Dans un geste de solidarité et d'humanité, les Premières dames de la République Démocratique du Congo, Denise Nyakeru Tshisekedi, et du Burundi, Angeline Ndayishimiye, ont effectué une visite conjointe au centre d'accueil Fraternité Sans Frontière à Bujumbura le mercredi 30 avril 2025. Cette visite, empreinte d'émotion et de compassion, visait à apporter un soutien moral et matériel aux enfants vulnérables hébergés par le centre.
Accueillies chaleureusement par les responsables et les enfants du centre, les Premières dames ont passé du temps avec les jeunes pensionnaires, échangeant des paroles d'encouragement et participant à des activités ludiques. Elles ont pu constater de visu les efforts déployés par le centre pour offrir un environnement sûr et aimant à ces 300 orphelins et de leurs encadreurs confrontés à des difficultés considérables. L’ONG Fraternité Sans Frontières (FSF), légalement enregistrée en République Démocratique du Congo, agit dans plusieurs domaines d’intervention notamment : la protection de l’enfance, l’éducation, la santé, l’accompagnement psychosocial des groupes vulnérables, et la réinsertion des enfants en situation difficile.
Denise Nyakeru Tshisekedi a souligné l'importance de la solidarité régionale face aux défis humanitaires. " Voir ces enfants, leur résilience malgré les épreuves, nous rappelle l'urgence d'agir ensemble pour leur offrir un avenir meilleur", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, sa consœur burundaise a abondé dans le même sens, insistant sur le rôle crucial des centres d'accueil comme ‘‘Fraternité Sans Frontière’’ pour redonner espoir et dignité aux enfants en situation de vulnérabilité.
La visite s'est conclue par la remise de dons de fournitures scolaires, de vêtements et de produits de première nécessité, destinés à améliorer le quotidien des enfants du centre. Ce geste concret témoigne de l'engagement de deux Premières Dames à soutenir les initiatives locales qui œuvrent en faveur de la protection de l'enfance.
Cette action conjointe de la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi et la Fondation Bonna Action Umugiraneza envoie un message fort de fraternité et de coopération régionales. Elle met en lumière la situation des enfants vulnérables et la nécessité d'un engagement continu pour leur bien-être et leur épanouissement. Le centre d'accueil Fraternité Sans Frontière, par son travail dévoué, incarne un modèle d'espoir pour ces enfants qui représentent l'avenir de la région.
Les lignes continuent de bouger dans la quête des solutions à la crise sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo. Tenez ! Après la signature de la déclaration des principes le weekend dernier aux Etats-Unis d’Amérique entre les Ministres des Affaires Etrangères du Rwanda et de la RDC, un autre rendez-vous a eu de nouveau lieu à Doha, au Qatar, ce mercredi 30 avril 2025 où «des représentants du Togo, des Etats-Unis, de la France, de l’Etat du Qatar, de la RDC et du Rwanda se sont réunis afin de réaffirmer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs». C’est ce que renseigne la déclaration conjointe concernant les efforts à soutenir la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo que votre Journal publie dans les lignes qui suivent. Selon ladite déclaration, les discussions ont porté sur les efforts déployés pour faire face à la situation dans l'Est de la République Démocratique du Congo, sur le dialogue en cours entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), ainsi que sur la situation humanitaire persistante dans la région, qui continue de nécessiter une réponse urgente, coordonnée et durable. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration.
Déclaration conjointe Concernant les efforts visant à soutenir la paix dans l'est de la République Démocratique du Congo
Doha le 30 avril, 2025
A la suite de la réunion trilatérale tenue à Doha le 18 mars 2025 entre Leurs Excellences les Chefs d'État de la République Démocratique du Congo, de la République du Rwanda et de l'État du Qatar, et dans le cadre des efforts continus visant à résoudre la situation dans l'est de la République Démocratique du Congo, des représentants de la République Togolaise, des États-Unis d'Amérique, de la République Française, de l'État du Qatar, de la République Démocratique du Congo et de la République du Rwanda se sont réunis à Doha afin de réaffirmer leur engagement commun en faveur de la paix, de la stabilité et du développement économique dans la région des Grands Lacs.
Les discussions ont porté sur les efforts déployés pour faire face à la situation dans l'est de la République Démocratique du Congo, sur le dialogue en cours entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et le mouvement Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23), ainsi que sur la situation humanitaire persistante dans la région, qui continue de nécessiter une réponse urgente, coordonnée et durable.
Les représentants ont salué la déclaration conjointe entre la République Démocratique du Congo et l'AFC/M23, facilité par l'État du Qatar, sur leurs engagements en faveur d'un cessez-le-feu, lequel constitue une priorité immédiate pour permettre l'acheminement sûr et rapide de l'aide humanitaire. Ils ont également convenu de l'importance de s'attaquer, par le biais du dialogue, aux causes profondes des crises en cours et aux défis entravant la consolidation d'une paix durable dans la région.
Les représentants ont réaffirmé leur position commune concernant la nécessité pressante pour les parties au conflit de parvenir à une résolution sans délai, conformément aux résolutions pertinentes de l'Union africaine et des Nations Unies, et dans le respect des engagements relatifs à la souveraineté et à l'intégrité territoriale des deux pays.
Les représentants ont salué les progrès réalisés à la suite du sommet conjoint EAC-SADC tenu à Dar es Salaam, en République-Unie de Tanzanie, le 8 février 2025. Ils ont également accueilli favorablement les avancées significatives concrétisées par la signature de la Déclaration de principes à Washington D.C., le 25 avril 2025, et ont exprimé leur volonté de contribuer aux efforts en cours visant à renforcer la confiance mutuelle, instaurer un cessez-le-feu durable et parvenir à une résolution pacifique du conflit. Ces efforts incluent notamment ceux menés par la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), sous l'égide de l'Union africaine, et dirigés par Son Excellence M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise et Médiateur désigné par l'Union africaine dans ce dossier.
En conclusion, les représentants ont exprimé leur profonde reconnaissance à l'État du Qatar pour l'organisation et l'accueil de cette réunion à Doha. Ils ont réitéré leur engagement commun à poursuivre le dialogue et à renforcer l'action collective en faveur d'un avenir pacifique et stable pour la République Démocratique du Congo et l'ensemble de la région des Grands Lacs.
Enfin, les représentants ont exprimé leur sincère reconnaissance à l'État du Qatar pour avoir accueilli ces discussions et ont réaffirmé leur engagement commun en faveur du dialogue permanent et de l'action collective pour un avenir pacifique et stable en République Démocratique du Congo et dans l'ensemble de la région.
Accord des principes signé sous la facilitation de Washington, Félix Tshisekedi : ‘’Je ramènerai la paix véritable et définitive en RDC’’
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, attache une importance significative à la démarche initiée par les Etats-Unis pour le règlement pacifique du conflit entre la RDC et le Rwanda. Après la signature de l’Accord des Principes, intervenue la semaine dernière, à Washington, le Chef de l’Etat inscrit ses efforts dans une approche réaliste centrée sur la restauration effective de la paix dans l’Est du pays et de la sécurité nationale. Le Président Félix Tshisekedi a exprimé son engagement à tenir cette bataille, hier mardi 29 avril 2025, au Palais de la Nation, à Kinshasa, au cours d’un point de presse tenu à l’occasion de la visite d’Etat de son homologue de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco.
‘’ Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problèmes d’instabilité en RDC. C’est mon vœu et mon serment à la fois. Je n’en dirai pas plus et vous comprendrez. Je respecte les initiatives prises par nos partenaires. Je vous donne simplement rendez-vous pour le jour où cette paix deviendra une réalité’’, a-t-il insisté, devant la presse conviée pour la circonstance.
Visite d’Etat stratégique à Kinshasa
Dans le même esprit, le Président Félix Tshisekedi a salué l’engagement de la Guinée Bissau en faveur de la paix en RDC et dans l’ensemble la sous-région. Selon lui, la visite d’Etat de son homologue Umaro Sissoco marque une occasion historique qui ouvre la voie à la construction des relations diplomatiques fructueuses entre Kinshasa et Bissau.
‘’C’est toujours un honneur et un bonheur de recevoir mon cher frère le Président Umaro Sissoco. Nous avons presque le même parcours pour arriver à la Présidence. Lorsque je suis arrivé un tout petit peu avant lui, il est venu me voir avec le même enthousiasme. Il demandait mon accompagnement puisqu’il avait, dans son pays, les mêmes défis que j’avais aussi au moment des élections de 2018. Cela s’est très bien déroulé pour lui. Depuis, nous nous sommes rapprochés davantage. Ce que nous avons souhaité depuis longtemps est en train de se réaliser maintenant : rapprocher nos deux pays, nos deux peuples parce que nous avons quelque chose en commun, l’amour de l’Afrique. Je voudrais vraiment le remercier parce que depuis cette agression injuste et barbare dont sommes en train d’être victime, il est venu aux nouvelles à plusieurs reprises. Surtout ces derniers temps, lorsque la situation s’est empiré avec les chutes de Goma et de Bukavu. Il a pris beaucoup de nouvelles. Il a fait beaucoup de contacts aussi en international pour mobiliser le monde pour que la paix revienne en République démocratique du Congo. Pour moi, c’est vraiment une marque d’amitié et de fraternité, de solidarité surtout envers mon pays, envers mon peuple. Je ne pouvais que le remercier de cette manière en l’honorant par ce titre que je lui ai décerné’’, a déclaré Félix Tshisekedi.
Pour sa part, le Président Umaro Sissoco a donné un aperçu clair des échanges développés lors de sa rencontre avec son hôte congolais Félix Tshisekedi. Il s’est dit grandement favorable à œuvrer en faveur de la mise en place d’une coopération stratégique entre son pays et la RDC. Il a confirmé, du reste, dans cet élan, la constitution, dans les jours qui viennent, des commissions mixtes, pour faire avancer leur vision commune pour une coopération qui soit bénéfique aux peuples congolais et guinéen.
‘’ Nous partageons les mêmes idéaux dans l’ensemble du continent africain. Avec la RDC, nous faisons des consultations politiques et diplomatiques… On a discuté de la situation régionale. Aussi, on a convenu de donner des instructions à nos deux Ministres des Affaires étrangères pour réunir nos commissions mixtes, mais aussi de l’ouverture de nos représentations diplomatiques’’, a rassuré Umaro Sissoco, dans son intervention, face à la presse, au Palais de la Nation.
Elle sort de sa réserve. A travers une correspondance solennelle signée par son Président, l’Honorable Vital Kamerhe, le bureau de l’Assemblée Nationale dénonce la reprise des poursuites judiciaires contre l’Honorable Matata Ponyo Augustin, ancien Premier Ministre, sans levée préalable de ses immunités parlementaires. Pour la Chambre Basse, la procédure engagée viole l’article 107 de la Constitution et constitue une entorse grave à l’Etat de droit. Dans sa correspondance adressée à Dieudonné Kamuleta, Président de la Cour Constitutionnelle ainsi que du Conseil Supérieur de la Magistrature, estime que la justice ne saurait s’exercer au mépris des garanties constitutionnelles des élus du peuple et exhorte la Cour Constitutionnelle à se conformer aux exigences de la légalité républicaine.
République Démocratique du Congo
Assemblée Nationale
Le Président
Kinshasa, le 25 AVR 2025
N° Réf. : AN/CP/PN/25/04/2025
Transmis copie pour information à
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat
Palais de la Nation
Kinshasa/Gombe
A Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle
à Kinshasa/Gombe
A Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature.
à Kinshasa/Gombe
Concerne : RP.002. Ministère public C/ MATATA PONYO Augustin et consorts
Monsieur le Président,
Il nous revient que depuis le 14 avril 2025, la Cour Constitutionnelle a repris l’instruction de l’affaire inscrite sous RP 002 opposant le ministère public à l’honorable MATATA PONYO Augustin, député national élu de la circonscription électorale de Kindu.
Cependant, l’article 107 de la Constitution, dispose : « Aucun parlementaire ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. Qu’aucun parlementaire ne peut, en cours de session, être poursuivi ou arrêté, sauf en cas de flagrant délit, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée nationale ou du Sénat, selon le cas. En dehors de session, aucun parlementaire ne peut être arrêté qu’avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée Nationale ou du Bureau du Sénat, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive. La détention ou la poursuite d’un parlementaire est suspendue si la chambre dont il est membre le requiert. La suspension ne peut excéder la durée de la session en cours. »
Sans vouloir entraver le bon fonctionnement de la justice, et en adhérant pleinement à la nécessité de lutter contre l’impunité dans le respect de l’article 151 de la Constitution, il ressort des débats engagés au cours de la plénière de l’Assemblée nationale tenue en date du 17 avril 2025, que lHhonorable MATATA PONYO Augustin est poursuivi alors sans que ses immunités n’aient été préalablement levées.
Ainsi, je vous prie de bien vouloir constater l’existence de ce préalable, verrou constitutionnel incontournable, et demander à l’organe de poursuite près votre juridiction, qui m’en en copie, de se plier à cet impératif, gage de l’inviolabilité des représentants du peuple.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.
(Image : La cérémonie de remise du 20e China Huabiao Film Awards a eu lieu à Qingdao, dans la province du Shandong, à l'est de la Chine, le 27 avril 2025. /CMG)
Les lauréats du 20e China Huabiao Film Awards, la plus haute distinction du cinéma chinois, ont été dévoilés lors d'une cérémonie prestigieuse à Qingdao, à l'est de la Chine, dimanche, récompensant les réalisations exceptionnelles du cinéma chinois entre 2022 et 2024.
Dix films ont reçu le prix du Meilleur Long Métrage, dont le thriller judiciaire "Article 20" de Zhang Yimou et l'épopée de science-fiction "The Wandering Earth 2", qui a également valu à Guo Fan le prix du Meilleur Réalisateur.
Zhang Yi a remporté le prix du Meilleur Acteur pour sa performance dans "Endless Journey", et Kara Wai Ying-hung a été sacrée Meilleure Actrice pour son rôle dans "Love Never Ends".
Par ailleurs, le blockbuster d'animation "Ne Zha 2" a reçu un Prix Spécial de l'Administration nationale du cinéma pour ses performances record au box-office mondial depuis sa sortie lors du Nouvel An lunaire 2025.
Shen Haixiong, président de China Media Group (CMG), a assisté à la cérémonie et a remis les prix aux dix lauréats du Meilleur Long Métrage ainsi qu'à "Ne Zha 2".
Organisés par l'Administration nationale du cinéma de Chine, le 20e Huabiao Film Awards a récompensé les films nationaux sortis entre juillet 2022 et juin 2024.
Les nominés et les lauréats ont été sélectionnés parmi un large éventail de productions nationales, incluant des longs métrages, des films pour enfants, des films ruraux ou centrés sur les minorités, ainsi que des animations. Avec 11 catégories de prix et 20 titres décernés, l'événement a mis en lumière les récentes évolutions et tendances de l'industrie cinématographique chinoise.
La cérémonie a également mis en avant les prochaines sorties pour les vacances du 1er mai et les films clés de la saison festivalière 2025, avec des nouveautés présentées au public.
En 2025, le monde célèbre les 130 ans du cinéma, tandis que la Chine marque le 120e anniversaire de son industrie du septième art.
(Note de l'éditeur : Cet article représente le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
Le président du Kenya, William Ruto, est en visite d'État en Chine du 22 au 26 avril 2025 à l'invitation de son homologue chinois, Xi Jinping. Au menu de ce séjour, figure le renforcement des liens économiques, commerciaux et culturels. Les deux chefs d'État souhaitent également promouvoir la coopération bilatérale dans le secteur de l'innovation et de la technologie.
Premier partenaire économique de la Chine en Afrique de l'Est, le Kenya entretient une coopération solide et fructueuse avec la Chine depuis 60 ans. Au cours de ces six décennies de cheminement entre les deux parties, de nombreux résultats ont été engrangés sur les chantiers de développement au Kenya. Pour ce qui est des échanges commerciaux, les statistiques du premier trimestre de l'année 2025 sont assez éloquentes. Selon les données de l'administration générale des douanes de la Chine, le commerce bilatéral est estimé à 16,13 milliards de yuans, soit, 2,24 milliards de dollars, ce qui équivaut à une augmentation de 11,9% sur une année. Le dynamisme des échanges commerciaux se poursuit au niveau des importations et des exportations entre les deux pays. Les exportations chinoises en direction du Kenya ont connu une hausse 11,8% alors les importations en provenance sont en augmentation de 13,2%.
Tandis les biens d'équipement technologique, les appareils électroménagers et autres produits chinois sont de plus en plus présents sur le marché kényan, les produits agricoles du pays d'Afrique de l'Est comme l'avocat et le café gagnent aussi en popularité en Chine. Rien que pour l'avocat kényan, qui a fait son entrée sur le marché chinois en août 2022, 6 892,5 tonnes ont déjà été exportées en Chine, positionnant ainsi le Kenya comme le troisième fournisseur d'avocat frais au pays asiatique.
Dans le domaine des infrastructures, le chemin de fer Mombasa-Nairobi, construit dans le cadre de l'Initiative «la Ceinture et la Route», a littéralement boosté le développement de l'activité économique entre les deux parties du Kenya. En termes de mobilité, le chemin de fer long de 472 km, reliant Nairobi, la capitale, et Mombasa, la ville côtière depuis 2017, a facilité la circulation des personnes et des biens, générant des bénéfices substantiels pour les populations. Les chiffres officiels indiquent que 14,8 millions de passagers et 38, 47 millions de tonnes de marchandises ont été transportés entre les deux villes à la date du 28 février 2025. Cette infrastructure ferroviaire est le symbole d'une coopération bilatérale au service du développement et de la connectivité au Kenya.
La coopération agricole entre la Chine et le Kenya est aussi exemplaire d'autant plus qu'elle a permis, entre autres, la construction du laboratoire conjoint Kenya-Chine de la Ceinture et de la Route pour la biologie moléculaire de l'Université d'Egerton et le Centre de recherche conjoint sino-africain de l'Université d'agriculture et de technologie Jomo Kenyatta. Ces réalisations traduisent les efforts dans le transfert de technologies et de formation des ressources humaines au profit du Kenya. Elles participent également à la valorisation du potentiel agricole du pays d'Afrique de l'Est.
Dans le secteur éducatif, la Chine octroie des bourses d'études aux étudiants kenyans qui intègrent les universités chinoises. Dans le même registre, l'atelier Luban de l'Université Machakos, fruit d'une coopération entre le Tianjin City Vocational College et la compagnie Huawei, contribue à la formation de jeunes kényans dans les secteurs des technologies de l'information et de la communication.
Sans être exhaustif, la coopération sino-kenyane a laissé des empreintes visibles dans de nombreux domaines de développement au Kenya. La confiance mutuelle s'est largement raffermie entre les deux parties, ouvrant ainsi des perspectives intéressantes pour une coopération fructueuse et bénéfique. La présente visite d'État du président William Ruto va non seulement consolider les partenariats stratégiques entre les deux pays et accélérer la mise en œuvre efficiente des résultats du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine de septembre 2024, à Beijing. Les présidents Xi Jinping et William Ruto se prononceront en faveur d'une dynamisation des relations entre les pays du Sud global dans un contexte marqué par l'unilatéralisme et le protectionnisme.
Le jeudi 24 avril 2025, dans le cadre du briefing hebdomadaire du Gouvernement organisé par le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Son Excellence Patrick Muyaya Katembwe, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Aménagement du Territoire, Maître Guy Loando Mboyo est intervenu sur le thème suivant : « Mesures de prévention et de gestion des catastrophes naturelles à Kinshasa et dans le reste du pays, ainsi que les réformes menées dans le secteur de l’aménagement du territoire. »
Devant les professionnels des médias, des experts et plusieurs représentants institutionnels, le Ministre d’État a salué l’implication constante du Président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, sous les auspices de la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Madame Judith Suminwa Tuluka, dans la conduite des réformes fondamentales en matière d’aménagement du territoire.
Le Ministre d’État a rappelé que la prévention des catastrophes naturelles ne saurait être efficace sans une planification rigoureuse et une gestion ordonnée de l’espace national. Il a ainsi mis l’accent sur la réforme qu’il pilote, laquelle constitue une réponse stratégique et multisectorielle aux défis récurrents liés à l’urbanisation anarchique, aux conflits fonciers, à la déforestation, et à l’occupation désordonnée de l’espace.
Il a présenté les avancées majeures de cette réforme, notamment :
- La mise en place d’un cadre juridique rénové, avec l’adoption par le Parlement de la Loi relative à l’Aménagement du Territoire (LAT), en attente de promulgation;
- L’élaboration du Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), dont le processus de validation a été lancé officiellement le 23 avril 2025;
- La vulgarisation de la Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire (PNAT) dans plusieurs provinces du pays;
- La mise en œuvre d’outils techniques innovants, tels que le Géoportail national « Data Terra Congolais », l’Annuaire National des Ressources Naturelles, et le Référentiel National des Vulnérabilités aux Catastrophes Naturelles;
- Le renforcement des capacités des administrations centrales et provinciales à travers des formations spécifiques et l’élaboration de plans directeurs (formation, communication, informatique);
- Le lancement du projet de Ville Pilote Durable à Boma, comme modèle d’aménagement résilient face aux changements climatiques;
- Etc.
Face à l’anarchie spatiale, particulièrement visible à Kinshasa, le Ministre d’État a plaidé pour une responsabilisation accrue des autorités locales, des professionnels du secteur et de la population, afin de bâtir ensemble une vision cohérente, partagée et durable de l’occupation de l’espace.
Ce briefing s’inscrit pleinement dans la dynamique impulsée par le Chef de l’État pour faire de l’aménagement du territoire un véritable instrument de gouvernance, de développement et de résilience nationale.
La Ministre congolaise des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué, vendredi 25 avril à Washington, la signature d’une déclaration de principes entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, comme une étape nécessaire vers la paix, tout en appelant à une mise en œuvre fondée sur la responsabilité et des actions concrètes.
«Aujourd’hui ne marque pas une fin, mais un commencement : une étape nécessaire vers la paix, franchie avec détermination et clarté d’intention», a déclaré Mme Wagner lors de la cérémonie, tenue en présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio. Elle a rappelé que ce moment revêt un "poids particulier pour la RDC – à Goma, à Bukavu et au-delà – où la réalité du déplacement, de l’insécurité et de la souffrance persiste".
« Pour nous, l’urgence de cette initiative n’est pas théorique. Elle est humaine », a-t-elle insisté, soulignant que la déclaration signée avec son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe ne devait pas être perçue comme un simple symbole, mais comme "un engagement politique, une réaffirmation des principes inscrits dans le droit international et récemment rappelés dans la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies", appelant notamment au retrait immédiat, inconditionnel et vérifiable de toutes les forces étrangères du territoire souverain de la RDC.
La cheffe de la diplomatie congolaise a martelé que "dans la région des Grands Lacs, la paix doit venir en premier", suivie de "la reconstruction de la confiance", puis "la réouverture prudente d’un chemin vers une coopération bilatérale significative", uniquement "lorsque les conditions seront réunies".
Elle a dénoncé l’échec d’efforts passés où "l’ordre des étapes a été ignoré et la recevabilité repoussée".
« La paix et le développement ne peuvent pas reposer uniquement sur de bonnes intentions. Ils doivent être bâtis sur la responsabilité, des engagements clairs, des échéances mesurables et des conséquences en cas de non-respect », a-t-elle déclaré, en appelant à restaurer la crédibilité des États « vis-à-vis des peuples qui attendent que la paix devienne une réalité ».
Saluant "le leadership des États-Unis d’Amérique" pour leur soutien constant, Mme Wagner a exprimé sa "profonde gratitude" à Marco Rubio et au Conseiller principal Massad Boulos, dont les consultations régionales ont, selon elle, "apporté de la nuance, de la profondeur et une dimension humaine à ce processus".
Elle a également souligné que la RDC appréciait "les initiatives soutenues par les États-Unis qui promeuvent des chaînes de valeur des minerais sécurisées et une croissance économique inclusive", insistant sur le fait que "la paix et la prospérité sont indissociables".
« Chaque pas vers la stabilité est un pas vers la dignité, vers l’emploi et vers l’éducation. C’est la promesse d’un investissement responsable et d’un partenariat fondé sur des principes avec la RDC, un pays qui non seulement émerge d’un conflit, mais se trouve aussi au cœur de la recherche de solutions aux défis mondiaux », a-t-elle poursuivi.
À l’attention de ses compatriotes, notamment de l’Est du pays, Wagner a reconnu leur scepticisme :
« Nous savons que vous suivez ce moment avec inquiétude, avec espoir, et oui, avec scepticisme. Et vous avez raison. Vous avez toutes les raisons d’attendre plus que des promesses. Vous avez droit à des actions à la hauteur des souffrances que vous avez endurées. »
« Notre souveraineté et notre territoire ne sont pas négociables », a-t-elle martelé, ajoutant :
« Les frontières que nous avons héritées, telles que confirmées par l’Union africaine, sont permanentes et ne changeront jamais. Mais au-delà de ces lignes, il y a des histoires partagées, des familles et des communautés qui nous lient. »
Elle a conclu en affirmant :
« La paix n’est pas une faiblesse, c’est une force. Et nous, la République Démocratique du Congo, sommes déterminés à aller de l’avant, en nous appuyant sur les leçons du passé. Nous nous présentons comme une nation dédiée à la réalisation d’une paix durable.
Il sied de signaler que les deux pays s’engagent à la reconnaissance mutuelle de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale, à prendre en compte les préoccupations sécuritaires, à promouvoir l’intégration économique régionale, à faciliter le retour des personnes déplacées, à soutenir la MONUSCO, et à élaborer un accord de paix.
Nous, Jésuites, membres de la Province d'Afrique Centrale (ACE) établie en RDC et en Angola, avons appris avec tristesse le décès du Vicaire du Christ et notre confrère jésuite, le Pape François, survenu à Rome le lundi de Pâques 21 avril 2025, à 7 heures 35, heure de Rome
Depuis l’annonce de ce décès, nous avons reçu plusieurs messages de condoléances provenant de différentes institutions. Nous sommes très touchés par ces marques d'attention et de compassion en une circonstance comme celle-ci. Nous exprimons notre gratitude envers tous ceux et toutes celles qui nous ont manifesté leur proximité en ce temps de deuil. En communion avec toute l'Eglise, nous prions pour le repos de l'âme du défunt Pape et pour la consolation de tous ceux et toutes celles qui en sont affectés
Le Pape François a bien incarné la spiritualité ignatienne, qu'il a réussi à traduire en actes et dans ses nombreux enseignements. Nous sommes heureux de partager cette spiritualité à travers nos divers ministères, conformément à notre première préférence apostolique universelle, nommément : « montrer le chemin vers Dieu par le moyen des Exercices spirituels de saint Ignace et le discernement spirituels.
Ignace de Loyola exhortait ses disciples à accueillir les situations de la vie dans une grande liberté intérieure. Ainsi, se longue ou vie courte, santé ou maladie, richesse ou pauvreté doivent être acceptées et vécues conformément à la volonté de Dieu, dans le seul désir de chercher à réaliser oc pourquoi nous avons été créés à savoir louer, révérer et servir sa Divine majesté et par la sauver son âme (Exercices Spirituels, n°23). Le Pape François a été un bel exemple de cette liberté intérieure dans la manière de vivre et d'assumer sa maladie et sa mort.
Par-delà la douleur que provoque la perte d'un si grand homme, nous rendons grâces à Dieu de nous l'avoir donné. Nous sommes consolés à l'idée qu'il ne souffre plus, il est entré dans la joie éternelle
Nous invitons les un(e)s et les autres à se pondre aux célébrations prévues dans leurs diocèses et paroisses pour accompagner la pâque du Pape dans la prière, et pour offrir au Seigneur le conclave et l’élection du nouveau Pape.
Enfin, nous présentons nos condoléances à la CENCO, à la Nonciature Apostolique en RDC, aux fidèles catholiques et à toutes les personnes de bonne volonté.
Puissions-nous tous sauvegarder et préserver l'héritage spirituel du Pape François pour une Eglise de plus en plus synodale et pour la pais dans le monde.
C’est à l’occasion des funérailles du Pape François que le monde entier, particulièrement la République Démocratique du Congo, a compris ce que vaut le Cardinal Fridolin Ambongo. Tous les médias à travers le monde ont parlé du cardinal congolais comme la locomotive de l’Eglise africaine en tant que membre influent du Collège des cardinaux.
Le Président de la République qui avait fait le déplacement de Rome pour ces obsèques, a eu à rencontrer le Cardinal Ambongo qui est rentré depuis lors, en conclave des cardinaux électeurs et éligibles pour succéder au Pape François. Le Chef de l’Etat a tenu à exprimer sa profonde compassion à l’archevêque de Kinshasa.
Par ailleurs, il a salué le Cardinal en lui témoignant son soutien fraternel et spirituel face à la perte immense que représente le décès du Saint-Père pour l’Église catholique, et particulièrement pour la communauté congolaise, très attachée à la personne du Pape François.
Félix Tshisekedi rendant hommage au Souverain Pontife, a parlé d’un guide spirituel d’exception pour sa simplicité, son humilité et son engagement auprès des plus vulnérables
Le Président Tshisekedi était accompagné de la Première Dame Denise Nyakeru pour prendre part, samedi 26 avril dernier, à la messe des funérailles sur la Place Saint-Pierre du Vatican, aux côtés d’une cinquantaine de Chefs d’Etat.
(Par Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du think tank Afrique & Partage – Président du Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain)
Les Etats-Unis et la RDC : un accord commercial qui symbolise la politique africaine de Trump
Dans mes dernières contributions, j’ai analysé la tragédie que représentait pour l’Afrique, au plan humanitaire, le démantèlement de l’USAID. J’ai dit qu’il restait la Millenium Challenge Corporation (MCC), une agence privée qui avait l’intention de poursuivre ses activités en Afrique en finançant, dans le domaine du développement, des projets d’infrastructures. Mais, avec Trump, qui ne s’intéresse ni à l’Afrique ni aux populations africaines, tout va très vite. Il vient de décider la fermeture de la MCC, un nouveau recul qui pourrait profiter à la Chine.
Les deux explications du recul des Etats-Unis en Afrique
Première explication: réduire l’abyssal déficit commercial des Etats-Unis. Dès son élection, Trump s’est fixé un objectif prioritaire : réduire drastiquement le colossal déficit budgétaire de l’Etat fédéral. Pour atteindre cet objectif, il dispose de deux outils : des droits de douane exorbitants comme arme de négociation et des coupes massives dans les dépenses de l’Etat profond pour faire des économies.
Déjà, en 2011, l'agence de notation S&P avait dégradé la note de la dette américaine de « AAA » à « AA+ », une première depuis la création de l'agence en 1941. En août 2023, Fitch avait à son tour abaisse la note de la dette étasunienne. Jerome Powell, Président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED) avait parlé récemment de l'insoutenabilité de cette dette sur le long terme : « La dette grossit plus rapidement que l'économie ». Conscient de cette situation, Donald Trump a alors confié à Elon Musk la direction du Département de l'Efficacité gouvernementale (DOGE).
Parmi les premières mesures prises par Musk figure le démantèlement de l’USAID, l’agence américaine d’aide au développement, qui était, jusqu’en 2024, le principal bailleur de l’aide humanitaire dans le monde. Le mercredi 23 avril, Trump a ordonné la fermeture de la Millenium Challenge Corporation (MCC), une agence américaine d’inspiration très libérale qui, depuis sa création, a investi, essentiellement en Afrique, 17 milliards de dollars dans les domaines suivants : infrastructures routières, bâtiments scolaires, réseau électrique, système d’irrigation.
Deuxième explication, très idéologique ; la guerre trumpienne contre l’« Etat profond » (1), un repère de gauchistes selon l’administration Trump. La dénonciation de l’« Etat profond » (« Deep state ») est une constante de la rhétorique trumpienne. Selon Trump, cet « Etat profond » est aux mains des élites washingtoniennes et celles de la côte Est des États-Unis, des élites socialistes et dispendieuses qui agissent au détriment des intérêts du peuple et de la nation. La stratégie de Trump pour détruire l’Etat profond se résume dans le slogan « Drain the swamp » (« Assécher le marécage »), c’est-à-dire, dans le cas de l’USAID et de la MCC, couper les dépenses de façon drastique.
Ce fut le cas avec le démantèlement de l’USAID et, depuis le mercredi 23 avril 2025, la fermeture de la Millennium Challenge Corporation (MCC), une agence américaine privée qui investissait des milliards de dollars en Afrique à partir des critères suivants : la consolidation de la démocratie, le respect des principes de bonne gouvernance et l’acceptation de la forme libérale de l’économie. Trump ne s’intéresse ni à la démocratie, ni à l’application des principes de bonne gouvernance. La diplomatie transactionnelle qu’il pratique, toujours dans un cadre bilatéral, se fait en Afrique comme partout dans le monde avec des Etats qui présentent un intérêt pour les Etats-Unis.
Un recul américain sur un terrain stratégique qui pourrait profiter à la Chine
L’investissement que font les grandes puissances, en particulier la Chine, dans les infrastructures des pays en développement, est l’un des aspects du soft power qui leur permet d’élargir leurs zones d’influence. La Chine entend profiter, ainsi que d’autres puissances commerciales, de l’arrêt immédiat des financements de la Millennium Challenge Corporation (MCC) dans les différents projets qu’elle menait : construction de routes et de bâtiments scolaires, modernisation du réseau électrique et des systèmes d’irrigation.
La Commission pour l’efficacité gouvernementale (DOGE), pilotée par Elon Musk, en imposant une réduction du nombre de salariés et de programmes de la MCC, accélère la perte d’influence des Etats-Unis sur la scène internationale. Pour Trump, il s’agit de la continuité d’une politique isolationniste qui passe désormais par la suppression des aides américaines publiques et privées à l’étranger, dès l’instant que ces aides ne se font pas dans le seul intérêt des Etats-Unis.
La fermeture de la MCC est surprenante pour trois raisons :
1) L’agence créée en 2004 par George Bush, un président Républicain, n’est pas dans l’action humanitaire ;
2) D’inspiration très libérale, sa seule boussole est le développement économique en faisant appel à l’investissement privé pour construire de grandes infrastructure ;
3) Elle se définit comme un élément du soft power américain destiné à contrecarrer l’influence de la Chine dans le monde. Mettre fin aux accords d’investissements de la MCC dans les pays africains concernés, c’est élargir encore plus le champ d’influence de Pékin sur le continent, alors que la Chine est déjà le premier partenaire commercial de l’Afrique.
La MCC, après l’annonce, le 23 avril 2025, de sa fermeture dans les 40 jours, dispose d’un délai supplémentaire de trois mois au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour sécuriser les projets en cours, sans forcément pouvoir les achever. D’où l’inquiétude des dirigeants ivoiriens, alors qu’un important chantier routier arrive bientôt à son terme. Patrick Achi, Ministre d’Etat, Conseiller Spécial du Président de la République Alassane Ouattara, était récemment à Washington avec la délicate mission de réinventer le partenariat Côte d’Ivoire-Etats-Unis sous l’ère trumpienne. Patrick Achi était à l’origine des accords d’investissements de la MCC pour un montant de 525 millions de dollars destinés à contribuer à la croissance économique et sociale ivoirienne.
Ces accords seront-ils renouvelés ? Avec Trump, tout est possible. N’est-il pas en train de revenir sur bon nombre de ses décisions brutales ? Si le Trump du premier mandat ne s’intéressait pas aux pays africains, les qualifiant de simples « shithole countries » (« pays de merde »), le Trump du second mandat dispose d’équipes qui s’intéressent au continent et qui préparent une véritable politique « africaine ».
La RDC en passe de devenir le laboratoire de la politique africaine de Trump
Trump s’intéresse aux minerais stratégiques de la République Démocratique du Congo, très peu à la paix dans les provinces de l’Est du pays. Mais, ces provinces regorgent de cobalt, coltan, lithium, tantale, des minerais rares essentiels aux technologies avancées. Le Conseiller Spécial de Donald Trump pour l'Afrique, Massad Farès Boulo, s'est rendu à Kinshasa pour « promouvoir les investissements du secteur privé américain » dans le secteur minier.
Il a été reçu par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le jeudi 3 avril 2025. Mais, il ne peut pas y avoir d’investissements et « de prospérité économique sans sécurité », a prévenu le conseiller Afrique de Donald Trump.
Les Etats-Unis s’apprêtent donc à signer avec la RDC le contrat suivant : le soutien diplomatique américain et la paix dans l’Est du pays contre les minerais congolais.
La RDC devient-elle le laboratoire de la politique africaine de Trump ? Pour Trump, la diplomatie, c’est toujours du business. « America first » rime avec « business first ».
Note importante
« Etat profond » : apparu à la fin des années 1990, ce concept est devenu l’expression favorite des populistes. Il existe dans tous les pays en « Etat profond » qui ralentit l’action des gouvernements et freine la mise en œuvre des réformes. J’ai été le conseiller d’un élu nommé Ministre qui me disait : « on croit qu’on est élu ou nommé Ministre pour répondre aux attentes des populations ; non, on passe son temps à lutter contre une administration. »
Dans un communiqué officiel daté du mercredi 23 avril 2025, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba, invite les opérateurs économiques non en règle avec la souscription aux déclarations fiscales à régulariser leur situation au plus tard le 5 mai 2025. Une mesure qui accorde aux contribuables qui ne sont pas encore en ordre avec la loi de prendre les dispositions idoines en vue de se conformer.
L'argentier national indique que « onze mille sept cent dix-sept (11 717) » opérateurs économiques ont été identifiés par l'Inspection Générale des Finances (IGF) et la Direction Générale des Impôts (DGI) comme n’ayant aucune adresse connue ou bénéficiant d'un contrat de sous-traitance.
« À l'issue de ce travail, notamment après rapprochement entre les données du répertoire de redevables de la DGI (arrêté du 31 juillet 2024) et celles recueillies auprès des banques commerciales ainsi que de certains établissements publics, dont l'Autorité de Régulation de la Sous-Traitance dans le Secteur Privé (ARSP), il en résulte que 11 717 opérateurs économiques identifiés dans ce répertoire comme étant sans adresse connue ou sans activité sont en réalité actifs, soit parce qu'ils ont été retrouvés dans les relevés des comptes actifs produits par les banques commerciales, soit parce qu'ils sont bénéficiaires de contrats de sous-traitance. Étant donné que ces opérateurs économiques n'ont fait l'objet d'aucune mesure de relance malgré l'absence de souscription aux déclarations fiscales requises, le Ministre des Finances les invite à se présenter, au plus tard le 5 mai 2025, auprès de leurs services gestionnaires afin de procéder à la régularisation spontanée de leur situation fiscale », rapporte la note consultée par 7SUR7.CD.
Le Ministre Doudou Fwamba prévient, par ailleurs, qu'au-delà de ce délai fixé, des mesures contraignantes seront prises à leur encontre, incluant notamment, des pénalités fiscales, le gel des avoirs bancaires, des poursuites judiciaires, ainsi que l'annulation du contrat de sous-traitance conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.
« Les contribuables qui considèrent être en conformité peuvent se présenter auprès de l'Administration fiscale, avec les documents prouvant la régularité de leur situation fiscale », rassure Doudou Fwamba dans le communiqué.
Pour aider ces contribuables à connaître leur situation, il les invite également à consulter les listes publiées sur son site web : finances.gouv.cd.
« Le ministre des Finances rappelle à tous les opérateurs économiques l'obligation de vérifier la régularité fiscale de leurs cocontractants avant toute collaboration, conformément à la réglementation fiscale en vigueur », prévient-il.
Cette décision s'inscrit dans le cadre de l'appui apporté par le ministère des Finances aux administrations financières dans l'objectif d'optimiser la mobilisation des recettes.
La capitale marocaine est devenue, le temps de deux jours, l'épicentre d'un dialogue parlementaire pour l'avenir de la coopération Sud-Sud. Accueilli dès son arrivée dimanche dernier à l'aéroport international de Rabat par le Président de la Chambre des Conseillers du Royaume du Maroc, également Président de l’Association des Sénats, Shoora et Conseils Équivalents d'Afrique et du Monde Arabe (ASSECAA), le Président du Sénat de la République Démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde, n'est pas allez seul. Accompagné d'une délégation de haut niveau comprenant les Sénateurs Mbuguje Marengo Anne et Luanga Majela Faustin, le Secrétaire général du Sénat Mukwala Bateka Jean, et M. Innocent Mubay Eyi, représentant de l’ASSECAA en RDC, il porte la voix d'un pays meurtri mais résolue, au cœur du troisième Forum du dialogue parlementaire Sud-Sud.
Organisé du 28 au 29 avril, ce rendez-vous d'envergure, réunissant plus de trente présidents de Sénats et de nombreuses délégations diplomatiques et organisations internationales, s'articule autour du thème : ‘’Les dialogues internationaux et continentaux dans les pays du Sud comme levier fondamental pour faire face aux nouveaux défis de la coopération internationale et parvenir à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement commun’’. Un thème qui résonne douloureusement avec la réalité vécue par la RDC.
Dans un monde en proie à des mutations géopolitiques rapides et souvent brutales, les Nations du Sud dont la RDC, naviguent dans des eaux tumultueuses, confrontées à des défis sécuritaires, politiques et socio-économiques grandissants. L'ASSECAA, en tant que plateforme d'échange et de concertation, se positionne comme un acteur potentiellement clé pour tisser de liens et promouvoir des solutions endogènes. C'est dans cet esprit que le Président Sama Lukonde a pris la parole, soulignant l'importance vitale du dialogue, tout en mettant en garde contre sa possible instrumentalisation.
Il a affirmé la nécessité d'un engagement sincère des parties prenantes. Car, a-t-il prévenu devant ses pairs, il faut impérativement éviter que ‘’le dialogue ne soit pris comme un alibi par certains acteurs impliqués pour allonger le calvaire des peuples. Il doit être adossé à des engagements clairs et évidents’’. Ces mots, pesés et réfléchis, traduisent l'amère expérience d'un pays qui a vu de multiples processus de paix s'enliser, malgré les espoirs suscités.
Le cœur de l'intervention du Speaker de la Chambre haute du parlement congolais a été un plaidoyer sans concession pour la partie orientale de son pays, en proie à une crise humanitaire aux proportions effroyables. Remerciant d'abord ses hôtes marocains pour l'accueil chaleureux leur réservé et pour la qualité de cette troisième édition du forum, Jean-Michel Sama Lukonde a rapidement ancré son propos dans la dure réalité du terrain.
‘’Nous nous réunissons dans un contexte géopolitique tendu où certains pays du monde sont confrontés à des situations complexes, d'insécurité qui menacent leur souveraineté, leur stabilité ainsi que leur développement. C'est le cas notamment, de la Syrie, de l'Ukraine, de la Palestine, des Soudans, la République Démocratique du Congo, mon pays et j'en passe’’, a-t-il contextualisé, inscrivant la tragédie congolaise dans une perspective globale de souffrance et d'instabilité.
Puis, il a abordé frontalement la situation en RDC : ‘’S'agissant de la République Démocratique du Congo, il y a lieu de noter qu'elle fait l'objet d'une guerre d'agression injuste planifiée et soutenue par des mains extérieures dont le Rwanda instrumentalise des groupes armés à semer la mort et la désolation dans sa partie Est avec comme objectif le pillage des ressources stratégiques’’. L'accusation est directe, nommant l'agresseur présumé et dénonçant les motivations économiques derrière le conflit.
Les chiffres qu'il a ensuite partagés donnent le vertige et illustrent l'ampleur du drame humain.
‘’Cette guerre d'agression qui dure plus de trois décennies et donc plus de trente ans a occasionné plus de six millions de morts. Aujourd'hui encore, des femmes sont violées, des enfants sont enrôlés de force et des morts sont comptées en milliers. A côté de cela, mon pays vit une situation humanitaire indescriptible avec plus de quatre millions de déplacés et qui ne peut laisser bien sûr indifférent la communauté internationale et en particulier l'ASSECAA, notre organisation’’.
Face à cette catastrophe, le Président du Sénat a rappelé les efforts diplomatiques passés Nairobi, Luanda, Doha, Washington, et la récente signature, le 25 avril 2025, de la Déclaration de principe pour la paix en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Un mince espoir auquel il s'accroche : ‘’Nous pouvons nous permettre l'espoir et le vœu est de voir le respect des obligations des partis’’. C'est pourquoi, a-t-il ajouté, le thème du forum tombe à point nommé et se présente comme une alternative louable pour la résolution de nos conflits.
Appel à la solidarité de l'ASSECAA
Fort de ce constat et de l'urgence de la situation, Jean-Michel Sama Lukonde a lancé un appel solennel à l'organisation panafricaine et arabe. Il a exhorté ses membres à joindre leurs voix à celles qui s'élèvent déjà pour condamner l'agression et exiger des actes concrets.
‘’A l’instar du Conseil de Sécurité des Nations Unies, à travers sa Résolution 2773, de l’Union Européenne, des Etats-Unis d’Amérique, de l’Allemagne, de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni, à travers leurs condamnations et sanctions ciblées contre le pays agresseur, je fais appel à la solidarité de l’ASSECAA, notre chère Organisation, d’user de toutes ses prérogatives, afin d’exiger aux acteurs impliqués à cesser tout soutien aux groupes armés et à s’engager résolument dans la voie du dialogue et de la paix durable. Ce qui implique le respect des engagements par toutes les parties’’, a-t-il martelé.
Cet appel à la solidarité Sud-Sud, lancé depuis Rabat, vise à mobiliser les leviers diplomatiques et politiques propres à l'ASSECAA pour faire pression sur le Rwanda et l'inciter à respecter les résolutions internationales et les initiatives de paix. Il s'agit d'une demande claire pour que l'organisation ne reste pas spectatrice mais devienne un acteur engagé dans la résolution de cette crise qui déstabilise toute la région des Grands Lacs.