*‘’J’en saisirais aussi l’occasion, dans la même lettre, pour vous faire part de la compréhension que nous congolais nous avons de votre ligne politique à l’intérieur tout comme à l’extérieur de votre pays le Rwanda ; parce que votre vision et vos actions politiques ont un impact certains dans la persistance de la crise dans la sous-région de Grands Lacs. En conclusion, Monsieur le Président, l’instabilité et l’insécurité que vous entretenez à l’Est du Congo, actuellement à travers le M23, ne fait que générer de la rancœur chez beaucoup de congolais qui se sentent humiliés par votre politique et votre idéologie expansionnistes. L’histoire nous apprend qu’un peuple humilié finit toujours par se relever ; et le retour de la manivelle est souvent inattendu et disproportionné. Comme votre jeune frère panafricain, je vous conseille, respectueusement, d’arrêter de jouer à « la roulette russe » avec l’avenir du peuple rwandais’’, écrit substantiellement Thomas Luhaka, Député National en RD. Congo, à Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, dans une lettre ouverte.
LETTRE OUVERTE A MONSIEUR PAUL KAGAME,
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU RWANDA
Excellence Monsieur le Président,
Lors de votre point de presse tenu au Benin, à côté du Président Patrice TALON, vos propos, s’agissant de la crise dans la Région de Grands Lacs, ont suscité de l’émoi, de la réprobation et du ressentiment au sein de l’opinion tant congolaise qu’internationale.
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Dans une déclaration politique, la plateforme Lamuka a déploré et condamné les récents propos de Paul Kagame, Président du Rwanda, lors de sa tournée au Bénin, qualifiant ces allégations de violation de la Charte de l’Union Africaine, principalement en son article 4 alinéa b et i, sur l’intangibilité des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance. A cet effet, cette plateforme de l’Opposition congolaise revient sur l’impératif, selon elle, de mettre en œuvre les dix recommandations de l’ancien Premier Ministre Adolphe Muzito, Autorité Morale du Nouvel Elan, rendues publiques le 30 octobre 2022 avec pour objectif de l’emporter sur l’agression rwandaise à l’Est du pays. In extenso, retrouvez l’intégralité de ladite déclaration intitulée : « Déclaration de Lamuka sur les propos expansionnistes de Paul Kagame, Président de la République du Rwanda ».
Déclaration de Lamuka sur les propos expansionnistes de Paul Kagame, Président de la République du Rwanda
L’exigence du M23 d’obtenir un dialogue avec Kinshasa, se bute à une fin de non-recevoir. Le Chef y est revenu sur cette question sans transiger en réaffirmant que la République Démocratique du Congo ne dialoguera pas avec les terroristes rwandais du M23. Une position largement soutenue par les Congolais qui voient derrière cette recherche effrénée du dialogue, les intentions noires de Kigali d’infiltrer la RDC.
«Il n’y aura pas de négociations politiques avec le M23», a- t-il dit. Et de renchérir que la seule option pour ces terroristes est leur inscription au programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion sociale (DDRS) afin de se réintégrer dans la vie civile.
La réaction du M23 ne s’est pas fait attendre. «Tant qu’il n’y aura pas de dialogue politique direct entre le M23 et le Gouvernement de Kinshasa, il n’y aura pas non plus de cantonnement, désarmement et démobilisation », a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique et chef du département de la communication et des médias du M23.
Le retrait du M23 soutenu par le Rwanda de quelques localités de la province du Nord-Kivu, n’est lié à un quelconque dialogue. Kinshasa en sait depuis le CNDP qui s’est finalement mué au M23.
L’Alliance du Mouvement pour le Changement (AMC), dans une déclaration rendue publique par son Président National, Fabrice David Kolomata, entouré du comité exécutif national qui s’est réuni en session extraordinaire dans la ville cuprifère à Lubumbashi, a présenté officiellement Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme son candidat à l’élection présidentielle de 2023. A cette occasion, David Kolomata gratifie son Autorité Morale, Laurent Batumona d’un carton plein de 20 sur 20 aux législatives de 2023. L’AMC invite les Congolais à demeurer vigilants et unis comme un seul homme pour sauver notre patrie. Il a dénoncé avec la dernière énergie les actes barbares perpétrés par certains policiers instrumentalisés par les politiciens. Ci-après, en intégralité, la déclaration politique de l’AMC.
*Les Forces politiques et sociales alliées à l’UDPS, FPAU en sigle, tiendront ce jeudi 20 avril 2023 une importante déclaration politique qui retrace leur position en profondeur face aux grands enjeux politiques de l’heure.
A l’issue d’une plénière qui s’est tenue, hier mardi 18 avril 2023 au siège de cette plateforme, les membres de la plénière ont réalisé un tour d’horizon sur l’actualité politique de l’heure.
Les enjeux politiques n’ont pas laissé les FPAU indifférentes, elles qui ne sont jamais couchées sur leurs lauriers.
Très vigilantes, elles ont évoqué différentes questions qui taraudent les esprits.
Les FPAU ont analysé un point sans état d’âme la question de l’agression de la RDC par le Rwanda à travers le M23.
La rencontre de Lubumbashi autour de Moïse Katumbi avec Martin Fayulu, Delly Sesanga, Matata Ponyo, tous quatre candidats déclarés à la présidentielle de 2023, défraie encore la chronique. Dans l’opinion, il a été évoqué l’idée d’une candidature unique autour de ces présidentiables. Cette idée fait du chemin à l’Eglise catholique de Lubumbashi encline à Moïse Katumbi. Elle ne rate l’occasion de réaffirmer son soutien à l’ancien gouverneur du Katanga.
Fervent catholique, Katumbi ne cesse de fasciner ses pères spirituels. C’est l’archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba qui aurait convaincu Joseph Kabila de faire le déplacement pour saluer Moïse Katumbi pour ainsi sceller la réconciliation entre Katangais. Ce fut dans le cadre du forum de réconciliation et de paix de tous les fils issus du Grand Katanga. Depuis, plus rien entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi. Chacun est rentré vaquer à ses occupations comme si de rien n’était.
La rencontre de quatre présidentiables de l’opposition a été l’occasion pour l’archevêché de Lubumbashi de revenir au-devant de scène. Mgr Muteba a exhorté Katumbi, Fayulu, Matata et Sesanga à former une coalition unie et différente de toutes les autres coalitions préexistantes en RDC en sachant que celle-ci n’est pas la première. Le prélat catholique s’est exprimé en ces termes : « (…) Vous devez savoir que votre coalition aujourd’hui n’est pas la première à exister dans ce pays. Plusieurs coalitions du passé n’avaient pas tenues longtemps, allant à se séparer pour des intérêts personnels. Nous ne voulons pas que ces comportements empiriques soient vus au milieu de vous».
Le parti politique Alternative pour le Congo (AC-RDC), a organisé une matinée politique, le samedi 15 avril dernier, à la grande salle de l’hôtel Marie Atandjo situé dans la commune de N’djili. Face à cette première descente dans la partie Est de la capitale congolaise, Me Michel Omba, Président National de l’AC-RDC, a profité de cette occasion propice pour procéder à l’installation du bureau fédéral du district de la Tshangu. Ainsi, il a invité toute la population de la Tshangu d’adhérer massivement au sein du parti, en vue de permettre à cette famille politique de renforcer sa capacité, de s’armer électoralement, afin de rafler plusieurs sièges aux prochaines échéances électorales, constitutionnellement prévues en 2023.
Devant une foule immense de militantes et militants venus de tous les coins de la ville de Kinshasa, le numéro 1 de l’AC-RDC, Me Michel Omba a, dans son allocution, remercié avant tout les personnes qui se sont présentées et répondues positivement à son invitation, et enfin remercié le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, qui a favorisé l’enregistrement de l’AC-RDC dans la gibecière des partis politiques. En somme, sans perdre la moindre poussière de minute, le Président Michel Omba a procédé à la présentation de tous les membres du comité dirigeants de l’AC-RDC, qui reste piloté par lui-même, et ensuite, il a ouvert la porte à la plus grande cérémonie du jour, qui consistait à installer provisoirement le bureau fédéral du district de la Tshangu.
«Chers camarades, combattantes et combattants, heureux de la liberté de l’indépendance nationale, c’est avec plaisir que j’ai prend la parole du haut de cette tribune pour m’adresser à vous camarades de notre famille politique, et à travers vous, toute la population de la RDC, particulièrement aux Kinoises et Kinois mais aussi et surtout aux filles et fils de la Tshangu. En ce jour mémorable, je voudrais saisir cette opportunité pour dire merci à notre Dieu pour la grâce et la faveur qu’il nous donne pour être à la hauteur du lancement et d’installation de ce parti Alternative pour le Congo. Je profite aussi de cette occasion pour exprimer mes sentiments de gratitudes à l’endroit de Félix-Antoine Tshisekedi, Président de la république, * qui, à travers son Excellence M. le Vice Premier Ministre, Ministre de l’intérieur, a pu accepter de nous accorder notre enregistrement en tant que parti reconnu officiellement en RDC depuis le 15 février 2022 », déclare-t-il.
Il en ensuite rajouté : « J’ai les sentiments de joie et de satisfaction totale, parce que nous avions l’objectif de conquérir la Tshangu. Et ce, notre parti n’avait pas encore installé un comité ou une fédération au niveau de la Tshangu ainsi que dans les trois districts de la Ville de Kinshasa. Et là, vous venez de voir que nous avions même des difficultés de nous limiter à une fédération. On en a eu trois fédérations ici à Tshangu, nous étions obligé d’établir l’interfédéral d’abord pour la Tshangu ».
A l’en croire, la famille politique AC-RDC va connaitre sa toute première expérience en matière électorale à l’issue des prochaines échéances électorales, constitutionnellement prévues en 2023. De ce fait, il a signalé que l’AC-RDC va aligner les candidats à tous les niveaux, sauf la présidence qui nécessite une concertation avec son regroupement politique.
Il a aussi lancé un appel d’adhésion à toute la population de la Tshangu qui doit adhérer massivement au sien du parti, pour leur permettre de renforcer leur capacité, afin de rafler plusieurs sièges à aux législatives nationales ainsi que provinciales.
Il sied de signaler que l’alternative pour le Congo (AC-RDC), est un parti politique qui est fondé sur des valeurs chrétiennes de l’amour, la justice et le pardon, qui font de lui, un parti pacifique non armé. Par ailleurs, il vise le bien-être du peuple dans tous les secteurs de la vie nationale ; l’intégrité morale, l’une des valeurs fondamentales de la bonne gouvernance.
Ronsard Malumalu
La rencontre de 48 heures de l’opposition autour du chairman de l’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, s’est clôturée vendredi 14 avril dernier à Lubumbashi. Une déclaration commune a été lue à l’issue de ces travaux qui a réuni Moise Katumbi de l’Ensemble pour la République, Delly Sesanga de l’Envol, Martin Fayulu de l’Ecidé et Matata Ponyo du LGD.
Delly Sessanga qui a pris la parole pour la circonstance, a annoncé entre autres, la marche prévue le samedi 13 mai prochain à Kinshasa. A cet effet, il invite tous les Kinois à se joindre aux leaders politiques qui seront dans les rues de la capitale congolaise pour dire non au «torpillage» des lois de la République par le pouvoir en place.
Par ailleurs, il indique qu’il n’y a qu’une seule loi devant laquelle tout Congolais fléchit et cette loi devrait être protégée à l’heure actuelle au regard de toutes les «bavures» dont fait montre le régime Tshisekedi.
«Ce régime nous a appris à diriger le pays dans le mépris des lois, dans le mépris des procédures. (…) à la mesure de ce que la Constitution nous donne en son article 64 qui nous demande d’assurer l’intégrité territoriale de la République. Aujourd’hui, la Constitution et les lois de la République n’ont pas été respectées et c’est à ce titre que nous avons lancé l’appel de cette marche à laquelle nous invitons tous les congolais pour exiger le respect de leurs droits», a déclaré Delly Sesanga.
L'Udps parle d’un non-événement
Réagissant à l’annonce de cette marche, le secrétaire général de l’Udps, Augustin Kabuya, parle d’une initiative des leaders locaux en rappelant que " Nous sommes très contents quand ces gens-là existent. On n'est pas inquiet. Si je suis inquiet, ce que je remets en cause le combat de nos pères fondateurs du parti. Ce que nous demandons est qu'ils disent la vérité aux Congolais. Ils peuvent réfléchir et émettre leurs avis. C'est la démocratie. Nous ne pouvons pas les empêcher à émettre leurs avis sur certaines matières qui touchent à la République".
S'agissant de critiques émises par Fayulu, Katumbi, Matata, Sesanga sur la misère en RDC, Augustin Kabuya évoque plutôt la crise entre la Russie et l'Ukraine. Et aussi, la guerre dans l'Est de la RDC en soulignant : " Ce sont des gens qui fonctionnent sur base de leurs zones linguistiques. Parmi tous ces gens-là pour mobiliser ils doivent retourner à leurs provinces." Et de trancher : " Nous sommes préoccupés pour l'organisation des élections et eux, sont préoccupés à organiser les marches".
8 exigences issues de Lubumbashi
L’opposition politique à Lubumbashi a formulé 8 exigences à l’encontre du pouvoir. Il s’agit : de la nomination consensuelle des animateurs des organes de la CENI ; de la révision de la loi électorale; de la recomposition de la Cour Constitutionnelle; de la fin de l’instrumentation des institutions politiques et judiciaires contre les candidats à la présidence de la République; de la fin des arrestations arbitraires d’hommes politiques, journalistes et activistes de la société civile, en n’oubliant pas la libération de tous les prisonniers politiques; de la fin des tueries dans le Grand Kivu, la province d’Ituri, dans le Grand Katanga, dans le Grand Bandundu et à l’Est de Kinshasa; de la conduite d’un audit externe des opérations d’identification en vue de la production d’un fichier électoral intègre et respectant les réalités démographiques de chaque circonscription électorale et de la présence des observateurs nationaux et internationaux dans tout le processus électoral.
Dans une déclaration lue par Olivier Kamitatu, directeur de cabinet du leader d’Ensemble pour la République, ces leaders de l’opposition promettent de défendre la RDC contre la balkanisation conformément à l’article 64 de la constitution avant de préciser : «Au nom de la population congolaise meurtrie et face à des autorités congolaises qui s’enrichissent de manière scandaleuse, nous décidons d’unir nos idées et nos forces pour mener les actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, transparentes, impartiales, inclusives et apaisées».
Exhortation de Mgr Fulgance Muteba
L’archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba a exhorté à cette occasion ces leaders de l’opposition à former une coalition unie et différente de toutes les autres coalitions préexistantes en RDC en sachant que celle-ci n’est pas la première.
Il l’a fait savoir lors de cette rencontre de l’opposition politique dans la ville de Lubumbashi en ces termes : « (…) Vous devez savoir que votre coalition aujourd’hui n’est pas la première à exister dans ce pays. Plusieurs coalitions du passé n’avaient pas tenues longtemps, allant à se séparer pour des intérêts personnels. Nous ne voulons pas que ces comportements empiriques soient vus au milieu de vous ».
Emma Muntu
Les quatre leaders candidats déclarés à la présidentielle 2023, en l’occurrence, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sessanga et Matata Ponyo se retrouvent à Lubumbashi autour du chairman d’Ensemble pour la République. A un peu près de huit mois des élections en République démocratique du Congo, tout est fait pour empêcher Félix Tshisekedi de revenir pour un deuxième quinquennat. Franck Diongo est également annoncé à cette rencontre. Tandis que Denis Mukwege qui était attendu, aurait décliné l’offre.
Dans l’entourage du Prix Nobel congolais, on évoque des préparatifs dans le cadre de l’arrivée du président de la Confédération helvétique à Bukavu en vue d’évaluer les besoins humanitaires de la population qui a fui les atrocités du M23.
Il est question pour ces leaders de l’opposition de faire aboutir des discussions politiques engagées depuis plusieurs mois à travers leurs états-majors respectifs. Ce, dans l’objectif de présenter un front uni face à l’Union sacrée.
Un communiqué commun devant engager ceux qui ont pris part à cette rencontre, devra sanctionner la fin de ces travaux. Tout tourne autour du choix d’une candidature unique. Selon certaines indiscrétions, il faut opérer le choix entre Moïse Katumbi et Martin Fayulu. Le premier s’est désolidarisé de Tshisekedi en quittant l’Union sacrée au moment où le second a eu maille à partir avec Adolphe Muzito dans le cadre de LAMUKA.
Difficile d’affirmer que ce bloc de l’opposition est une réponse à l’Union sacrée qui paraît plus structurée avec des leaders qui ont pignon sur rue. En outre, la plateforme de la majorité présidentielle s’est dotée d’une Charte devant régir ces sociétaires.
Opposition non-inclusive
Avec une présidentielle à un seul tour, l’opposition politique n’est nullement sortie de l’auberge. Le FCC proche de Kabila, quoi qu’affaibli après de nombreux départs dans ses rangs, a encore son mot à dire dans l’opposition. Ignorer Muzito par le temps qui court, relève d’une erreur assez grave de stratégie.
Le Nouvel élan de l’ancien premier ministre Adolphe Muzito a démontré son ancrage sur le terrain en mobilisant des foules entières partout où il est passé. En plus, depuis le 11 avril dernier, il a repris le bâton de commandement de LAMUKA menaçant d’intenter une action judiciaire contre tout usurpateur ou imposteur. Une façon d’attirer l’attention de ceux qui se réunissent à Lubumbashi.
Pour le parti d’Adolphe Muzito, le présidium de LAMUKA est composé de deux partis politiques à savoir, l’ECIdé et le Nouvel élan. Agissant en solo avec la désignation du professeur Kalele, Fayulu a ainsi violé les dispositions de la convention de la plateforme LAMUKA. Pour le camp d’Adolphe Muzito, Martin et son parti politique ne font plus partie LAMUKA et ne peuvent donc plus l’engager avant d’ajouter que se réconcilier avec Martin Fayulu dans le cadre de la résistance, c’est une page tournée.
Les deux leaders de LAMUKA ne s’étaient pas mis d’accord dans le choix d’un candidat unique à la présidentielle avant que Fayulu reproche à Muzito de s’être rapproché de Tshisekedi alors que Muzito accuse Fayulu de rébellion et de traîner derrière lui la réputation d’usurpateur qui ne respecte pas ses engagements.
L’opposition reste divisée pour faire face à un Félix Tshisekedi rassuré du soutien des poids lourds comme Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe et le FCC de l’Union sacrée avec les anciens du camp de Joseph Kabila.
Emma Muntu
*C’est une Interview pour fixer les esprits et remettre les clepsydres à l’heure.
A la pomme de discorde avec Fayulu, Adolphe Muzito pense que ‘’Lamuka appartient au peuple congolais pour se mobiliser, exiger de bonnes élections, le respect du délai constitutionnel, de manière à ce que ce qui s’est passé en 2018 ne se répète pas en 2023. Donc, un espace de résistance, ça ne doit pas appartenir à une personne’’. Adolphe Muzito, Leader de Nouvel Elan et, actuellement, Coordonnateur de la Coalition Lamuka, est plus que déterminé à aller jusqu’au bout de sa lutte. A une question d’actualité relevant, du reste, de sa propre position ainsi qu’à celle de ceux qui l’accompagnent face à la perspective des prochaines élections, telles que prévues, le 20 décembre 2023, il a réaffirmé qu’il n’abdiquerait pas à sa propre candidature à la Présidentielle. Tout comme, évoquant les chances de l’Union sacrée et, même, de ses compères de l’Opposition qui, hier comme demain, tentent de se regrouper, il relative tout, en disant que tous ceux-là, y compris l’actuel régime, ont créé de nouveaux pauvres en RD. Congo. D’où, ils doivent présenter leur bilan pour convaincre. Mais, quoi qu’il en soit, tant qu’au niveau de l’Opposition, par exemple, il n’y aura pas de programme commun sur la table, des alliances n’auraient aucun sens, ni la moindre chance de réussite. En plus, en ce qui concerne la Loi Tshiani, Adolphe Muzito appelle le Parlement à trancher. ‘’Que tous ceux qui sont contre ou pour puissent jouer au sein du Parlement qu’ils ont, eux-mêmes, accepté librement’’, lance-t-il.
A son avis, il est contre cette Loi Tshiani, car il la trouve inopportune. Mais, c’est au ‘’Parlement qu’il revient de trancher’’, insiste-t-il, dans cette même interview sur les antennes de Rfi. Décryptage.
INVITE AFRIQUE
Adolphe Muzito (RDC) : « Pas de ralliement au candidat Tshisekedi, mon parti et moi nous irons aux élections »
Au Congo Kinshasa, le torchon brûle dans l'opposition entre Martin Fayulu et Adolphe Muzito. Leur alliance dans la coalition Lamuka, c'est terminé. Et tous deux annoncent qu'ils vont se présenter à la présidentielle à un seul tour programmée le 20 décembre prochain. Mais que répond l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito à la rumeur propagée par les partisans de Martin Fayulu sur son éventuelle intention de rejoindre le camp du Président sortant, Félix Tshisekedi ? La réponse d’Adolphe Muzito…
RFI : Adolphe Muzito, depuis la présidentielle de 2018, vous étiez ensemble - Martin Fayulu et vous - au sein de la coalition d’opposition Lamuka. Aujourd’hui, c’est la rupture. Qu’est-ce qui vous sépare fondamentalement ?
Adolphe Muzito : Ce qui nous sépare fondamentalement, c’est que lui pense que Lamuka, c’est pour lui. Moi, je pense que Lamuka ce n’est pas pour moi, ce n’est pas pour lui ; Lamuka, c’est pour nos deux partis, c’est pour la population. C’est une plateforme de résistance et non pas une plateforme électorale. En tant que plateforme de résistance, Lamuka est à la disposition de la population pour se mobiliser, exiger de bonnes élections, le respect du délai constitutionnel, de manière à que ce qu’il s’est passé en 2018 ne se répète pas en 2023. Donc, un espace de résistance, ça ne doit pas appartenir à une personne.
Est-ce qu’au fond, ce divorce, entre Martin Fayulu et vous, n’est pas naturel puisque vous êtes tous les deux candidats à la présidentielle de décembre prochain ? Il est bien normal que chacun vole de ses propres ailes ?
Oui, c’est tout à fait normal. Mais, à partir de ce moment-là, monsieur Martin Fayulu pouvait prendre l’initiative de quitter Lamuka ou d’organiser la séparation à l’amiable. Malheureusement, il a utilisé le mensonge pour m’exclure unilatéralement et frauduleusement et passer le flambeau de Lamuka, alors que c’était le tour de mon parti, à quelqu’un d’autre.
Les partisans de Martin Fayulu vous soupçonnent de ne pas être un véritable opposant et de préparer un rapprochement avec le camp du président Tshisekedi…
Ça, c’est du fétichisme. Ils ne peuvent pas, sur leurs propres inventions, sur la base d’un tel mensonge, m’exclure de Lamuka. Ça n’est pas vrai puisque nous aussi nous pensons qu’ils flirtent avec monsieur Kabila. Et d’ailleurs, pour moi ce n’est que de la supposition, mais pour lui [monsieur Fayulu], il a fait une alliance avec monsieur Kabila. Il a fait une alliance avec un proche de Kabila, Monsieur Matata, avec qui ils organisaient la marche, il y a deux ou trois semaines.
Pourriez-vous, éventuellement, renoncer à votre candidature ?
Je ne renoncerai jamais à ma candidature. Mon parti et moi, nous irons aux élections à tous les niveaux.
Pas de ralliement au candidat Tshisekedi ?
Pas de ralliement au candidat Tshisekedi.
Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo, vous-même… les candidatures se multiplient dans l’opposition. Est-ce que vous n’êtes pas en train de vous fragiliser face à l’Union sacrée, le camp du président sortant Félix Tshisekedi ?
La fragilisation ne viendrait pas de ce que les candidatures soient éclatées au niveau de l’opposition, elle vient du fait que l’opposition jusqu’ici n’a pas un programme, il n’y a pas de projet politique sur la table. Moi, je m’apprête à présenter mon offre politique et je m’attends à ce qu’il y ait un débat, et sur fond de débat, on peut faire des alliances en portant des projets, des visions, des solutions. Il faut une politique de grands travaux, il faut doubler ou tripler en dix ans la production nationale pour sortir les Congolais du seuil de pauvreté. Pour ce faire, il faut de grands travaux, il faut une planification.
Dans une élection à un seul tour, comme aujourd’hui au Congo, plus il y a de candidats de l’opposition, plus cela fait le jeu du pouvoir, c’est mathématique…
Le pouvoir est très faible. Regardez un peu la coalition, la charte des forces de l’Union sacrée, qu’est-ce que représentent les trois, ou quatre, ou cinq leaders politiques ? Ils représentent plus ou moins 25% de l’électorat. Si monsieur Tshisekedi pense qu’avec cette coalition il peut gagner, je crois qu’il devrait réfléchir à deux fois. Et peut-être qu’il va recourir lui aussi, comme monsieur Kabila, à la fraude. Mais, quand vous recourez à la fraude, un bien mal acquis ne vous profite pas parce qu’in fine, on va vous lâcher, comme ils ont lâché Kabila.
Vous dites que le pouvoir est très faible, mais l’Union sacrée vient tout de même de recevoir le renfort de deux poids lourds de la politique congolaise, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe…
Mais, la question est de savoir quel programme ils vont présenter au peuple. Assis sur quel bilan ? Et moi, je dis que ces poids lourds - je ne sais même pas si vous parlez de poids lourds physiquement ou de poids lourds politiquement – moi, je m’attends à ce qu’ils présentent d’abord leur bilan. Actuellement, il y a de la surchauffe. Le dollar est en train de monter, le pouvoir d’achat de la population est en baisse avec l’érosion du franc congolais dans le pays.
Oui, mais tout de même, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe ont des militants, ils ont des partisans, et tous ceux-là vont voter Tshisekedi, le 20 décembre prochain…
Oui, mais des militants à qui ils doivent présenter le bilan. Tshisekedi a promis de réduire la pauvreté, je voudrais bien qu’aujourd’hui il présente son bilan, le nombre d’emplois qu’il a créés. Moi, je considère que lui, comme Kabila d’ailleurs, ont créé de nouveaux pauvres.
A l’occasion des fêtes de Pâques, le Cardinal archevêque monseigneur Ambongo a mis en garde les Congolais contre le projet de loi Tshiani sur la congolité, qui vise à écarter de la présidentielle tout candidat qui ne serait pas de mère et de père congolais. Tout le monde pense évidemment à Moïse Katumbi. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Je considère que M. Katumbi a soutenu ces institutions, qu’il reconnaît ce Parlement illégitime, il y siège à travers son parti. Eh bien, qu’ils aillent jusqu’au bout de la logique, c’est-à-dire que la loi passe si la majorité est pour la loi, et qu’elle ne passe pas si la majorité est contre la loi.
Et vous-même, quelle est votre position personnelle sur ce projet de loi ?
Je suis contre ce projet de loi, je voterais contre si j’étais dans ce parlement illégitime et parce que je trouve que le moment n’est pas opportun. Je demande à M. Katumbi et aux autres qui sont contre cette loi, de jouer dans le Parlement, par respect envers les institutions qu’ils ont acceptées, pour que le Parlement tranche.
Propos recueillis par Rfi