Le monde célèbre, ce 3 mai 2025, la 32ème édition de la journée internationale de la liberté de presse sous le thème : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». En République démocratique du Congo (RDC), cette journée coïncide avec le 21ème anniversaire d’existence de l’Observatoire de la Liberté de la presse en Afrique (OLPA), organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse basée à Kinshasa depuis 2004. La situation de la liberté de la presse est tributaire du contexte socio-politique du pays caractérisé par l'occupation de plusieurs territoires par des milices armées et l'absence de l'autorité de l'Etat.
Au cours de ce premier semestre de l'année 2025, OLPA note une baisse des cas d’atteintes à la liberté de la presse comparativement aux années précédentes. 11 cas des violations de la liberté de presse ont été documentés de janvier à mai 2025. Les agents de l'Etat et les membres des groupes armés sont les principaux auteurs de ces atteintes.
Il y a lieu de noter que le sentiment d'insécurité dans le chef du personnel des médias s'est accru, en ce début d'année, principalement dans la partie orientale du pays où sévit des milices armées, poussant plusieurs médias à l’autocensure.
De nombreux journalistes craignant d’être la cible des groupes armés s'abstiennent de couvrir des événements liés aux conflits armés. C'est le cas dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri. D'autres médias ont carrément suspendu leurs activités. Des responsables rebelles ont une mainmise sur le contrôle l’information entrainant une désinformation généralisée et un accès limité à des sources d’information fiables. Les journalistes indépendants et critiques privilégient désormais les informations sociales, de santé, agriculture, économique, éducation, de développement, évitant à tout prix l'angle sécuritaire.
OLPA appelle donc au rétablissement définitif de la paix sur toute l'étendue du pays et encourage les pourparlers de Doha et de Washington en vue d'accoucher d'une solution définitive au conflit, gage d'un bel exercice du droit d'informer et d'être informé sur toute l'étendue du pays.
C'est dans l'enceinte feutrée du Fleuve Congo Hôtel, en marge de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, que Christian Bosembe, Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC), a livré ce lundi un discours d'une rare intensité. Face à un parterre de professionnels des médias, d'officiels et de membres de la Société civile, Christian Bosembe a dressé un constat lucide des défis qui assaillent le monde de l'information, particulièrement dans un contexte national marqué par des tensions sécuritaires, avec la guerre d’agression rwandaise qui sévit dans l’est. Son intervention, loin d'être une simple allocution de circonstance, s'est muée en un véritable plaidoyer pour une prise de conscience collective face à la manipulation de l'information, exacerbée par l'avènement de l'intelligence artificielle.
Christian Bosembe a d’emblée souligné la mutation profonde du paysage informationnel.
‘’Nous vivons une époque où l'information devient aussi stratégique, mais aussi très stratégique que les armes. Ce qui a radicalement changé ces dernières années, c'est la manière dont elle se diffuse et se manipule. L'essor de l'intelligence artificielle transforme la façon dont l'information est produite, consommée et partagée. Chaque citoyen est désormais un producteur potentiel de contenus. Cela ouvre des opportunités, mais soulève aussi les grands défis’’.
L'IA nouvelle arme de guerre numérique
Le Président du CSAC n'a pas mâché ses mots pour décrire la menace que représente l'IA lorsqu'elle est détournée à des fins de déstabilisation, surtout en période de conflit.
‘’En temps de guerre, ce défi prend une autre forme. Aujourd'hui, la propagande numérique amplifiée par l'IA devient une arme. Réguler l'information n'est pas seulement une affaire technique, c'est une responsabilité collective puisqu'il s'agit de protéger la vérité et donc protéger la démocratie. L'intelligence artificielle est une arme de guerre numérique. L'histoire nous enseigne que dans des moments de crise, l'information devient aussi cruciale que les armes, a déclaré Christian Bosembe.
Il a ensuite détaillé avec une précision chirurgicale les mécanismes de cette nouvelle forme de guerre :
‘’Pendant les guerres, les puissances ont toujours cherché à manipuler les masses à travers les récits. Mais aujourd'hui, la guerre de l'information n'est plus menée avec des tracts ou des affiches. Aujourd'hui, elle est menée sur les réseaux sociaux par des vidéos, des textes générés par des intelligences artificielles. En quelques secondes, l'IA peut produire des contenus totalement fabriqués, des discours politiques qu'un leader n'a jamais prononcés, des réunions et des accords qui n'ont jamais existé, des audios pourtant truqués mais qui défient la réalité sans commune mesure, de scènes de violence montées de toutes pièces, des images et des vidéos manipulées pour s'aimer le doute et la confusion. Des outils comme le deepfake, le bot, diffusent des récits falsifiés à une vitesse inédite. Ces contenus n'ont pas besoin de validation journalistique. Ils frappent les esprits et modèlent l'opinion, tout simplement’’.
Face à cette "illusion de la vérité", il a rappelé le rôle primordial, et plus que jamais complexe, du journaliste : ‘’Le rôle du journaliste devient donc crucial. Il ne s'agit pas seulement de rapporter des faits mais de lutter contre l'illusion de la vérité’’.
Abordant la question épineuse de l'équilibre entre liberté d'expression et responsabilité, le président du CSAC a interpellé directement la conscience de certains acteurs médiatiques, dans un langage direct et sans concession, particulièrement concernant la situation sécuritaire dans l'Est du pays.
‘’La liberté d'expression, comme nous le savons tous, est un principe sacré. C'est l'une des pierres angulaires de la démocratie. Mais en période de guerre, cette liberté peut-elle justifier la propagation des récits falsifiés ou des contenus haineux ? Par quels prodiges malsains certains Congolais, j'ai dit bien certains Congolais, parviennent-ils à justifier, rationaliser, pire encore, à comprendre les atrocités que commettent les terroristes dans l'Est du pays ? Quelle étrange perversion de l'esprit faut-il pour prétendre aimer sa patrie tout en caressant les desseins de ce bourreau ?’’, s’est-il intérrogé.
Ses interrogations se sont faites plus précises, visant des pratiques journalistiques jugées dangereuses.
‘’Lorsqu'un journaliste publie une information sans vérifier la source, quand il relaye une vidéo qui semble authentique mais qui en réalité est manipulée, n'est-il pas responsable de contribuer à une réalité faussée ? Est-ce cela la liberté d'expression ? Quand toute une rédaction s'arroge le droit de diffuser, de commenter, parfois même de savourer une vidéo où nos forces soldats, nos vaillants héros, les FARDC apparaissent en difficulté, est-ce encore de l'information ou c'est déjà de la trahison ? C'est une question, pas une affirmation’’, a lancé le responsable de l’organe régulateur de la presse congolaise
Un bilan présidentiel salué en matière de liberté de la presse
Au cœur de son allocution, et avant d'aborder les défis institutionnels du CSAC, Christian Bosembe a tenu à souligner ce qu'il considère comme des avancées significatives pour la liberté de la presse sous le mandat du Président Félix Tshisekedi. Cette reconnaissance publique, venant du premier responsable de l'organe de régulation des médias, a particulièrement retenu l'attention.
‘’Excellences, Monsieur le Président, vous n'êtes pas seul dans cette lutte de la salubrité médiatique. Monsieur le Président, vous avez beaucoup fait pour la liberté d'expression dans ce pays. Sous votre mandat, aucun journaliste n'a été tué. Aucun journaliste n'a été arrêté ou torturé à cause de ses opinions. Aucune rédaction n'a été saccagée. Aucune chaîne n'a été fermée sous les ordres des services comme ce fut dans le temps, comme ce fut dans le passé. Nous vous remercions sincèrement et nous vous encourageons de continuer notre travail’’, a affirmé, sans ambages, Christian Bosembe.
Ces propos tranchent avec une certaine narration et offrent une perspective que le Président du CSAC a jugé crucial de mettre en exergue, dressant un bilan qu'il estime positif en comparaison avec des "temps passés". Cette affirmation forte vise à reconnaître les efforts qu'il attribue à l'administration actuelle pour garantir un environnement plus sûr et plus libre pour les professionnels des médias.
En quête des moyens pour affronter les défis numériques
Se défendant d'être un censeur, Christian Bosembe a insisté sur la nécessité d'un cadre régulé.
‘’Excellence, Monsieur le Président de la République, je ne suis ni censeur ni tyran, je ne suis pas un dictateur, je ne brandis pas le baillon, je ne tiens pas le fouet. Mais une chose est sûre, un pays sans ordre et sans discipline est un navire sans boussole. La liberté, elle est belle, elle est bonne, si belle soit-elle, mais elle n'est pas une licence à tout faire. Elle exige la responsabilité’’.
Il a ensuite plaidé pour un renforcement urgent du CSAC afin qu'il puisse étendre sa mission à l'univers numérique.
‘’Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication joue un rôle central dans la régulation des médias traditionnels, mais à l'ère du numérique, il est impératif qu'il comble le retard accumulé depuis près de deux décennies en rattrapant ce retard sur la régulation du digital... Le CSAC ne peut pas se limiter à contrôler seulement les médias classiques. Il doit étendre son champ d'action sur les plateformes numériques où circule désormais la majorité de contenu informationnel’’, a-t-il lancé.
Cependant, cette ambition se heurte à une réalité amère :
‘’Mais pourtant, sur terrain, les agents du CSAC travaillent dans des conditions précaires. En dépit de leur engagement, l'institution pourtant essentielle à la démocratie demeure l'une des moins soutenues par l'État, presque oubliée, mais toujours plus sollicitée... Alors que depuis la signature du nouveau barème salarial de depuis juillet 2023, 60% des agents cumulent 21 mois d'arriérés, tandis que 40% restants perçoivent des rémunérations précaires. Faute d'application effective du barème. Une situation qui fragilise sérieusement la motivation du personnel... Il est donc urgent que le pouvoir public prenne des mesures concrètes pour doter le CSAC de + nécessaires à l'exercice de ses missions’’, a déploré Christian Bosembe.
‘’Excellence Monsieur le Président de la République, Par votre leadership, vous avez su transformer cette période de crise en une période de construction nationale. Malgré les défis que nous impose cette guerre, vous avez pu maintenir allumée la flamme patriotique. Et par votre sens de redevabilité, transmis à tous les membres de votre Gouvernement, vous avez maintenu le pont avec un peuple qui, au-delà du conflit, manifeste toujours autant d’intérêt sur la gestion de la chose publique et sur le positionnement stratégique de notre pays. Votre vision a fait de la presse Congolaise, non pas un contre-pouvoir hostile, mais un cobâtisseur de la nation. Ces réformes que nous avons commencées ne sont pas des vœux pieux, comme nous avons eu à le rappeler… Aujourd’hui, plus qu’hier, nous sommes optimistes que sous votre impulsion, et avec la mobilisation constante du Gouvernement et l’implication de toutes les parties prenantes, nous poursuivrons cette œuvre de refondation tant pour le secteur des médias que pour les autres domaines de la vie nationale’’, a déclaré Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, lundi 5 avril 2025, à l’occasion de la célébration, à Kinshasa, de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Pour le Ministre Patrick Muyaya, la RDC a amorcé, sous la férule de Félix Tshisekedi, une étape majeure pour l’assainissement du secteur médiatique national. Malgré le contexte difficile dû à la guerre imposée par l’armée rwandaise, il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à soutenir l’exercice d’une presse libre et responsable pour notamment, faire échec à la désinformation, sous toutes ses formes, en République Démocratique du Congo.
MOT DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DE
LA COMMUNICATION ET MÉDIAS, PORTE-PAROLE
DU GOUVERNEMENT À L’OCCASION
DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
Mai 2025
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État,
Honorables Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat,
Honorables Membres du Parlement,
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement,
Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication,
Monsieur le Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo,
Distingués Partenaires techniques et financiers,
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Mesdames et Messieurs,
Plus qu'une commémoration, cette Journée mondiale de la liberté de la presse s'impose désormais comme un rendez-vous annuel du bilan et de la projection. Un moment sacré où nous mesurons les avancées accomplies dans la défense de ce pilier démocratique, tout en rendant hommage à ces femmes et ces hommes qui, au péril de leur vie, traquent la vérité, la décryptent et la partagent avec notre nation.
La célébration de cette année, Excellence Monsieur le Président de la République, est toute particulière en ce qu’elle se fait dans un contexte d’agression de notre pays par le Rwanda avec l’appui de ses supplétifs. Cette situation met en péril la liberté de la presse et de l’information dans les zones qu’ils occupent dans notre pays et entache à nos efforts pour un écosystème médiatique libre et pluriel.
Excellence Monsieur le Président de la République,
La presse de la République Démocratique du Congo connait une période sombre de son histoire à cause des atteintes à la liberté de la presse et de l’information dans les territoires sous occupation.
Plus aucune voix s’élève ! C’est la terreur, le ciblage, les intimidations, les arrestations arbitraires, la fermeture des médias et la destruction des matériels. Voilà, ce qui caractérise la réaction des forces ennemies face à ceux qui recherchent la vérité dans cette partie de notre pays.
Votre présence aujourd'hui transcende le symbole - c'est un rempart vivant contre cette offensive liberticide.
Elle illustre à la fois votre engagement constant pour le soutien et la défense de ce pilier de la démocratie, et aussi, un signe de solidarité et de compassion pour ces journalistes qui font preuve de bravoure et de résilience, à l’image de nos populations qui ne cachent pas leur hostilité face aux forces d’occupation.
Permettez-moi, au nom de tous les professionnels des médias, ici rassemblés, de vous adresser notre plus profonde gratitude pour cet engagement et vous rendre les hommages que vous méritez.
Votre implication, sans faille, plusieurs fois démontrée aux côtés des journalistes a permis d’accomplir des progrès majeurs, à l’instar de la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur de la communication et des médias.
Vous avez guidé, par votre vision, les Etats Généraux de la Communication et des Médias que nous avons tenus en janvier 2022 et qui ont posé un diagnostic sérieux du secteur, avant d’esquisser les solutions que nous implémentons pour permettre aux médias notamment de s’adapter notamment à l’évolution technologique.
Par votre sens du devoir républicain, vous avez consacré les quatre-vingt recommandations historiques issues de ces assises, leur conférant ainsi la force et la légitimité nécessaires. A ce titre, la promulgation de l'Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo n’a pas été un simple geste juridique.
Elle a été un acte d’engagement républicain, une déclaration claire de votre volonté de hisser le secteur des médias au rang des priorités stratégiques de notre Nation.
Il s’agit d’une réforme structurelle, sans précédent, visant à faire de la presse un pilier solide de notre démocratie et des médias, des leviers de développement, de cohésion nationale et de souveraineté.
Avec cette Ordonnance-Loi, nous avons amorcé une transformation historique, notamment :
-La révision profonde de la Loi sur l’exercice de la Liberté de la Presse intégrant la nouvelle définition du Journaliste ainsi que les conditions d’accès à la profession. Cela adapte aussi notre cadre législatif aux réalités contemporaines du métier et protège ceux qui font de la vérité leur mission. Nous avons fait la moitié du chemin vers la dépénalisation des délits de presse en consacrant l’obligation du droit de réponse à toute personne lésée avant toute saisine des juridictions ;
-La requalification économique et structurelle de l’Entreprise de presse, en l’intégrant pleinement dans le tissu productif national, tout en renforçant son indépendance, sa responsabilité et sa viabilité;
-L’allègement des charges fiscales et parafiscales pour les médias de proximité, associatifs, communautaires et confessionnels afin de leur permettre de vivre, de se développer et d’atteindre les populations dans tous les coins du pays.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
En ma qualité de Président du Comité de Suivi de la mise en œuvre des recommandations des états généraux de la communication et des médias, je voudrais rassurer le Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo, aux professionnels des médias ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers qu’une série de textes règlementaires devant vous faire profiter pleinement des bénéfices de l’Ordonnance-Loi précitée, est en cours de finalisation au niveau des Commissions gouvernementales. Il s’agit notamment des textes suivants :
Le Décret fixant les modalités pratiques applicables aux taux, quotités et montants des redevances, licences, autorisations applicables aux médias associatifs, communautaires et confessionnels en République Démocratique du Congo.
Cet acte règlementaire est une expression de la volonté du Gouvernement de favoriser la liberté d’expression et l’accès équitable des citoyens aux moyens de communication et d’information de masse à travers la promotion des médias associatifs, communautaires et confessionnels.
L’Arrêté interministériel fixant les modalités d’application de l’exonération des droits de douane à l’importation des intrants nécessaires à la production médiatique en République Démocratique du Congo.
Le présent arrêté a pour objet de fixer les modalités d’application de l’exonération des droits de douane à l’importation des intrants nécessaires à la production médiatique. Cette exonération partielle prendra en compte les intrants directement liés à la production et à la diffusion de contenus médiatiques, importés par les entreprises de presse légalement établies en République Démocratique du Congo.
L’Arrêté interministériel portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de la Communication et Médias.
Ce texte va intégrer toutes les exonérations, dont celles relatives aux intrants nécessaires à la production médiatique ainsi que celles à l’avantage des médias associatifs, communautaires et confessionnels.
L’arrêté fixant les modalités d’obtention du récépissé conférant le droit de publier ou de diffuser en qualité de média en République Démocratique du Congo.
Cet Arrêté, est une preuve de la promotion de l’exercice de la liberté de la presse et de l’information en ce sens qu’elle renforce les pouvoirs du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, désormais mieux outillé pour garantir l’éthique, la pluralité et la régulation efficace du secteur.
L’Arrêté déterminant les modalités pratiques, la procédure, les frais et la durée d’accréditation des professionnels des médias étrangers en République Démocratique du Congo.
Cet Arrêté vient éclairer, de manière significative, la procédure de l’obtention de l’accréditation en précisant notamment sur les frais y relatifs.
Par ailleurs, je voudrais annoncer solennellement que le projet de texte portant statut du journaliste Congolais, destiné à remplacer l’Ordonnance-loi n°081/0012 du 2 avril 1981, est en voie de finalisation au sein des Commissions gouvernementales compétentes. Il sera très prochainement soumis au Conseil des Ministres pour examen et adoption. Ce texte viendra mettre en place, notamment des mécanismes clairs d’identification des journalistes.
En ce qui concerne la relance des travaux du Comité de suivi des recommandations issues des États généraux de la Communication et des Médias, j’attends des nouvelles orientations du Gouvernement pour ce faire.
Dans la perspective de la dépénalisation des délits de presse, l’Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 consacre le droit de réponse comme préalable à toute poursuite. Cependant, ce droit est souvent ignoré, au profit d’interprétations arbitraires. Pour y remédier, et dans la continuité des États généraux de la Justice, un travail est mené, avec le Ministère de la Justice, en vue d’engager les échanges avec les Magistrats, afin de renforcer la bonne application de ce texte.
Dans cette dynamique, l’idéal serait d’aboutir à une injonction claire du Ministère de la Justice imposant le respect du droit de réponse comme condition préalable à toute action judiciaire relative aux infractions commises par voie de presse.
Excellence Monsieur le Président de la République, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Ces réformes ne sont pas abstraites. Ce ne sont pas des intentions couchées sur papier. Ce sont des instruments de transformation, des garanties de liberté, des leviers de professionnalisation, des boucliers contre la désinformation et la manipulation, et surtout, des expressions concrètes de la souveraineté médiatique de notre Nation.
Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur de la communication et des médias se tient debout, réorganisé, responsabilisé, et armé pour faire face aux défis de notre siècle, à savoir : la numérisation, la désinformation, l’intelligence artificielle et les nouveaux modèles économiques.
Dans le même ordre d’idées, le Gouvernement est saisi du plaidoyer pour l’octroi d’une intervention au titre d’appui au fonctionnement de l’Union Nationale de la Presse du Congo, en attendant la pleine relance des activités de cette instance d’autorégulation, et la collecte des cotisations de ses membres afin de garantir son autonomie financière.
Nous avons été témoins de la tenue du Congrès qui a permis à cette instance d’autorégulation de se doter des nouveaux textes et d’élire un nouveau Comité directeur. Ce qui a mis fin à plusieurs mois de paralysie et aujourd’hui, nous avons une structure partenaire avec qui nous pouvons continuer le travail pour améliorer l’écosystème des médias.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Le thème de la célébration de cette année : « Le journaliste Congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en temps de guerre » tombe à point nommé. Ce n’est pas un simple sujet de réflexion, il s’adapte au contexte général de l’exercice du métier en cette période de guerre où, en dehors de crépitements de balle sur les lignes de front, nous faisons face à une guerre informationnelle recourant notamment aux outils de l’intelligence artificielle.
Il s’agit d’une guerre hybride où les armes classiques croisent les armes numériques. Elle envahit nos écrans, empoisonne les réseaux sociaux et tente de manipuler les esprits. La guerre n'est plus seulement sur le terrain militaire ou diplomatique. Elle est aussi sur le terrain médiatique. Là, le recours aux outils malveillants de l'intelligence artificielle devient une arme de guerre psychologique, utilisée pour diffuser en masse des fausses informations, semer le doute et détruire la cohésion nationale.
Face à cette machine, nous avons imposé, sous la houlette de Son Excellence Monsieur le Président de la République, une riposte plus forte et plus appropriée, avec des armes de vérification factuelle plutôt que de kalachnikovs, assise sur la vérité et qui nous a permis, et qui nous permet encore, de déconstruire systématiquement toute la désinformation et les récits toxiques qui s’y apparentent.
Sur tous les plateaux de télévision, sur toutes les plateformes numériques, avec l’implication massive des Congolais que nous avons mobilisés dans le cadre de la campagne « Congolais TELEMA », lancée par Son Excellence Madame la Première Ministre, Judith SUMINWA TULUKA, nous avons les moyens de reconnaître chaque action de l’ennemi dans ce sens et de l’anéantir la seconde d’après.
La tenue de cette journée nous permet aussi de réfléchir davantage à la consolidation de ce dispositif de riposte mêlant Gouvernement, professionnels des médias, fact-checkers et autres structures.
Aucun pays au monde ne peut véritablement, sans coalition avec les médias traditionnels, combattre tous les dérapages inhérents à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle qui s’y rattachent.
En attendant le Symposium national sur l’intelligence artificielle que le Gouvernement projette d’organiser, le secteur des médias se place désormais aux avant-plans du bon usage de cette évolution technologique.
A ce propos, des réflexions devraient aussi se faire pour la modernisation des médias de manière générale et à la formation des journalistes en particulier. C’est dans cet esprit que nous poursuivons le travail de modernisation des médias publics (RTNC et ACP) et nous sommes disposés à accompagner les médias privés dans la mutation qu’imposent les nouvelles technologies.
Nous serons très attentifs aux travaux qui suivront cette cérémonie et qui mettront à la table nos experts dans le domaine, les législateurs et les journalistes. Durant ce mois de mai, nous participerons aussi à d’autres travaux, dont ceux de LARSICOM en collaboration avec MILRDC, centrés notamment sur la même question de l’intelligence artificielle.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En temps de guerre, en face de vous, vous avez un échantillon de ceux que nous pouvons considérer comme officiers du front médiatique qui, sans aliéner leur indépendance, ont spontanément répondu à Votre appel à la mobilisation pour la défense de ce que nous avons en commun : « la République Démocratique du Congo. »
Il s’agit d’une démonstration que l’indépendance rattachée au journalisme est compatible avec les intérêts vitaux de la République. Lorsque l’ennemi vous accuse de propager le discours de haine, qui mieux que les journalistes et les médias peuvent apporter la preuve du contraire dans un pays où vivent en paix plus de 450 tribus ?
Jamais auparavant les journalistes ont été autant engagés et mobilisés, avec leurs plumes, micros, caméras et smartphones, pour apporter leur contribution dans le narratif de vérité dans le combat pour la préservation de notre unité nationale en contribuant systématiquement à défaire les campagnes de désinformation de l’ennemi.
A ce titre et dans le même esprit, ils sont aussi témoins de la perspective d’une paix durable, après plus de 30 ans de conflits, qui résulte de votre stratégie fondée sur la clarté, la fermeté et la non-compromission pour la sauvegarde de notre souveraineté à la fois sur nos frontières et sur nos ressources naturelles, la défense de notre dignité et de notre fierté. Une stratégie en béton !
Nous sommes tous les témoins de la rédaction d’une page de l’histoire de notre pays qui s’écrit en lettres d’or. Certains ne rendent peut-être pas compte que c’est nous qui l’écrivons. Les générations futures qui tireront les dividendes de votre stratégie et elles pourront apprécier, à juste titre, la puissance de votre patriotisme et de votre engagement pour un Congo durablement et définitivement guéri de ce cycle d’agressions.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Ce n’est plus le temps des constats. C’est le temps de mise en œuvre de réformes et des résultats. Ce n’est plus le temps des intentions. C’est le temps de la consolidation.
Ce que nous défendons ici, ce n’est pas une corporation. C’est un idéal. C’est la vérité. Et dans notre pays, la vérité ne pliera jamais.
Oui, il nous reste certes beaucoup reste à faire ! Beaucoup à faire pour atteindre notamment l’objectif final de la salubrité médiatique telle que nous l’avait recommandé le Président de la République dans cette même salle. Mais ce que nous avons déjà accompli, nous le devons à une volonté politique ferme, à une vision présidentielle éclairée, et à un engagement collectif sans faille.
Ce que nous célébrons aujourd’hui va bien au-delà d’une simple date commémorative. Nous célébrons aussi l’engagement de notre pays engagé dans la défense et la promotion et la promotion de la liberté de la presse pour une République véritablement démocratique. Un exemple à suivre !
Nous rendons hommage à une volonté politique rare (suivez mon regard), celle qui ne craint pas la critique dans un contexte de pluralisme d’opinions et de pensées, parce qu’elle puise aussi sa force dans la contradiction, la justice, la redevabilité, la transparence et la dignité.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
Tous les pas que nous avons accomplis jusqu’à ce jour l’ont été parce que nous avons une volonté commune, celle de transformer notre paysage médiatique dans un environnement mondial où l’information est une ressource stratégique capable d’orienter le devenir des nations.
Nous avons su, pour les objectifs communs, mettre de côté nos divergences. C’est aussi dans cet esprit que nous devons continuer le travail.
Etant ceux qui l’information produise au quotidien, vous ne devez pas déroger à la vigilance qui s’impose à vous dans un contexte où l’intelligence artificielle mal utilisée dans votre domaine peut conduire à la déstabilisation de notre société.
Vous ne devez pas non plus déroger, à chaque occasion, à votre obligation de responsabilité, d’équilibre, d’éthique professionnelle et de respect de vie privée.
Vous constituez notre rempart contre tous les dérapages inhérents à l’explosion de la parole avec la montée en puissance des réseaux sociaux.
Pour notre part, sous la conduite de la Première Ministre, Son Excellence Judith SUMINWWA TULUKA, nous continuerons à répondre à notre devoir de redevabilité et à demeurer votre partenaire de marche pour le progrès permanent de notre secteur.
Je voudrais ici saluer l’action permanente des Organisations partenaires des médias qui nous accompagnent à chaque pas de nos réformes.
Je tiens également à réitérer un hommage mérité à vous, journalistes et professionnels des médias, car vous êtes les gardiens de notre mémoire, narrateurs du présent et, avec nous, architectes de l’avenir par la production et la diffusion de la bonne.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Par votre leadership, vous avez su transformer cette période de crise en une période de construction nationale. Malgré les défis que nous impose cette guerre, vous avez pu maintenir allumée la flamme patriotique. Et par votre sens de redevabilité, transmis à tous les membres de votre Gouvernement, vous avez maintenu le pont avec un peuple qui, au-delà du conflit, manifeste toujours autant d’intérêt sur la gestion de la chose publique et sur le positionnement stratégique de notre pays.
Votre vision a fait de la presse Congolaise, non pas un contre-pouvoir hostile, mais un cobâtisseur de la nation. Ces réformes que nous avons commencées ne sont pas des vœux pieux, comme nous avons eu à le rappeler. Ce sont les fondations d'une démocratie résiliente où chaque Congolais peut :
Connaître grâce à une information vérifiée ;
Comprendre par un décryptage rigoureux ;
Choisir en toute conscience ; et,
Agir en citoyen éclairé.
Aujourd’hui, plus qu’hier, nous sommes optimistes que sous votre impulsion, et avec la mobilisation constante du Gouvernement et l’implication de toutes les parties prenantes, nous poursuivrons cette œuvre de refondation tant pour le secteur des médias que pour les autres domaines de la vie nationale.
Bonne célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse !Que vive la République Démocratique du Congo !
La situation judiciaire de l’Honorable Augustin Matata Ponyo, Député National élu de Kindu et ancien Premier Ministre, dans le cadre du procès Bukanga Lonzo, ne cesse de susciter des remous dans son fief politique. Au Maniema, des tracts anonymes proférant des menaces contre les ressortissants du Grand Kasaï font craindre une dérive communautaire aux conséquences incalculables. Dans une déclaration empreinte de gravité, le Bureau Diocésain ‘’Justice et Paix de Kindu’’ alerte l’opinion et les autorités sur le risque d’un embrasement social dans une province déjà éprouvée par les fragilités de l’Etat. Entre instrumentalisation de la justice, montée de l’extrémisme et fracture identitaire, le climat devient préoccupant. Au regard de ce danger qui semble imminent, le Bureau Diocésain ‘’Justice et Paix de Kindu’’ sollicite du Chef de l’Etat, en sa qualité de Magistrat Suprême et de Garant du bon fonctionnement des Institutions, de demander à la Cour Constitutionnelle la surséance de cette cause, « car le respect de la Constitution et des lois de la République concourent à la paix et à la cohésion nationale, tout en évitant tout ce qui est source des conflits inutiles ».
Diocèse de Kindu
CARITAS-DÉVELOPPEMENT KINDU Asbl
Communiqué de Presse n° 04/GDK/DIR/2025
Depuis quelques jours, des tracts de menaces contre les ressortissants du Grand Kasaï circulent dans différents Groupes sur les réseaux sociaux à Kindu et dans certaines autres agglomérations de la Province du Maniema. Ces tracts promettent représailles et mort physique aux compatriotes originaires du Kasaï au cas où l’Honorable Augustin MATATA PONYO, Député national et ancien Premier Ministre, venait à être condamné par la Cour constitutionnelle dans un procès judiciaire qualifié d’inique et de politique.
Le Bureau Diocésain Justice et Paix estime qu’il ne convient pas de minimiser ce type de menaces au regard du déficit sécuritaire et de la faiblesse de l’autorité de l’État qui caractérisent les Provinces de l’Est de la RD Congo devant une masse incontrôlée et déterminée pour la vengeance. Ainsi, de par sa mission, Justice et Paix Kindu se décide d’adresser à la population de la Ville de Kindu et de toute la Province du Maniema cet appel à la paix, à la cohésion et au mieux-vivre ensemble.
2. Voilà pourquoi le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu dénonce et condamne avec véhémence les tracts de menaces de mort lancés contre les ressortissants du Grand Kasaï au cas où les poursuites contre l’Honorable Augustin MATATA PONYO se concrétiseraient par une condamnation. Justice et Paix Kindu rappelle que ces compatriotes ne sont impliqués ni de près ni de loin dans tout ce qui se passe à la Cour constitutionnelle. S’attaquer impunément aux innocents est un comportement qui risque de fragiliser l’unité ainsi que la cohésion nationale, tout en offrant des alibis aux instigateurs des troubles et autres tenants du plan de la balkanisation de notre cher et beau Pays. Pour ce faire, nous invitons toutes les filles et tous les fils de la Province du Maniema à s’abstenir et à se désolidariser de ces idées diaboliques qui ne favorisent pas la paix et le mieux-vivre ensemble entre frères et sœurs d’une même Nation.
3. Toutefois, pour le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu, il est aisément possible de déceler dans l’extrémisme des auteurs de ces tracts le malaise ainsi que le ras-le-bol partagés par la majorité de la population du Maniema et celle congolaise devant la saga judiciaire et le fameux Procès Bukangalonzo, impliquant l’Honorable Augustin MATATA PONYO. En effet, le Bureau de Justice et Paix de Kindu est préoccupé par la procédure judiciaire menée contre cet Honorable Député national devant la Cour Constitutionnelle.
4. S’agissant de la procédure menée contre l’Honorable Augustin MATATA PONYO, Député national en exercice de la circonscription électorale de la ville de Kindu, ancien Premier Ministre de la République Démocratique du Congo et figure non négligeable de l’opposition congolaise, Justice et Paix Kindu estime que cette démarche de la Cour Constitutionnelle viole l’article 107 de la Constitution et entame le prestige ainsi que la crédibilité de la Cour Constitutionnelle considérée gardienne de la Constitution de la République. Ce procès est perçu comme un acharnement judiciaire et une inféodation de la Justice à des fins politiciennes, doublé d’une attitude de deux poids deux mesures. C’est pourquoi, Justice et Paix Kindu trouve inopportune cette procédure qui risque d’exacerber les tensions entre communautés, développer et nourrir les frustrations d’une couche de la population en ce moment où le pays a plus que jamais besoin d’unité, de cohésion sociale et du mieux-vivre ensemble pour faire face à l’ennemi commun.
5. Le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu sollicite du Chef de l’État, en sa qualité de Magistrat Suprême et de Garant du bon fonctionnement des Institutions, de demander à la Cour constitutionnelle la surséance de cette cause, car le respect de la Constitution et des lois de la République concourent à la paix et à la cohésion nationale, tout en évitant tout ce qui est source des conflits inutiles.
6. Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et que le Christ Ressuscité apporte la paix véritable dans la ville de Kindu et dans toute la Province du Maniema.
Fait à Kindu, le 05 mai 2025.
Me Baudouin MUSHABAH SALEH
Coordonnateur du Bureau Diocésain de Justice et Paix
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Président du Sénat, confirme la réception, au niveau de son cabinet, d’un réquisitoire de l’Auditeur Général près la Cour militaire, sollicitant la levée des immunités et l’autorisation des poursuites contre Joseph Kabila Kabange, Président de la République honoraire. Dans son speech, lors d’une plénière, tenue le week-end dernier, à la Chambre haute du Parlement, Sama Lukonde Kyenge a mis une croix aux spéculations, affirmant son engagement à se conformer à la Constitution de la République et au Règlement intérieur du Sénat, dans le traitement du présent dossier, en vue de fournir une réponse objectivement acceptable.
Déroulement de la plénière
Sous la direction de l'Honorable Jean-Michel Sama Lukonde, son président, la Chambre haute du parlement a consacré sa séance plénière de ce 2 mai 2025, à la validation des pouvoirs de 8 Sénateurs récemment élus des provinces du Kwilu et de la Mongala, ainsi qu'à la validation des pouvoirs du suppléant de l'honorable Sénateur Adolphe Lumanu Mulenda, appelé à d'autres fonctions. La plénière de ce jour s'est également penchée sur le projet de loi portant prorogation de l'état de siège sur une partie du territoire de la République Démocratique du Congo, à savoir le Nord-Kivu et l'Ituri.
A propos de la validation des pouvoirs de 8 élus Sénateurs et du suppléant de l'honorable Lumanu, la commission PAJ a été désignée pour procéder à l'étude préalable des dossiers des concernés.
L'économie du projet de loi portant prorogation de l'état de siège sur une partie du territoire national a été donnée à l'assemblée plénière du Sénat par le Ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba Tungunga qui a présenté les trois articles le composant, dont l'autorisation de la prorogation de l'état de siège, l'abrogation des dispositions antérieures contraires et l'entrée en vigueur de la loi. Il est important de rappeler que le délai de 15 jours de la dernière prorogation entrée en vigueur le 21 avril dernier, expire le 06 mai prochain. Après l'examen de cette loi, sur 75 Sénateurs ayant pris part au vote, 73 se sont prononcés pour, aucun contre et 2 abstentions. Par conséquent, la prorogation de l'état de siège a été une fois de plus autorisée par le Sénat dans l'Ituri et le Nord-Kivu.
Par ailleurs, outre le rapport de sa mission effectuée à Rabat au Maroc pour prendre part à la 3ème session du Forum international des Sénats Shoora et Conseils équivalents d'Afrique et du monde Arabe, le speaker de la Chambre haute du parlement a informé les honorables sénatrices et sénateurs que leur Chambre a reçu deux réquisitoires provenant du Parquet général près la cour de cassation et de l'Auditorat général. Dans le premier réquisitoire, venu par sa lettre n°1233/RMPV/0219/PGC-CAS/WB du 27 mars 2025, réceptionné par le cabinet du président du Sénat, le 28 avril 2025, le procureur général près la cour de cassation a adressé au Sénat un réquisitoire aux fins d'obtenir l'autorisation de l'instruction contre le Sieur (Sénateur) Lingepo Michel. Dans le deuxième réquisitoire, par sa lettre n°HV/0478/2025, l'auditeur général près la cour militaire a adressé, le 30 avril un réquisitoire réceptionné le même jour par le cabinet du président du Sénat, lequel réquisitoire tendant à obtenir la levée des immunités et l'autorisation des poursuites contre le Sénateur à vie, Monsieur Joseph Kabila Kabange. Il a annoncé que ces deux réquisitoires seront traités conformément à la Constitution de la République et au Règlement intérieur du Sénat.
Dans un discours solennel poignant, prononcé hier, lundi 5 mai 2025, à Kinshasa, à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, a dénoncé, avec la dernière énergie, de nombreuses manipulations médiatiques autour du partenariat stratégique en cours de finalisation entre la République Démocratique du Congo et les Etats-Unis d’Amérique, concernant la valorisation des minerais critiques congolais. Dans un élan de vérité profonde, le Président Félix Tshisekedi a réaffirmé sa détermination et son engagement à veiller scrupuleusement au respect de la souveraineté nationale dans la formalisation de ce partenariat stratégique entre Kinshasa et Washington. Ainsi, le Chef de l’Etat a encouragé la presse nationale à œuvrer pleinement dans une dynamique de responsabilité et de courage pour contribuer à la construction d’une société démocratique vivante et équilibrée.
‘’En illustration de mon propos, je ne peux passer sous silence les nombreuses manipulations médiatiques autour du partenariat stratégique en cours de finalisation entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis d’Amérique, concernant la valorisation de nos minerais critiques. Certains discours, parfois relayés sans vérification par une partie de la presse, évoquent à tort un prétendu bradage de nos ressources naturelles. Ces allégations sont non seulement infondées, mais relèvent souvent de campagnes orchestrées pour affaiblir notre souveraineté économique et miner les efforts de repositionnement stratégique de notre pays sur la scène mondiale. Je tiens ici, devant vous, à réaffirmer solennellement ce que j’ai toujours défendu : jamais je ne braderai les richesses de la République Démocratique du Congo. J’en ai fait le serment devant la Nation, et je m’y tiendrai jusqu’au bout. J’en appelle donc à la conscience des journalistes : dans un contexte aussi sensible, votre responsabilité est immense. Veillez à toujours croiser vos sources, à vous rapprocher des canaux officiels d’information, et à ne jamais vous faire, même involontairement, les relais des ennemis de la Patrie. La liberté d’informer est sacrée, mais elle exige, plus que jamais, rigueur, éthique et loyauté envers la vérité et l’intérêt supérieur de notre Peuple’’, a insisté, dans son allocution, le Président Félix Tshisekedi, Chef de l’Etat.
La Pros.
ADRESSE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR FELIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, A L’OCCASION DE LA CELEBRATION NATIONALE DE LA 32ÈME JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE
Kinshasa, le 05 mai 2025
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement,
Honorables Députés Nationaux et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs, les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs des Corps constitués,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de mission diplomatique et Représentants des organismes internationaux,
Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa,
Monsieur le Gouverneur de la Ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs les journalistes et professionnels des médias,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec une vive émotion et un profond respect pour le rôle que vous jouez dans notre société que je prends la parole, ce jour, en ma qualité de garant du fonctionnement régulier des institutions, à la célébration nationale de la 32ème Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Cet événement, célébré chaque 3 mai, est un moment de réflexion, d’évaluation, d’engagement et de solidarité envers vous, journalistes, qui portez la lourde et noble responsabilité d’informer, d’éclairer et de défendre la vérité, parfois au péril de vos vies.
Avant toute chose, j’adresse un hommage ému à la mémoire de vos collègues disparus, tombés dans l’exercice de leur apostolat. Leur héroïsme silencieux, leur intégrité exemplaire et leur quête inlassable de vérité enrichissent notre conscience collective et renforcent notre devoir commun de défendre la liberté d’expression.
En leur honneur, je vous invite à vous lever pour observer, ensemble, un moment solennel de recueillement.
[Moment de silence]
Je vous remercie.
Mesdames et Messieurs,
Cette journée n’est pas un simple rituel, mais bien plus, c’est un acte d’engagement solennel et un moment de veille collective pour un meilleur horizon. Car célébrer la liberté de la presse, en République Démocratique du Congo, aujourd’hui plus que jamais, c’est affirmer avec force notre attachement indéfectible à la démocratie, au pluralisme médiatique et à l’accès à la vérité, et ce, en dépit des tempêtes qui nous assaillent.
La liberté de la presse est un pilier fondamental de toute démocratie digne de ce nom. En République Démocratique du Congo, nous avons fait de ce principe une priorité, car une presse libre est le miroir de la société, la gardienne de nos valeurs et le porte-voix de notre peuple. Dès mon accession à la Magistrature Suprême, j’ai toujours affirmé mon engagement à protéger cette liberté, à promouvoir le pluralisme médiatique et à garantir un accès équitable à une information fiable et transparente.
Le thème retenu cette année pour ce Forum national sur la liberté de la presse et de l’information est à la fois actuel et redoutablement pertinent : « Le journaliste congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en ce temps de guerre d’agression rwandaise ».
Jamais l’information n’a circulé aussi vite. Jamais la désinformation n’a été aussi pernicieuse. Et jamais la frontière entre les deux n’a été aussi fine.
Alors que notre pays fait face à une agression extérieure brutale qui viole notre souveraineté, il doit simultanément faire face à une autre guerre, plus insidieuse : celle de la manipulation, de la propagande, et du brouillage de la vérité. Cette guerre de l’information, où la vérité est systématiquement prise pour cible, est exacerbée par l’irruption de technologies de rupture telles que l’intelligence artificielle, qui bouleversent en profondeur les modes de production et de diffusion de l’information.
Sur les réseaux sociaux, dans les discours politiques ou à travers des images fabriquées de toutes pièces, des outils d’intelligence artificielle sont utilisés avec une sophistication croissante pour semer la confusion, nourrir le doute et déstabiliser les esprits.
Certes, l’intelligence artificielle est une révolution technologique qui transforme notre monde à une vitesse fulgurante, car elle offre des opportunités extraordinaires pour les médias : des outils pour analyser des données complexes, pour produire des contenus plus rapidement, ou encore pour atteindre un public plus large. Mais elle comporte aussi des risques majeurs, notamment celui de la désinformation.
Ces dernières années, notre pays a été la cible des fake news, de deepfakes et des campagnes de désinformation, souvent orchestrées par des acteurs extérieurs, visant à minimiser les crimes commis contre notre peuple et détourner l’attention de la communauté internationale, à alimenter la méfiance envers les institutions de la République, à attiser les divisions au sein de nos communautés locales et affaiblir notre cohésion nationale.
En illustration de mon propos, je ne peux passer sous silence les nombreuses manipulations médiatiques autour du partenariat stratégique en cours de finalisation entre la République Démocratique du Congo et les États-Unis d’Amérique, concernant la valorisation de nos minerais critiques. Certains discours, parfois relayés sans vérification par une partie de la presse, évoquent à tort un prétendu bradage de nos ressources naturelles. Ces allégations sont non seulement infondées, mais relèvent souvent de campagnes orchestrées pour affaiblir notre souveraineté économique et miner les efforts de repositionnement stratégique de notre pays sur la scène mondiale.
Je tiens ici, devant vous, à réaffirmer solennellement ce que j’ai toujours défendu : jamais je ne braderai les richesses de la République Démocratique du Congo. J’en ai fait le serment devant la Nation, et je m’y tiendrai jusqu’au bout. J’en appelle donc à la conscience des journalistes : dans un contexte aussi sensible, votre responsabilité est immense. Veillez à toujours croiser vos sources, à vous rapprocher des canaux officiels d’information, et à ne jamais vous faire, même involontairement, les relais des ennemis de la Patrie. La liberté d’informer est sacrée, mais elle exige, plus que jamais, rigueur, éthique et loyauté envers la vérité et l’intérêt supérieur de notre Peuple.
Mesdames et Messieurs,
Dans un pays en proie à une guerre d’agression, la désinformation devient alors une arme redoutable.
Face à cela, que peut faire le journaliste congolais ? Il peut résister. Il peut enquêter. Il peut rétablir la vérité. Il peut rappeler aux Congolais que la dignité d’un peuple commence par la maîtrise de son histoire, par la souveraineté de sa parole, et par la défense de ses intérêts vitaux.
En ces temps de guerre, la liberté de la presse ne peut être dissociée d’un devoir de responsabilité patriotique. Elle appelle chaque journaliste à faire le choix conscient d’une information qui contribue à la défense de la patrie. Il ne s’agit nullement de travestir la vérité, ni d’imposer une pensée unique, mais d’un engagement lucide et éthique à rapporter les faits, rien que les faits, dans le respect strict de votre code d’éthique et de déontologie professionnelle.
Chers journalistes,
Face au défi auquel notre Nation est confrontée, votre rôle est plus crucial que jamais. Vous êtes les gardiens de la démocratie, les sentinelles de la vérité. Ceux qui, par leur rigueur et leur éthique, peuvent contrer ces vagues de désinformation. Vous êtes surtout les gardiens d’un espoir : celui d’un Congo libre, informé, debout.
À vous, je lance aujourd’hui un appel solennel : soyez les gardiens de notre mémoire collective. Dans les jours sombres, c’est votre plume, votre micro, votre image, qui peuvent ouvrir les chemins de la lumière. Documentez les faits, donnez la parole aux victimes, et refusez de céder à la peur ou à la manipulation. À cet égard, je salue particulièrement les efforts de ceux d’entre vous qui, malgré les risques, continuent de rapporter la vérité depuis le front et les zones sous occupation ennemie.
Votre action est un pilier de la cohésion nationale ; un rempart contre les discours de haine. Elle est une arme pacifique mais puissante contre les ambitions impérialistes de ceux qui veulent faire de notre pays un champ de ruines et de mensonges. La nation se dressera toujours aux côtés de ses journalistes intègres, de ses médias responsables, et de toutes celles et ceux qui refusent que la vérité soit mise à genoux.
Je me réjouis sincèrement de constater que, bien au-delà des défis actuels, vous demeurez pleinement engagés dans l’esprit des réformes du cadre légal et règlementaire pour l’assainissement de notre espace médiatique.
Dans cette dynamique, je salue, d’une part, l’élection d’un nouveau Comité dirigeant à la tête de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), appelé désormais à jouer un rôle déterminant dans la restauration de l’ordre et de la rigueur professionnelle au sein du secteur des médias.
D’autre part, je salue également l’élaboration des textes réglementaires destinés à assurer la mise en œuvre effective des dispositions contenues dans l’Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023, fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse, de la liberté d’information et de la liberté d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo. Parmi les avancées majeures introduites par cette Ordonnance-Loi, je tiens à mettre en exergue :
La clarification de la définition du journaliste professionnel et de l’entreprise de presse ;
La reconnaissance officielle des médias en ligne, communautaires et associatifs ;
Le renforcement des pouvoirs du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication ainsi que la reconnaissance légale de l’Union Nationale de la Presse du Congo ;
L’instauration d’un régime de sécurité sociale pour les journalistes ; et,
La mise en place de mesures de soutien à la viabilité économique des médias, condition essentielle pour garantir leur indépendance.
Ces progrès sont le fruit d’un dialogue républicain fécond, d’un engagement collectif, animé par la volonté de faire de la presse congolaise un véritable pilier de la démocratie, de la paix et de la cohésion nationale.
J’en appelle à toutes les parties prenantes : poursuivons sans relâche cet élan de réformes amorcé depuis mon accession à la Magistrature Suprême. Œuvrons ensemble pour qu’il porte davantage de fruits, au service d’une presse réellement libre, indépendante, éthique et professionnelle, respectueuse des règles déontologiques, des bonnes mœurs et des lois de la République.
Il nous revient, dans cet esprit de responsabilité collective, de consolider les acquis, d’approfondir les réformes entreprises et de renforcer notre résilience commune. Car c’est ainsi que nous parviendrons à garantir durablement un environnement médiatique libre, sécurisé et responsable, véritable socle de la vérité, de la justice et de la démocratie en République Démocratique du Congo.
Je conclus mon propos en rappelant cette évidence : il n’y a pas de paix durable sans liberté de la presse. Il n’y a pas de démocratie réelle sans pluralité de l’information. Il n’y a pas de République forte sans journalistes debout.
En cette journée solennelle, je vous appelle à rester vigilants, solidaires, et résolument engagés dans cette bataille essentielle pour la vérité, la justice et la dignité du peuple Congolais.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo, et que vive la liberté de la presse !
En RDC, la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse a été célébrée hier, lundi 5 mai 2025, à travers une grande activité organisée, sous le haut patronage du Président de la République, par l’Union Nationale de la Presse du Congo, à Fleuve Congo Hôtel, situé à la Gombe, à Kinshasa. C’était un moment empreint de solennité, de mémoire et d’engagement qui a rassemblé non seulement les professionnels des médias, mais aussi de nombreuses personnalités de la RDC. Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, lui-même, y a pris part. Dans son allocution, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a révélé des réalisations significatives et des avancées majeures accomplies dans ce secteur clé depuis son avènement aux commandes, suivant la vision du Président de la République.
Des signaux forts
‘’ Excellence Monsieur le Président de la République, votre implication sans faille, plusieurs fois démontrée, a permis d'accomplir des progrès majeurs à l'instar du cadre normatif institutionnel attendu depuis plus de 25 ans, dans le secteur de la Communication et des médias. Vous avez guidé par votre vision les états généraux de la Communication et médias que nous avons tenus en janvier 2022 et qui ont posé un diagnostic sérieux du secteur avant d'esquisser les solutions que nous implementons pour permettre aux médias de s'adapter à l'évolution technologique. Par votre sens du devoir républicain, vous avez consacré les 80 recommandations historiques issues de ces assises, leur conférant ainsi la force et la légitimité nécessaire. A ce titre, la promulgation de la Loi n'23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse, la liberté de l’information et d'émission par la radio, la télévision et la presse écrite et tout autre moyen de communication en RDC n'a pas été qu'un simple geste juridique. Elle a été l'acte d'engagement républicain, une déclaration claire de votre volonté de hisser le secteur des médias au rang des priorités stratégiques de notre nation. Il s'agit d'une réforme structurelle sans précédent visant à faire de la presse un pilier solide de notre démocratie et des médias, un levier de développement, de cohésion nationale et de souveraineté. Avec cette Ordonnance-loi, nous avons amorcé une transformation historique, notamment la révision profonde de la loi sur l'exercice de la liberté de la presse intégrant la nouvelle définition du journaliste ainsi que les conditions d'accès à la profession. Cela adapte aussi notre cadre législatif aux réalités contemporaines du métier et protège ceux qui font de la vérité leur mission quotidienne’’, a-t-il affirmé. Et de compléter : ‘’Nous avons fait la moitié du chemin vers la dépénalisation du délit de presse en consacrant l'obligation du droit de réponse à toute personne lésée avant toute forme de saisine des juridictions. La requalification économique et structurelle de l'entreprise de presse en l'intégrant pleinement dans le tissu productif national tout en renforçant son indépendance, sa responsabilité et sa fiabilité. L'allègement des charges fiscales et parafiscales pour les médias de proximité, associatifs, communautaires et confessionnels afin de leur permettre de vivre, de se développer et d'atteindre les populations dans tous les coins et recoins de la République démocratique du Congo. En ma qualité de Président du Comité de mise en œuvre des recommandations issues des états généraux de la Communication et médias, je voudrais rappeler le Président de l'UNPC ainsi qu'à nos partenaires financiers qu'une série de textes réglementaires devant vous faire profiter pleinement des bénéfices de l'Ordonnance-loi précitée est en cours de finalisation au niveau des commissions gouvernementales’’. Le Porte-parole du Gouvernement a également rendu hommage aux journalistes se trouvant dans les zones sous occupation étrangère. Il les a encouragé à rester fermes et à ne pas céder à la pression de l’ennemi.
‘’Plus qu’une commémoration, cette Journée Mondiale de la Liberté de la Presse s’impose désormais comme un rendez-vous annuel du bilan de la projection, un moment sacré où nous mesurons les avancées accomplis dans la défense de ce pilier démocratique.
Tout en rendant hommage à ces hommes et femmes qui, au péril de leur vie, traquent la vérité, la décryptent et la partagent avec toute notre nation. La célébration de cette année est toute particulière en ce qu’elle se fait dans un contexte d’agression de notre pays par le Rwanda avec l’appui de ses supplétifs. Cette situation met en péril la liberté de la presse et de l’information dans les zones qu’ils occupent dans notre pays et entachent à vos efforts personnels pour un écosystème médiatique libre et pluriel. Ce pourquoi vous vous êtes toujours battus. Cette période est difficile à cause, justement, de ses atteintes à la liberté de la presse. Plus aucune voix ne se lève dans les territoires sous occupation, la terreur, le ciblage, les intimidations, les arrestations arbitraires, la fermeture des médias, la destruction des matériels. Voilà ce qui caractérise la réaction des forces ennemis en face de ceux qui cherchent, constamment, la vérité sur les massacres et autres crimes dans cette partie de notre pays sous occupation’’, a insisté Patrick Muyaya Katembwe.
Vibrant hommage à Félix Tshisekedi
‘’Votre présence aujourd’hui, Excellence Monsieur le Président de la République, transcende le symbole. C’est un grand pas vivant contre cette offensive de l’ennemi. Elle illustre à la fois notre engagement constant pour le soutien et défense de ce pilier de notre démocratie et aussi, spécialement, un signe de solidarité et de compassion pour ces journalistes qui font preuve de bravoure et de résilience à l’image de nos populations qui ne cachent pas leur hostilité face aux forces d’occupation et qui, quotidiennement, attendent des messages de votre part. Permettez donc, Monsieur le Président de la République, au nom de tous les professionnels des médias ici rassemblés de vous adresser notre plus profonde gratitude pour cet engagement et vous rendre les hommages que vous méritez’’, a reconnu, toujours dans son allocution le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya.
Imaginez un chef d'orchestre qui, au lieu de diriger la musique, choisit de rester en retrait, observant le chaos qui s'installe parmi ses musiciens. Alors que certains d'entre eux, perdus dans leur désespoir, commencent à jouer des notes dissonantes, s'accusant mutuellement de vouloir ruiner la symphonie, le chef reste silencieux. En n'intervenant pas, il les pousse à dévoiler leurs erreurs et à perdre le fil de l'harmonie. Cette façon de manœuvrer démontre son habileté à orchestrer le désordre tout en gardant la main sur la scène.
Cependant, au milieu de ce tumulte, une étincelle d'espoir apparaît. Certains musiciens, réalisant l'importance de la collaboration, commencent à écouter les uns les autres, cherchant à ajuster leur jeu.
Ils découvrent peu à peu que dans ce désordre apparent se cache une richesse de créativité. Les notes discordantes se transforment en un dialogue musical, où chaque voix, même celles qui semblaient les plus éloignées, trouvent leur place dans une mélodie collective.
Le chef d'orchestre, bien que discret, utilise cette dynamique pour révéler le potentiel caché de chaque musicien. Il sait que la véritable harmonie ne se construit pas simplement en imposant des règles strictes, mais en permettant à chacun d’exprimer sa singularité.
Ainsi, il guide subtilement, orchestrant les moments de silence qui incitent à la réflexion, et encourageant les échanges qui nourrissent la créativité.
Ce processus, bien que chaotique, est une leçon précieuse pour la République Démocratique du Congo. Tout comme les musiciens, les dirigeants et les citoyens doivent apprendre à s’écouter et à travailler ensemble pour surmonter leurs différences.
La véritable force réside dans la capacité à transformer le désordre en une symphonie où chaque voix compte, où chaque note, même désaccordée au départ, contribue à l’édifice d’une nation plus unie et résiliente.
La République, à l’image de cette scène musicale, doit embrasser son chaos tout en cherchant l’harmonie. Le chemin vers la paix et le progrès passe par une compréhension mutuelle et un respect des diversités, tout en gardant à l’esprit que chaque dissonance peut également devenir une opportunité de création et d’innovation.
Ainsi, le désordre peut se révéler être la clé d’une harmonie nouvelle, plus riche et plus dynamique. « Ordo ab chao - l’ordre naît du chaos ».
Vasyl Hamianin vient de lancer des signaux d’espoir pour son mandat en RDC, en tant qu’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Ukraine. Au cours d’une conférence de presse, tenue mardi 29 avril 2025, à la chancellerie ukrainienne, sur l’avenue de la Justice, dans la commune de la Gombe, il a dévoilé la vision qu’il entend mettre en exécution, durant son mandat, en vue d’une coopération fructueuse entre Kiev et Kinshasa : visites d’amitié, échanges culturels, promotion des activités sportives, investissements dans le secteur de la Santé…
‘’ Il y a quelques jours, j’ai remis mes lettres de créance au Président de la RDC, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Je lui ai transmis les salutations et les espoirs de mon Président, Volodymyr Zelensky. Nous allons planifier un travail commun et entreprendre des actions concrètes pour le bien de nos peuples. Nous allons développer notre amitié et échanger des visites. Nous apprendrons ensemble, nous ferons des films. Nous jouerons de la musique merveilleuse et cultiverons des produits agricoles pour nourrir les populations. Nous organiserons des matchs de foot et de boxe, nous construirons des logements et développerons la médecine. Nous apprendrons l’ukrainien, le lingala, le tshiluba, le kikongo et le swahili’’, a annoncé Vasyl Hamianin, pour sa première sortie médiatique, à Kinshasa. Pour Vasyl Hamianin, la RDC et l’Ukraine vont réaliser des progrès ensemble malgré les vicissitudes dues aux situations de guerre qu’elles traversent actuellement.
‘’ les Ukrainiens et les Congolais sont bien plus proches qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas une question de langue ou de race. C’est une question de vérité historique, d’un esprit commun de volonté, d’invincibilité et de résilience, d’un désir éternel de paix et de justice, incarné par Patrice Lumumba et tant de héros ukrainiens. Nos peuples ont souffert de l’esclavage et du colonialisme. Au cours du siècle dernier, nos nations ont été victimes de destruction, de génocide, de pillage de leurs richesses naturelles et d’humiliations. Et ces pages de notre histoire commune seront encore écrites grâce à chacun d’entre vous’’, a lancé, dans sa communication, l’ancien Ambassadeur de l’Ukraine en Indonésie.
Gloire Mfemfere
COMMUNICATION DE L’AMBASSADEUR VASYL HAMIANIN
Mardi 29 avril 2025
Mesdames et Messieurs les journalistes,
J’espère que votre semaine a bien commencé. Je vous souhaite à toutes et à tous qu’elle se termine tout aussi bien. Que le Seigneur bénisse votre travail difficile.
Aujourd’hui est un jour très important pour moi. Ce n’est pas seulement une rencontre avec des représentants de l’une des professions les plus passionnantes mais aussi parmi les plus dangereuses. C’est en fait ma toute première apparition publique en République Démocratique du Congo – un pays dans lequel je ne suis que depuis quelques semaines, mais que j’ai déjà commencé à ressentir et à aimer.
Avant tout, je vous félicite tous pour une étape importante sur le chemin de la restauration de la paix et de la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la RDC : le 25 avril a été signée une « Déclaration de principes pour l’instauration de la paix » entre les représentants de la RDC et du Rwanda. Et j’espère sincèrement que nous assisterons bientôt à la signature d’un Accord de paix, qui marquera la fin de la guerre, ouvrira la voie au retour des réfugiés et favorisera la stabilité, la prospérité et un développement pacifique durable de la République Démocratique du Congo. Amen.
Honnêtement, la plupart de mes amis les plus proches sont des journalistes – ce sont les gens avec qui j’ai partagé le plus de moments, de défis et d’amitiés sincères. Cela remonte à l’époque où je travaillais comme interprète pour les présidents, les présidents du Parlement et les Premiers ministres de l’Ukraine. Ensuite, lors de ma première mission en Chine, j’étais porte-parole de l’ambassade et tous les journalistes chinois étaient devenus comme ma famille.
Ensuite est survenue l’agression russe et l’occupation de la Crimée en 2014, puis, en 2022, la grande guerre m’a trouvé à Jakarta. Dès les premiers mois, j’ai donné des centaines d’interviews, participé à d’innombrables émissions télé, talk-shows, écrit des articles et animé des conférences de presse. J’ai aussi organisé plusieurs missions en Ukraine, y compris sur la ligne de front.
J’ai toujours été impressionné par ces hommes et ces femmes qui, sans armes, ont démontré un immense héroïsme. Beaucoup ont perdu la vie avec un micro ou un carnet à la main… nous ne les oublierons jamais. Rendons-leur hommage par une minute de silence… Merci.
Vos collègues sont toujours en première ligne. Des dizaines souffrent actuellement dans les prisons et centres de torture russes, parmi eux – des Ukrainiens, des Tatars de Crimée… tant d’innocents.
Et rappelons-nous du documentaire oscarisé « 20 jours à Marioupol » : les héros du film – l’équipe de tournage d’Associated Press – ont risqué leur vie chaque seconde pour montrer au monde la vérité sur l’invasion russe en Ukraine.
Oui, je parle de la guerre. Malheureusement, vous savez trop bien ce qu’est la guerre, comment les gens meurent lorsque leur terre est envahie, comment leurs maisons brûlent. Vous connaissez la peur qui règne dans les camps de réfugiés, la douleur de perdre ses proches, emportés par les blessures, la maladie ou la faim…
Et je dois vous dire quelque chose. C’est incroyable, mais les Ukrainiens et les Congolais sont bien plus proches qu’on pourrait le croire. Ce n’est pas une question de langue ou de race. C’est une question de vérité historique, d’un esprit commun de volonté, d’invincibilité et de résilience, d’un désir éternel de paix et de justice, incarné par Patrice Lumumba et tant de héros ukrainiens. Nos peuples ont souffert de l’esclavage et du colonialisme. Au cours du siècle dernier, nos nations ont été victimes de destruction, de génocide, de pillage de leurs richesses naturelles et d’humiliations.
Et ces pages de notre histoire commune seront encore écrites – grâce à chacun d’entre vous.
Et pourtant, malgré les souffrances, nos peuples continuent de chanter, de sourire et de se battre, portés par une joie profonde et une volonté inflexible de défendre leur terre, leur liberté et leur indépendance. Parfois, ils demeurent un peu naïfs, croyant encore en la « bonne volonté » de ceux qui incarnent le mal – terroristes et criminels internationaux – mais ils sont ancrés dans une foi profonde, une foi qui ne les fait jamais abandonner l’espoir, l’amour et la lumière.
Chers amis,
Il y a quelques jours, j’ai remis mes lettres de créance au Président de la RDC, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Je lui ai transmis les salutations et les espoirs de mon Président, Volodymyr Zelensky.
Nous allons planifier un travail commun et entreprendre des actions concrètes pour le bien de nos peuples. Nous allons développer notre amitié et échanger des visites. Nous apprendrons ensemble, nous ferons des films. Nous jouerons de la musique merveilleuse et cultiverons des produits agricoles pour nourrir les populations. Nous organiserons des matchs de foot et de boxe, nous construirons des logements et développerons la médecine. Nous apprendrons l’ukrainien, le lingala, le tshiluba, le kikongo et le swahili.
Et, une fois le mémorial du GÉNOCOSTE établi, nous organiserons des prières communes à Kyiv et à Kinshasa, en hommage à nos compatriotes disparus.
En parlant du GÉNOCOSTE, je ne peux passer sous silence les terribles dégâts causés à mon pays par l’agresseur russe du régime criminel du Kremlin. La centrale nucléaire de Zaporijjia prise de force et occupée illégalement par les troupes russes, le barrage de Kakhovka détruit lors du retrait des troupes russes, des mines inondées, des champs agricoles truffés de mines…
Et au-dessus de tout cela, résonnent les échos de la tragédie de Tchernobyl, une catastrophe qui ne doit jamais se reproduire, mais que les forces d'occupation russes tentent de ranimer.
La guerre est un mal.
L’Ukraine, tout comme la RDC, veut vaincre ce mal, arrêter la violence, les meurtres et les destructions.
Pour cela, nous devons unir nos forces, être sincères, fermes, résilients et inébranlables.
Ensemble, nous sommes plus forts.
Ensemble, nous pouvons accomplir l’impossible.
Mes chers amis,
Bientôt, nous célébrerons le 100e anniversaire du héros national congolais et fils de l’Afrique, Patrice Lumumba. Puis viendra l’anniversaire de l’indépendance de la RDC. Et ensuite, ce sera la fête de l’indépendance de l’Ukraine.
Et je serai heureux de vous revoir tous, encore et encore.
Selon Zhao Bin, Ambassadeur de Chine en RDC, deux projets importants ont enregistré des avancées significatives, depuis le début de l’année en cours, pour leur exécution, dans le cadre de la coopération sino-congolaise. Le premier projet concerne la construction d’un nouveau bâtiment moderne au profit du Ministère des Affaires Etrangères, à Kinshasa, tandis que le second projet cadre avec la réalisation de la phase 2 du barrage Tshala, au niveau de Mbuji-Mayi, dans le Kasaï-Oriental. S’agissant de la construction du nouveau siège du Minaffet, il a révélé qu’une mission d’étude chinoise vient de terminer sa visite à Kinshasa et que le début des travaux pourrait intervenir d’ici la fin de cette même année. Zhao Bin a livré ces informations importantes, lundi 28 avril dernier, au cours d’une interview exclusive accordée à la presse, en marge de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle chancellerie de l’Ambassade de Chine, située à la Gombe. Lors de cet entretien riche, il a démontré l’importance unique que Pékin attache à sa coopération stratégique avec Kinshasa, dans une dynamique essentielle fondée sur la construction d’un destin partagé. Le Diplomate Zhao Bin a également abordé plusieurs sujets pertinents touchant aux enjeux économiques tant en RDC qu’à l’échelle mondiale.
Que pense la Chine à la proposition des Etats-Unis et de la RDC de signer un accord stratégique sécurité contre minerais ?
Zhao Bin : La Chine est le premier partenaire commercial, mais aussi d'investissement du Congo. Nous ne le considérons pas comme un privilège, mais plutôt comme une responsabilité et un signe de confiance du Congo à l'égard de la Chine. Nous pensons toujours que les potentialités de développement du Congo sont immenses, ainsi que son besoin de développement pour tous les efforts de développement visant à accompagner le Congo dans ce sens sont les bienvenus. Nous sommes prêts à poursuivre notre coopération avec le Congo pour faire partie de ses efforts internationaux. Et en même temps, nous n'avons pas peur de la concurrence, parce que le développement de la Chine s'est réalisé certainement à travers la coopération. Mais, aussi, pour beaucoup de cas à travers des concurrences quelques fois très acharnées.
Comment la Chine compte-t-elle préserver et renforcer ses relations de coopération avec la RDC, surtout avec la venue des Etats-Unis qui pourrait peut-être amener une concurrence, surtout avec le comportement de l'actuel régime américain ?
Zhao Bin : Notre coopération avec le Congo, nous le faisons toujours d'une manière ouverte sans fixer une partie tierce. Donc, nous espérons que les partenariats que les autres partenaires internationaux mènent avec la RDC suivent la même logique. C'est-à-dire non exclusif, non discriminatoire et non substitutif. Précisément sur cette question qui est d'actualité, face à la question des tarifs douaniers imposés par les Américains à la Chine et d'autres pays du monde, notre position est très claire : si on veut la guerre, nous la ferons. Si on veut la négociation, la porte est ouverte. Mais, cette négociation ne peut se mener que sur base d'équité, de respect, et de bénéfice réciproque.
Il y a une guerre commerciale ouverte entre la Chine et les Etats-Unis. Y a-t-il des dispositions particulières prises pour éviter le choc en Afrique ?
Nous sommes soucieux de cet éventuel impact parce que devant ce genre de situation, l'Afrique est souvent la partie du monde la plus vulnérable. C'est la raison pour laquelle nous allons organiser en juin prochain, deux événements avec nos amis africains. Une réunion ministérielle pour la coordination de la mise en œuvre des engagements pris par les Chefs d'Etat et de gouvernement chinois et africains dans le cadre du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) et la quatrième édition d'exposition sino-africaine dans la coopération économique et commerciale. Nous espérons qu'à travers ces deux assises, nous allons mettre des mesures visant à aider les pays africains à accélérer leur industrialisation et modernisation. Je cite comme exemple, les mesures visant à aboutir à une exemption totale d'importation des pays africains envers la Chine qui couvre toutes les catégories de produits.
Comment la nouvelle chancellerie de l'Ambassade de Chine contribuera-t-elle aux relations sino-congolaises ?
Nous souhaitons, par la construction de la nouvelle chancellerie de l'ambassade, ajouté trois nouveautés aux relations sino-congolaises. La première, nous voulons faire de ce nouveau siège de l'ambassade une nouvelle vitrine de la Chine en voie de modernisation et de réalisation de développement de haute qualité. Deuxièmement, nous voudrions faire de cette ambassade, un nouveau repère de la coopération sino-congolaise avec le stade des Martyrs, le Palais du Peuple, le Centre Culturel et Artistique pour les pays de l'Afrique centrale. Nous voudrions avec ce complexe architectural contribuer à embellir Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Troisièmement, nous voudrions faire de cette ambassade une nouvelle plateforme des échanges humains entre le peuple chinois et congolais. D'ailleurs, un vernissage des œuvres des étudiants de l'Académie de Beaux-Arts coïncide avec l'inauguration de l'ambassade. Et, dans un avenir proche, nous comptons organiser d'autres événements du genre. Nous prévoyons d'organiser d'autres événements comme les Journées portes ouvertes, afin d'inviter davantage d'amis congolais à visiter la nouvelle chancellerie. Nous organiserons aussi des rencontres entre les hommes d'affaires du monde culturel et artistique de nos deux pays pour explorer des pistes de collaboration.
La Chine est aujourd'hui le premier partenaire commercial de la RDC. Elle représente plus de la moitié des exportations congolaises, et près de la moitié des importations. En termes d'argent, combien la RDC a-t-elle engrangé dans ce partenariat commercial avec la Chine pour l'année 2024 ? Disposeriez-vous des chiffres pour le premier semestre 2025 ?
S'agissant des échanges commerciaux entre la Chine et la RDC, selon les statistiques des services douaniers chinois, l'année dernière, nous avons importé du Congo des produits d'une valeur de plus de 21 milliards de dollars. Et nous avons exporté des marchandises d'une valeur d'un peu plus de 4 milliards.
La balance est largement en faveur de la partie congolaise. Pour le premier trimestre de cette année, le volume total des échanges commerciaux sino-congolais a atteint le niveau de 5, 8 milliards de dollars, soit une augmentation de 7,8% par rapport à la même période de l'année précédente. A côté de ces échanges commerciaux qui sont largement excédentaires pour la partie congolaise, nous avons aussi contribué au développement socio-économique du Congo par la mise en œuvre de grands projets structurants. Depuis le début de cette année, deux projets en discussion ont réalisé des avancées importantes. Le premier concernant la construction d'un nouveau bâtiment du ministère des Affaires Etrangères, une mission d'étude vient de terminer sa visite à Kinshasa. L'autre, c'est la construction du Barrage Tshala phase 2 à Mbuji-Mayi. Le contrat vient d'être signé. Et si tout se passe bien, les travaux vont être officiellement lancés d'ici la fin de l'année.
La RDC traverse des moments extrêmement difficiles, à la suite de la guerre qui sévit dans l'Est. Que peut-on attendre de la Chine comme contribution pour le retour de la paix durable ?
Cette année marque le 80ème anniversaire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et la guerre mondiale anti-fachiste. La Chine a été pendant un long moment de son histoire, victime de l'agression extérieure. Nous sommes donc particulièrement attachés à la souveraineté, à la dignité de l'Etat congolais. C'est la raison pour laquelle nous soutenons indéfectiblement les efforts de la RDC de sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Au mois de février, sous la présidence du Conseil de sécurité chinoise, nous avons fait des efforts pour faire adopter à l'unanimité, le premier du genre dans l'histoire, la résolution 2773 en faveur de la République démocratique du Congo. "Nous sommes le premier pays à annoncer l'interdiction de toutes les activités économiques des ressortissants chinois dans la zone en conflit, c'est-à-dire dans l'Est du Congo. Nous avons accordé plusieurs aides humanitaires aux autorités congolaises sous forme de denrées alimentaires, de tente, de fourniture médicale et un fond d'un million de dollar en cash débloqué et mis à la disposition de la partie congolaise. Et dans le futur, nous allons continuer à faire ce genre d'efforts, c'est-à-dire soutenir le Congo aussi bien dans les enceintes multilatérales qu'au niveau bilatéral, avec une coopération économique, mais aussi militaire et par des actions humanitaires.
Quelle évaluation faites-vous de la coopération minière sino-congolaise ? Selon l'ordre d'importance, quels sont les autres domaines de coopération RDC-Chine, outre les mines ?
La coopération minière entre la Chine et le Congo est très fructueuse. Je vous cite des chiffres. Premièrement, les entreprises minières chinoises contribuent à hauteur de 3,1 milliards de dollars aux recettes fiscales de l'Etat congolais. Nous sommes les premiers contributeurs aux recettes congolaises, et nous sommes aussi le premier employeur après l'Etat congolais, avec la création de plus de trois cent mille postes d'emplois. Mais, la coopération minière entre nos deux pays n'est pas tout. La Chine et la RDC mènent des coopérations dans beaucoup d'autres domaines sans pour autant les hiérarchiser. Je cite quelques exemples. Sur le plan agricole, nous sommes très attachés au transfert du savoir-faire. Aussi, nous avons mis en place un centre de vulgarisation de techniques agricoles à Kinshasa et le premier séminaire de formation a été tenu à la deuxième moitié de l'année dernière. Nous avons également invité plusieurs investisseurs agricoles chinois à venir visiter Kinshasa pour explorer d'éventuelle coopération avec la partie congolaise.
Sur le plan des infrastructures, l'année dernière, nous avons inauguré le Centre Culturel et Artistique pour les pays d'Afrique Centrale, et le lancement des travaux des rocades de Kinshasa, et aussi la construction et la mise en service de plusieurs ports secs à la frontière de la RDC avec le Zambie. Sur le plan culturel et éducationnel, le premier centre de l'enseignement de la langue chinoise a été créé dans l'enceinte de l'Université de Kinshasa, il y a un mois. Et nous allons bientôt organiser la Semaine du film chinois pour faire mieux connaître la Chine à la population congolaise et mieux la comprendre. En somme, la coopération minière sino-congolaise n'est qu'une composante de notre coopération. Cependant, elle contribue à l'enrichissement du contenu de cette coopération que nos deux Chefs d'Etat veulent stratégique et globale.
Dans un geste de solidarité et d'humanité, les Premières dames de la République Démocratique du Congo, Denise Nyakeru Tshisekedi, et du Burundi, Angeline Ndayishimiye, ont effectué une visite conjointe au centre d'accueil Fraternité Sans Frontière à Bujumbura le mercredi 30 avril 2025. Cette visite, empreinte d'émotion et de compassion, visait à apporter un soutien moral et matériel aux enfants vulnérables hébergés par le centre.
Accueillies chaleureusement par les responsables et les enfants du centre, les Premières dames ont passé du temps avec les jeunes pensionnaires, échangeant des paroles d'encouragement et participant à des activités ludiques. Elles ont pu constater de visu les efforts déployés par le centre pour offrir un environnement sûr et aimant à ces 300 orphelins et de leurs encadreurs confrontés à des difficultés considérables. L’ONG Fraternité Sans Frontières (FSF), légalement enregistrée en République Démocratique du Congo, agit dans plusieurs domaines d’intervention notamment : la protection de l’enfance, l’éducation, la santé, l’accompagnement psychosocial des groupes vulnérables, et la réinsertion des enfants en situation difficile.
Denise Nyakeru Tshisekedi a souligné l'importance de la solidarité régionale face aux défis humanitaires. " Voir ces enfants, leur résilience malgré les épreuves, nous rappelle l'urgence d'agir ensemble pour leur offrir un avenir meilleur", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, sa consœur burundaise a abondé dans le même sens, insistant sur le rôle crucial des centres d'accueil comme ‘‘Fraternité Sans Frontière’’ pour redonner espoir et dignité aux enfants en situation de vulnérabilité.
La visite s'est conclue par la remise de dons de fournitures scolaires, de vêtements et de produits de première nécessité, destinés à améliorer le quotidien des enfants du centre. Ce geste concret témoigne de l'engagement de deux Premières Dames à soutenir les initiatives locales qui œuvrent en faveur de la protection de l'enfance.
Cette action conjointe de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi et la Fondation Bonna Action Umugiraneza envoie un message fort de fraternité et de coopération régionales. Elle met en lumière la situation des enfants vulnérables et la nécessité d'un engagement continu pour leur bien-être et leur épanouissement. Le centre d'accueil Fraternité Sans Frontière, par son travail dévoué, incarne un modèle d'espoir pour ces enfants qui représentent l'avenir de la région.
Les lignes continuent de bouger dans la quête des solutions à la crise sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tenez ! Après la signature de la déclaration des principes le weekend dernier aux Etats-Unis d’Amérique entre les Ministres des Affaires Etrangères du Rwanda et de la RDC, un autre rendez-vous a eu de nouveau lieu à Doha, au Qatar, ce mercredi 30 avril 2025 où «des représentants du Togo, des Etats-Unis, de la France, de l’Etat du Qatar, de la RDC et du Rwanda se sont réunis afin de réaffirmer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs». C’est ce que renseigne la déclaration conjointe concernant les efforts à soutenir la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo que votre Journal publie dans les lignes qui suivent. Selon ladite déclaration, les discussions ont porté sur les efforts déployés pour faire face à la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo, sur le dialogue en cours entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), ainsi que sur la situation humanitaire persistante dans la région, qui continue de nécessiter une réponse urgente, coordonnée et durable. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration.
Déclaration conjointe Concernant les efforts visant à soutenir la paix dans l'est de la République Démocratique du Congo
Doha le 30 avril, 2025
A la suite de la réunion trilatérale tenue à Doha le 18 mars 2025 entre Leurs Excellences les Chefs d'État de la République Démocratique du Congo, de la République du Rwanda et de l'État du Qatar, et dans le cadre des efforts continus visant à résoudre la situation dans l'est de la République Démocratique du Congo, des représentants de la République Togolaise, des États-Unis d'Amérique, de la République Française, de l'État du Qatar, de la République Démocratique du Congo et de la République du Rwanda se sont réunis à Doha afin de réaffirmer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs.
Les discussions ont porté sur les efforts déployés pour faire face à la situation dans l'est de la République Démocratique du Congo, sur le dialogue en cours entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), ainsi que sur la situation humanitaire persistante dans la région, qui continue de nécessiter une réponse urgente, coordonnée et durable.
Les représentants ont salué la déclaration conjointe entre la République Démocratique du Congo et l'AFC/M23, facilité par l'État du Qatar, sur leurs engagements en faveur d'un cessez-le-feu, lequel constitue une priorité immédiate pour permettre l'acheminement sûr et rapide de l'aide humanitaire. Ils ont également convenu de l'importance de s'attaquer, par le biais du dialogue, aux causes profondes des crises en cours et aux défis entravant la consolidation d'une paix durable dans la région.
Les représentants ont réaffirmé leur position commune concernant la nécessité pressante pour les parties au conflit de parvenir à une résolution sans délai, conformément aux résolutions pertinentes de l'Union africaine et des Nations Unies, et dans le respect des engagements relatifs à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des deux pays.
Les représentants ont salué les progrès réalisés à la suite du sommet conjoint EAC-SADC tenu à Dar es Salaam, en République-Unie de Tanzanie, le 8 février 2025. Ils ont également accueilli favorablement les avancées significatives concrétisées par la signature de la Déclaration de principes à Washington D.C., le 25 avril 2025, et ont exprimé leur volonté de contribuer aux efforts en cours visant à renforcer la confiance mutuelle, instaurer un cessez-le-feu durable et parvenir à une résolution pacifique du conflit. Ces efforts incluent notamment ceux menés par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), sous l'égide de l'Union africaine, et dirigés par Son Excellence M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise et Médiateur désigné par l'Union africaine dans ce dossier.
En conclusion, les représentants ont exprimé leur profonde reconnaissance à l'État du Qatar pour l'organisation et l'accueil de cette réunion à Doha. Ils ont réitéré leur engagement commun à poursuivre le dialogue et à renforcer l'action collective en faveur d'un avenir pacifique et stable pour la République Démocratique du Congo et l'ensemble de la région des Grands Lacs.
Enfin, les représentants ont exprimé leur sincère reconnaissance à l'État du Qatar pour avoir accueilli ces discussions et ont réaffirmé leur engagement commun en faveur du dialogue permanent et de l'action collective pour un avenir pacifique et stable en République Démocratique du Congo et dans l'ensemble de la région.
Accord des principes signé sous la facilitation de Washington, Félix Tshisekedi : ‘’Je ramènerai la paix véritable et définitive en RDC’’
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, attache une importance significative à la démarche initiée par les Etats-Unis pour le règlement pacifique du conflit entre la RDC et le Rwanda. Après la signature de l’Accord des Principes, intervenue la semaine dernière, à Washington, le Chef de l’Etat inscrit ses efforts dans une approche réaliste centrée sur la restauration effective de la paix dans l’Est du pays et de la sécurité nationale. Le Président Félix Tshisekedi a exprimé son engagement à tenir cette bataille, hier mardi 29 avril 2025, au Palais de la Nation, à Kinshasa, au cours d’un point de presse tenu à l’occasion de la visite d’Etat de son homologue de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco.
‘’ Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problèmes d’instabilité en RDC. C’est mon vœu et mon serment à la fois. Je n’en dirai pas plus et vous comprendrez. Je respecte les initiatives prises par nos partenaires. Je vous donne simplement rendez-vous pour le jour où cette paix deviendra une réalité’’, a-t-il insisté, devant la presse conviée pour la circonstance.
Visite d’Etat stratégique à Kinshasa
Dans le même esprit, le Président Félix Tshisekedi a salué l’engagement de la Guinée Bissau en faveur de la paix en RDC et dans l’ensemble la sous-région. Selon lui, la visite d’Etat de son homologue Umaro Sissoco marque une occasion historique qui ouvre la voie à la construction des relations diplomatiques fructueuses entre Kinshasa et Bissau.
‘’C’est toujours un honneur et un bonheur de recevoir mon cher frère le Président Umaro Sissoco. Nous avons presque le même parcours pour arriver à la Présidence. Lorsque je suis arrivé un tout petit peu avant lui, il est venu me voir avec le même enthousiasme. Il demandait mon accompagnement puisqu’il avait, dans son pays, les mêmes défis que j’avais aussi au moment des élections de 2018. Cela s’est très bien déroulé pour lui. Depuis, nous nous sommes rapprochés davantage. Ce que nous avons souhaité depuis longtemps est en train de se réaliser maintenant : rapprocher nos deux pays, nos deux peuples parce que nous avons quelque chose en commun, l’amour de l’Afrique. Je voudrais vraiment le remercier parce que depuis cette agression injuste et barbare dont sommes en train d’être victime, il est venu aux nouvelles à plusieurs reprises. Surtout ces derniers temps, lorsque la situation s’est empiré avec les chutes de Goma et de Bukavu. Il a pris beaucoup de nouvelles. Il a fait beaucoup de contacts aussi en international pour mobiliser le monde pour que la paix revienne en République démocratique du Congo. Pour moi, c’est vraiment une marque d’amitié et de fraternité, de solidarité surtout envers mon pays, envers mon peuple. Je ne pouvais que le remercier de cette manière en l’honorant par ce titre que je lui ai décerné’’, a déclaré Félix Tshisekedi.
Pour sa part, le Président Umaro Sissoco a donné un aperçu clair des échanges développés lors de sa rencontre avec son hôte congolais Félix Tshisekedi. Il s’est dit grandement favorable à œuvrer en faveur de la mise en place d’une coopération stratégique entre son pays et la RDC. Il a confirmé, du reste, dans cet élan, la constitution, dans les jours qui viennent, des commissions mixtes, pour faire avancer leur vision commune pour une coopération qui soit bénéfique aux peuples congolais et guinéen.
‘’ Nous partageons les mêmes idéaux dans l’ensemble du continent africain. Avec la RDC, nous faisons des consultations politiques et diplomatiques… On a discuté de la situation régionale. Aussi, on a convenu de donner des instructions à nos deux Ministres des Affaires étrangères pour réunir nos commissions mixtes, mais aussi de l’ouverture de nos représentations diplomatiques’’, a rassuré Umaro Sissoco, dans son intervention, face à la presse, au Palais de la Nation.