La prochaine étape des pourparlers se veut cruciale pour Kinshasa et Goma. Les parties s’étaient données un temps pour préparer cette dernière phase après la signature de la Déclaration de Principes du 19 juillet dernier au Qatar.
Cependant, les signaux lancés par l’AFC/M23 sont loin d’être rassurants. Le directoire de ce mouvement rebelle a annoncé qu’il ne participera pas à un nouveau cycle des négociations sans la libération préalable de 700 prisonniers. Une exigence posée comme condition sine qua non à la tenue de la prochaine étape de ce processus de paix.
En outre, les délégués de l’AFC/M23 ont indiqué qu’aucun retrait de leurs positions actuelles n’est envisagé avant d’affirmer vouloir restaurer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national, jusqu’à Kinshasa.
Le durcissement de ton de l’AFC/M23 coïncide avec les violations du cessez-le-feu sur le terrain. Tout est fait pour saper les efforts diplomatiques de la capitale qatarie. Les supplétifs du Rwanda recourent à l’arme du chantage. Mais cela risque de ne pas produire des résultats escomptés.
Déjà, le Rwanda a eu du mal à accepter l’accord de Washington avant de créer la confusion dans l’interprétation du respect de la souveraineté des frontières de la RDC. La question des FDLR a surgi comme un épouvantail. L’accord de Washington s’est imposé au Rwanda comme l’épée de Damoclès. Le régime de Kigali a été obligé, à son corps défendant, d’adhérer à ce processus.
Cependant, à Doha, le régime de Kigali qui a commencé par taxer la médiation américaine de partialité, tente de récupérer ce qu’il n’a pas obtenu à Washington. L’objectif pour Kigali, c’est gagner plus du temps par la stratégie de blocage des travaux. Des ballons d’essai que le pouvoir de Kagame lance pour tester la détermination du médiateur, ne sont pas méconnus de tous les protagonistes qui sont habitués aux divers tours de passepasse du Rwanda.
Il est sans ignorer qu’à Doha, les délégués de l’AFC/M23 n’ont pas beaucoup de marges de manœuvre au regard des pressions subies sur place. Pour preuve, il avait osé de quitter la salle à Doha accusant Washington de se ranger sur les positions de Kinshasa. Face à la pression, ils ont finalement signé la Déclaration de principes.
Pour cette raison, sous l’instigation du Rwanda, l’AFC/M23 change de stratégie en tirant les leçons des pressions à Doha. Il tente, cette fois-ci, un chantage en amont avant de se rendre dans la capitale qatarie. Encore un coup d’épée dans la mare.
La Pros.