelles renvoie expressément le préambule de l’Accord de paix (et ce n’est toujours pas anodin), c’est la Déclaration de principes signée le 25 Avril 2025 :

«  RÉAFFIRMANT l’engagement mutuel de respecter la Déclaration de principes signée par les Parties le 25 avril 2025, fondé sur le respect mutuel de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et du règlement pacifique des différends ; »

 Et lorsqu’on connaît l’importance du préambule dans un traité ou un accord international, on saisit tout de suite l’implication de ce renvoi vers la Déclaration de principes.

Après l’Accord de paix, beaucoup de gens ont oublié cette Déclaration de principes. Mais pas les juristes de la Maison-Blanche qui considèrent cette Déclaration de principes comme la pièce maîtresse de tout l’édifice juridique mis en place par les USA.

Et les points I et II de l’Accord de paix ne sont que le traduction pratique de la Déclaration de principes.

Pour souligner la supériorité de l’Accord de paix vis-à-vis du Plan harmonisé, l’Annexe stipule clairement dans son point 1b : « En cas de conflit entre le présent Accord et le CONOPS (le Plan harmonisé), le présent Accord et ses annexes font foi. »

Pour s’assurer de l’effectivité de cet Accord de paix, les USA ont décidé de surveiller eux-mêmes sa bonne application, avec la mise en place d’un Comité de surveillance conjointe, en y associant seulement le Qatar et le Facilitateur de l’Union africaine (pas l’Union africaine). Les Nations-Unies et l’Union européenne en sont malheureusement écartées. Probablement pour éviter des lourdeurs d’action.

Et le champ d’action de ce Comité de surveillance conjointe est largement inclusif car il est expressément prévu dans son mandat, notamment, « de prendre des mesures, le cas échéant, pour remédier aux violations ». La nature de ces mesures n’ayant pas été précisée, juridiquement cela signifie que toutes les options sont envisageables.

Certains observateurs ont exprimé un certain pessimisme envers la disposition de l’Accord de paix selon laquelle « Le présent accord ne crée aucune obligation pour les Etats non-Parties siégeant au Comité de surveillance conjointe », estimant que, par cette disposition, les USA, État non-Partie mais parrain de l’Accord, ne garantissait pas l’application de l’Accord de paix.  Nous voudrions juste rappeler qu’il s’agit d’une clause-type que l’on trouve dans la plupart des Accords internationaux et qui n’est que l’expression du principe de relativité des contrats : « Le contrat ne crée d'obligations qu'entre les parties » (Droit privé). En droit international, cette clause est destinée à préserver la marge de manœuvre politique des Etats-tiers dans l’appréciation de l’opportunité d’intervention dans une situation de crise où ils sont parties prenantes.

Je voudrais, pour terminer, partager l’ahurissement qui m’a frappé à l’occasion de la signature de cet Accord de paix. En effet, c’est avec effarement que j’ai vu tout le monde se transformer en commentateur et en interprète d’accords internationaux. Des commentateurs de médias et des personnalités publiques de tous bords, à longueur de journée, ont proféré des énormités, des aberrations, des non-sens d’abord au sujet de la Déclaration de principes, puis sur l’Accord de paix , en prenant des postures doctes et péremptoires, et avec une assurance papale. Contribuant ainsi à embrouiller et à obscurcir la compréhension du grand public.

Loin de moi l’intention d’écarter qui que ce soit du débat, mais, croyez-moi, interpréter un texte juridique, et à fortiori un texte international, requiert une formation juridique poussée et la possession d’outils juridiques spécifiques. Déjà, il faut lire tout le texte, en entier, de bout en bout. Ensuite ne jamais perdre de vue que les articles d’un texte ont entre eux un lien organique et forcément s’interagissent à un stade ou à un autre.

Un élément qui a échappé aux apprentis-interprétateurs : on n’interprète pas un texte international à partir de la version traduite, mais toujours à partir de la version d’origine c’est-à-dire la version en langue de rédaction. C’est ainsi que sur le site Internet du Département d’État américain, à la fin du texte de la Déclaration de principes, on trouve cet avertissement :

« Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi. »

Car, en passant du texte d’origine à la version traduite, il peut se glisser des oublis, des contre-sens, des ambigüités, des atténuations ou des aggravations qui modifient la portée du texte.

Un exemple, pour vous en convaincre. Tenez ! prenons justement la Déclaration de principes du 25 Avril 2025.

Dans la première phrase du point 3 de la version anglaise, il est écrit : « The Participants commit to a phased regional economic integration framework building on existing efforts, such as the ICGLR, COMESA, and the EAC,... ».

Dans la version traduite en français, l’adjectif phased (séquencé ou par étapes) n’est ni repris, ni traduit. Et cela donne : « Les Participants s’engagent envers un cadre d’intégration économique régionale faisant fond sur les efforts existants, notamment l’ICGLR, la COMESA et l’EAC… ».

Alors que la version d’origine parle d’une intégration économique régional par étapes, cette précision n’apparaît pas dans la version traduite en français. Ce qui ne change pas mal de choses dans la pratique !

Mesdames et Messieurs, il s’agit ici d’un Accord de paix après 30 ans de guerre ! Soyons sérieux et ayons un peu de retenue dans nos commentaires et dans nos interprétations.

Déjà, entre nous les juristes, on n’est pas toujours totalement en accord sur l’interprétation d’un texte, alors n’en rajoutez pas !

La personne intelligente est celle qui a l’intelligence de connaître ses limites.

Et, tous, nous avons des limites

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Contrat entre la RDC et l'As Monaco, AC Milan et le FC Barcelone, RDC : Promesse Matofali s'inscrit à faux !

La RDC a signé un contrat avec les équipes européennes dont l'As Monaco, AC Milan et le FC Barcelone pour que sur leurs maillots soient inscrits la marque ‘’RDC cœur de l'Afrique’’. Le fait de parapher ces contrats, le gouvernement va devoir débourser plus de 50 000 millions de dollars. Si cette démarche est saluée par certain, ce n'est pas le cas pour Promesse Matofali Yonama, Député provincial honoraire du Nord-Kivu, qui estime que ce n'est pas une priorité, surtout en ce moment de crise.

Dans une déclaration publiée hier, lundi 14 juillet 2025, Promesse Matofali Yonama affiche son indignation suite à la signature de ces contrats alors que le pays a beaucoup de priorités et des urgences.

«Chers compatriotes, nous sommes indignés d'apprendre que notre gouvernement, à travers le Ministère des Sports et Loisirs, est en train de signer des contrats en cascade avec différents clubs de l'Europe.

Nous nous indignons car c'est anormal qu'un pays en guerre, un pays où les soins de santé primaire posent encore problème, un pays où l'eau potable est presque inexistante, un pays qui n'a pas des routes, un pays qui a un problème des salaires avec ses agents, un pays qui est incapable de doter chaque ville et territoire d’une ambulance, un pays où les cadavres sont encore transportés sur les motos, des vélos et dans des sacs. Nous sommes vraiment désolés d'apprendre que pour une visibilité, le gouvernement vient d'engager plus de 70 millions.

La question que je me pose, on va faire la visibilité de quel pays ? Voilà pourquoi nous nous indignons aujourd'hui.

Nous demandons au gouvernement de faire les choses de manière prioritaire.

La population a besoin d'eau potable, des ambulances, des routes, des hôpitaux... ça veut dire qu'il y a des besoins prioritaires auxquels le gouvernement devrait se pencher.

Malheureusement, on va perdre plus de 70 millions dans des futilités, dans des choses qui ne sont pas importantes alors qu'avec cet argent, on peut construire un hôpital par province, on peut doter au moins 10 ambulances pour toutes les provinces, on peut doter des corbillards et faire les grands projets d'intérêt général.

C'est bon de faire la visibilité mais on doit le faire en étant propre, lorsqu'on a les garanties que toutes les choses vont bien.

Comment faire la visibilité de notre pays alors qu'on continue à tuer des gens dans l'Est du pays de Moïse Katumbi ?

Avant-hier on a tué à Irumu dans la province de l'Ituri plus de 65 personnes, toutes originaires du Nord-Kivu et les cadavres ont été ramenés à Oicha dans des sacs sur les motos, ce qui doit faire pleurer tout Congolais conscient.

Mais, le gouvernement s’est décidé de dilapider plus de 70 millions dans la visibilité, ce qui n'est ni urgence, ni priorité. Voilà pourquoi, nous avons choisi de rester derrière Katumbi qui est un homme aux actions concrètes et qui cherche d'abord la solution à l'interne », a dit Promesse Matofali Yonama, Député provincial honoraire et cadre d’Ensemble pour la République au Nord-Kivu.

Ce dernier invite le gouvernement de prendre les choses au sérieux en se servant des besoins réels ressentis par la population avant toute action.

Il convient de signaler que, selon certaines sources proches du Ministère des Sports, la RDC compte signer d'autres contrats au-delà de ces trois précédemment signés.

Guellord Risasi

Contrat entre la RDC et l'As Monaco, AC Milan et le FC Barcelone, RDC : Promesse Matofali s'inscrit à faux !
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Joseph Mukungubila : « Le peuple congolais doit s’éveiller face aux manipulations sur l’Accord de Paix RDC-Rwanda »

Depuis Lubumbashi, Sa Majesté le Prophète Joseph Mukungubila rompt le silence et s’exprime sur l’accord de paix signé entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, le 27 juin 2025 à Washington, sous l’égide des États-Unis. Présent dans le Haut-Katanga pour un pèlerinage personnel sur la tombe de son père, le leader religieux a pris la parole pour clarifier sa position, alors que les débats s’enflamment au sein des sphères politiques et religieuses du pays.

Face aux critiques sévères émises par une partie de la classe dirigeante, Joseph Mukungubila plaide pour une approche lucide et responsable. Il met en garde contre la désinformation propagée autour de cet accord, qu’il estime délibérément manipulée pour troubler l’opinion publique.

« On est en train de répandre ces informations pour intoxiquer les gens. Ce n’est pas sérieux, ça. Vous savez, ce n’est pas sérieux. C’est comme si on devenait au moins un tout petit peu sans compréhension, comme si ici on n’a pas étudié, on ne comprend pas. Je ne pense pas que ce soit ce que les autres sont en train d’avancer. Il y a des informations. On est en train d’intoxiquer les gens », a-t-il alerté.

Le 5 juillet, à son arrivée à Lubumbashi, Mukungubila a réaffirmé cette position devant la presse : « Ces accords sont mal interprétés. Certains cherchent à intoxiquer le peuple congolais avec de fausses informations. Il faut comprendre l’origine et l’esprit de cette médiation ».

Revenant sur le rôle de Donald Trump dans ce processus, le prophète balaie les soupçons d’intérêts étrangers camouflés, affirmant que l’ancien président américain aurait agi sous l’impulsion d’une révélation divine.

« Le Président Trump a agi après une révélation des jeunes israélites qui affirment que le jardin d’Eden se trouverait en RDC. Voilà ce qui a changé son agenda », a-t-il expliqué.

Appelant le peuple congolais à rester uni et vigilant, Mukungubila insiste sur le fait que l’unité nationale est essentielle pour préserver les ressources naturelles et assurer une paix durable : « Les étrangers nous ont toujours pillés. Tous les étrangers. Ils ont toujours envié ce pays. Pourquoi ? À cause de toutes les richesses que notre sol, le sous-sol, cache. Ça, ce n’est même pas un secret. C’est parce que les étrangers nous envient. Et les étrangers, sans exception aucune. Les étrangers nous ont toujours enviés à cause de nos richesses. Mais ce pays doit rester debout grâce à l’éveil de son peuple », a-t-il martelé.

En s’exprimant ainsi, Joseph Mukungubila marque une nette divergence d’approche avec des figures comme le Cardinal Fridolin Ambongo ou Mgr Donatien Nshole, qui ont exprimé des réserves sur un processus jugé éloigné des réalités du terrain. À l’opposé, le prophète voit dans cet accord une opportunité pour le Congo de faire preuve de maturité politique et spirituelle face aux défis géopolitiques qui le guettent.

La Pros.

 

Joseph Mukungubila : « Le peuple congolais doit s’éveiller face aux manipulations sur l’Accord de Paix RDC-Rwanda »
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SVP ! Laissez-le ouvert, le débat autour de l’Accord (désormais cadre) de Washington !

(Par Omer Nsongo die Lema)

Il est anormal de voir ou d’entendre ceux qui critiquaient et continuent de critiquer à longueur de journée les accords signés sous les régimes précédents empêcher aujourd’hui leurs compatriotes d’exercer leur droit à la transparence alors qu’ils le réclamaient des autres. D’ailleurs, c’est à l’avantage de Félix Tshisekedi d’encourager ce débat, pourvu que les règles de bienséance soient respectées…

Au final la potence est réservée au chef de l'Etat seul !

Qu’est-ce qui n’a pas été dit sur la Constitution actuelle et les accords politiques de ces 30 dernières années ? Pour rappel, il y a eu le Dialogue inter congolais entre 2001 et 2003 ; l’Accord de Goma en 2009, les Déclarations de Nairobi en 2013, les Concertations nationales en 2014, le Dialogue de la Cité de l’Union africaine et les Négociations du Centre interdiocésain catholique en 2016, la Consultation présidentielle en 2020 et, tout récemment, les Consultations présidentielles en 2025.

Qu’est-ce qui n’a pas été dit des Accords diplomatiques conclus avec le Rwanda et l’Ouganda en 2002 ainsi que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba en 2014 ?

Qu’est-ce qui n’a pas été dit autour des Accords économiques, entre autres le contrat sino-congolais de 2008 revisité en 2023 et les accords commerciaux et industriels avec le Rwanda en 2021 ?

Tout a été dit et en plus dans tous les sens, et même sur fond de manipulation, d’intoxication, de désinformation impliquant parfois des scientifiques que sont des professeurs d’université. On a d’ailleurs entendu des acteurs politiques majeurs se dédire pour seulement se maintenir en poste.

Au final, la potence est réservée au chef de l’Etat seul ! En 65 ans d’Indépendance, Joseph Kasa-Vubu et Mobutu Sese Seko avant-hier, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila hier, Félix Tshisekedi aujourd’hui en savent quelque chose. Preuve qu’à la fin de son second et dernier mandat en 2028 - n'en déplaise au scientifique Paul Tshimbulu - le chef de l’Etat en fonction verra la même pratique de remise en cause en sa défaveur se répéter. Moralité : il y a lieu de laisser ouvert le débat en cours sur l’Accord de Washington, ce au nom de la transparence.

Mobiliser des têtes pensantes…

A propos justement de ce document, les officiels doivent s’en tenir à sa dénomination originelle. Dans les documents engageant l’Etat, ils n’ont pas à emprunter le langage des médias. Le texte signé à Washington le 27 juin 2025 a pour titre «ACCORD DE PAIX ENTRE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REPUBLIQUE DU RWANDA»" et non "Accord de Washington comme évoqué dans un communiqué officiel du Gouvernement.

C’est déjà bon que la Première ministre ait désigné la ministre d'État des Affaires étrangères, le ministre de la Communication et la Cellule de Communication du Cabinet du Président de la République pour communiquer "officiellement sur le processus de médiation en cours à Doha, au Qatar, ainsi qu’au récent Accord conclu aux Etats-Unis d’Amérique», encore qu’au sujet de la Cellule de Communication, l’instruction doit venir plutôt de la de la Présidence de la République et non de la Primature.

Réaction réfléchie d’un compatriote sur X.com : «La Première Ministre a simplement constaté que plusieurs cadres de l’Union sacrée, bien que de bonne foi, s’expriment sur des dossiers dont ils ne maîtrisent ni les enjeux, ni les subtilités diplomatiques. D’où la nécessité de centraliser la parole publique autour des entités officiellement mandatées».

En d’autres mots, la parole est retirée à tous les autres membres du Gouvernement et à toutes les structures qui relèvent de l’Exécutif national.

L’idéal serait cependant de laisser les forces politiques et sociales privées de l’Union sacrée de la nation, Udps en tête, la liberté de débattre de la question avec toute personnalité morale ou physique qui soit de l’Opposition et/ou de la Société civile à condition, pour le camp présidentiel, de mobiliser des têtes pensantes. Celles qui sachent réagir avec un langage scientifique qu’avec un langage plutôt politiste (et finalement polémiste) que politique. Des têtes capables de tenir un débat public dans un média, et non celles qui se réfugient dans des meetings à pensée unique et inique rappelant l'époque "Tata Boh ? Mokonzi Boh ? Ekolo Boh !"

L’opinion populaire sera prise en compte dans tous les calculs

Déjà, la parole ne peut pas être retirée à la population, alias peuple ! Non seulement parce que la liberté d’expression et le droit à l’information sont garantis par la Constitution à l’article 23 pour la première et à l’article 24 pour le second, mais surtout parce que la population a besoin de «transparence». Concept consacré par l’Udps pendant ses 37 ans d’opposition comme arme combat politique mais visiblement oublié depuis la découverte des ors et des lustres du Pouvoir.

Sa campagne menée jusqu’à ce jour par rapport aux Accords conclus par le passé en est la preuve.

L’avantage avec le débat ouvert est que tous les protagonistes congolais, étrangers et internationaux finiront par admettre que la population congolaise fait désormais sienne l’exigence de transparence. L’expression utilisée autrefois était «appropriation par le souverain primaire».

L’avantage avec le débat ouvert est que pour les partenariats extérieurs à venir, l’opinion de la population congolaise sera prise en compte dans tous les calculs diplomatiques visant la coopération structurelle (tous domaines confondus) et surtout les affaires.

Une telle communication à tout du suicide diplomatique, mais aussi politique

Il est inutile de se croire toujours capable de manipuler l’opinion. Au-delà du débat classique, l’opinion a aujourd’hui accès à Internet. Mieux à l’Informatique. Davantage mieux à l’Intelligence Artificielle.

Ce n’est pas – juste un exemple – parce qu’on peut utiliser cet outil qu’on doit se croire capable de l’emporter par le jeu de la manipulation, de l'intoxication, de la désinformation.

Exemple édifiant : le dernier Rapport des Experts des Nations Unies.

La Communication présente le Rwanda en responsable n°1 de la guerre à l’Est de la RDC sur fond du pillage des ressources minières. Ce qui est vrai sur toute la ligne.

Ce qui ne se dit pas cependant, c’est qu’avec son Budget annuel (autour de 5 milliards de dollars américains pour l'exercice 2025) le Rwanda n’a pas la capacité financière de soutenir un effort de guerre en terre congolaise depuis une trentaine d’années, bien qu'il s'agisse des guerres par intermittence.

Le Rapport parle certes de multinationales comme marché de rachat des minerais extraits du sous-sol congolais*. Il soutient qu'une fois mélangées avec les petites quantités du sous-sol rwandais, les grosses quantités extraites du sous-sol congolais perdent toute traçabilité.

Ainsi, les experts des Nations Unies prennent les Congolais pour une masse imbécile incapable de savoir que ceux qui arment le Rwanda sont justement les mêmes qui rachètent les minerais du pillage !

Ils nous prennent pour une masse stupide au point de nous faire croire que ces multinationales n’ont pas de visage d'un gouvernement !

A ce qu’on sache, une multinationale comme appel est reconnue comme une société de droit américain.

Partant, le gouvernement américain ne peut prétendre tout ignorer des activités illégales et illicites de sa multinationale en RDC ! D'où la plainte à sa charge en décembre 2024 mais vite oubliée parce qu'en plus d'être jugée "  insuffisamment caractérisée » par la justice française le 18 février 2025, elle ne peut pas être relancée pour faire gagner à la RDC le retour à la paix via l'Accord de Washington !

Par voie de conséquence, la Communication qu’on nous balance via les médias au sujet du Rapport des Experts des Nations Unies est visiblement orientée de façon à attribuer tous les malheurs du Congo au Rwanda et à ses "pantins". Une communication à la fois corruptive et corruptrice.

En toute logique, Kinshasa n'a pas à se prêter à ce jeu malsain.

Si les Occidentaux et leurs multinationales veulent en découdre avec le Rwanda et ses supplétifs, c'est leur affaire ! Et s'ils ne veulent pas apparaître aux côtés du Rwanda comme étant leur "parrain" direct ou indirect, c'est aussi leur affaire.

C’est, du reste, la seule explication à donner à ce qui s’apparente à une bravade de la part Paul Kagame lorsqu’il s’en prend à ses «sponsors».

Que Kinshasa en vienne à "parrainer" à son tour une communication aussi suicidaire au plan diplomatique que politique pour le Rwanda, c'est au finish suicidaire aussi pour la RDC à tous les plans. Tant que Washington continue de materner Kigali.

Les morts, les déplacés et les exilés par millions, de même que les victimes des pillages du fait des guerres de l'Est, ce n'est ni au Rwanda, ni en Ouganda, ni au Burundi.

C'est en RDC.

PROCHAINEMENT : «Le mythe Kagame est une création de l’Opposition et de la Société civile autrefois sponsorisées par l’Occident»

SVP ! Laissez-le ouvert, le débat autour de l’Accord (désormais cadre) de Washington !
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La RDC applaudit sa propre humiliation : Accord de Washington, reconnaissance implicite des FDLR et pièges diplomatiques de la RDC

(Par Sempa Sebastião, Journaliste angolais)

 

Le 27 juin 2025, un accord a été signé à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous la médiation de Donald Trump. Présenté comme une percée diplomatique en vue de la paix dans l’Est du Congo, ce traité ne fait en réalité que consacrer l’humiliation d’un État qui a abandonné toute souveraineté stratégique. La RDC a signé un texte qui entérine la version rwandaise du conflit, en validant des présences ennemies non confirmées, en ignorant les intérêts de sa population et en posant les bases d’un nouveau cycle d’occupation et de justification militaire étrangère.

L'exemple oublié du Koweït

Le Congo de 2025 semble avoir oublié ce que le Koweït avait compris en 1990. Lorsque l’Irak de Saddam Hussein envahit le Koweït, ce petit État pétrolier choisit de ne pas négocier avec Bagdad. Au contraire, il se tourne directement vers Washington. Les États-Unis répondent par une intervention massive (opération Tempête du désert), écartant totalement l’Irak et installant une présence militaire durable sur le sol koweïtien.

Le Koweït a négocié directement avec la superpuissance. Il a isolé l'agresseur et transformé l'agression en opportunité diplomatique et sécuritaire. Il en est sorti renforcé.

La RDC, elle, a fait tout le contraire.

Au lieu de se tourner vers les États-Unis comme partenaire principal, Kinshasa a accepté la présence de Kigali à la même table. Elle a donné au Rwanda le statut de partenaire de paix, alors que celui-ci est désigné depuis plus de deux décennies comme l’agresseur principal de l’Est congolais.

C’est comme si le Koweït, au lieu de résister, avait convié l’Irak à signer un accord à trois avec les États-Unis, et avait lui-même validé les justifications de l’occupant. C’est exactement ce que vient de faire la RDC. Et cela restera dans l’histoire comme un exemple de capitulation diplomatique volontaire.

Une reconnaissance implicite qui ouvre la voie au pire

Ce qui choque le plus dans cet accord, c’est la reconnaissance implicite des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). En acceptant que ces groupes constituent une menace pour le Rwanda, la RDC reconnaît leur présence, sans fournir de preuve, ni en localiser les positions, ni même en donner une cartographie. Où sont ces FDLR ? Combien sont-ils ? Où est leur base ? Qui les dirige ? Sur quel territoire agissent-ils ? Aucune réponse.

Pourtant, le gouvernement a signé. Il a validé une narrative qui n’est pas la sienne, mais celle du Rwanda, qui depuis longtemps utilise la question des FDLR comme prétexte militaire pour intervenir au Congo, piller ses ressources et installer ses relais politiques.

Ce flou est dangereux. Il crée une brèche diplomatique que Kigali exploitera sans scrupule. Le Rwanda pourra demain justifier une nouvelle invasion, arguant que la RDC elle-même a reconnu la menace FDLR, et que Kinshasa n’a pas su les neutraliser.

Une diplomatie qui joue contre elle-même

Le drame dans tout cela, c’est que la RDC ne semble même pas mesurer la portée de ce qu’elle vient de signer. Aucun audit de sécurité, aucun mécanisme de vérification internationale, aucun veto parlementaire. L’État congolais a signé dans une improvisation totale, exposant toute une nation à un nouvel engrenage de guerre.

C’est une diplomatie suicidaire, sans mémoire, sans vision. Elle trahit les victimes de l’Est, les déplacés des camps, les soldats tombés au front. Elle ne protège rien. Elle ne résiste à rien. Elle légitime même les justifications de ses bourreaux.

Un accord pour la paix ou une manœuvre électorale ?

Tout cela intervient dans un contexte très particulier : la campagne électorale américaine. Donald Trump, en quête de victoires diplomatiques à brandir devant son électorat, s’est offert un « accord africain » sans coût ni résistance. Washington sort gagnant, Kigali sort stratège, et Kinshasa… s’applaudit d’avoir été humiliée.

Au lieu d’imposer un langage de vérité et de dignité, la RDC s’est laissée manipuler. Elle s’est prosternée devant ses oppresseurs. Et elle en sort avec un traité qui ne changera rien pour le peuple, mais qui peut tout changer pour ses ennemis.

Conclusion : Le Congo a besoin d’un État, pas d’un décor

Le drame congolais n’est pas seulement militaire. Il est structurel. Il est mental. Il est dans cette incapacité à construire une diplomatie forte, cohérente, alignée avec les intérêts vitaux du pays. Tant que l’élite congolaise se contentera de signer ce qu’on lui présente, sans contre-propositions, sans étude, sans résistance, la RDC ne sera qu’un terrain de manœuvre pour les autres.

La paix ne s’obtient pas dans les salons de Washington quand elle est dictée par les puissances étrangères. La paix s’impose quand un peuple se lève, rappelle sa dignité, et refuse l’injustice, même lorsqu’elle vient enveloppée d’un drapeau américain.

Aujourd’hui, la RDC s’est trahie. Et demain, ce traité pourra servir de justificatif légal pour toutes les formes d’ingérence sur son territoire.

Il ne faut pas attendre que l’histoire juge. Il faut que le peuple se souvienne.

La RDC applaudit sa propre humiliation : Accord de Washington, reconnaissance implicite des FDLR et pièges diplomatiques de la RDC
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56ème  Lettre Sociale Congolaise : En ouvrant les travaux de la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat le 24 avril 2025, le Président de la République a-t-il mis en exergue le besoin de restaurer le nouvel ordre social issu de la tradit

« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.                                                        

Chères lectrices, chers lecteurs,   

  1. « La nouvelle culture commence là où le travail et le travailleur sont traités avec respect » telle est la citation de Maxime Gorki qui montre l’importance que revêt la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat initiée par le Chef de l’Etat si cette dernière(politique salariale » passait du formel au réel.
  2. L’ouverture des travaux de la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat par le Président de la République le 24 avril courant n’est pas un fait anodin, car, dans l’histoire sociopolitique congolaise, le 24 avril 1990 est la date du discours présidentiel d’avènement de la 3ème République consacrant le retour au pluralisme politique et syndical.
  3. En République démocratique du Congo, le pluralisme politique et syndical est tellement protégé qu’il ne pas faire, selon le 4ème point de l’expose des motifs de la constitution congolaise du 18 février 2006, l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
  4. Le pluralisme politique tel que prescrit au point 4 de l’exposé des motifs et à l’article 6 de la constitution congolaise est à la base de la mise en place d’un nouvel ordre politique prescrit au 3ème paragraphe de ce même exposé des motifs de la même constitution congolaise sur base duquel  le peuple choisit souverainement au terme des élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et crédibles.
  5. Pour qu’il ait cohérence entre le pluralisme politique et le syndical, la mise en place d’un nouvel ordre politique a créé un besoin de la mise en place d’un nouvel ordre social(syndical) fondé sur le pluralisme syndical prescrit au point 4 de l’exposé des motifs  et à l’article 38 de la Constitution congolaise sur base duquel les salariés  choisissent leurs représentants syndicaux et les délégués syndicaux au terme des élections sociales(syndicales) pluralistes, libres et démocratiques.
  6. Rappelons que le droit syndical garanti par le pluralisme syndical prescrit par la constitution congolaise fait partie, selon le point 5 de l’article 61 de la constitution congolaise ci-haut citée, des droits de défense auxquels il ne peut être dérogé en aucun cas, même lorsque l’état de siège ou l’état d’urgence aura été proclamé.
  7. Revenons ainsi au pluralisme politique et syndical pour préciser que le discours présidentiel du 24 avril 1990 d’avènement de la 3ème république avait ainsi mis fin au parti unique (Mouvement Populaire de la Révolution, en abrégé, MPR) et au Syndicat  unique (Union Nationale des Travailleurs du Zaïre, en abrégé, UNTZa) instaurés après le coup d’Etat opéré par Mobutu Sese Seko du 24 novembre 1965.
  8. Il demeure ainsi fondé de préciser que le retour au pluralisme politique et syndical est le résultat de l’engagement et la détermination  pour la liberté et la démocratie  de 13 parlementaires parmi lesquels figurait Etienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire.
  9. L’engagement et la détermination de ces 13 parlementaires se montrent au travers l’épigraphie de leur lettre ouverte que voici, je cite : « Celui qui a la conscience d’avoir mérité  de son pays et surtout de lui être encore utile, celui qui ne se rassasie pas une vaine célébrité et qui dédaigne les succès d’un jour pour une véritable gloire, celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public indépendamment des mobiles  mouvants et de l’opinion populaire, cet homme porte en lui la récompense de ses services, le charme de ses peines, le prix de ses dangers ; il ne doit pas attendre la moisson, la destinée de son nom que du temps, le juge incorruptible qui fait justice à tous »,fin de citation.  Cette lettre ouverte de ces 13 parlementaires a été publiée  en 1980 par Jean François Bayart.
  10. Intériorisée, cette épigraphie a permis à l’un de ces 13 parlementaires, en l’occurrence Etienne Tshisekedi wa Mulumba de construire, au fil des années, une tradition démocratique congolaise avec la liberté et la démocratie comme idéologie de base de lutte contre la dictature. C’était ainsi que dans son discours programme à la conférence nationale souveraine, Etienne Tshisekedi(1992) avait présenté la liberté et la démocratie comme des idéaux pour lesquels lui et ses compatriotes d’infortune avaient lutté et consacré toute  leur vie ces dernières décennies là.
  11. La liberté et la démocratie constituent l’idéologie de la tradition démocratique congolaise, car, Claude Lefort cité par Kabuya Lumuna Sando(2011) précise que l’idéologie est « un corpus de thèses ou appareils des croyances qui ont fourni l’armature de diverses pratiques collectives ». De son côté, dans son document intitulé « La tradition syndicale congolaise trahie » paru au quotidien Le Phare n°5294 du 28 mars 2016, NGANDU Nkongolo Jean Joseph revient avec le dictionnaire Littré (2008 :84) qui définit la tradition comme «  tout ce que l’on fait ou pratique par tradition, c’est-à-dire, par une transmission de génération en génération à l’aide de la parole ou l’exemple ». C’était à ce titre qu’Etienne Tshisekedi wa Mulumba s’était illustré par sa lutte pour la  liberté et la  démocratie qui a fait prendre conscience aux  congolaises et congolais  de jouer leur rôle  de souverain primaire.
  12. Les congolaises et les congolais qui avaient adhéré à la lutte pour la liberté et la démocratie ont été  appelés « peuple acquis au changement » par Etienne Tshisekedi. A son tour, le peuple acquis  au changement a donné, entre 1991 -1992, le nom de Moise  à Etienne Tshisekedi.
  13. La rencontre Moise  et peuple acquis au changement a mis en exergue  les quatre fonctions de l’idéologie qui ont forgé la confiance mutuelle entre Etienne Tshisekedi comme leader aspirant au pouvoir et le peuple acquis au changement comme son futur gouverné.  Selon Kabuya Lumuna cité ci-haut les quatre fonctions de l’idéologie sont : 1) légitimer le détenteur  du pouvoir ou l’aspirant au pouvoir par la tradition ou par l’élection ; 2) expliquer pourquoi le détenteur du pouvoir  ou l’aspirant au pouvoir est « l’homme qu’il faut » ; 3) justifier que le détenteur du pouvoir ou l’aspirant au pouvoir  est normal et bienfaisant  pour les gouvernés; 4) convaincre  les gouvernés que la présence du détenteur du pouvoir ou l’aspirant au pouvoir est normal et bienfaisant.
  14. C’était ainsi qu’élu premier ministre à la Conférence Nationale Souveraine et considérant le travail comme l’élément fondamental du nouvel ordre social,  découlant du pluralisme syndical prescrit au point 4 de l’exposé des motifs et aux articles 36 et 38 de la constitution congolaise,  pour atteindre le progrès social, Etienne Tshisekedi présenta la définition de la politique salariale juste et décente parmi ses priorités au plan social.
  15. Hélas, cette politique salariale juste et décente n’a jamais été définie étant donné qu’Etienne Tshisekedi n’était jamais parvenu à exercer les fonctions de premier ministre pour lesquelles il a été élu. Pourtant, dans sa tribune intitulée «  La nouvelle société zaïro-congolaise vue par Etienne Tshisekedi », Mbokolo Yongeli Essime cité par Ngandu Nkongolo Jean Joseph(2021) montre que « l’opposant historique s’imaginait un Etat de droit où la justice sociale serait le socle du partage équitable et équilibré des ressources naturelles ».
  16. Toutes choses restant égales par ailleurs, l’on ne peut que situer la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat initiée par le président de la République dans la définition de la politique salariale juste et décente d’Etienne.
  17. Dès lors, la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat étant une innovation sociale, il importe de préciser que dans une innovation sociale, la nouvelle réponse à un besoin mal satisfait implique la participation des bénéficiaires à cette réponse. Dans le cas sous nos yeux, les bénéficiaires sont des agents publics de l’Etat parmi lesquels figurent ceux jouissant du droit syndical, c’est-à-dire le droit  qu’ont ces agents de former des syndicats et d’élire leurs représentants syndicaux et des délégués syndicaux  pour les représenter auprès de l’Etat Employeur. Sans être exhaustif, on cite les agents de carrière des services publics de l’Etat, les magistrats, les membres du personnel de l’enseignement supérieur, universitaire et de la recherche scientifique.
  18. Ce sont donc ces agents publics de l’Etat qui doivent participer à l’élaboration de la réponse au besoin mal satisfait qui est la justice sociale et équitable ou à défaut leurs représentants élus démocratiquement.
  19. Malheureusement, l’improvisation de certains agents publics de l’Etat et d’autres personnes sans mandat syndical ni le mandat des agents de l’Etat n’a pas permis l’éclosion d’un nouvel ordre social congolais. Dans ma 50ème lettre sociale congolaise intitulée « Pour que le temps ne légitime pas la carence documentaire de représentation des magistrats comme salariés au sein de la magistrature congolaise », j’ai montré qu’il n’existait pas de délégation syndicale des magistrats en République démocratique du Congo. De même, pour les agents de carrière de services publics de l’Etat, depuis le 24 avril 1990, les élections sociales n’ont été organisées qu’une seule fois en octobre 2013. Il y  a donc carence de représentation des agents de carrière étant donné que le mandat syndical est de 3ans. Par conséquent, le mandat syndical des agents de carrière élus délégués syndicaux en 2013 avait expiré depuis octobre 2016.
  20. Le droit de défense dont découle le droit syndical garanti par constitution congolaise étant protégé par le point 5 de l’article 61 de la même constitution congolaise, l’absence des représentants des agents publics de l’Etat jouissant du droit syndical est une violation de la constitution congolaise.
  21. Face à cette violation du droit syndical, l’un des droits fondamentaux de l’homme garanti par la constitution congolaise, l’adresse du Père de la démocratie congolaise, Etienne Tshisekedi(1992), au peuple acquis au changement mérité d’être rappelé ici, je cite : «  M’adressant à ce peuple, je lui rappelle pour lui faire prendre conscience que nos peines ne sont pas encore terminées. Maintenant que grâce à son courage il a retrouvé la liberté et la démocratie, il faut qu’il en use pour pouvoir être maitre de son destin », fin de citation. Ce rappel doit être constamment mis en exergue pour que les agents publics de l’Etat  jouissant du droit syndical qui sont allés voter leur président de la République, leurs députes nationaux et provinciaux ainsi que leurs conseillers communaux le 20 décembre 2023, élisent aussi leurs représentants des travailleurs sur le plan social.
  22. Les élections sociales sont aussi une exigence de la démocratie. La mauvaise gouvernance dans beaucoup de services publics de l’Etat est consécutive au rejet de la démocratie sociale.  Ce rejet contribue à  l’affaiblissement de notre régime démocratique. Un syndicat sans mandat des travailleurs  salariés qu’il prétend défendre est un danger  non seulement pour la démocratie, mais aussi pour les travailleurs salariés.
  23. J’ai fait ma part avec ma coupe pleine.

Fait à Kinshasa, le 07 juillet 2025

Jean Joseph NGANDU NKONGOLO

Anthropobibliologue, Chercheur, Spécialiste et Expert en Anthropobibliologie du Travail.

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+243 994 994 872

56ème  Lettre Sociale Congolaise : En ouvrant les travaux de la nouvelle politique salariale des agents publics de l’Etat le 24 avril 2025, le Président de la République a-t-il mis en exergue le besoin de restaurer le nouvel ordre social issu de la tradit
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Le Congo que nous cherchons !

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Nous ne le cherchons pas dans un future messianique, mais aujourd’hui. Les évènements du Congo conduiront surement à des changements importants. Le présent MDW souscrit à ces changements , mais pas nécessairement un changement d’individus ou de régime bien que cela puisse toute fois constituer une condition nécessaire, pas suffisante. De quel Congo rêvons-nous ? Dans quel monde voulons-nous vivre ?  Le MDW d’aujourd’hui a pour but d’exposer une proposition positive pour la RDC.

A chaque introduction de mes cours d’anthropologie, je demande à mes étudiants de me dire ce que font leurs parents. Plus de la moitié de la classe dit que leurs papas travaillent mais leurs mamans restent à la maison; elles ne travaillent pas, disent-ils.

Nous sommes soumis à une définition du travail imposée par le capitalisme. En effet, dans le capitalisme, on ne travaille que lorsqu’on met en valeur le capital. Dans le capitalisme ne travaille que celui  ou celle qui produit de la valeur économique. Cette définition du travail qui est devenue normalisée, fait que même les jeunes étudiants pensent que leurs mamans qui les nourrissent et entretiennent leurs foyers chaque jour, ne travaillent pas.

Le capitalisme a fait main basse sur la définition du travail et  de la valeur. Aujourd’hui, n’est reconnue comme valeur que la valeur capitaliste. Des nombreux commentaires sur le MDW de la semaine dernière au sujet du salaire remis à tous les congolais à partir de 18 ans tournaient autour du fait qu’on ne peut pas remettre de l’argent aux gens qui ne travaillent pas. Ces remarques montrent comment nous sommes prisonniers de la définition capitaliste du travail et de la valeur.

Le Fond Monétaire International, communément connu comme FMI, considère les enseignants congolais comme des non-productifs car pour cette institution capitaliste, travailler, c’est produire de la valeur économique. Les enseignants qui produisent de la valeur non-marchande sont classés sur la rubrique de la dépense car ils sont payés à partir de l’argent récoltés auprès des entreprises productrices des valeurs économiques. Ainsi lorsque le FMI demande de réduire les dépenses de l’État, la réduction des salaires des enseignants est sur la ligne de myrrhe. Nous  allons montrer que les enseignants sont des producteurs des valeurs et non des consommateurs. Ils produisent de la valeur non-marchande. Travailler dans le capitalisme, C’est produire de la valeur marchande. Lorsque les détracteurs du salaire à vie disent que les Congolais ne feront rien s’il sont payés quel que soit ce qu’ils font, ils se réfèrent à ce qui s’est imposé à tout le monde comme définition du travail.

Pierre Bourdieu disait que toute imposition d’une définition laisse toujours de côté  plusieurs collatéraux possibles. Une définition d’un concept n’épuise pas toutes les dimensions complexes du concept en question. Lorsqu’on définit une chose, on laisse toujours de côté d’autres dimensions possibles de la définition. J’aimerai ici remettre en scelle la dimension anthropologique de la valeur. Dans la perspective anthropologique du monde, la femme au foyer travaille ; l’enseignant travaille et produit de la valeur non-marchande. La personne qui ne produit rien en terme d’argent, mais répare les toitures des maisons de vieilles personnes dans un village, travaille. Le travail est une nécessité anthropologique. La définition capitaliste du travail est une définition parmi tant d’autres. Malheureusement, cette définition capitaliste s’est imposée à tout le monde et s’est normalisée.

La production dans la conception anthropologique du travail.

Dans le travail capitaliste un entrepreneur privé recourt généralement à un emprunt à la banque pour se procurer des moyens de production. Les grandes industries en font autant de sorte que le travailleur qui est payé à la tâche, travaille pour rembourser une dette contractée par l’usine. L’entrepreneur privé travaille pour s’acquitter de sa dette. Les investissements se font ainsi. Dans la dimension anthropologique du travail, nous proposons des investissements par subventions ou par un crédit public. Des fonds publics seront alloués aux entreprises pour se procurer des moyens de productions, ainsi va-t-on travailler non pas pour rembourser une dette, mais pour faire avancer la reproduction de la communauté. La banque centrale, par exemple, va subventionner les achats des moyens de production de sorte que les gens ne travaillent pas pour rembourser une dette ; Ils travaillent pour l’avancement de la communauté. Un investissement par la subvention permettra de produire de la valeur économique qui ne bénéficiera pas à une banque à qu’il faut rembourser un prêt.

Dans la perspective que nous proposons, il y a une souveraineté populaire sur le travail. L’infirmière va soigner non pas pour rembourser une dette, mais parce qu’elle aime son travail et son ambition personnelle d’assumer une responsabilité dans la communauté et dans le monde. L’argent qui sera distribué a vie à partir de 18 ans sera produit par la communauté à travers des investissements par subvention (non par endettement). Il en sera de même de la création monétaire par subvention et non par endettement comme dans le capitalisme.

Il fait partie de l’ambition humaine légitime de vouloir construire une société saine et prospère. La démarche scientifique participe de cette ambition. C’est pourquoi, elle mobilise la rigueur, la précision, et  la qualité. Il y a des découvertes scientifiques qui ne peuvent se faire que sur une échelle macro-sociale. La division de  travail est à ce niveau d’intégration globale. C’est la conjugaison des intelligences qui permet de mettre en place un vaccin, par exemple. Il faut une certaine intégration mondiale dans la manière d’organiser la division de travail pour réaliser cette ambition anthropologique d’une société riche et prospère.

Jusqu’aujourd’hui cette ambition anthropologique est prise en charge par le capitalisme, mais de la pire manière. En refusant le productivisme capitaliste,  on ne refuse pas l’ambition humaine d’une vie saine et prospère pour tous les êtres humains. Notre perspective garde cette ambition anthropologique d’une vie bonne sans la dimension fétichiste du profit capitaliste tous azimuts. Les crédits publics seront mis à la disposition des caisses communes selon les échelles locales, provinciales et nationales.

Pour accompagner cette ambition, il faut un État communiste que nous définissons comme l’ensemble des fonctions collectives nécessaires inscrites dans un système institutionnel opérant avec des caisses économiques aux niveaux local, provincial et national. Les investissements locaux feront partis des choix au niveau local, de même pour les investissements régionaux ou nationaux. L’État sera multiscalaire et fonctionnera selon le principe de subsidiarité.

Le MDW d’aujourd’hui veut donc reconnaitre la valeur produite par les parents, les enseignants et tous les congolais qui recevront un salaire quel que soit ce qu’ils  feront. Nous avons voulu sortir le travail de sa définition capitaliste. Et c’est au présent qu’il nous faut subvertir cette définition qui s’impose comme naturelle. La valeur marchande fait partie de l’économie. L’économie est l’appropriation collective par des individus de ce qui leur appartient. C’est le lieu concret de l’expression de leur puissance collective.

Le Congo que nous cherchons !
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Comprendre la portée juridique, politique, économique, sécuritaire et diplomatique de l’accord du 27 juin 2025

(Par Grâce Tshiunza Tantamika)

L'accord signé le 27 juin 2025 à Washington entre la République démocratique du Congo RDC et le Rwanda, sous médiation des Etats-Unis, repose sur plusieurs fondements juridiques et diplomatiques.

1. Nature juridique

L'accord du 27 juin 2025 est un traité international au sens du droit international public. Il a été signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays en présence du secrétaire d'État américain, Marco Rubio, ce qui lui confère une valeur juridique contraignante. Ce traité s'appuie sur une Déclaration de principes signée le 25 avril 2025, qui, bien que non contraignante juridiquement, a préparé le terrain pour l'accord formel.

2. Principes et engagement clés

L'accord repose sur des principes fondamentaux du droit international, notamment : Respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale:

Les deux parties s'engagent à respecter mutuellement leurs frontières et à s'abstenir de toute ingérence dans les affaires internes de l'autre.

Cessation du soutien aux groupes armés : Les deux pays s'engagent à ne plus soutenir les groupes armés non étatiques opérant dans l'est de la RDC, notamment le M23.

Désengagement et désarmement : L'accord prévoit le retrait des troupes rwandaises de l'est de la RDC dans un délai de 90 jours, ainsi que le désarmement et la réintégration des groupes armés.

Mécanisme conjoint de coordination sécuritaire : Un mécanisme est mis en place pour coordonner les efforts de sécurité entre les deux pays.

Cadre économique et investissement

L'accord inclut également des dispositions visant à :

Lancer un cadre économique régional: Dans les 90 jours suivant la signature, un cadre économique régional sera établi pour attirer les investissements occidentaux dans la région riche en minerais.

Favoriser la transparence dans les chaînes d'approvisionnement:

Les deux pays s'engagent à renforcer la transparence dans les chaînes d'approvisionnement des minerais critiques.

Médiation et soutien international

L'accord a été facilité par les États-Unis, avec l'appui du Qatar, et s'inscrit dans le prolongement des processus de paix régionaux de Nairobi et de Luanda. Il bénéficie également du soutien de la communauté internationale, notamment en ce qui concerne la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige le retrait de toutes les forces étrangères du territoire congolais.

Porte juridique et mise en œuvre

Bien que l'accord soit juridiquement contraignant, sa mise en œuvre dépendra de la volonté politique des parties et du soutien continu des médiateurs internationaux. Des mécanismes de suivi et d'évaluation sont prévus pour assurer le respect des engagements pris.

En résumé, l'accord entre la RDC et le Rwanda signé aux États-Unis repose sur des principes du droit international public, avec une attention particulière portée à la souveraineté, à la sécurité régionale et au développement économique. Sa réussite dépendra de la mise en œuvre effective des engagements et du soutien continu de la communauté internationale.

Que gagne la RDC dans cet accord ?

La RDC gagne plusieurs choses stratégiques dans l’accord signé avec le Rwanda aux États-Unis :

  1. Retrait militaire rwandais;

Le Rwanda s’engage à retirer ses troupes de l’Est de la RDC dans un délai de 90 jours, sous supervision internationale.

Cela pourrait réduire les violences dans le Nord-Kivu, surtout autour du M23.

  1. Fin du soutien aux groupes armés ; Le Rwanda promet de cesser tout appui au M23. Cela affaiblit ce groupe et ouvre la voie à une démobilisation.
  2. Reconnaissance de la souveraineté de la RDC ; Le Rwanda reconnaît officiellement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC. C’est une victoire diplomatique pour Kinshasa.
  3. Création d’un mécanisme sécuritaire conjoint ; Un mécanisme bilatéral permettra de surveiller la frontière et prévenir de futures tensions.
  4. Appui international et investissements; L’accord prévoit un cadre économique régional soutenu par les États-Unis. Cela pourrait attirer des investissements américains dans les minerais stratégiques de la RDC.
  5. Renforcement du rôle diplomatique de la RDC;

Kinshasa gagne en stature sur la scène internationale comme partenaire crédible dans la résolution de conflits régionaux.

En résumé, la RDC obtient un désengagement militaire rwandais, des garanties politiques, un cadre sécuritaire commun et des perspectives économiques, tout cela avec le soutien des États-Unis.

Que perd le Rwanda en signant cet accord ?

Le Rwanda perd plusieurs avantages stratégiques dans cet accord :

1. Perte d’influence militaire en RDC;

Le retrait de ses troupes de l’est de la RDC, notamment dans les zones minières, signifie une perte de contrôle militaire sur un territoire stratégique.

2. Fin du soutien au M23;

Le Rwanda s’engage à cesser tout appui au M23, qui lui servait d’outil d’influence et de pression contre Kinshasa.

Cela affaiblit sa capacité à intervenir indirectement en RDC.

3. Pression diplomatique accrue;

L’accord met le Rwanda sous surveillance internationale (notamment américaine) pour respecter ses engagements.

En cas de non-respect, Kigali pourrait faire face à des sanctions ou à un isolement diplomatique.

4. Reconnaissance claire de la souveraineté de la RDC;

Le Rwanda reconnaît officiellement les frontières et la souveraineté de la RDC, ce qui limite ses prétentions sécuritaires dans l’est congolais.

5. Partage économique et transparence;

Kigali devra renoncer à une partie des ressources qu’il exploitait ou contrôlait indirectement via le M23.

Le nouveau cadre régional impose plus de transparence, notamment sur les minerais stratégiques.

En résumé; le Rwanda perd une part de son levier militaire, économique et politique dans l’est de la RDC, en échange d’un apaisement diplomatique et de possibles gains dans un cadre économique régional partagé.

Que doit faire la RDC pour matérialiser ces bénéfices diplomatiques ?…

Je vous promets, d’introduire une note technique dans la réception du Président de la République Chef de l’Etat son Excellence, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de la MinEtat des affaires étrangères ce mardi 1 juillet.

Grâce TSHIUNZA TANTAMIKA/ antithèse des professeurs thésards.

Comprendre la portée juridique, politique, économique, sécuritaire et diplomatique de l’accord du 27 juin 2025
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