L’enceinte de l’Office congolais de contrôle, OCC, a vibré, ce mardi 3 juin 2025, au rythme inhabituel, des sifflets, fanfares et autres Vuvuzela. Les cadres et agents de ladite société ont lancé un cri d’alarme au Président de la République au regard de la situation que traverse cette entreprise de l’Etat.
Pour le Vice-président de la délégation syndicale, Abed Muana Ntemba, les dirigeants de l’Office congolais de contrôle ont failli à leur mission, qui est celle de gérer de manière efficace le personnel. En effet, après l’assemblé générale organisée le 30 mai 2025, les agents et cadres ont formulé des recommandations auprès des dirigeants de l'OCC par rapport à la ‘‘megestion’’ qui caractérise cette entreprise.
Et le vice-président de la délégation syndicale d’expliquer : " Si nous sommes en grève aujourd'hui, parce que lors de l’assemblée générale, 4 points ont été soulevés par les agents notamment, retard dans le paiement de salaire, accès aux soins médicaux, manque de frais de fonctionnement pour les entités territoriales, manque de moyen efficace pouvant permettre aux agents de bien travailler’’.
En ce qui concerne les soins de santé pour les agents de l'Occ, le vice-président de la délégation syndicale a décrit les conditions dans lesquelles les agents vivent dans les hôpitaux de la République Démocratique du Congo, avant de rappeler que les agents sont abandonnés à leur triste sort, partout où ils prenaient soin, on a rompu le contrat.
Et d’insister que ce décor macabre à Kinshasa se reflète également dans les provinces qui dépendent des frais de fonctionnement en provenance de Kinshasa. Ils passent des moments très durs. Si on ne fait pas attention face à ce problème, la situation risque de dégénérer au détriment de l’Occ.
‘‘Pour rappel, avant l’avènement des dirigeants actuels de l’Occ, leurs prédécesseurs étaient capables de payer des salaires à temps, les frais de fonctionnement étaient libérés... Désormais, tout est devenu difficile dans cette prestigieuse société’’, a renchéri le Vice-président de la délégation syndicale.
Pour clore, il invite le Président de la République d’écouter le son de cloche des agents et cadres de l’Office congolais de contrôle (Occ) qui souhaitent un redressement efficace de cette société.
L'Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo est entrée lundi 2 juin 2028 dans une phase décisive concernant l'avenir judiciaire de l'un de ses membres éminents, l'ancien Ministre des Finances et actuel Député National, Nicolas Kazadi Nzuji. Une commission spéciale et temporaire a été officiellement installée avec pour mission cruciale d'examiner le réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation sollicitant une instruction à sa charge.
C'est au nom du Président de la Chambre basse, le Professeur Vital Kamerhe, que le Rapporteur, le Professeur Jacques Djoli, a procédé à cette installation solennelle. Une cérémonie qui marque le début d'une course contre la montre pour les vingt-deux Députés qui composent cette commission. Assistés de personnel administratif, ils ne disposeront que de trois jours, une période exceptionnellement courte, pour mener un travail d'examen approfondi et se prononcer à charge ou à décharge sur le dossier de l'honorable Kazadi.
Un bureau pour une tâche délicate
La responsabilité de guider les travaux de cette commission incombe à un bureau fraîchement désigné. Le Député National Kibuka Kia Kiese Raphaël en assurera la présidence. Il sera secondé par la Députée Nationale Niongo Nsuami Marie-Josée, Première Vice-présidente, et le Député National Kashobo Kabonshi Dénis, comme deuxième vice-président. La tâche de Rapporteur a été confiée au Député National Sumey Kitenge Pierre, qui sera épaulé par le Député National Bokondu Mukuli Pierre en qualité de Rapporteur Adjoint. La composition de ce bureau, et plus largement de la commission, sera scrutée avec attention, tant l'enjeu est de taille.
Un calendrier serré pour une décision majeure
Le compte à rebours a donc commencé. Les membres de la commission spéciale et temporaire devront boucler leurs travaux et leurs auditions aujourd’hui, mercredi 4 juin 2025. Ce délai extrêmement contraignant souligne l'urgence et l'importance que l'Assemblée Nationale accorde à ce dossier. Une fois leurs conclusions tirées, un rapport sera présenté en séance plénière. C'est alors que l'ensemble de Députés Nationaux se prononceront par un vote qui scellera la recommandation de la commission, autorisant ou non l'instruction judiciaire contre Nicolas Kazadi.
Les accusations portées contre l'ancien argentier national concerneraient notamment, la propagation de faux bruits et la divulgation de secrets d'Etat, suite à des déclarations publiques où il aurait critiqué certaines pratiques budgétaires et la création d'établissements publics sans provisions budgétaires.
L'issue de cette procédure parlementaire est attendue avec une grande attention, tant par la classe politique que par l'opinion publique, curieuse de voir comment l'Assemblée Nationale gérera cette affaire sensible impliquant une personnalité de premier plan.
Le Projet de loi de finances rectificative pour l’exercice 2025 a été présenté lundi 2 juin 2025, devant les Députés Nationaux par le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, Aimé Boji Sangara. Cette démarche fait suite à l’adoption du texte en Conseil des ministres.
Un projet déclaré recevable et transmis à la commission Ecofin.
Devant la plénière de l’Assemblée nationale, le Ministre d’Etat a exposé les grandes lignes de ce collectif budgétaire. A l’issue de sa présentation, les élus du peuple ont déclaré le texte recevable et l’ont transmis à la Commission économique et financière pour un examen approfondi.
Un budget en baisse mais axé sur les priorités nationales
Le projet de loi prévoit un budget équilibré en recettes et en dépenses, arrêté à 50 691,8 milliards de francs congolais (FC), soit environ 17,2 milliards de dollars américains. Ce montant représente une baisse de 1,7 % par rapport au budget initial de l’année, fixé à 51 553,5 milliards de FC.
Cette révision s’appuie sur des prévisions macroéconomiques actualisées, incluant :
une croissance du PIB estimée à 5,3 % ;
une inflation moyenne projetée à 8,8 % (7,8 % en fin d’année) ;
un taux de change moyen de 2 859,2 FC pour 1 USD ;
un PIB nominal estimé à 239 489,7 milliards de FC.
Malgré une baisse de la pression fiscale, passée de 15,1% à 12,5%, en raison d’un recul des recettes courantes, Aimé Boji a mis en avant le caractère stratégique de ce texte, qu’il qualifie de «Budget de combat», conçu pour faire face aux réalités congolaises actuelles.
Un budget face aux urgences sécuritaires, humanitaires et sociales
Ce budget rectificatif tient compte des défis majeurs auxquels la RDC est confrontée, notamment :
les conséquences de l’agression armée contre le pays ;
la rationalisation des dépenses publiques ;
le renforcement des allocations au secteur de la Défense et Sécurité ;
l’intensification des efforts diplomatiques ;
la réponse aux besoins humanitaires croissants ;
la mise en œuvre du programme DDRCS ;
le lancement du Fonds d’investissement stratégique.
Par ailleurs, le Gouvernement réaffirme son engagement en faveur des réformes sociales, avec une attention particulière sur :
la gratuité de l’enseignement primaire ;
la gratuité de la maternité dans le cadre de la Couverture Santé Universelle ;
l’exécution du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) ;
la diversification économique ;
la protection du pouvoir d’achat des ménages.
Respect des engagements avec le FMI et appuis budgétaires attendus
Ce collectif budgétaire reste conforme aux engagements pris par la RDC dans le cadre du programme triennal conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), notamment en ce qui concerne le solde budgétaire intérieur.
Pour garantir la soutenabilité de ce budget, le Gouvernement prévoit :
un appui budgétaire additionnel de 165,4 millions USD de la Banque mondiale, s’ajoutant aux 500 millions USD déjà inscrits dans la loi de finances initiale (soit un total de 665,4 millions USD) ;
un financement complémentaire de 266,7 millions USD attendu du FMI, dans le cadre des programmes FEC (Facilité élargie de crédit) et FRD (Facilité de résilience et de durabilité), afin de couvrir partiellement le déficit d’investissement.
Avec son introduction formelle à l’Assemblée nationale, ce projet de loi entame désormais son parcours parlementaire, en vue de son examen détaillé et de son adoption dans les semaines à venir.
Une atmosphère chargée de tension a marqué la comparution, le mardi 3 juin 2025, du Ministre d'Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, devant le Parquet Général près la Cour de Cassation. Cette audition s'inscrit dans le cadre d'une instruction pré-juridictionnelle ouverte à son encontre, suite à des allégations de détournement de fonds publics et d'irrégularités dans la passation de marchés.
L'affaire qui secoue les plus hautes sphères de l'appareil judiciaire congolais concerne principalement un projet de construction d'une nouvelle prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo. Le Ministre d’Etat Mutamba est soupçonné d'avoir ordonné un paiement anticipé de 19 millions de dollars américains, sur un budget total de près de 39 à 40 millions de dollars, à l'entreprise Zion Construction SARL. Ce paiement aurait été effectué sans l'approbation préalable des autorités compétentes et en violation des procédures légales de passation des marchés publics. De plus, les fonds débloqués proviendraient d'un fonds spécial destiné à l'indemnisation des victimes de la guerre des Six Jours à Kisangani.
Sa convocation fait suite à l'autorisation accordée par l'Assemblée Nationale, le 29 mai dernier, permettant l'ouverture d'une instruction judiciaire à son encontre. Cette décision parlementaire est intervenue après l'examen d'un réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde. Une commission spéciale avait été mise en place par l'Assemblée Nationale pour auditionner au préalable tant le MinEtat que le Procureur Général. Lors de son audition devant cette commission, Constant Mutamba aurait reconnu des erreurs administratives et présenté des excuses.
L'arrivée du Ministre d’Etat en charge de la Justice au Parquet général hier, a été marquée par la présence de nombreux sympathisants et du personnel de son cabinet, venus lui exprimer leur soutien, ainsi que d'une vingtaine d'avocats pour l'assister. Des sifflets et une certaine agitation ont été observés avant que la police n'empêche les manifestants d'accéder aux locaux du Parquet.
Constant Mutamba a été auditionné par l'Avocat général Sylvain Kalwila, assisté du magistrat Christophe Museme. Sorti en homme libre, le Ministre d’Etat est attendu le vendredi 6 juin prochain, pour la suite de son audition.
Il est à noter que cette affaire a également été émaillée d'un bras de fer public entre Constant Mutamba et le Procureur Général Firmin Mvonde. Le Ministre d’Etat chargé de la Justice avait initialement rejeté toute comparution, contestant la procédure et affirmant que le Procureur Général faisait lui-même l'objet d'enquêtes. Il avait également accusé le Procureur de vouloir ternir sa réputation et avait interdit à ses collaborateurs de répondre aux convocations du parquet.
Des accusations d'outrage aux corps constitués et d'incitation à la désobéissance ont également été évoquées à l'encontre de ce membre du Gouvernement.
Trois dossiers importants ont constitué le fil conducteur d'un briefing spécial tenu hier, mardi 3 juin 2025, autour du fonctionnement actuel des Forces armées de la RDC (FARDC). Le premier dossier concernait les arrestations constatées ces derniers jours de certains officiers militaires, le deuxième a touché à la rente de survie dans l'armée. Enfin, le troisième fait référence à l'engagement du Gouvernement en faveur de l'amélioration des conditions de vie des militaires et de leurs dépendants. Face à la presse, le Général Sylvain Ekenge, Porte-parole de l'armée, et Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, ont donné des garanties précises qui mettent en évidence un état d'esprit de sérénité qui, contrairement à tout procès de spéculations, caractérise la grande muette, du reste, engagée à défendre la souveraineté nationale du pays. Dans sa communication, le Général Sylvain Ekenge a rejeté les allégations selon lesquelles des officiers issus des espaces swahiliphones seraient menacés, traqués, voire arbitrairement embastillés. Le Porte-parole de l’armée a parlé d’un faux débat qui tend à alimenter la manipulation dans le commandement militaire congolais.
Fini la confusion
Il y a beaucoup de spéculations sur ce qui se passe dans l'armée. Il faudrait que de temps en temps nous puissions venir clarifier les choses... Depuis la nuit de temps, un officier est ce militaire pétri des valeurs morales et des qualités professionnelles qui le hissent dans la classe et la catégorie des nobles. L'officier n'est pas noble par sa volonté, l'officier n'est pas noble à cause de sa tenue, de son grade, de la fonction qu'il occupe à la tête des unités de l'armée. L'officier est noble à cause justement des valeurs morales incarnées en lui. Parmi ces valeurs se trouvent en pôle position le courage d'affronter le danger et la mort, le courage de conduire les hommes au combat, le courage surtout de conduire la troupe sur ce que les guerriers appellent le chemin étroit qui mène à la victoire. Ce chemin est tellement étroit que seul le militaire de caractère, l'officier qui sert d'exemple à ses hommes, seul l'officier qui sait galvaniser ses troupes, l'officier armé d'un courage exceptionnel ose l'emprunter. Cet officier est un véritable leader pétri des valeurs morales strictement nécessaires à l'accomplissement de sa mission de chef militaire. On est chef militaire parce qu'on a la personnalité de distinguer les valeurs militaires superflues de celles qu'il faut absolument conserver. J'ai parlé du courage, mais il y a aussi la retenue. L'officier se caractérise par son devoir de réserve dans toutes les situations. Il ne s'alarme pas, ne dit pas n'importe quoi, ne parle pas trop... Un officier qui trahit n'en est pas un. Il y a aussi l'honnêteté, le sens de l'honneur, l'intelligence, l'esprit de décision affûté, l'esprit d'anticipation, le charisme... L'armée et la nation ne pardonnent point à un officier qui échoue et qui s'effondre. C'est un principe cardinal. Dans notre armée, ils sont nombreux à faire partie de cette race de chefs militaires exceptionnels et ils font la différence sur le champ d'honneur et dans les états-majors où ils sont appelés à travailler avec dévouement, abnégation, professionnalisme dans des conditions difficiles et stressantes. Par contre, il y en a qui se distinguent par des actes immoraux et illégaux : la compromission, le détournement des deniers publics, les détachements illégaux des militaires dans les mines et chez les particuliers chinois ou autres. Il y en a qui se sont perfectionnés dans la création des fournisseurs fictifs, la surfacturation et les détournements des vivres destinés aux militaires. D'autres encore se compromettent par la trahison et les assassinats. Tous ces faits sont gravissimes, commis par les porteurs du titre d'officier, de général de surcroît. Dans ce cas, faut-il empêcher le Chef d'état-major de l'armée de les interpeller et de les mettre à la disposition des services pour investigation et, le cas échéant, de les déférer devant les juridictions militaires compétentes ? C'est là où l'on parle des arrestations abusives des officiers swahiliphones. En réalité, c'est un faux débat. Chacun est venu dans l'armée en tant que volontaire. Chacun pose des actes à titre individuel... Il y a aussi des officiers généraux d'autres espaces linguistiques qui sont aux arrêts. On est en train d'introduire un faux débat pour distraire l'armée’’, a répliqué le Général Ekenge, face aux hommes et femmes des médias.
Engagement fort pour une meilleure défense
Il a reconnu, par ailleurs, des efforts qui sont fournis en permanence pour l’amélioration des conditions de vie des militaires.
‘’Le Commandant suprême et son Gouvernement font beaucoup d'efforts pour améliorer les conditions de vie des militaires et de leurs dépendants. Avant toute chose, je voudrais que nous puissions nous attarder sur un certain nombre de faits...
Rente de survie
"Pour devenir militaire, il y a tout un processus. Pour devenir dépendant d'un militaire accepté par l'armée, il y a aussi un processus à suivre. Il y a un processus pour qu'un militaire se marie et que sa femme soit considérée comme épouse de militaire", a-t-il précisé.
Pour Patrick Muyaya, dans un contexte pressant où l’on prone la montée en puissance des FARDC, le Président Félix Tshisekedi reste résolument engagé à mettre les moyens nécessaires pour garantir une bonne défense du territoire national face à toute menace étrangère.
"Vous avez suivi il y a quelques semaines que le Gouvernement a travaillé à doubler le revenu des militaires. Parallèlement, le Gouvernement étudie la mise en œuvre d'une série de mesures qui vont permettre de garantir l'accès à un certain nombre d'opportunités à leurs dépendants", a-t-il rassuré, avec conviction, dans son intervention.
Depuis la semaine dernière, nous assistons à une sorte de réchauffement inattendu des relations entre la Fédération de Russie et la République Démocratique du Congo, lesquelles relations ont toujours été en veilleuse à part quelques éclaircies.
En effet, le mardi 27 mai 2025 dernier, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a surpris l'opinion nationale en recevant en audience l'Ambassadeur Karl Tikhaze de la Fédération de Russie. Trois jours plus tard c'était autour du Président de l'Assemblée Nationale, l'Honorable Vital Kamerhe, d'accueillir, à son tour, le diplomate russe au Palais du Peuple.
Ces deux événements inattendus nous ont donné l'occasion de recueillir la réaction du Président National de l'Union des Démocrates Socialistes, UDS, l'ancien Sénateur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, en sa qualité de membre du Mouvement International Russophile, MIR.
Comme il fallait s'y attendre, il a accepté volontiers notre proposition. Il s'est ainsi exprimé de prime abord : "Je me réjouis de la récente audience accordée par notre Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l'Ambassadeur Karl Tikhaze de la Fédération de Russie. Car, la Fédération de Russie compte parmi les amis fidèles de la République Démocratique du Congo, notre pays. Deux faits historiques marquants sont à signaler : le premier est le fait que la Fédération de Russie, à l'époque l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, a été l'un des premiers pays à reconnaitre l'indépendance de la toute jeune République du Congo-Kinshasa. Le deuxième c'est la Fédération de Russie qui avait envoyé la lettre de félicitations au tout nouveau Président congolais fraîchement élu, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ces deux faits ont une charge symbolique très importante à ne pas négliger".
Le Président National de l’UDS a poursuivi : "Même si une seule hirondelle ne fait pas le printemps, il y a lieu de se réjouir pour nous les Russophiles et de saluer le réchauffement des relations diplomatiques entre la Russie et la RD Congo dans ce sens que l'audience présidentielle a été suivie de celle accordée à l'Ambassadeur Karl Tikhaze par l'Honorable Vital Kamerhe, trois après. Contrairement à la mauvaise propagande de ses ennemis, la Fédération de Russie est une grande puissance qu'aucun pays sérieux au monde ne peut ignorer. La République Démocratique du Congo qui a joué un rôle significatif au sein du Mouvement des Non-alignés par le passé ne peut en aucun cas se priver de l'apport de la Fédération de Russie à son développement".
Il se félicite également de ce réchauffement en ces termes : "Si ce réchauffement se concrétise réellement, ça sera une bonne chose pour notre pays au moment où l'Afrique diversifie sa coopération. Nous ne devons pas rester mains et pieds liés pour être au service exclusif de quelques pays uniquement. Nous devons nous ouvrir aux autres partenaires. Nous ne devons pas aussi passer sous silence le fait que cette année, 2025, marque le 65me anniversaire des relations diplomatiques russo-congolaises. C'est un grand moment pour faire le point et leur donner une nouvelle impulsion. Un pays si important comme la République Démocratique du Congo ne peut jamais miser sur une seule puissance pour son développement. Ça serait une utopie"!
Le Président Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi est enfin catégorique par rapport à l'agression rwandaise soutenue par les impérialistes de tous bords: "Depuis notre indépendance, les impérialistes ont toujours insécurisé notre pays, directement ou indirectement. Comme c'est le cas avec le Rwanda qui est utilisé depuis plus de trente ans. Toutes les solutions préconisées par les Occidentaux ont toutes échouées : de la Conférence de Lovanium aux récentes différentes négociations. Elles n'ont jamais apporté une paix durable à notre peuple meurtri. Cependant, elles servent de tremplin aux impérialistes pour placer leurs agents et leurs pions dans nos institutions tant nationales que locales pour nous tenir éternellement en laisse. Je m'inscris donc en faux de voir le lendemain des satans se transformer en saints et vice-versa. Les pyromanes demeureront toujours les pyromanes et ne deviendront jamais les sapeurs-pompiers quels que soient leurs tours de prestidigitation. De deux choses, l'une : ou ils sont avec nous ou ils contre nous. Pas les deux à la fois. Donc, des puissances comme la Fédération de Russie qui ont joué un grand rôle lors de la décolonisation de nombreux pays colonisés, peuvent contribuer, d'une manière ou d'une autre à l'avènement de la paix en République Démocratique du Congo".
Sous la houlette du Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo, le Gouvernement congolais, conduit par Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre, attache une importance majeure en faveur du développement du secteur de l'Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises. Une dynamique de responsabilité inscrite dans l'optique de permettre à la RDC de s'engager pleinement sur la voie d'une véritable résilience, de s'affirmer sur le plan économique et d'assumer activement sa vocation de terre d'opportunités et d'investissements.
Un homme, un leadership fort
Louis Watum Kabamba, Ministre de l'Industrie et PME/PMI, et Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, ont, en effet, démontré cette volonté de servir au cours d'un briefing spécial tenu hier, lundi 2 juin 2025, au studio Mama Angebi de la RTNC. Pour ces deux membres du Gouvernement, les perspectives sont prometteuses dans le secteur industriel congolais dans sa globalité avec la détermination de l’équipe pilotée par la Première Ministre Suminwa. Dans sa communication, Louis Watum Kabamba, Ministre sectoriel, a avancé des progrès considérables alignés depuis sa prise de fonctions officielle. Il s’agit entre autres du financement de plusieurs projets stratégiques et la relance effective d’un nombre important d’unités industrielles nationales.
‘’Nous avons fait un état des lieux en arrivant. Et nous avons constaté qu’il y avait des vrais challenges, de vrais défis. D’abord, il y avait des problèmes d’infrastructures, mais également le déficit énergétique. Enfin, le problème des financements et du climat des affaires. Ce que nous avons trouvé de très intéressant c’est l’esprit entrepreneurial très poussé dans notre pays. Dans tous les coins et recoins de la RDC que nous avons visités, nous avons trouvé un entrepreneuriat complètement décomplexé, des jeunes qui sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes et qui n’attendent qu’un encadrement pour pouvoir évoluer parce qu’ils restent souvent dans l’informel. Sur le plan industriel, nous avons basé notre approche sur trois piliers essentiels. Le premier concerne les zones économiques spéciales. Le deuxième pilier c’est le refinancement et la remise sur pied des unités industrielles dans notre pays. Troisièmement, une sorte de diplomatie économique pour attirer des investissements étrangers’’, a annoncé avec fierté le Ministre Louis Watum, devant la presse.
Vision réaliste pour un Congo fort
‘’En ce qui concerne les zones économiques spéciales, nous avons une zone économique à Maluku qui déjà opérationnelle avec Pepsi cola et qui, au-delà de générer plus de 400 emplois directs, en génère 1800 indirectement. Il y a aussi une entreprise qui fabrique les carreaux qui, d’ailleurs, nous annoncé qu’elle commençait à faire les premières exportations. Il y a également la Zone économique spéciale de Kin-Malebo dont les travaux sont très avancés. Il y a un mois, j’étais à Kolwezi pour lancer la Zone économique spéciale de Musompo qui est porteuse de beaucoup d’espoir pour la chaine de batteries. C’est une Zone économique qui va générer 20 mille emplois directs et 20 mille indirects pour un total de près de 40 mille emplois. Cette zone va propulser la RDC dans le carré des pays qui profitent de la transition énergétique pour se développer parce que nous avons les minerais critiques qu’il faut… En termes de diplomatique économique, nous avons été dans plusieurs pays. Les retombées vont se faire sentir au fur et à mesure. Les premières retombées de notre voyage en Chine c’est le lancement des travaux de construction de la Cité de Chine, un investissement de près de 200 millions de dollars qui va générer environ 10 mille emplois directs et près de 3 mille emplois indirects. Nous avons également consenti à un investissement de près de 50 millions de dollars dans ce secteur d’industrie. Comme j’ai dit, il faut relancer l’outil industriel dans notre pays. Il y a la Sotexki à la Tshopo qui avait déjà connu une première tranche d’investissements. Nous venons encore de déclencher une deuxième phase de 6 millions de dollars avec le FPI. La Sotexki n’est pas seulement les 400 ou 500 emplois directs. C’est en fait un écosystème de près de 55 mille emplois. Il y a aussi une filière sucrière que nous avons financée dans le Sud-Kivu à autour de 9 millions de dollars. Il est dommage que cette guerre injuste qu’on nous a imposée par les forces étrangères ait mis fin à cela. Mais, je connais résilience de notre industrie, nous allons rebondir encore plus fort’’, a démontré, dans un élan de sérénité parfaite, Louis Watum Kabamba, Ministre de l’Industrie et PME/PMI, dans sa communication.
Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a, de son côté, souligné la détermination profonde du Gouvernement de traduite en actes la vision édictée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans le cadre du présent mandat. Il estime, en effet, que, pour le secteur industriel, en dépit de la crise sécuritaire dans l’Est, le cap sera, sans répit, fixé sur les résultats palpables pour l’intérêt des populations.
‘’Le Président de la République a déjà dit et redit plusieurs fois sa volonté de voir des jeunes congolais émerger et devenir des millionnaires’’, a-t-il rappelé, dans ses propos luminaires, dans cet exercice de redevabilité.
Les lampions se sont éteints sur une note de satisfaction et d’espoir. A Kinshasa, Capitale de la RDC, réputée pour son hospitalité légendaire, il s’est tenu, en effet, du 26 au 31 mai 2025, la 30ème Réunion des Experts du Comité de la région d’Afrique Occidentale et Centrale de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD-AOC) et la 31ème Conférence des Directeurs Généraux de la même région.
La journée du lundi 26 mai 2025, dans la salle Le Capitole de l’hôtel Plazza Aajarna, c’est le Vice-Président de la Région OMD-AOC, Amadou Konate, qui a ouvert les travaux du Comité des experts. Cette réunion a duré trois jours, du lundi 26 au mercredi 28 mai 2025. Tandis que jeudi 29 mai 2025, c’est la Vice- Ministre des Finances, O'neige N’sele, qui a pris le relais, à Hilton Hôtel, lançant dans une atmosphère pleine de vie et d’enthousiasme les travaux de la 31ème Conférence des Directeurs Généraux des Douanes de la Région OMD-AOC. Travaux qui, par ailleurs, ont été clôturés par le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances.
Organisés à l’initiative de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), sous l’impulsion du Président de la République, Félix Tshisekedi, ces deux évènements exceptionnels ont été, en effet, une occasion unique de définir des stratégies efficaces et des mécanismes innovants devant jeter les bases d’un avenir durable de la gouvernance douanière continentale.
Bernard Kabese positionne la RDC au centre des enjeux
A en croire, Amadou Konate, Vice-Président de la Région OMD-AOC, les assises de Kinshasa restent gravées dans les annales de l’histoire grâce à la qualité des échanges abordés tout au long de la session.
Dans son mot, lors de la clôture de la 31ème Conférence des Directeurs Généraux, il a félicité l’ensemble de participants pour leur engagement croissant en faveur des performances, tout en saluant la pertinence des recommandations formulées lors de ce rendez-vous stratégique de Kinshasa.
‘’Les recommandations issues de cette conférence, qu’il s’agisse de la modernisation des procédures, de la lutte contre la fraude, de la digitalisation des services ou encore du partenariat avec le secteur privé ou public, ont démontré l’ampleur des défis qui nous attendent, mais aussi la richesse de nos ressources humaines et institutionnelles pour y faire face. Au cours de ce nouveau mandat, je m’engage avec tous les acteurs, à poursuivre avec la même détermination, nos efforts pour faire de notre région un espace d’échanges stratégiques’’, a reconnu Amadou Konate, dans son allocution finale, à Hilton hôtel.
Signaux d’espoir pour la DGDA
Pour sa part, le représentant du Ministre des Finances, qui n’est autre que son Directeur de cabinet, a jeté des fleurs pour la réussite de la 30ème Réunion des Experts du Comité de la région d’Afrique Occidentale et Centrale de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD-AOC) et la 31e Conférence des Directeurs Généraux de la même région. Selon lui, la Douane africaine doit être un moteur de croissance qui garantit la compétitivité des produits africains. ‘’Les administrations douanières performantes et modernisées sont plus que jamais nécessaires pour permettre à nos Etats de tirer pleinement partie des opportunités offertes par un marché continental en pleine expansion. Ainsi, la Douane africaine doit être un moteur de croissance qui garantit la compétitivité des produits africains qui protègent nos industries émergentes et qui sécurisent les échanges transfrontaliers’’, a-t-il indiqué, dans son discours de circonstance. Il a félicité, à haute et intelligible voix, toujours dans son mot, Bernard Kabese, DG de la DGDA, pour sa démarche réaliste et son leadership puissant qui contribuent à mettre en œuvre la vision de Félix Tshisekedi, Président de la République, en plaçant la RDC au cœur des enjeux douaniers en Afrique, mais aussi à l’échelle internationale.
C’est au cours d’une cérémonie organisée, samedi 31 mai 2025, à Kinshasa, que le Président de la République Félix Tshisekedi a clôturé la campagne pour la candidature de la République Démocratique du Congo (RDC) en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour l’exercice 2026-2027. Cette cérémonie a eu lieu à l'espace Kemesha, dans la commune de la Gombe, à l’initiative de la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie, en présence des présidents des deux chambres du parlement, de plusieurs chefs de corps constitués et des chefs des missions diplomatiques et organismes internationaux accrédités en RDC.
Pour la cheffe de la diplomatie congolaise, « cette démarche traduit la volonté de la RDC de contribuer activement à la mise en œuvre du nouvel Agenda pour la paix et à la réforme du système de sécurité collective de l'ONU».
Dans son allocution, le Chef de l'Etat a, au nom du peuple congolais, exprimé sa profonde gratitude aux frères et sœurs d’Afrique, en particulier aux Chefs d’État de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de l’Union africaine qui ont endossé et promu la candidature de la RDC.
Cette candidature au Conseil de sécurité, «c’est bien plus qu’un privilège : c’est une mission. Une mission pour porter la voix de l’Afrique, ses aspirations et ses solutions, au cœur des débats mondiaux », a affirmé le Président Tshisekedi. Poursuivant son adresse, le Président de la République a révélé que la RDC aspire à être un acteur de la paix mondiale, fidèle à la vision de l’Union africaine pour une Afrique en paix à l’horizon 2063. « Nous savons d’où nous venons, et c’est avec cette mémoire vive que nous voulons porter la voix d’une Afrique actrice de son destin », a-t-il indiqué.
Pour clore, le Chef de l’État a invité ses pairs africains à opter pour la candidature de la RDC : « voter pour la RDC, c’est voter pour une vision lucide et ambitieuse de la sécurité collective. C’est choisir une Afrique qui prend ses responsabilités et apporte des solutions globales ».
De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué le travail accompli par la diplomatie congolaise et réaffirmé l'engagement du pays à contribuer activement à la paix, sécurité, justice et à faire entendre une voix africaine, équilibrée et constructive au sein du Conseil de sécurité. « La RDC est prête à servir, à écouter et à contribuer avec la dignité d'un État résolument tourné vers la coopération et la solidarité », a-t-elle affirmé.
La candidature de la RDC est motivée par une forte expérience dans les domaines de la paix, de la résilience post-conflit, de la transition écologique, du développement durable et de la gouvernance multilatérale. Pour rappel, dans trois jours, le 3 juin 2025, l’Assemblée générale des Nations Unies procédera à l’élection de cinq nouveaux membres non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2026 2027.
La RDC figure parmi les deux candidats africains ayant obtenu l’entérinement de leur candidature au niveau sous régional et continental. Si cette candidature venait à être votée au Conseil de sécurité, il s’agira de la troisième expérience congolaise après les exercices 82-83 et 92-93.
Pour Chef de l’État, c’est à la fois un « instant de fierté et un rendez-vous avec l’Histoire que nous, Congolais, nous apprêtons à vivre ».
En Conseil des Ministre, vendredi 30 mai 2025, à la Cité de l’Union Africaine, Jean-Lucien Bussa Tongba, Ministre du Portefeuille, a fait l’état des lieux relatifs à la relance des activités à vocation agricole du secteur public, lesquelles disposent d'un potentiel du développement agricole garanti. Il s’agit, entre autres, des activités du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, pour la production agricole de grande envergure, et Triomf, dont l'objet social est la production des engrais pour appuyer le secteur agricole. ‘’Etant donné que l'Etat Congolais a investi des ressources importantes dans la réalisation de ce projet, le Ministre du Portefeuille a préconisé la mise en place d’une Commission mixte interinstitutionnelle (Présidence, Primature, Portefeuille, Intérieur, Agriculture, Justice, Affaires foncières) afin d'organiser une mission pouvant aboutir à faire un état des lieux qui aborde la question de manière holistique, sur l'existant, la gouvernance, l'actionnariat, les états financiers, les engagements vis-à-vis de l'Etat ainsi les engagements vis-à-vis de tiers. Cela permettra de pouvoir élaborer un Plan de relance sur base des éléments objectifs en vue de rentabiliser l'investissement déjà consenti. Il sera question de garantir un financement devant couvrir l’investissement, le fonds de roulement et la trésorerie en vue de relancer cette entreprise et assurer la régularité de son approvisionnement. Au niveau du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, des pistes de financement innovantes sont envisagées pour y parvenir’’, renseigne Patrick Muyaya Katembwe, Porte-parole du Gouvernement, dans le compte rendu du Conseil des Ministres.
COMPTE RENDU DE LA QUARANTE-CINQUIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 30 mai 2025
Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, FélixAntoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a présidé, ce vendredi 30 mai 2025 à la Cité de l’Union Africaine, la quarante-cinquième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Quatre (04) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
Points d’information ;
Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ;
Examen et adoption de textes.
I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat a porté sur deux (02) points principaux, à savoir :
1. De l’évolution géopolitique et économique mondiale
Le Président de la République a commencé par attirer l’attention du Conseil sur une évolution géopolitique et économique majeure qui, bien qu’éloignée en apparence, a des répercussions sur la République Démocratique du Congo.
L’Organisation Mondiale du Commerce prévoit désormais une contraction du commerce de 0,2% cette année, et le Fonds Monétaire International abaisse ses prévisions de croissance mondiale à 2,8% et à 3% pour l’année 2026.
Parallèlement, le dollar américain se déprécie, reflet d’une perte de confiance dans les marchés obligataires et d’une dynamique accélérée de dédollarisation des échanges.
Pour un pays comme le nôtre, où 91% des dépôts et 97% des prêts bancaires restent libellés en devises, ces bouleversements sont majeurs. En effet, notre économie est confrontée à quatre risques :
Une inflation importée, due à la hausse mondiale des prix manufacturés ;
Une pression sur le Franc Congolais, aggravée par la baisse des recettes d’exportations ;
Un ralentissement de l’économie chinoise, qui fragilise la demande pour nos ressources stratégiques ;
Une forte volatilité des cours des métaux, rendant la planification économique incertaine.
La suspension temporaire de nos exportations de cobalt depuis février 2025, destinée à réguler les prix, illustre l’importance de stratégies de maîtrise de l’offre pour protéger nos intérêts nationaux.
A ces défis économiques, s’ajoute un contexte sécuritaire critique alimenté par le conflit à l’Est du pays qui exige des ressources financières colossales pour financer l’effort de guerre, soutenir les populations déplacées et protéger notre intégrité territoriale.
Dans ce cadre, le Président de la République est d’avis que sécuriser nos flux économiques extérieurs et repenser notre positionnement géopolitique n’est plus une option, mais une nécessité vitale. Notre pays doit non seulement se défendre, mais aussi se positionner. Notre voix doit compter, notre économie doit résister, et notre diplomatie doit anticiper.
Les initiatives récentes, dont le Corridor de Lobito, la Zone Economique Spéciale RDC-Zambie, illustrent notre potentiel d’intégration dans les chaînes de valeur mondiales et africaines. Cependant, a – t – il souligné, nous devons aller plus loin, en traitant cette question de résilience économique de manière transversale.
Pour ce faire, le Président de la République a engagé, sous la coordination de la Première Ministre, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget , le Ministre des Finances, le Ministre des Mines, le Ministre du Commerce Extérieur, la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo ainsi que les autres instances stratégiques à se concerter rapidement pour proposer des mesures concrètes visant à :
Protéger notre économie des chocs extérieurs ;
Renforcer notre souveraineté monétaire et commerciale ;
Diversifier nos partenariats ;
Ancrer nos décisions diplomatiques dans une stratégie autonome, au service de nos seuls intérêts.
2. De la problématique de la représentation de l’Etat dans les joint-ventures minières et celle de la cession à l’Etat Congolais des actions par les sociétés minières détentrices des permis d’exploitation
Dans cet esprit de souveraineté économique, et lors de la vingt-neuvième réunion du Conseil des Ministres tenue en date du 19 novembre 2021, le Président de la République a rappelé qu’il avait instruit le Ministre des Mines, en coordination avec le Ministre du Portefeuille, de procéder à un contrôle systématique de la gestion des actifs miniers de l’Etat dans les entreprises concernées. Ce contrôle devait notamment :
- Identifier de manière exhaustive les actifs miniers résultant des amodiations ;
- Evaluer les recettes qui auraient dû être perçues par le Trésor public ;
- Vérifier les modalités de désignation et la légitimité des représentants de l’Etat au sein de ces structures.
Près de trois ans plus tard, il est constaté que les résultats escomptés, notamment ceux permettant de clarifier la représentation effective de l’Etat dans les sociétés minières ne sont pas encore disponibles.
Par ailleurs, la situation dans les joint-ventures minières où l’Etat est censé jouer un rôle stratégique, demeure marquée par un manque de transparence préoccupant. Cette opacité nuit à la bonne gouvernance du secteur extractif et freine les efforts de mobilisation optimale des recettes publiques.
Ce déficit de clarté et de reddition des comptes est inacceptable. Car, il compromet les objectifs que nous nous fixés en matière de justice économique, de développement durable et de consolidation de notre souveraineté sur nos ressources naturelles.
Le Président de la République a insisté sur le fait que la gestion des ressources minières n’est pas seulement une question économique, elle engage notre responsabilité devant la Nation et les générations futures. Elle exige intégrité, rigueur et sens élevé de l’intérêt général.
De ce qui précède, et pour permettre au Gouvernement de prendre les mesures correctrices nécessaires, il a instruit le Ministre des Finances, le Ministre des Mines ainsi que le Ministre du Portefeuille, en collaboration étroite avec son Cabinet, à mettre rapidement en place une Commission ad hoc qui sera chargée de :
Lancer un audit exhaustif et systématique des actifs miniers relevant de la participation de l’Etat ;
Evaluer la gouvernance des sociétés concernées ;
Proposer des mécanismes de redressement et de meilleure structuration de la présence de l’État dans le secteur.
Intervention de la Première Ministre :
Dans la suite de la communication du Président de la République, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement est revenue sur sa mission d’itinérance dans les provinces du Kasaï Central et du Kasaï.
Cette mission, a-t-elle rappelé, visait trois objectifs principaux :
Faire le point sur l’état d’avancement des engagements du Président de la République lors de sa visite en décembre 2024 dans ces provinces ;
Appréhender les obstacles au bon déroulement des projets d’infrastructures afin de donner un nouvel élan aux initiatives à l’arrêt, et réaffirmer le soutien renouvelé du Gouvernement aux structures et équipes impliquées dans ces projets (ACGT, OVD,
BCECO, FONER, REGIDESO, SNEL) ;
3.Enfin, lancer un appel à la mobilisation et à la cohésion nationale.
La mission a englobé diverses activités, allant des rencontres populaires aux visites de projets d’infrastructures, en passant par des réunions institutionnelles et techniques.
À Kananga, l’accent a été mis sur la relance économique ainsi que celle des infrastructures, notamment à travers :
Le lancement des travaux de la Centrale hydroélectrique de Katende ;
La visite du chantier routier Kananga-Kalamba-Mbuji;
La visite du projet d’énergie solaire Megatron et des travaux de modernisation de la voirie urbaine de Kanangaet ;
La modernisation de l’Université Notre-Dame de Kananga et l’Université de Kananga, ainsi que la visite du Complexe scolaire Athénée Royal récemment réhabilité.
À Tshikapa, outre la confirmation de la reprise de l’approvisionnement en eau potable, un souci affectant la colline de Kele, elle a procédé à l’inspection de plusieurs travaux, notamment : le pont Loange ; la déviation de Bondo; l’Hôpital
Général de Référence de Tshikapa; le programme Tshilejelu; le chantier de l’Assemblée Provinciale et ; le tronçon routier Kamako-Kandjaji.
Pour tous ces travaux d’infrastructures et de lutte antiérosive, elle a demandé au Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, de réunir les structures concernées en collaboration avec son cabinet, pour envisager les actions urgentes à entreprendre et lui faire rapport.
Sur un autre chapitre, la Première Ministre a évoqué le lancement, le jeudi 29 mai 2025, des travaux du Comité de Pilotage de la Cellule d’impulsion, de coordination et de redevabilité au service de la réussite du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028, laquelle réunion a connu la participation des membres du Gouvernement et des Partenaires Techniques et Financiers.
Appelée « Delivery Unit », cette Cellule constitue un outil stratégique et de suivi de l’action gouvernementale. Elle est, de ce fait, un dispositif de soutien aux membres du Gouvernement dans une perspective d’amélioration des performances de l’action publique et d’accélération de la mise en œuvre des réformes ainsi que des projets qui touchent directement la vie de nos populations.
La Première Ministre a ainsi invité tous les Ministères, à travers leurs services, à travailler avec la « Delivery Unit », afin d’améliorer le suivi des projets structurants conduits par le Gouvernement.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a présenté le rapport sur l’état et l’administration du territoire national.
S’agissant de l’état et de l’administration du territoire, au cours de la semaine qui s’achève, l’état d’esprit de la population demeure calme, et a été marqué par :
-La condamnation par l'opinion nationale de l'engagement de l'ancien Président de la République Joseph Kabila dans son entreprise avec l'armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC pour renverser les institutions de la République ;
-L'accueil favorable par l'opinion de l'initiative prise par le Ministère de l'Intérieur pour obtenir, auprès des instances judiciaires, la dissolution des partis politiques dont les leaders sont engagés dans la guerre d'agression rwandaise.
Sur le plan politique, il a présenté la situation liée à l’installation et à la prise en charge des Conseillers Communaux à travers toute la République. La situation présentée est assortie des propositions en direction du Gouvernement.
Au sujet du banditisme et de la criminalité, il est revenu sur le phénomène de braquage qui s’observe de plus en plus dans certaines villes. Il a rassuré, d’une part, l’intensification de l’opération Ndobo, et d’autre part, rappelé la nécessité de réduire au plus vite le nombre de policiers commis à la sécurité des privés pour renforcer les équipes sur terrain.
La situation aux différentes frontières et l’opération des démolitions des constructions anarchiques ont également fait l’objet de ce rapport.
Au sujet des travaux préparatoires du Forum National des Affaires Coutumières (FNAC), le Vice-Ministre chargé des Affaires Coutumières a, dans la suite du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, informé le Conseil avoir signé l'Arrêté Ministériel portant création et attributions du Comité d'organisation de ces assises.
Cet Arrêté donne comme mission principale à ce Comité d'organisation, la conception, la coordination et le suivi de toutes les activités relatives à la préparation et au déroulement du FNAC.
Les principaux participants sont les Chefs coutumiers, les Administrateurs de territoires, les délégués des Gouvernements provinciaux, les Ministères sectoriels transversaux, la Présidence, la Primature et la société civile du secteur. Il y aura également la participation des autorités coutumières des pays des différentes régions d'Afrique et du monde pour le partage d'expérience.
Les travaux du FNAC sont prévus du 30 juin au 03 juillet 2025, et seront lancés par le Président de la République, Chef de l’Etat en marge de la célébration du 65ème anniversaire de notre indépendance.
Le Conseil a pris acte ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
Le Vice-Ministre des Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a brossé la situation sécuritaire sur différents fronts du pays.
En Ituri, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo poursuivent, en collaboration avec l’UPDF, leurs efforts de neutralisation de groupes armés actifs (CODECO, ZAIRE, CRP, ADF/MTM et d’autres) dans les territoires de Djugu et d’Irumu.
Dans le Grand Kivu, nos vaillants militaires maintiennent leurs positions face aux provocations et attaques de l’ennemi de la paix.
Dans le Maï-Ndombe, c’est une relative accalmie qui prévaut actuellement dans le triangle Kinshasa – Kongo Central – Grand Bandundu, conséquence de l’opération Ngemba menée par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo pour neutraliser les Mobondo et restaurer l’autorité de l’Etat.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Situation épidémiologique
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a fait le point de la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo, essentiellement liée au Mpox et au Choléra.
Par rapport à la semaine passée, la tendance du Mpox à la 20ème semaine épidémiologique est marquée par une diminution de cas suspects passant de 738 à 527. Par rapport au début de l'année 2024, le cumul est de 74.864 cas suspects (selon les listes linéaires ou individuelles) dont 21.452 cas confirmés. Le dispositif de riposte reste maintenu et opérationnel.
Pour marquer la solidarité avec le peuple sierra-léonais confronté à l’extension rapide du Mpox, le Ministre de la Santé Publique a mis à la disposition du Gouvernement du Sierra-Leone 75.000 doses de vaccins.
Quant au Choléra, comparée à la semaine précédente, la tendance à la 20ème semaine épidémiologique est marquée par une baisse du nombre des nouveaux cas de choléra passant de 1.667 à 1.369 cas.
La ville de Kinshasa a notifié de cas de choléra au cours de cette semaine. Au total, quatre (04) cas suspects dont trois (03) confirmés par PCR dans la zone de santé de Ngiri-Ngiri et de Bumbu et aucun décès n’a été signalé. Le plan de riposte a été renforcé.
Par ailleurs, le Ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance Sociale a aussi informé le Conseil de l’acheminement d’un lot de 3,5 tonnes de médicaments antituberculeux et intrants de laboratoire vers les provinces du Nord-Kivu (Goma) et Sud-Kivu avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.4. Notes d’information relevant du secteur du Plan
Le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement a présenté au Conseil deux notes d’information :
1° Poursuite des travaux d’opérationnalisation du cadre de gouvernance des investissements publics
A ce sujet, il a indiqué qu’une Commission d'experts a été mise en place, en collaboration avec les Ministères du Budget et des Finances, afin d'accélérer le processus d'opérationnalisation du cadre de gouvernance des investissements publics. Ladite Commission a pour objectifs spécifiques, notamment :
Passer en revue le cycle de gestion des investissements publics, de la préparation jusqu'à l'évaluation ex-post des projets, afin d'identifier, par phase dans le cycle, les principales activités à mener, les acteurs, les livrables, et les délais ;
Finaliser la préparation et/ou l'actualisation des outils de mise en œuvre du décret susmentionné (élaboration des projets des arrêtés portant mise en place du Comité du Programme des Investissements publics (COPIP) et du cadre de concertation du suiviévaluation des investissements publics, révision de l'arrêté relatif au fonds de préinvestissement) ;
Réexaminer le manuel des procédures de gestion des investissements publics et le cas échéant, l'actualiser ;
Mener toutes les réflexions sur l'amélioration de la gestion des investissements publics en RDC et formuler des propositions idoines.
En prélude des activités de la Commission, une feuille de route a été préparée et validée par le Comité de Supervision. Ce dernier présentera, chaque fois que nécessaire, au Conseil des Ministres, le rapport sur les progrès des activités de la Commission ad hoc, assorti des recommandations appropriées.
2° Processus d'adoption du projet de Décret portant création, organisation et fonctionnement du Cadre de Coordination et d’Orientation de l’Aide au Développement (CCOAD)
A ce sujet, le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l'Aide au Développement a indiqué qu’à la suite de la réunion mixte Commission Politique et Commission des Lois tenue le 19 février 2025, ce texte a été adopté moyennant recommandation d’harmonisation avec la Ministre Déléguée à la Coopération Internationale.
Aussi, a-t-il rassuré qu’après une série de séances de travail d’experts, les quatre points de divergences ont été harmonisés.
Le Conseil a pris acte de ces notes d’information.
II.5. Note d’information relevant de l’Environnement
La Ministre d’Etat Ministre de l’Environnement et Développement Durable a entretenu le Conseil sur la nécessité de la conservation et la sanctuarisation de la baie de Ngaliema/Concession Utexafrica.
En effet, la végétalisation des espaces en milieu urbain est l'une des actions les plus régulièrement mises en avant pour atténuer les effets du changement, notamment pour lutter contre l'aggravation du phénomène d'îlots de chaleur urbains, mais aussi pour créer des parcs récréatifs écotouristiques.
Dans ce cadre, elle a rappelé que depuis 2017, un contrat avait été signé entre l’Etat et la Société Utexafrica pour l'aménagement, l'entretien, le nettoyage, la préservation de la faune et de la flore, ainsi que le développement d'activités d'agriculture et de maraîchage urbains sur cette zone en période d'étiage.
Afin de sauvegarder cet écosystème fragile de la Baie de Ngaliema, son Ministère, en partenariat avec Utexafrica, au travers de son ASBL Texaf Bilembo, prévoit une série d'aménagements de ces espaces verts naturels à destination touristique, de détente et de loisirs pour le bien-être de la population kinoise en manque d'espaces verts dont les travaux préparatoires sont en cours.
Le lancement officiel est prévu le 05 juin de cette année sur la Baie de Ngaliema, lors de la célébration de la Journée Mondiale de l'Environnement.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.6. Note d’information relevant de l’Aménagement du Territoire
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Aménagement du Territoire a informé le Conseil du rapport de l’évolution du dossier relatif à la formation du GEO RDC et à la mise en place d’un Géoportail National.
Dans cette optique, les principales actions réalisées au cours du processus de formalisation du GEO RDC étalé de novembre 2024 à avril 2025 sont les suivantes :
la définition de 8 domaines prioritaires de POT pour le Développement en République Démocratique du Congo ;
la priorisation des axes d'intervention du GEO-RDC ;
la mise en place d'un cadre institutionnel et organisationnel du GEO-RDC par la création d'une Commission nationale permanente de l'observation de la terre présidée par le Ministère de l'Aménagement du Territoire en collaboration avec celui de la Recherche Scientifique ;
la constitution de dix groupes de travail du GEO-RDC dirigés par une cinquantaine des scientifiques et experts provenant de tous les Ministères sectoriels et agences publiques intervenant dans les domaines prioritaires.
Les prochaines étapes cruciales pour la pleine opérationnalisation du GEORDC comprennent :
L'endossement institutionnel de la feuille de route du GEO RDC sous le Haut Patronage du Président de la République ;
La finalisation de l'opérationnalisation du GEO-RDC ;
La mobilisation des partenaires nationaux et internationaux pour la constitution du réseau partenarial du GEO RDC et le démarrage de la feuille de route prioritaire ;
La conclusion des discussions avec Data Terra France ;
Le recrutement de consultants internationaux et nationaux afin de bénéficier d'une expertise de pointe et d'assurer un transfert efficace des connaissances.
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Aménagement du Territoire a terminé présenter au Conseil les priorités actuelles pouvant permettre à notre pays d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixés dans cet important domaine.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.7. Note d’information relevant du secteur de l’Energie
Le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité a fait le point du projet régional de Hydroélectrique Ruzizi III en cours de développement avec le concours des Etats membres de la CEPGL, des bailleurs des fonds, des investisseurs privés dont la clôture financière est imminente.
Afin de permettre à la société de Projet Ruzizi 3 Energy Limited (REL) de mobiliser les fonds nécessaires pour la mise en œuvre des activités capitales restantes de la phase de développement du projet, jusqu'à la date de clôture financière, fixée au 30 septembre 2025, il sera question de signer l’Avenant n°4. Raison pour laquelle il a sollicité l’approbation de la Première Ministre.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.8. Note d’information relevant du Portefeuille
Le Ministre du Portefeuille a fait l’état des lieux relatifs à la relance des activités à vocation agricole du secteur public lesquelles disposent d'un potentiel du développement agricole garanti, à savoir :
1° Parc Agro-industriel de Bukangalonzo, pour la production agricole de grande envergure
Etant donné que l'Etat Congolais a investi des ressources importantes dans la réalisation de ce projet, le Ministre du Portefeuille a préconisé la mise en place d’une Commission mixte interinstitutionnelle (Présidence, Primature, Portefeuille, Intérieur, Agriculture, Justice, Affaires foncières) afin d'organiser une mission pouvant aboutir à faire un état des lieux qui aborde la question de manière holistique, sur l'existant, la gouvernance, l'actionnariat, les états financiers, les engagements vis-à-vis de l'Etat ainsi les engagements vis-à-vis de tiers.
Cela permettra de pouvoir élaborer un Plan de relance sur base des éléments objectifs en vue de rentabiliser l'investissement déjà consenti.
2° Triomf dont l'objet social est la production des engrais pour appuyer le secteur agricole
Il sera question de garantir un financement devant couvrir l’investissement, le fonds de roulement et la trésorerie en vue de relancer cette entreprise et assurer la régularité de son approvisionnement. Au niveau du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, des pistes de financement innovantes sont envisagées pour y parvenir.
Au demeurant, le Ministre du Portefeuille a évoqué la nécessité et l’urgence de rendre performantes ces entreprises du Portefeuille dont l'objet social correspond à la croissance de la production agricole et pour lesquelles des investissements ont déjà été consentis.
L’objectif est de faire face à l'insuffisance de l'offre alimentaire intérieure des produits agricoles de consommation de masse liée naturellement à la faiblesse de l'investissement dans ce secteur (public ou privé) et l'importation de denrées alimentaires de base pour une facture annuelle moyenne de 1,5 milliard de dollars américains.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.9. Note d’information relevant des Affaires Sociales
La Ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale a brossé la situation humanitaire dans la province du Tanganyika suite aux dernières inondations dans la ville de Kalemie.
Entre janvier et avril 2025, des pluies diluviennes dans les zones bordant les rivières Kalemie, Lukuga, Rugumba, Kituku, Lubuye, le lac Tanganyika et le fleuve Congo ainsi que leurs principaux affluents ont provoqué des inondations majeures par un débordement des eaux se déversant dans les bas-fonds des terres où vit la population. Ceci a pour conséquence suivante : environ 289.142 personnes, soit 48.190 ménages sont affectés par les inondations dans plusieurs territoires du Tanganyika.
Kalemie reste le territoire le plus affecté avec environ 80.000 personnes sinistrées, dans la province du Tanganyika.
Cette province est également confrontée à une épidémie de choléra, actuellement 9 des 11 zones de santé sont touchées. Le bilan sanitaire rapporte un cumul total de 2.647 cas dont 44 décès, enregistrés entre 1er janvier au 17 mai 2025. Plusieurs cas de décès dus à la rougeole ont été rapportés dans les aires de santé d'accueil des déplacés, ce qui augmente encore la précarité de leur situation.
Du point de vue matériel, il a été enregistré la destruction des maisons d'habitation, des écoles, des établissements des soins de santé, des champs, et plusieurs articles ménagers essentiels. A cela s’ajoute la grave détérioration des infrastructures routières, etc.
Face à cette situation, la Ministre des Affaires Sociales a formulé des recommandations idoines en direction du Gouvernement de la République, après avoir présenté le tableau des actions déjà menées, lesquelles nécessitent de réponses plus robustes.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.10. Notes d’information relevant de la Formation Professionnelle
Le Ministre de la Formation Professionnelle a présenté au Conseil deux notes d’information.
1° Institution d’un répertoire national de Formateurs de la Formation Professionnelle
Ce Répertoire permettra, la reconnaissance et la traçabilité de Formateurs compétents et qualifiés ainsi que des détails contextuels importants les concernant notamment les domaines d'expertise.
Il sera aussi institué l'octroi d'une licence en Formation Professionnelle, qui est un document délivré par son Ministère ou par un organisme attitré, reconnaissant pour une personne, les compétences d'assurer la Formation Professionnelle pour une durée déterminée selon les filières.
C’est une étape importante vers l'institution en cours d'un Registre National de Formateurs qui est un outil normatif sectoriel stratégique. Il aura un caractère public et sera consultable auprès de services compétents ou des organismes accrédités ou partenaires intéressés par la formation professionnel
2° Etat d’avancement des sessions gratuites de formation en faveur des inscrits de la première édition de la Foire de Formation Professionnelle et des dépendants des militaires et policiers
En effet, les sessions de formation orientées vers l'auto-employabilité ont enregistré un taux de déperdition (36%, soit 1.724 cas de désertion d'apprenants) lié notamment aux difficultés rencontrées par les apprenants et les établissements de formation mis à contribution. Toutefois, 3.006 apprenants vont clôturer leur formation le 07 juin 2025. Ils sont répartis comme suit :
906 apprenants dépendant des Militaires et Policiers, soit 293 formés en ambulatoire (Informatique, Menuiserie et Maçonnerie) et 613 autres dans plusieurs autres filières ;
100 apprenants issus des Inscrits de la première édition de la Foire de la Formation Professionnelle dans divers métiers (Auto-école, Menuiserie, Mécanique, Coupe et Couture, Maçonnerie, Agroalimentaire, Transformation de déchets en dailettes, etc.)
Le Conseil a pris acte de ces notes d’information.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS
Les membres du Conseil ont approuvé le relevé de décisions prises lors de la 44ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 23 mai 2025.
IV. EXAMEN ET ADOPTION DE CINQ (05) TEXTES
IV.1. Projet de Loi d’habilitation du Gouvernement
Le Vice-Ministre de la Justice et Contentieux International a soumis au Conseil, pour examen et adoption, le Projet de Loi portant habilitation du Gouvernement à prendre des mesures relevant du domaine de la Loi pendant la période que dureront les prochaines vacances parlementaires.
Il a énuméré et expliqué les matières pour lesquelles l’habilitation est sollicitée.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce projet de Loi.
IV.2. Projets de Décret relevant du secteur de la Santé Publique
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a soumis au Conseil trois (03) projets de Décret pour examen et délibérations :
1° Projet de Décret portant organisation et fonctionnement du Système National d'Approvisionnement en Médicaments, « SNAM » en sigle.
C’est l'une des mesures d'application des dispositions de l'article 54 de la Loi n°18/035 du 13 décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la Santé Publique telle modifiée et complétée par l'Ordonnance-Loi n°23/006 du 03 mars 2023.
Ces dispositions instituent un système national d'approvisionnement en médicaments en vue d'assainir le secteur pharmaceutique des pratiques illicites qui occasionnent la circulation des médicaments de qualité douteuse voire contrefaits d'une part et améliorer la disponibilité et l'accessibilité aux médicaments de qualité d'autre part.
Le SNAM n'est pas un Service Public ni un Établissement public à instituer. C’est plutôt l’organisation d'un système et des éléments qui le composent, à savoir : le public et les privés lucratifs et non lucratifs.
2° Projet de Décret portant création, organisation et fonctionnement d'un Service Public dénommé Agence Nationale du Médicament, « ANAMED » en sigle.
Conformément au texte précité, il est également prévu la création de ce service public en vue de doter le SNAM d’une structure publique qui fait présentement défaut au système.
La création de ce service public autonome répond à l'impératif pour l'Etat Congolais de garantir et d'assurer l'accessibilité des médicaments de qualité à l'ensemble de la population par les achats groupés, notamment des médicaments essentiels.
L'ANAMED n'aura aucun impact budgétaire sur une éventuelle augmentation des dépenses publiques. Elle sera dotée des cadres et agents de l'administration du Ministère de la Santé Publique déjà pris en charge par le Budget de l'Etat ce qui éviterait d'impacter le trésor public pour la prise en charge du personnel.
3° Projet de Décret fixant les modalités de prélèvement de la taxe de promotion de la santé dévolue au Fonds de Promotion de la Santé, « FPS » en sigle.
Il vise le financement du système de santé de la République Démocratique du Congo conformément à l'article 128 bis in fine de la Loi n°18/035 du 13 décembre 2018 fixant les principes fondamentaux relatifs à l'organisation de la santé publique telle que modifiée et complétée par l'Ordonnance-Loi n°23/006 du 03 mars 2023.
Cette disposition prévoit un Décret fixant les quotités des redevances minières dévolues au pouvoir central, celles des droits d'accises prélevés sur les produits nocifs à la santé et leurs modalités de perception ainsi que la Taxe de Promotion de la Santé, fixée à 2% de la valeur CIF des marchandises à l'importation.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ces trois projets de Décret.
IV.3. Projet de Décret relevant des Affaires Sociales
La Ministre Déléguée près le Ministre des Affaires Sociales en charge des Personnes vivant avec Handicap a soumis au Conseil, pour examen et délibération, le projet de Décret fixant les modalités pratiques d’octroi de la Médaille de la Vaillance pour la patrie aux Personnes devenues handicapées suite à leur engagement au service de la Nation.
En application de la Loi organique n°22/003 portant protection et promotion des droits de la personne avec handicap ; et de l'Ordonnance Loi n°23/022 du 11 septembre 2023 portant création de la Médaille précitée, cet acte permettra à la Nation Congolaise de reconnaître la bravoure et l'engagement des militaires et d'autres personnes physiques engagées dans la défense de l'intégrité territoriale de notre pays. C’est aussi un signe de solidarité avec eux pour le sacrifice enduré au front.
Par ailleurs, les textes sus-évoqués répondent aux prescrits de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et de la résolution 2475 des Nations Unies sur la protection des personnes handicapées dans les situations des conflits armés.
Après débats et délibérations, ce texte a été adopté.
Commencée à 15h27’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 19h20’.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et MédiasPorte-parole du Gouvernement