L'Université de Goma (UNIGOM) a procédé, ce mercredi 28 mai 2025, à l'inauguration de son premier centre de Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STEM) en République démocratique du Congo. Cette initiative vise à améliorer l'accès à la technologie, au lendemain de la mise en place du Centre d'innovations technologiques.
Ce centre est une voie d'ouverture à des formations pratiques, telle que voulue par le Recteur de cette institution, le Professeur Ordinaire Muhindo Mughanda. Le laboratoire informatique et électrique est ainsi installé au sein du campus du Lac Vert de l'UNIGOM, facilitant la conversion des théories en pratiques. Cela permettra aux étudiants de mieux se préparer aux défis centrés sur les quatre domaines : Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques.
Le représentant de STEM Power en RDC, présent à cette cérémonie inaugurale, a indiqué que le but est de bien marier la théorie à la pratique. A en croire Espoir Serukiza, avec ce centre, les recherches technologiques et l'expérimentation, notamment en robotique, intelligence artificielle (IA), programmation en ‘‘machine learning’’ et systèmes avancés de gestion des données, seront renforcées. Les apprenants recevront des formations sur des applications permettant de résoudre des problèmes existentiels.
"Ça permet à ce que ces jeunes trouvent des solutions et améliorent des choses", a-t-il déclaré, tout en appelant les étudiants, et pas seulement ceux de l'UNIGOM, à s'approprier le STEM.
A la même occasion, certains projets ont été présentés à l'assistance, entre autres : le projet d'automatisation du parking de l'aéroport international, le bracelet connecté pour la surveillance des signes vitaux des femmes enceintes, ainsi que Kivu Solution, qui offre des solutions aux problèmes sociaux.
Dans son intervention, le professeur ordinaire Muhindo Mughanda, Recteur de l'UNIGOM, a mis en garde contre la manipulation technologique, car cette dernière "hypnotise", surtout avec l'avènement de l'intelligence artificielle. "Bien qu'elle soit très exigeante ces derniers temps, il demeure difficile d'évoluer en marge de la technologie. D'où, son appel à plus d'attention", a-t-il souligné. "La technologie expose à l'hypnocratie, à la possibilité de la manipulation, mais on ne peut pas l'éviter non plus ; c'est ce qu'il faut contrôler".
"A travers le STEM, je vois une très grande ouverture pour nos étudiants et tous ceux qui veulent se lancer dans la recherche", a poursuivi le Recteur Muhindo Mughanda. "Nous allons mieux faire la recherche, nous allons mieux servir la société. Cette inauguration n'est que le début de grands projets que nous réaliserons dans les jours à venir. Je profite de cette occasion pour appeler les étudiants et la société à ‘‘se mettre à la disposition’’ du STEM pour être au parfum des connaissances, non seulement pour ne pas laisser la voie ouverte à l'hypnocratie, mais surtout à la robotisation de l'homme."
Dans une manœuvre audacieuse mais désastreuse, l’ancien président congolais Joseph Kabila a fait le pari risqué de s’aligner avec les rebelles du M23/AFC, espérant ainsi briser l’impasse créée par un cessez-le-feu fragile. Mais ce coup de poker politique s’est rapidement transformé en cauchemar, tant pour Kabila que pour la rébellion elle-même.
Alors que le cessez-le-feu tient tant bien que mal, cette alliance controversée a non seulement plongé la région dans un chaos accru, mais a aussi déclenché une vague de réprobation nationale et internationale.
Les récentes accusations d’Amnesty International, qui documentent des violations flagrantes des droits de l’homme par le M23, ainsi que le rejet croissant de l’opinion publique congolaise, ne font qu’aggraver une situation déjà explosive.
La RDC, et particulièrement sa région orientale, est depuis des décennies le théâtre de conflits sanglants alimentés par des luttes pour le contrôle des ressources naturelles et des tensions ethniques. Le M23/AFC, actif depuis 2012 et accusé d’être soutenu par le Rwanda, sévit dans cette zone de la RDC. En 2025, alors que les négociations de paix piétinent, Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, fait un choix stupéfiant : rejoindre les rangs des rebelles à Goma, une ville sous leur contrôle. Cette décision, saluée par le coordinateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, comme un « bon choix » plutôt que de rester en « exil », a immédiatement mis le feu aux poudres.
Une alliance qui se retourne contre ses acteurs
Pour Kabila, cette alliance était peut-être une tentative désespérée de retrouver une influence politique dans un pays où son aura s’est effritée. Mais les retombées ont été catastrophiques.
Le gouvernement du président Félix Tshisekedi a réagi avec une fermeté sans précédent : accusations de haute trahison, suspension du parti de Kabila, le PPRD, et levée de ses immunités parlementaires. Il a même ordonné la saisie de ses biens et restreint les déplacements de ses proches. Politiquement isolé et juridiquement vulnérable, Kabila est désormais perçu comme un paria, tant sur la scène nationale qu’internationale.
Pour le M23/AFC, l’arrivée de Kabila dans leurs rangs était censée leur conférer une légitimité politique accrue. Mais cette stratégie s’est avérée être un cadeau empoisonné.
Loin de renforcer leur position, cette alliance a intensifié les opérations militaires du gouvernement contre eux, rendant leur situation encore plus précaire. De plus, les efforts de paix, déjà fragiles, sont désormais dans une impasse, le gouvernement refusant de négocier avec des rebelles soutenus par un ancien chef d’État accusé de trahison et qui a décidé de revêtir, encore une fois, le costume de rebelle.
Amnesty international sonne l’alarme
La situation humanitaire, déjà critique, s’est encore détériorée. Dans un rapport publié en mai 2025, Amnesty International accuse le M23/AFC de graves violations des droits de l’homme, notamment des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements et des violences sexuelles contre les civils dans les zones sous leur contrôle.
Ces révélations ont choqué l’opinion publique congolaise et internationale, renforçant l’image du M23/AFC comme un groupe brutal, qui asservit les congolais plutôt que les « libérer ». Pour Kabila, s’aligner avec une rébellion déjà entachée par de telles accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne fait qu’amplifier sa chute irréversible aux yeux du peuple congolais.
L’opinion publique congolaise se retourne
Le glissement de l’opinion publique contre Kabila et les rebelles est palpable.
Autrefois perçu comme un leader controversé mais respectable, dans son silence républicain, Kabila est désormais vu comme un traître par une grande partie de la population.
Les Congolais, lassés par des décennies de conflit, rejettent massivement cette alliance, craignant qu’elle ne prolonge encore la souffrance dans l’est du pays. Le M23/AFC, déjà impopulaire, voit son image se dégrader davantage, les accusations d’Amnesty International alimentant la colère et la méfiance de la part des congolais envers ces « prétendus libérateurs » sanguinaires.
Implications régionales et internationales
Cette crise ne se limite pas aux frontières de la RDC. Le Rwanda, accusé de soutenir le M23, est pointé du doigt pour son rôle dans l’escalade des tensions. Les relations entre Kinshasa et Kigali, déjà tendues, se sont encore détériorées- surtout après l’aide manifeste du Rwanda, dans les déplacements de Kabila et la rediffusion en direct, à la télévision, de son discours au vitriol contre Kinshasa -risquant de déstabiliser, encore plus, toute la région des Grands Lacs. Sur le plan international, les efforts de médiation sont mis à mal par cette alliance sulfureuse. La présence de Kabila complique les négociations, car le gouvernement congolais refuse désormais toute concession, arguant que les rebelles sont soutenus par des acteurs politiques qui confirment le contrôle rwandais de la déstabilisation de la RD Congo.
Un pari perdu
Pour comprendre l’ampleur de cette erreur stratégique, il faut se pencher sur les faiblesses de la RDC. Un exécutif passif, la corruption endémique et l’absence d’un système de renseignements efficace ont permis à des acteurs comme Kabila de naviguer dans les eaux troubles de la politique congolaise. Mais cette fois, le pari était trop risqué. En s’alignant avec le M23/AFC, Kabila a surestimé son influence et sous-estimé la réaction du gouvernement et de la communauté internationale.
Le président Tshisekedi, dans une interview de 2024, avait déjà accusé Kabila de soutenir la rébellion, déclarant :
« L’AFC, c’est lui », soulignant le rôle de simple prête-nom de Corneille Nangaa.
Aujourd’hui, cette accusation se concrétise.
Conclusion : un chaos qui ne profite à personne
L’alignement de Joseph Kabila avec le M23/AFC, loin de briser l’impasse, a plongé la RDC dans un cycle de violence et d’instabilité renouvelé.
Pour Kabila, cette décision a scellé son sort politique, le transformant en fugitif aux yeux de la RD Congo, avec une possible poursuite à la CPI pour complicité de crimes contre l’humanité. Sans oublier le rappel du passé désastreux de la gouvernance Kabiliste, entachée de dérives graves en matière de violations des droits de l’Homme et de crimes économiques.
Pour les rebelles, elle a intensifié la répression et compromis la chance de paix à très court terme, confirmant le rôle de Kabila d’agent catalyseur du chaos en RD Congo, au nom et pour le compte du Rwanda.
Les populations civiles, prises en étau, paient le prix fort, comme le documentent les rapports accablants d’Amnesty International qui vient d’être rendu publique avant-hier.
Dans un pays où les masques sont tombés, cette alliance controversée ne fait que confirmer une vérité amère : en RDC, les jeux de pouvoir se font souvent au détriment du sort de la population civile, qui n’est pas prête à oublier la responsabilité de ses bourreaux assoiffés de pouvoir.
Eugène Diomi Ndongala, Président de la Démocratie chrétienne (DC)
Le Président du Sénat de la République démocratique du Congo, l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, a reçu, ce mercredi 28 mai 2025, au Palais du Peuple, une délégation de dix eurodéputés venus lui exprimer de vive voix le soutien du Parlement européen et de l'Union européenne (UE), dans son ensemble, au respect de l'intégrité territoriale de la RDC.
La mission à Kinshasa de cette délégation, conduite par la députée européenne Hilde Vautmans, coprésidente du parlement Afrique-Europe, fait suite à l'invitation qui leur avait été lancée par le Président du Sénat, l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, lors de sa mission effectuée récemment à Paris et à Bruxelles auprès de l'Union européenne, où il avait été reçu par une délégation dirigée par la Vice-présidente de la Commission. Cette délégation a répondu positivement à cette invitation, qui visait à obtenir l'accompagnement de l'Union européenne pour la RDC dans sa lutte pour la paix. Il faut rappeler qu'au cours de sa mission, le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, avait dénoncé l'accord sur les minerais stratégiques signé entre l'Union européenne et le Rwanda.
C'est pourquoi, en dehors du Sénat et de l'Assemblée Nationale, cette délégation échangera aussi avec quelques membres du gouvernement dont les portefeuilles couvrent les questions importantes qui seront abordées, notamment la Ministre des Affaires étrangères, le Ministre de la Défense nationale ainsi que le Ministre des Mines.
La question du soutien de l'Union européenne à la résolution 2773 des Nations-Unies, adoptée à l'unanimité le 21 février 2025, a aussi été évoquée. Cette résolution condamne fermement le Rwanda pour son soutien aux supplétifs du M23, ainsi que pour l'exploitation illicite des ressources minières en RDC.
Hilde Vautmans a assuré à la presse que sa délégation est à Kinshasa pour parler ouvertement et franchement, écouter, discuter et faire le suivi des différentes résolutions du Parlement européen et des Nations Unies, ainsi que du rapport Mapping, mais aussi pour assurer le suivi et la mise en œuvre des sanctions prononcées et la suspension du Mémorandum d'Entente avec le Rwanda sur les minerais. Selon elle, l'UE souhaite soutenir les différentes initiatives en cours pour parvenir à une paix durable. Elle a ajouté que l'UE souhaite également mettre un terme définitif aux conflits, aider les femmes et faire cesser les atrocités et les viols utilisés depuis 30 ans comme arme de guerre. ‘’Trente ans, c'est trop et ça suffit !’’, a-t-elle déclaré. L'Europe, et plus particulièrement son pays, la Belgique, veut examiner ce qui peut être fait ensemble pour parvenir à cette paix durable.
Les échanges ont également porté sur les axes de coopération entre la RDC et l'UE, notamment le soutien aux réformes institutionnelles, à la gouvernance démocratique et à la sécurité dans l'Est du pays. Les deux parties ont exprimé leur volonté commune de relancer un dialogue stratégique, après plusieurs mois d’échanges diplomatiques renforcés, notamment à la suite de la récente visite d'une délégation sénatoriale congolaise à Paris et Bruxelles en mars 2025.
La réunion s'est conclue par un échange de cadeaux symboliques entre le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, et Mme Vautmans. La délégation européenne a ensuite été présentée lors de la 11ème séance plénière du Sénat, ce mercredi.
Mme Hilde Vautmans était accompagnée des députés Ingeborg Terlaak et Mart Malj du Pays-Bas, Jan Farský de la République tchèque, Sérgio Humberto du Portugal, Emil Radev de la Bulgarie, et Juan Fernando López de l’Espagne.
Fini les rênes des élections qualifiées de chaotiques ou truquées en Afrique centrale. Les pays membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Central, « CEEAC », mutualisent leur force à travers un Réseau des Organes de Gestion des Elections d’Afrique Centrale, « ROGEAC » en sigle, lequel sera chargé de garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes dans la sous-région. Ayant son siège à Bujumbura au Burundi, cette structure régionale vise à consolider la démocratie par l’organisation des élections transparentes, inclusives et apaisées.
Représentée par Dénis Kadima, patron de la centrale électorale congolaise, la République Démocratique du Congo a pris part à ces assises dans le but d’apprendre des autres une organisation sans faille des élections dans le pays.
Dénis Kadima a indiqué que ce lancement marque une étape importante dans la structuration de la coopération électorale en Afrique centrale :
«On a choisi le Burundi parce qu’il y a des élections, on fait d’une pierre deux coups. Nous allons adopter le statut, le règlement intérieur, le plan de travail et organiser des élections pour élire le nouveau comité qui va diriger cette institution ».
Il a également précisé que huit pays de la région ont confirmé leur adhésion au ROGEAC.
“Il y a toujours quelque chose à apprendre de l’autre. Vous savez, nous sommes tous des pays affectés par une instabilité, mais à différents niveaux. Sur le plan de la tenue des élections et sur le plan technique, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire, par exemple, cette mission elle-même qui inclut désormais une composante de solidarité”, a-t-il précisé.
Kampala, la capitale ougandaise a accueilli le mardi 27 mai 2025, une réunion des Ministres des Affaires Etrangères des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région. Au centre des discussions, la Ministre d’Etat congolaise, en charge des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a activement participé aux échanges, réaffirmant l'engagement de la RDC en faveur d'une résolution durable des défis régionaux.
Cette rencontre de haut niveau s'est articulée autour de trois axes majeurs, témoignant de la complexité et de l'importance des enjeux. Les Ministres ont d'abord procédé à un examen approfondi des évolutions politiques et sécuritaires qui continuent de façonner le paysage de la région des Grands Lacs. Cette analyse conjointe est essentielle pour adapter les stratégies et répondre collectivement aux menaces persistantes.
Ensuite, un point focal des délibérations a été la revue du projet de Plan d’action destiné à revitaliser l’Accord-cadre. Signé à Addis-Abeba en février 2013 sous l'égide des Nations Unies, cet accord demeure un instrument fondamental dans les efforts de pacification, bien que sa mise en œuvre ait rencontré des défis nécessitant aujourd'hui une nouvelle impulsion. La nécessité de cette revitalisation est largement reconnue pour redonner un souffle nouveau à cet engagement collectif. Enfin, la réunion a permis de valider le projet d’ordre du jour et le projet de communiqué final en prévision de la douzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de Suivi. Ce mécanisme est l'organe chargé de veiller au respect et à l'application des engagements pris par les États signataires. Cette douzième session, qui devrait se tenir prochainement et potentiellement être suivie d'un sommet des Chefs d'Etat, est attendue comme une plateforme pour des décisions plus fermes. La participation de la Ministre Thérèse Kayikwamba Wagner souligne la volonté de Kinshasa de privilégier le dialogue et la concertation régionale.
Dans un contexte où la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC demeure une préoccupation centrale, notamment avec l'activisme de groupes armés, la coopération sincère entre les pays signataires est plus que jamais indispensable. Cette réunion ministérielle à Kampala s'inscrit dans une dynamique continue, cherchant à consolider les acquis, à surmonter les obstacles et à renforcer la coopération pour une stabilisation durable de la région des Grands Lacs.
L'objectif ultime demeure la restauration d'une paix pérenne et la création d'un environnement propice au développement et au bien-être des populations affectées par des décennies d'instabilité.
Denis Mukwege ne voit pas d’un bon œil l’attitude affichée par le Président de la République honoraire, Joseph Kabila Kabange. Il condamne avec force sa présence à Goma, une partie du territoire congolais qui, pourtant, depuis quelques mois, est sous occupation rwandaise. Pour le Prix Nobel de la Paix, Joseph Kabila ne devrait aucunement adopter une posture qui alimenterait la confusion, le mépris et le doute sur sa modeste personne, quelles que soient les vicissitudes imposées à sa vie politique.
«Son discours est clair. De toute façon, il n’a pas dénoncé le président rwandais comme agresseur alors que nous avons la résolution 27113 qui demande au Rwanda de quitter la République démocratique du Congo, et ceci sans condition », a fait remarquer Denis Mukwege, dans une interview accordée à France 24.
«Il n’a pas fait allusion à ça. Et puis il est entré par le Rwanda. Pour moi, ce sont des signes qui ne trompent pas», a poursuivi Mukwege.
Dans un contexte de tensions croissantes dans l’Est du pays, marqué par l’activisme du M23 et les accusations répétées contre Kigali, cette prise de parole de Denis Mukwege résonne comme un avertissement contre le retour en force d’un homme politique dont le passé reste controversé. Le gynécologue de Panzi appelle implicitement les Congolais à ne pas se laisser abuser par les manœuvres d’anciens dirigeants et à ne pas banaliser les silences complices face à l’agression étrangère.
En dénonçant Joseph Kabila, Denis Mukwege se pose une nouvelle fois en sentinelle de la souveraineté congolaise, fidèle à son combat pour la justice, la vérité et la dignité des victimes de guerre. À l’heure où le pays fait face à une crise sécuritaire majeure, cette sortie médiatique souligne l’urgence d’une lecture lucide des enjeux politiques et géostratégiques qui menacent la RDC.
L’ex-Président sud-africain Thabo Mbeki a repris la rhétorique expirée du criminel Paul Kagame, Joseph Kabila et M23/AFL pour expliquer son entendement très absurde de la guerre injuste imposée à la RDC.
Ce faux panafricaniste veut à tout prix Congoliser le conflit à l’est du Congo pour innocenter son ami Paul Kagame, affaiblir la RDC et permettre l’exploitation illicite des minerais de la RDC.
Il ne se gêne pas de reprendre mot à mot le narratif selon lequel les principales causes à l’origine de conflit à l’Est du Congo sont d’abord congolaises. Elles ne viennent pas de l’extérieur des frontières du Congo. Peu importe ce que font les Américains pour encourager le dialogue, cela ne réglera rien. Ces problèmes doivent être résolus par les Congolais eux-mêmes », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « pour d’encourager la paix entre Congolais. Kinshasa doit dialoguer avec le M23. C’est la bonne approche. Thabo Mbeki évoque également un autre grand mensonge suivant lequel la perception d’une partie de la population vivant dans les zones sous contrôle du M23, manifesterait une certaine sympathie envers le mouvement des rebelles. Pour lui, cela traduit un profond malaise lié à la gouvernance.
Face à ces défis, l’ancien président sud-africain a lancé un appel au chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, afin qu’il privilégie la cohésion nationale. Il a rappelé que seule l’unité du peuple congolais permettrait de faire face durablement aux conflits armés et aux tensions ethno-politiques qui affaiblissent le pays, ici, ce qu’il appelle cohésion nationale, c’est le brassage , mixage, partage des postes avec les rebelles et les étrangers venus du Rwanda, confondant l’espace linguistique aux tribus, ce qui dénote son manque des connaissances de l’histoire du Congo qu’il cherche à réécrire avec ses amis du Rwanda
Thabo Mbeki, ce négationniste aux intérêts égoïstes a repris la même chanson du criminel, terroriste Paul Kagame pour expliquer selon lui le conflit à l’Est de la république démocratique du Congo. Ses opinions négationnistes sont sans nul doute le fruit de la poursuite de ses propres intérêts égoïstes qu’il espère récoltés en servant les occidentaux au détriment de l’Afrique
Par cette façon de faire, il a donc échoué à l’épreuve du panafricanisme qui a pour objectif commun l’unité des Africains et l’élimination du colonialisme et de la suprématie blanche du continent.
Le panafricanisme est en fait une tentative de créer un sentiment de fraternité et de collaboration entre toutes les personnes d’ascendance africaine, qu’elles vivent en Afrique ou à l’extérieur de l’Afrique. Par exemple, Nelson Mandela était un prophète panafricain honoré dans son propre pays et dans le monde entier.
A entendre les propos tenus par Thabo Mbeki, Mandela doit se retourner dans sa tombe pour avoir été en contact de son vivant avec des personnages comme Thabo Mbeki, qui vient de prouver au monde qu’il n’avait jamais compris la portée de lutte de Mandela.
Contrairement à Mandela, Thabo Mbeki a échoué à l’épreuve du panafricanisme et s’est rendu coupable de négationnisme du génocide Congolais, en mentant et en reprenant en toute conscience le mensonge de Paul Kagame , il a induit le monde en erreur comme il l’avait déjà fait autrefois en niant l’existence de VIH /SIDA, nous devons de rétablir la vérité.
De prime à bord, il est important de savoir que Thabo Mbeki est un négationniste récidiviste, sa politique du sida a la tête de la république sud-africaine a été directement responsable de la mort de plus d’un tiers de million de personnes en Afrique. Au cours des huit années de sa présidence, Mbeki avait continué à exprimer sa sympathie pour le déni du VIH/SIDA et a institué des politiques refusant les médicaments antirétroviraux aux patients atteints du SIDA
Sous sa gouvernance, sa politique extérieure envers le Zimbabwe, axée sur une diplomatie discrète, a été critiquée pour son inefficacité à faire face à la crise politique et économique du pays. Mbeki était souvent perçu comme distant et déconnecté des besoins des Sud-Africains ordinaires.
Quant à la guerre injuste imposée à la RDC par le Rwanda et Paul Kagame, Thabo Mbeki sait parfaitement que plus de vingt années de rapports de l’ONU ont documenté les invasions et le pillage de Paul Kagame, de son armée et de ses alliés du voisin du Rwanda, la République démocratique du Congo. Le rapport le plus récemment publié de l’ONU accuse le Rwanda d’être la puissance derrière le groupe rebelle M23 qui a repris cette année la guerre dans les provinces de l’est du Congo, qui a déjà coûté plus de 10 millions de vies humaines.
Thabo Mbeki sait pertinemment que Le régime de Kagame est avant tout une question d’image et de perception de la part de ses amis occidentaux. Alors qu’il parcourt le monde à bord de jets privés, vit dans le luxe des meilleurs hôtels et touche un salaire plus de deux fois supérieur à celui du président russe et supérieur à celui du Premier ministre britannique, 70 pour cent de la population rwandaise vit dans une pauvreté extrême.
Kagame assassine ou emprisonne tous les véritables critiques ou challengers de son régime. L’opposition, les droits de l’homme et la liberté de pensée n’existent pas au Rwanda. Pourquoi, Thabo Mbeki ne parlerait-il pas de ces sujets considérés « tabous » a son ami Paul Kagame ? Mieux, pourquoi n’a-t-il pas expliquer cela a l’audience composée des étudiants et des invites venus l’entendre à cet effet ?
Les habitants du Rwanda sont continuellement harcelés par le gouvernement Kagame et d’éminents opposants à Kagame ont été assassinés au Kenya, en Afrique du Sud, au Congo et en Tanzanie. En mai 2011, la police métropolitaine de Londres avait même averti les citoyens rwandais qu’elle pensait que des ressortissants rwandais étaient entrés dans le pays dans l’intention de les tuer.
Thabo Mbeki peut-il prétendre ignorer ces faits véridiques ? Peut-il ici nous dire si Paul Kagame parviendrait à soutenir le soi-disant « développement » dont il parle sans cesse sans faire la guerre au Congo et piller ses ressources ? Voici des questions auxquelles Thabo Mbeki doit répondre.
Sa conception erronée du panafricanisme, sa fausse vision d’une « renaissance africaine », et son rattachement aux intérêts mesquins des occidentaux font de lui « un corrompu ».
Son négationnisme du sida, sa perte de vitesse et sa chute en politique Justifieraient son incohérence aujourd’hui.
Ainsi, Mbeki n’est pas un panafricaniste. C’est plutôt un confusionniste conscient qui entretient délibérément le flou, le mensonge et les incertitudes scientifiques pour donner l’image d’intellectuel qu’il n’est pas en vue de flouer le monde.
Pourquoi perdre son temps à écouter Thabo Mbeki, l’ancien président sud-africain, dont le comité exécutif du Congrès national (ANC) avait décidé de révoquer avant l'expiration de son mandat en raison d'allégations selon lesquelles il aurait abusé de son pouvoir, un faux panafricaniste qui a conspiré contre Zuma dans une affaire de corruption n’a pas des leçons à donner à qui que ce soit.
Démarrée le lundi 26 mai au Palais du Peuple à Kinshasa, la mission de bons offices de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) RDC-RWANDA entend user de la diplomatie parlementaire comme instrument pour le retour effectif de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Pour le mardi 27 mai, la délégation de l’APF conduite par le Président de cette organisation, Hilarion Atong, a débuté cette deuxième journée et la dernière à Kinshasa, en échangeant dans la matinée avec la délégation du Ministère des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et francophonie, représentée par le Secrétaire Général à la Coopération, et le Délégué Général de la RDC à la Francophonie.
A cette occasion, les interlocuteurs de l'APF ont tout d'abord salué cette initiative envisagée lors de la 49ème session plénière de l’Assemblée Parlementaire de la francophonie tenue à Montréal au Canada au mois de Juillet 2024.
Ensuite, ils ont chacun de son côté peint un tableau sombre de la Situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la RDC, marquée par des violences indescriptibles opérées par les Troupes Rwandaises.
Rappelant qu'il n'y a pas de développement sans Paix, le Secrétaire Général à la Coopération internationale a plaidé pour l’application de la résolution 2773 du 21 Février 2025 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, appelant le M23 à se retirer de Goma et des autres zones sous leur contrôle. Aussi, Célestin Kapongo Tshikaya a vanté les potentialités de la RDC en tant que grand Pays francophone et comme un atout majeur dans la préservation de la langue de Molière.
S’adressant à son tour à la délégation des parlementaires francophones, le Délégué Général de la RDC à la Francophonie, s’est réjouit à son tour de la mission de bons offices de l’APF et annonce l’arrivée d’une mission d’information de l’organisation internationale de la Francophonie à Kinshasa du 3 au 8 juin prochain. Ce Représentant de la RDC à la Francophonie attend de cette organisation une condamnation ferme du Rwanda, agresseur reconnu de la RDC et un soutien sans faille aux victimes de cette guerre.
La délégation d’Hilarion Atong, dit ne pas se considérer comme une énième mission de paix mais se veut un témoin de la vérité, un porte-voix de ce conflit qui est longtemps passé sous silence.
La récolte des données véridiques pour l’élaboration d’un bon rapport à soumettre aux autres Parlementaires de l’APF, c’est aussi le but recherché par cette mission de bons offices de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.
Ceci constitue le socle même des consultations entamées le lundi 26 mai à Kinshasa par cette Organisation avec les différentes couches Sociopolitiques de la République démocratique du Congo.
Cette recherche de la vraie information ou mieux, de la vérité était au centre des échanges le mardi 27 lai, entre la délégation d'Hilarion Atong et la Ministre des droits Humains.
Lors de son entretien avec cette mission diplomatique de bons officiers de l’APF, Chantal Chabu Mwavita a abordé la situation réelle des droits des Populations dans les zones sous occupation de l’agresseur. Sur place, a-t-elle informé, la situation demeure chaotique avec plus de 12 millions des Congolais tués, des violations graves et répétées des droits humains et du droit international, des violations ciblées, le viol des Femmes, Enfants et Hommes utilisés comme arme de guerre y compris les déportations des Jeunes.
Face à cette aggravation de la situation sécuritaire, la Ministre a tenu à appeler au respect de l’humanisme et de la sacralité de la vie humaine.
Dans son exposé devant la délégation de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, Chantal Chabu Mwavita a aussi décrié le rapatriement qu’elle qualifie d’involontaire des Réfugiés Congolais vivants au Rwanda en cette période de guerre alors que la RDC ne pourra identifier ses Réfugiés comme initialement signé en 2010 entre la RDC, le Rwanda et le HCR ainsi que l’inexécution de la résolution 2773 des nations unies appelant au retrait des troupes étrangères sur le sol congolais.
La récolte des données véridiques pour l’élaboration d’un bon rapport à soumettre aux autres Parlementaires de l’APF, c’est aussi le but recherché par cette mission de bons offices de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.
Ceci constitue le socle même des consultations entamées le lundi 26 mai à Kinshasa par cette Organisation avec les différentes couches Sociopolitiques de la République démocratique du Congo.
Cette recherche de la vraie information ou mieux, de la vérité était au centre des échanges le mardi 27 lai, entre la délégation d'Hilarion Atong et la Ministre des droits Humains.
Lors de son entretien avec cette mission diplomatique de bons officiers de l’APF, Chantal Chabu Mwavita a abordé la situation réelle des droits des Populations dans les zones sous occupation de l’agresseur. Sur place, a-t-elle informé, la situation demeure chaotique avec plus de 12 millions des Congolais tués, des violations graves et répétées des droits humains et du droit international, des violations ciblées, le viol des Femmes, Enfants et Hommes utilisés comme arme de guerre y compris les déportations des Jeunes.
Face à cette aggravation de la situation sécuritaire, la Ministre a tenu à appeler au respect de l’humanisme et de la sacralité de la vie humaine.
Dans son exposé devant la délégation de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, Chantal Chabu Mwavita a aussi décrié le rapatriement qu’elle qualifie d’involontaire des Réfugiés Congolais vivants au Rwanda en cette période de guerre alors que la RDC ne pourra identifier ses Réfugiés comme initialement signé en 2010 entre la RDC, le Rwanda et le HCR ainsi que l’inexécution de la résolution 2773 des nations unies appelant au retrait des troupes étrangères sur le sol congolais.
Représentant la Première Ministre Judith Suminwa en déplacement à l'intérieur du Pays, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani a lui aussi échangé le mardi 27 mai avec la mission de bons offices de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.
Au cours de cette rencontre tenue dans son cabinet de travail, le VPM Shabani a, avant tout, salué l'APF pour l'intérêt manifesté dans le cadre de la recherche du retour de la Paix en République Démocratique du Congo (RDC).
Confiant que cette mission de bons offices de l'APF qui privilégie une approche parlementaire à la résolution de la crise entre la RDC et le Rwanda pourra apporter la solution qu'il faut, le patron de la territoriale a néanmoins profité de cette occasion pour faire un aperçu général de cette crise tout en dénonçant la tentative d'hégémonie répétitive de Kigali depuis trois décennies.
Il a cet effet, dénoncé l'aggravation de l'insécurité dans la partie Est du Pays avec en Janvier dernier, la prise et l'occupation de la Ville de Goma et de Bukavu ainsi que des Territoires adjacents faisant une multitude de morts et des milliers des déplacés.
Le VPM Jacquemin Shabani, a cependant eu le mot juste pour dire avec certitude à Hilarion Atong et à sa délégation, que la RDC est un temple de la démocratie qui traverse certaines difficultés sécuritaires mais qui aspire tout de même à la Paix.
Avant de clore son intervention, le Vice-Premier Ministre en charge de l'intérieur a fustigé la politique de 2 poids 2 mesures de la Communauté Internationale face à la crise sécuritaire que traverse la RDC, qui pourtant a-t-il déclaré est plus grave que celle de l'Ukraine ou le Soudan du Sud, mais ne semble pas être une préoccupation pour la Communauté Internationale.
Pour sa part, Hilarion Atong, Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie et Chef de la délégation de la mission de bons offices RDC-Rwanda s'est déclaré satisfait de cet entretien avec le gardien de la Sécurité Intérieure du Pays.
Au nom de toute sa délégation, il a exprimé la solidarité de l'APF envers le Peuple Congolais, victime des affres de la guerre.
Notons que cette mission clôturera son séjour à Kinshasa par un échange avec le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo le mardi 27 lai puis, elle prendra la direction de Kigali au Rwanda pour le même processus.
«Le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, tue, torture et fait disparaître de force des détenus, en prend certains en otage et les soumet à des conditions inhumaines dans des lieux de détention à Goma et Bukavu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces actes violent le droit international humanitaire et sont susceptibles de constituer des crimes de guerre », a déclaré Amnesty International.
Entre février et avril 2025, Amnesty International a interrogé 18 anciens détenus civils – tous des hommes – qui avaient été détenus illégalement dans des centres du M23 à Goma et à Bukavu, et dont neuf avaient été torturés par des combattants du M23.
« Les déclarations publiques du M23 concernant le rétablissement de l’ordre dans l’est de la RDC masquent la façon ignoble dont il traite les détenus. Il punit avec brutalité ceux qu’il considère comme des opposants et intimide les autres, de sorte que personne n’ose le contester », a déclaré Tigere Chagutah, Directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Et d’ajouter : « Les acteurs régionaux et internationaux doivent faire pression sur le Rwanda pour qu’il cesse de soutenir le M23. »
Amnesty International demande au M23 de libérer immédiatement les civils maintenus en détention arbitraire, y compris ceux qui sont victimes de disparitions forcées et dont le sort doit être révélé. Le M23 doit traiter les détenus avec humanité et leur permettre de pouvoir consulter des avocats et communiquer avec leur famille. Enfin, des organismes de surveillance indépendants doivent être autorisés sans attendre à se rendre dans tous les sites de détention du M23.
« Les déclarations publiques du M23 concernant le rétablissement de l’ordre dans l’Est de la RDC masquent la façon ignoble dont il traite les détenus. Il punit avec brutalité ceux qu’il considère comme des opposants et intimide les autres, de sorte que personne n’ose le contester », a déploré Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe
Exécutions illégales dans les sites de détention
Huit détenus ont déclaré avoir vu des codétenus mourir en détention, probablement à cause de la torture et des conditions sévères. Selon leur témoignage, des centaines de personnes sont détenues dans des cellules surpeuplées et insalubres, et manquent de nourriture, d’eau, d’installations sanitaires et de soins de santé. La plupart sont détenues au secret et ne peuvent pas communiquer avec leurs familles ni leurs avocats.
Selon les témoignages d’anciens détenus, les sites de détention du M23 à Goma sont les suivants : le bureau provincial de l’Agence nationale de renseignements (ANR) connu sous le nom de Chien Méchant, un complexe proche de la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC) sur le mont Goma, le bâtiment de l’assemblée provinciale, le complexe de la 34e région militaire et un camp de détention improvisé à Kanyarucinya, à l’extérieur de Goma. À Bukavu, les lieux de détention du M23 se situent dans le bureau principal de l’ANR et dans un camp militaire situé dans le quartier de Bagira. Amnesty International a connaissance de quatre autres sites du M23 à Goma, où des personnes sont détenues entre quelques jours et plus d’une semaine.
Un ancien détenu à Goma
Deux anciens détenus ont raconté avoir vu des combattants du M23 tuer deux détenus à coups de marteau et tirer sur un autre qui est mort sur le coup.
« J’ai vu un homme qui était fusillé, » a déclaré un ancien détenu à Goma. « C’était comme s’il était membre d’une bande de bandits. Le [M23] lui demandait où il gardait les armes et où se trouvait untel ou untel. Ils lui ont tiré dans le ventre et dans le bras droit, au niveau de l’épaule. »
Un autre détenu, sur un autre site, a déclaré avoir vu un combattant du M23 tuer deux personnes. « Le [combattant] du M23 a sorti un marteau et l’a frappé dans les côtes, il est mort sur le coup. Ils en ont pris un autre. Il a dit qu’il était un ancien membre de la Garde républicaine [un corps d’élite de soldats chargé de la sécurité du président de la RDC]. Ils l’ont frappé à coups de marteau, mais il n’est pas mort tout de suite. Le lendemain matin, il était mort. »
Détentions arbitraires
Selon le témoignage d’anciens détenus, le M23 les a accusés de soutenir l’armée ou le gouvernement congolais, leur reprochant de travailler avec la société civile, de cacher ou posséder des armes, de savoir où se trouvaient d’autres membres de groupes armés, des fonctionnaires ou des représentants du gouvernement ou d’être affiliés à ces groupes, de se livrer à des pillages ou de dénoncer les exactions commises par le M23.
Les détenus ont assuré que le M23 n’a jamais fourni de preuves de ces accusations et qu’au moins 12 d’entre eux n’avaient pas été informés des motifs de leur détention. Le M23 a aussi placé des personnes en détention pour les persuader de travailler pour lui ou les recruter de force dans ses rangs.
La plupart des détenus ont indiqué à Amnesty International qu’ils ne pouvaient pas communiquer avec leur famille ni recevoir de visites, et qu’ils étaient de fait détenus au secret.
Un proche d’un détenu, qui essayait de le voir, a déclaré : « Ils ne m’autorisent pas à lui parler. Il est en mauvaise santé. Les [combattants du M23] m’ont dit qu’il était malade. Ils ont dit : « Nous l’avons vraiment fouetté et il a des blessures aux fesses qui lui font mal ».
Par ailleurs, les Congolais qui se rendent au Rwanda font l’objet d’arrestations arbitraires. Les garde-frontières rwandais ont arrêté au moins trois Congolais en février 2025 et ont remis deux d’entre eux aux combattants du M23 à Goma. Les deux hommes ont été libérés après avoir passé près de deux semaines dans un site de détention du M23, dans des conditions inhumaines.
Le 12 février, les services d’immigration du Rwanda ont arrêté Victoire Hategekimana Hakizimana, employé d’une ONG âgé de 35 ans, au poste-frontière de Ruzizi. Il est porté disparu depuis lors.
Amnesty International a écrit au Ministère de la Justice et au Procureur Général du Rwanda le 7 mai 2025, ainsi qu’au président du M23 et à son porte-parole le 9 mai 2025. L’organisation a partagé ses conclusions et a demandé des informations sur les actions des agents des services d’immigration du Rwanda et des combattants du M23 concernant les allégations spécifiques documentées dans ce communiqué de presse. Au moment de la publication du présent document, l’organisation n’avait reçu aucune réponse du ministère de la Justice et du procureur général du Rwanda, ni des représentants du M23.
Des actes de torture infligés aux détenus
Amnesty International s’est entretenue avec quatre membres de la famille de trois détenus, torturés par le M23 pendant leur détention et décédés après leur libération, ainsi qu’un membre de la famille d’un détenu mort alors qu’il était entre les mains du M23.
Images indiquant l’emplacement de chaque lieu de détention
Les 18 anciens détenus ont tous déclaré avoir été torturés ou avoir vu des combattants du M23 torturer d’autres détenus.
À Chien Méchant, le complexe situé sur le mont Goma, à l’assemblée provinciale et à l’enclos de la 34e région militaire, les anciens détenus ont raconté que les combattants du M23 les avaient frappés, notamment à coups de tiges de bois souples, de planches, de câbles électriques, de courroies de moteur, de crosses de fusil ou de bâtons, sur le dos, les jambes, les fesses et les parties génitales, ce qui leur a laissé des marques de traumatisme.
Au moins neuf détenus ont dû être soignés pour leurs blessures une fois libérés, dont cinq à l’hôpital. Dans quatre autres cas, Amnesty International a examiné des photos de blessures correspondant aux récits de torture.
Les combattants du M23 ont battu un homme, détenu par la suite au bureau de l’ANR à Bukavu pendant trois semaines, lui assénant 100 coups de bâtons en bois. Chaque matin, ils lui donnaient, ainsi qu’à d’autres détenus, 10 coups sur le dos lorsqu’ils étaient emmenés aux toilettes. « [Les combattants du M23] disaient qu’ils nous donnaient notre thé du matin », a-t-il raconté.
Selon le témoignage de deux personnes détenues début mars dans l’enclos de la 34e région militaire à Goma, le M23 battait régulièrement les prisonniers. « J’ai été frappé pendant cinq jours, a déclaré l’un d’entre eux. Tout le monde était battu. Ils ont dit qu’ils allaient me tuer : «Nous n’avons pas besoin de toi. Nous allons engrosser ta femme».
À Kanyarucinya, fin mars, le M23 a enfermé un civil dans un conteneur maritime pendant cinq jours. Avant de mourir dans un hôpital à Goma, il a raconté à un proche que des combattants du M23 lui avaient coincé le bras entre les genoux avant de lui briser deux os du bras.
À Chien Méchant, tôt le matin, la plupart des détenus étaient sortis de leur cellule pour être fouettés dans la cour. Ils étaient frappés sur le dos à l’aide d’un câble électrique en caoutchouc ou de tiges de bois. Début avril, un détenu a été battu si violemment qu’il ne pouvait ni se lever ni s’asseoir, mais seulement s’allonger sur le sol. Des codétenus ont dû le soulever pour le déplacer.
Au site de détention situé sur le mont Goma, deux détenus ont indiqué que les combattants du M23 les ont fouettés à plusieurs reprises sur les fesses et le dos. L’un d’eux a raconté ce qu’il a vécu : « Ils prennent une chaise et la mettent sur vos épaules pour que vous ne bougiez pas. Les soldats vous fouettent l’un après l’autre jusqu’à ce qu’ils soient fatigués. Dès que celui qui fouette est fatigué, un autre prend le relais. Ils étaient trois ou quatre à me frapper ainsi. »
Le Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises d’Amnesty International a authentifié une vidéo, apparue pour la première fois sur les réseaux sociaux le 18 mars 2025, sur laquelle on peut voir des hommes en uniforme frapper un homme à coups de bâton au Stade de l’Unité à Goma. Les combattants du M23 contrôlaient la ville et étaient les seuls à avoir accès au stade. Amnesty International a recueilli des informations attestant que le M23 s’est servi du stade pour torturer des patients et des soignants enlevés dans des hôpitaux fin février et début mars 2025.
Des disparitions forcées
Amnesty International a recueilli des informations sur plusieurs cas de disparition forcée. Des parents ont cherché leurs proches dans les sites de détention de Goma et de Bukavu ; bien souvent, les combattants du M23 leur ont refusé l’accès à ces sites ou ont nié que leurs proches s’y trouvaient, ce qui équivaut à des disparitions forcées.
Amnesty International s’est entretenue avec trois détenus et deux proches de détenus qui ont expliqué que les familles cherchaient leurs proches dans les sites de détention du M23, mais qu’elles étaient souvent induites en erreur par les combattants du M23 qui dissimulaient l’endroit où ils se trouvaient.
Un détenu enfermé dans un site à Goma a déclaré : « Je suis resté là-bas cinq jours sans que ma famille ne le sache. Les familles font le tour [des centres de détention]. Elles se rendent devant le portail et demandent aux gardiens : Savez-vous si untel ou untel est ici ? » [Les gardiens] vérifient la liste et disent oui s’ils en ont envie. Ou bien ils disent non, alors que vous êtes là. Ils ont menti deux fois à ma famille en disant que je n’étais pas là. »
Les membres d’une famille ont engagé une personne ayant des liens avec le M23 et ont pu avoir accès à un site de détention pour vérifier que leur proche s’y trouvait, parce que le M23 ne voulait pas dévoiler l’emplacement.
Versements de rançons
Il est fréquent que le M23 demande aux familles de verser de grosses rançons pour obtenir la libération de leurs proches. D’après huit détenus, leur famille a payé une rançon au M23 pour qu’ils soient remis en liberté. Les montants varient de quelques centaines d’euros à plus de 2 000 euros. De nombreuses familles se sont rendues dans les sites de détention à Goma et Bukavu et ont tenté de négocier ces sommes avec les combattants du M23.
Une famille a passé plusieurs semaines à tenter de négocier la libération d’un de ses membres et le montant de la rançon, demandant finalement à des membres hauts placés du M23 d’intervenir.
« Ma famille est arrivée [là où j’étais détenu] et [les combattants du M23] ont demandé de l’argent sans leur dire où je me trouvais », a déclaré un détenu. La famille a fini par payer plusieurs centaines d’euros pour sa libération.
Des conditions inhumaines dans les lieux de détention du M23
Selon cinq prisonniers détenus dans des cellules collectives surpeuplées au centre situé sur le mont Goma en février 2025. Dans certaines cellules, ils étaient si à l’étroit qu’ils étaient obligés de dormir assis sur le sol en béton ou debout. Elles étaient sombres, chaudes et mal ventilées. Les gardiens n’apportaient de la nourriture qu’une fois par jour, généralement une assiette de maïs bouilli à partager. Sans eau courante, les détenus passaient des semaines sans se laver.
Un détenu a raconté : « Il faisait incroyablement chaud… Les gens buvaient l’urine des autres. Les jours de pluie, on pouvait boire de l’eau de pluie. » Il a ajouté qu’il n’y avait que trois toilettes pour des centaines de détenus, et qu’ils étaient obligés de les déboucher à la main. Ils avaient le droit d’y aller une seule fois par jour et, la nuit, ceux qui avaient la diarrhée déféquaient dans des petits sachets ou des boîtes, s’il y en avait.
À la mi-mars, le M23 a transféré certains détenus par bus du mont Goma au site de détention de l’assemblée provinciale, semble-t-il en raison de la surpopulation ; mais la place est venue à manquer là-bas aussi. Un détenu a raconté qu’ils étaient entassés dans une cellule minuscule, et que certains étaient malades. S’ils se plaignaient d’être souffrants, le M23 les torturait.
Dans un deuxième site de détention sur le mont Goma, un ancien détenu a décrit les conditions dans une cellule souterraine en terre. « Le trou était long, il faisait plus de 2 mètres de profondeur. Il faisait très chaud. Certains sont morts à cause de la chaleur. J’ai perdu [un proche]. Il est mort au bout d’une semaine [de détention]. Il est mort du fait de la torture, combinée au manque de nourriture et d’eau. »
Le droit international humanitaire interdit aux parties au conflit, y compris aux groupes armés organisés, de détenir arbitrairement des civils. Le meurtre, les traitements cruels et la torture, ainsi que les atteintes à la dignité de la personne, en particulier les traitements humiliants et dégradants, à l’encontre des détenus, de même que les disparitions forcées, sont également prohibés par le droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre. En outre, le M23 détient des civils afin de les obliger, eux-mêmes ou leur famille, à payer une rançon pour leur libération, ce qui peut être assimilé au crime de guerre que constitue la prise d’otages.
«Les Congolaises et Congolais ne connaissent que trop bien la cruauté du M23, » a déclaré Tigere Chagutah. Ils continuent de vivre dans la misère car les acteurs internationaux se montrent complaisants, attendant patiemment un accord de paix alors que la population continue de subir la brutalité du M23. Le M23 doit libérer immédiatement tous les civils et mettre un terme à ces pratiques illégales et cruelles.
La ville de Goma ne cessera jamais d'épater la RDC, l'Afrique et le monde avec les innovations de ses fils, cela dans presque tous les domaines de la vie. Le dernier cas en date est celui où, deux jeunes menuisiers talentueux, Yannick Kakozi et Nasib Emedy, se démarquent en fabriquant localement des tables de billard, une initiative inédite dans la ville.
Travaillant dans leur atelier "Mikiliste Design & Arrid", situé sur la route Goma-Sake, en diagonale de l’hôtel Béthanie, ces artisans passionnés entendent prouver qu’il est possible de produire localement des œuvres de qualité, sans dépendre des importations.
Une fabrication 100% locale, accessible et rapide
Chaque table de billard est conçue sur commande, avec un délai de fabrication de 10 jours maximum. Côté prix, elles sont proposées entre 800 et 1 000 USD, bien en dessous des tarifs pratiqués par les maisons d’importation (jusqu’à 1 300 USD).
Avec cette quatrième réalisation, Yannick et Nasib veulent non seulement promouvoir le savoir-faire congolais, mais aussi envoyer un message fort : « au-delà de l’insécurité, le Nord-Kivu regorge de talents capables de bâtir l’avenir ».
En plus des tables de billard, leur atelier est spécialisé dans la fabrication de canapés, chaises de salle à manger, lits, armoires, cuisines modernes et autres œuvres de décoration intérieure sur mesure.
Un défi majeur
L'accès au bois de qualité, devenu coûteux à cause de l’insécurité dans la région. Pourtant, la RDC, avec ses vastes forêts tropicales, a tout pour alimenter une industrie locale dynamique.
Ayant appris cette nouvelle et très heureux, le jeune entrepreneur Jospin Kajibwami a loué cette innovation venue une fois de plus de la ville de Goma, malgré tout ce qui s'y passe et que le gouvernement central devra penser à soutenir ceux qui innovent avec une réduction des taxes et même le donner des crédits pour accroître leur production.