Le cap vient d’être franchi dans la recherche de solutions concrètes à la problématique de la desserte électrique au Kasaï Oriental. Une rencontre technique de haut niveau a réuni ce mercredi 9 avril 2025, à Kinshasa, les autorités provinciales, les responsables de la SNEL SA, ainsi que les représentants de la société SACIM. L’objectif étant d’évaluer les blocages et redonner de l’espoir à une population longtemps privée d’électricité.
Un échange franc sur l’avenir énergétique de la province
«C’était une réunion importante, car nous avons tablé sur la problématique de desserte en électricité dans notre province », a déclaré d’un ton ferme mais optimiste, l’Ingénieur Charles Kamanga Nsenga Lukusa, Ministre provincial du Plan, Budget, Commerce Extérieur, Ressources Hydrauliques et Electricité. D’après lui, cette rencontre a permis de revisiter les termes du contrat qui lie la SNEL à la société minière SACIM, laquelle exploite une centrale hydroélectrique dans la région. « Il fallait faire une évaluation pour voir dans quelle mesure reprendre de manière aisée la desserte en électricité».
Un partenariat relancé, des engagements concrets
Les échanges ont mis en lumière les incidents techniques survenus notamment, au niveau de la centrale de Tubi-Tubidy, provoquant des interruptions fréquentes du courant. Le Ministre l’a souligné : « Lorsqu’il y a déclenchement à Tubi-Tubidy, cela crée des problèmes qui font que la population n’est pas desservie. » Mais, le vent tourne : un consensus a été trouvé pour relancer progressivement la fourniture. « Nous avons pris des petits engagements techniques et administratifs pour faciliter le retour de l’électricité. »
La SNEL promet un retour à la normale dès la semaine prochaine
Intervenant à son tour, Clément Tshimpaka, Directeur du Département Distribution Intérieur de la SNEL, a donné des garanties fermes : « L’urgence aujourd’hui, c’est de réalimenter la population. Nous avons trouvé un consensus pour que d’ici la semaine prochaine, l’électricité soit rétablie. » Le Directeur provincial, Ir. Mukendi, n’a pas caché son soulagement, insistant sur la nécessité de « revenir à l’hydroélectricité, seule capable de soulager durablement les ménages. »
Une commission de suivi pour concrétiser les engagements
Sous la houlette du DG de la SNEL, Ir. Fabrice Lusinde Wa Lusangi, une commission de suivi a été mise en place. Elle sera pilotée par le Ministre Charles Kamanga, appuyé par le Directeur Tshimpaka et Ir. Mukendi. L’équipe technique sera déployée au Kasaï Oriental dans les prochains jours pour évaluer les besoins urgents. Dans un message rassurant, le Ministre Kamanga a appelé la population à la patience : « La SNEL a franchi un cap. La société SACIM a accepté de collaborer pleinement. Nous allons clore ce dossier. »
Une dynamique est enclenchée. Les signaux sont au vert. Et pour le peuple kasaïen, l’attente de la lumière touche peut-être à sa fin.
Pour la première fois dans l’histoire de la République Démocratique du Congo, les artistes vont bientôt bénéficier de la redevance pour copie privée qui est une rémunération compensée par les importateurs des supports d’enregistrement ou de stockage (Flash disque, lap top, tablette, téléphone, carte mémoire, box, ordinateur, Smartphone…) des œuvres artistiques (film, musique, livre, bande dessinée, design, image, photo...).
Cette assertion constitue un ultime engagement pour le gouvernement congolais à travers son ministère de la Culture, arts et patrimoine (CAP) qui vient d’activer une série de réformes pour l’expansion des industries culturelles et créatives en RDC et surtout pour le bien-être des créateurs des œuvres de l’esprit.
La ministre de la CAP, Yolande Elebe Ma Ndembo travaille avec beaucoup d’abnégations et aussi avec détermination afin de redorer, de promouvoir et de revaloriser son secteur et aussi d’en faire un véritable levier du développement socio-économique, conformément à la vision du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui veut que l’artiste soit respecté et vive réellement du fruit de sa création.
Une redevance rémunératoire en faveur des artistes
C’est dans ce contexte que l'activation de cette redevance rémunératoire prélevée sur les supports de stockage des produits artistiques a été adoptée par le gouvernement lors du dernier Conseil des Ministres à Kinshasa.
«Lors de la 38ème réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 4 avril 2025, la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine a fait adopter des dossiers essentiels relatifs à la réforme de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins en RDC, ainsi qu’à l’activation de la redevance pour copie privée», a-t-on lu dans un communiqué.
« Cette démarche représente une avancée significative pour la protection et la valorisation de la création artistique en RDC », a ajouté le document.
En perspective de la mise en œuvre de cette taxe, la Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine a également reçu en audience le Directeur Général de la Direction Générale des Douanes et Assises (DGDA) pour un échange approfondi concernant la mise en place d’un système de collecte de redevance pour copie privée.
En ce qui concerne les dossiers essentiels relatifs à la réforme de la gestion collective des droits d’auteur et des droits voisins, il est important de retenir qu’une commission mixte composée d’experts de la Présidence, de la Primature, du Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, du Ministère de la Culture, Arts et Patrimoine, de la CISAC ainsi que des acteurs clés de la gestion des droits d’auteur a siégé pendant plusieurs jours pour mener des réflexions devant aboutir à une résolution définitive pour assainir le secteur.
« Les recommandations de cette commission ont été transmises au Gouvernement qui en a pris acte, et seront communiquées dans les jours à venir », a rapporté le communiqué.
« Cet engagement collectif marque une nouvelle étape vers une meilleure protection des créateurs et une valorisation accrue des industries culturelles et créatives en République Démocratique du Congo », a soutenu la source.
Une taxe imposée sur la consommation des produits artistiques
Il y a lieu de noter que la « rémunération pour copie privée » vise à compenser pour les ayants droit (auteurs, artistes et producteurs), le préjudice lié à la copie à titre privé de leurs œuvres. Elle est prélevée sur l’ensemble des supports d’enregistrement ou de stockage des contenus artistiques protégés et réalisés à partir d’une source légale pour usage personnel.
La redevance rémunératoire est imposée en contrepartie aux fabricants (ou importateurs) de ces supports de stockage pour verser aux auteurs, artistes, éditeurs et producteurs des œuvres qui sont ainsi dupliquées, copiées, téléchargées massivement et gratuitement. Signalons que ce n’est pas le public ou l’utilisateur des supports qui paient cette redevance, mais elle est prélevée à la douane après sa déclaration par l’importateur ou le grossiste.
En France, la rémunération pour copie privée a généré jusqu’à 300 millions d’euros en 2021, selon un rapport du gouvernement au Parlement.
Une photo aérienne prise le 7 avril 2025 à Kinshasa montrant des maisons inondées sur les rives de la rivière Ndjili après des pluies torrentielles dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central.
Des pluies diluviennes se sont abattues dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 sur la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central. Bilan humain : au moins trente morts. Selon des scientifiques et experts, ces inondations auraient pu être mieux anticipées.
Une photo aérienne prise le 7 avril 2025 à Kinshasa montrant des maisons inondées sur les rives de la rivière Ndjili après des pluies torrentielles dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans la province voisine du Kongo-Central.
Plus de trente morts, c’est le bilan provisoire communiqué ce 7 avril 2025 par les autorités congolaises, trois jours après les inondations et éboulements qui ont frappé Kinshasa. Pour la première fois depuis le drame, le président de la RDC Félix Tshisekedi s’est exprimé. Il a annoncé la tenue d’une réunion de crise qu’il présidera lui-même. Le chef de l’État a pris la parole à l’occasion de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature.
Pendant ce temps, plusieurs voix de la société civile exigent des comptes, estimant que les choses pouvaient se gérer autrement, notamment dans la prévention.
Il [le gouverneur de la ville] ne peut pas rester à son poste, ce n’est pas possible ! Trente morts ! Et encore, jusque-là, ce sont ceux qu’on a recensés. Mais, au-delà de ces trente morts, c’est toujours le manque de prévisions : on ne prévoit rien et on subit les conséquences.
L’onde d’inondation qui a frappé Kinshasa la semaine dernière aurait commencé à remonter dès le début de la semaine depuis la rivière Lukaya, située plus à l’ouest, selon des scientifiques contactés par RFI. Si des stations de suivi hydrométéorologique avaient été installées sur ces cours d’eau, il aurait été possible de prévoir, plusieurs jours à l’avance, l’arrivée de l’onde à Kinshasa et d’en anticiper les effets, estiment ces experts.
L’Agence nationale de météorologie avait lancé une alerte en février
Cela aurait notamment permis l’évacuation préventive des zones à risque. L’Agence nationale de météorologie et de télédétection par satellite (Mettelsat) avait pourtant lancé une alerte dès février : des précipitations excédentaires étaient attendues entre mars et mai, notamment dans les provinces de Kinshasa et du Kongo-Central.
De son côté, le Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo, basé à l’Université de Kinshasa, insiste sur l’urgence de disposer d’un réseau d’observation au sol. Il rappelle que l’intensité des pluies ne suffit pas à expliquer seule l’ampleur des dégâts. L’urbanisation anarchique et l’absence de planification auraient amplifié l’impact, selon ses analyses. Des scientifiques estiment que le coût des réparations sera dix fois supérieur à celui de la prévention.
Ces dernières années, le taux d'exécution des crédits alloués à la gestion des catastrophes naturelles n’a jamais dépassé les 30%, à l’exception de 2016 et 2017.
Les religieux congolais se sont rendus aux Etats-Unis dans l’espoir de rallier des soutiens au « pacte social » qu’ils promeuvent pour ramener la paix dans l’Est. Interviewé par « Jeune Afrique », le président de la Cenco dit ne pas craindre une interférence entre les différents processus engagés. Poursuivant leur tournée aux États-Unis, des responsables de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) ont rencontré, le 2 avril, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Les prélats, qui ont déjà rencontré ces dernières semaines des acteurs locaux, à commencer par les Présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, tentent d’esquisser des pistes de sortie de crise à l’heure où de larges pans de l’est de la RDC sont occupés par les rebelles du M23, soutenus par Kigali.
Les religieux congolais ont également échangé à New York avec Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès de l’ONU, ainsi qu’avec le responsable Afrique du département d’État, rencontré à Washington. Le 3 avril, ce sont des membres du Congrès américain qu’ils ont tenté de rallier à leur démarche. Quelles sont les prochaines étapes ? Comment faire en sorte que tous les processus engagés n’empiètent pas les uns sur les autres ? Le président Félix Tshisekedi doit-il se sentir menacé ? Depuis Washington, Mgr Fulgence Muteba a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Jeune Afrique : Comment s’est passée votre tournée aux États-Unis ?
Mgr Fulgence Muteba : Très bien. Les personnalités que nous avons rencontrées, dont le secrétaire général des Nations unies, se sont montrées très attentives. Nous avons échangé avec des élus du Congrès, mais aussi avec des responsables d’organisations qui travaillent avec la RDC. Nous sommes même allés à l’Université George-Washington parler de notre projet de paix. Si la situation sur le terrain se calme, nous allons parvenir à faire de grandes choses.
A tous, nous avons dit que pour jeter les bases d’une paix durable en RDC et dans la région des Grands Lacs, il faut que les gens puissent échanger : je parle d’une discussion entre les acteurs congolais, mais aussi d’une discussion entre la RDC et ses voisins, en toute sincérité. Et cela suppose que nous arrivions à mettre de côté les questions qui alimentent les guerres successives depuis une trentaine d’années.
Mais, parallèlement, Félix Tshisekedi a chargé son conseiller spécial en matière de sécurité de mener de larges consultations…
Nous ne sommes pas contre, mais nous pensons que le problème est plus profond et que constituer un gouvernement d’union nationale ne résoudra pas tout. Il y a d’autres problèmes et c’est pour cela que nous préconisions une approche plus globalisante.
Cela fait plusieurs semaines maintenant que vous avez entamé votre tournée. Elle vous a mené dans l’est de la RDC, au Rwanda, en Angola, au Kenya et jusqu’en Europe. Est-ce que cela ne commence pas à faire long ?
Il s’agit d’une initiative bien réfléchie. Il faut d’abord écouter pour pouvoir obtenir un consensus. Il y a beaucoup d’interlocuteurs et de partenaires, au Congo et à l’extérieur du Congo.
Qui voulez-vous encore rencontrer ?
Je crois que nous irons en Afrique australe. Il est important que nous puissions avoir des garanties de la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] pour nous aider à résoudre un certain nombre de problèmes.
Mais la défiance exprimée dans les cercles du pouvoir à Kinshasa ne risque-t-elle pas d’être un obstacle ?
Nous nous en tenons à ce que Félix Tshisekedi nous a dit. Et il nous a dit que notre initiative était louable.
Mais des responsables du gouvernement vous ont accusés de travailler en étroite collaboration « avec les ennemis de la République »…
C’est faux, et ces accusations n’ont aucun fondement. Beaucoup de personnes qui se prononcent sur notre initiative n’ont même lu notre feuille de route. Qu’elles commencent par le faire, et plus aucune de leurs accusations ne tiendra la route.
Et quand un responsable politique déclare que les services de sécurité de Kinshasa sont en possession d’enregistrements audio qui démontrent une certaine complicité entre les religieux et les ennemis de la RDC…
Les crises s’accumulent depuis des décennies, le Congo en est aujourd’hui presque paralysé. Même notre niveau de vie est indigne d’un pays comme la RDC. Je vous l’ai dit : pour résoudre nos problèmes, il faut que l’on se parle. Et pour cela, il faut bien se contacter. Et puis le président Tshisekedi n’a-t-il pas rencontré le président Kagame à Doha ? Une concertation directe entre les autorités congolaises et le M23 n’a-t-elle pas été envisagée ? Alors que nous reproche-t-on ?
Des médiations ont été initiées depuis Luanda, depuis Nairobi, le Qatar s’invite maintenant à la table… Votre initiative n’est-elle pas de trop ?
Notre processus est complémentaire de ceux de Luanda et de Nairobi, il n’y a pas d’interférences. Quant à celui du Qatar, il a au moins permis aux gens de se parler. La RDC est aujourd’hui dans une situation catastrophique. L’essentiel pour nous, c’est vraiment que l’on trouve des solutions définitives pour éviter la répétition des guerres. Nous ne sommes pas là pour porter des coups contre un régime, mais pour trouver des solutions. On ne peut pas continuer comme cela : on risque de perdre ce pays, ce n’est un secret pour personne.
Les crises s’accumulent depuis des décennies. Le Congo en est aujourd’hui presque paralysé. Il n’est pas normal que des armées étrangères puissent venir comme ça au Congo, qu’une partie de notre territoire soit occupée par des gens que l’on ne contrôle pas. Même notre niveau de vie est indigne d’un pays comme la RDC.
Que pensez-vous des leaders de l’opposition qui affirment que Félix Tshisekedi n’est plus l’homme de la situation ?
Je préfère ne pas parler des individus, mais des Congolais, de leur aspiration à vivre ensemble et dans la dignité.
Mais certains ont accusé les Églises de travailler à son départ du pouvoir. Que leur répondez-vous ?
Nous ne voulons faire partir personne, pas plus que nous ne voulons en faire venir. Le pacte que nous proposons n’a pas cette vocation-là. Relisez notre feuille de route : nous n’avons rien écrit qui aille en ce sens.
Comment faire avancer votre agenda face à un pouvoir qui ne vous fait pas confiance ?
Cela ne nous a pas été signifié.
Vous vous êtes beaucoup déplacés ces derniers mois. Qui finance vos activités ?
Ne sous-estimez ni l’Église catholique ni l’ECC. Elles ont les moyens de couvrir nos frais. Ne sont-elles pas les institutions qui fonctionnent le mieux dans ce pays ? Et puis il y a des gouvernements qui ont pris en charge nos frais de déplacement. C’est le cas des gouvernements angolais, kényan, ougandais et même rwandais.
Même le Rwanda, qui soutient une rébellion accusée d’exactions ?
Il a estimé que notre initiative était salutaire. Nous sommes des pasteurs, et nous sommes à la recherche de solutions.
Et si un jour, le président Tshisekedi devait cesser de soutenir votre initiative ?
Nous aviserons à ce moment-là. Nous consulterons les évêques et les pasteurs de nos deux Eglises, et trouverons des solutions.
C’est un nouveau chapitre d’un événement qui a marqué l’histoire récente de la République Démocratique du Congo. Marcel Malanga Malu, Taylor Christa Thompson et Zalman Polun Benjamin Reben, trois ressortissants américains, initialement condamnés à la peine de mort le 27 janvier 2025 par la Cour Militaire de Gombe/Kinshasa, ont vu leurs peines commuées en servitude pénale à perpétuité. Impliqués dans le procès hautement médiatisé du coup d’Etat manqué de mai 2024, ces trois individus ont été transférés aux Etats-Unis ce mardi 8 avril 2025 pour y purger leur peine. Cette annonce a été faite par Tina Salama, Porte-parole du Président de la République Félix Tshisekedi, qui a souligné que cette action s’inscrivait dans le cadre d’une coopération bilatérale avec l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.
‘’A la suite de la grâce présidentielle accordée aux trois détenus américains ayant bénéficié de la commutation de leurs peines en servitude pénale à perpétuité, en collaboration avec l’ambassade américaine à Kinshasa, Marcel, Benjamin et Taylor ont été évacués aux Etats-Unis pour y purger leur peine’’, a affirmé Mme Tina Salama via son compte officiel X.
Ce transfert intervient dans un contexte chargé politiquement et juridiquement, reflétant l’engagement des autorités congolaises à conjuguer fermeté judiciaire et ouverture au dialogue international. La décision d’évacuer ces condamnés vers leur pays d’origine met également en lumière l’importance de la coopération entre Kinshasa et Washington pour résoudre les dossiers sensibles tout en respectant les principes de justice et de souveraineté.
Si cette affaire a soulevé des questions sur la tentative de déstabilisation du régime congolais, elle met aussi en exergue le rôle des relations bilatérales dans le traitement de cas complexes. La Grâce présidentielle accordée peut être vue comme un geste de diplomatie, visant à apaiser les tensions et à renforcer les ponts entre les deux Nations.
Ce transfert est un signal fort des efforts mutuels pour gérer une situation qui, malgré sa gravité, trouve des solutions conformes aux valeurs de coopération et de justice internationale. La République Démocratique du Congo, en tant qu’acteur régional clé, prouve une fois de plus sa capacité à conjuguer souveraineté et pragmatisme dans un cadre global.
Les récentes pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale congolaise dans la nuit du 4 au 5 avril 2025 ont provoqué une montée brutale des eaux, entraînant le débordement de la rivière N’Djili. Le bilan humain est lourd : une trentaine de morts, des quartiers entiers inondés et plus d’un millier de sinistrés, aujourd’hui pris en charge par les autorités. Dans ce contexte de crise, la gestion de l’électricité s’est imposée comme un enjeu majeur, tant pour la sécurité des personnes que pour la continuité des services essentiels.
Un dispositif d’urgence activé
Face à ce défi, la Société nationale d’électricité (SNEL) a mis en œuvre une série de mesures préventives visant à sécuriser les installations électriques dans les zones à haut risque. Dès le samedi 5 avril, près de 159 cabines ont été mises hors service, certaines situées dans des zones directement touchées par les inondations. Cette démarche visait à limiter les risques d’électrocution et de dommages supplémentaires sur les infrastructures.
Lors du briefing organisé lundi 7 avril, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a salué la coordination des interventions sur le terrain. Il a souligné qu’au moment du point de situation, 121 cabines avaient été remises en service, tandis que 38 restaient encore hors circuit. Plusieurs lignes avaient été endommagées à l’ouest et au sud de Kinshasa, et des travaux de réhabilitation étaient en cours.
« L’impact était préventif », a expliqué le ministre, insistant sur le fait que l’approche adoptée a permis d’éviter des incidents plus graves. Il a également indiqué que près de 70 % des cabines déconnectées avaient déjà été réactivées, illustrant une certaine maîtrise dans la gestion de cette phase critique.
Une vigilance appelée à devenir la norme
La réaction de la SNEL dans cette situation exceptionnelle met en lumière la nécessité d’intégrer une culture de prévention dans la gestion des services publics essentiels, en particulier dans les grandes agglomérations exposées à des phénomènes climatiques extrêmes. Si les dégâts matériels restent importants, le fait d’avoir anticipé certains risques a permis d’éviter une crise énergétique additionnelle à la catastrophe humanitaire.
Cependant, cet épisode rappelle aussi les limites structurelles d’un réseau électrique confronté à une pression croissante, dans un environnement urbain parfois difficile à maîtriser. La priorité demeure celle d’un renforcement durable des capacités d’intervention, mais aussi celle de l’amélioration des mécanismes d’alerte, de coordination interinstitutionnelle et de gestion des infrastructures critiques.
Prévenir plutôt que subir
A l’heure où Kinshasa poursuit ses efforts de relèvement, cette crise révèle à nouveau combien la planification, l’entretien des équipements, et la capacité d’anticipation doivent être au cœur des politiques publiques. Le secteur de l’électricité, par sa sensibilité et son rôle transversal, en est un maillon stratégique.
Les institutions sont aujourd’hui appelées à tirer toutes les leçons de cette épreuve. Si la réponse immédiate a permis de contenir certains risques, le véritable enjeu reste celui de la préparation structurelle à des événements dont la fréquence et la gravité ne cessent de croître sous l’effet du changement climatique.
Plus qu’une réaction ponctuelle, c’est une vision à long terme qu’il faut désormais construire, pour que les infrastructures répondent efficacement aux défis de demain, sans exposer davantage les populations déjà fragilisées.
David Tshilumba Mutombo, Directeur Général de la Régideso, a annoncé, ce lundi 8 avril 2025, au cours d’une conférence de presse, le rétablissement progressif de la desserte en eau potable à Kinshasa. Dans sa communication, il a largement expliqué que les récentes inondations enregistrées dans la capitale ont négativement impacté la Régideso, occasionnant un dysfonctionnement inhabituel dans son réseau urbain. Selon lui, au total, trois usines de captage et de traitement d’eau ont été profondément endommagées. En l’occurrence, les usines de N’djili, Lukaya et de Mitendi.
Dans un élan de sérénité, le Directeur Général David Tshilumba a assuré que, pour le moment, toutes les mesures idoines sont prises par ses services pour permettre une reprise cordonnée et accélérée de la desserte en eau dans les ‘’14 communes’’ touchées par la crise née des inondations à Kinshasa. Au niveau de l’usine de captage de N’djili, la plus grande de Kinshasa, par exemple, David Tshilumba a confirmé la mise en service des trois motopompes, qui marque le redémarrage effectif de la fourniture d’eau aux abonnés de la Régideso, du côté de la partie Est de Kinshasa.
Le DG Tshilumba était accompagné du Président du Conseil d’Administration et de quelques responsables au sein de l’administration de la Régideso, devant la presse. Par la même occasion, il a lancé un message d’apaisement aux sinistrés et à l’ensemble de la population, mettant l’accent sur la responsabilité collective en matière de la protection de l’environnement en RDC.
‘’Ce que nous avons connu, c’est la conséquence de plusieurs effets. Evidemment, le changement climatique a contribué à la célérité de l’amplitude de toutes ces précipitations. Mais, nous en tant que congolais, nous avons notre part de responsabilité. Comme nous l’avons dit par le passé, tout ce que nous jetons comme saleté dans la rivière, quand nous construisons sur les bassins versants, la pollution ne fera que s’accentuer et cela va nous causer des difficultés dans la gestion des infrastructures liées à l’eau potable. Tous ces effets ont des conséquences. Aujourd’hui, nous avons donc une responsabilité citoyenne d’être responsables, des citoyens qui aiment ce pays et qui ne jettent pas tout sur les rivières, qui ne construisent pas partout mais qui tiennent compte des normes d’urbanisme et de bien d’autres réglementations en la matière. Pour la Régideso, comme on l’a dit par le passé, nous avons été sévèrement impacté. D’abord, pour le captage qui est sur la rivière N’djili. L’usine de N’djili c’est la plus grande usine à ce jour en termes de capacité sur toute la ville de Kinshasa. Cette usine sert de l’eau dans plus de 14 communes de la ville de Kinshasa. Donc, l’arrêt de l’usine de N’djili nous pose un sérieux problème de la desserte’’, a-t-il indiqué.
Gestion responsable de la crise
‘’L’eau est arrivée à tout ce qu’on avait pris comme mesures de protection du captage contre les inondations. Le captage a été totalement inondé. L’eau est entrée dans la salle des machines et elle a mouillé tous les moteurs. Heureusement que les moteurs, on les avait arrêtés. Ce qui fait qu’on a un peu épargné ces moteurs de plusieurs catastrophes parce que s’ils étaient mouvement, beaucoup d’éléments de ces moteurs auraient été mouillés. Pour toutes les 6 pompes qu’on a au captage, on a pu attendre que l’eau des pluies puisse se retirer pour venir constater les dégâts et évacuer les eaux, faire un travail de lavage. Tout ce travail arrive aujourd’hui à la fin… La bonne nouvelle que je peux vous dire c’est que, aujourd’hui, à 16h20’, nous avons remis déjà un groupe motopompe au captage de N’djili. Il fonctionne et pompe de l’eau. Un groupe motopompe c’est 3000m3 d’eau par heure… Le service va reprendre progressivement. Cette nuit, nous allons ramener deux moteurs qui étaient au séchage pour reprendre le service. Ce soir, nous aurons un maximum de trois pompes qui seront en opération sur un maximum de 6. Normalement, nous fonctionnons avec 5 pompes au captage et une pompe de réserve. De temps en temps, quand la demande est trop grande, on peut mettre la sixième pompe en service’’, a-t-il ajouté. Et d’insister : ‘’A nos abonnés de la partie Est de la ville, c’est que ce n’est pas aussi tôt que nous pompons l’eau à l’usine que l’eau arrive à la maison parce que le réseau est vide. Tout ce qu’il y avait dans le réseau, nous l’avons consommé’’. Il convient de noter que, lors de son intervention, le DG Tshilumba a aussi assuré que la Régideso a pris ses responsabilités pour fournir de l’eau en permanence aux sinistrés logés aux sites des stades des Martyrs et Tata Raphael, en appui aux efforts engagés par le Gouvernement central, pour une bonne gestion de la situation.
A la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues dans la ville de Kinshasa, le week-end dernier, ayant causé une trentaine de morts, plusieurs blessés et près de 100 familles sans abris, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, accompagné de la distinguée première dame Denise Nyakeru a consacré une partie de la journée de ce lundi à la visite de réconfort des sinistrés et des rescapés.
La première étape de la visite du couple présidentiel a été le gymnase du Stade Tata Raphaël, site aménagé pour accueillir près de 200 familles.
Tous les sinistrés, principalement des femmes et enfants dont les maisons sont englouties par les eaux en furie de la rivière N’Djili y sont installés provisoirement.
Le Chef de l’Etat et son épouse ont eu des mots forts pour réconforter ces familles qui ont tout perdu. Tout en saluant l’élan de solidarité manifesté par la fondation Denise Nyakeru et d’autres personnes de bonne volonté intervenues dès les premières heures du sinistre, le Président Tshisekedi a instruit les membres du Gouvernement qui l’accompagnaient à prendre des mesures idoines en faveur de ces sans abris.
Le couple présidentiel s’est ensuite rendu au Centre de santé de référence Vijana, dans la zone de santé de Lingwala.
Sur place, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi et la distinguée Première dame Denise Nyakeru ont fait le tour de salles pour s’assurer des conditions de prise en charge d’une vingtaine de patients acheminés dans ce centre dans des conditions critiques.
« Leurs vies ne sont plus en danger », a assuré le médecin traitant de cette structure médicale. Vijana a accueilli, depuis dimanche dernier, 20 sinistrés dont 2 femmes enceintes qui ont été césarisées. Ils viennent du district de Tshangu, dans l’Est de la capitale, à l’exception d’une victime venue de la commune de Mont-Ngafula et qui a perdu 6 enfants.
« Il y a des cas graves », a précisé le médecin directeur de Vijana, Bienvenu Massamba. « Cette dame qui perdu 6 enfants présente un trauma crânien. Il y a également un parent et une dame qui ont chacun une fracture au niveau de la jambe », a-t-il rajouté.
Le Docteur Massamba a salué le geste posé par le Président de la République. « Il a répondu très vite à cette urgence non seulement par sa présence physique, mais aussi par les matériels reçus parmi lesquels des lits, des matelas, des denrées alimentaires et des produits pour prendre en charge correctement ces malades », a-t-il dit.
Il sied de noter qu’avant cette visite, le Président de la République a exprimé publiquement sa « profonde émotion » et sa « compassion la plus sincère », preuve de sa solidarité indéfectible à l’endroit des familles endeuillées et des sinistrés, dans son discours d’ouverture des travaux de la première assemblée générale ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature.
« La République ne vous abandonnera pas », leur a-t-il lancé.
Kinshasa, la capitale s’apprête à vibrer au rythme d’un cri de mémoire. En même temps qu’il se commémore, aujourd’hui lundi 7 avril 2025, la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda, la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), épaulée par un large front d’organisations citoyennes, confessionnelles et intellectuelles, annonce, en ce jour, la tenue d’un point de presse annonçant, dans un futur proche, l’organisation d’un culte œcuménique en hommage aux plus de 12 millions de Congolais victimes du “génocide oublié”. Par cette initiative solennelle, les organisateurs entendent non seulement raviver la conscience collective, mais aussi exiger, avec fermeté, la mise en place d’un Tribunal Pénal International pour la RDC. Face au silence coupable des puissances et à l’indifférence persistante des institutions internationales, la société civile appelle à une mobilisation historique pour la vérité, la mémoire et la justice.
COMMUNIQUE DE PRESSE N°08/04/2025
POUR DIFFUSION IMMEDIATE RDC : UNIS POUR LA MÉMOIRE ET LA JUSTICE
(Kinshasa, le 03 avril 2025)
La « Nouvelle Société Civile Congolaise » (NSCC), en collaboration avec la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation, la Fondation Maluwa, les Mouvements Citoyens de la RDC, l’Union des Chercheurs du Congo, le Collectif des Pasteurs Protestants du Congo, la Fondation Kabiena Makombe et le Front pour la République, informe l’opinion publique un point de presse sera organisé ce 07 avril 2025 au siège de la NSCC.
Ce point de presse marquera l’annonce de l’organisation d’un culte œcuménique en mémoire de plus de 12 millions de Congolais victimes du génocide oublié. Nous refusons l’oubli. Nous réclamons la vérité. Nous exigeons la justice. Nous appelons toutes les forces vives de la nation, les organisations de la société civile, les confessions religieuses, ainsi que tous les citoyens épris de paix et de justice à se mobiliser pour cette cause historique.
Cet événement solennel vise à rappeler à la communauté nationale et internationale l'ampleur du génocide congolais oublié et à exiger la mise en place d'un Tribunal Pénal International pour la RDC.
Face à l'indifférence prolongée des instances internationales et à l'impunité qui perdure, nous interpellons :
1. L'ONU et la Cour Pénale Internationale pour qu'elles assument leur responsabilité et instaurent un mécanisme judiciaire approprié pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et les actes de génocide commis en RDC.
2. L'Union Africaine pour qu'elle rompe avec la complaisance et agisse en faveur de la justice et de la vérité historique.
3. Les gouvernements du monde entier pour qu'ils cessent tout soutien aux régimes qui alimentent le chaos en RDC et prennent des sanctions fermes contre les auteurs et complices de ces atrocités.
Nous appelons également toutes les forces vives de la nation à se mobiliser pour cette cause sacrée afin que la souffrance du peuple congolais ne soit plus ignorée.
Que justice soit faite !
Pour la Coordination,
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), la Coalition Interconfessionnelle pour la Nation, la Fondation Maluwa, les Mouvements Citoyens de la RDC, l’Union des Chercheurs du Congo, le Collectif des Pasteurs Protestants du Congo, la Fondation Kabiena Makombe et le Front pour la République.
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Kinshasa, encore une fois meurtrie. Le district de Tshangu a été le théâtre d’une tragédie d’une violence inouïe. Ce week-end, des pluies diluviennes ont causé d’énormes dégâts. A la suite de ces événements, des mesures d’urgence ont été prises par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité, au rang desquelles le logement temporaire des sinistrés au site d'hébergement de la Francophonie érigé au stade Tata Raphaël. Cependant, au-delà des spéculations des chiffres autour du bilan, ce sont les responsabilités, multiples sont-elles, qui se dégagent. Quoi de raisonnable de se plonger sur ce drame qui met à nu l’échec d’un système et appelle à une refondation urgente de la gouvernance urbaine.
De nouveau, la nature a frappé !
Le ciel a grondé. La pluie est tombée. Et Kinshasa a cédé. Dans la nuit de vendredi à samedi, des torrents d’eau ont ravagé le district de Tshangu, plongeant les communes de Masina, N’Djili, Kimbanseke et Maluku… dans un chaos apocalyptique. Les images sont insoutenables : des puissants courants d’eaux emportant tout leur passage, des avenues et quartiers méconnaissables, des familles attristées face aux décombres de ce qui fut leur foyer.
« A ce stade, nous avons déjà enregistré 22 morts», a révélé le Gouverneur Daniel Bumba, au sortir d’une réunion de crise tenue dans la nuit de samedi au dimanche dernier.
Il a été complété par le Général Blaise Kilimbalimba, chef de la police dans la capitale, qui fait état de « plus de 600 maisons englouties vers Petro Congo et Abattoir», consécutivement à la crue de la rivière N’Djili. Pour venir en aide aux populations sinistrées, a fait savoir le Général Kilimbalimba, « des pirogues sont réquisitionnées pour évacuer la population vers des zones hors danger ».
Il a rassuré en outre qu’un « périmètre de sécurité » a été établi alors que les eaux de la rivière N’Djili continuent de sortir de leur lit pour envahir les habitations avec le risque « d’emporter des individus et des véhicules ». « Chacun doit rester dans sa zone jusqu’à ce que les services de sécurité aient tout sous contrôle », a demandé le Général Kilimbalimba.
Pendant ce temps, des éléments de la police s’emploient à évacuer les véhicules entre le pont Matete et la salle Apocalypse 22 afin de fluidifier tant soit peu la circulation.
Un éternel recommencement ?
Et pourtant, cette catastrophe n’est pas une surprise. Encore moins un accident. Mais plutôt, le résultat du symptôme de ce qui paraîtrait une défaillance dans la gestion d’une ville livrée à elle-même, où l’urbanisme se fait sans plan, où l’assainissement est un mirage, et où la gouvernance urbaine ne joue pas activement son rôle.
En effet, depuis des années, l’Hôtel de Ville de Kinshasa promet des plans d’évacuation des eaux, des curages de collecteurs, des campagnes de sensibilisation. Mais à chaque pluie, les mêmes quartiers sombrent, les mêmes familles pleurent, les mêmes mots sont répétés. Rien ne change.
« La faillite de l’autorité urbaine est criante. La ville manque de politique de prévention, de vision territoriale, de moyens réels d’intervention. Les permis de construire sont octroyés dans des zones impropres, les collecteurs sont bouchés, les remblais anarchiques pullulent, et personne ne rend des comptes. Conséquence : le peuple meurt », note un observateur.
Face à ce nouveau drame, des questions se soulèvent : qui pilote la prévention ? Où sont les budgets d’assainissement ? Qu’a-t-on fait de la cartographie des zones à risque ? Kinshasa paie, une fois encore, le prix fort de l’improvisation et du manque de vision urbanistique.
Il est grand temps que l’Hôtel de Ville de Kinshasa assume pleinement ses responsabilités dans la gestion des eaux pluviales, l’encadrement de l’urbanisation anarchique, et la mise en œuvre effective des politiques d’aménagement du territoire.
Le béton sauvage, les remblais illégaux, l’absence d’entretien des collecteurs… tout cela relève de la compétence municipale et provinciale. « Laisser les populations construire sur les lits des rivières ou au flanc des collines instables n’est pas une fatalité : c’est une démission », souligne le même observateur.
Une population actrice… de sa propre vulnérabilité
Mais accuser seulement l’Etat serait trop facile. Il faut aussi regarder la responsabilité populaire, celle que l’on tait souvent, par pudeur ou par compassion. La culture du désordre, le mépris des normes, le rejet de toute régulation participent à cette tragédie.
Des familles construisent sur les lits des rivières. Des déchets sont jetés dans les caniveaux. Des talus sont remblayés sans autorisation. Des maisons surgissent là où la terre n’est pas stable. Et quand la pluie vient, elle ne fait pas de distinction entre l’ignorance et la négligence.
Il est temps d’instaurer une éducation citoyenne de masse, d’ancrer la conscience environnementale dans le quotidien, de responsabiliser chaque citoyen sur l’impact de ses actes sur la collectivité. On ne construit pas une ville avec des slogans, mais avec des actes responsables.
Et maintenant ?
Tshangu est en deuil. Kinshasa est en détresse. Mais le plus grand danger, c’est l’oubli. Ce drame ne doit pas être noyé dans le cycle des nouvelles qui passent. Il doit être le point de rupture, le signal d’alarme, le cri qui réveille enfin les consciences.
Ce qu’il faut, ce n’est pas une nouvelle mission d’évaluation. Ce qu’il faut, c’est un plan d’urgence pour la sécurisation des zones à risques, une politique claire de relogement, un programme rigoureux d’assainissement, et une réforme structurelle de la gouvernance urbaine.
Chaque mort de ce week-end nous regarde. Chaque maison détruite nous interroge. Et chaque silence complice nous condamne.
Que Tshangu ne soit pas une tragédie de plus dans un pays qui s’habitue à l’insoutenable. Que cette douleur devienne enfin le début d’un changement réel. Car la dignité d’une ville se mesure à sa capacité à protéger les siens.