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Crise sécuritaire dans le Kongo Central, Boma : la population s’en prend aux forces de l’ordre

Le ciel était assombri des grandes fumées noires et la population plongée dans un traumatisme ce jeudi 28 août 2025 dans la ville portuaire et historique de Boma, dans la province du Kongo Central. La population s’en est prise à la police qu’elle a accusée de complicité avec les braqueurs dans les crimes commis depuis plus de six mois dans cette ville. Des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels ont été signalés en plus des arrestations dans le camp de la population.

Bureaux et marchés fermés suite aux échauffourées qui ont éclaté pour décrier les cas d’insécurité urbaine croissante qui menacent la quiétude des bomatraciens.

La population accuse certains éléments de la police qui d’être en connivence avec les criminels dans des opérations de braquages longtemps dénoncées mais qui, jusqu’avant cette colère populaire, n’avaient jamais été réprimées.

Les faits remontent d’une semaine, selon une source qui a requis l’anonymat, lorsque des criminels armés ont fait irruption dans un domicile vers 2h du matin au quartier Lazaret. Alors que la population tentait de contacter la police pour un secours, c’était malheureusement le téléphone de l’un des criminels qui sonnait par le numéro présumé de l’agent de l’ordre contacté. Alertée par les témoins de l’événement, la population est sortie pour porter secours à la famille visitée par les braqueurs.

Selon la même source, tous les bandits se sont évadés du lieu du crime sauf un qui a connu un léger retard. Pris la main dans le sac par la population, le criminel a été lynché puis tué sur place avant l’avènement de la police vers 6h du matin.

Comme si cela ne suffisait pas, un autre groupe de criminels s’est décidé délibérément de commettre un forfait en plus dans la nuit du 27 au 28 août au quartier Kilomètre 8 (Km 8), quartier situé à l’entrée de la ville. Contactée vers 1h du matin, la police s’est pointée plusieurs heures plus tard. Cela a provoqué la colère de la population toujours visitée par des criminels armés, non autrement identifiés, mais jamais secourue à l’heure par les forces de l’ordre.

La colère de la population est montée d’un cran. Des Ciats et Sous-Ciats ont été incendiés dans la plupart des quartiers populaires de la ville suite aux affrontements qui ont dégénéré entre les forces de l’ordre et la population.

Ces affrontements ont causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels assez importants ainsi que des arrestations jugées « arbitraires » par la population.

Saisie par l’autorité urbaine, une délégation du gouvernement provincial, conduite par le Ministre de l’Intérieur Jacques Kiazulua, a été dépêchée et est arrivée à Boma pour une réunion de sécurité d’urgence avec l’autorité urbaine ainsi que tous les membres du Conseil urbain de sécurité en vue de calmer la population qui, jusque-là, se trouvait encore dans un état de traumatisme avéré.

Concomitamment, plusieurs décisions ont été prises par l’autorité provinciale à l’issue du Conseil de sécurité provincial tenu par le gouverneur Grâce Bilolo à Matadi sur la situation déplorable qui a prévalue dans cette deuxième plus grande ville du Kongo Central. Parmi lesquelles, le rappel à Matadi de l’actuel Commissaire supérieur urbain Colonel Paul Mwilambwe, son adjoint le Colonel Blaise ainsi que du Major Zizi Sindani de la Police de Circulation Routière. En attendant, le Colonel Célé Tsasa, natif de Boma et réclamé par les bomatraciens, a été désigné immédiatement pour assurer le commandement de la ville en vue de mettre fin à la crise de confiance entre la population et l’ancienne équipe de la police. Egalement le retrait des policiers venus de Matadi et leur remplacement immédiat.

Le calme est revenu timidement en début de soirée, selon la même source concordante, malgré la peur et la méfiance entre la population et les forces de l’ordre.

Suite à ce drame survenu lors des manifestations ayant causé des pertes en vies humaines parmi la population, le Maire ad intérim a, dans un communiqué publié dans la soirée du même jour, exprimé sa solidarité à toutes les personnes affectées par ce tragique événement.

Elle a, par ailleurs, rassuré que toutes les responsabilités seront établies et que les auteurs de ces violences répondront de leurs actes. Car, les dispositions sont prises pour que justice soit rendue et que de tels événements ne se reproduisent plus.

Engagée pour la paix, la sécurité et le respect de la dignité humaine, madame le Maire par intérim, Me Claudelle Phemba, ne ménage aucun effort pour rendre la ville de Boma plus vivable.

César Nkangulu

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Attendu le 6 septembre à ING Aréna de Bruxelles, Koffi Olomide : «Je suis heureux de jouer de nouveau dans l’espace Schengen, 16 ans après»

(Le chanteur Koffi Olomide ) 

Le célèbre chanteur Koffi Olomide s'est dit heureux de se produire de nouveau dans l'espace Schengen, en la salle ING Arena de Bruxelles, en Belgique le 6 septembre, après plusieurs années.

« Je suis heureux de jouer de nouveau dans l’espace Schengen, 16 ans après », a déclaré le chanteur congolais, invité du journal de la télévision privée francophone belge (RTL). 

L’ambassadeur culturel de la RDC a salué l’implication du bourgmestre de la Ville de Bruxelles-Capitale et du Centre culturel congolais de Bruxelles, pour la matérialisation de ce concert. 

Interrogé sur ses ennuis judiciaires, la vedette congolaise a souligné : « avoir été acquitté par le tribunal de Nanterre en France pour des accusations de séquestration et de violences sexuelles ». 

Koffi Olomidé a aussi insisté sur les bonnes relations qu’il entretient avec Maître Gims, la star internationale d’origine congolaise. « Il est comme un fils pour moi, car son père est un ami », a-t-il laissé entendre. 

Une des icônes de la rumba congolaise a été reçue le 27 juillet dernier à l’Hôtel de ville de Bruxelles, accompagnée de son épouse Cindy le Cœur, également chanteuse de son orchestre Quartier Latin, au cours d’une cérémonie officielle de lancement de la promotion autour du concert du 6 septembre.

Koffi Olomide, une légende de la musique africaine

 Antoine Christophe Agbepa Mumba alias Koffi Olomide Mopao est parolier-auteur-compositeur-interprète, producteur et responsable du groupe ‘’Quartier Latin entreprise’’ de la République démocratique du Congo. Il a été nommé en 2022 ambassadeur culturel de son pays par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Il a remporté quatre fois les prix Kora Awards 2002 grâce à son album ‘’ Effrakata’’ d’où son surnom de « Quadra Koraman » qualifié par ses fanatiques. Koffi

Cinq décennies de carrière artistique, Koffi Olomide est considéré comme une légende de la musique congolaise et africaine. Il est le premier chanteur  noir-africain à remplir la salle de Bercy à l’époque.

Sur le plan phonographique, Koffi Olomide a enregistré 28 albums studio, dont 7 signés avec le Quartier Latin, un en collaboration avec Papa Wemba et 18 albums live pour un total de plus de 300 chansons. En 2013, le chanteur a lancé  son propre label de production ‘’ Koffi Central’’ pour propulser les jeunes talents de la musique et pour assurer ses productions personnelles.  Il a débuté sa carrière artistique comme parolier pour plusieurs musiciens congolais. En 1977, il est remarqué par le public avec la chanson ‘’Synza’’, chantée en trio avec Papa Wemba et King Kester Emeneya.  Des chanteurs comme Fally Ipupa, Ferre Gola  et tant d’autres ont façonnés leurs talents artistiques aux côtés de Koffi Olomide dans le groupe Quartier Latin.   

JD

Attendu le 6 septembre à ING Aréna de Bruxelles, Koffi Olomide : «Je suis heureux de jouer de nouveau dans l’espace Schengen, 16 ans après»
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Tshopo : le budget d’un concert de la chanteuse Rebo Tchulo suscite une enquête

(La chanteuse congolaise Rebo Tchulo sur scène à Kisangani)

Une lettre a été adressée au bureau de l’assemblée provinciale de la Tshopo (Nord -est) en  République démocratique du Congo pour diligenter une enquête au gouvernorat sur les fonds alloués à l’organisation du double concert de la chanteuse congolaise Rebo Tchulo à Kisangani (chef-lieu), a-t-on appris mercredi d’un mouvement citoyen.

«Nous confirmons l’authenticité de la correspondance adressée par la Lucha (Lutte pour le changement) qui demande au président du bureau de l’Assemblée provincial de la Tshopo d’ouvrir une action parlementaire dès la prochaine rentrée sur la dilapidation des fonds de la province dans l’organisation d’un concert populaire dénommée ‘‘Aksanti Fatshi’’ qui a connu la prestation de la chanteuse Rebo Tchulo…(…) », a déclaré Seth Ndamba, responsable de communication de la Lucha

«Ceci permettra non seulement d’établir la lumière sur le montant exact de l’argent dépensé dans cette affaire mais aussi et surtout de tirer les conséquences politiques de cette dépense publique hasardeuse à l’aune des défis auxquels la province est confrontée tant sur le plan d’infrastructures que sur le plan socio-économiques », a-t-on lu dans la lettre.

Selon la source, le ministère provincial de l’Education,  Nouvelle Citoyenneté, Information, Communication, Culture, Arts, Jeunesse, Sport et Loisirs a organisé en date du  16 et le 17 août 2025, respectivement un concert populaire à l’esplanade,  de la Poste  et  un concert privé  au Riviera  Beach. « Tout ceci, a été organisé sous le haut patronage du gouverneur de la province.  En plus de la logistique importante et  de la main  d’œuvre locale mobilisées pour la réussite  de cette double activité créative et jouissive,  l’autorité a fait déplacer  une artiste  musicienne de Kinshasa (figure phare du premier  concert  et unique prestataire au second concert) dont  le cachet avoisinerait cent cinquante million de franc congolais (150.000.000), selon certaines sources », a révélé la lettre du mouvement citoyen.

28 ans, Rebo Tshulo; de son vrai nom, Rebecca Tshipaka,  est une chanteuse et danseuse de la mouvance attractive dans la musique urbaine à Kinshasa. C’est en 2017, qu’elle se fait découvrir des mélomanes congolais après un bref passage dans le label "FG Production" de Ferré Gola, une autre star de la Rumba.

En 2019, Rebo Tchulo s'engage dans une  carrière solo,  après la séparation avec  son mentor en 2021. Elle lance deux tubes intitulées ‘‘Ni nani’’ et ''Biloko'', qui vont convaincre le monde de l’afrobeat  et lui donnent de la place dans la sphère musicale en RDC et en Afrique. Au-delà de sa vibration artistique, la chanteuse est remarquée par son extravagance dans le  look vestimentaire avec des tenues en lambeau, son sens de sensualité  et son déshabillement sur scène.

Jordache Diala

 

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Crise humanitaire dans l’Est : l’Association Sans Frontières lance une grande campagne de solidarité !

Face à la crise humanitaire qui frappe durement l’est de la République Démocratique du Congo, l’Association Sans Frontières (ASF) a officiellement lancé, hier, mercredi 27 août 2025, à Fleuve Congo Hôtel, une vaste campagne de solidarité. S’étendant jusqu’au 30 novembre 2025, cette initiative vise à collecter des fonds et des biens pour soutenir les populations victimes des exactions des rebelles de l’AFC/M23, particulièrement dans la région de Goma, au Nord-Kivu. Cette mobilisation d'envergure bénéficie du soutien de partenaires de premier plan notamment, la First Bank of Nigeria (FBN), l’Ambassade d’Ukraine en RDC, ainsi que d'un appui remarqué du service spécialisé de la Présidence en charge de la jeunesse.

Fondée en 2006 par le couple Jean-Louis et Liliane Temuni, l'Association Sans Frontières s'est illustrée par son engagement indéfectible auprès des enfants malades et vulnérables, notamment ceux atteints de trisomie. Aujourd'hui, l'urgence nationale la pousse à élargir son combat.

Lors de la conférence de lancement, les acteurs de cette campagne ont livré des messages poignants, appelant chaque Congolais et chaque partenaire à transformer la compassion en action concrète.

Voix de l'engagement sur le terrain, Mme Liliane Temuni Ngoyi Mawa, vice-présidente de l’ASF et ambassadrice de la Croix-Rouge, a rappelé la mission fondamentale de cette campagne :

‘’La campagne est lancée dans le but de rendre le sourire à ces enfants, hommes et femmes, qui vivent des moments difficiles avec cette crise humanitaire dans l’est. Face à toutes ces situations de vulnérabilité, l'Association Sans Frontières vient comme un porte-parole, vient comme un mendiant pour ces vulnérables, vient comme un pont entre ceux qui sont dans le besoin et ceux qui manquent’’’.

La vice-présidente de l’ASF a détaillé les axes d'intervention de son organisation : l'amélioration de l'accès aux soins de santé, la lutte contre la délinquance juvénile, la promotion de l'éducation et la prévention des violences basées sur le genre. Elle a souligné les succès concrets de l’association. Fort d'un bilan solide, avec plus de 2 000 enfants opérés gratuitement et un orphelinat à Goma accueillant des orphelins de guerre, l'ASF ne part pas de rien. Mme Temuni a souligné la réalité crue du terrain qui motive leur action :

‘’Il y a de ces familles qui sont à la belle étoile. Il y a de ces enfants qui ne savent pas où se trouve leur père. Et alors, l'association a lancé cette campagne justement pour nous alerter, nous réveiller, pour dire soyons humains et pensons à ceux qui sont à l'Est’’.

Le soutien international a été incarné par Vasyl Hamianin, Ambassadeur Ukrainien, dont le pays partage avec la RDC la douloureuse expérience de la guerre. Son discours a été un témoignage de solidarité profonde et un réquisitoire contre l'ordre mondial actuel.

‘’Chaque fois qu’on me parle de guerre, je me sens comme congolais. Mon pays l’Ukraine connaît également des moments difficiles avec le déplacement de millions de personnes. Malheureusement, les pays ont plus d’argent à investir pour la guerre au lieu de le mettre à disposition pour le développement. Le monde n’ira pas mieux tant qu’on n’aura pas compris que les enfants sont notre avenir. La RDC et l’Ukraine doivent marcher main dans la main, s’entraider, pour que la paix règne à nouveau’’.

Un mouvement de compassion, d'action et de transformation

Portant la double casquette de Coordonnatrice de l’ASF et du service spécialisé de la Présidence en charge de la jeunesse, Mme Chantal Yelu Mulop a livré un plaidoyer vibrant, appelant à une prise de conscience collective et à une action immédiate.

‘’Il y a des instants dans la vie où l'histoire nous interpelle, où nous n'avons plus le choix de détourner le regard, où nous devons entendre le cri silencieux des innocents, et y répondre non pas avec des mots, mais avec des actes’’.

Avec une force rhétorique rare, elle a mis chaque participant face à ses responsabilités humaines, au-delà des titres et des fonctions :

‘’Je vous demande de vous lever non pas seulement en tant qu'institution, bailleur ou partenaire technique, mais de vous lever en tant qu'être humain. Imaginez un instant si c'était votre enfant qui avait faim, si c'était votre sœur qui avait été déplacée ou violée, si c'était votre mère qui attendait un secours qui ne vient pas. Ensemble, agissons pour les suppliants. Ensemble, faisons de cette campagne plus qu'un appel. Faisons-en un mouvement, un mouvement de compassion, d'action et de transformation’’

Cet appel solennel marque le coup d'envoi d'une mobilisation qui se veut historique. L'heure n'est plus aux constats, mais à l'action. La campagne de l'ASF est désormais lancée, et avec elle, l'espoir de panser les plaies d'une nation meurtrie.

Nathan Mundele

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Doyen de la musique en RDC : La légende Jeannot Bombenga fête ses 91 ans !

Jeannot Bombenga Wewando est l’un des rares chanteurs de sa génération à rester sur scène jusqu’à nos jours.  Ce doyen de la Rumba congolaise et africaine est encore actif malgré le poids de l’âge.  Le leader et fondateur du groupe  «Vox Africa» ne manque pas souvent son rendez-vous dominical dans son temple de spectacle dans la commune de Bandalungwa où il renoue avec ses fans, amis de la nostalgie.

Ce lundi 25 août 2025, Jeannot Bombenga souffle sur ses 91 bougies pour l’anniversaire de sa naissance. Vocaliste, auteur-compositeur des chansons de haute facture, il est reconnu dans l’histoire comme  monument de la musique en République Démocratique du Congo (RDC) et figure emblématique de la rumba, témoin vivant de l’évolution artistique du pays depuis les années 1950. Raison pour laquelle l’année dernière, à l’occasion de ses 90 ans, cette icône de la chanson a été honorée par la ministre congolaise de la culture, Yolande Elebe,  qu’il a reçue dans son cabinet de travail à Kinshasa.  « C’était un moment émouvant avec Papa Jeannot Bombenga, figure emblématique de notre patrimoine musical », s’est-elle réjouie de la présence de la légende. Cette rencontre précieuse a ravivé l’âme des traditions, tissant un lien indéfectible entre les générations, symbole d’un héritage vivant et d’une unité intemporelle.

Lundi 25 août 2025, la République démocratique du Congo célèbre les 91 ans d'âge d’un monument de la musique congolaise : ''Jeannot Bombenga Wewando'', figure emblématique de la rumba et témoin vivant de l’évolution artistique du pays depuis les années 1950.

Né le 25 août 1934 dans la province de l'Equateur, Jeannot Bombenga incarne à lui seul l’élégance, la rigueur musicale et l’enracinement culturel.

Fondateur du célèbre groupe "Vox-africa", il s’est illustré par une musique alliant la tradition congolaise, les influences cubaines et l'engagement social. Il est notamment connu pour ses chansons " Lolango, Mado, Bébé ya Jeannot et Mobali ya mbuke" ou encore " Marie Hélène", titres devenus des classiques et demeurant à jour.

Bombenga a côtoyé les plus grands : Franco, Grand Kallé, Rochereau, mais a su garder une identité propre, marquée par la discipline orchestrale et des textes profonds. 

Malgré son âge avancé, il reste un symbole de cohérence artistique et de transmission culturelle. À travers son parcours, Jeannot Bombenga a toujours rappelé à la jeunesse congolaise que la musique est aussi un outil d’éducation, de résistance et de mémoire.

Plusieurs générations d’artistes le reconnaissent comme maître, modèle et patriarche de la rumba.

En ce jour spécial, le peuple congolais rend hommage à cet ambassadeur de la musique, dont le parcours dépasse les frontières du Congo. 

Sa longévité artistique et humaine est un patrimoine vivant qui a fait que son nom reste gravé à jamais dans l’histoire culturelle de l’Afrique.

91 ans de sagesse et de musique active 

Au regard de sa fulgurance dans la belle épopée sur l’arène musicale congolaise, Bombenga est resté réputé comme l’un des piliers de la rumba congolaise, chanteur et compositeur très prolixe.

A son temps de gloire, il a composé plus de deux cent cinquante chansons ont connu un grand succès sur le marché musical congolais et mondial.

Fatigué par le poids de l’âge (91 ans) et terrassé par la maladie, Jeannot Lolango a mis fin à sa carrière en 2019 à l’issue d’un concert d’adieu.

Il avait plaidé sa cause en ces termes à cette occasion : "C’est maintenant que j’ai besoin des hommages, après ma mort ce sera inutile, j’ai fait mon temps dans la musique. Cet art a fait de moi une icône, une personnalité de mon pays. J’ai écrit et chanté de très belles chansons qui sont des références dans le répertoire de la rumba congolaise".

"Dieu m'a fait grâce de vivre jusqu’à cet âge, l’heure a sonné pour laisser aussi la place aux jeunes de continuer le travail là où nous nous sommes arrêtés", avait-il ajouté.

Bombenga avait conclu : " Mon vœu le plus ardent est que je sois si possible honoré avant ma mort et non à titre posthume. Etant seul et unique survivant de ma génération, je serais encore plus ravi si l'on peut dresser un monument pour moi et pour la postérité".

Ancien batelier à l’instar de son prédécesseur Wendo Kolosoy et passionné de musique, Jeannot a commencé à s'intéresser à la musique à l’âge de 23 ans. Il a fondé le groupe Vox Africa avec Franklin Boukaka,(de la République du Congo) après la dislocation en 1959 de l'orchestre Jazz Africa, auquel il appartenait aux côtés du clarinettiste Edo Clary.

Vox Africa, qui signifie "La voix de l'Afrique", devient rapidement un groupe remarquable avec la participation des artistes Sam Mangwana, Ntesa Nzitani Dalienst, Marcel Loko Massengo Djeskain, Nedulé Papa Noël, Souza Kasseya, et bien d’autres.

JD

 

 

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Economie de la Rumba congolais : Didi Kembwarss démontre comment la musique peut-elle contribuer au budget national ?  

(Didi Kembola, expert –opérateur culturel)

La mise en place d’une  structure fiscale de canalisation des taxes dans le secteur de la culture pour générer les revenus et développer les industries culturelles créatives en République démocratique du Congo a été recommandée par les experts congolais lors d’un débat virtuel organisé par le Collectif des artistes et culturels (plateforme de défense des droits des artistes) à Kinshasa. Dans le cadre de l’économie de la Rumba, les têtes pensantes du secteur ont réfléchi à haute voix et de manière spécifique sur l’apport de la musique congolaise dans le budget national en RDC.

«La politique culturelle que vient de promulguer le chef de l’Etat Félix Tshisekedi est une bonne voie pour le ministère de la culture d’engager encore des réformes spécifiques qui aspirent au développement des industries culturelles créatives (ICC) au profit des acteurs du secteur. (…).C'est une nécessité pour  l’économie de la culture qui a besoin d’une structuration fiscale adéquate dans les produits artistiques, comme biens ou services, qui peuvent générer des recettes dans la caisse de l’Etat», a déclaré Didi Kembwarss, expert-opérateur culturel.   

« Est-ce qu’il nous est déjà arrivé de se poser la question de savoir les nombres de spectacles de musique ou de scènes artistiques diverses qui sont présentés à Kinshasa par an ? Savez-vous que les organisateurs de ces évènements payent des taxes, impôts et autres droits qui sont perçus par les différents services de l’Etat. Donc, on peut tracer facilement les activités culturelles payantes, pour prélever l'impôt ou les taxes.

Pour lui, une bonne politique fiscale va permettre au ministère de la culture de contribuer constamment dans le trésor public pour augmenter son budget national et aussi pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des artistes.

 « En France, par exemple pour chaque billet d’un concert, la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) se situe entre 2,1 % et 20 %, selon le type d’événement, le nombre de représentations et la présence éventuelle d’un bar/service de boissons », a révélé Didi Kembwarss, congolais de France.  

Vers la mutation des associations culturelles aux entreprises

De son côté, Sammy Kalondji, animateur et membre du collectif des artistes et culturels (CAC) basé à Kinshasa, a soutenu l’idée de la mutation des associations culturelles  aux entreprises en RDC, qui sont une des sources et ressources pour l'État Congolais.

« Pour générer des revenus, l'État doit collecter les impôts et taxes sur les biens culturels qu'il estime nécessaires. Mais pour y arriver, les orchestres ou troupes théâtrales doivent  se transformer en entreprises. Plus question d'être une association sans but lucratif. Je pense qu'avec la promulgation de la politique culturelle, le Ministère ferait mieux d’activer l'ingéniorat culturel pour matérialiser la loi et d'encourager les entreprises culturelles.», a-t-il soutenu.

Et de poursuivre : « Nous vivons dans l'ère numérique. La musique, par exemple,  n'est plus distribuée comme il y a 20 ans. La question est de savoir, comment l'État congolais peut imposer des taxes sur les ventes numériques? Pour les concerts, les représentations théâtrales et autres, il peut prélever une taxe sur chaque billet vendu ».

Une contribution pour donner les moyens au ministère de la culture

Pour cet expert, le ministère de la culture ne doit plus faire de la figuration dans l’appareil gouvernemental avec un maigre budget mis à sa disposition dans un pays de plus de cent millions d'habitants où tout est culture. « Il y a de la culture dans chaque expression de notre vie. Il y a de la culture dans notre cuisine, notre façon d'enterrer nos morts, de célébrer la joie ou la tristesse, d’éduquer nos enfants, sur la relation avec nos aînés, notre art dans sa diversité. Devons-nous toujours accepter que ce ministère soit là pour faire de la figuration,  sans qu'on puisse lui donner les moyens de  fonctionner convenablement et de satisfaire à l’attente des artistes et de la population ? », s’est-il interrogé.

Et de plaider : « Il faut que le gouvernement lui donne les moyens de répondre aux défis énormes qui l'attendent. La culture peut générer beaucoup d'argent dans le trésor public. C'est un ministère qui peut nous faire gagner beaucoup mais ce qui n'est pas le cas pour le moment. Lorsque l’on n’a pas les moyens, l'on en crée... L'intelligence est l'arme fatale de la réussite et la réflexion, elle pour le succès».

Des propositions et interventions pertinentes ont été formulées par les professionnels de la culture venus de diverses corporations artistiques et du monde culturel évoluant en RDC et  à l'extérieur du pays. 

Jordache Diala

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