Expérience au service de la Nation. Patriotisme pour le bien-être général. Attitude irréprochable face aux enjeux politiques actuels. André-Alain Atundu Liongo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été, en effet, nommé au poste d’Expert su Service du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de Sécurité Cashmir Eberande Kolongele. La notification confirmant son avènement à cette fonction importante a été rendue publique hier, lundi 24 juin 2025. Ancien Administrateur Général du Service national d’intelligence et de protection (SNIP), pendant la deuxième République, Alain Atundu, d’après des observateurs, incarne un leadership fort et un engagement soutenu pour apporter du changement dans le fonctionnement des services stratégiques de la RDC. Dans un contexte des défis sécuritaires croissants, marqués par l’agression rwandaise, l’homme se présente comme un profil idéal pouvant offrir son expertise reconnue en vue des solutions nécessaires.
Volonté du changement largement affichée. Vision réaliste des enjeux économiques mondiaux. Diplomatie agissante pour des résultats palpables. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, a pris part hier, lundi 24 juin 2025, au 17ème sommet des affaires USA-Afrique (US-Africa business summit), tenu à Luanda, en Angola.
Organisé par le Corporate Council on Africa (CCA), sous la férule du Président angolais, Joao Lourenço, cette session de haut niveau a réuni plus de 1 500 délégués dont des Chefs d’État, des chefs de gouvernement et des ministres africains, de hauts fonctionnaires du gouvernement américain ainsi que des dirigeants d'entreprises américaines et africaines.
En ce qui concerne la conduite des travaux, plusieurs panels ont été organisés autour du thème général : « les voies de la prospérité : une vision commune du partenariat entre les Etats-Unis et l’Afrique ». Le projet du corridor de Lobito a fait l’objet d’un panel spécifique. Principal orateur, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a délégué le vice-Premier Ministre, Ministre des transports, Voies de communication et Désenclavement pour présenter le corridor de Lobito. Ce projet est considéré comme le fondement d'un partenariat stratégique et souverain entre l'Angola, la Zambie et la République Démocratique du Congo (RDC). Soutenu par des partenaires internationaux majeurs, comme les États-Unis via le Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGII), ce projet va au-delà d'un simple axe logistique ; il devient un levier stratégique pour la stabilité, le désenclavement et le développement partagé, particulièrement crucial dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires persistantes et des tentatives de déstabilisation externes », a dit le VPM Bemba.
« Le corridor de Lobito est un atout majeur pour la RDC car il offre au pays un accès direct et vital à l'océan Atlantique via le port de Lobito en Angola, facilitant l'exportation de ses précieuses ressources. Ce corridor est particulièrement crucial pour les minerais tels que le cuivre et le cobalt, qui représentent respectivement environ 65 % et 15 % des revenus d'exportation de la RDC, a renchéri le VPM au nom Chef de l’Etat.
Interrogé au sujet des raisons qui poussent la RDC à s’engager pleinement dans ce projet, le VPM a rassuré que ‘’le Corridor de Lobito représente une alternative logistique fiable et structurante. Il permet de réduire considérablement le temps de transit de nos minerais vers les ports de l'Atlantique, ce qui améliore directement la compétitivité de notre chaîne de valeur. Grâce à une liaison ferroviaire modernisée, nous assurons un accès plus rapide, plus stable et plus économique aux marchés européens et nord-américains’’.
Mais, bien avant, dans son allocution d’ouverture, le Président angolais, Joao Lourenço a, par ailleurs, présenté les nombreux avantages qu’offrirait un partenariat économique entre les USA et l’Afrique.
«Avec ses terres arables, des minerais stratégiques et critiques, des terres rares et sa population à majorité jeune, l’Afrique se présente comme un espace privilégié d’un partenariat mutuellement avantageux avec les USA», a dit en substance le Président Joao Lourenço. Toutefois, a-t-il déclaré, « nous avons besoin d’un partenariat qui préserve nos souverainetés ». «N’ayant jamais été impliqués dans la colonisation des pays africains, les USA doivent avoir une vision différente du partenariat économique avec l’Afrique, a conclu le Président angolais. Intervenant dans le même sens, le président de la Commission de l’Union Africaine s’est interrogé sur la faisabilité de ce partenariat au moment où 36 pays africains sont frappés d’interdiction de visas, l’Agoa supprimé et des taxes sont imposées aux pays africains.
Participation fructueuse pour Félix Tshisekedi
Il convient de noter qu’en marge de ces assises internationales de Luanda, le Président Félix Tshisekedi a eu un entretien en tête-à-tête avec son homologue Joao Lourenço. Il a aussi accordé plusieurs audiences avec le monde des affaires. Quant à la rencontre avec le Conseiller Afrique de Donald Trump, Massad Boulos, l’audience a été reportée en raison de l’arrivée tardive de ce dernier en Angola.
Un protocole d'accord de partenariat, évalué à 4,8 millions d'euros sur trois ans, a été signé entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le club de football français AS Monaco. Annoncée par le Ministre des Sports, Didier Budimbu, cette initiative visant à promouvoir la visibilité du pays suscite une vive indignation au sein de l'opinion publique et de la société civile congolaise. Dans un communiqué de presse publié le jeudi 19 juin 2025, le mouvement citoyen FILIMBI a fermement condamné cette décision, la qualifiant d'« inopportune et indécente ».
Le mouvement critique le timing de cet accord, alors que l'Est de la RDC est en proie à une grave crise sécuritaire. Selon FILIMBI, la priorité absolue devrait être de mettre fin à cette guerre et de répondre aux urgences humanitaires.
Le communiqué qualifie le partenariat d'« insulte aux souffrances du peuple congolais », en particulier celles des populations de l'Est qui semblent sacrifiées. FILIMBI dénonce un projet jugé « totalement déconnecté des priorités nationales », dans un contexte marqué par les conflits armés, la misère sociale et l'effondrement des services de base.
« La décision du ministère des Sports de financer un partenariat international avec un club étranger est inacceptable, alors que des millions de Congolais vivent sans accès à l’eau potable, à l’éducation, à l’alimentation ou à la sécurité », affirme le mouvement.
Le partenariat, chiffré à 1,6 million d'euros par saison pour une durée de trois ans, a été signé le 10 mai dernier par le Ministre Didier Budimbu et le directeur général de l’AS Monaco, Thiago Scuro. Présenté par le gouvernement comme un projet stratégique alliant sport, tourisme et développement, l'accord est censé symboliser une nouvelle ère de coopération.
Face à la polémique, le ministère des Sports soutient que cet accord est l'un des moins chers de ce type et qu'il prévoit des investissements concrets, tels que la création d'un centre de formation et d'un centre médical sportif en RDC, ainsi qu'un transfert de compétences au profit des formateurs locaux.
Un ballon de communication sans bénéfice pour le sport local
Pour FILIMBI, ces arguments ne tiennent pas. Le mouvement considère l'accord comme un « ballon de communication sans réelle substance » qui n'offre aucune solution structurelle aux défis du sport congolais ni de bénéfice concret pour la jeunesse.
FILIMBI souligne le contraste flagrant entre ce projet coûteux et le manque criant de soutien aux clubs locaux. Le cas du TP Mazembe, multiple champion d'Afrique, est cité en exemple.
« Ce club fonctionne sans appui de l’État. Pourquoi ignorer ce modèle national au profit d’un projet étranger ? », interroge le mouvement.
Cette situation est d'autant plus critiquée que le championnat national de football, la Linafoot, est lui-même en crise par manque de moyens financiers.
Le mouvement citoyen exige la suspension immédiate de l'accord et demande la tenue d'un débat parlementaire pour garantir la transparence et réorienter les fonds publics vers les véritables priorités de la nation.
Face à une annonce du gouvernement américain concernant des possibles restrictions de voyage visant les ressortissants de 36 pays, dont la République Démocratique du Congo, les autorités congolaises ont rapidement initié un dialogue avec les Etats-Unis pour clarifier la situation et en limiter les impacts potentiels.
Dans un geste diplomatique proactif, de hauts responsables du gouvernement congolais ont rencontré l'ambassadrice des Etats-Unis en RDC, Mme Lucy Tamlyn. Selon un communiqué officiel publié le 19 juin 2025, la délégation congolaise était composée du Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, et de la Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner.
La réunion, qui s'est tenue à Kinshasa, a été qualifiée d'échange "franc et constructif". Elle portait spécifiquement sur l'annonce récente de Washington qui pourrait affecter la mobilité des citoyens congolais vers les Etats-Unis. Cette mesure s'inscrit dans une politique américaine plus large visant à réévaluer les standards de sécurité des documents de voyage et la coopération en matière de gestion migratoire avec plusieurs nations.
Au cours des discussions, le gouvernement congolais a fermement souligné son engagement à "poursuivre les efforts nécessaires pour garantir la fiabilité des documents de voyage". Kinshasa a également réaffirmé sa volonté de renforcer la coopération bilatérale, notamment par un partage d'informations et une collaboration étroite entre les services concernés des deux pays.
Loin d'aboutir à une impasse, la rencontre a permis de consolider une volonté commune de renforcer la coopération bilatérale sur les questions de mobilité internationale et de sécurité des documents. Les deux parties ont convenu de maintenir un dialogue étroit dans les prochaines semaines. L'objectif est de clarifier les termes exacts de l'annonce américaine et travailler conjointement pour limiter ses éventuelles répercussions sur les ressortissants congolais.
Cette démarche diplomatique a été rapidement suivie d'une instruction du Président Félix Tshisekedi, qui a ordonné une mobilisation gouvernementale rapide et crédible pour répondre aux préoccupations américaines et éviter toute sanction. La situation reste suivie de près, le dialogue des prochaines semaines s'avérant décisif pour l'avenir des relations et de la mobilité entre la RDC et les Etats-Unis.
Depuis sa nomination comme Ministre d’Etat, en charge de la Justice, Constant Mutamba s’était imposé comme un tribun du gouvernement, multipliant les déclarations populistes et les postures de redresseur de torts. Mais derrière la rhétorique musclée, un vaste scandale de détournement de fonds se dessine, mettant en cause sa gestion du Fonds de Réparation et d’Indemnisation des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO). Aux côtés de Mutamba, deux autres figures majeures sont citées dans cette affaire aux ramifications multiples : Rose Mutombo Kiese, ancienne Ministre de la Justice, et Jules Alingete, ancien Inspecteur général des finances. Tous trois sont soupçonnés d’avoir contribué, à divers degrés, à l’utilisation illégale de fonds publics issus de l’indemnisation versée par l’Ouganda à la RDC.
Une société fantôme au cœur du dispositif
L’affaire éclate lorsque la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), alerté par un informateur secret, ouvre une enquête et bloque, en date du 16 avril 2025, une transaction suspecte initiée par le ministre de la Justice Constant Mutamba. En cause : un marché de gré à gré confié à une entreprise nouvellement créée, Zion Construction SARL, au capital de seulement 5.000 dollars. Fondée le 28 mars 2024 par deux individus, Ange Inamahoro, (34 ans, citoyenne burundaise travaillant à la Rawbank, 49 % des parts) et Willy Musheni Enemi (50 ans, 51 %), ce dernier est un très proche – carrément le bras droit – de l’IGF-Chef de service Jules Alingete, auprès de qui il preste à l’Inspection générale des finances.
Dans un courrier adressé quelques jours plus tard à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le secrétaire exécutif de la CENAREF, Adlet Kisula Yeye, s’explique et décrit tout ce qui a l’air d’une mafia digne du plus grand escroc du monde, Bernard Madoff : « La transaction d’un si grand montant, réalisé dans les conditions de complexité inhabituelles sur un compte en instance d’ouverture a attiré l’attention de la CENAREF. C’est ainsi qu’en date du 17 avril 2025, j’ai procédé au blocage dudit compte et à la saisie de la somme s’y trouvant pour me permettre de vérifier sa destination ».
En effet, l’affaire est plus que scabreuse. Bien qu’inconnue dans le secteur du BTP et non enregistrée au ministère des Infrastructures, Zion Construction, sortie de nulle part, sans expérience préalable, a raflé le jackpot grâce à un contrat de gré à gré attribué par le ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Pire : Zion Construction n’a même pas d’adresse. Alors, décaisser 19 millions de dollars au bénéfice d’une société qui n’a pas d’adresse, relève du gangstérisme financier pur et simple. En effet, dans les statuts de l’entreprise, il est indiqué que le siège de Zion Construction est établi au numéro 10, avenue Wagenia, immeuble CTC, 4ème étage, dans la commune de la Gombe. Après vérification, il s’agit d’un appartement qui appartient à un médecin dentiste de renom dans la ville, qui l’avait loué, de 2024 à février 2025 à l’entreprise chinoise Hong Feng. Devinez avec quel officiel cette société a entretenu une relation de collaboration ? Jules Alingete, le patron de Willy Musheni Enemi, l’associé majoritaire de Zion construction. En effet, c’est à cette entreprise que M. Alingete a confié la construction du bâtiment de l’Inspection générale des finances.
Etant donné que le propriétaire de l’appartement ne connaît pas Zion Construction, la question est de savoir si l’entreprise chinoise a-t-elle sous-loué ses bureaux à cette entreprise, ou simplement l’a-t-elle hébergée ? Mystère. Dans tous les cas, le fait qu’une société fictive, fondée par le bras droit de l’Inspecteur général des finances Jules Alingete, ait renseigné une fausse adresse dans ses statuts constitue en soi une anomalie grave. Mais la situation devient encore plus troublante lorsqu’on découvre que cette société est hébergée par une entreprise chinoise à laquelle Jules Alingete lui-même a attribué le marché de construction du bâtiment de l’Inspection générale des finances. Ce lien direct place M. Alingete dans une posture délicate, proche de celle d’un parrain d’un montage douteux, au cœur d’un système opaque aux relents de mafia financière.
Les pratiques mafieuses se ramassent à la pelle : si Constant Mutamba obtient de la Direction générale de contrôle des marchés publics d’autoriser un marché de gré à gré de 39 millions de dollars, il signe plutôt un contrat de 29 millions de dollars. Pourquoi cette différence ? Où devaient aller les 10 millions d’écart ? Dans un courrier adressé le 7 mai au secrétaire exécutif de la CENAREF, Constant Mutamba s’explique après coup : « Dans le souci de compresser les dépenses, nous avons imposé une orthodoxie financière ayant ramené ledit montant à 29 millions ». Que ce soit sur la forme ou le fond, on croirait avoir affaire à un enfant qui écrit, prenant ses destinataires pour des imbéciles.
Fait troublant : le 7 avril 2025, soit une semaine avant la signature du contrat, Willy Musheni, le proche collaborateur de Jules Alingete, revend curieusement ses actions à un certain Jacques Betutua Lutete, Comment une personne, associé majoritaire dans une entreprise où il n’a décaissé que moins de 3.000 dollars, peut-il ventre parts et se retirer du capital social de la société alors même que cette dernière est en passe de recevoir l’acompte de 19 millions d’un contrat sulfureux ? Si Betutua demeure un personnage encore méconnu dont l’identité soulève des interrogations, un Betutua Lutete (mêmes nom et post-nom), mais prénommé Jacob, est relevé dans un arrêté du ministre de la Fonction publique Bongongo de 2018 comme agent administratif de deuxième classe à la division de la Culture au Kasaï central …
Dans tous les cas, le timing de retrait de M. Musheni de Zion construction laisse présumer une manœuvre organisée pour effacer certaines traces et se dédouaner en cas de scandale. Pour Joël Lamika Kalabudi, activiste et observateur de la vie publique cité, cette affaire illustre la mafia camoresque qui gangrène la RDC : « Willy Musheni, bras droit de Jules ALingete, est Co-actionnaire de Zion Construction, boîte créée en mars 2024 avec 5.000$… il décroche un contrat de gré à gré de 39 MILLIONS $ attribué par le Ministre Constant Mutamba. Zion Construction n’a jamais construit même une douche dans un quartier, sortie de nulle part, sans expérience, rafle donc un jackpot public pour construire une prison à Kisangani. Son associée ? Ange-Marie Inamahoro Aurore, cadre burundaise à Rawbank, gérante d’agence à Kinshasa. Quel est son rôle réel ? Pourquoi une banquière étrangère dans ce montage ? Beaucoup de zones d’ombre. Le 7 avril 2025, une semaine avant la signature du contrat avec le ministère de la Justice, Musheni revend miraculeusement ses actions à un certain Jacques Betutua Lutete. Identité toujours floue… Fuite organisée ou camouflage ?», s’interroge-t-il. Avant de conclure : « Voici comment se construit l’impunité en RDC : copinage, sociétés-écrans, contrats en douce, montages douteux… Pendant ce temps, le peuple croupit, les prisons débordent et les hôpitaux tombent en ruine ».
Des irrégularités flagrantes
En effet, l’analyse du dossier révèle une série de violations graves :
Passation de marché opaque : le gré à gré est accordé sans justification valable ni respect de la procédure de non-objection.
Contrat antidaté : approuvé avant même d’être signé, créant une faille juridique majeure.
Montant fluctuant : un contrat initialement prévu pour 39,8 millions USD, ramené à 29 millions sans explication officielle.
Avance illégale : un premier paiement de 19,9 millions USD, soit 66 % du montant, bien au-delà des 30 % autorisés par la loi.
Absence de garantie bancaire : paiement effectué sans contre-garantie, en violation du décret sur les marchés publics.
Société inéligible : Zion Construction, sans personnel qualifié – elle n’a qu’une seule employée, sa directrice gérante – ni agrément ministériel, n’était manifestement pas en mesure d’exécuter le projet.
Compte bancaire détourné : les fonds sont virés sur un compte non stipulé dans le contrat.
Aucun terrain identifié : le projet de prison de Kisangani n’a même pas de site connu, rendant sa faisabilité douteuse.
Une gestion parallèle du fonds FRIVAO
Créé en 2019, le FRIVAO a pour mission d’indemniser les victimes congolaises des exactions de l’armée ougandaise, sur décision de la Cour internationale de justice. A ce jour, l’Ouganda a déjà versé 195 millions USD à la RDC, répartis en trois tranches de 65 millions.
Selon un critérium de la Cour internationale de justice, ce dédommagement est réparti en trois tranches : 69,33%, soit 45 millions USD, de dommages aux personnes ; 12,3% %, soit 7,8 millions, de dommages aux biens ; et 18,4%%, 22,2 millions, de dommages aux ressources naturelles.
Selon le décret fondateur signé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga et contresigné par les ministres des Finances Sele Yalaguli et de la Justice Tunda ya Kasende, seul le FRIVAO est autorisé à gérer ces fonds. Pourtant, des sources proches du dossier révèlent que sur chaque tranche, seules les sommes destinées aux victimes (45 millions) parviennent au FRIVAO, les 20 millions restants échappant à tout contrôle.
Le rôle de Rose Mutombo et Jules Alingete
Le 11 septembre 2023, dans une lettre confidentielle, l’alors ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, affectueusement surnommée ‘‘Mme Infractions pénaux’’ suite à une bourde qu’elle avait commise dans un discours devant les magistrats, demande au FRIVAO de reverser 2,64 millions USD au ministère de la Justice, au nom d’un sulfureux « fonds de gestion », soit 5 % de la première tranche perçue. Selon des sources dignes de foi, à l’époque, les dirigeants de FRIVAO s’étaient opposés à cette répartition qui viole les dispositions légales relatives à la gestion du Fonds. Cependant, selon les renseignements obtenus par le député Flory Mapamboli, élu de Kasongo Lunda, auteur d’une question écrite sur ce dossier à l’Assemblée nationale, cette décision de Mme Rose Mutombo Kiese, contraire au décret portant création du FRIVAO, aurait été validée par Jules Alingete en personne, alors inspecteur général des finances chef de service.
A l’époque ministre des Finances, Nicolas Kazadi s’était opposé à cette procédure, plaidant pour le versement des frais payés par l’Ouganda au compte du trésor, avant leur transfert au compte unique FRIVAO. Mais il n’avait pas eu gain de cause. « On réalise mieux aujourd’hui pourquoi il a été combattu, roulé dans la boue par tous ceux qui tenaient à cette mafia financière », se désole aujourd’hui un agent du ministère de la Justice.
Une dérive systémique
Ayant succédé à Rose Mutombo Kiese, Constant Mutamba a perpétué les pratiques héritées de sa prédécesseure. L’administration de Constant Mutamba aurait obtenu deux versements de 2,64 millions USD, soit 5,3 millions USD au total, sans traçabilité claire. Le reste des indemnités — notamment trois tranches de 22,2 millions USD, soit au total 66,6 millions USD dédiés aux ressources naturelles — échappe également au FRIVAO.
« Ce mécanisme de détournement est une gifle à la mémoire des victimes congolaises, qui attendent encore réparation pour les souffrances endurées », s’indigne un observateur.
Un procès attendu et une lumière espérée
Alors que le procès de Constant Mutamba s’annonce, le pays retient son souffle. Même si le bureau présidé par Vital Kamerhe n’a pas brillé par sa célérité à traiter cette question au regard de l’actualité, ce scandale révèle une fois de plus la fragilité des institutions face aux prédations d’élites sans scrupules.
En cause, une mafia d’Etat, alimentée par des complicités au plus haut niveau, prête à détourner jusqu’aux fonds destinés aux pauvres victimes de guerre, aux orphelins et aux veuves. La justice congolaise est confrontée à une épreuve décisive : saura-t-elle aller au bout des investigations, sans complaisance ni partialité, en poursuivant toutes les personnes impliquées, pour enfin incarner une justice équitable et crédible ?
Un horizon d’espoir et de confiance se dessine manifestement pour la paix dans l’Est de la RDC. Les Etats-Unis veulent mordicus jouer leur partition pour consacrer la fin du conflit entre Kinshasa et Kigali. Alors que les délégations congolaises et rwandaises sont annoncées pour vendredi 27 juin 2025 à Washington afin de faire avancer cette engagement diplomatique, Donald Trump a, personnellement, révélé des perspectives fortes.
‘’ Je suis très heureux d'annoncer que j'ai conclu, avec le secrétaire d'État Marco Rubio, un merveilleux traité entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, dans leur guerre, connue pour ses violentes effusions de sang et ses morts, plus encore que la plupart des autres guerres, et qui dure depuis des décennies. Des représentants du Rwanda et du Congo seront à Washington lundi pour signer des documents’’, a indiqué le Président américain, dans son message-là. Pour lui, le retour de la paix en RDC constitue un tournant décisif pour la région des Grands-Lacs, mais aussi pour l’ensemble du continent. Il a, par ailleurs, exprimé sa vision pour un monde durable, mettant en exergue ses efforts pour le rétablissement de la sécurité dans plusieurs autres régions longtemps perturbées par des conflits armés, notamment au Moyen-Orient.
‘’C'est un grand jour pour l'Afrique et, très franchement, un grand jour pour le monde ! Je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix pour cela, je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix pour avoir arrêté la guerre entre l'Inde et le Pakistan, je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix pour avoir arrêté la guerre entre la Serbie et le Kosovo, je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix pour avoir maintenu la paix entre l'Égypte et l'Éthiopie (un barrage massif construit par l'Éthiopie, stupidement financé par les États-Unis d'Amérique, réduit considérablement le débit d'eau dans le Nil), et je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix pour avoir conclu les accords d'Abraham au Moyen-Orient qui, si tout se passe bien, seront remplis à ras bord de pays supplémentaires signataires, et unifieront le Moyen-Orient pour la première fois depuis « les âges ! » Non, je n'obtiendrai pas de prix Nobel de la paix quoi que je fasse, y compris la Russie/l'Ukraine et Israël/l'Iran, quels que soient ces résultats, mais les gens le savent, et c'est tout ce qui compte pour moi !’’, a indiqué, in fine, Donald Trump, Président des USA.
Le torchon brûle entre la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et le gouvernement. Dans un communiqué au vitriol publié le 11 juin, la plus haute instance de l'Eglise catholique en RDC a vivement condamné les propos tenus par Jean-Pierre Bemba, Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports, les qualifiant d’inepties dangereuses pour la stabilité du pays. Signé par son président, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, Archevêque de Lubumbashi, le texte dénonce une campagne de dénigrement orchestrée qui menace de fissurer une cohésion nationale déjà fragile.
La sortie médiatique qui met le feu aux poudres
La pomme de discorde est une intervention de Jean-Pierre Bemba sur les ondes de Top Congo FM le 9 juin 2025. La CENCO affirme avoir accueilli ses déclarations avec ‘’la plus grande consternation, mais sans réelle surprise’’. Selon les Evêques, cet épisode n'est que le dernier d'une série d'attaques verbales. Ils accusent le Vice-Premier Ministre de s'être attribué, depuis la période électorale de 2023, un rôle extrêmement dangereux. Ce rôle consisterait à proférer, avec une légèreté déconcertante, des allégations jugées récurrentes, gratuites et infondées contre l'institution catholique.
Pour la CENCO, ces déclarations répétées ne sont pas anodines, elles portent atteinte à sa réputation et, plus grave encore, risquent de compromettre le climat de confiance nécessaire à la cohésion nationale et au bien-vivre ensemble.
Une menace pour le processus de paix
Au-delà de l'affront, les Evêques s'inquiètent des intentions sous-jacentes du VPM en charge des Transports. Ils estiment que cette ‘’belliqueuse sortie médiatique’’ suggère que Jean-Pierre Bemba peine à accepter l'option choisie par les institutions et la Nation : celle de résoudre la crise actuelle par des voies pacifiques.
Le communiqué prend alors une tournure plus grave, ravivant des souvenirs douloureux de l'histoire congolaise. La CENCO s'interroge ouvertement : ‘’Il y a lieu de se demander si, avec ses propos, Monsieur Bemba veut ramener le pays à l'époque où il avait fait tuer des innocents à Kisangani et à Kinshasa’’. Cette référence directe à des chapitres violents du passé souligne la gravité de la situation aux yeux de l'épiscopat.
Face à ce qu'elle considère comme une attaque frontale contre la raison et le respect dû aux institutions, la CENCO s'étonne du silence des autres corps de l'État. ‘’Il est étonnant que malgré la gravité des propos tenus par le Vice-Premier Ministre Bemba, il n’y ait aucune réaction des Institutions de la République et de sa hiérarchie’’, déplore le communiqué.
Les prélats interpellent directement le Procureur Général près la Cour de Cassation ainsi que l'Assemblée Nationale, estimant qu'ils devraient se saisir d'office de ce dossier pour faire la lumière sur ces allégations et en tirer toutes les conséquences juridiques.
Fidèle à sa double mission spirituelle et sociale, la CENCO adopte une réponse à deux volets. D'une part, elle exhorte les fidèles catholiques à prier pour Jean-Pierre Bemba, ‘’afin que l’Esprit de la paix descende sur lui et le détourne de la violence dont il fait la promotion’’.
D'autre part, l'Eglise n'écarte pas le terrain judiciaire. Afin de protéger l’opinion Nationale et Internationale contre les manipulations grossières et de préserver les efforts de paix, elle se réserve le droit de saisir la justice.
Par ailleurs, la CENCO réaffirme sa détermination à défendre les valeurs de vérité, de justice, de dialogue et de réconciliation. Elle lance un appel au peuple congolais, l'invitant à ne pas céder à la manipulation, aux discours de division ou de haine et à rester vigilant et uni pour préserver le socle de l'unité nationale : le bien-vivre ensemble.
Dans une démarche visant à consolider la diplomatie entre la République Démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, le Secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), est attendu à Kinshasa du 16 au 20 juin 2025 dans le cadre des préparatifs du 9ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation. Kinshasa sera la capitale hôte de ce 9ème rendez-vous. A cette occasion, la RDC prendra les rênes de la présidence tournante.
D’après le ministre congolais de l’Intégration régionale, Didier Mazenga, cette mission vise à harmoniser les vues avec les autorités nationales sur plusieurs dossiers prioritaires notamment, l’agenda du prochain Sommet, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les finances de l’organisation et d'autres questions d'intérêt commun.
La passation de la présidence de la CIRGL à la RDC s’inscrit dans la mise en œuvre de l’article 23 du Pacte de l’organisation, qui établit une rotation tous les deux ans. Cependant, l’Angola, actuellement à la tête de l’institution, a dépassé ce délai depuis deux ans, prolongeant son mandat jusqu’à une quatrième année.
La République du Burundi, qui devait succéder à l’Angola, a officiellement renoncé à cette responsabilité au profit de la RDC. Ce changement a été entériné lors de la 18ᵉ réunion du comité interministériel régional tenue à Luanda en novembre 2024.
La visite du Secrétaire exécutif sera donc l’occasion de fixer les dates du sommet et de baliser le chemin vers une nouvelle phase de leadership congolais au sein de la CIRGL, dans un contexte régional marqué par des enjeux de sécurité majeurs et des attentes accrues en matière de coopération multilatérale.
La problématique de la résurgence des braquages et vols à mains armées à Kinshasa a été, le 9 juin dernier, au centre d'une réunion du cadre de concertation Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et ministère de la Justice. C’est un ainsi que le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a, ce lundi 16 juin, demandé à la justice congolaise de se lancer à la recherche de nombreux détenus qui sont sortis « illégalement » de diverses prisons de la République Démocratique du Congo notamment, de la prison centrale de Makala à Kinshasa.
Dans cette correspondance, le Procureur Général Firmin Mvonde instruit les Procureurs Généraux d'intensifier les recherches pour retrouver ces individus, les appréhender et les remettre en détention pour évasion, car ils ont quitté les lieux de détention sans respecter les critères légaux.
« Un rapport des cas traités devra me parvenir pour me permettre d'avoir un tableau synoptique des cas avérés afin de connaître les tenants de ces évasions et d'en tirer les conséquences de droit qui s'imposent », peut-on lire dans sa correspondance.
Par ailleurs, le Procureur général près la Cour de Cassation a souligné que la plupart de ces prévenus, qui circulent aujourd'hui librement et commettent souvent de nouveaux actes criminels, avaient été arrêtés pour des infractions graves.
« De nouvelles me parviennent faisant état de la circulation, en hommes et femmes libres, de nombreux détenus (condamnés et détenus préventifs) censés se trouver dans différentes prisons du pays, et plus particulièrement en provenance du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK). La plupart de ces criminels sont poursuivis pour des faits infractionnels graves tels que le meurtre, les tortures corporelles, les atteintes à la sécurité de l'État, les vols à main armée ('Kuluna') », précise-t-il.
Rappelons que dans le compte-rendu, il était question de réfléchir également sur la réponse judiciaire coordonnée à réserver à ce phénomène. Évoquant les causes à la base du regain de cette forme de criminalité dans la mégapole congolaise, les membres du Bureau du CSM ont, en premier lieu, pointé du doigt « la mauvaise application de la politique de désengorgement des prisons par l'exécution intempestive d'innombrables arrêtés ministériels du ministre de la Justice octroyant dans l'illégalité manifeste la libération à plusieurs détenus ne remplissant pas les conditions requises en la matière ».
Les membres du Bureau du CSM ont par ailleurs déconseillé l'obtention des ordonnances accordant les mesures exceptionnelles de grâce présidentielle à l'égard de certains détenus. Ils ont souligné que c'est en exécution dans l'illégalité de ces mesures que certains détenus préventifs et des condamnés en détention en appel ou en cassation ont été libérés des prisons en masse.
En outre, les membres du Bureau du CSM ont également noté la libération « illégale et manifestement irrégulière des détenus préventifs et ceux jugés par la justice militaire, parmi lesquels des délinquants d'habitude et de redoutables récidivistes ».
Ils ont, dans un autre chapitre, relevé des difficultés et des obstacles à la bonne mise en œuvre de la politique criminelle par l'appareil judiciaire. Parmi ces écueils, les participants à cette réunion ont cité, en premier lieu, l'interdiction brusque de transférer les détenus préventifs à la prison de Makala sans prévoir des mesures alternatives pour garder ces derniers qui sont arrêtés chaque jour.
Ils ont aussi pointé le manque quasi-total des prisons qui répondent aux normes pénitentiaires en la matière, le défaut de construction ou de réhabilitation, et/ou d'entretien des prisons à travers la République et le manque total des maisons d'arrêt ou des lieux pour garder les suspects et détenus préventifs sur toute l'étendue du territoire national.
Les membres du CSM ont aussi évoqué les difficultés de garder les suspects dans les amigos des parquets civils et/ou militaires et de la Police Nationale Congolaise qui sont actuellement débordés ; et enfin le manque de politique cohérente de gestion des détenus pendant leur détention et après leur libération, le cadre de rééducation et de réinsertion étant inexistant.
Prenant la parole, le vice-ministre de la Justice, qui a pris part à cette réunion, a insisté sur l'intensification de l'action du ministère public sur la grande criminalité. Après discussions, les participants se sont mis d'accord sur la nécessité d'une réponse holistique face à cette question de délinquance.
Selon la source, la question des résolutions des états généraux de la Justice a aussi été évoquée au cours de cette réunion.
Le vice-ministre de la Justice a affirmé qu'il n'est pas partie prenante aux réformes qui violent l'indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire par l'entrée au Conseil Supérieur de la Magistrature de non magistrats.
Il a exprimé sa volonté de mettre très rapidement en place une Commission restreinte pour réfléchir et produire un rapport consolidé des résolutions et recommandations des états généraux de la Justice de 2015 et de 2024.
Au cours d'une séance de travail tenue mardi 17 juin 2025 à son cabinet de travail, Julien Paluku Kahongya, Ministre du Commerce extérieur, a présidé une réunion de mise au point en vue du lancement de la Semaine dédiée à la RDC à l’Expo 2025 Osaka, prévue du 23 au 30 juin 2025 au Japon.
Au tour du Ministre Paluku, la Directrice Générale de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), Rachel Pangu Luamba, ainsi que des experts des deux institutions, ont pris part à cette séance de grande envergure.
L’objectif de cette réunion était d’harmoniser les dernières stratégies pour garantir la réussite de cet événement international, qui mettra en valeur le potentiel économique et culturel de la RDC.
Trois temps forts sont annoncés : une journée touristique et culturelle le 27 juin, un forum d’affaires RDC-Japon le 28 juin, et la célébration de la fête de l’indépendance le 30 juin.
Après cette réunion, Julien Paluku s’est entretenu avec Kumar Iyer, ambassadeur du Royaume-Uni auprès des Nations Unies à Genève, en charge notamment de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette rencontre a porté sur plusieurs dossiers liés aux échanges bilatéraux.
Les deux parties ont discuté sur le respect des règles de l’OMC dans un contexte de tensions commerciales internationales, la participation britannique à des projets de modernisation des postes frontaliers à arrêt unique, notamment celui de Mahagi en Ituri, financé par Londres. L’appui à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) ainsi que la possibilité d’exporter des produits congolais vers le Royaume-Uni sans droits de douane, ont également été évoqués, dans le but de stimuler les échanges entre les deux pays.
Le Ministre Julien Paluku a, par ailleurs, renouvelé son appel aux investisseurs britanniques à venir s’implanter en République démocratique du Congo (RDC).
Pour rappel, depuis son accession à la tête du ministère du Commerce extérieur, il y a de cela une année, Julien Paluku Kahongya a apporté plusieurs innovations clés, précisent ses proches collaborateurs.