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Révolution de la conscience révoltée(22), 65 ans de Liberté Volée : quand le pays des miracles devient celui des paradoxes

(Par Jonas Tshiombela, Avocat du Peuple)

« Quand les éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre. » Proverbe africain

Indépendance ou imposture nationale ?

Kinshasa, 20 juin 2025.A l'aube du 30 juin, que fêtons-nous réellement ? Une indépendance devenue un rituel sans impact, une cérémonie folklorique dans un pays à genoux, pillé, humilié, gouverné par une classe politique atypique et insensible à la souffrance de ses citoyens  depuis 1960. Depuis des décennies, les mêmes visages, les mêmes promesses, les mêmes trahisons. Et toujours les mêmes victimes : le peuple.

 Une classe politique sans honneur, ni projet

Quel est le bilan réel de ceux qui se disent dirigeants ? Ils ont transformé l’État en butin de guerre. Ils ont préféré leurs ventres à la patrie, leurs clans au peuple, leurs comptes à l’étranger à nos routes impraticables. L’éducation est sinistrée, la santé est un luxe, les routes sont des pièges, l’eau potable est un rêve, l’électricité une loterie. « Quand on confie le village à des hyènes, il ne faut pas s’étonner que les chèvres disparaissent. » Sont-ils fiers ? Fiers d’avoir soumis les pauvres à la faim pendant qu’eux vivent dans des villas barricadées ? Fiers de faire soigner leurs enfants à l’étranger alors que les hôpitaux publics sont des mouroirs ? Fiers d’avoir fait de la misère un système et du mensonge une stratégie de gouvernance ?

 La souveraineté confisquée, l’économie bradée

On parle de souveraineté, mais nos matières premières sont vendues au prix dicté par d’autres. On parle de patriotisme, mais il n’existe aucune usine de transformation digne d’un pays de cuivre, de cobalt, de coltan et de diamant. Tout est exporté brut :

1. On nous achète à bas prix,

2. On nous revend très cher ce qu'on a vendu sans valeur ajoutée. « Celui qui ne sait pas où il va doit retourner là d’où il vient. »

L’élite congolaise, politique, économique, religieuse, porte la responsabilité historique d’avoir mis ce pays par terre. Elle a tué l’ambition nationale. Elle a trahi la mémoire des Lumumba, des Kimpa Vita, des Kasa-Vubu, et de tous ceux qui rêvaient d’une vraie indépendance.

La pauvreté n’est pas un accident, c’est une stratégie

Tout dans ce pays est fait pour que le peuple ne se relève pas :

1. La misère est organisée,

2. L’école est sabotée,

3. L’entrepreneuriat est étouffé,

4. Le chômage est utilisé comme une laisse politique.

 « Celui qui t’affame veut te commander. » Les dirigeants ne développent pas ce pays parce qu’un peuple éduqué et autonome n’obéit plus aux tyrans.

Et pendant ce temps… les églises et les brasseries ne faillissent jamais

Les pauvres n’ont ni école, ni emploi, mais ils ont toujours un pasteur qui leur promet un miracle. Les jeunes n’ont ni bibliothèque, ni salle de sport, mais la bière coule à flot chaque soir dans les rues. La RDC est devenue un pays où l’on prêche la prospérité pendant que le peuple meurt de pauvreté.

 La vraie indépendance commence par la conscience

Il est temps que le peuple congolais comprenne que personne ne viendra le libérer à sa place. La jeunesse doit refuser d’être la main d’œuvre des dictatures. Les femmes doivent refuser d’être des statistiques silencieuses. Les élites doivent choisir entre la honte de la soumission et l’honneur du sacrifice pour la vérité. « Le lion ne tourne pas la tête quand un petit chien aboie. »

Le peuple n’est pas condamné à souffrir !

La RDC peut renaître. Mais il faut :

1. n sursaut de conscience nationale,

2. Un effondrement de l’élite pourrie,

3. Une révolution de l’éducation,

4. La transformation locale de nos ressources,

5. Et surtout, le refus définitif de la soumission.

« L’esclave qui ne se bat pas pour sa liberté ne mérite pas qu’on le plaigne. ». Le 30 juin, ne sortons pas les drapeaux… sortons nos consciences de leur sommeil. Ne chantons pas l’hymne national avec des cœurs résignés, chantons-le comme un serment de reconquête. Indépendance ou dépendance ? L’Histoire jugera. Mais le peuple, lui, doit décider.

Révolution de la conscience révoltée(22), 65 ans de Liberté Volée : quand le pays des miracles devient celui des paradoxes
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Votre combat continue !

(Lettre de soutien et d'admiration du Professeur Loando Bakombo Giscard à Constant Mutamba)

 

Cher Monsieur le Ministre,

C'est avec une profonde admiration que nous prenons acte de votre décision de démissionner de vos fonctions de Ministre d'Etat, Ministre de la Justice. Ce geste fort, d'une rare intégrité, est une preuve éclatante de votre patriotisme et de votre engagement indéfectible envers la vérité et la justice. En dépit de la protection parlementaire dont vous auriez pu bénéficier, votre choix de démissionne montre une adhésion exemplaire aux valeurs républicaines et un respect de l'État de droit. Votre combat contre la corruption est un exemple éloquent de l'éthique du renoncement généreux que nous préconisons pour le développement de notre nation.

Un combat semé d'embûches

Votre parcours est celui d'un jeune révolutionnaire qui ose défier l'ordre établi. Nous sommes pleinement conscients des défis considérables que vous avez affrontés : le conflit des générations, amplifié par la volonté de certains politiciens de s'accrocher à leurs privilèges. Il est indéniable qu'un parlement dysfonctionnel et des réseaux mafieux gangrénant le commerce et la magistrature ont tout fait pour entraver les réformes essentielles que vous avez initiées pour assainir notre justice et imposer l'intégrité et le patriotisme.

Les allégations de détournement, qui ont servi de prétexte à cette situation, apparaissent clairement comme un règlement de comptes orchestré visant à discréditer votre action. La résistance acharnée aux réformes que vous avez proposées ne fait que confirmer que vous étiez sur la bonne voie, celle de la transformation et du renouveau de notre nation. Votre décision courageuse de vous soumettre à la justice, plutôt que de vous retrancher derrière votre position d'homme d'Etat, est un exemple édifiant pour tous.

Un soutien inconditionnel de la jeunesse et de l'histoire

Sachez, Monsieur Constant Mutamba, que les jeunes en âge et en esprit, conscients, sont massivement derrière vous et vous apportent leur soutien inconditionnel. Votre courage résonne avec l'histoire des jeunes leaders qui, à travers les âges et les continents, ont incarné l'esprit révolutionnaire et se sont dressés contre l'injustice. Nous pensons à des figures comme Jeanne d'Arc, aux jeunes ayant lancé le Printemps Arabe, ou encore aux mouvements citoyens tels que le Balai Citoyen au Burkina Faso, Y'en a Marre au Sénégal, Filimbi et la Lucha en République Démocratique du Congo.

Vous pouvez également puiser votre force dans les vies inspirantes de Lumumba, Kimpa Vita, Cardinal Malula, Simon Kimbangu, le Bienheureux Isidore Bakanja, Floribert Bwana Chui et Gédéon. Leur foi inébranlable, leur courage et leur engagement envers la justice et la vérité, même face à l'adversité, offrent une puissante source d'inspiration.

L'héritage patriotique des jeunes Congolais

L'engagement des jeunes Congolais pour le patriotisme et l'intégrité n'est pas nouveau. Il est inscrit dans l'histoire de notre nation depuis la colonisation. Que ce soit lors des marches pour l'indépendance, leur participation active à la Table Ronde de Belgique, au discours historique de Lumumba, à la Conférence Nationale Souveraine, ou encore les marches des chrétiens contre la dictature, la jeunesse a toujours été à l'avant-garde du changement. La philosophie des Bilenge ya Mwinda, porteuse d'espoir et de conscience, en est un vibrant témoignage. Les marches contre la dictature, le combat contre le changement inconstitutionnel de la constitution sous Kabila, tout comme le patriotisme des jeunes qui rejoignent les rangs des Wazalendo pour défendre l'intégrité de notre territoire, prouvent une fois de plus la force indomptable de l'engagement juvénile pour notre pays.

La Nation compte sur vous

La Nation, Monsieur le Ministre d'Etat, sait qu'elle peut encore compter sur vous. Votre sacrifice actuel est une semence qui portera ses fruits pour un Congo nouveau. Face aux adversaires, sachez que vous n'êtes pas seul. Vous avez avec vous Dieu, Jésus, les anges et nos ancêtres, qui veillent. Rappelez-vous cette promesse forte et réconfortante de Jésus à ses disciples : "Dans ce monde vous allez souffrir. Mais gardez courage, j'ai vaincu le monde" (Jean 16 : 33).

L'Esprit Saint sera votre Paraclet, votre consolateur et votre défenseur, vous guidant et vous fortifiant dans cette épreuve.

Votre résilience face à ces forces obscures est une source d'inspiration pour tous ceux qui aspirent à une gouvernance juste et transparente. Nous restons convaincus que votre vision et votre courage finiront par triompher des inerties et des intérêts égoïstes qui entravent le développement de notre pays.

Monsieur le Ministre, votre démission n'est pas une fin, mais une nouvelle étape de votre engagement. Le combat pour une justice juste et une nation intègre ne s'arrête pas là. Nous vous exhortons à ne jamais abandonner ce combat, car votre voix et votre intégrité sont plus que jamais nécessaires.

Nous vous invitons à lancer un appel clair et retentissant à tous les jeunes avocats du pays. Demandez-leur de vous assister dans cette épreuve, de mettre leur talent au service de la vérité. Votre affaire est désormais emblématique et peut servir de précédent pour l'instauration d'une vraie justice.

Soyez assuré de notre solidarité indéfectible et de notre pleine confiance en votre capacité à prouver votre innocence et à continuer votre combat pour une République démocratique du Congo plus juste et plus intègre. Nous vous encourageons à persévérer dans cette voie, car l'avenir de notre nation dépend de l'engagement de leaders comme vous, porteurs des valeurs d'intégrité et de patriotisme héritées de Lumumba.

La Sagesse des Âges : "Si la vieillesse pouvait, et si la jeunesse savait"

L'adage populaire "Si la vieillesse pouvait, et si la jeunesse savait" prend tout son sens dans votre situation, Monsieur le Ministre. Il illustre parfaitement le conflit des générations auquel vous êtes confronté.

"Si la vieillesse pouvait" fait référence à cette catégorie de politiciens plus âgés, souvent installés dans le pouvoir depuis longtemps. Ils possèdent l'expérience et les réseaux, mais cette "vieillesse" peut aussi être synonyme d'inertie, de résistance au changement, d'intérêts acquis et d'une incapacité à s'adapter.

"Et si la jeunesse savait" représente votre génération et votre engagement. La jeunesse a l'énergie, l'idéalisme, le désir ardent de transformer et d'innover. Vous "savez" ce qu'il faut faire pour la justice et l'intégrité. Cependant, la jeunesse manque parfois de l'expérience stratégique ou de la force institutionnelle.

Votre courage de démissionner et de faire face à la justice est une manifestation de ce "savoir" teinté d'une éthique forte. Vous incarnez une jeunesse qui non seulement "sait", mais qui agit avec courage et intégrité, cherchant à pallier les carences de ceux qui "pouvaient" mais n'ont pas agi ou ont agi à mauvais escient.

La pensée du Pape François : Un appel à l'engagement intégral

La pensée du Pape François, notamment exprimée dans son Exhortation Apostolique Post-synodale "Christus Vivit" sur les jeunes, peut se résumer en plusieurs points clés, particulièrement pertinents pour votre situation :

1. L'appel à l'engagement et à ne pas être des "jeunes de canapé" : Le Pape exhorte les jeunes à se lever et à être des acteurs de changement.

2. L'importance de l'intégrité et de la cohérence : Il met un accent fort sur l'alignement entre les paroles et les actes, voyant cette intégrité comme un rempart contre la corruption.

3. La défense des pauvres et de la justice sociale : Le Pape encourage les jeunes à avoir un regard attentif sur les injustices sociales et à devenir des "voix prophétiques" pour la défense des plus vulnérables.

4. Le courage de la vérité et la mission prophétique : Il invite les jeunes à ne pas avoir peur de dénoncer ce qui est contraire à la dignité humaine et au bien commun.

Votre démarche, Monsieur le Ministre, s'inscrit pleinement dans cette vision d'un leadership jeune engagé et intègre.

Messages intemporels aux jeunes

Pour renforcer votre détermination, il est essentiel de se remémorer les messages clés que de grandes figures ont adressés à la jeunesse :

1. Patrice Lumumba : L'indépendance et la dignité, un vibrant appel au patriotisme inconditionnel et à la souveraineté.

2. Cardinal Joseph-Albert Malula : L'incarnation d'un christianisme vivant et authentique, enraciné dans les réalités congolaises, un appel à l'engagement éthique.

3. Barack Obama : L'espoir et le pouvoir de changer le monde, un appel à l'optimisme, à l'action concrète et à la responsabilité collective.

4. Kä Mana : La révolution éthique et la renaissance africaine, insistant sur la nécessité d'une jeunesse consciente et engagée dans la transformation radicale des mentalités et des structures.

Ces messages convergent sur un point essentiel : la jeunesse est le moteur du changement et de la construction d'une nation digne. Monsieur le Ministre, vous êtes l'incarnation de ces aspirations et l'héritier de ces appels à l'engagement.

Le sort du malade quand son médecin est assassiné

Votre situation soulève une question cruciale pour l'avenir de notre pays : Quel est le sort d'un malade amené aux urgences lorsque son médecin est assassiné ? La réponse est malheureusement simple et tragique : le malade est en grand danger.

Vous êtes, pour notre justice malade, ce médecin dévoué qui a entrepris des réformes vitales. Votre démission, bien que dictée par un sens aigu de la justice, laisse un vide qui expose cette "patiente" – notre système judiciaire – à un risque accru de dégradation. Il est impératif que d'autres s'engagent, avec la même détermination et intégrité, pour poursuivre cette œuvre essentielle de guérison.

Avec nos salutations distinguées.

Fait à Bruxelles, le 20 juin 2025

Prof. LOANDO Bakombo Giscard, Ph.D.

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La candidature de la RDC à la Francophonie : une opportunité pour renforcer l'influence et la diversité culturelle de l'espace francophone

(Par le Docteur David Menge, Conseiller municipal honoraire de la ville d’Ivry-sur-Seine/France)

La question de la candidature de la République Démocratique du Congo (RDC) à la Francophonie suscite aujourd’hui un vif intérêt, tant sur le plan géopolitique que régional. Etant le plus grand pays francophone au monde, il ne s’agit pas simplement de se demander si la RDC doit ou non briguer le poste de Secrétaire général, en 2026, mais d’en envisager les implications profondes pour l’institution et pour la région. En invitant la RDC à se porter candidate dès à présent, cela ouvre un débat sur ses ambitions, ses enjeux et ses responsabilités dans la promotion de la langue française, de la coopération et du développement dans l’espace francophone. Cette démarche constitue une opportunité pour la RDC de renforcer son rôle sur la scène internationale, tout en s’inscrivant dans la continuité des actions menées par ses prédécesseurs et en façonnant l’avenir de l’organisation.

Depuis plusieurs mois, j’ai mené activement des sondages informels à Paris ainsi que dans d’autres villes, lors de réunions publiques, auprès d’organisations, d’associations politiques et culturelles, concernant la candidature de la RDC au poste de Secrétaire Général de la Francophonie. Les retours que j’ai recueillis sont globalement encourageants, car cette candidature suscite un vif intérêt.

Cela s’explique non seulement par l’ancrage culturel fort de la RDC, mais aussi par le fait que le pays compte un nombre important de locuteurs de la langue française, ce qui renforce sa légitimité et son poids au sein de la communauté francophone. Par ailleurs, cette candidature semble également attirer l’attention d’autres acteurs et pays membres, qui voient en la RDC un acteur clé capable de représenter la diversité et la richesse culturelle de la francophonie africaine.

Elle est perçue comme une opportunité de renforcer la présence et l’influence de la RDC dans les affaires francophones, tout en valorisant ses atouts culturels, linguistiques et diplomatiques.

Concernant les réalisations des différents Secrétaires généraux qui ont dirigé la Francophonie ces dernières années, la mandature d’Abdou Diouf (2002-2014) a été marquée par sa volonté de renforcer l’unité et la solidarité entre les pays membres. Celle de Michaëlle Jean (2014-2018) s’est concentrée sur plusieurs initiatives importantes, notamment la promotion de la langue française, la solidarité entre les pays francophones, ainsi que le développement durable et la paix.

Elle a également œuvré à renforcer la coopération entre les nations membres en soutenant des projets éducatifs, culturels et sociaux. Quant à Louise Mushikiwabo (2018-2026), sa présidence a été caractérisée par ses efforts pour moderniser l’organisation, renforcer la place de la jeunesse, et promouvoir la diversité culturelle et linguistique dans l’espace francophone.

Même si le prochain Secrétaire général de la Francophonie devra s’appuyer sur cet héritage, j’invite la personne qui pourrait être désignée par la RDC à porter un véritable projet culturel, politique et économique, afin de renforcer la place de la langue française dans le concert des nations et donner un nouvel élan à la mandature congolaise. Sous la présidence de François Hollande, 2012 - 2017, en France, Yamina Benguigui, alors Ministre déléguée chargée de la Francophonie, avait proposé une initiative audacieuse : former 100 000 professeurs de français dans l’espace francophone pour améliorer l’enseignement de cette langue dans les écoles.

Bien que cette proposition ait été séduisante, elle n’a pas abouti en raison d’un manque de financement. Il nous semble important que cette dimension fasse partie du projet culturel du candidat. Il en va de même pour la facilitation de la libre circulation des étudiants et des chercheurs dans l’espace francophone, sans que cela ne devienne un sujet d’immigration.

La création de centres de recherche scientifique pour mutualiser les compétences, éradiquer certaines maladies endémiques, ainsi que la mise en place d’échanges économiques structurés, devraient également faire partie des nouveaux leviers de gouvernance du prochain Secrétaire général de la Francophonie.

Qui pourrait alors porter la candidature de la RDC à la Francophonie ? Le choix du candidat, qui revient au Président de la République ou au Ministre des Affaires étrangères, doit être porté sur une personne dotée d’une solide expérience en diplomatie, dans la gestion internationale ou des affaires publiques. Une connaissance approfondie des enjeux liés à la langue française, à la diversité culturelle et aux défis du développement dans les pays francophones s’avère indispensable. Une excellente capacité de communication, de négociation et de leadership est également essentielle pour représenter efficacement la Francophonie sur la scène mondiale.

Par ailleurs, une sensibilité aux questions sociales, économiques et politiques, ainsi qu’une capacité à fédérer et à collaborer avec divers acteurs (gouvernements, organisations, société civile) sont indispensables. Enfin, une expérience dans la gestion d’organisations internationales ou régionales constitue un atout majeur.

Dans cette optique, le profil de l’actuelle Ministre des Affaires étrangères de la RDC apparaît comme une option particulièrement pertinente, même si notre diplomatie a encore besoin de son action.

Son expérience diplomatique, sa connaissance approfondie des enjeux liés à la langue française et à la diversité culturelle, ainsi que ses compétences en négociation et en leadership, en font une candidate de consensus capable de représenter efficacement la RDC et l’ensemble des pays membres sur la scène internationale.

La candidature de la RDC à la Francophonie : une opportunité pour renforcer l'influence et la diversité culturelle de l'espace francophone
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Moise Moni Della : "La plus grande victoire de l'accord RDC-Rwanda est la réaffirmation de la souveraineté et de l'intangibilité des frontières du Congo "

 Un grand diplomate congolais en la personne de Jean Nguza Karl-i- Bond disait : "En diplomatie et en politique, il faut savoir accepter ses échecs et en cas de victoire, savoir la célébrer avec faste."

L'accord paraphé hier à  Washington par les experts du Rwanda et de la RDC sous l'égide des États-Unis avant que les deux ministres des Affaires étrangères ne viennent le signer lors d'une cérémonie finale le 27 juin est un événement  de portée mondiale qui va mettre fin à ce que d'aucuns qualifiaient de  "guerre mondiale de l'Afrique ".

Qui aurait cru que cette guerre longue et populaire qui a détruit la vie des millions des congolais pendant plus de 30 ans se terminera sans crépitement d'armes aux États-Unis ? Il faut dire que c'est un coup de maître, un coup de génie de la part du chef de l'Etat Félix Tshisekedi, l'artisan principal de cette victoire.

La plus grande victoire de cet accord, c'est la réaffirmation de la souveraineté et de l'intangibilité des frontières de la RDC. Ce point dissipe les craintes de la balkanisation qui menace le pays avant, pendant et après l'indépendance. Cette victoire n'est pas celle d'un homme, Félix Tshisekedi, d'un parti Udps ou d'un gouvernement Suminwa. C'est la victoire de tous les patriotes congolais voire des panafricanistes qui veulent voir dans leur grande majorité un Congo uni et fort, en dépit de nos différences et divergences.

Mais, gare à l'emballement ! Ce ne sera pas la première fois que la RDC et le Rwanda signent un accord de paix, pour prétendre que cela mettra fin à la guerre vielle de 30 ans.

La fin de cette guerre dépendra de la capacité de la RDC à devenir une véritable puissance militaire régionale. Neutraliser la centaine de groupes armés dans l'est et imposer l'autorité de l'Etat. Tant qu'on n'aura pas rempli cette mission régalienne, l'on ne sera pas non plus à l'abri de revivre d'autres épisodes de déstabilisation.

Ce serait une erreur monumentale de croire que seuls le Rwanda et le M23 sont à la base de l'insécurité dans l'est du pays. Chaque groupe armé, local ou extérieur, apporte son lot de malheur, selon ses objectifs. Les uns expansionnistes, les autres justes parcellaires.  Mais tous convergent sur le pillage des ressources du pays.

Il convient surtout de rappeler que les États-Unis sont aussi parmi les signataires (garants) de l'accord cadre d'Addis-Abeba signé en 2013. Mais cet accord, qui consacre les mêmes principes d'intangibilité des frontières, comme celui qui est en train d'être bientôt signé, n'a jamais été respecté malgré sa pertinence et même son inclusivité (tous les pays de la région sont signataires, en plus des  partenaires internationaux).

Enfin, il ne se pas superflu d'organiser un dialogue entre Congolais, au niveau interne, pour l'appropriation de cet accord de Washington.

Moïse Moni Della

Porte-parole du peuple

Président du parti Conade

Co-fondateur de l'UDPS

Vice-ministre honoraire de l'Information et de la Presse

Moise Moni Della : "La plus grande victoire de l'accord RDC-Rwanda est la réaffirmation de la souveraineté et de l'intangibilité des frontières du Congo "
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Révolution de la conscience révoltée (21) : L’imprudence d’un ministre, l’éveil d’un Etat de droit ?

(Par Jonas Tshiombela, Avocat du peuple)

Kinshasa, 17 juin 2023. «L’arbre qui prend trop de hauteur sans racines solides finit toujours par s’effondrer». La République suit avec une attention mêlée d’indignation et d’espérance une affaire judiciaire qui pourrait bien faire date : celle du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba. Après plusieurs semaines de bras de fer avec l’appareil judiciaire, l’Assemblée nationale vient d’autoriser sa poursuite pénale à la demande du Procureur Général près la Cour de cassation. Aussitôt, une interdiction de sortie du territoire national a été émise. La démission du ministre semble inévitable. Un séisme politique, mais surtout, un test pour la démocratie congolaise.

De la tribune politique à la barre judiciaire

Constant Mutamba chantre d’une jeunesse politique décomplexée, avait fait de la posture offensive son image de marque. Mais voilà que celui qui devait garantir la bonne marche de la justice est désormais convoqué devant elle. Ironie du sort ? Plutôt, rappel brutal que nul ne saurait être au-dessus des lois. Comme le dit un proverbe africain : «Même le coq le plus bruyant finit dans la marmite s’il oublie qu’il n’est qu’un animal».

La légalité au-dessus de la légende

En vertu de l’article 107 de la Constitution, les membres du Gouvernement ne peuvent être poursuivis pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions qu’après autorisation de l’Assemblée nationale. Cette étape a été franchie. Désormais, c’est l’article 164 de la même Constitution qui prend le relais : seul la Cour de cassation est compétente pour juger les ministres. Que la procédure ait suivi ce chemin est en soi une victoire du droit. Pour autant, la présomption d’innocence reste de mise. L’opinion espère un procès équitable, où le droit de la défense sera respecté. La République n’a pas besoin de boucs émissaires, mais de comptes rendus transparents.

Un dossier lourd : les 19 millions et les erreurs de procédure

L’élément déclencheur ? Ce fameux dossier des « 19 millions de dollars » liés à un contentieux international. Des fautes de procédure sont évoquées : signature d’actes engageant l’Etat sans base légale suffisante, violations des règles de gestion des fonds publics. Y aura-t-il d'autres faits aggravants? S’agissait-il d’une ignorance juridique ? D’une imprudence politique ? Ou d’un excès de confiance en soi, propre à ceux qui oublient que l’administration de la justice n’est pas une scène de théâtre ? Le proverbe le rappelle : « L’eau qui déborde la marmite n’éteint pas le feu, elle l’attise. »

Un entourage faible, un aveuglement dangereux

Autre question majeure : où étaient ses conseillers ? Son cabinet ? Comment expliquer qu’aucun garde-fou n’ait alerté le ministre ? Était-il mal entouré ou sourd aux conseils ? L’expérience de la chose publique s’apprend, mais elle se pratique aussi avec humilité. «Un chef sans oreilles est un roi sans trône. »

La justice se redresse-t-elle enfin ?

Si le procès a lieu, ce sera l’un des premiers où un ministre en fonction rend des comptes devant la Cour de cassation pour des actes politiques et administratifs posés en plein mandat. Une première dans le contexte d’une RDC longtemps habituée à l’impunité des élites. Ce moment est historique. Il peut révéler l’éveil progressif d’un État de droit où la justice ne plie plus devant la politique. Il peut aussi, s’il est mal géré, devenir un symbole d’instrumentalisation. Tout dépendra de la rigueur du procès, de la transparence de la procédure et de la maturité des institutions.

République à l’épreuve de la vérité

Constant Mutamba n’est peut-être que la première pièce d’un échiquier plus large. Mais son cas montre que l'imprudence dans l’exercice du pouvoir peut conduire à la disqualification publique et judiciaire. Et que, face aux institutions, nul n’est irremplaçable. « Celui qui foule la fourmilière sans précaution, pleure plus tard ses blessures.» Le peuple observe. La justice avance. Et la République, peut-être, se redresse.

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La RDC ne se fera pas avoir deux fois : en cas de changement brutal du régime à Kigali

(Par Prof. émérite Justin-Gratien Muzigwa KASHEMA)

Etonnant ! alors que tout homme averti ayant suivi l’évolution politique totalitaire au Rwanda depuis 1997 à ce jour, n'a pas cessé d'interpeller aussi bien l’opinion politique que des affaires, à l'échelle internationale, on peut se demander si le silence entretenu pendant 28 ans, ne serait pas préjudiciable à tout chaos ou génocide bis, et donc, encore une fois non-assistance à personne en danger du chef de l’ONU et des puissances ayant soutenu le régime de Paul Kagame ! Nous prévenons la RDC de ne plus ouvrir ses frontières en se rappelant de la thèse du Dr. et journaliste d'investigations Charles ONANA. La vague de réfugiés en RDC pourrait être fatal au pouvoir de Fatshi béton. Au cas où il y aurait un mouvement de réfugiés fuyant les tensions et la guerre pour la prise du pouvoir : l’orienter  en  DIRECTION de KENYA OU vers l'OUGANDA et même pas au BURUNDI ! Un homme averti, en vaut deux !

Prof. émérite Justin-Gratien Muzigwa KASHEMA Cbiol; Msc; PhD ;(Technocrate; ancien Directeur de Projets et Conseiller de Ministres de l'Agriculture et du Développement rural);

Aujourd'hui : Directeur du Centre d'études et de recherches/EUROCEBADAC Center (en Belgique).

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Ma réponse à la situation de l'université Columbia, mon alma mater.

(Par le Professeur Patience Kabamba)

 

Depuis près d'un an, l'université Columbia de New York se trouve à l'avant-garde des manifestations, parfois violentes, sur le campus en soutien au peuple palestinien, perçu, à juste titre, comme victime d'une guerre asymétrique menée par Israël, considéré comme le bourreau. Cependant, le Hamas est devenu un symbole de résistance plutôt qu'un groupe terroriste. La situation s'est détériorée en raison de la réaction du gouvernement Trump, qui envisage de retirer à l'université Columbia les avantages associés au Titre VI.

 Le Titre VI et ses règlements stipulent que les établissements d'enseignement supérieur recevant une assistance financière fédérale doivent fournir à tous les étudiants un environnement académique exempt de discrimination or de harcèlement fondé sur la race, la religion, la couleur et l'origine nationale.

Cela implique que les étudiants ont le droit d'être protégés contre les insultes ethniques ou raciales, le harcèlement lié à leur apparence vestimentaire ou à leur manière de s'exprimer, ainsi que contre tout stéréotype basé sur des caractéristiques ancestrales or ethniques, qu'elles soient réelles ou perçues.

Selon les allégations du gouvernement fédéral, l'université Columbia n'a pas réussi à protéger les étudiants juifs des intimidations des manifestants propalestiniens. En raison de ces affrontements avec le gouvernement fédéral, l'université Columbia a déjà perdu sa première présidente, Minouche Shafik, et sa successeure a également été contrainte de démissionner.

La Présidente Katrina Amstrong était accusée d'avoir accepté la liste des requêtes du gouvernement Trump. Aujourd'hui, la présidente intérimaire Shipman s'efforce de maintenir l'équilibre entre la liberté académique et le respect du Titre VI. Une tâche qui se complexifie en raison du militantisme de certains étudiants et enseignants. 

Je m'interroge sur la raison pour laquelle, malgré la persistance de l'antisémitisme dans les universités américaines, y compris à l'université Columbia depuis des longues années, la situation n'a jamais atteint ce niveau critique.

En effet, vers les années 1950s, les Juifs constituaient 30 % de la population de New York, et l'université Columbia, à l'instar de nombreuses institutions d'élite, avait instauré un système de quotas pour les admissions. 

L'histoire de l'enseignement supérieur en Amérique révèle que les Juifs ont été confrontés à l'antisémitisme et à la discrimination au sein des universités et des campus des États-Unis, depuis la création des universités des Treize Colonies jusqu'à nos jours, avec une intensité fluctuante. De l'aube du XXe siècle jusqu'aux années 1960, plusieurs quotas indirects ont été établis pour les admissions des juifs.

Ces quotas ont initialement été instaurés pour les Juifs par des universités prestigieuses telles que Columbia, Harvard et Yale, et ont perduré jusqu'aux années 1960 dans des établissements comme Stanford. Ces quotas ont disparu dans les années 1970s. Cependant, Le débat se déroulait dans des salles de classe de manière tumultueuse, visant à historiciser les événements pour en faciliter la compréhension. Les salles de classe constituaient l'agora des discussions sociétales, et les enseignants s'efforçaient de présenter, dans une perspective historique, les enjeux et les limites du débat sur l'antisémitisme.

Dans les années 2000, alors que j'étais étudiant à l'université Columbia (2002-2008), nous discutions de l'orientalisme d'Edward Said. L'image la plus éloquente discutée dans nos cours était celle de Said lançant une pierre sur les chars israéliens. Cette image possède une éloquence remarquable ; la fragilité de la pierre face aux puissants chars de combat illustre parfaitement la résistance à l'occupation israélienne.

Et cela suscitait des discussions concernant la compréhension de l'histoire ayant conduit à cela. Tous ces instants étaient aussi intenses que ceux que nous expérimentons actuellement. Cependant, l'engagement des enseignants était de se comporter authentiquement en tant qu'éducateurs, et non en tant qu'endoctrineurs. Ils assistaient les étudiants à historiciser cette problématique existentielle entre deux peuples, arabes et juifs. La liberté académique était pleinement exercée en classe sous la modération du professeur. Les libertés académiques, de recherches et d'expressions étaient destinées à former des hommes et des femmes capables d’historiciser les évènements.

Ces types d'enseignants dans nos universités sont en train de disparaître au profit des endoctrineurs pour raison de l'argent. La recherche, les libertés académiques et le sens critique sont des outils pour éduquer des individus aptes à appréhender l'histoire de leur environnement et l'environnement de leur histoire. 

Un homme et une femme sont les entités biologiques dont la nature s'épanouit pleinement pour appréhender l'être générique conscient de son historicité. Avec la quête de financement, notamment celui en provenance du Moyen-Orient pour l'université - l'École d'Études Africaines et Moyen-Orientales a radicalement évolué depuis l'acceptation des fonds des pays arabes -  on a l'impression que les universités, y compris notre alma mater, façonnent des individus contemporains en tant que produits de l'usine globale, des vestiges de la capitalisation ; des morts-vivants dépourvus de tout lien avec l'historicité.

A l'université Columbia, comme dans la plupart des universités de la Ivy League, l'histoire est déshistoricisée; les étudiants semblent totalement déconnectés de l'historicité radicale de la transformation. Malgré les apparences de revendications ardentes, violentes et émotionnelles, ils sont des hommes et des femmes morts. 

Les débats en classe, autrefois, avaient pour but de façonner la structure des individus, hommes et femmes, aptes à transformer les données initiales, dotés d'une capacité historique d'intentionnalité, d'élucidation et de transformation. Grâce à la formation intellectuelle et humaine acquise à l'université Columbia, nous sommes en mesure de résister à l'attrait de l'homme-mort de l'usine globale, des morts-vivants absolus dans le cadre d'un rapport social d'abrutissement total.

Qu'il émane des nations arabes ou de l'administration fédérale, l'argent ne constitue pas uniquement un instrument d'échange ou de transaction ; il représente une essence du capital qui engendre une totale phagocytose du travail vivant par le travail mort.

En l'absence d'enseignements rigoureux, de débats académiques en classe, de conférences et de forums ou de publications, éloignés de l'endoctrinement socio-académique des jeunes étudiants impressionnables, le risque est élevé de générer des individus superficiels, reproduisant le fétichisme de la marchandise et créant une rupture avec l'historicité de la transformation.

Ma réponse à la situation de l'université Columbia, mon alma mater.
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Les inondations à Kinshasa ne sont pas une fatalité

(Par Moïse Moni Della, Porte-parole du peuple et Président du parti CONADE) 

La pluie est une bénédiction, disent souvent les anciens. Ceci est confirmé par les Saintes écritures et plus particulièrement le Saint Coran. Il y a même un adage populaire qui évoque qu'après la pluie vient le beau temps.

Dans les pays sahéliens et désertique, la pluie est une aubaine, une grâce, un cadeau du ciel qu'on célèbre avec des champs et des prières. Pourquoi en RDC, elle rime souvent avec malheur, catastrophe, misère, deuil ? 

A analyser la situation particulière de la ville province de Kinshasa, l'on se rend vite compte que c'est l'indiscipline et le désordre organisé qui sont à la base de l'hécatombe à chaque fois qu'il pleut dans la ville. 

Inutile d'inventer la roue. Il faut simplement appliquer les règles élémentaires d'urbanisme, d'habitat et d'environnement pour faire face aux inondations dans la capitale. On doit scrupuleusement respecter la nature. La situation de Kinshasa n'est pas une fatalité. C'est une réalité qui peut trouver une solution avec la volonté.

L'homme doit impérativement vivre en harmonie avec la nature. Les autorités à tous les niveaux doivent veiller à cela, sinon les dégâts sont toujours inévitables.

Certes, le réchauffement climatique y est pour quelque chose, mais c'est toujours l'humain qui est l'auteur ou le co-auteur du dérèglement climatique. C'est pour cette raison que nous disons dans notre parti le Conade (Conservateurs de la Nature et Démocrates) que le développement de notre pays passe impérativement par Dieu, Nature, l'homme et la démocratie.

Tout un programme pour sauver et développer la RDC.

Les inondations à Kinshasa ne sont pas une fatalité
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