Pour faire face à l'insécurité qui gangrène l'Est de notre pays, il me semble que la priorité des priorités de nos autorités politiques doit être aujourd'hui de lancer une réflexion profonde et sans complaisance sur notre système de défense. Le moment est venu de repenser notre armée, nos services de renseignement et de sécurité ; et plus globalement, notre administration du territoire national.
Parce que, à ce jour, les solutions palliatives (troupes étrangères, forces de la MONUSCO, mercenaires, milices Mayi-Mayi ...) ont montré leurs limites. Poursuivre avec cette politique de tâtonnement stratégique ne pourra qu'aggraver la situation.
Notre armée est malade. Il faut la soigner. Les remèdes existent. Il faut arrêter avec les incantations, les procès d'intention et la recherche des boucs-émissaires. A force de soupçonner gratuitement sa femme d'infidélité, elle pourrait, un jour, succomber à la tentation.
Sa Grande Majesté Joseph Mukungubila Mutombo, vaillant chasseur devant l’éternel, sur son Trône, commémore ses 11 ans dans l’histoire de la défense de la cause noble du pays. Cette date du 30 décembre 2024 est très loin d’être une date anodine. Onze ans, jour pour jour, le 30 décembre 2013, date entrée dans l’histoire de la RD Congo, les disciples et partisans de Joseph Mukungubila Mutombo avaient été sauvagement et aveuglément massacrés et traqués dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi, Kolwezi, Kindu, Kisangani et dans d’autres territoires, pour avoir contesté l’occupation territoriale humiliante et surtout l’infiltration des institutions à tous les niveaux par les rwandais…
Le Trône de l’Eternel (Genèse 10 :9,10)
Eh oui ! Les peuples de toute la planète par le biais du peuple congolais, nation et terre d’exception, se sont réveillés ce mardi 31 décembre 2024 dans une sorte d’épouvante joyeuse que seul le temps décrira avec exactitude en son temps… En effet un homme connu et reconnu à la fois comme religieux, politique et roi, a résolu de s’installer sur le Trône de l’Éternel Dieu aux petites heures de ce jour à Ma Campagne, l’un des quartiers cossus que compte encore Kinshasa.
L’exil !
Poussé à l’exil, le Prophète de Dieu boira la coupe de son calvaire durant plus de dix ans en Afrique du Sud. Pendant ce temps, plusieurs de ses disciples et partisans qui avaient survécus aux massacres, avaient été enfermés dans diverses prisons, à l’ANR, à Kasapa, à Buluwo, à Angenga et à Ndolo ; les autres réussissant de justesse à arborer le costume de la clandestinité… Le Sage ne le rappelle-t-il pas dans les Saintes Écritures quand il dit qu’« il n’y a rien de neuf sous le soleil » (Ecclésiaste 1: 9)
La Royauté !
Pour passer du statut connu de Prophète à celui de Roi, MUKUNGUBILA devait, comme plusieurs de ses prédécesseurs suivant les Saintes Ecritures, être poussé à l’exil dans un pays lointain où il sera officiellement reconnu en date du 23 juin 2023 devant ses pairs rois et reines d’Afrique et des Caraïbes, au sommet de l’alliance africaine, en sa qualité de Roi et Grand Chef des Bena Mbao, fils de KISAALA MUKULU, descendant de ILUNGA MBIDI. Au sortir de ce sommet de Pretoria, le Prophète est consacré SA GRANDE MAJESTÉ.
Le retour sur la terre de ses ancêtres !
Qui a sondé les voies de Dieu ? Le 24 janvier 2019, TSHISEKEDI prend le pouvoir de l’État et consacre le pays à l’Éternel Dieu le 23 juin de la même année. L’Esprit de ce même Dieu, qui habite au Congo, pousse le Président de la République à mettre fin au calvaire de MUKUNGUBILA et de ses disciples et partisans ! Le monde des ténèbres sent et perçoit l’imminence du « Nouvel Ordre Mondial » ou très exactement la fin de sa gouvernance. Malgré toute l’ouverture du Président de la République Félix TSHISEKEDI, MUKUNGUBILA, accompagné de toute sa délégation, regagne le pays par ses propres moyens en date du 7 juillet 2024.
Retour sur la date du 30 décembre 2024 !
La couronne d'épine
Aussitôt oublié par le pouvoir de Kinshasa, à qui il est plus que reconnaissant, l’homme MUKUNGUBILA se tourne vers son MANDANT, LE DIEU CRÉATEUR. Celui-ci l’instruit de monter sur son Trône et de s’y asseoir pour parler à son peuple… Au plus fort du souvenir de ses souffrances, Sa Grande Majesté MUKUNGUBILA MUTOMBO JOSEPH s’est assis sur le Trône de Dieu dans la nuit du 30 décembre 2024 et s’est adressé au peuple de Dieu, d’ici et d’ailleurs.
Le Trône !
De par nos coutumes et nos traditions, un morceau de tronc d’arbre, un escabeau, une simple chaise ou encore un fauteuil peuvent revêtir le caractère d’un Trône. Mais dans tous les cas de figure, une constance demeure intangible : Ne s’y hasarde que celui qui en détient le droit ou le pouvoir ! Sinon qui s’y frotte, s’y pique comme dirait l’artiste…
En sus d’une folie naturellement rampante, tout ce que MUKUNGUBILA a enduré jusqu’à ce jour l’a-t-il poussé à se fabriquer un aussi grandissime Trône assorti des signes et des symboles hautement divins susceptibles d’irriter la colère du Créateur ? Non ! Cet homme de MUKUNGUBILA peut ressembler à tout, sauf à un homme qui a perdu la boussole.
Du reste je me souviens sur le coup que dans les années 2000 sur les antennes de la radiotélévision Raga, il avait mis au défi tous les hommes, se déclarant serviteurs de Dieu, de jeûner et de prier pour qu’il meurt si quelqu’un trouvait la preuve que ce qu’il enseignait ne venait pas de Dieu. Attention ! Le même Dieu Créateur dit du Trône de David que c’est le Trône de l’Éternel (1 Chroniques 29 : 23). Gamaliel nous met en garde de ne pas avoir à combattre l’œuvre de l’Éternel (Actes 5 : 38 – 39). Au XVe siècle, le peuple français accusait le Trône de l’accabler…
Aujourd’hui est venu le moment où je vais vous conter l’un des épisodes de l’histoire du régime pré-colonial de notre pays, qui semble être passé sous silence. Cet épisode concerne ce qui s’était aussi passé à Élisabethville appelée actuellement Lubumbashi, le 4 janvier 1959.
Comment les Valeureux Katangais s'étaient-ils comporté en cette date fatidique de nos martyrs de l'indépendance ? Avaient-ils préféré rester indifférents ou silencieux face aux martyrs de leurs compatriotes ? Eux, qui au travers les Rois KASONGO NYEMBO et M'SIRI avaient tenu tête aux colonisateurs qui voulaient spolier leurs terres !
Contrairement à tout ce qu'on aurait dit toutes ces années depuis le jour fatidique du 4 janvier 1959, il y a eu omission de cet épisode qui concerne la bravoure et la vaillance des Katangais d’Élisabethville qui avaient eu vent de ce qui s’est passé à Léopoldville, ils n’ont pas croisé les bras ! Mais ils ont emboîté les pas à leurs compatriotes de Léopoldville pour manifester leur ras-le-bol contre le règne de leurs maîtres coloniaux. Ils se sont joints par solidarité nationale au martyre de leurs compatriotes !
Il y a eu pillage certes, mais ils ont saccagé les biens des hommes blancs comme à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa. Quant aux morts dénombrés durant ces courageuses manifestations, je laisse la latitude à nos respectueux historiens Kongolais pour nous réécrire l’histoire contemporaine de notre beau et cher pays. La passion de connaître la profondeur de l’histoire de notre pays, fait de moi un amoureux inconditionnel de l’épopée pré-coloniale et post-coloniale et surtout de notre ipséité.
Voici comment je me définis :
Je suis KINOIS de naissance ; Kolowiens dans l’âme ; Lushois d’esprit ; Mukongo dans mon corps ; et Kongolais de tout mon être…
Raison pour laquelle pour toi RDC je ne me tairai Jamais !!!
Que la génération présente ou future sache que l’heure a sonné où l’histoire doit s’écrire ici chez nous et non à Paris, à Londres ou à New-York comme l’avait prédit notre héros national Patrice Emery LUMUMBA. Et que le KATANGA est le berceau de la RDC, la source du majestueux fleuve Kongo (NZADI), c’est la raison pour laquelle KIMBANGU et LUMUMBA ont quitté l’Ouest pour y mourir au Sud-Est de la RDC c’est à dire au KATANGA.
Comme promis la semaine dernière nous continuons à exposer les idées d’Esther Villar pour susciter un large débat sur le sujet. L’accueil du premier livre – L’Homme Subjugué, était mitigé. La plupart des femmes qui ont réagi ne se reconnaissaient pas dans les propos de Villar. Je reprends in extenso une des réactions :
“Je n’ai jamais entendu parler de cette femme ni ai-je jamais voulu vivre ses analyses surtout dans les villages. Maman avait quatre filles. Elle était bien douée et accomplissait plus que les hommes dans notre village devenant une personne médicament douée pour guérir les autres surtout hommes dans toute la région. Je vais vouloir en découvrir plus. Moi-même mariée je n’ai jamais exploité le mari”
Du côté des hommes qui ont réagi au premier livre de Villar, je reprends une des réactions qui résume les autres :
“Elle est sarcastique, mais formule une critique solide du féminisme misanthrope qui se développait au début des années 1970. Le féminisme que je rencontre aujourd’hui dans le milieu académique américain, formulé par des femmes célibataires, souvent lesbiennes ou trans, est un féminisme pathologique.”
Les deux réactions sont, à mon humble avis, justes et dignes de respect. Je n’ai donc aucun commentaire à faire là-dessus car chacun décline son point de vue personnelle à partir de son expérience. L’expérience est sacrée, il serait oxymorique de la remettre en question.
Cependant, lorsque plusieurs lecteurs ont cherché à acquérir le livre de Villar, je me suis aperçu que les éditions anglaises du L’Homme Subjugué sont simplement censurées. On peut retrouver les éditions françaises du live et même quelques extraits en PDF. Esther Vila reste censurée pour les éditions anglaises et non françaises. Deux attitudes symptomatiques de deux mondes face à la contradiction. Le monde anglais n’est pas très accoutumé à la contradiction, il censure tout ce qui ne va pas dans ses manières de penser. Il a la mentalité des techniciens, les choses sont positives ou négatives, il n’existe pas de dialectique. Comme le disait Herbert Marcuse, l’intelligence anglophone est technologique, pas dialectique. En revanche, le monde francophone s’accommode facilement de la tension entre les réalités apparemment contradictoires. La dialectique est intégrée dans la compréhension des choses. La mentalité francophone n’est pas technicienne mais plutôt dialectique sous l’influence des philosophes d’outre Rhin. La censure est plus difficile chez les francophones que chez les anglophones. Cela dit, il existe bien sûr de la censure de deux côtés de l’Atlantique et de la Manche. Et de deux côtés il existe aussi des voix qui se lèvent contre la censure.
Dans le présent MDW, nous poursuivons notre exposition des idées d’Esther Villar à partir de son second livre intitulé, le Sexe Polygame. Dans ce livre paru en 1979, Vilar soutient que ce ne sont pas les hommes qui portent la véritable responsabilité des maux dont souffre la condition féminine. Elle accuse les femmes -occupées depuis toujours à manipuler les intentions de l’homme en vue d’en tirer le maximum de profit. Selon Vilar, l’amour repose sur deux instincts : la sexualité et la protection. L’instinct sexuel est satisfait par deux « partenaires sexuels, » tandis que l’instinct de protection l’est par un « objet à protéger ». Il se fait que ces deux types de satisfactions sont incompatibles.
La femme, selon Vilar, aurait optée pour le rôle d’objet à protéger, elle se fait femme-enfant par opportunisme, pour obtenir de l’homme devenu, « père nourricier », la protection matérielle à laquelle elle aspire. Imparfaite en tant que partenaire sexuel, la femme amène l’homme à chercher toujours ailleurs – de femmes en femmes- ce qu’il ne trouve pas sous son toit.
Le Sexe polygame s’ouvre avec une définition du mot amour. Qu’est-ce que l’amour se demande Vilar à la page 9 de son ouvrage. Il préface cette question en disant que l’être humain obéit à trois principes fondamentaux : la conservation (se maintenir en vie) ; la reproduction (transmettre la vie avant de mourir) ; un instinct nourricier (assurer la vie de l’être auquel il l’a transmise aussi longtemps que cet être ne peut lui-même le faire).
L’instinct de conservation est asocial, son effort portant exclusivement sur l’individu lui-même. La reproduction et l’instinct nourricier sont des mécanismes sociaux parce que nous avons besoin des autres pour les satisfaire. Dans le cas de la reproduction, nous avons besoin de partenaires sexuels et dans le cas de l’instinct de protection, nous avons besoin d’objet de protection.
L’instinct de protection n’est possible qu’à certaines conditions : a) être physiquement inférieur à celui qui doit vous protéger ; b) lui être également intellectuellement inferieur ; c) lui être semblable. Un partenaire sexuel idéal, selon Vilar doit remplir deux conditions :
1. Une opposition polarisée des deux partenaires dans tout ce qui est spécialement sexuel. C’est-à-dire que le partenaire idéal est celui ou celle qui a des caractéristiques très contrastées de celui de son partenaire ; par exemple une femme avec des traits très féminins, une forte sensualité féminine. Bref, sur le plan physique il faut qu‘il y ait un très grand contraste.
2. Une grande ressemblance sur tout ce qui n’est pas aspect extérieur ; une ressemblance sur le plan intellectuel, ou nous devons nous ressembler dans tout ce qui n’est pas spécifiquement sexuel.
Les hommes à fortes barbes, à la poitrine velue, aux larges épaules, aux membres développés, sont généralement plus recherchés que d’autres. Les hommes préfèrent des femmes à la peau douce, à la forte poitrine et aux hanches larges, quand il s’agit uniquement de l’acte sexuel. Plus il y a des polarités individuelles, plus le rapport sexuel tend à être idéal.
En conclusion, Vilar stipule que pour qu’un grand amour apparaisse, il faut que les conditions suivantes soient préalablement remplies :
A) dans l’aspect extérieur, l’un doit être le pôle opposé de l’autre ; l’homme doit être très viril et la femme très féminine.
B) Une ressemblance dans tous les domaines qui ne sont pas spécifiquement sexuels : la même intelligence, la même sensibilité, etc. Le problème est que ces deux conditions sont rarement remplies.
Les femmes très féminines étant biologiquement plus désirées n’a pas besoin d’être intelligente pour vivre. Elle va laisser l’homme qui la désire tant se battre pour elle. Elle ne remplit donc qu’une seule condition indispensable à un véritable amour : l’opposition physique et sexuelle à son partenaire.
Les femmes dont l’aspect extérieur ne diffère pas clairement de celui de l’homme – qui donnent une impression peu féminines- sont pour des raison biologiques moins désirées que d’autres. Les hommes les laisseront tranquille. Pour vivre, ces femmes doivent lutter tout comme les hommes et comme eux se trouveront dans l’obligation de développer leur intelligence. Les femmes qui donnent une impression peu féminine ne remplissent qu’une seule condition de grand amour : celle de l’égalité intellectuelle avec leur partenaire.
Comme le biologique l’emporte sur tout le reste, les hommes préfèrent les femmes non-intelligentes, mais a l’aspect féminin, aux femmes intelligentes mais moins féminines, conclut Villar. Les hommes ne craignent pas l’intelligence chez une femme, ils redoutent son manque de féminité plus que sa sottise.
La conclusion de Villar est que l’homme ne peut pas trouver la femme qu’il aime, et la femme qui accorde plus de valeur à l’amour de l’homme qu’à sa protection n’est pas capable de lui inspirer l’amour. De même que chez la femme, l’absence de caractéristique spécifiquement féminine est le point de départ d’une capacité intellectuelle normale, chez l’homme c’est souvent un certain manque de virilité qui est à l’origine de son intelligence supérieure. Un être inferieur excite l’instinct nourricier, protecteur, de son compagnon, et non son instinct sexuel, et il incite de ce fait à la polygamie.
Comme nous l’avons dit la semaine dernière, l’intellectuel est celui qui reste souvent indécis car il prend en compte tous les aspects d’un problème, aspects qui sont parfois contradictoires. Les questions que met devant nous Esther Villar contient à la fois des aspects vrais et des aspects discutables. Chacun de nous tirera de ces textes ce qui lui permettra de mieux comprendre ce qu’il vit dans son couple et dans ses relations avec les autres individus. Nous n’avons servi que de courroie de transmission pour élargir les horizons intellectuels de nos lecteurs.
(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-président fédéral et Représentant adjoint de la fédération des Etats-Unis d’Amérique pour l’UDPS/Tshisekedi)
Dans un contexte de violence généralisée et de conflits armés qui secouent la République Démocratique du Congo (RDC), la question de la justice se pose avec une acuité particulière. Alors que des groupes armés, tant nationaux qu'internationaux, se livrent à des exactions quotidiennes, la société congolaise se débat dans un cycle de violence sans fin. Il devient de plus en plus difficile de maintenir une séparation claire entre justice et impunité, surtout lorsque des organisations de défense des droits de l'homme, telles que l'ACAJ (Association Congolaise pour l'Accès à la Justice) et l'ASADHO (Association de Défense des Droits de l'Homme), semblent être prises dans un équilibre fragile.
Leurs actions, bien que soutenues par une noble cause, semblent parfois en décalage avec la réalité du terrain, là où l’Etat peine à rétablir l’ordre et à répondre aux attentes légitimes de sa population.
Leur rôle devient ainsi un sujet de débat : sont-elles de véritables garantes des droits ou, sans le vouloir, facilitent-elles la perpétuation de l’impunité qui met en péril l’avenir de la RDC ?
Les engagements des organisations des droits de l’homme visent à protéger les plus vulnérables et à exiger la responsabilité des auteurs de violations des droits fondamentaux. Toutefois, dans un pays où la corruption gangrène les institutions et où l'impunité semble être la norme, ces nobles ambitions se heurtent souvent à une réalité politique complexe. En RDC, où les acteurs politiques et militaires sont parfois les premiers à violer les droits de l’homme, la frontière entre justice et justice politique devient floue. Dans ce contexte, les actions de l'ACAJ et de l'ASADHO, qui appellent à une justice impartiale et à la sanction des crimes, risquent-elles de se transformer en armes de guerre idéologiques dans un pays où la lutte pour le pouvoir est souvent brutalement conflictuelle ? Est-il possible de militer pour une justice sans que cela ne vienne paradoxalement alimenter le cercle vicieux de l’impunité, surtout lorsque l’on sait que les processus judiciaires en RDC sont marqués par des lenteurs administratives et une politisation excessive ?
La situation de la justice en RDC est d'autant plus préoccupante qu'elle touche tous les aspects de la vie nationale. Les réformes nécessaires semblent hors de portée, en raison de l'incapacité du gouvernement à instaurer un véritable État de droit. Dès lors, les organisations de droits de l'homme se retrouvent dans une position délicate : leur rôle est d'autant plus crucial que la communauté internationale les surveille de près. Cependant, il est légitime de se demander si leur présence sur le terrain ne contribue pas, dans certains cas, à exacerber une situation déjà fragile.
L'accent mis sur certaines violations spécifiques ou la mise en avant de certaines causes, par exemple, risque parfois d’éclipser les réalités locales et d’empêcher des solutions plus pragmatiques et inclusives qui pourraient être bénéfiques à la stabilité du pays. Dans ce cadre, la question se pose : faut-il toujours privilégier l’aspect juridique, même au détriment de la paix sociale et de la réconciliation nationale ?
Une des grandes interrogations qui se pose aujourd'hui réside dans la capacité de ces organisations à s’adapter à une RDC qui se transforme, non seulement dans ses institutions, mais aussi dans ses relations internationales. Si la justice doit être l’une des pierres angulaires de la reconstruction du pays, elle doit aussi intégrer les spécificités du contexte congolais. Cela implique un dialogue constructif entre les défenseurs des droits de l’homme et les autorités congolaises, mais aussi une révision des stratégies de plaidoyer pour éviter de tomber dans des travers idéologiques. En somme, il est crucial que la défense des droits humains en RDC ne devienne pas un outil de division mais un moteur de réconciliation et de justice véritable, dans le respect des exigences du droit international et de la dignité des Congolais.
Une vague de criminalité sans précédent
La criminalité urbaine en RDC a atteint des niveaux alarmants. Les assassinats ciblés, les viols collectifs, les braquages à main armée et les violences extrêmes sont devenus monnaie courante, plongeant les populations dans une peur permanente. Les familles en deuil et les victimes éprouvent un profond sentiment d’abandon face à un système judiciaire souvent perçu comme inefficace ou corrompu. Pourtant, chaque tentative des autorités pour appliquer des sanctions fermes suscite des réactions indignées de la part de certaines ONG de droits de l’homme.
Ce décalage entre les attentes des populations et les positions de ces organisations soulève une question cruciale : dans quelle mesure ces ONG sont-elles en phase avec les réalités congolaises ? Les populations locales, qui aspirent à une justice efficace et à une sécurité renforcée, ont de plus en plus de mal à comprendre ces critiques systématiques, perçues comme un soutien implicite aux criminels.
Les limites d’un financement étranger
Une autre dimension de ce débat réside dans le financement de ces ONG. Majoritairement soutenues par des gouvernements étrangers et des organisations internationales, elles sont souvent accusées d’imposer des agendas qui ne reflètent pas les besoins et les priorités des Congolais. Alors que leurs bailleurs de fonds opèrent dans des pays où l’état de droit est strictement appliqué, les critiques émises contre le système judiciaire congolais paraissent, aux yeux de nombreux citoyens, déconnectées des réalités locales. Une telle situation alimente une méfiance croissante à l’égard de ces ONG, perçues comme des entités éloignées des souffrances quotidiennes des Congolais.
Les droits des victimes : une priorité négligée
Le respect des droits humains est une valeur universelle et essentielle à toute société démocratique. Cependant, ce respect ne peut se faire au détriment des droits des victimes. Ces dernières sont souvent laissées pour compte dans le discours dominant sur les droits de l’homme. Une justice équilibrée doit protéger les innocents et garantir que les criminels répondent de leurs actes. Or, les actions de certaines ONG semblent parfois favoriser un climat d’impunité en minimisant les conséquences des actes criminels sur la société.
Des cas récents montrent que des criminels notoires, arrêtés pour des crimes graves, ont été défendus avec acharnement par ces organisations. Cette posture suscite des interrogations : pourquoi ces associations, qui se prétendent défenseurs des droits humains, ne consacrent-elles pas davantage d’efforts à la prévention de la criminalité ou à la sensibilisation des jeunes dans les zones les plus touchées par le banditisme urbain ? En se focalisant sur les droits des criminels au détriment de ceux des victimes, elles risquent de discréditer leur mission et de perdre la confiance des populations.
La peine de mort : une solution nécessaire ou un faux débat ?
Face à l’ampleur de la criminalité, le rétablissement de la peine de mort est évoqué par certains comme une mesure dissuasive. Ses partisans avancent que, dans un pays comme la RDC où l’état de droit est souvent défaillant, des sanctions exemplaires pourraient renforcer l’autorité de l’État et restaurer la confiance des citoyens dans le système judiciaire. Ils estiment que la peine capitale enverrait un message clair : les actes qui bafouent gravement les droits humains ne resteront pas impunis.
Cependant, cette approche soulève des questions éthiques et pratiques. Les opposants à la peine de mort rappellent que celle-ci n’élimine pas les causes profondes des crimes, telles que la pauvreté, le manque d’éducation ou le chômage. De plus, dans un contexte où le système judiciaire est parfois marqué par la corruption et les erreurs, le risque d’exécuter des innocents est réel. Une justice véritablement dissuasive doit donc s’accompagner de réformes systémiques : amélioration des enquêtes policières, renforcement des tribunaux et mise en place de programmes sociaux pour prévenir la criminalité.
En conclusion, la République démocratique du Congo se trouve à une croisée des chemins où la quête de justice, la lutte contre l'impunité et la défense des droits humains doivent s’articuler de manière cohérente et pragmatique. Les défis sont immenses, allant de la fragilité des institutions judiciaires à l’instrumentalisation de certaines initiatives des organisations de droits de l’homme. Toutefois, il est impératif de ne pas perdre de vue l'objectif ultime : bâtir un Etat de droit où la justice n’est pas un privilège, mais un droit fondamental accessible à tous.
Pour y parvenir, il est essentiel que les acteurs étatiques et non étatiques travaillent de concert dans un cadre de dialogue ouvert, transparent et respectueux des réalités locales. Les organisations comme l’ACAJ et l’ASADHO doivent veiller à ce que leurs actions ne soient pas perçues comme partisanes ou détachées des aspirations des populations qu’elles défendent. En même temps, l'État doit renforcer les mécanismes judiciaires pour garantir leur indépendance et leur efficacité, afin de restaurer la confiance des citoyens.
Ce n’est qu’en conciliant justice, responsabilité et réconciliation que la RDC pourra envisager un avenir stable et prospère. La lutte contre l’impunité ne doit pas devenir un prétexte à de nouvelles divisions, mais plutôt un pilier fondamental pour l’unité nationale. A cet égard, la justice équitable et impartiale demeure la clé de voûte pour transformer la souffrance collective en une opportunité de renouveau durable pour la nation congolaise.
Quelle justice pour la RDC ?
Le débat sur la justice en RDC ne peut se résumer à une opposition binaire entre droits de l’homme et fermeté judiciaire. Il s’agit avant tout de construire un système judiciaire à la fois ferme et équitable, capable de protéger les citoyens tout en respectant leurs droits fondamentaux. Cela implique de repenser le rôle des organisations de droits de l’homme, qui devraient travailler en partenariat avec les autorités pour promouvoir une société plus juste et sécurisée.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs actions sont nécessaires. Premièrement, il est crucial de renforcer les institutions judiciaires du pays afin qu’elles puissent fonctionner de manière indépendante et efficace. Cela passe par une meilleure formation des magistrats, une réduction des délais judiciaires et une lutte accrue contre la corruption. Des audits périodiques et la numérisation des procédures pourraient améliorer la transparence et la confiance dans le système.
Deuxièmement, l’État doit investir dans les forces de l’ordre pour leur fournir les outils nécessaires à des enquêtes efficaces. Cela inclut l’utilisation de technologies modernes, telles que la collecte d’empreintes digitales et l’analyse ADN, pour renforcer les preuves dans les procès et réduire les erreurs judiciaires.
Troisièmement, des programmes de réhabilitation et de réinsertion doivent être créés pour traiter les causes profondes de la criminalité. Des initiatives communautaires axées sur l’éducation, l’emploi et la sensibilisation à la citoyenneté peuvent offrir des alternatives viables à la délinquance pour les jeunes vulnérables.
Enfin, les organisations de droits de l’homme doivent jouer un rôle constructif en collaborant avec le gouvernement pour surveiller les procédures judiciaires et garantir que les droits des victimes et des accusés soient respectés. Elles pourraient également participer à des campagnes de sensibilisation sur l’état de droit et la responsabilité citoyenne.
Ainsi, la question de la justice en RDC n’est pas seulement une affaire de sanctions, mais aussi de prévention et de réparation. Construire un système judiciaire à la fois efficace et respectueux des droits humains est une condition sine qua non pour une paix durable et une société plus équitable.
Concerne : la fin de la guerre à l’Est de la RDC et l’avènement de la nouvelle Administration aux USA avec l’élection du Président Donald Trump
1. Le 05 novembre 2024, les Américains ont opté pour la rupture en élisant massivement Donald TRUMP dont la vocation de consolider davantage la position des USA à travers le monde transpire de son slogan magique « Make America Great Again » (MAGA). Ils lui donné en plus la majorité aussi bien à la Chambre des Représentants qu’au Sénat.
2. De par les profils de ses futurs collaborateurs, dont le phénoménal milliardaire Elon Musk, le Président élu donne les signaux de ce que sera son Administration ; une administration dont les règles du business risquent de prendre le pas sur la puissance idéologique.
3. En attendant son discours d’investiture le 20 janvier 2025, la grande annonce qu’il a faite jusque-là demeure sa déclaration solennelle de mettre fin aux guerres dans le monde.
4. Nous pensons au niveau du CADA (Congo Action pour la Diplomatie Agissante), un Think Thank actif à partir des USA pour booster la diplomatie officielle congolaise, qu’il y a là une brèche que se doit de saisir la RDC, victime d’une guerre injuste d’agression de la part de son voisin, le Rwanda, depuis 30 ans, afin de faire de la fin de cette guerre une priorité de sa politique étrangère face à la nouvelle Administration américaine.
5. Toutefois, il est un fait que, malgré le parti arrivé au pouvoir, démocrate ou républicain, l’intérêt national américain prévaut toujours. Cependant, il n’est pas exclu que, malgré certaines constantes ou continuités, quelques ruptures pourraient de mise dans certains secteurs.
6. Probablement, le domaine de la sécurité, d’une part, et celui des échanges économiques et commerciaux, d’autre part, semblent être ceux où cette nouvelle Administration va opérer des ruptures.
7. Le Gouvernement congolais se doit donc de peaufiner des stratégies afin que ce retournement des situations puisse être exploité au profit des intérêts de la nation congolaise, surtout dans la solution des problèmes lancinants de sécurité avec la guerre à l’Est du pays ou des échanges commerciaux en cette ère où la conclusion des partenariats stratégiques est nécessaire pour relancer l’économie congolaise à travers des échanges commerciaux transparents sur fond des gains mutuels substantiels entre partenaires.
8. Au regard des projections faites en faveur de la transition écologique eu égard au réchauffement climatique, le Congo jouit aujourd’hui de cet atout de regorger des matières premières stratégiques capables de changer la marche du monde et de mener celui-ci vers des objectifs escomptés. Il est temps que le Gouvernement de la République se mette à exploiter cet atout.
9. Et sur le plan économique et commercial, il y a lieu de noter que la politique de prédation pratiquée par le Rwanda comme tremplin pour l’obtention à bas prix ou à prix nul au profit des puissances étrangères, essentiellement occidentales, des matières premières stratégiques de la RDC pourrait perdre ses soutiens. L’administration Trump ne pourrait pas continuer à favoriser cette pratique de prédation qui tend à discréditer le “soft power” américain.
10. Il conviendrait à tout prix d’exploiter ce possible changement de donne dans la politique américaine pour établir des liens de coopération gagnant-gagnant, sans toutefois léser les intérêts de la RDC et ceux d’autres partenaires. Dans cet exercice, il importerait, d’autre part, d’étudier le repositionnement d’autres partenaires, notamment la Chine, la Russie, ... en vue de mettre de l’ordre dans les priorités de cette politique étrangère et de cohérence dans ses actions menées sur ce difficile échiquier aux partenaires parfois incontrôlables.
11. Bref, cette politique étrangère doit être déployée en faisant en sorte que les intérêts de tous les partenaires de la République, y compris les siens propres, ne soient pas conflictuels, mais sinon complémentaires et bénéfiques pour tous.
12. Cependant, le Gouvernement congolais se doit d’être vigilant et prudent pendant cette période de transition qui marque le temps entre l’élection présidentielle et l’investiture du président élu. C’est un moment de l’« incorrectement politique » où le Président sortant peut compliquer la vie à l’entrant en lui coupant l’herbe sous les pieds dans certains dossiers complexes au cours de l’exercice de son mandat. Tel est le cas de l’autorisation des missiles à longue portée accordée à l’Ukraine par le sortant Biden afin d’attaquer en profondeur la Russie. Dans le même ordre d’idées, quid de sa visite annoncée en Angola pendant cette période de transition quand l’on sait le rôle que joue Luanda dans le processus du retour de la paix en RDC.
13. Pour terminer, CADA reste disposé à collaborer avec le Gouvernement de la République pour mener à bon port sa politique étrangère envers les USA. Aussi son Coordonnateur manifeste-t-il vivement son intention d’être reçu en audience par Son Excellence Président de la République.
Un grand nombre de lecteurs vont envisager la servitude volontaire d'un des penseurs du XVIe siècle, qui est contemporain de Montaigne, Etienne de la Boétie. Effectivement, De la Boétie a rédigé un ouvrage nommé « Énigme de la Servitude Volontaire » à 17 ans. L'ouvrage a été rédigé en 1549, mais il est sorti en 1576. Selon ce livre de la Boétie, le pouvoir est semblable à un colosse sur lequel seuls vous, le peuple, exercez son influence. Le jour où ceux sur qui exercent le pouvoir déclareront « NON », ce dernier sera démis. Nous sommes au cœur de nombreuses choses. Nous sommes les piliers de la puissance. Si nous refusons, aucune autorité ne pourra s’exercer sur nous. Les choses nous arrivent par notre volonté d'accepter la servitude qui nous est imposée.
Aujourd'hui, la surprise est que notre MDW se concentrera sur un autre genre d'esclavage volontaire, plus précisément, celui de l'homme subjugué par la femme. Esther Vilar le dépeint de manière poétique, noétique et noématique.
Est-ce qu'est Esther Vilar ?
Esther Margerita Katzen, son véritable nom d'origine allemande, a vu le jour le 16 septembre 1935 à Buenos Aires en Argentine. Apres ses études de médecine et quelques années d'exercice médical, elle a décidé de se consacrer à la littérature. Elle devient célèbre dans les années 1970 avec la publication de « L’homme subjugué », dont ce MDW qui fera écho, et de « le sexe polygame », un thème que nous aborderons plus tard.
Selon Esther Vilar, l'homme est la personne qui a décidé de vivre en tant qu'esclave de sa femme. L'homme n'est pas en quête de liberté. Il pense qu'il serait plus effrayant pour lui d'être constamment libre plutôt que de rester un esclave.
La naissance donne aux hommes et aux femmes des capacités identiques ; il n'existe aucune disparité d'intelligence initiale entre ces derniers. Par la suite, on constate que dès l'âge de douze ans, l'intelligence des femmes se bloque. C'est à ce moment-là qu'elle choisit de se livrer un jour à la prostitution en rencontrant un individu qui travaille pour elle contre le prêt régulier de son vagin. Selon Vilar, les voies des deux sexes se divisent de ce point pour la vie. La femme obtiendra un diplôme seulement parce qu'elle pense que cela enrichit ce que l'homme aspire en elle. Dès lors, d'après notre écrivain, toute communication entre homme et femme est interrompue pour toujours.
Dans une de mes séances à Kenge, j'avais formulé la question suivante : « Que souhaitez-vous être, garçons ou filles ? » Toutes les filles ont déclaré qu'elles souhaitaient demeurer filles parce que les garçons seraient en mesure de travailler pour elles. Ces filles ont réalisé que la femme est capable de décider, ce qui, selon Vilar, lui confère une supériorité sans limites par rapport aux hommes. La femme a la possibilité de choisir entre le mode de vie masculin ou celui d'une créature luxueuse, un parasite, et généralement, elle opte pour le second choix. L'homme n'a pas d'autre choix. Il est contraint de consacrer toute sa vie à la femme et aux enfants qu'elle porte.
Dans le monde féminin, l'homme est inexistant. La femme est dépendante de l'homme, tout comme un téléviseur nécessitant du courant ou une voiture nécessitant de l'essence. Il s'agit donc d'une simple dépendance physique. Selon Vilar, dans le monde féminin, les hommes sont négligeables, seules les autres femmes comptent. La femme se sent mille fois plus contente lorsqu'une autre femme se retourne vers elle plutôt que lorsqu'un homme se retourne vers elle. Selon Vilar, qu'un homme soit attrayant physiquement ou non, aimable ou non, intelligent ou non, il n'a absolument aucun impact pour les femmes. Cela ressemble à un actionnaire qui ne se soucie pas de la valeur de son coupon.
Selon Esther Vilar, les femmes aspirent à séduire les hommes uniquement parce qu'ils assurent leur subsistance financière. Par contre, face aux femmes, les hommes ne réagissent qu'aux symboles sexuels et toute forme de chevelure, de lèvres peintes, un moulant, des jupes courtes, des talons hauts ou de la stéatopygie. Je l'ai récemment confirmé en accompagnant mes étudiants en médecine chez un praticien traditionnel. Après l'étape des questions-réponses, le praticien traditionnel a sollicité les garçons et les filles de la classe pour exprimer une préoccupation spécifique et lui leur offrirait un traitement alimentaire traditionnel. Les garçons ont demandé des remèdes pour renforcer leur pénis tandis que les filles ont demandé comment augmenter la rondeur de leur taille.
Selon Vilar, la femme ne vise qu'à séduire un homme dans les limites nécessaires pour maintenir son lien, en vue de satisfaire ses besoins nutritionnels. De plus, elle ne reconnaît aucune valeur pour l'individu. La femme se lie à l'homme qui travaille pour elle sans amour, ni malveillance ou haine personnelle. La femme est uniquement fidèle parce qu'elle ne voit aucune raison d'être infidèle tant que l'homme travaille bien pour elle, lui procure les plaisirs et surtout les biens nécessaires. La femme reste sans intérêt pour l'apparence de son partenaire. La femme ne porte qu'un intérêt aux sentiments d'autres femmes. Grâce aux fonds que les hommes leur accordent, les femmes ont une capacité d'achat nettement supérieure à celle des hommes. Selon Vilar, dès que les femmes ont la capacité de satisfaire leurs besoins, elles privilégient le contact avec d'autres femmes plutôt qu'avec des hommes. Tandis que l'homme préfère servir de serviteur pour la femme dont idéal le plus cher est de vivre sans travail et sans devoirs. C'est également l'idéal de l'enfant. C'est pour cette raison que la femme donne naissance, souligne Vilar. Les nourrissons nous touchent par leur incapacité à se débrouiller de manière autonome, ils possèdent un corps mince et joyeux, une peau impeccable, jeune, délicate et douce. Les bébés sont des cadeaux charmants de la part des adultes, et il est nécessaire de veiller sur eux, d'assumer toutes leurs difficultés. L'objectif des maquillages et cosmétiques haut de gamme pour les femmes est de maintenir l’apparence d'un bébé. Elle révèle ainsi tous les charmes d'une enfant douce et tendre. Cette apparence enfantine et ce manque de puissance dissimulé stimulent le désir de protection de l'homme, le poussant à satisfaire toutes les exigences de sa femme. Dans son esclavage, l'homme est dressé pour ne reconnaître que des petites filles charmantes, aimables et dignes d'être servies. C'est pourquoi les femmes s'efforcent de ressembler aux petites filles. La femme opte pour l'homme jeune parce qu'il est capable de satisfaire ses besoins sur une durée prolongée.
Vilar met l'accent sur le fait que l'homme regroupe toutes les conditions nécessaires pour mener une vie luxueuse, libre et digne d'un individu, mais qu’il renonce au contraire pour vivre comme un esclave. Nous imaginons un individu tel que ce Sisyphe, né pour apprendre, travailler et élever des enfants afin que ces enfants puissent ensuite apprendre, travailler et élever d'autres enfants. Les hommes vont combattre pour défendre les biens immobiliers de leurs femmes ; ils vont en guerre pour elles, ils construisent des villes pour elles. Aveugle, l'homme persiste à rechercher son bonheur dans le confinement.
Selon Esther de Vilar, la grande majorité des hommes ont tendance à se soumettre volontairement à cette divinité unique que constituent les femmes. Ils appellent cet asservissement l'amour. La femme imite le Dieu de son enfance, sa mère. Elle donne une signification artificielle à sa vie car tout ce que l’homme entreprend vise le bien-être de sa femme (et par la suite celui de ses enfants), et non le sien propre.
Il est probable que ce MDW soulèvera des interrogations, tout comme Esther Vilar a subi une attaque de la part de trois femmes dans les toilettes a la sortie du livre. Nous lisons un écrivain parce qu'il soulève des interrogations que nous ne pourrions pas poser sans lui, il suggère des voies de compréhension auxquelles nous n'aurions pas pensé. En tant qu'écrivain de MDW, ma mission consiste à présenter ces idées à un débat libre et engagé tout en critiquant les exagérations et ce qui ne me convient pas. Il est clair que je ne suis pas entièrement d'accord avec les idées de Vilar, d’autant plus que ma femme est parmi des nombreuses exceptions qui existent. Cependant, en tant qu'homme, je crois que les femmes constituent une culture différente pour laquelle nous autres hommes demeureront des analphabètes.
J'aimerais terminer par la dédicace qui ouvre le livre d'Esther Vilar :
« Je dédie ce livre a ceux dont il n’est pas fait mention ici: aux hommes, si rares, qui ne se laissent pas “dresser”; aux femmes, si rares, qui ne se laissent pas acheter; et celles, si heureuses, qui n’ont pas de valeur commerciale, parce que trop vieilles, trop laides, ou trop malades »
Une enquête indépendante a été ouverte contre Karim Khan après des accusations de harcèlement sexuel. Le procureur de la CPI dément les faits et dénonce une campagne de « désinformation », alors que son bureau est sous le feu des critiques après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou.
Tempête sur la Cour pénale internationale (CPI). Son procureur depuis février 2021, Karim Khan, fait l’objet d’accusations de la part d’une de ses collaboratrices, qui a dénoncé un comportement sexuel inapproprié. Des faits que l’avocat britannique a publiquement niés. Le 28 octobre, il a appelé à l’ouverture d’investigations auxquelles il s’est dit prêt à « coopérer entièrement », tout en dénonçant une campagne de « désinformation ». Le 11 novembre, la présidence de l’Assemblée des États parties (AEP), organe de surveillance de la Cour, a annoncé qu’une enquête externe avait été ouverte pour « faute présumée ».
Le quotidien britannique The Guardian a eu accès à un document recensant les accusations de l’employée de la CPI contre Karim Khan, où elle le charge de l’avoir harcelée sexuellement. Ce document fait état d’attouchements non consentis et de faits de « harcèlement ». Il relate également que le procureur aurait « mis sa langue » dans l’oreille de la plaignante. Selon plusieurs sources internes à la CPI contactées par le quotidien britannique, le procureur et d’autres responsables de son entourage auraient ensuite tenté de convaincre la plaignante de revenir sur ses déclarations.
Enquête indépendante
Le Mécanisme de contrôle indépendant (MCI) de la CPI a d’abord été saisi et a ensuite décidé de confier l’enquête à un autre organisme. « Compte tenu des circonstances particulières de cette affaire, y compris des perceptions de conflits d’intérêts potentiels et futurs, le MCI a déclaré n’avoir aucune objection à recourir de manière exceptionnelle à une enquête externe », a déclaré la présidente de l’AEP, Paivi Kaukoranta.
Les investigations pourraient être confiées au Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI), mais très peu d’informations ont jusque-là filtré. « Le MCI publie chaque année un rapport et ne fournit aucune information additionnelle afin de préserver les droits de tous, a fait savoir le MCI à Jeune Afrique. En conséquence, il n’y a aucun commentaire. »
Ces accusations ont été rendues publiques alors qu’un climat délétère prévaut au sein de la CPI, sur laquelle les pressions sont très fortes. De l’avis général, elles se sont accentuées depuis mai 2024, quand Karim Khan a demandé aux juges de la Cour d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Et que des mesures similaires ont été requises pour trois dirigeants du Hamas, aujourd’hui décédés.
Cette affaire est une étape cruciale du mandat du procureur, sachant que la CPI est soumise, depuis sa création, aux critiques et aux tentatives d’intimidation des États et des responsables concernés par ses enquêtes. Lorsqu’il a annoncé publiquement son intention de demander des mandats d’arrêts dans le cadre de ce dossier, Karim Khan a d’ailleurs insisté sur la nécessité de pouvoir travailler « en toute indépendance et en toute impartialité ».
En 2023, l’émission d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine avait déjà suscité une réaction de la Russie, qui avait émis en retour des requêtes similaires contre des juges de la CPI. Contactée par Jeune Afrique, une source au sein du bureau du procureur évoque, depuis plusieurs mois, des « activités de collecte de renseignements menées par un certain nombre d’agences hostiles à la Cour ». Cette source mentionne aussi un nombre d’attaques « sans précédent », dont une tentative d’infiltration et des cyberattaques.
La « guerre secrète » des services secrets israéliens
Sans compter que les pressions sont parfois indirectes, mais bien réelles. La France, État signataire du statut de Rome portant création de la Cour, a récemment évoqué dans un communiqué l’« immunité » dont bénéficieraient les dirigeants israéliens. Une manière de dire qu’elle ne compte pas respecter le mandat d’arrêt émis par La Haye. « Bien sûr, à la fin, tout dépend des choix politiques des États, qui peuvent préférer préserver leur relation bilatérale avec certains pays plutôt que de respecter leurs obligations vis-à-vis du statut de Rome », déplore un spécialiste des questions de justice internationale.
Dans un communiqué aux accents très menaçants, voire belliqueux, des sénateurs américains avaient plus directement menacé le procureur, début 2024. Ils ne s’étaient pas privés de critiquer « l’hypocrisie et les doubles standards » de la CPI : « Si vous sortiez un arrêt pour les autorités israéliennes, nous considérerions ceci comme une menace, non seulement contre la souveraineté d’Israël, mais aussi contre celle des États-Unis ».
Des menaces qui pourraient être mises à exécution sous le second mandat de Donald Trump, qui débutera en janvier. Lors de son premier passage au pouvoir, en 2020, ce dernier avait déjà décidé de sanctionner la prédécesseur de Karim Khan, Fatou Bensouda, et son adjoint.
De nouvelles sanctions « pourraient avoir des conséquences sur l’existence même de la Cour. Elles rendraient impossible le simple fait de travailler avec certaines entreprises annexes auxquelles a recours la CPI », prévient Ilya Nuzov, du bureau Justice internationale de la Fédération internationale des droits humains (FIDH). Il cite notamment les entreprises informatiques « qui n’ont aucune envie de perdre leurs marchés aux États-Unis ».
Fatou Bensouda avait également fait l’objet d’une intense campagne de déstabilisation à partir du moment où elle a décidé de se pencher sur la situation en Palestine, à partir de 2015. En mai dernier, le Guardian révélait la « guerre secrète » menée contre elle par les services israéliens pour la convaincre d’abandonner son enquête sur les crimes commis en Palestine.
Plusieurs sources au bureau de la procureure ont confirmé à Jeune Afrique la campagne de déstabilisation menée contre Fatou Bensouda. « Au départ, ils ont d’abord tenté de faire ami-ami. Plusieurs officiels israéliens se sont présentés à son bureau pour la convaincre d’abandonner ses enquêtes. » Puis la situation s’est envenimée, et l’espionnage a commencé. « Ils écoutaient ses conversations, afin de récolter des informations sur les sujets sur lesquels nous travaillions. Ils sont allés jusque chez elle, pour prendre des photos de son domicile. Ils l’ont placée sous surveillance, de même que son époux, dans le but de trouver des éléments compromettants pour les discréditer », explique un membre de son entourage. Des pratiques qui ont forcé la procureure à changer de domicile et à renforcer sa sécurité.
Suspension ?
« Les pressions que subit le bureau de Karim Khan aujourd’hui n’ont rien de nouveau. Fatou Bensouda en avait fait l’expérience avant lui », insiste un autre spécialiste du droit international. Mais le procureur a décidé, à son entrée en fonction, d’inculper des responsables politiques en dehors du continent africain. « De nombreux États ont soutenu la création de la CPI en se disant qu’ils ne seraient de toute façon pas visés. Pour certains Occidentaux, c’est presque un affront que d’avoir émis un mandat d’arrêt contre Netanyahou en même temps que contre les chefs du Hamas. Ces gens étaient persuadés que la CPI ne les concernait pas », ajoute notre interlocuteur.
« Il est important aujourd’hui de dire les choses clairement : si nos actes ne traduisent pas notre volonté d’appliquer le droit de manière impartiale, si notre application du droit est perçue comme étant sélective, nous aurons contribué à son effondrement », avait justifié Karim Khan. « Le procureur a une stratégie que l’on peut qualifier de courageuse ou d’opportuniste, au choix, mais qui l’expose », résume notre source.
Décrit comme un avocat brillant et un bourreau de travail, Karim Khan pourra-t-il continuer à exercer son mandat de procureur ? En novembre, la FIDH appelait à sa suspension après des accusations de harcèlement portées contre lui. « Ces allégations, ainsi que l’enquête externe qu’elles ont provoquée, mettent en lumière des problèmes ancrés dans la culture organisationnelle de la Cour ainsi que des défaillances structurelles qui doivent amener à une prise de conscience et à des réformes urgentes », insistait la FIDH.
« Nous avons considéré que, compte tenu de la gravité des accusations, le procureur devrait prendre du recul, ou être suspendu, pour ne pas gêner le travail de la Cour », explique Ilya Nuzov, pour la FIDH. Le spécialiste de la justice internationale que nous avons contacté évoque pour sa part des « accusations crédibles et sérieuses ». Le procureur a, quant à lui, décidé de ne plus s’exprimer sur le dossier tant que l’enquête est en cours. Et il s’est assuré les services d’un avocat britannique, Gideon Benaim, spécialisé dans les problèmes de « réputation ».
(Par Jean Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-Président Fédéral et Représentant Adjoint de l’Udps/Tshisekedi, Fédération des Etats-Unis d’Amérique)
La République Démocratique du Congo (RDC), géant d’Afrique centrale, fait face à des défis multiples qui menacent sa stabilité depuis des décennies. Le pays subit des violences récurrentes, notamment dans sa région orientale, confrontée à l'agression du Rwanda et à l’ingérence d'acteurs internationaux. Ces enjeux géopolitiques, combinés à l'exploitation de ses ressources naturelles, alimentent l’instabilité, compromettant sa souveraineté et son avenir. Cependant, dans ce contexte complexe, la diaspora congolaise constitue un levier diplomatique fondamental pour soutenir les efforts de paix et de stabilité dans la région des Grands Lacs. L'implication de la diaspora, qu'elle soit issue de l'UDPS ou d'autres formations politiques, ainsi que celle de la société civile, est désormais essentielle pour faire face à cette crise.
Une Diplomatie Congolaise Isolée : Les Défis à Surmonter
La diplomatie congolaise, malgré ses efforts constants, se trouve souvent isolée, prise en étau entre les influences géopolitiques extérieures, notamment le soutien du Rwanda à des groupes armés dans l’est du pays. Cette ingérence, alliée aux intérêts économiques des multinationales exploitant les ressources naturelles de la RDC, fragilise la souveraineté nationale. Le pays se voit donc confronté à une lutte diplomatique sur plusieurs fronts : maintenir sa souveraineté tout en appelant à l’aide internationale, renforcer sa présence dans des forums multilatéraux comme l’ONU et l’Union Africaine, et contrer une désinformation grandissante.
Dans ce cadre, le rôle de la diaspora est primordial. Pour renforcer la diplomatie du gouvernement congolais, il est nécessaire d’établir des partenariats solides avec les acteurs de la diaspora et de mobiliser les partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition. L'unité politique, même en période de divergences internes, s'avère cruciale pour affronter les défis communs et préserver la stabilité du pays.
L’Engagement du Gouvernement Congolais dans un Lobbying Actif avec la Diaspora : Un Impératif Stratégique
Pour que la diplomatie congolaise soit efficace à l’échelle internationale, il est impératif que le gouvernement alloue les moyens nécessaires à la mise en place d'une stratégie de lobbying active. Sans financement et sans ressources logistiques appropriées, un effort diplomatique, aussi ambitieux soit-il, restera lettre morte. Le gouvernement congolais doit investir dans des initiatives de lobbying, en collaborant étroitement avec la diaspora présente dans des pays stratégiques. Ce soutien concret – qu'il soit financier, logistique, ou matériel – permettra à la RDC de bâtir des alliances solides et de promouvoir sa cause de manière plus percutante sur la scène internationale.
La diaspora, bien que dispersée à travers le monde, représente une ressource inestimable dans la mobilisation pour la cause nationale. Pour que ces réseaux deviennent des acteurs influents du lobbying, ils doivent être soutenus par des ressources adéquates, telles que des outils de communication modernes, des formations diplomatiques ciblées et des fonds pour la sensibilisation. L’implication active de la diaspora dans les forums internationaux et au sein des organisations multilatérales comme l’ONU et l’Union Africaine est un atout majeur pour la défense des intérêts congolais.
Des Moyens Pratiques pour un Lobbying Efficace : Investir dans une Diplomatie Inclusive
La diplomatie moderne repose sur des moyens tangibles et une approche inclusive. Cela nécessite non seulement des discours, mais également des outils de communication numériques de pointe, des équipes de coordination diplomatique à l’étranger et une formation continue des ambassadeurs de la cause congolaise au sein de la diaspora. En soutenant ces efforts, le gouvernement congolais permettra à la diaspora de jouer un rôle stratégique dans les négociations internationales et dans les discussions de haut niveau sur la stabilité régionale. Il est crucial d’investir dans des initiatives qui faciliteront un lobbying structuré et efficace à l’échelle mondiale.
Le Risque de Négliger la Diaspora : Une Opportunité Manquée pour le Congo
Ignorer la diaspora, c’est renoncer à un puissant levier d’influence dans les moments de crise. En négligeant cette ressource, le gouvernement prive la RDC d’une occasion précieuse de redéfinir son image sur la scène mondiale. C’est pourquoi l’engagement officiel et structuré avec la diaspora doit devenir une priorité stratégique. Plutôt que de la considérer comme un simple spectateur, il est impératif d’intégrer activement la diaspora dans les décisions stratégiques, en lui fournissant les outils nécessaires pour organiser des actions de lobbying efficaces. Cela implique la création de bureaux dédiés à la coordination des efforts de la diaspora, le financement de projets de diplomatie publique, ainsi que l’organisation de séminaires internationaux visant à sensibiliser le monde aux défis spécifiques de la RDC.
Une Diplomatie Cohérente : La Lutte Contre le Néocolonialisme et l’Exploitation des Ressources
L’exploitation des ressources naturelles congolaises par des multinationales, en complicité avec des acteurs locaux corrompus, est l’un des principaux moteurs des conflits dans l’est du pays. Il est impératif que le gouvernement congolais, en partenariat avec sa diaspora, mène une lutte active contre ce néocolonialisme et sensibilise les organisations internationales à ces injustices. Par exemple, la diaspora peut jouer un rôle clé dans la dénonciation des pratiques des entreprises comme Glencore et Barrick Gold, responsables de soutenir des groupes armés pour garantir l'accès aux ressources minières. En exerçant une pression sur ces multinationales, la RDC pourrait contraindre ces acteurs économiques à respecter des normes éthiques.
La paix par le dialogue multilatéral : un effort collectif
La paix durable ne peut être obtenue qu’à travers un dialogue sincère et inclusif, impliquant non seulement les nations voisines, mais aussi les acteurs internationaux majeurs. La RDC doit renforcer sa position au sein des organisations régionales et internationales, et initier des discussions ouvertes avec ses voisins ainsi que des acteurs mondiaux. Dans ce processus, la diaspora aura un rôle clé à jouer en facilitant ces dialogues, en organisant des forums et des séminaires internationaux, et en contribuant à une meilleure compréhension des enjeux géopolitiques de la région des Grands Lacs. Cela favorisera la résolution pacifique des conflits et renforcera la position diplomatique de la RDC sur la scène internationale.
Conclusion : un appel à l’Unité Nationale
La RDC doit faire face à un défi de taille, mais elle dispose d’un atout majeur : l’engagement de sa diaspora et de ses partis politiques. Il est temps que l’UDPS, les partis d’opposition et la société civile se concertent pour former un front commun. La diplomatie congolaise ne doit pas être isolée ; elle doit être soutenue par une mobilisation générale, où chaque acteur, qu’il soit politique, diplomatique ou citoyen, apporte sa contribution. Comme l’a souligné Léon Kengo wa Dondo, ancien Premier ministre de la RDC : "La paix ne peut être obtenue sans une coopération sincère entre les nations, ni sans un effort constant de dialogue entre les Congolais, qu'ils soient au pouvoir ou dans l’opposition."
La diaspora congolaise doit s’unir autour de cet objectif commun : restaurer la paix, défendre la souveraineté de la RDC et promouvoir les intérêts nationaux dans le respect des principes de solidarité internationale.
(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur émérite / Université de Kinshasa)
S’alignant sur la demande pressante du Front Commun présentée par Jean Bolikango le 27 janvier 1960, la Table Ronde Belgo-Congolaise a acté tout de suite le 30 juin pour l’accession du Congo à l’indépendance. Pour mettre en place les institutions du Congo indépendant, il ne restait plus que cinq mois. Le 19 février, la Table Ronde adopta des résolutions qui définissaient les attributions des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, et partageaient le pouvoir entre les autorités centrales et provinciales. Une commission politique de six Congolais désignés par les partis politiques présents à la Table Ronde devait rester à Bruxelles pour assister le ministre du Congo dans la transcription des résolutions de la Table Ronde sous forme de projets de loi et l’ébauche de l’avant-projet de constitution. Et c’est ainsi que la Loi fondamentale qui résulte des options affirmées par les délégués congolais à la Conférence de la Table Ronde politique, et qui organisait les pouvoirs et définissait les structures du nouvel Etat congolais fut votée par le Parlement belge le 19 mai 1960.
Une première entorse de la Loi fondamentale se produisit le 30 juin 1960. Le Chef de l’Etat était irresponsable. Aucun acte du Chef de l’Etat ne pouvait avoir d’effet s’il n’était contresigné par un Ministre qui, pour cela seul, s’en rendait responsable (Art. 19 et 20). Joseph Kasa-Vubu fit rédiger son discours du 30 juin par un Belge, l’Administrateur Jean Cordy, et ne l’a pas soumis à un membre du gouvernement. Selon l’article 36, le Premier Ministre conduit la politique de l’Etat en accord avec le Conseil des Ministres qu’il préside. Patrice Lumumba n’a pas soumis lui aussi au Conseil des Ministres le célèbre discours du 30 juin rédigé avec l’assistance des Guinéens Diallo Telli et Tibou Tounkara, du Camerounais Félix Moumié, des Congolais Joseph Mbuyi, Jacques Lumbala et Anicet Kashamura.
Le 30 juin augure le 5 septembre 1960. La Loi fondamentale fut enjambée allègrement. Deux mois plus tard, le Chef de l’Etat et le Premier Ministre se sont destitués mutuellement dans la nuit du 5 septembre sans l’avis ni du gouvernement, ni du parlement.
La Loi fondamentale assignait le pouvoir constituant au Chef de l’Etat et aux deux Chambres (art.4). La constitution devait être élaborée endéans 3-4 ans pendant la première législature. C’est ainsi que le Chef de l’Etat a convoqué les Chambres en assemblée constituante pour le 31 août 1963. La durée des travaux de la constituante était fixée à cent jours.
Comme les parlementaires tergiversaient et faisaient de l’obstruction parce qu’il ne leur avait pas été autorisé d’introduire des motions de censure contre le gouvernement pendant la durée de la session constitutionnelle, le Chef de l’Etat clôtura la session parlementaire le 29 septembre, et mit en place une commission chargée de l’élaboration d’un projet de constitution.
Cette commission fut présidée par un membre du gouvernement central, Joseph Iléo, assisté de Marcel Lihau, secrétaire général. Elle comprenait dix catégories de participants totalisant 137 membres, à savoir 4 représentants du gouvernement central, 42 des assemblées provinciales, 42 des gouvernements provinciaux, 12 des syndicats, 16 des employeurs, 9 des collectivités rurales, 2 du Conseil National de la Jeunesse, 2 de la Presse, 2 des étudiants, 6 des confessions religieuses.
La Commission constitutionnelle se tint à Luluabourg (Kananga) du 10 janvier au 11 avril 1964. Le référendum se déroula du 25 juin au 10 juillet 1964 dans la partie du territoire national qui n’était pas contrôlée par la rébellion muleliste. Les régions troublées par des conflits armés ne participèrent pas au référendum. Pendant la tenue des travaux, une petite délégation vint rendre compte au Chef de l’Etat Kasa-Vubu, et lui demanda ce qu’il voulait voir figurer dans la constitution. Celui-ci leur répondit : « Faites la constitution en ne pensant pas à moi. La constitution doit être impersonnelle. Imaginez quelqu’un d’autre que moi qui accède au pouvoir. Qu’est-ce qui arrivera ? ».
Le projet de constitution soumis au référendum consacrait le principe du fédéralisme en adoptant la répartition des compétences entre le gouvernement central et les provinces. Il admettait aussi la répartition des recettes entre l’Etat et les provinces. La République démocratique du Congo comprenait la Ville de Léopoldville et 20 provinces autonomes. Mais le terme « fédéral » qui n’était pas repris dans la constitution ne pouvait être utilisé qu’à partir de la troisième législature (art.178).
La constitution promulguée le 1er août 1964 a voulu porter un remède aux facteurs de la crise depuis l’indépendance. Pour prévenir les sécessions, on a défini minutieusement la structure de l’Etat et les relations entre institutions centrales et provinciales. Un accent particulier fut porté à l’intégrité du territoire de la République (art. 2). Pour parer à l’instabilité institutionnelle, on a institué un régime semi-présidentiel. Le Président de la République n’était plus le Chef d’Etat irresponsable de la Loi fondamentale qui portait des chrysanthèmes. Toutefois, il n’était pas encore élu au suffrage universel direct. Selon l’article 56, il devait être élu par un corps électoral composé des membres du Parlement et des délégués de la Ville de Léopoldville qui votaient dans la Capitale, ainsi que des membres des assemblées provinciales, qui voteraient chacun au chef-lieu de la province qu’il représentait. Pour lutter contre l’arbitraire des pouvoirs publics, on a installé un arsenal de 35 articles illustrant les droits fondamentaux (art. 12 à 46). Il est à souligner que la constitution du 1er août 1964 condamnait et interdisait le parti unique en République démocratique du Congo (art.30).
Moins de trois ans après la promulgation de la constitution du 1er août 1964, dix-neuf mois après le coup d’Etat militaire, une nouvelle constitution fut promulguée pour s’adapter à la conjoncture politique et être conforme à l’orientation du nouveau régime. La constitution du 24 juin 1967 contraste avec les constitutions antérieures.
D’abord par sa concision, elle ne comprend que 85 articles contre 204 articles pour la constitution de 1964, et 259 articles pour la Loi fondamentale de 1960. Ensuite par ses principes : la constitution de 1967 consacre un Etat unitaire centralisé et le régime présidentiel. Elle introduit plusieurs innovations : l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, le mandat présidentiel porté à sept ans au lieu de cinq, l’institution du monocaméralisme, l’admission des femmes au vote, la fixation de l’âge de l’électorat à 18 ans et de l’éligibilité à 25 ans. Le nombre de provinces est ramené à 8, plus la ville de Kinshasa. Combattant la prolifération des partis politiques, la constitution de 1967 limite leur nombre à un maximum de deux (art. 4). L’article 69 stipule : « En vue de promouvoir l’unité africaine, la République peut conclure des traités et accords d’association comportant abandon partiel de sa souveraineté ».
La Constitution de 1967 fut adoptée après le référendum organisé du 4 au 23 juin. Le « Oui » l’a emporté avec 97,8%. Ultérieurement, cette constitution subit dix-sept modifications.
Le 24 avril 1990, le Président Mobutu a pris la décision d’introduire au Zaïre (RDC) des réformes dans le sens de la libéralisation politique. Parmi les réformes, il y avait notamment la fin du monopartisme, l’abolition de l’institutionnalisation du Mouvement Populaire de la Révolution, la suppression de son rôle dirigeant, le multipartisme à trois, la séparation entre le Parti et l’Etat, la reconnaissance des trois pouvoirs traditionnels, la dépolitisation des services publics, l’instauration d’un pluralisme syndical, etc. Aussi certaines dispositions de la constitution furent-elles été modifiées par la loi n°90-002 du 5 juillet 1990.
Par la suite s’est tenue la Conférence Nationale (août 1991 – décembre 1992) qui avait l’ambition d’exprimer la souveraineté du peuple et d’installer un nouvel ordre politique dans le pays. A cet effet, après le Compromis politique global du 31 juillet 1992, la C.N.S. a produit et adopté le 4 août 1992 l’Acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la période de Transition qui n’a jamais été appliqué. Les changements portaient sur le nom du pays (République du Congo), l’emblème (drapeau bleu-ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d’une bande rouge finement encadrée de jaune), l’hymne national (Debout Congolais, l’hymne de l’indépendance), le régime en place (le Haut Conseil de la Révolution, émanation de la C.N.S. ; un Premier Ministre élu par la C.N.S., véritable chef de gouvernement, responsable devant le H.C.R.). La résistance du Président Mobutu aux changements prônés par la CNS conduisit à un dédoublement des institutions, à la confusion et au blocage du fonctionnement de l’Etat avec la loi n°93/001 du 2 avril 1993 portant Acte Constitutionnel harmonisé relatif à la période de la transition, après la tenue du Conclave politique de Kinshasa.
Des concertations politiques se sont avérées nécessaires. Entreprises au Palais du Peuple par Mgr. Laurent Monsengwo Pasinya, président du H.C.R., avec l’accord du Chef de l’Etat Mobutu, elles aboutirent à l’Acte Constitutionnel de la Transition promulgué le 9 avril 1994 qui a revu et corrigé l’Acte du 4 août 1992.
La durée de la Transition était de quinze mois (art. 117). La dénomination de République du Zaïre fut maintenue dans l’article 1, de même que le drapeau vert-clair orné au centre d’un cercle jaune dans lequel figurait une main droite tenant un flambeau à la flamme rouge, et la Zaïroise comme hymne national. Dans l’article 56 la majorité des Conseillers de la République désignés par la Conférence Nationale Souveraine s’est diluée dans le Haut Conseil de la République – Parlement de Transition en recevant les Députés de l’ancienne Assemblée Nationale ayant participé en cette qualité à la C.N.S., ainsi que les Négociateurs aux concertations politiques du Palais du Peuple.
En sept mois seulement, du 18 octobre 1996 au 17 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila, « le tombeur de Mobutu », a marché à la tête de l’armée des enfants-soldats « Kadogo » sur la République du Zaïre avec l’aide des Tigres katangais et de ses alliés étrangers. Le vendredi 16 mai 1997, le président Mobutu quitta Kinshasa pour Gbadolite, sa sécurité ne pouvant plus être assurée par l’armée. Le 17 mai, l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) fit à Lubumbashi le constat de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat. Elle suspendit la constitution et les institutions de la République, et prit le pouvoir d’Etat.
Dix jours plus tard, le président Laurent – Désiré Kabila publia le décret-loi constitutionnel n° 003 du 27 mai 1997 relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo. Ce texte constitutionnel se caractérise par sa brièveté (15 articles) et sa concision qui s’expliquent par le délai très court de son élaboration. La nécessité et l’urgence invoquées dans le préambule, c’est l’investiture du nouveau Président de la République, la légalité et la légitimité que recherchait le nouveau Pouvoir conquis par les armes. Le Président de la République concentre entre ses mains les pouvoirs exécutif, législatif, réglementaire, juridictionnel et constitutionnel. Les membres du Gouvernement ne sont responsables que devant le Président de la République.
Une nouvelle page d’histoire est écrite avec la guerre d’agression qui a frappé la RDC en 1998. Le Rwanda a utilisé des comparses congolais. L’enlisement de la guerre, avec ses millions de tués, de blessés et de réfugiés, a conduit à conclure « une paix des braves » où il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus. La guerre sur le terrain s’est transportée sur le tapis avec les multiples tractations et négociations entre les belligérants. Elles ont abouti le 17 décembre 2002 à l’Accord Global et Inclusif sur la Transition de Pretoria adopté à Sun City le 1er avril 2003, et coulé dans la Constitution du 4 avril 2003. Le consensus s’est fait sur une répartition équitable et équilibrée des différentes responsabilités d’Etat entre les Composantes et Entités du Dialogue Inter-Congolais, schématisée par une formule : « le Régime 1+ 4 ». Les parties présentes à l’Accord étaient : le Gouvernement de la R.D.C., le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (R.C.D.), le Mouvement de Libération du Congo (M.L.C.), l’Opposition politique, les Forces vives, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Mouvement de Libération (RCD/ML), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/National (RCD/N) et les Maï-Maï. Les quatre postes de Vice-Président étaient réservés aux Composantes Gouvernement, RCD, MLC et Opposition politique.
Appelée à adopter le projet de constitution à soumettre au référendum, l’Assemblée Nationale de la Transition 1+4 (2003-2006) eut à se prononcer sur l’article 70. Quelle serait la durée du mandat présidentiel ? Le débat se déroulait en plénière. Le président de l’Assemblée Nationale suspendit la séance pour le vote, le temps pour chaque groupe parlementaire de recevoir le mot d’ordre du chef du parti. La séance reprit avec un vote nominatif pour intimider les députés qui étaient nommés et non pas élus. Le Président Joseph Kabila et le Vice-Président Jean-Pierre Bemba avaient enjoint aux députés de leurs composantes (Gouvernement + Mouvement de Libération du Congo) de voter pour un mandat indéterminé. Chacun d’eux misait pour devenir le premier président de la Troisième République. Ils comptaient aussi sur des membres de la Société Civile. Malheureusement pour eux, la majorité des députés opta « pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
La Constitution du 18 février 2006 est fondatrice de la 3ème République en R.D.C. Elle fut promulguée après un référendum organisé du 18 au 19 décembre 2005. Pour consolider l’unité nationale et créer des centres d’impulsion et de développement à la base, la Constitution a structuré la RDC en 26 provinces, y compris la ville-province de Kinshasa. Elle reconnaît des compétences exclusives à ces provinces qui en exercent d’autres concurremment avec le pouvoir central. Par ailleurs, la Constitution fixe le partage des recettes nationales à raison de 40% pour les provinces et de 60% pour le pouvoir central.
Les provinces sont administrées par un Gouvernement provincial et une Assemblée provinciale. Elles comprennent, chacune, des entités territoriales décentralisées qui sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Pour assurer des rapports harmonieux entre les provinces elles-mêmes d’une part, et le pouvoir central d’autre part, une Conférence des Gouverneurs présidée par le Chef de l’Etat est instituée pour émettre des avis et formuler des suggestions sur la politique à mener et sur la législation à édicter par la République.
In fine, pour préserver les principes démocratiques et écarter les révisions intempestives, certaines dispositions furent déclarées intangibles. Il s’agit de la forme républicaine de l’Etat, du principe du suffrage universel, de la forme représentative du Gouvernement, du nombre et de la durée des mandats du Président de la République, de l’indépendance du pouvoir judiciaire, du pluralisme politique et syndical (art. 220). De même, toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées est formellement interdite. Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège (art.219). L’institution d’un parti unique constitue une infraction imprescriptible de haute trahison punie par la loi (art. 7). La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme - femme dans lesdites institutions (art.14).
La constitution du 18 février 2006 fut modifiée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles. Dans le nouvel article 71, le Président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés. Il n’est plus question de deux tours en cas où il n’y a pas de majorité absolue au premier tour. Le député national ou le sénateur reprend de plein droit son mandat parlementaire après la cessation d’une fonction politique incompatible (art.110). L’article 218 reconnaît au Président de la République le pouvoir de convoquer le référendum prévu audit article pour l’approbation d’une révision constitutionnelle.
Au terme de l’évolution constitutionnelle de la République démocratique du Congo de 1960 à nos jours, nous observons que notre pays a expérimenté plusieurs types de lois fondamentales qui ont induit différents types de régime politique :
Le régime parlementaire, semi-présidentiel, présidentiel, hyper-présidentiel ;
Le système fédéral, un Etat unitaire centralisé ;
Un parlement bicaméral, un parlement monocaméral ;
Le multipartisme à deux, à trois, à plusieurs partis, le parti unique ;
Le suffrage direct, le suffrage indirect ;
Le mandat présidentiel à cinq ans, et à sept ans.
Au moment où s’engage le débat sur une révision constitutionnelle, il importe que la constitution soit impersonnelle comme le recommandait le président Joseph Kasa-Vubu. Les membres de l’Assemblée Constituante doivent être mus par l’intérêt général. Ils doivent se préoccuper des aspirations démocratiques de la population. Ils doivent avoir en tête le contexte dans lequel se débat le pays : la lutte contre la balkanisation qui nous menace, et la gangrène de la corruption. La Constitution doit être respectée par les acteurs politiques, et ne doit pas être un chiffon de papier.
Le Réseau d’Informations et d’Appui aux ONGs (RIAO-RDC), a, à travers son président, Jean-François Mombia, exprimé de vives critiques, à l’encontre du Mécanisme indépendant d’examen des plaintes (ICM), une initiative conjointe des banques de développement allemande ‘’Deutsche Investitions- und Entwicklungsgesellschaft’’ (DEG), néerlandaise ‘Financierings-Maatschappij voor Ontwikkelingslanden (FMO) et de Proparco, filiale de l'Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé.
Conçu pour faciliter la médiation entre Plantations et Huileries du Congo (PHC) et les communautés locales, ce dispositif, selon Jean-François Mombia, président de RIAO-RDC, n’a pas atteint les objectifs escomptés. Appelant à tourner la page d’une médiation jugée inefficace, il plaide désormais pour un dialogue direct et renforcé entre PHC et les communautés, sans intervention d’un médiateur externe, afin de bâtir une relation plus sincère et durable.
Les origines d’un processus prometteur
Lancé en 2018 à la demande des représentants des communautés locales, avec le soutien d’organisations telles que le RIAO-RDC, le mécanisme ICM avait comme objectif d’examiner des plaintes liées à des abus présumés, notamment des arrestations arbitraires et des licenciements abusifs.
‘’Notre démarche n’avait pas pour but d’accuser PHC, mais de présenter les doléances des communautés locales’’, précise Jean-François Mombia.
Le processus de médiation avait été confié à un Groupe d’experts indépendants (IEP), spécialisé en droits humains et en médiation communautaire, sous la supervision d’un médiateur principal. Sous l’égide de ce groupe, PHC et les représentants des communautés locales ont entamé un dialogue structuré.
Bilan mitigé
Malgré des débuts encourageants, le processus a été suspendu pendant la pandémie de Covid-19, avant de reprendre en 2021, sous la conduite d’un nouveau médiateur. En mars 2023, des accords ont été signés à Mbandaka et à Kisangani, visant à apaiser les tensions et à améliorer les relations entre PHC et les communautés.
Cependant, selon Jean-François Mombia, ces avancées n’ont pas suffi à combler les attentes.
‘’La médiation s’est transformée en un processus coûteux et inefficace, semblant davantage profiter au médiateur qu’aux communautés locales. Des sommes considérables ont été dépensées pour des voyages et réunions sans impacts tangibles. Ces ressources auraient pu servir à des projets concrets comme la construction de routes ou le développement agricole’’, déclare-t-il.
Il critique également la gestion du médiateur, dénonçant une centralisation des décisions et un rejet des propositions constructives de collaboration.
‘’Un médiateur doit être à l’écoute de toutes les parties prenantes pour refléter leurs points de vue. L’objectif initial de cette médiation était de transformer les relations conflictuelles en une coopération mutuelle axée sur des objectifs communs. Malheureusement, cette vision a été compromise par une approche trop centralisée et un manque d’ouverture’’, déplore-t-il.
Une nouvelle approche : le dialogue direct
Convaincu de la nécessité de réinventer les modalités d’interaction entre les entreprises et les communautés locales, Jean-François Mombia plaide désormais pour un dialogue direct entre les parties prenantes, sans intermédiaires.
‘’La médiation avait pour objectif de faciliter la résolution des différends et de créer un espace de concertation. Mais après six années de médiation, il est clair que cette approche n’a pas produit les résultats escomptés. Pourquoi les communautés et la société PHC ne pourraient-elles pas échanger directement, dans un cadre de confiance et de respect mutuel, sans recourir à un médiateur externe ? Un dialogue direct a le potentiel de renforcer durablement les liens et d'améliorer la compréhension mutuelle, a affirmé le président de RIAO-RDC.
Par ailleurs, il insiste sur le fait que cette nouvelle approche pourrait marquer un tournant décisif dans la gestion des relations, en privilégiant une communication ouverte et une implication directe des parties concernées. ‘’Nous préconisons cette voie pour instaurer des relations plus fortes et plus transparentes’’, a-t-il conclu.