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Droits d’auteurs en RDC : une gestion par la sous-traitance envisagée (entretien avec Werrason)

 L’attribution de la gestion du droit d’auteur à une entreprise nationale de sous-traitance en République Démocratique du Congo a été envisagée par le chanteur congolais Ngiama Werrason en vue de remettre de l’ordre dans le secteur, a-t-on appris de l’artiste au cours d'un entretien. 

«Il y a trop de désordres dans le secteur des droits d’auteurs en RDC. On ne sait pas exactement qui gère. Laquelle de la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (SOCODA) est reconnue par l’Etat pour assurer la gestion collective des droits des artistes. Même chose à la Société Nationale des Editeurs et Compositeur-Auteurs (SONECA) qui gère encore beaucoup d'argent des créateurs. A l'allure où vont les choses, je pense que l’idéal serait de confier dans l’avenir la gestion à une autre entreprise nationale indépendante de sous-traitance», a déclaré Werrason.

«Le ministère de la culture doit vraiment nous aider pour y arriver. Je sais que l'actuelle ministre maîtrise très bien ce domaine des droits d'auteur. Il faudra peut-être qu'elle s'adonne un jour pour remettre de l'ordre. La gestion, par nous les artistes, a démontré ses limites. Il y a trop de magouilles. Beaucoup travaillent pour leurs intérêts. Les artistes souffrent dans ce secteur », a-t-il ajouté.

Il sied de noter que ce secteur des droits évolue dans le bicéphalisme avec deux SOCODA dont chacune ayant son siège administratif à Kinshasa. L'une est dirigée par l’artiste musicien Nyoka Longo en tant que Président du Conseil d’administration (PCA). Tandis que l'autre est conduite par le chanteur Blaise Bula, qui est aussi reconnu comme PCA par les siens. Elle fonctionne à sa manière. Entre-temps, l'ancienne SONECA qu'on croyait être liquidée, continue à opérer sous l'emprise de l'Editeur Adios Alemba dans la capitale.

L'implication du ministère de la culture pour un consensus !

En décembre dernier, rappelle-t-on, toutes les parties prenantes se sont rencontrées autour d’une table sous l’égide du ministère de la culture mais aucune résolution probante n’est sortie de ces assises pour trouver un consensus. 

Selon une enquête, l’homme et la maffia sont deux éléments majeurs qui bloquent l'expansion du secteur des droits d'auteurs en RDC.

S'agissant de l’homme, on fait directement allusion aux ressources humaines qui n’ont jamais été à la hauteur pour assurer la bonne gestion de la société. « Les artistes congolais sont aux commandes depuis sa création. Sans compétences requises, certains ont géré sans état d’âme cette coopérative. L’égoïsme a divisé le sociétaire et les violations de statut ont provoqué un cycle infernal des crises et conflits dans le secteur », a fait savoir un conseiller du ministère de la culture. 

Concernant la maffia, la malversation financière est l’une des causes principales et flagrantes qui a conduit la SOCODA à la prédation.

Selon plusieurs sources, plus d’un million de dollars ont été délogés dans le compte de la SOCODA/Nyoka Longo pour être orientés vers d’autres comptes privés.

En RDC, 98 % d'artistes meurent pauvres malgré leur talent et leur dynamisme dans la création alors que sous d’autres cieux une seule œuvre peut rendre riche son auteur.  Et pourtant, l’article 1er de l’Ordonnance-loi n°86-033 du 5 avril 1986 portant protection des droits d’auteurs et droits voisins stipule : ‘‘L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur son œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous’’.

Jordache Diala

Droits d’auteurs en RDC : une gestion par la sous-traitance envisagée (entretien avec Werrason)
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Industries culturelles et créatives en RDC  , Yolande Elebe s’engage pour l’application de la redevance pour ‘‘copie privée’’

Pour la première fois dans l’histoire de la République Démocratique du Congo, les artistes vont bientôt bénéficier de la redevance pour copie privée qui est une rémunération compensée par les importateurs des supports d’enregistrement ou de stockage (Flash disque, lap top, tablette, téléphone, carte mémoire, box, ordinateur, Smartphone…) des œuvres artistiques (film, musique, livre, bande dessinée, design, image, photo...).

Cette assertion constitue un ultime engagement pour le gouvernement congolais à travers son ministère de la Culture, arts et patrimoine (CAP) qui vient d’activer une série de réformes pour l’expansion des industries culturelles et créatives en RDC et surtout pour le bien-être des créateurs des œuvres de l’esprit.

La ministre de la CAP, Yolande Elebe Ma Ndembo travaille avec beaucoup d’abnégations et aussi avec détermination afin de redorer, de promouvoir et de revaloriser son secteur et aussi d’en faire un véritable levier du développement socio-économique, conformément à la vision du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui veut que l’artiste soit respecté et vive réellement du fruit de sa création.

Une redevance rémunératoire en faveur des artistes

C’est dans ce contexte que l'activation de cette redevance rémunératoire prélevée sur les supports de stockage des produits artistiques a été adoptée par le gouvernement lors du dernier Conseil des Ministres à Kinshasa.

«Lors de la 38ème réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 4 avril 2025, la Ministre de la Culture,  Arts et Patrimoine a fait adopter des dossiers essentiels relatifs à la réforme de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins en RDC, ainsi qu’à l’activation de la redevance pour copie privée», a-t-on lu dans un communiqué.

« Cette démarche représente une avancée significative pour la protection et la valorisation de la création artistique en RDC », a ajouté le document.

En perspective de la mise en œuvre de cette taxe, la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine a également reçu en audience le Directeur Général de la Direction Générale des Douanes et Assises (DGDA) pour un échange approfondi concernant la mise en place d’un système de collecte de redevance pour copie privée.

En ce qui concerne les dossiers essentiels relatifs à la réforme de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins, il est important de retenir qu’une commission mixte composée d’experts de la Présidence, de la Primature, du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, du Ministère de la Culture, Arts et Patrimoine, de la CISAC ainsi que des acteurs clés de la gestion des droits d’auteur a siégé pendant plusieurs jours pour mener des réflexions devant aboutir à une résolution définitive pour assainir le secteur.

« Les recommandations de cette commission ont été transmises au Gouvernement qui en a pris acte, et seront communiquées dans les jours à venir », a rapporté le communiqué.

« Cet engagement collectif marque une nouvelle étape vers une meilleure protection des créateurs et une valorisation accrue des industries culturelles et créatives en République Démocratique du Congo », a soutenu la source.

Une taxe imposée sur la consommation des produits artistiques

Il y a lieu de noter que  la « rémunération pour copie privée » vise à compenser pour les ayants droit (auteurs, artistes et producteurs), le préjudice lié à la copie à titre privé de leurs œuvres. Elle est prélevée sur l’ensemble des supports d’enregistrement ou de stockage des contenus artistiques protégés et réalisés à partir d’une source  légale pour usage personnel.

La redevance rémunératoire est imposée en contrepartie aux fabricants (ou importateurs) de ces supports de stockage pour verser aux auteurs, artistes, éditeurs et producteurs des œuvres qui sont ainsi dupliquées, copiées, téléchargées massivement et gratuitement.
Signalons que ce n’est pas le public ou l’utilisateur des supports qui paient cette redevance, mais elle est prélevée à la douane après sa déclaration par l’importateur ou le grossiste.  

En France, la rémunération pour copie privée a généré jusqu’à 300 millions d’euros en 2021, selon un rapport du gouvernement au Parlement.   

Jordache Diala

Industries culturelles et créatives en RDC  , Yolande Elebe s’engage pour l’application de la redevance pour ‘‘copie privée’’
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RDC : les inondations à Kinshasa auraient pu être mieux anticipées, selon des scientifiques

 Une photo aérienne prise le 7 avril 2025 à Kinshasa montrant des maisons inondées sur les rives de la rivière Ndjili après des pluies torrentielles dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central.

Des pluies diluviennes se sont abattues dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 sur la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central. Bilan humain : au moins trente morts. Selon des scientifiques et experts, ces inondations auraient pu être mieux anticipées.

Une photo aérienne prise le 7 avril 2025 à Kinshasa montrant des maisons inondées sur les rives de la rivière Ndjili après des pluies torrentielles dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central.

Plus de trente morts, c’est le bilan provisoire communiqué ce 7 avril 2025 par les autorités congolaises, trois jours après les inondations et éboulements qui ont frappé Kinshasa. Pour la première fois depuis le drame, le président de la RDC Félix Tshisekedi s’est exprimé. Il a annoncé la tenue d’une réunion de crise qu’il présidera lui-même. Le chef de l’État a pris la parole à l’occasion de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature.

Pendant ce temps, plusieurs voix de la société civile exigent des comptes, estimant que les choses pouvaient se gérer autrement, notamment dans la prévention.

Il [le gouverneur de la ville] ne peut pas rester à son poste, ce n’est pas possible ! Trente morts ! Et encore, jusque-là, ce sont ceux qu’on a recensés. Mais, au-delà de ces trente morts, c’est toujours le manque de prévisions : on ne prévoit rien et on subit les conséquences.

L’onde d’inondation qui a frappé Kinshasa la semaine dernière aurait commencé à remonter dès le début de la semaine depuis la rivière Lukaya, située plus à l’ouest, selon des scientifiques contactés par RFI. Si des stations de suivi hydrométéorologique avaient été installées sur ces cours d’eau, il aurait été possible de prévoir, plusieurs jours à l’avance, l’arrivée de l’onde à Kinshasa et d’en anticiper les effets, estiment ces experts.

L’Agence nationale de météorologie avait lancé une alerte en février

Cela aurait notamment permis l’évacuation préventive des zones à risque. L’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (Mettelsat) avait pourtant lancé une alerte dès février : des précipitations excédentaires étaient attendues entre mars et mai, notamment dans les provinces de Kinshasa et du Kongo-Central.

De son côté, le Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo, basé à l’Université de Kinshasa, insiste sur l’urgence de disposer d’un réseau d’observation au sol. Il rappelle que l’intensité des pluies ne suffit pas à expliquer seule l’ampleur des dégâts. L’urbanisation anarchique et l’absence de planification auraient amplifié l’impact, selon ses analyses. Des scientifiques estiment que le coût des réparations sera dix fois supérieur à celui de la prévention.

Ces dernières années, le taux d'exécution des crédits alloués à la gestion des catastrophes naturelles n’a jamais dépassé les 30%, à l’exception de 2016 et 2017.

Avec RFI

RDC : les inondations à Kinshasa auraient pu être mieux anticipées, selon des scientifiques
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Mgr Fulgence Muteba : « Un Gouvernement d’union nationale ne résoudra pas tout en RDC »

Les religieux congolais se sont rendus aux Etats-Unis dans l’espoir de rallier des soutiens au « pacte social » qu’ils promeuvent pour ramener la paix dans l’Est. Interviewé par « Jeune Afrique », le président de la Cenco dit ne pas craindre une interférence entre les différents processus engagés. Poursuivant leur tournée aux États-Unis, des responsables de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) ont rencontré, le 2 avril, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Les prélats, qui ont déjà rencontré ces dernières semaines des acteurs locaux, à commencer par les Présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, tentent d’esquisser des pistes de sortie de crise à l’heure où de larges pans de l’est de la RDC sont occupés par les rebelles du M23, soutenus par Kigali.

Les religieux congolais ont également échangé à New York avec Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, ainsi qu’avec le responsable Afrique du département d’État, rencontré à Washington. Le 3 avril, ce sont des membres du Congrès américain qu’ils ont tenté de rallier à leur démarche. Quelles sont les prochaines étapes ? Comment faire en sorte que tous les processus engagés n’empiètent pas les uns sur les autres ? Le président Félix Tshisekedi doit-il se sentir menacé ? Depuis Washington, Mgr Fulgence Muteba a répondu aux questions de Jeune Afrique.

 

Jeune Afrique : Comment s’est passée votre tournée aux États-Unis ?

Mgr Fulgence Muteba : Très bien. Les personnalités que nous avons rencontrées, dont le secrétaire général des Nations unies, se sont montrées très attentives. Nous avons échangé avec des élus du Congrès, mais aussi avec des responsables d’organisations qui travaillent avec la RDC. Nous sommes même allés à l’Université George-Washington parler de notre projet de paix. Si la situation sur le terrain se calme, nous allons parvenir à faire de grandes choses.

A tous, nous avons dit que pour jeter les bases d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs, il faut que les gens puissent échanger : je parle d’une discussion entre les acteurs congolais, mais aussi d’une discussion entre la RDC et ses voisins, en toute sincérité. Et cela suppose que nous arrivions à mettre de côté les questions qui alimentent les guerres successives depuis une trentaine d’années.

Mais, parallèlement, Félix Tshisekedi a chargé son conseiller spécial en matière de sécurité de mener de larges consultations…

Nous ne sommes pas contre, mais nous pensons que le problème est plus profond et que constituer un gouvernement d’union nationale ne résoudra pas tout. Il y a d’autres problèmes et c’est pour cela que nous préconisions une approche plus globalisante.

Cela fait plusieurs semaines maintenant que vous avez entamé votre tournée. Elle vous a mené dans l’est de la RDC, au Rwanda, en Angola, au Kenya et jusqu’en Europe. Est-ce que cela ne commence pas à faire long ?

Il s’agit d’une initiative bien réfléchie. Il faut d’abord écouter pour pouvoir obtenir un consensus. Il y a beaucoup d’interlocuteurs et de partenaires, au Congo et à l’extérieur du Congo.

Qui voulez-vous encore rencontrer ?

Je crois que nous irons en Afrique australe. Il est important que nous puissions avoir des garanties de la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] pour nous aider à résoudre un certain nombre de problèmes.

Mais la défiance exprimée dans les cercles du pouvoir à Kinshasa ne risque-t-elle pas d’être un obstacle ?

Nous nous en tenons à ce que Félix Tshisekedi nous a dit. Et il nous a dit que notre initiative était louable.

Mais des responsables du gouvernement vous ont accusés de travailler en étroite collaboration « avec les ennemis de la République »…

C’est faux, et ces accusations n’ont aucun fondement. Beaucoup de personnes qui se prononcent sur notre initiative n’ont même lu notre feuille de route. Qu’elles commencent par le faire, et plus aucune de leurs accusations ne tiendra la route.

Et quand un responsable politique déclare que les services de sécurité de Kinshasa sont en possession d’enregistrements audio qui démontrent une certaine complicité entre les religieux et les ennemis de la RDC…

Les crises s’accumulent depuis des décennies, le Congo en est aujourd’hui presque paralysé. Même notre niveau de vie est indigne d’un pays comme la RDC. Je vous l’ai dit : pour résoudre nos problèmes, il faut que l’on se parle. Et pour cela, il faut bien se contacter. Et puis le président Tshisekedi n’a-t-il pas rencontré le président Kagame à Doha ? Une concertation directe entre les autorités congolaises et le M23 n’a-t-elle pas été envisagée ? Alors que nous reproche-t-on ?

Des médiations ont été initiées depuis Luanda, depuis Nairobi, le Qatar s’invite maintenant à la table… Votre initiative n’est-elle pas de trop ?

Notre processus est complémentaire de ceux de Luanda et de Nairobi, il n’y a pas d’interférences. Quant à celui du Qatar, il a au moins permis aux gens de se parler. La RDC est aujourd’hui dans une situation catastrophique. L’essentiel pour nous, c’est vraiment que l’on trouve des solutions définitives pour éviter la répétition des guerres. Nous ne sommes pas là pour porter des coups contre un régime, mais pour trouver des solutions. On ne peut pas continuer comme cela : on risque de perdre ce pays, ce n’est un secret pour personne.

Les crises s’accumulent depuis des décennies. Le Congo en est aujourd’hui presque paralysé. Il n’est pas normal que des armées étrangères puissent venir comme ça au Congo, qu’une partie de notre territoire soit occupée par des gens que l’on ne contrôle pas. Même notre niveau de vie est indigne d’un pays comme la RDC.

Que pensez-vous des leaders de l’opposition qui affirment que Félix Tshisekedi n’est plus l’homme de la situation ?

Je préfère ne pas parler des individus, mais des Congolais, de leur aspiration à vivre ensemble et dans la dignité.

Mais certains ont accusé les Églises de travailler à son départ du pouvoir. Que leur répondez-vous ?

Nous ne voulons faire partir personne, pas plus que nous ne voulons en faire venir. Le pacte que nous proposons n’a pas cette vocation-là. Relisez notre feuille de route : nous n’avons rien écrit qui aille en ce sens.

Comment faire avancer votre agenda face à un pouvoir qui ne vous fait pas confiance ?

Cela ne nous a pas été signifié.

Vous vous êtes beaucoup déplacés ces derniers mois. Qui finance vos activités ?

Ne sous-estimez ni l’Église catholique ni l’ECC. Elles ont les moyens de couvrir nos frais. Ne sont-elles pas les institutions qui fonctionnent le mieux dans ce pays ? Et puis il y a des gouvernements qui ont pris en charge nos frais de déplacement. C’est le cas des gouvernements angolais, kényan, ougandais et même rwandais.

Même le Rwanda, qui soutient une rébellion accusée d’exactions ?

Il a estimé que notre initiative était salutaire. Nous sommes des pasteurs, et nous sommes à la recherche de solutions.

Et si un jour, le président Tshisekedi devait cesser de soutenir votre initiative ?

Nous aviserons à ce moment-là. Nous consulterons les évêques et les pasteurs de nos deux Eglises, et trouverons des solutions.

(Avec Jeune Afrique)

Mgr Fulgence Muteba : « Un Gouvernement d’union nationale ne résoudra pas tout en RDC »
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Coup d’Etat manqué en RDC, Bénéficiaires de la Grâce Présidentielle, trois citoyens américains extradés aux Etats-Unis pour purger leur peine

 C’est un nouveau chapitre d’un événement qui a marqué l’histoire récente de la République Démocratique du Congo. Marcel Malanga Malu, Taylor Christa Thompson et Zalman Polun Benjamin Reben, trois ressortissants américains, initialement condamnés à la peine de mort le 27 janvier 2025 par la Cour Militaire de Gombe/Kinshasa, ont vu leurs peines commuées en servitude pénale à perpétuité. Impliqués dans le procès hautement médiatisé du coup d’Etat manqué de mai 2024, ces trois individus ont été transférés aux Etats-Unis ce mardi 8 avril 2025 pour y purger leur peine. Cette annonce a été faite par Tina Salama, Porte-parole du Président de la République Félix Tshisekedi, qui a souligné que cette action s’inscrivait dans le cadre d’une coopération bilatérale avec l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.

‘’A la suite de la grâce présidentielle accordée aux trois détenus américains ayant bénéficié de la commutation de leurs peines en servitude pénale à perpétuité, en collaboration avec l’ambassade américaine à Kinshasa, Marcel, Benjamin et Taylor ont été évacués aux Etats-Unis pour y purger leur peine’’, a affirmé Mme Tina Salama via son compte officiel X.

Ce transfert intervient dans un contexte chargé politiquement et juridiquement, reflétant l’engagement des autorités congolaises à conjuguer fermeté judiciaire et ouverture au dialogue international. La décision d’évacuer ces condamnés vers leur pays d’origine met également en lumière l’importance de la coopération entre Kinshasa et Washington pour résoudre les dossiers sensibles tout en respectant les principes de justice et de souveraineté.

Si cette affaire a soulevé des questions sur la tentative de déstabilisation du régime congolais, elle met aussi en exergue le rôle des relations bilatérales dans le traitement de cas complexes. La Grâce présidentielle accordée peut être vue comme un geste de diplomatie, visant à apaiser les tensions et à renforcer les ponts entre les deux Nations.

Ce transfert est un signal fort des efforts mutuels pour gérer une situation qui, malgré sa gravité, trouve des solutions conformes aux valeurs de coopération et de justice internationale. La République Démocratique du Congo, en tant qu’acteur régional clé, prouve une fois de plus sa capacité à conjuguer souveraineté et pragmatisme dans un cadre global.

Nathan Mundele

 

Coup d’Etat manqué en RDC, Bénéficiaires de la Grâce Présidentielle, trois citoyens américains extradés aux Etats-Unis pour purger leur peine
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Génocide ‘’oublié’’ : la Nouvelle Société Civile Congolaise sonne l’alarme et appelle à la justice internationale !

Kinshasa, la capitale s’apprête à vibrer au rythme d’un cri de mémoire. En même temps qu’il se commémore, aujourd’hui lundi 7 avril 2025, la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), épaulée par un large front d’organisations citoyennes, confessionnelles et intellectuelles, annonce, en ce jour, la tenue d’un point de presse annonçant, dans un futur proche, l’organisation d’un culte œcuménique en hommage aux plus de 12 millions de Congolais victimes du “génocide oublié”. Par cette initiative solennelle, les organisateurs entendent non seulement raviver la conscience collective, mais aussi exiger, avec fermeté, la mise en place d’un Tribunal Pénal International pour la RDC. Face au silence coupable des puissances et à l’indifférence persistante des institutions internationales, la société civile appelle à une mobilisation historique pour la vérité, la mémoire et la justice.

COMMUNIQUE DE PRESSE N°08/04/2025

POUR DIFFUSION IMMEDIATE RDC : UNIS POUR LA MÉMOIRE ET LA JUSTICE

(Kinshasa, le 03 avril 2025)

La « Nouvelle Société Civile Congolaise » (NSCC), en collaboration avec la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation, la Fondation Maluwa, les Mouvements Citoyens de la RDC, l’Union des Chercheurs du Congo, le Collectif des Pasteurs Protestants du Congo, la Fondation Kabiena Makombe et le Front pour la République, informe l’opinion publique un point de presse sera organisé ce 07 avril 2025 au siège de la NSCC.

Ce point de presse marquera l’annonce de l’organisation d’un culte œcuménique en mémoire de plus de 12 millions de Congolais victimes du génocide oublié. Nous refusons l’oubli. Nous réclamons la vérité. Nous exigeons la justice. Nous appelons toutes les forces vives de la nation, les organisations de la société civile, les confessions religieuses, ainsi que tous les citoyens épris de paix et de justice à se mobiliser pour cette cause historique.

Cet événement solennel vise à rappeler à la communauté nationale et internationale l'ampleur du génocide congolais oublié et à exiger la mise en place d'un Tribunal Pénal International pour la RDC.

Face à l'indifférence prolongée des instances internationales et à l'impunité qui perdure, nous interpellons :

1. L'ONU et la Cour Pénale Internationale pour qu'elles assument leur responsabilité et instaurent un mécanisme judiciaire approprié pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les actes de génocide commis en RDC.

2. L'Union Africaine pour qu'elle rompe avec la complaisance et agisse en faveur de la justice et de la vérité historique.

3. Les gouvernements du monde entier pour qu'ils cessent tout soutien aux régimes qui alimentent le chaos en RDC et prennent des sanctions fermes contre les auteurs et complices de ces atrocités.

Nous appelons également toutes les forces vives de la nation à se mobiliser pour cette cause sacrée afin que la souffrance du peuple congolais ne soit plus ignorée.

Que justice soit faite !

Pour la Coordination,

La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation, la Fondation Maluwa, les Mouvements Citoyens de la RDC, l’Union des Chercheurs du Congo, le Collectif des Pasteurs Protestants du Congo, la Fondation Kabiena Makombe et le Front pour la République.

Pour toute demande d’information, veuillez contacter :

Tél.+243999999519 et +243999914958

Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Kinshasa RDC

Génocide ‘’oublié’’ : la Nouvelle Société Civile Congolaise sonne l’alarme et appelle à la justice internationale !
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Plus de 250 élèves finalistes et pré-finalistes de l’Institut Notre-Dame de Fatima, ex ITS-Gombe sensibilisés sur les Droits des femmes et leur responsabilité

 Dans le cadre de la clôture du mois de mars, dédié à la femme, l’Association des anciens élèves de l’Institut Notre-Dame de Fatima, ex-Its-Gombe (ANINODF) a organisé, le samedi 29 mars 2025, une conférence-débat à l’attention de plus de 250 élèves finalistes et pré-finalistes de cette école. Un panel de quatre femmes, toutes membres de l’ANINODF, dont une ancienne du Lycée Bosangani, Madame Grâce Shako Kibushi, un Médecin, Docteur Bushiri de l’Ong Univers Santé Plus et Monsieur Charles Freddy Tshivueta Mushindikayi, Conseiller pédagogique de l’établissement ont développés des thèmes variés, appelant ces élèves à prendre conscience de leur responsabilité. 

Dans son intervention, Madame Brigitte Sharadi Mukonkole, Vice-présidente à la Confédération syndicale du Congo/Genre, économie informelle et développement durable s’est penchée sur les questions des violences basées sur le genre. Elle a souligné que cette problématique reste d’actualité dans les milieux scolaires et professionnels. Pour elle, la violence basée sur le genre dans les milieux scolaires est un fléau auquel il est urgent de faire face, car il constitue un obstacle majeur à l’épanouissement des jeunes filles et à leur accès à une éducation de qualité.

Ensuite, Mme Mukonkole a mis en exergue le rôle fondamental du mois de mars, dédié à la promotion des droits des femmes, pour sensibiliser la société Congolaise sur les injustices subies par les femmes au quotidien. Elle a insisté sur la nécessité de transformer les engagements en actions concrètes, en appelant le législateur à mettre en œuvre des politiques efficaces pour protéger les femmes et les filles contre toutes formes de violences, en inscrivant la Ratification de la Convention 190 de l’OIT relative à l’élimination de violences au travail, à l’ordre du jour de la Session Parlementaire en cours. Poursuivant sa rhétorique, la Vice-présidente a exprimé l’espoir que les Députés traitent cette question en priorité durant la session parlementaire en cours.

L’événement a également vu la participation de nombreuses personnalités dont Charles Freddy Tshivueta Mushindikayi, Conseiller pédagogique de l’établissement, qui a insisté sur l’importance du rôle des anciens élèves dans l’éducation des jeunes générations. Il a appelé à un changement de mentalité en faveur des filles et des femmes et a rappelé que l’école doit être un lieu sûr, exempt de toute forme de violence. Il a encouragé les jeunes à prendre exemple sur leurs aînés et à s’engager dans la transmission des valeurs de solidarité et de respect.

Le Docteur Dellbris Rigadume de l’Hôpital Général de référence de Kintambo, quant à elle, a fait savoir que l’éducation des filles et l’encadrement des jeunes générations sont essentiels pour préparer les futurs acteurs du progrès en République Démocratique du Congo. Elle a, en outre, partagé des témoignages inspirants les futures générations sur l’importance de l’éducation pour préserver la dignité des femmes et des jeunes filles. Aussi, elle a souligné que la compétence et l’investissement dans la connaissance sont des atouts indispensables pour accéder aux postes de décision et pour participer pleinement au développement de la société.

Bien avant, le Président de cette Association des Anciens élèves de l’Institut Notre-Dame de Fatima, ex-Its-Gombe, Heustache Namunanika Kamira a souligné l’importance de la mobilisation collective pour offrir des formations aux jeunes, abordant des sujets cruciaux comme les droits humains, la violence faite aux femmes, et l’usage responsable des réseaux sociaux. Il a souligné que l’éducation des filles et l’encadrement des jeunes générations sont essentiels pour préparer les futurs acteurs du progrès en République Démocratique du Congo. Ci-dessous, son mot de circonstance, prononcé à cette occasion.

 

ALLOCUTION DU PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES DE L’INSTITUT NOTRE-DAME DE FATIMA A L’OCCASION DE LA CLOTURE DU MOIS DE MARS 2025, DEDIE A LA FEMME ET DU LANVEMENT OFFICIEL DES ACTIVITES DE FORMATIONS INTEGRALES EN FAVEUR DES ELEVES DE CETTE ECOLE SECONDAIRE

Samedi 29 Mars 2025

Excellence Madame la Ministre du Genre, Familles et Enfants (empêchée),

Honorable Député National,

Révérend Père Curé de la paroisse Notre-Dame de Fatima,

Monsieur le Préfet des Etudes,

Mesdames et Messieurs les enseignants, personnel administratif et ouvrier de l’Institut Notre-Dame de Fatima,

Monsieur le Président du Comité des parents,

Mesdames et Messieurs les partenaires attitrés et privilégiés de notre Association, en sigle ANINODF,

Très chers collègues, Membres et Anciens de l’Institut Notre-Dame de Fatima – ex-ITS-GOMBE,

Mesdames et Messieurs à vos titres et qualités, tout protocole pris en compte,

Chers élèves et élèves finalistes de l’Institut Notre-Dame de Fatima,

Bonjour à toutes et à tous,

C’est un honneur pour moi de prendre la parole devant vous en ce jour spécial, où nous clôturons ensemble le mois de Mars, mois dédié à la femme. Ce mois symbolique ouvre également une série d’activités de formation et d’accompagnement socio-culturel et moral au profit des élèves de cette institution, notre Maison commune, qui a grandement contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui.

Mais avant de poursuivre, je vous invite à vous lever pour observer une minute de silence en mémoire des professeurs et anciens élèves qui nous ont quittés, et en particulier à Madame la Juge Patience Kamona, du Tribunal de Grande Instance de Matete que nous avons accompagnée hier, vendredi 28 mars 2025, en sa dernière demeure.

Merci.

L'ENGAGEMENT DE L'ANINODF

Mesdames et Messieurs,

L’Asociation des Anciens élèves de l’Institut Notre-Dame de Fatima, ex-ITS-GOMBE (ANINODF), que j’ai l’honneur de présider, est une association à but non lucratif qui poursuit des objectifs nobles et essentiels, parmi lesquels :

La valorisation de l’Homme et de la Femme, et l’amélioration de la société ;

La promotion du développement durable et la lutte contre la pauvreté ;

L’émergence de la bonne gouvernance et la protection de l’environnement ;

La solidarité et l’entraide mutuelle entre les membres ;

L’encadrement des jeunes pour assurer leur épanouissement ;

La promotion des droits de l’enfant, afin qu’il bénéficie d’une éducation et d’une formation de qualité.

C’est cette dernière mission qui nous réunit aujourd’hui dans ce cadre prestigieux, véritable sanctuaire de la formation intégrale de l’Homme.

Un programme enrichissant pour une jeunesse consciente

L’ANINODF souhaite, à travers les thématiques abordées aujourd’hui, sensibiliser et conscientiser les élèves, en particulier les finalistes, ainsi que les enseignants sur des sujets cruciaux, tels que :

Les Droits de l’Homme et les Droits de la Femme ;

Les leaderships Femina ;

L’usage responsable des réseaux sociaux par les jeunes ;

Les violences faites aux femmes et aux jeunes filles ;

Les conséquences dramatiques des conflits armés dans l’Est de la RDC, qui privent de nombreux enfants et jeunes filles de leur droit à l’éducation et compromettent leur avenir.

Nous avons aujourd’hui la chance d’accueillir des panelistes de haut niveau, notamment des anciennes élèves de notre Institut et Madame Grâce Shako Kibushi, ancienne du Lycée Bosangani, qui partageront leurs expériences et leur savoir-faire. Ce sera aussi l’occasion pour vous, chers élèves, de poser des questions et de réfléchir à votre rôle dans la société et dans l’avenir de notre pays.

Un engagement collectif pour l’avenir

L’Institut Notre-Dame de Fatima a besoin de nous, et nous avons besoin de partenaires engagés pour nous accompagner dans la réalisation de nos objectifs.

M’adressant aux partenaires, c’est ensemble que nous pourrons apporter notre pierre à l’édifice et contribuer tant soi peu à la formation de l'élite de demain, les élèves qui sont devant vous.

Avant de clore mon propos, je tiens à saluer la présence des différents partenaires, ici, présents, en particulier l’Ong Fundation Vuvu Germany de l’Allemagne du Révérend Pasteur Gauthier Lukebakio qui a contribué dernièrement aux travaux en court de réhabilitation d’une salle de classe endommagée par les eaux de pluies.

Je salue toutes les dames panelistes et tous les anciens élèves, qu'ils soient en RDC ou à travers le monde. Leur engagement témoigne de la force de notre communauté et de son implication dans l’avenir de notre jeunesse, des enseignants et du personnel ouvrier de notre école, Institut Notre-Dame de Fatima, ex – Its-Gombe.

Lancement Officiel des Activités

C’est donc avec une immense joie que je déclare officiellement ouverte la série d’activités de formation intégrale de l’Homme, qui viendra enrichir l’enseignement dispensé à nos jeunes dans cette prestigieuse école.

Je dis et vous remercie.

Le Président,

Heustache NAMUNANIKA KAMIRA,

Attaché de Recherche à l’UNISIC et Apprenant au 3ème cycle à la prestigieuse École doctorale de l'UNISIC.

 

 

Plus de 250 élèves finalistes et pré-finalistes de l’Institut Notre-Dame de Fatima, ex ITS-Gombe sensibilisés sur les Droits des femmes et leur responsabilité
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