Crispin Ntambue Bamba Bonso, président interfédéral du Kasaï central de ‘‘Congo Positif’’, a été Libéré 24 heures après son ‘’arrestation brutale’’ par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements, ANR de cette partie de la République. Visiblement révolté par cette arrestation, Héritier Ekoto Isasi, Porte-parole du parti Congo Positif, ‘’Parti Anti Chômage’’, a exprimé, à travers un message datant de vendredi 25 avril, ‘’son soutien total et sa solidarité sans faille’’ au camarade Crispin Ntambue. Héritier Ekoto condamne avec « la plus grande fermeté toute forme d’intimidation, d’atteinte à la dignité humaine et de violation des droits fondamentaux orchestrés par les trois agents de l’ANR, visiblement incontrôlés et déterminés à lui faire du mal», indique le message. Par ailleurs, le parti ‘’Congo Positif’’ exige qu’un dossier disciplinaire soit ouvert à l’encontre de trois Agents de l’ANR qui se seraient permis d’inquiéter, sans motif valable, de manière injustifiée et illégale, leur camarade. Ci-dessous, l’intégralité du message du Porte-parole de ‘‘Congo Positif’’.
MESSAGE DE SOUTIEN AU PRESIDENT INTERFEDERAL DU KASAÏ CENTRAL, LE CAMARADE CRISPIN NTAMBUE BAMBA BONSO
Kananga, le 25 Avril 2025
Monsieur le Président Interfédéral,
C’est avec une profonde indignation que nous avons appris votre arrestation brutale par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), suivie de votre détention injustifiée alors que le cas est pendant devant votre Juge naturel de Kananga.
Nous saluons avec soulagement votre libération intervenue après 24 heures de votre détention illégale et tenons à vous exprimer, en cette circonstance particulière, notre soutien total et notre solidarité sans faille.
Votre engagement constant en faveur de la démocratie, de la justice et des valeurs républicaines demeure une source d'inspiration pour les militants de la liberté et de la vérité à travers notre pays. Votre résilience face à cette épreuve témoigne de la force de votre conviction et du sens élevé de vos responsabilités.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté toute forme d’intimidation, d’atteinte à la dignité humaine et de violation des droits fondamentaux orchestrés par les trois agents de l’ANR, visiblement incontrôlés et déterminés à vous faire du mal.
Congo Positif exige qu’un dossier disciplinaire soit ouvert à l’encontre de trois Agents de l’ANR qui se sont permis de vous inquiéter sans motif valable, de manière injustifiée et illégale.
Le Président National, le Secrétariat Général, tous les Organes du Parti ainsi que les militantes et militants vous expriment l’assurance de leur entière solidarité et leur soutien indéfectible dans la poursuite de votre noble mission.
C’est un succès total, une réussite remarquable, un pari gagné. Du 21 au 22 avril 2025, en effet, le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo a pris part, au "Forum économique Japon-RDC", qui s’est tenu à l’Université des Nations unies à Tokyo, capitale du Japon. Intervenant le 21 avril à l’ouverture de ces assises, Guylain Nyembo a prononcé un important discours sur les "Défis de financement du PNSD [Programme National Stratégique de Développement] et opportunités pour la Coopération avec le Japon."
Le Vice-Premier Ministre a déclaré à cette occasion, que la mobilisation de plus d’investissements possibles, nationaux et étrangers, est un défi pour la République Démocratique du Congo (RDC). "Ce défi est au cœur de l’action du Gouvernement qui a doté le pays d’un Plan National Stratégique de Développement (PNSD) couvrant la période 2024-2028, visant à traduire en actions la vision de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef l’Etat", a-t-il indiqué.
L’objectif principal du Forum Japon-RDC était de renforcer la coopération économique et diplomatique entre les deux pays, et de rechercher des investissements pour accompagner le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre du PNSD. Il s’est tenu dans la continuité de la 14ème Rencontre annuelle de l’Investissement (AIM 2025), organisée du 7 au 9 avril à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, à laquelle le Vice-Premier Ministre avait pris une part active.
Climat des affaires, une feuille de route pour rassurer les investisseurs
Cadre fédérateur de référence de toutes les interventions du Gouvernement et de ses partenaires, le PNSD dont le coût de mise en œuvre s’élève à 94,30 milliards de dollars américains, se décline en cinq domaines de concentration : l’amélioration de la gouvernance ; la diversification de l’économie ; le développement du capital humain ; le développement des infrastructures et l’aménagement du territoire ; et le développement durable et équilibré des provinces. "Les financements prévisibles pour le quinquennat sont estimés à 50,55 milliards USD, soit 53,60% du coût total, dégageant un gap de financement de 43,76 milliards USD, soit 46,40% du coût total des besoins de financement que le Gouvernement devrait mobiliser", a expliqué à Tokyo, Guylain Nyembo.
Aux partenaires et investisseurs potentiels, il a répété son message favori, que la RDC est une "terre d’investissement où se jouent le présent et l’avenir de la planète." "C’est [donc] maintenant le bon moment de prendre le risque afin de profiter de nombreuses opportunités, car la concurrence s’annonce rude. Le Japon a donc sa place et je dirai une place privilégiée dans cette course, et ma présence ici s’inscrit dans une dynamique de partenariat stratégique avec les bailleurs et investisseurs japonais, afin de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme ambitieux [PNSD]", a lancé le Vice-Premier Ministre, dans son discours-plaidoyer.
En rapport avec la sécurité juridique et judiciaire des investisseurs et en sa qualité de responsable direct au niveau du Gouvernement des questions des investissements et de l’assainissement de l’environnement des affaires, Guylain Nyembo a pris l’engagement de jouer pleinement son rôle, solidairement avec l’Exécutif, pour assurer un suivi efficace de la nouvelle Feuille de route des réformes relatives à l’amélioration du climat des affaires en RDC.
Réchauffement des relations Japon-RDC
Parlant de la coopération avec le Japon, Guylain Nyembo a rappelé une série d’activités antérieures, qui visent toutes à raffermir les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays. Il a cité la Table Ronde et le Forum sur les Mines organisés respectivement en 2022 et en 2023 ; la participation du Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la TICAD 7 en 2019 à Yokohama (Japon), durant laquelle la RDC s’était engagée dans une nouvelle dynamique de coopération bilatérale visant à nouer des partenariats stratégiques mutuellement bénéfiques dans les secteurs de la télédétection, des mines, de l’Energie, de l’industrie, des infrastructures et de la sécurité alimentaire…
Il a aussi évoqué l’engagement du Japon pris lors de la TICAD 8 à Tunis, en rapport avec les investissements du secteur privé. "La RDC entend capitaliser sur la cinquième phase de l’Initiative d’Assistance Renforcée au secteur Privé en Afrique (EPSA 5), qui est un partenariat entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Gouvernement japonais pour la mobilisation des ressources en faveur du secteur privé africain", a-t-il dit. Cette coopération financière japonaise dont l’enveloppe s’élève à 5 milliards USD pour la période 2023-2025, permettra d’accompagner les initiatives de développement industriel des pays africains, dont la RDC.
"Il s’agit donc d’un réchauffement des relations entre les deux pays qui a posé de nouveaux jalons d’une coopération solide et prometteuse", a poursuivi le Vice-Premier Ministre. Cette nouvelle dynamique a déjà donné des résultats concrets : la signature d’un accord de coopération dans le secteur minier en décembre 2022 entre le Ministre des Mines de la RDC et le Ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie du Japon ; les visites de travail à Kinshasa des membres du Gouvernement japonais et des Hauts Cadres de l’Administration japonaise en 2023 et en 2024.
Invitation à la Conférence des investisseurs et bailleurs de fonds
Parmi les initiatives dans le secteur de mines visant non seulement l’exploitation mais surtout l’implantation des unités locales de transformation, la RDC entend asseoir la coopération avec le Japon par des projets tels que ceux portés par EGC (Entreprise Générale du Cobalt) et OKAPI, a indiqué le Vice-Premier Ministre. Ces projets consistent à enregistrer les exploitants miniers artisanaux dans le but d’assainir et de sécuriser la chaine d’approvisionnement de minerais.
"Aujourd’hui encore, nous avons l’occasion de marquer un pas de plus dans cette coopération à travers ce Forum d’investissement", a assuré Guylain Nyembo. Avec, dans cet élan, des objectifs précis : la consolidation des acquis de la coopération dans le secteur minier à travers le rétablissement d’un contact direct avec les entreprises japonaises qui souhaitent investir dans ce secteur ; la relance de l’accompagnement dans les domaines de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture et des infrastructures ; la présentation de projets bancables pouvant bénéficier de financements par prêt concessionnel du Gouvernement japonais ; l’identification et l’implication des bailleurs de fonds japonais pour le financement du PNSD.
Dans la foulée, le Vice-Premier Ministre a annoncé la tenue en RDC, de la Conférence des investisseurs et des bailleurs de fonds, prévue au second semestre 2025. L’objectif de ce forum est de mobiliser les ressources nécessaires pour la réalisation de divers projets de grande envergure en RDC. "Vous y êtes d’ores et déjà invites", a conclu Guylain Nyembo, désignant l’Ambassadeur de la RDC au Japon, Likumwenda Nsenda, comme point focal pour les informations liées à l’évolution des préparatifs de cette conférence et des modalités de participation.
La République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda ont signé, vendredi dernier, à Washington DC, une Déclaration de principes sous la facilitation des États-Unis d'Amérique, en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État des États-Unis. D’après la partie congolaise, représentée par le Ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, cette rencontre, initiée par les USA, tenue au Département d'Etat américain, marque un engagement renouvelé en faveur de la paix, de la souveraineté et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.
‘’La Déclaration s'appuie sur les efforts et décisions déjà engagés aux niveaux régional et international, et marque une étape supplémentaire vers une solution politique durable. Elle réaffirme des principes politiques fondamentaux notamment, le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, le principe de non-ingérence dans les affaires internes des États, le règlement pacifique des différends, la cessation de tout soutien aux groupes armés, le retour sûr et volontaire des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que la mise en place d'un cadre d'intégration économique régionale progressive. Elle prévoit également des consultations supplémentaires en vue de l'élaboration d'un futur accord de paix. Cette initiative américaine s'inscrit en complémentarité des efforts régionaux en cours ainsi que de la médiation conduite par l'Etat du Qatar’’, explicite, dans son communiqué, Thérèse Kayikwamba Wagner.
La Pros.
MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, COOPERATION INTERNATINALE ET FRANCOPHONIE
Washington D.C, 25 avril 2025
COMMUNIQUE DE PRESSE
Signature d'une Déclaration de principes entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda sous l'égide des États-Unis d'Amérique
La République Démocratique da Congo (RDC) et la République du Rwanda ont signé ce jour, à Washington DC, une Déclaration de principes sous la facilitation des États-Unis d'Amérique, en présence de Son Excellence Monsieur Marco Rubio, Secrétaire d'État des États-Unis. Cette cérémonie, à l'initiative des USA, tenue au Département d'Etat américain, marque un engagement renouvelé en faveur de la paix, de la souveraineté et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.
La Déclaration s'appuie sur les efforts et décisions déjà engagés aux niveaux régional et international, et marque une étape supplémentaire vers une solution politique durable. Elle réaffirme des principes politiques fondamentaux, notamment le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, le principe de non-ingérence dans les affaires internes des États, le règlement pacifique des différends, la cessation de tout soutien aux groupes armés, le retour sûr et volontaire des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que la mise en place d'un cadre d'intégration économique régionale progressive. Elle prévoit également des consultations supplémentaires en vue de l'élaboration d'un futur accord de paix. Cette initiative américaine s'inscrit en complémentarité des efforts régionaux en cours ainsi que de la médiation conduite par l'Etat du Qatar.
Dans son allocution, Son Excellence Madame Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, a salué la Déclaration comme une étape significative vers la paix, tout en soulignant que celle-ci doit être poursuivie selon une séquence rigoureuse : sécurité d'abord, confiance ensuite, et coopération en dernier ressort. Elle a réaffirmé que la position de la RDC demeure ancrée dans la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige le retrait de toutes les forces étrangères du territoire congolais et la cessation de tout soutien externe aux groupes armés.
La Ministre a souligné que la RDC constitue une pierre angulaire des solutions aux défis mondiaux notamment en ce qui concerne la transition énergétique et les chaines d'approvisionnement en minerais critiques. Les ressources nationales minerais, énergie et capital humain doivent être mobilisées de manière responsable et transparente, au service du développement durable du pays et de la stabilité globale
Elle a également insisté sur l'importance d'engagements contraignants et de mécanismes crédibles de redevabilité, en rappelant que les initiatives précédentes n'ont pas connu un aboutissement final. La paix, a-t-elle affirmé, doit reposer sur la rigueur, la responsabilité et des actions vérifiables.
La RDC a exprimé sa reconnaissance pour l'engagement de principe des États-Unis, en mettant en lumière le rôle de Son Excellence Dr. Mamad Boulos, Conseiller Principal du Secrétaire d'Etat américain pour les affaires africaines, dont les consultations approfondies dans la région ont apporté une approche diplomatique ancrée dans les réalités du terrain et centrée sur l'humain.
A l'issue de la cérémonie, la délégation congolaise a participé à plusieurs rencontres diplomatiques clés : Une consultation bilatérale avec les Etats-Unis, axée sur le renforcement des liens stratégiques et du partenariat économique. Un dialogue bilatéral avec le Rwanda, sous facilitation américaine : Une réunion trilatérale consacrée aux mécanismes de mise en œuvre et aux prochaines étapes. La République Démocratique du Congo réaffirme son engagement à poursuivre les efforts diplomatiques, à appliquer de manière responsable les principes contenus dans la Déclaration, et à œuvrer à l'élaboration d'un accord de paix contraignant dans les semaines à venir.
(Par Bahati Kasindi, Communicant et Analyste Politique)
Ce mercredi 23 avril 2025, la population congolaise a découvert avec surprise, à la télévision nationale, la lecture d’une déclaration conjointe entre la délégation du gouvernement congolais présente à Doha et celle du mouvement rebelle AFC/M23, soutenu par le Rwanda et occupant actuellement deux grandes villes de l’Est. Alors que tout semblait figé, cette déclaration – convenue entre les deux parties – a été rendue publique. Dans le long et douloureux feuilleton du conflit à l’Est de la RDC, le gouvernement vient peut-être de franchir un seuil politique. Un geste discret mais symbolique, loin d’être une faiblesse.
Les stratèges le savent : parfois, une phrase dite au bon moment suffit à faire basculer l’Histoire.
Parmi les conditions posées par les rebelles de l’AFC/M23 pour engager le dialogue, la plus emblématique était une déclaration publique du Président Tshisekedi soutenant l’idée même du dialogue. Cette demande exprimait un profond manque de confiance envers Kinshasa, qu’ils accusaient de ne jamais respecter ses engagements.
Et même si cette parole n’est pas venue directement du Chef de l’Etat, elle a été portée par sa délégation, à travers une déclaration conjointe rendue publique, diffusée sur les plateformes officielles de la Présidence et lue à la télévision nationale. Un message clair. Une réponse, même indirecte, à l'une des demandes centrales des rebelles : être écoutés, considérés, reconnus.
Cette ouverture, sans tapage, peut être perçue comme un levier pour la suite. Car la paix ne naît pas toujours de grandes conférences – aussi prestigieuses soient-elles, comme à la SADEC, Luanda, Nairobi ou même Doha, entre les présidents Tshisekedi et Kagame devant l’Emir du Qatar – ni d’accords solennels, mais parfois d’un mot juste, d’un geste inattendu, d’un ton nouveau à la télévision nationale.
Aujourd’hui, les conditions politiques d’une désescalade sont posées. Il revient à toutes les parties de s’y arrimer. L’équilibre ne sera pas immédiat, mais cette évolution du langage officiel ouvre une brèche.
A ceux qui demandent : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? », la réponse tient dans le contexte. Lorsque les rebelles exigeaient un dialogue, la RDC était en position de faiblesse : deux villes perdues, aucune solution militaire, et un ennemi soutenu par un voisin puissant militairement. Kinshasa n’avait rien à offrir en échange.
Aujourd’hui, les rapports de force ont changé. Reconnaissance diplomatique, sanctions contre le Rwanda, appels internationaux au retrait de son armée du territoire congolais… le terrain est plus équilibré. Le moment est venu pour chacun de défendre son agenda. Et la première exigence des rebelles – une déclaration publique de bonne foi – a été remplie.
Le communiqué n°098 du Ministère de la Justice, daté du 19 avril 2025, prétend annoncer l’ouverture de poursuites judiciaires contre Monsieur Joseph Kabila Kabange, ancien Président de la République Démocratique du Congo, ainsi que ses proches, pour leur supposée complicité dans l’agression du pays via le mouvement M23. Un texte qui, s’il n’était pas aussi grave dans ses implications, pourrait être classé parmi les maladresses administratives d’un cabinet improvisé.
Entre accusations de haute trahison, ordres de saisies de biens, restrictions de mouvements, et un ton martial à peine voilé, ce communiqué interroge autant sur le fond que sur la forme. Est-ce un acte de justice mûri, un coup politique de diversion, ou simplement une œuvre de néophytes pris dans l’euphorie de leur toute-puissance institutionnelle ?
1. L’incongruité de la forme : une note brouillonne pour une affaire d’État
À la lecture du communiqué, on est d’abord frappé par la forme : absence de référence juridique, ton approximatif, et un usage flou du langage administratif. Il n’y a ni visa des articles constitutionnels ou légaux, ni indication d’une base procédurale crédible. Le document ressemble plus à une décision de cour de récréation ministérielle qu’à une communication d’un ministère d’État.
Où est la rigueur juridique ? Où est la solennité de l’État ? Ce genre de déclaration, s’il est authentique, jette un doute sérieux sur la qualité des conseillers politiques et juridiques du ministre de la Justice.
2. Le fond : entre précipitation politique et amateurisme judiciaire
Accuser un ancien Chef de l’État de haute trahison, pour des faits aussi lourds que la collaboration avec un mouvement qualifié de terroriste, requiert une enquête sérieuse, des éléments de preuve accablants et une procédure conforme à la Constitution. Il ne s'agit pas d'une affaire partisane. C’est une question de souveraineté nationale.
Or, ici, on inverse l’ordre des choses : injonction d’engager des poursuites, saisie des biens, puis on parlera d’enquête. On devine donc une stratégie de diabolisation politique, motivée peut-être par l’opportunité de neutraliser un adversaire redouté ou de détourner l’attention d’une autre crise en cours.
Si la République doit se purger de ses traîtres, où sont les noms de ceux qui ont cohabité, mangé, gouverné, négocié avec le M23 à Kinshasa pendant 14 mois ? Pourquoi la justice ne s’est-elle pas réveillée plus tôt ? Qui a donné l’ordre de loger les émissaires du M23 à l’Hôtel du Fleuve ? Pourquoi n’a-t-on pas ouvert les mêmes procédures contre ces acteurs de l’Union sacrée ?
Ce deux poids, deux mesures dénote une instrumentalisation politique de la justice, au détriment de sa mission sacrée.
4. Une dérive dangereuse : quand l’État devient une scène de règlement de comptes
Ce type de communiqué, s’il est réel, est la preuve de l'effritement de l'État de droit. Il transforme l’administration en un théâtre de vengeance politique. Cela nourrit la méfiance envers les institutions, installe un climat de peur, et banalise la justice. Or, dans un pays qui cherche la stabilité, on ne peut pas se permettre une telle désinvolture.
C’est aussi une leçon de gouvernance ratée : même pour neutraliser ses adversaires, un État responsable agit avec méthode, avec retenue, avec respect pour ses propres lois.
Conclusion : vers une justice spectacle ?
Si ce document est un fake, il est le symptôme d’une société désorientée, qui ne croit plus à l’orthodoxie des institutions.
S’il est authentique, alors c’est le signe d’une dérive inquiétante, d’un pouvoir pris de panique, prêt à piétiner les fondamentaux pour survivre politiquement.
Dans les deux cas, la République sort perdante. L’histoire, elle, retiendra que certains ont confondu la justice avec la communication, la politique avec le ressentiment, et le leadership avec l’arrogance des improvisés.
Les accidents de navigation à répétition, qui surviennent notamment dans l'espace Grand-Equateur, préoccupent au plus haut point le Rapporteur de l'Assemblée nationale. En tant qu'élu du peuple, le Professeur Jacques Djoli souffre dans sa chair en voyant des centaines voire des milliers de ses compatriotes périr dans le fleuve Congo et ses affluents, pour la simple raison qu'ils n'avaient d'autre choix que de voyager comme du bétail dans des embarcations de fortune ne répondant pas aux normes de sécurité en matière de navigation fluviale. Et tout cela dans l'indifférence quasi-totale des autorités gouvernementales ayant la mission de règlement le secteur des transports et voies de communications. Et à travers un entretien avec la presse, le Professeur Jacques Djoli Eseng'Ekeli revient sur les causes fondamentales de ces naufrages à répétition et propose également des pistes de solutions, pour que le fleuve Congo et ses affluents cessent d'être des cimetières pour les congolaises et congolais, qui n'ont pratiquement ces cours d'eau comme pour se déplacer d'un coin à l'autre de la République Démocratique du Congo, les voies routières étant devenues impraticables, surtout dans les provinces faisant partie de l'espace Grand-Equateur.
Nous vous proposons ci-dessous les grandes lignes de son intervention.
Question : Vous êtes un élu du Grand-Equateur et vous êtes sûrement au courant des naufrages à répétition qui surviennent sur le fleuve Congo et ses affluents. Comment avez-vous réagi à tous ces accidents de navigation qui endeuillent des nombreuses familles ?
Jacques Djoli :
Je saisis cette opportunité pour présenter toutes mes condoléances aux familles éprouvées, qui ont perdu les leurs dans le dernier naufrage de Maita, de celui de Nganda Kinshasa, en face de la ville de Mbandaka et même au récent naufrage survenu ici au beach Ngobila, lors de la traversée entre Kinshasa et Brazzaville.
Question : Quelles sont, selon vous, les causes de ces accidents de navigation à répétition ?
Jacques Djoli :
Tous ces naufrages et leur récurrence traduisent les difficultés de maîtrise des paramètres de la navigation fluviale sur l'ensemble du territoire national mais plus particulièrement dans l'espace du Grand-Equateur, c'est-à-dire, dans les provinces de l'Equateur, de la Tshuapa, de la Mongala, du Nord et du Sud-Ubangi.
En effet, dans cet espace du Grand-Equateur, et au-delà du Grand-Equateur, sur l'ensemble de notre fleuve Congo et ses affluents, les communications et les transports des personnes et de leurs biens se font essentiellement par ce boulevard naturel que le Bon Dieu a mis à notre disposition.
Mais ces cours d'eau ou voies de navigation doivent d'abord être balisées. Malheureusement, le balisage ne se fait plus comme dans le passé. Pour rappel, à l'époque, le bateau qu'on appelait "Kauka", balisait les voies navigables mais aussi signalait les obstacles, comme les bancs de sable, et faisait aussi ce qu'on appelait le dragage du fleuve Congo et ses affluents, afin de faciliter la navigation. Mais malheureusement, aujourd'hui, nous sommes au point zéro.
Grosso modo, au niveau de la Régie des Voies Fluviales, il faut se poser des questions sur l'état de cet établissement public à caractère technique. Donc, il n'y a plus de balisage, il n'y a plus de dragage et aussi ça se fait à un niveau très bas.
Et la deuxième défaillance, c'est au niveau des moyens matériels devant assurer les transports personnes et des marchandises sur le fleuve Congo et ses affluents. Ici aussi, il y a d'abord des problèmes structurels.
En effet, l'Office National des Transports (ONATRA) a d'énormes problèmes de matériels et de structures. Il n'y a plus des bateaux courriers, du genre ITB Kokolo, Tshatshi, Gungu, où les gens pouvaient voyager dans les conditions plus ou moins acceptables.
A la place, ce sont des embarcations privées avec les qualités de navigabilité douteuses mais à qui la Régie des Voies Fluviales remet de certificats de navigabilité et surtout les autorisations de naviguer. A ce niveau, le mécanisme de contrôle est donc défaillant.
Il y a également la prolifération des ports privés tout au long de la ville de Kinshasa et des autres villes où il y a faiblesse de contrôle.
Et lorsque nous apprenons que les commissaires fluviaux sont suspendus, après un naufrage d'une embarcation de fortune, je me demande quels moyens ont-ils pour contrôler tous ces bateaux et embarcations qui naviguent sur le fleuve Congo et ses affluents ?
Donc, le fond du problème, c'est la qualité de ces embarcations et le contrôle administratif, de tonnages et des conditions de navigabilité de ces embarcations ainsi que les conditions dans lesquelles les gens voyagent. Voilà le tableau !
Question : Quelles sont alors les réponses ou les remèdes contre ces naufrages à répétition ?
Jacques Djoli :
Primo, il y a des réponses administratives, à savoir le contrôle effectué par la Régie des Voies Fluviales, le contrôle technique pour assurer le dragage et le balisage mais aussi la question des outils et moyens des embarcations. L'ONATRA a promis de mettre en place des moyens des transports (on les attend et il semble qu'on est en train de travailler).
Donc, pour nous, la solution réside principalement dans l'amélioration de la qualité de ces embarcations, ce qu'on appelle *Ibora*, qui sont construites dans des conditions douteuses, dans le non-respect des normes et standards, le contrôle de tonnages et des conditions dans lesquelles nos concitoyens voyagent.
Et il faut donc remplacer ces cercueils flottants ou navigants par des unités fluviales répondant aux normes de sécurité et de confort, si l'on veut donc faire arrêter *ces naufrages à répétition, qui constituent *des véritables actes de génocide*, parce que c'est en termes des millions que les gens meurent dans ces naufrages (parce qu'il faut compter chaque jour 200 morts et on arrive à des millions des femmes et d'enfants).
Question : Dans votre quête pour résoudre ce problème de naufrages à répétition, vous avez mené une démarche auprès des autorités de l'ONATRA. Qu'en est-il au juste ?
Jacques Djoli
Lors de mon dernier séjour à Mbandaka, chef-lieu-lieu de la province de l'Equateur, j'ai personnellement visité le chantier naval de l'ONATRA. Je fais le constat du désarroi de cette structure qui utilisait plus de 2.0000 agents, qui aujourd'hui n'a plus que 7 agents, alors que le matériel est là. Ils ont demandé, pour essayer de résoudre cette question de naufrage, que l'atelier de menuiserie soit réhabilité. Ils vont aider à avoir des embarcations qui obéissent aux normes et qui seront seules autorisées à transporter des personnes.
Et après avoir écouté ces personnels du chantier naval de Mbandaka-Boyera, nous avons rencontré le DG de l'ONATRA en personne à qui nous avons remis le mémo et qui nous a promis des solutions urgentes. Il y a simplement une semaine que nous l'avons vu et nous nous donnons un mois pour revenir à lui, au cas contraire, nous serons obligés de l'inviter dans le cadre du contrôle parlementaire et des moyens d'informations, ici au Parlement, avec le Ministre de Transports, pour nous donner le cadre organisationnel de la riposte qu'ils proposent à ces naufrages devenus permanents.
Donc, le Parlement ne peut pas être un centre de consolation de ces familles qui vivent ces drames. En effet, vous avez sûrement suivi ce qui s'est passé à Mbandaka dernièrement où l'embarcation a pris feu et il ne disposait d'aucun moyen pour éteindre le feu. Les gens ont été brûlés vifs. C'est tragique et inacceptable.
Question : Le gouvernement avait pris une série des mesures, notamment l'obligation pour les embarcations de disposer des gilets de sauvetage pour les passagers. Comment avez-vous jugé ces mesures ?
Jacques Djoli :
J'appelle ça des mesurettes. Oui, il faut contrôler la présence dans le bateau des gilets de sauvetage ; il faut qu'il y ait des matériels anti-incendie. Mais, il ne suffit pas de prendre une mesure, il faut veiller à son application, et surtout interdire que les gens puissent naviguer ou transporter des passagers sans ces moyens là. Mais le vrai problème est qu'il n'existe pas d'alternative ; les gens sont dans l'impératif de voyager, et s'il n'y a rien comme bateau ou moyen de transport répondant aux normes, ils vont prendre ces embarcations de la mort.
Question : Honorable Rapporteur, qu'en est-il alors de la mission parlementaire dépêchée par l'Assemblée nationale à Mbandaka ?
Jacques Djoli :
Les parlementaires, en tant que représentants du peuple, ne pouvaient rester inactifs ou surtout indifférents face au drame provoqué par ces naufrages. Ils sont allés à Mbandaka pour consoler, enquêter et revenir avec le rapport à soumettre à la plénière. C'est une mission officielle qui a été décidée par la chambre basse du Parlement. Et le jour où ils sont arrivés au chef-lieu de la province de l'Equateur, un jour après, ils ont assisté, alors qu'ils étaient partis pour le naufrage de Maïta dans le territoire de Bomongo, ils assisteront maintenant, en direct, au naufrage et à l'incendie d'une baleinière à Mbandaka, où les victimes sont essentiellement des populations de Bolomba et de Bokote.
Donc, là ils étaient partis pour 7 jours mais ils y sont depuis de plus 10 jours.
Nous avons aussi appris qu'il y a une équipe gouvernementale qui est descendue avec des moyens. Mais nous attendons le rapport de cette commission parlementaire, pour discuter en plénière sur des mesures à prendre, avec les responsables du Ministère des Transports, de la Regie des Voies Fluviales et de l'ONATRA, pour qu'il y ait un plan stratégique de sortie de ces drames que j'appelle "un vrai génocide des peuples d'eau".
Question : Avez-vous un mot à adresser au Gouvernement de la République ?
Jacques Djoli :
Le Gouvernement de la République doit faire son travail. Ils sont Gouvernement pour gouverner, c'est-à-dire répondre aux préoccupations des citoyens dans une vue programmatique et non pas dans une vue de consolation.
En même temps, nous le Parlement, nous sommes là pour contrôler, pour leur transmettre les attentes de la population et ces attentes se traduisent n'est-ce-pas par la nécessité de réformer ce secteur au plan technique et administratif mais aussi au plan de dotation d'équipements et de réhabilitation d'équipements, notamment du chantier naval de Boyera, à Mbandaka.
Votre mot de la fin
Jacques Djoli :
Le mot de la fin, c'est que, face au malheur qui les frappe, aucun message ne peut ressusciter ces morts, ces membres de familles qui sont morts dans des conditions atroces. Vous savez : mourir du feu ou mourir noyé, ce sont des morts tragiques, et surtout se retrouver dans un vide d'action des pouvoirs publics notamment, c'est la Croix-Rouge locale qui essaie de récupérer quelques dépouilles. Je crois que l'État que nous sommes, nous avons dans notre responsabilité un amour en aval en donnant à ces populations, qui nous font confiance, des réponses idoines et efficaces et non des mesurettes.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme de la République Démocratique du Congo (CNDH-RDC) a été impliquée dans « la Convention pour la protection des droits des travailleurs migrants » mise en place à Rabat, au Maroc, a relevé son Président M. Paul Nsapu, dans la restitution faite jeudi à Kinshasa à la presse.
« La RDC est considérée, pour le moment, comme le point de départ des migrants, avant de passer la Méditerranée via notamment le Maroc. C’est dans ce cadre que nous avons été associé à ces travaux tenus au Maroc, où une convention concernée la protection des droits des travailleurs migrants a été mise en place », a déclaré Paul Nsapu, Président de la CNDH-RDC.
« C’est la situation d’agression dont le pays est victime, dans sa partie Est, qui est à la base des départs de nombreux congolais vers d’autres pays, comme le Maroc, fuyant les atrocités qui nous sont imposées par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC », a-t-il ajouté, relevant qu’il était important que la RDC, à travers la CNDH soit à ses travaux pour présenter la situation réelle des Congolais et faire appel à la solidarité notamment africaine pour un retour effectif de la paix dans partie Est du pays.
Au Maroc, plusieurs travaux ont été organisées notamment la table ronde qui a été intitulée : « Pour des politiques migratoires fondées sur la protection des droits de l’homme : décryptage de l’observatoire générale n° de la Convention pour la protection des droits des travailleurs migrants ».
« Plusieurs institutions nationales des droits de l’homme (INDH) ont pris part à ces travaux organisés par certains organes conventionnels des droits de l’homme des Nations Unies, le Réseau des institutions nationales des droits de l’homme (RINADH) et autres », a indiqué le président Paul Nsapu.
Mais avant le Maroc, le président de la CNDH-RDC a été au Burundi, ou il a été invité par la CNDH-Burundi pour échanger sur la situation des déplacés congolais dans ce pays voisin de l’Est après l’occupation des villes de Goma et Bukavu, respectivement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC.
Dans un esprit de concertation et d'engagement, les acteurs du Secrétariat Général à la Reconstruction se sont réunis en début de la semaine, pour valider la feuille de route 2025, pierre angulaire des efforts à venir. Cette rencontre marque une étape déterminante, affirmant la volonté collective de bâtir des stratégies concrètes et efficaces pour renforcer la dynamique du Ministère des ITPR. A travers des échanges constructifs et une synergie d’idées, cette validation ouvre la voie à une mise en œuvre rigoureuse et ambitieuse des objectifs fixés.
ALLOCUTION DE CIRCONSTANCE A L'OCCASION DE L'ATELIER DE VALIDATION DE LA FEUILLE DE ROUTE 2025 DU SECRETARIAT GENERAL A LA RECONSTRUCTION DU MINISTÈRE DES ITPR
- Monsieur le Secrétaire Général à la Reconstruction ;
- Monsieur le Secrétaire Général aux ITPR;
- Mesdames et messieurs les Directeurs- Chefs de Service;
- Mesdames et Messieurs les Agents et Cadres de l'administration du Secrétariat général à la Reconstruction
- Distingués invités ici présents
Je voudrais de prime abord vous transmettre le message de Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre des ITPR retenu par un empêchement de dernière minute, alors que vivement il souhaitait être présent parmi nous. C'est pour cette raison qu'expressément, il m'a déléguée pour le représenter aux activités de cette matinée. Ce faisant, j'exprime ma satisfaction d'avoir eu le privilège et le plaisir de suivre assidûment le déroulement des travaux de validation de la feuille de route 2025 du Secrétariat Général à la Reconstruction ; et à propos, je salue la qualité du travail abattu à travers les diverses interventions qui ont nourri le débat et conduit aux résultats escomptés des assises .
A cet égard,
- Monsieur le Secrétaire- Général ;
- Distingués invités,
je promets , croyez- moi, de me faire le devoir de rendre fidèlement compte à Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, du bon déroulement et de la pertinence des conclusions obtenues, favorables au travail futur dans le domaine de la Reconstruction au sein de notre Ministère des ITPR..
- Que Vive l'atelier de validation de la feuille de route,
- Que Vive le Secrétariat Général à la Reconstruction,
Un vent de changement et d'espoir a soufflé sur la RDC. Au Centre culturel et artistique pour les pays d’Afrique centrale (CCAPAC), un événement d'une portée considérable s'est déroulé ce jeudi 24 avril 2025 : ‘’le lancement officiel des travaux d'élaboration de la nouvelle politique salariale destinée aux agents et fonctionnaires de l'Etat’’. Présidée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, cette cérémonie marque le début d'une réforme attendue, visant à instaurer plus d'équité et de rationalité dans la rémunération au sein de l'administration publique.
Dans une atmosphère chargée de sens et d'attentes, le Président de la République a pris la parole pour souligner l'importance cruciale de cette initiative. Il a, d'emblée, situé cette démarche dans un contexte national complexe, établissant un parallèle entre les défis sécuritaires et la quête de justice social.
‘’Nous traversons une étape décisive de notre histoire, tandis que l'Est de notre pays est confronté à une agression inacceptable, menaçant la sécurité et la dignité de notre population, une autre bataille s'engage ici, celle de la justice sociale, de la valorisation de nos fonctionnaires et de la modernisation de notre administration publique. Ces luttes bien que différentes par leurs domaines, partagent une même finalité, construire un Congo fort, uni, prospère, où chaque citoyen vit dans la paix, la dignité et l'équité’’, a déclaré le Chef de l’Etat devant les membres du gouvernement présents à cette cérémonie.
Ces mots forts résonnent comme un appel à l'unité et à la mobilisation sur tous les fronts. La réforme salariale n'est pas présentée comme une simple mesure administrative, mais comme une composante essentielle de la construction nationale, un pilier pour un avenir où chaque citoyen se sent respecté et valorisé.
Le Président Tshisekedi n'a pas éludé les problèmes profonds qui minent actuellement le système de rémunération de la fonction publique. Il a dressé un constat lucide et sévère des inégalités persistantes.
‘’Trop longtemps des inégalités marquent notre fonction publique. Certains ministères ou services, notamment à caractères économique et financier disposent des ressources importantes, et avantages généreux, tandis que d'autres, également essentiels au développement national, demeurent relégués au second plan avec des salaires pénibles. Ce déséquilibre alimente un sentiment d'injustice, démotive les agents, et diminue la qualité du rendement du service public’’, a-t-il indiqué face à une salle acquise à sa cause.
C'est face à cette réalité préoccupante, source de frustrations et d'inefficacité, que le Chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de changement. Il a rappelé la mission confiée au Gouvernement et aux participants aux travaux du Conseil national du travail (CNT).
‘’Face à ce constat préoccupant, j'ai instruit le Gouvernement, de concevoir une politique salariale équitable, moderne et durable. Cette nouvelle politique salariale devra impérativement garantir une rémunération juste, fondée sur les efforts fournis, les qualifications obtenues et les responsabilités assumées, sans favoritisme entre les agents’’.
L'objectif est de mettre fin à l'arbitraire et aux disparités injustifiées. Pour y parvenir, le Président a défini des lignes directrices précises pour la future grille salariale.
‘’La nouvelle grille salariale devra reposer sur une grille salariale unique, visible et accessible à tous, prenant en compte le grade, l'ancienneté et appliquée de manière uniforme. Elle devra attirer et retenir les compétences grâce à des incitations motivantes et compétitives. Elle devra aussi s'inscrire dans les limites des capacités financières de l'État en adoptant une gestion rigoureuse et responsable de nos ressources, devra standardiser les primes de manière transparente, en évitant les écarts excessifs entre les ministères’’, a souligné le Président de la République.
Les critères unicité, transparence, équité basée sur des éléments objectifs, attractivité, soutenabilité budgétaire et rationalisation des primes, constituent la feuille de route de cette réforme ambitieuse. Il s'agit de bâtir un système cohérent, motivant et responsable.
En conclusion de son allocution, le Président Félix Tshisekedi a tenu à exprimer sa confiance envers les acteurs chargés de mener à bien cette mission délicate, tout en affirmant son engagement personnel indéfectible pour la réussite de la réforme :
‘’Nos agents de l'administration publique attendent un système juste, transparent, moderne et efficace. J'ai une pleine confiance en vos compétences et votre engagement et votre sens du devoir, à poser les bases solides à cette réforme. Je vous assure de m'impliquer personnellement pour sa mise en œuvre’’.
Par ailleurs, la voix des travailleurs a également été entendue lors de cette cérémonie. M. Fidèle Kiyangi, président de l’Intersyndical national de l’administration publique (INAP), a pris la parole au nom des agents publics. Il a d'abord exprimé sa gratitude envers le Chef de l'Etat pour les progrès déjà réalisés sous son mandat.
‘’Nous vous remercions pour votre volonté de garantir une mise à la retraite honorable aux agents de l’Etat, ce qui a permis de rendre hommage à nos vaillants fonctionnaires. Nous saluons également la mécanisation de plus de 182 000 agents qui, pendant des années, ne percevaient aucun salaire’’, a affirmé le responsable de l’INAP.
Ces avancées, notamment la reconnaissance des fonctionnaires partant à la retraite et l'intégration salariale de dizaines de milliers d'agents autrefois non rémunérés, constituent un socle sur lequel bâtir la nouvelle réforme. Saluant l'initiative du jour, M. Kiyangi a souligné son caractère historique.
Cette reconnaissance par le représentant syndical témoigne de l'ampleur des attentes et de la portée potentiellement transformatrice de la réforme engagée.
La question cruciale du financement de cette politique salariale renouvelée, qui vise potentiellement une augmentation significative des rémunérations, a été abordée par le Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique, Jean-Pierre Lihau. Il a annoncé une mesure concrète et imminente pour dégager les ressources nécessaires notamment, le lancement, dès le mois prochain, d'un vaste processus de contrôle de tous les agents publics. L'objectif est d'assainir les fichiers et de récupérer des fonds indûment versés. Avec assurance, il a précisé :
‘’L’argent pour doubler voire tripler les salaires proviendra de cette opération’’, a-t-il lancé.
Plus rien ne sera comme avant. Après les récentes inondations qui ont secoué la ville-province de Kinshasa, allant jusqu'à occasionner des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables, le Gouvernement central, sous la conduite managériale de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, a pris ses responsabilités. Ce, pour soulager efficacement les sinistrés, mais aussi prévenir les catastrophes naturelles futures.
Au cours d'un briefing tenu hier, jeudi 24 avril 2025, Guy Loando Mboyo, Ministre d'Etat en charge de l'Aménagement du territoire, et Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, ont annoncé des stratégies innovantes envisagées par l'équipe gouvernementale en vue de consacrer une approche pragmatique dans la prévention et la gestion de crises relatives aux phénomènes naturels.
Dans son intervention, Guy Loando a largement expliqué la vision réaliste du Gouvernement. Selon lui, après les inondations survenues au seuil du mois d'avril en cours, un plan d'urgence a été élaboré sur instruction du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour assurer un suivi rigoureux de la stratégie gouvernementale.
"Le VPM de l'intérieur a mis en place un comité de crise qui a regroupé toutes les administrations concernées par cette question. Il fallait d'abord comprendre les causes. On a élaboré un plan d'urgence qui a plusieurs points. Ce plan d'urgence a été élargi pour que des actions concrètes soient mises en œuvre sur le plan social, sur le plan technique, sur le plan légal, sur le plan réglementaire et sur le plan financier. De ce plan d'urgence qui a été élaboré sous la coordination du Comité permanent d'alerte et des urgences, les autres secteurs sont concernés. Au-delà du ministère de l'intérieur, il y a le ministère des infrastructures, puisqu'il y a des mesures qui portent sur le curage des caniveaux. Avec les évènements que nous avons connus, il s'est fait que beaucoup de voies d'évacuation des eaux de pluies sont bouchées. Il y a aussi le ministère de la Santé. Lorsqu'il y a des crises humanitaires, cela amène également des crises de santé publique. Au-delà de la gestion actuelle, le Gouvernement a pensé qu'il était plus qu'urgent que nous puissions disposer dans toutes les provinces, des unités d'intervention médicale... Il faut constituer également des stocks de médicaments dans chacune des provinces pour permettre une bonne prise en charge quand il y a ce type de cas et des évènements imprévisibles. Le ministère de la Santé a également proposé la formation des professionnels de santé parce que les cas de crise liés aux catastrophes demandent une formation spécifique, notamment les gens qui sont habilités à faire l'évacuation. Quand il y a la montée des eaux de pluie, il faut qu'il y ait des gens qui savent nager. Le Ministre de la Santé avait proposé la création et l'installation de cette brigade d'intervention. Il a également demandé qu'au niveau du Ministère des Affaires sociales, au-delà de l'établissement qui s'occupe de la Caisse nationale de la gestion des catastrophes naturelles, qu'il y ait une harmonisation pour permettre à ce que le Ministère des Affaires sociales puisse jouer pleinement son rôle avec les structures qui sont placées sous sa tutelle. Le Gouvernement central a estimé qu'il faut une bonne coordination pour la gestion des catastrophes. Il faut qu'il y ait un protocole. Le Gouvernement a également pris la mesure pour ce qui est de l'opérationnalisation des réponses à tout ce qui est relatif aux catastrophes naturelles. Il y a aussi le volet de la Communication. Il avait été demandé à la Ministre des Affaires sociales et de la Communication d'initier des campagnes d'éducation civique pour que les gens sachent ce qu'il faut faire en cas de catastrophes naturelles. Il y a toute une campagne qui doit être organisée sur l'ensemble du pays", a-t-il rassuré. Le Ministre d'Etat Guy Loando a également affirmé que, parmi les mesures prises pour parer aux risques d'inondations, il y a la démolition des constructions érigées sur les sites non aedificandi et l'interdiction de l'octroi des titres qui encouragent l'exploitation des milieux à risques, aussi bien à Kinshasa qu'au niveau des provinces.
"Le Gouvernement, dans ses responsabilités, a estimé qu'il faut qu'on ait des sites dédiés uniquement à l'accueil de nos compatriotes lorsqu'il y a des catastrophes, dans toutes les 26 provinces. Parmi les mesures, il y a aussi la construction des logements sociaux. La collègue des Affaires sociales avait également recommandé qu'il y ait une brigade des transports, un corps dédié, formé et entraîné pour faire face aux catastrophes naturelles. Au niveau technique, il avait donc été demandé qu'on procède à la surveillance des zones interdites, les sites non aedificandi. Le constat qui a été fait c'est que nos compatriotes, eux-mêmes, se choisissent où ils doivent aller s'installer. On est dans un phénomène des occupations volontaires, en lieu et place des occupations réglementaires. Au niveau du Ministère de l'environnement, la question de la gestion des déchets. Le comité s'était aussi penché sur cela pour que nous ayons un système de collecte régulière. Toujours au niveau technique, le Gouvernement avait identifié un certain nombre des voiries et des routes qui sont d'une importance capitale. Enfin, sur le plan légal, notre collègue Ministre d'État aux Affaires foncières a sollicité et obtenu du Gouvernement l'exécution de son arrêté pour tout ce qui concerne le morcellement. Le Gouvernement a demandé que cela soit respecté. Le Gouvernement a également ordonné qu'on puisse procéder à la démolition de tous les ouvrages qui se trouvent dans les sites qualifiés comme des zones à risque", a soutenu Guy Loando Mboyo, dans un élan de sérénité, dans son intervention, face à la presse. Pour sa part, le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, a tenu à réaffirmer l'engagement des dirigeants du pays, dans le cadre du Gouvernement de Madame Judith Suminwa, à remplir avec fidélité sa mission, en restant toujours à l'écoute et au service des populations. Il a, cependant, attiré l'attention des uns et des autres sur l'importance des règlements en matière de construction.
"Si nos villes étaient bien aménagées, on n'aurait pas eu autant de dégâts. On ne peut pas empêcher les pluies de tomber ni les catastrophes naturelles de subvenir. Mais, on peut, de par notre comportement, de par la manière d'aménager, éviter que nous ayons des dégâts de cette ampleur", a insisté Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, Porte-parole du Gouvernement, lors de cet exercice de redevabilité, tenu au mythique studio Mama Angebi de la RTNC.
(Enquête réalisée par Belhar Mbuyi et Olivier Kaforo)
Août 2023. Jules Alingete bloque la sortie des milliers de lampadaires et leurs accessoires des entrepôts de la Direction générale des douanes et accises (DGDA). A moins de quatre mois des élections, Félix Tshisekedi tient à l’installation de ces lampadaires à Kinshasa, qui feront partie de son discours bilan pour la capitale.
Devant plusieurs de ses proches depuis le Brésil, le Chef de l’Etat ordonne à Nicolas Kazadi d’instruire de sa part l’IGF-Chef de Service (Jules Alingete) de lever sa mesure immédiatement pour ne pas entraver le projet. Jules Alingete refuse de s’exécuter. Le projet prendra donc un grand retard. Comme le chef de l’Etat laisse faire, M. Alingete se croit tout permis.
Il va donc entraver la réalisation des pans du programme du chef de l’Etat, ou encore détruire l’image des proches du président de la République dans l’opinion, en orchestrant des puissantes campagnes médiatiques.
Et ce sont les fidèles du Président de la République qui ont fait preuve d’abnégation et de compétence dans la conduite de leurs charges qui se retrouvent sacrifiés. Le cas de Nicolas Kazadi, alors Ministre des Finances, est révélateur de ce lâchage par le numéro un congolais à la suite des dossiers dans lesquels, pourtant, aucune incrimination n’a été retenue à son encontre.
Notre consortium de médias économiques congolais constitué du Groupe de presse Chronik’Eco et du site d’informations économiques Finance-cd.com, a décidé de mener une enquête sur l’affaire dite de lampadaires, qui avait fait l’objet de dénonciations de la part de l’Inspection générale des Finances (IGF). Le consortium a travaillé selon les règles de l’art, pour démêler la vérité de la clameur publique instillée par des puissantes campagnes médiatiques menée en sous-main par l’Inspecteur Général des Finances (IGF).
Il nous apparaît clairement que la démarche de l’IGF n’a réussi qu’une chose : entraver durablement l’implémentation du programme du chef de l’Etat. Etait-ce l’objectif poursuivi ? Ceux qui ont ainsi contrarié l’exécution du programme du président de la République l’ont fait dans quel dessein ? Nuire à l’action du chef de l’Etat ? Se taper une popularité à peu de frais en surfant sur le populisme ? Ou les deux à la fois ? A l’opinion de juger.
Deuxième partie : l’affaire des lampadaires
Mi-2021, peu après sa nomination au ministère des Finances dans le gouvernement Sama Lukonde, Nicolas Kazadi reçoit le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, accompagné du PDG de SOLEKTRA, l’homme d’affaires Samba Bathily. Dans leur gibecière, un projet d’implantation de l’éclairage public à Kinshasa, projet que le Chef de l’Exécutif de la capitale a déjà fait valider à tous les niveaux. Il s’agit d’implanter 2.594 au coût total de 13,6 millions de dollars américains.
Encore une fois, Nicolas Kazadi pose des questions sur les prix, expliquant qu’il a déjà payé des lampadaires avec Modern Construction à 1.500 USD, et demande comment justifier un prix aussi élevé. Mais ses deux interlocuteurs donnent tous les détails au centime près : leurs lampadaires sont différents sur le plan de la qualité ; la société prestataire va les commander de France au prix de 1.700 euros dans le cadre d’une opération pilote visant à déclencher le financement par le trésor français de 30.000 lampadaires au bénéfice de la RDC pour un prix total de 50 millions d’euros.
Ensuite : avec les mâts qui seront commandés du Maroc, la construction de massifs de candélabre en béton – dispositifs de fixation en forme de socle béton destiné à servir d'appui aux poteaux d'éclairage public – et d’autres accessoires, le kit complet par lampadaires revient à 4.936,62 USD. Il faut ajouter 13 lots 693complets d’équipements d’entretien au coût unitaire de 68.289,75 USD, soit un coût total de 887.766,75 USD. Ce qui donne le total marché de 13.693.370,62 USD.
Dans ces conditions, le ministre des Finances accepte donc de signer l’ordonnancement de la dépense. Mais, pour veiller à ce que ce soit bien le modèle présenté qui sera acheté, il prend des mesures de précaution : il demande à Gentiny Ngobila (Gouverneur de Kinshasa) d’ouvrir un compte dans une banque dont ils vont surveiller ensemble les transactions. C’est ainsi qu’un compte est ouvert à la SOFIBANQUE par le gouverneur de Kinshasa. Nicolas Kazadi y transfère les 13 millions USD, mais prend soin d’aviser par écrit le PDG de la banque que tout paiement ne pourra se faire que sur base de sa non-objection. Il est convenu que 30% de la somme seront versés au prestataire, la société Solektra de Samba Bathily, et 70% directement au fournisseur, une société française.
L’IGF Bloque et bloque encore
Par la suite, c’est Nicolas Kazadi lui-même qui invite l’inspecteur général des finances - chef de service et lui confie la surveillance du dossier. Jules Alingete Key lui explique que cela tombe bien parce que son service a justement une mission à l’hôtel de ville. Le premier paiement a lieu sans problème. Pour le deuxième, M. Ngobila écrit à la SofiBanque pour exiger que le paiement soit fait en faveur du prestataire.
Inquiet, le PDG de la SofiBanque, M. Henry Wazni, écrit à Nicolas Kazadi (ministre des Finances) pour lui rappeler que les versements au prestataire devraient se limiter aux premiers 30% selon ses instructions. Sur quoi le Ministre des Finances ordonne que l’argent soit payé directement au fournisseur.
Pour les 30% derniers, M. Ngobila écrit à la SofiBanque pour qu’ils soient versés dans le compte fonctionnement de l’hôtel de ville. Mais, la banque est restée sur les instructions de M. Kazadi, et a plutôt payé au fournisseur.
Tous les conteneurs arrivent ainsi au port de Matadi, mais il se pose un problème : les régies financières exigent à la Solektra de payer la TVA et la douane. Les deux font 56% du montant. « Si je paie une telle somme, je subis une perte qui ne me permettra pas de mener à bien le projet », explique M. Samba Bathily au Ministre des Finances.
Nicolas Kazadi lui rétorque qu’il aurait dû négocier une exonération en amont. « C’est vrai que je n’y avais pas pensé avant, mais partout en Afrique où je fais de tels projets, ce genre de matériels sont toujours exonérés », répond M. Bathily. Il reste que Solektra écrive au Ministre des Finances pour solliciter l’exonération après coup.
M. Kazadi confie le dossier à sa cellule fiscale dont le responsable, le conseiller Chiribagula lui dit qu’il existe en ce moment-même, un décret en préparation qui exonère les produits solaires, mais qui n’est pas encore finalisé. Il propose au ministre d’autoriser la levée d’urgence de sorte que Solektra ne paie pas les frais, en attendant que le Premier ministre signe son décret. C’est ainsi que Nicolas Kazadi écrit à la DGDA pour solliciter la levée d’urgence, ce que la DGDA autorise.
Mais, au moment où les lampadaires allaient être sortis de la douane, Jules Alingete Key, qui se trouve à Matadi, s’interpose et bloque l’opération. Il va y avoir un échange entre lui, les dirigeants de Solektra et les responsables de la DGDA. En conclusion, ils décident ensemble de revenir vers le ministre des Finances. Nicolas Kazadi reconfirme son autorisation de levée d’urgence. Mais au moment de sortir les lampadaires de la douane, Jules Alingete Key bloque encore.
L’IGF boude les instructions du Président
Conséquence : alors que Félix Tshisekedi souhaitait les voir installés pour éclairer les Kinois la nuit comme une des actions à brandir dans son discours en cette année électorale, les lampadaires se retrouvent bloqués dans les entrepôts de la DGDA par la seule volonté d’un homme, Jules Alingete.
En août 2023, le Chef de l’Etat congolais est à Belém au Brésil pour participer à un sommet sur le bassin de l’Amazonie. Dans son entourage il y a le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi et l’homme d’affaires Samba Bathily.
Au cours d’un intermède dans la suite présidentielle, ce dernier pose son problème au chef de l’Etat, disant qu’il n’a toujours pas achevé son projet d’installation des lampadaires à Kinshasa à cause de Jules Alingete qui bloque la sortie du matériel. Félix Tshisekedi s’en étonne, et se tourne vers son ministre des Finances. Ce dernier explique qu’il a fait ce qu’il pouvait, mais qu’il a buté sur l’intransigeance de l’IGF-chef de service.
Sur le champ, le président de la République ordonne à Nicolas Kazadi d’appeler l’IGF et de lui dire de lever son interdiction pour ne pas compromettre le projet. Le Représentant personnel du Chef de l’Etat, Joseph Thierry Luvuezo Bolimela, et le Directeur de Cabinet adjoint à la Présidence, Olivier Mondonge sont présents.
Nicolas Kazadi appelle donc Jules Alingete et lui donne les instructions reçues du président de la République, et ce dernier s’engage à exécuter l’ordre du chef de l’Etat. Mais rien ne se fera. Jules Alingete boude les instructions du président de la République. Les mois passent.
En décembre, mois électoral, l’IGF-chef de service sort le dossier avec deux thèmes : surfacturation et non-exécution. Alors que, d’une part, l’IGF avait en charge la gestion du compte et, d’autre part, c’est lui qui bloque la sortie du matériel !
Comme d’habitude, une terrifiante campagne médiatique est lancée pour ravager l’image de Nicolas Kazadi, présenté comme le moteur d’un détournement monstre dans le dossier lampadaires.
« D’abord ce dossier n’était ni initié, ni négocié par Nicolas Kazadi. C’est un dossier qui vient de l’hôtel de ville, et qui était passé par toutes les étapes d’approbation. Si Nicolas Kazadi avait l’intention de s’enrichir sur ce dossier, il aurait payé au prestataire, de sorte que ce dernier lui rétrocède un pourcentage sur le montant payé. Or, il a exigé le paiement direct au fournisseur en France. Ce faisant, il a sécurisé le projet », explique un spécialiste des finances publiques.
Des projets de Félix Tshisekedi passés à la trappe
Inquiet, Félix Tshisekedi convoque Nicolas Kazadi et Jules Alingete pour une confrontation devant lui. Le ministre accuse l’IGF de mauvaise foi et d’ourdir une cabale politique, et ce dernier n’a qu’un seul argument : la surfacturation. Il affirme que le prestataire aurait acheté les lampadaires à 800 euros et non à 1.700 comme il l’affirme, et que par conséquent, le prestataire ne perdrait pas l’argent s’il payait la douane et la TVA. Il affirme détenir la lettre du fournisseur qu’il se refuse pourtant de brandir.
Vive réaction de Nicolas Kazadi qui rappelle que le fournisseur a été payé par lettre de crédit, et pose la question de savoir comment la banque peut tricher avec une lettre de crédit. Ensuite, poursuit-il, lorsqu’on regarde le crédit que la RDC a obtenu du trésor français de 50 millions d’euros pour 30.000 lampadaires, cela donne à l’unité le prix de 1.667 euros. Ce qui correspond au prix présenté par le prestataire si on arrondit. « Il n’y a donc pas tricherie sur le prix », insiste-t-il.
Curieusement, le Chef de l’Etat ne fait aucun reproche à Jules Alingete sur le fait qu’il n’a pas obéi à l’instruction qu’il lui a transmise par le biais de Nicolas Kazadi depuis le Brésil, celle de libérer les lampadaires pour qu’ils soient installés avant les élections. L’IGF-chef de service se croit donc pousser des ailes.
Le lendemain, le Ministre des Finances s’enquiert auprès de M. Bathily qui confirme le prix et lui envoie une lettre du fournisseur. A son tour, il transmet cette lettre en annexe d’un courrier qu’il adresse à Jules Alingete dans lequel il lui demande quel intérêt il a pour mentir de la sorte.
A propos de la supposée surfacturation, on peut se demander si l’affirmation de Jules Alingete tient la route. En épluchant les dossiers de l’Hôtel de Ville, il apparaît que ce sont au total quatre entreprises qui avaient gagné le marché d’éclairage public à Kinshasa. Nous allons comparer deux de ces soumissionnaires : Solektra et Proton.
Solektra présente une offre avec des panneaux de 80W, /13.120 lumens ; des panneaux solaires de 270 Wc ; des batteries de 26,6v/33Ah, soit 845 Wh ; le tout pour un éclairage maximal de 60 lux. Par contre, Proton fait une offre avec des panneaux de 74W/8000 lumens ; des panneaux solaires de 80Wc ; des batteries de 12,8v/24Ah, soit 307Wh ; le tout pour un éclairage maximal de 30 lux. Qualitativement parlant, l’offre de Solektra est de loin meilleure que celle de Proton, pour un rendement deux fois supérieur. Pourtant, le coût unitaire des lampadaires de Proton est de 6.147,99 USD, de loin supérieur à celui de Solektra qui n’est que de 4.936,62 USD.
Les Kinois peuvent donc apprécier le rendement des deux sociétés, avec les lampadaires de Solektra sur l’avenue Elengesa où la lumière est impeccable la nuit, avec les lampadaires de Proton sur l’avenue Shaba. Mais alors, pourquoi Jules Alingete n’a pas parlé de surfacturation à propos du marché accordé à Proton ? Bonne question ! Et pour cause : Proton appartient au groupe Rawji.
En violation de la loi qui régit le corps des inspecteurs des finances, Jules Alingete détient un cabinet fiduciaire privé, D.A. Consulting Office (D.A.C.O Sarl), qui est géré par son épouse, ce qui le met en position litigieuse au regard de sa fonction. Or, le groupe Rawji est le principal client de DACO Sarl pour ses travaux d’expertise comptable. Ceci explique donc cela.
Belhar Mbuyi (Finance-cd.com) et Olivier Kaforo (Chronik’ Eco)
« La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple ». Cette énoncée de l'article 149 de la Constitution de la République Démocratique du Congo place le peuple congolais au centre de toute action judiciaire. Cette position voulue par le législateur semble avoir été bafouée, foulée aux pieds et piétinée dans l'affaire Bukanga-Lonzo, au regard des attaques portées par le Ministère Public contre la représentation nationale, qu'est l'Assemblée Nationale. Tous les détails dans les lignes qui suivent.
Conformément à la position exprimée par l'Assemblée Nationale, qui a appelé, à la séance plénière du 17 avril 2024, la Cour Constitutionnelle à se conformer à la procédure telle qu'édictée par la Constitution et le règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement, le Député National Matata Ponyo a séché l'audience de ce mercredi 23 avril 2025 devant la Cour Constitutionnelle dans l'affaire Bukanga Lonzo. Face à son absence, le Ministère Public s'en est pris avec virulence à l'Assemblée Nationale, tenant des propos que d'aucuns jugent déplacés et humiliants.
En effet, dans sa prise de parole, le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle a requis la peine de servitude pénale de 20 ans pour chacun des trois prévenus, assortie d'une inéligibilité de 10 ans pour Matata et de cinq ans pour Deogratias Mutombo ainsi qu'une expulsion définitive du territoire congolais de l'homme d'affaires sud-africain Christophe Grobler. Là n'est pas le problème.
Le scandale, et pas de moindre, se situe au niveau des propos tenus par le procureur général près la Cour Constitutionnelle, Moke Mayele à l'égard de l'Assemblée Nationale.
« Je vais commencer par le prévenu Matata Ponyo, qui extirpe de ses immunités et d'une soi-disant décision de l'Assemblée nationale à laquelle il appartient, qui justifierait son absence à la procédure. Monsieur le président, les immunités ne sont pas synonyme d'une immunité. Les immunités ont pour finalité de porter à la connaissance de la chambre à laquelle appartient le député que les poursuites sont engagées contre la personne », a-t-il déclaré.
L'ire d'un Député National de l'USN
Ces propos ont choqué l'assistance et les millions de congolais qui les ont suivis à travers les médias. De députés nationaux sont tout autant scandalisés.
Pour cause, autant la Cour Constitutionnelle est la première instance judiciaire du pays, autant l'Assemblée Nationale est la représentation nationale du peuple congolais, au nom de qui la justice est rendue.
De ce fait, estime un député national honoraire, il est inadmissible que le ministère public s'en prenne avec une telle légèreté à la première institution démocratique du pays, qui représente la population.
« La séparation des pouvoirs ne place nullement le pouvoir judiciaire au-dessus du pouvoir législatif. Nulle part au monde, il ne peut y avoir de juges, aussi puissants soient-ils, qui se permettent de tenir des propos orduriers à l'égard de l'Assemblée nationale, composée des élus directs du peuple », fustige un Député National de l'Union Sacrée de la Nation (USN), la plateforme présidentielle, qui promet de mener une action de sensibilisation au sein de la Chambre basse du Parlement pour une réponse à la hauteur de cette attaque.
C'est-à-dire que le Ministère Public aurait dépassé les bornes. Ce qui confirme, selon des officines, la thèse longtemps soutenue par Matata Ponyo, selon laquelle il est victime d'un acharnement politique et que ce procès ne vise en réalité qu'à le tuer politiquement.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l’Etat, s’est entretenu, mercredi 23 avril 2025, par visioconférence, pour la deuxième fois, avec le Président de l’Indonésie, Prabowo Subianto, sur le renforcement de la coopération entre leurs pays.
Les deux dirigeants ont précisément discuté de la mise en place d’un partenariat dans les domaines de la diplomatie, du développement économique, des infrastructures, des mines et de l’agriculture.
À cette occasion, le Président Subianto a renouvelé son invitation au Président Tshisekedi pour une visite d’État en Indonésie dont les dates devraient être annoncées au deuxième semestre de cette année.
Cette rencontre virtuelle fait suite à celle du 14 décembre 2024 qui était organisée juste après l’investiture du Président indonésien. Lors de cet échange, les deux Chefs d’État avaient notamment évoqué la perspective d’une coopération stratégique sur le plan écologique afin de faire front commun face aux défis environnementaux.
La République démocratique du Congo (RDC) et l’Indonésie figurent parmi les principaux leaders des grands bassins forestiers au monde. En 2023, les deux pays avaient pris part au Sommet des 8 États signataires du Pacte de l’Amazonie, au Brésil. Ces derniers avaient décidé de coaliser leurs efforts en vue de parler d'une même voix et de développer un agenda commun pour la sauvegarde et la préservation de leurs ressources forestières.