Une nouvelle a attiré l'attention des Congolais conscients cette semaine.
Le Rwanda a signé des accords avec certains pays occidentaux afin de se doter de l'énergie nucléaire.
Je n'ignore pas que nous avons un centre nucléaire à Kinshasa depuis des années. Je m'interroge seulement sur son état actuel et sur ce qu'on y fait, au moment où un voisin agressif s'intéresse ouvertement à une technologie dont chacun connaît les implications.
Pour parler clairement, mon interrogation concerne essentiellement ce que ce voisin agressif à notre égard depuis 30 ans pourrait faire de cette technologie.
L'intelligence stratégique oblige la RDC à s'intéresser sérieusement à tout ce qui se trame à Kigali ou Kampala. Ces trois dernières décennies nous ont démontré jusqu'où pouvaient aller Kagame et son compère Museveni.
Aujourd'hui, toutes les technologies, même les plus sophistiqués, sont accessibles aux élites déterminées qui souhaitent amener leur pays à la puissance.
Prenons garde à ce que ses voisins diaboliques ne nous distencient pas du point de vue de l'armement. Ouvrons nos yeux...nous devons nous défendre.
En tant qu'ancien pensionnaire de la prison centrale de Makala et de plusieurs autres lieux de détentions (Sarm, casier judiciaire, parquet de la Gombe, camp Kokolo, N’dolo, camp Tshatshi, AND, Mwene-Ditu, DGM, UPKIN ...) à l'époque du régime de Mobutu, de Kabila père et fils, je salue le vent de libération qui souffle dans ces mouroirs actuellement. Surtout à la prison centrale de Makala où j'apprends qu'il y a eu plusieurs prisonniers libérés sur instruction du magistrat suprême, exécuté par l'actuel ministre de la justice. Il semble que le ministre a même déclaré qu'actuellement les prisonniers mangent trois fois par jour, ce dont je doute.
A «La République de Makala, une prison au service d'un pouvoir», titre de mon prochain livre, si l'amélioration des conditions carcérale des prisonniers est une réalité, il y a de quoi à le féliciter et je ne serai pas étonné de voir les gens souhaiter être à Makala qu’à l’air libre. Question de manger trois fois par jour, comme claironne le ministre d'Etat chargé de la Justice. Mon souhait le plus ardent est que dans cette vague de libérations, Mike Mukebayi et Jean Marc Kabund à Kabund puissent être du lot.
J'en profite pour féliciter les journalistes, les hommes politiques, les activistes des droits humains, les mouvements citoyens et toutes les organisations de défense des droits de l'homme nationales et internationales qui ont beaucoup lutté pour l'amélioration des conditions carcérales en mettant surtout l'accent sur la surpopulation.
Moïse Moni Della
Ancien prisonnier politique et président de la LIDEP (Ligue internationale de défense des prisonniers)
*‘’Je suis ravi d'être en RDC cette semaine, ma deuxième visite en Afrique depuis que j'ai pris mes fonctions de ministre pour l'Afrique le mois dernier. La décision de visiter la RDC si tôt était évidente, car il s'agit d'un partenaire et ami important pour le Royaume-Uni. Au cours de cette visite, j'ai le plaisir d'annoncer de nouveaux investissements d'entreprises britanniques dans la croissance économique de la RDC, ainsi que de nouveaux financements britanniques pour les urgences sanitaires et les réponses humanitaires’’, déclare Lord Collins Highbury, dans un éditorial consacré essentiellement au partenariat entre la RDC et le Royaume Uni.
‘’Ces dernières années, les liens d'amitié entre nos deux pays se sont renforcés, comme en témoigne le fait que S.E. le Président Félix Tshisekedi a été l'un des premiers Chefs d'État à rencontrer Sa Majesté le Roi Charles III après son couronnement. Le nouveau gouvernement britannique s'est engagé à renforcer ce partenariat. La RDC est importante non seulement pour le Royaume-Uni, mais aussi pour le monde. La RDC est un pays solution dans les questions climatiques, abritant la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et les minéraux qui alimenteront la révolution des technologies vertes. La RDC est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux que nous partageons’’, rappelle, par ailleurs, le Ministre Britannique pour l'Afrique au Foreign, Commonwealth and Development Office, dès son arrivée à Kinshasa.
Nouvelle visite pour quelle finalité ?
Selon lui, en effet, ‘’Le partenariat entre le Royaume-Uni et la RDC englobe une collaboration dans de nombreux domaines : commerce et investissement, climat et environnement, paix et sécurité, santé et éducation. Ma visite en RDC cette semaine a pour but de poursuivre sur cette lancée et d'entamer la prochaine phase de cette relation sous notre nouveau gouvernement, en travaillant en collaboration avec les dirigeants de la RDC, la société civile, les entreprises, les experts de la santé et du climat’’.
A l’en croire, ‘’la réélection du Président, son engagement renouvelé en faveur des réformes économiques et la nomination de la première femme Premier ministre de la RDC, SEM Judith Suminwa, marquent le début d'une ère d'innovation et de développement. Je me réjouis de rencontrer le gouvernement de la RDC et de souligner l'engagement du Royaume-Uni à développer le partenariat entre le Royaume-Uni et la RDC ; un partenariat moderne, focalisé sur le commerce et la croissance, enraciné dans la compréhension et le respect mutuel’’.
LPM
Editorial sur le partenariat RDC-Royaume Uni
Je suis ravi d'être en RDC cette semaine, ma deuxième visite en Afrique depuis que j'ai pris mes fonctions de ministre pour l'Afrique le mois dernier. La décision de visiter la RDC si tôt était évidente, car il s'agit d'un partenaire et ami important pour le Royaume-Uni. Au cours de cette visite, j'ai le plaisir d'annoncer de nouveaux investissements d'entreprises britanniques dans la croissance économique de la RDC, ainsi que de nouveaux financements britanniques pour les urgences sanitaires et les réponses humanitaires.
Ces dernières années, les liens d'amitié entre nos deux pays se sont renforcés, comme en témoigne le fait que S.E. le Président Félix Tshisekedi a été l'un des premiers Chefs d'État à rencontrer Sa Majesté le Roi Charles III après son couronnement. Le nouveau gouvernement britannique s'est engagé à renforcer ce partenariat. La RDC est importante non seulement pour le Royaume-Uni, mais aussi pour le monde. La RDC est un pays solution dans les questions climatiques, abritant la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et les minéraux qui alimenteront la révolution des technologies vertes. La RDC est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux que nous partageons.
Le partenariat entre le Royaume-Uni et la RDC englobe une collaboration dans de nombreux domaines : commerce et investissement, climat et environnement, paix et sécurité, santé et éducation. Ma visite en RDC cette semaine a pour but de poursuivre sur cette lancée et d'entamer la prochaine phase de cette relation sous notre nouveau gouvernement, en travaillant en collaboration avec les dirigeants de la RDC, la société civile, les entreprises, les experts de la santé et du climat.
En avril, la plus grande délégation d'entreprises britanniques de souvenir s'est rendue à Kinshasa dans le cadre d'une mission commerciale entre le Royaume-Uni et la RDC. La signature d’un contrat entre le groupe britannique Westminster et la Régie des Voies Aériennes (RVA) est un brillant exemple d'investissement d'entreprises britanniques en RDC et de transfert d'expertise et de compétences entre le Royaume-Uni et la RDC. Cette semaine, British International Investment a annoncé qu'elle s'engage à investir jusqu'à 35 millions de dollars aux côtés de DP World dans le premier port à conteneurs en eau profonde de la RDC. Le port de Banana contribuera à transformer l'économie de la RDC en débloquant 1,12 milliard de dollars d'échanges commerciaux supplémentaires par année et en créant 85 000 emplois. En améliorant l'accès direct de la RDC aux marchés internationaux, il libérera le potentiel commercial international du pays au profit des millions de personnes. Cette annonce illustre notre détermination à développer davantage des liens économiques avec la RDC dans les domaines de l'infrastructure, de la logistique et de l'énergie verte.
En tant que centre mondial d'expertise minière, de finance, de normes commerciales et de commerce des métaux, le Royaume-Uni est particulièrement bien placé pour soutenir l'ambition de la RDC de développer son secteur minier. Nous voulons contribuer à ce que tous les Congolais bénéficient davantage de la chaîne de valeur des minerais qui sont si vitaux pour les économies mondiales. Le forum sur le commerce et l'investissement qui se tiendra en décembre dans le cadre du Forum franco-britannique pour l'Afrique de l'Ouest et l’Afrique Central (WCAF III) sera l'occasion de renforcer ces liens économiques.
En ce qui concerne le climat et l'environnement, le Royaume-Uni s'est engagé à aider la RDC à protéger la forêt tropicale du bassin du Congo et les populations qui y vivent. Le Royaume-Uni copréside le Collège des donateurs du Partenariat pour la forêt du bassin du Congo dans l'Initiative pour la forêt d'Afrique centrale (CAFI). Le nouveau programme britannique d'action pour les forêts du bassin du Congo, doté de 90 millions de livres sterling, cherchera à soutenir les communautés locales autour de la réserve de biosphère de Yangambi, en améliorant les moyens de subsistance économiques tout en préservant les forêts et la nature. Il cherchera également à renforcer les capacités universitaires de la RDC en matière de science du climat par le biais d'une collaboration avec les universités britanniques, en aidant les scientifiques congolais à prendre la tête du développement de la recherche révolutionnaire dans toute l'Afrique centrale.
Il existe d'énormes possibilités dans ce pays, mais l'un des principaux objectifs de ma visite sera également de discuter du coût terrible du conflit dans l'est de la RDC et de la douleur et de la souffrance endurées par les communautés touchées par ce conflit. Le Royaume-Uni soutient l'engagement du président Tshisekedi à instaurer une paix durable dans l'est du pays, une paix qui permette aux communautés déplacées de rentrer chez eux et qui permette aux hommes, aux femmes et aux enfants de prospérer. Je salue l'accord de cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda, un accord qui doit être respecté. Le gouvernement britannique condamne les actions de tous les groupes armés illégaux dans l'est de la RDC, y compris le M23, sanctionné par les Nations unies.
Pour tenter d'atténuer certaines conséquences effroyables de ce conflit, j'annoncerai cette semaine un nouveau financement britannique pour fournir de l'eau potable et des installations sanitaires à peu près 200 000 personnes déplacées, en partenariat avec l'UNICEF et le consortium SAFER. En m'appuyant sur le partenariat de longue date entre le Royaume-Uni et le gouvernement de la RDC dans le domaine de la santé, j'annoncerai également le financement par le Royaume-Uni d'un nouveau partenariat avec l'UNICEF pour soutenir la réponse du gouvernement aux épidémies de Mpox et de choléra en cours. Ce partenariat bénéficiera à plus de 4,4 millions de Congolais dans les communautés touchées et contribuera à prévenir la propagation du Mpox dans les pays voisins qui connaissent également cette épidémie. L'OMS a déclaré que l'épidémie de Mpox constituait une urgence de santé publique de portée internationale et il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures pour enrayer sa propagation.
En tant que représentant spécial du Premier ministre britannique pour la prévention des violences sexuelles dans les conflits, je parlerai du travail de la RDC pour donner la priorité à la responsabilité des crimes internationaux et à la justice transitionnelle, ainsi que de la collaboration entre le Royaume-Uni et la RDC pour soutenir les survivantes de violences sexuelles et lutter contre l'impunité.
Je félicite la RDC d'être devenue le premier Etat au monde à condamner le crime de grossesse forcée au début de cette année.
J'espère que nous pourrons travailler ensemble pour assurer un leadership mondial sur ces questions vitales dans les années à venir.
La réélection du Président, son engagement renouvelé en faveur des réformes économiques et la nomination de la première femme Premier ministre de la RDC, SEM Judith Suminwa, marquent le début d'une ère d'innovation et de développement. Je me réjouis de rencontrer le gouvernement de la RDC et de souligner l'engagement du Royaume-Uni à développer le partenariat entre le Royaume-Uni et la RDC ; un partenariat moderne, focalisé sur le commerce et la croissance, enraciné dans la compréhension et le respect mutuel.
(Par Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephté, Activiste, Penseur et Notable de Madimba)
Il y a 25 ans, jour pour jour, qu'intervenait la libération de sa Majesté le Prophète de l'Éternel Joseph Mukungubila à GLM.
Le modeste récit que nous faisons ici, nous osons le croire, aidera le peuple congolais à saisir la portée des souffrances endurées par Sa Majesté le Prophète Joseph Mukungubila dans sa lutte pour la libération de son Pays de cette occupation rwandaise nous imposée injustement et qui a déjà fait plus de 12 millions de morts des Congolais !
Arrêté le 7 mars 1999 à ANKORO, alors qu'il venait de quitter sa cité natale, en fuyant les criminels de RCD-GOMA et les rwandais qui venaient de piller tous ses biens dans ladite Cité, il sera relégué le 9 mars à MANONO où Il sera torturé, frappé, brimé, bastonné, brûlé avec des sachets, mis en commande (ligoté pieds et mains) depuis des jours, blessé même par une flèche empoisonnée , avant d'être transféré le 20 mars à Kinshasa, après une escale à la base de KAMINA, Sa Majesté le Prophète Joseph MUKUNGUBILA va être incarcéré à l’immeuble de Groupe Litho Moboti (GLM, l’ancien chacot du régime de Mzee Laurent Kabila Makolo ) à Gombe avec l’un de ses codétenus, qui est actuellement sénateur et ministre honoraire des affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Pour quels griefs, Sa Majesté le Prophète Joseph Mukungubila fut-Il appréhendé ?
Mis aux arrêts à ANKORO pour être relégué à MANONO, il sera condamné à mort par le général MUKALAY NTAMBO KIBANDA, ex-tigre de la gendarmerie katangaise; actuellement Commandant base logistique à Kinshasa.
Le Prophète était arrêté à cause de ses deux lettres ouvertes écrites en 1996 dans lesquelles Il dénonçait l’agression et l'invasion rwandaises que les ignorants pensaient être la libération du Zaïre des griffes du Maréchal Léopard; dont la fameuse "Méprise trop dangereuse" que vous pouvez toujours trouver dans son site: ministère de la restauration à partir de l'Afrique noire ou mukungubila.com .
Sauvé de justesse par Dieudonné Kabwa, commandant FAP à l'époque, le petit-frère de Mzee Laurent KABILA, qui était arrivé devant le bureau de la cité de Manono où le peloton attendait l’ordre du général MUKALAY pour exécuter Mukungubila et ses 7 compagnons de souffrance.
Ce sont les ennemis de Mzee Laurent-Désiré KABILA qui voulaient sa mort pour le simple fait que le Prophète Joseph Mukungubila avait soutenu les Forces Armées Congolaises (FAC) de FSIR contre les RCD-GOMA.
Faute des preuves, Jeannot BEMBA (le père du VPM, ministre des transports Jean-Pierre Bemba), ministre de l’économie à l’époque était personnellement intervenu devant Mzee LD-KABILA pour lui remettre les deux fameuses lettres ouvertes qu’il avait écrites au gouvernement et au peuple zaïrois à propos de l’invasion rwandaise, dont particulièrement la dernière intitulée « MEPRISE TROP DANGEREUSE », mettant en garde les Congolais contre l’invasion rwandaise.
En tant que ministre de la justice de Laurent-Désiré Kabila, le défunt M. Mwenze Kongolo avait pu ignorer que Joseph Mukungubila avait été arrêté en 1999 au motif fallacieux. Il sera contacté pour rétablir le droit et faire libérer le Prophète qui était innocent de toutes accusations, mais Mwenze Kongolo exigera 3000 dollars américains pour qu’il intervienne personnellement dans le dossier.
Le Prophète Mukungubila refusa de payer catégoriquement cette somme arguant que l’affaire était politique.
Il sera par contre relâché, sur décision de Laurent-Désiré Kabila lui-même, après plusieurs mois de détention (de mars à août 1999).
Voilà la raison pour laquelle toutes les assemblées de Dieu de partout dans le monde commémorent ce jour de la libération de l’Homme de Dieu, l’Homme de Kalemie Joseph Mukungubila Mutombo. Car au travers la libération de cet Homme qui, depuis toute sa jeunesse, Il a toujours défendu et travaillé pour les nobles causes de sa Patrie, au point de faire participer même toute sa famille dans les souffrances pour la libération de la Nation, comme le cas des fameuses 10 injustes années d'exil lui imposées par les mêmes gens qui l'avaient injustement arrêté et condamné en 1999.
Néanmoins, de la même manière que l'Éternel qu'Il sert avec fidélité avait touché le cœur de Mzee via papa Jeannot Bemba Saolona, Il l'a fait encore aujourd'hui en touchant le cœur du Chef de l'Etat qui a compris que le Prophète Joseph Mukungubila qu’Il a toujours été victime de son patriotisme et de son nationalisme de la part des ennemis du Congo !
1. Dans la phase juridictionnelle, le 1er Président de la C.C est l'unique autorité compétente pour convoquer les justiciables devant la Cour (Art 15 de la loi de 2018 créant la C.C).
2. 2. Cependant, dans la phase pré-juridictionnelle, le PG près la C.C a le pouvoir d'inviter les justiciables (art 127 et 128).
3. Il sied de préciser ici qu'en droit des finances publiques, la phase juridictionnelle, la phase pré-juridictionnelle, l'invitation et la convocation, sont des étapes distinctes, avec des règles différentes.
4. Il ressort de ce qui précède, que l'invitation adressée à l'IGF-CS par le PG près la C.C est régulière.
5. Le fait de n'y avoir pas répondu est une entrave à la procédure.
6. Toutefois, le refus de l'IGF-CS de deferer à l' invitation dito; peut se justifier par le flou entretenu par les contradictions entre le 1er Président et son PG.
7. Les contradictions publiques ci-avant évoquées ont semé le doute qui du reste profite à l'accusé.
S'agissant du dossier Gécamines, l'IGF a dans ses prérogatives le pouvoir d'encadrer les auditeurs des services contrôlés. (Art 2 de l'O-L de 2020 créant l'IGF).
8. Sur le plan principiel, un tel encadrement ne donne lieu à aucune rémunération supplémentaire.
9. Cependant, si l'encadrement susvisé a débouché sur des heures supplémentaires; il est de bon droit que les agents de l'IGF commis à cette tâche soient pris en charge par la Gécamines dans le strict respect du droit administratif congolais.
10. Devant ces contradictions et suspicions, l'assemblée nationale, autorité budgétaire et auditrice en chef de la RDC doit revenir sur ces cas et sonner fort.
(Par Jean Oscar Ngalamulume, Président de la CIDES et Ambassadeur pour la Paix)
Il n'y a que des inconscients divisionnistes qui ne réalisent pas que le programme de balkanisation de la République Démocratique du Congo ne réussira qu'à cause d'un esprit faible et ignorant de la plupart des Congolais qui se laissent souvent berner dans le jeu de leur ennemi qui consiste à les diviser pour les affaiblir, afin de mieux les piller et ensuite balkaniser leur pays....
Avant de critiquer la paille qui est dans l'œil de l'autre, commençons par enlever la poutre qui est dans le notre.
La période que nous traversons est-elle réellement propice d'avancer en ordre dispersé pour gagner la guerre injuste qui nous est imposée dans le but de balkaniser le Congo?
La divergence d’opinions n’est pas nécessairement un signe d’échec ou de division entre les membres de la même communauté. Elle est plutôt l’expression d’une opinion en liberté et acte qui, pour l’intérêt supérieur de la Nation, permet aux différentes parties de la même communauté, par le dialogue, la discussion rationnelle et raisonnable, qui a pour but de parvenir à un consensus humainement acceptable, dans l’intérêt de tous les membres qui composent la Communauté.
Loin de supporter aveuglement le régime du Président Tshisekedi en tant que mashi a mu menu, (Kasaien) veux-je dire.
En tant que Patriotes, nous avons le devoir de le soutenir a cause de sa volonté exceptionnelle d'en découdre avec l'envahisseur et non l'agresseur de notre pays. Un soutien patriotique qui serait accordé a n'importe quel autre fille ou fils du Congo qui afficherait la même volonté exceptionnelle de récupérer le Congo de la gueule des loups.
Cela ne sera possible que dans l''esprit de concorde, de l'unité qui a pour but, gagner la guerre en triomphant l'envahisseur et non l'agresseur de notre pays, et ensuite nous focaliser sur la lutte politique interne qui consiste à rendre confiance et espoir au peuple congolais.
A savoir comment peut-on sortir le pays du gouffre de la crise économique, sociale, culturelle voire même spirituelle qu'il traverse pendant cette période de l'histoire menacée.
Donc, la période que nous traversons nous invite à taire nos hanches des batailles politiciennes internes dont l'objectif n'est même pas nécessairement inscrit dans le processus d'une rupture avec la mauvaise gouvernance, mais plutôt celle d'accéder aux mêmes avantages sociaux à la place de ceux qui sont en charge de l'exercice étatique. La politique de ôte-toi delà que je m'y mette, tout en étant dépourvu d'un projet d'alternance capable de rétablir les équilibres économiques et sociaux rompus.
Favoriser la création des nombreux emplois et des salaires décents pour la meilleure consommation.
Les Congolais ne se rendront compte de leur erreur trop tard quand ils ne seront plus en mesure de se mettre ensemble dans le but de renforcer l'unité nationale qui ferait que le Congo demeure uni, fort et prospère...
Ce que nous ne ferons pas pour le Congo, personne d'autre ne le fera à notre place.
Le Congo ne sera jamais construit dans un climat de haine, d'exclusion et de vengeance.
Les formes devant revêtir les bonnes relations entre toutes les filles et fils du Congo sont à la portée de ceux qui y souscrivent et pensent en ce sens...
Et quand on cherche l'équilibre, c'est donc l'ensemble des relations qu'il faut observer.
Cet ensemble ne sera possible qu'au moment ou les Congolais réaliseront que leur pays ne fera face contre les vents et les marrés que lorsqu'ils comprendront que la République Démocratique du Congo est comme un corps humain qui est composé de Bangala, de Bakongo, de Baswahili et des Kasaiens.
Un Mungala qui est un œil, l'un des membres du corps ne peut pas dire à un Mukongo, qui est par exemple une dent, que je n'ai pas besoin de toi.
Un Muswahili qui est un pied ne peut pas dire à un Kasaien qui est un nez que je n'ai pas besoin de toi.
Quand un membre du corps qui est le (Congo) souffre, c'est tout le corps qui souffre.
Quand un membre du corps qui est le (Congo) est à l'honneur, c'est tout le corps qui est à l'honneur...
Le Congo ne sera stable et prospère que le jour ou ceux qui le composent réaliseront que seule, la fraternité et l'amour de la Patrie dans les divergences qui d'ailleurs constituent la richesse de leur pays.
Ainsi, ils sauveront le Congo contre sa Balkanisation. Bon début de semaine sous la grâce du Très Haut Dieu Vivant.
La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis économiques de taille, parmi lesquels la volatilité du taux de change du franc congolais par rapport au dollar américain se distingue. Dans un contexte où le Vice Premier Ministre et Ministre de l’Économie tente de rassurer la population sur les mesures prises pour stabiliser cette situation, ses déclarations semblent souvent évasives et teintées de langue de bois. Tachons d’explorer la distinction entre un taux de change stabilisé et un taux de change soumis à la spéculation, tout en mettant en lumière les insuffisances des mesures conjoncturelles face à des problèmes structurels persistants.
La question du taux de change en RDC ne peut être dissociée de la nature même de son économie, profondément dollarisée et extravertie. Dans ce cadre, la spéculation sur le franc congolais est alimentée par des acteurs économiques qui, face à l'incertitude, recherchent des refuges dans des devises plus solides. Les propos du Vice Premier Ministre, bien que destinés à rassurer, ne font que masquer une réalité préoccupante : les mesures évoquées ne ciblent pas les racines du problème.
Les contrôles des opérateurs économiques, suggérés par le ministre, semblent en effet inadaptés à un régime de taux de change flottant. En limitant l’accès à des devises étrangères, ces contrôles risquent d’entraîner des effets pervers, tels que la création d’un marché noir ou l’aggravation des pénuries de devises. L’exemple de la RDC démontre que les interventions ponctuelles, sans une vision à long terme, ne peuvent pas enrayer la tendance spéculative qui pèse sur le franc congolais.
De plus, l'économie congolaise souffre de problèmes structurels profonds, tels que la corruption, l'absence d'infrastructures adéquates et une dépendance excessive aux exportations de matières premières et aux importations des produits manufacturés. En RDC, nous produisons ce que nous ne consommons pas et nous consommons ce que nous ne produisons pas. Ces caractéristiques structurelles rendent le pays particulièrement vulnérable aux chocs externes. Les mesures conjoncturelles, comme celles proposées par le gouvernement, ne suffiront pas à redresser la situation. J’ai l’habitude de souligner "on ne casse pas le thermomètre pour baisser la fièvre". Il est impératif d'attaquer le mal à la racine pour espérer une véritable stabilité économique.
En conclusion, la situation du taux de change en RDC illustre une lutte complexe entre stabilisation et spéculation. Les discours rassurants du gouvernement, bien qu'importants pour maintenir une certaine confiance, ne peuvent occulter la nécessité d'une approche plus globale et structurée. Seules des réformes profondes et un engagement à long terme permettront de sortir de cette spirale spéculative et d'asseoir les bases d'une économie plus résiliente. La RDC doit impérativement se projeter dans une dynamique de transformation, où la stabilisation du taux de change ne sera pas qu’un objectif superficiel, mais un pilier fondamental du développement économique. Gloire au travail.
Rendre hommage aux morts et aux survivants du génocide congolais, dénoncer le pillage systématique des ressources mais aussi et surtout raviver la flamme patriotique au moment où leur pays continue de subir les affres d’une agression lâche et injuste de la part de son voisin, le Rwanda.
La diaspora congolaise du Gabon a commémoré les disparus de la guerre qui sévit dans la partie Est de la RDC. Lors de cet événement de dénonciation et de sensibilisation qui s’est déroulé le vendredi 02 Août à l’hôtel Tropicana dans la partie nord de Libreville, la symbolique du deuil à travers le port de la tenue noire était bel et bien au rendez-vous. L’atmosphère ne pouvait qu’être lourde et pesante.
C’est le sens à donner à l’initiative prise par l’ambassade de la République Démocratique du Congo au Gabon qui a organisé une conférence débat sur le thème : « Genocost congolais : Genèse, enjeux et recommandations ».
Citant le chef de l’Etat Félix Tshisekedi, le professeur Bikelebieto Wata Felix, principal conférencier du jour, n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour retracer la genèse de ce conflit ravageur en présence d’une belle brochette d’ambassadeurs, de diplomates accrédités et face à la communauté congolaise qui s’est mobilisée pour la circonstance.
«Tous les malheurs des Congolais remontent au 2 août 1998 ; cette date marque en effet la naissance d’une insurrection dans l’Est de la RD Congo, qui par la suite a pris des proportions extrêmes et révélé son vrai visage d’agression la plus meurtrière de l’histoire de la RD Congo de la part de son voisin le Rwanda à travers ses supplétifs du M23 ».
Concernant les enjeux, ceux-ci sont malheureusement antagonistes selon les protagonistes. Morceaux choisis : « Il s’agit Genocost matérialisé par des tueries massives pour des intérêts économiques ; c’est une guerre d’occupation, de prédation et de pillages de minerais stratégiques notamment les 3 T (coltan, tantalite, tungstène) et d’autres ressources naturelles de la RDC qui profite à une chaine d’acteurs jouant le rôle de marionnettistes en tête desquels le Rwanda, les groupes criminels et affairistes occidentaux » a dit d’emblée le professeur conférencier.
Avant d’ajouter : « Pays solution face aux grands défis actuels de l’humanité dont la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique et l’autosuffisance alimentaire,la RDC développe tous les mécanismes de résilience et s’emploie à se battre pour ramener la paix à n'importe quel prix car sans la paix, il n'y a pas de développement ».
Dans sa ligne, la RDC se bat avec des stratégies comme la révision des contrats miniers, la transformation sur fond d’une industrialisation locale adossée à un discours invitant les uns et les autres de sortir de l’option de la contrebande marquée par des minerais de sang vers une logique de partenariat gagnant-gagnant dans le respect de la vie des Congolais.
En guise de clou pour cette commémoration pleine d’émoi, l’ambassadeur de la RDC François Luambo en bon diplomate a apaisé les esprits en ces termes. « Il faut continuer à négocier ; il y a trois(03) jours, nous étions à Luanda auprès du président João Lourenço pour la tenue de la 2ème réunion ministérielle sur la situation sécuritaire et de paix en RDC avec comme points d’orgue le Cessez-le- feu ; le plan de neutralisation des FDLR et le plan de désengagement des troupes ; les négociateurs devraient se retrouver vers le 15 août».
Outre Libreville, notons que l’ensemble de la diaspora congolaise éparpillée à travers le monde (Bruxelles, Paris, Londres etc.) est montée au créneau et s’est appropriée cette commémoration aux morts de l’Est et aux survivants.
Dans cette mobilisation, l’opinion congolaise dans l’ensemble épingle la communauté internationale qu’elle accuse d’inaction, de complicité et d’une logique du double standard se traduisant par la mobilisation spontanée en faveur des morts issus des espaces des nantis qui contraste avec l’indifférence face aux morts de la RDC. Elle dénonce sans fioriture la duplicité sous forme de «Deux poids, deux mesures».
(Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique, Coordonnateur de CADA)
Après les deux trêves humanitaires de 15 jours chacune décrétées par les USA dans le cadre de la guerre à l’Est de la RDC sur fond de l’organisation des élections générales rwandaises qui ont vu l’autocrate Paul Kagame l’emporter plus qu’à la soviétique, il s’en est suivi, une fois de plus avec l’appui des Américains, un cessez-le-feu signé ce 30 juillet à Luanda entre Kinshasa et Kigali, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço.
Entré en vigueur le 03 août à 23 H 59’, heure locale, ce cessez-le-feu, qui remet à plat la question des FDLR et que le M23, déterminé à étendre ses conquêtes territoriales, ne semble pas reconnaître, est loin de rassurer les Congolais, dont nombreux n’ont pas manqué d’exprimer une vive colère et dénoncent le flou qui l’entoure. Quels sont alors les risques et les avantages de ce cessez-le-feu pour lequel le président Félix Tshisekedi a donné son aval à partir de Bruxelles où il était en séjour médical ?
Ce 06 août, soit six jours après la communication de la présidence de la République au sujet de son état de santé qui avait nécessité un suivi en Belgique, l’empêchant de ce fait de participer le 2 août aux commémorations du Genocost à Kisangani, le président Félix Tshisekedi a donné de la voix à partir de la capitale belge à travers la radio Top Congo, coupant ainsi court à toutes les spéculations et rumeurs sur sa santé.
A l’occasion, il a fait un survol de la situation socio-économico-politique et sécuritaire du pays. S’agissant de l’aspect sécuritaire, plus précisément de la guerre à l’Est du pays, il a confirmé l’accord de cessez-le-feu signé tout récemment à Luanda entre Kinshasa et Kigali qu’il a piloté, côté congolais, à partir de Bruxelles à travers la délégation conduite par la ministre d’Etat et ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba.
A en croire le président congolais, ce cessez-le-feu est le fait des Rwandais par les Américains pour lesquels les autorités congolaises ont une oreille attentive. Il a laissé entendre qu’il faut qu’on en finisse une fois pour toutes avec cette question des FDLR. Pour lui, il n’y aura pas en fait des négociations avec son homologue rwandais, il va plutôt lui parler afin qu’il retire ses militaires du Congo. En aucun cas, a-t-il dit, il n’est point question de négocier avec les pantins rwandais du M23 et de l’AFC (Alliance Fleuve Congo) de Corneille Nangaa pour donner lieu au mixage et brassage des troupes comme jadis.
Sans jambages, il a souligné que c’est Joseph Kabila à la recherche d’une insurrection qui se cache derrière Nangaa. Donc, l’AFC c’est Joseph Kabila.
En effet, la capitale angolaise a accueilli ce 31 juillet la deuxième réunion ministérielle entre le Rwanda et la RDC. Celle-ci a accouché d’un accord de cessez-le-feu illimité entré en vigueur le 04 août à minuit.
Annonçant ce pacte, le président angolais a laissé entendre qu’il sera supervisé par le mécanisme de vérification ad hoc, renforcé en référence au système de planification déjà créé en réponse aux violences. Aucun autre détail n’a été donné par le médiateur bien que, entretemps, la question de sa portée par rapport aux trêves humanitaires taraude les esprits.
Cependant, cet accord, salué par les USA qui en sont à la manœuvre, la France, la Belgique et l’Union européenne, a suscité aussi bien la colère que de nombreuses critiques de la part des Congolais qui sont convaincus que le meilleur langage que comprendrait le Rwanda c’est celui des armes.
Car, non seulement le flou persiste dans ledit accord, mais aussi l’expérience a démontré par le passé que Kigali a toujours profité de telles situations pour tourner la RDC en bourrique, faisant jouer de ce fait, pour des nouvelles conquêtes territoriales, ses pseudo-rebelles congolais qui, souvent, ne s’empêchent de se désolidariser de leur parrain et mentor. Point n’est besoin de souligner que l’actuel cessez-le-feu, qui est à ses débuts, n’a pas fait exception. Lorgnant après le chute de Kanyabayonga sur Beni, Butembo et Lubero avec des perspectives sur l’Ituri ou la Tshopo, le M23-AFC ne s’est pas empêché de capter d’autres localités dans le Nord-Kivu, dont Nyamilima et Ishasha.
Aussi, bien de Congolais sont irrités par la remise à plat de la question des FDLR que le Rwanda continue, 30 ans après l’invasion du Congo, à brandir comme un danger à ses frontières pour le remake du génocide. Pourtant, depuis tous ces temps, le territoire rwandais n’a jamais été attaqué à partir du pays de Lumumba et que, trois décennies après, les fameux génocidaires rwandais n’ont plus la même posture.
Qu’est-ce qui a poussé Kinshasa à cet accord ?
Soutien du Rwanda, Washington, qui ne cesse de clamer qu’il n’y aura pas d’issue militaire à la crise à l’Est de la RDC, semble revoir son cap sur cette dernière dont l’importance se passe de tout commentaire par ces temps de transition énergétique et numérique. A cet effet, il exerce une vive pression sur Kigali et Kinshasa pour des nouvelles perspectives dans la sous-région des Grands Lacs qui n’est pas à l’abri d’autres puissances, notamment la Russie et la Chine.
Pour pousser à la table des négociations la RDC qui avait posé des conditions, notamment le retrait préalable des troupes rwandaises estimées présentement à 4 000 hommes ou plus, les USA ont émis quelques signaux. C’est notamment l’adoption par le Conseil de sécurité de la Résolution 2746 (2024) autorisant le soutien renforcé des Nations unies, par le biais de la MONUSCO, à la force de la SADC en RDC (SAMIRDC).
Résolution dont s’est félicitée la mission onusienne et qui, selon elle, constitue une marque d’engagement de la communauté internationale en soutien aux efforts de sécurité et de stabilisation en RDC. Lequel engagement va se traduire par l’apport d’une assistance, notamment à travers une coordination améliorée, un partage d’informations et un soutien technique et logistique dans le but de renforcer les capacités de la SAMIRDC, tout en assurant les normes internationales en matière de droit international humanitaire et des droits de l’homme. Aussi, la MONUSCO devra mettre à disposition ses actifs aériens et logistiques pour les opérations médicales et les évacuations des blessés, tout en facilitant les mouvements des troupes de la SAMIRDC en préservant la sécurité ses personnels.
En effet, sous prétexte de ne pas attiser les tensions régionales, Washington s’était opposé il y a un mois (le 08 juillet) au soutien complet de l’ONU à la SAMIRDC sollicité par l’UA et la SADC pour appuyer l’armée congolaise à combattre les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Il en avait appelé ainsi à un soutien plutôt limité.
Donc, cette Résolution, dont on attend sans atermoiement la mise en œuvre effective, est une perche que la RDC ne pouvait ne pas saisir. Sur ces entrefaites, le Rwanda est de plus en plus perçu sous des primes quelque peu déformants. Par exemple, ses relations avec la Belgique sont de plus en plus tendues ; cette dernière ayant décidé de retirer sa demande d’agrément au Rwanda pour la nomination d’un nouvel ambassadeur belge à Kigali. Ceci non sans compter l’opposition du Rwanda à la nomination d’un diplomate belge comme envoyé spécial de l’Union européenne dans la sous-région des Grands Lacs. Aussi, Londres, un des grands soutiens occidentaux de Kigali, n’a pas hésité, à l’avènement du tout nouveau premier ministre, d’envoyer à la poubelle l’accord faisant de Kigali son sous-traitant en matière des migrants au Royaume Uni. Même la France, qui caresse le Rwanda dans le sens des poils en raison de sa responsabilité supposée dans le génocide, l’appelle à retirer ses soudards du Congo.
Ainsi qu’il semble se dégager, le contexte diplomatique et géopolitique est quelque peu flatteur pour Kinshasa. Est-ce pour autant qu’il tire des avantages de ce cessez-le-feu ? En revanche, quels en sont les risques ?
Généralement, le cessez-le-feu, pour autant qu’il soit respecté, signifie l’arrêt des combats et augure une ère des négociations pouvant conduire aux accords de paix en vue de penser développement. En outre, pour le cas en espèce, il crée les conditions d’une désescalade entre la RDC et le Rwanda, desserre l’étau sur la population congolaise à la fois cible et victime des dommages collatéraux, permet une circulation aussi bien des hommes qui peuvent ainsi rejoindre leurs patelins que de l’aide humanitaire qui peut, dans ce cas, parvenir aux sinistrés et autres vulnérables éparpillés dans les zones en conflit ou aux alentours.
Mais, comme l’a démontré l’expérience depuis 30 ans, les trêves et cessez-le-feu sont des moments propices pour le régime de Kigali de prendre un répit pour se réorganiser afin de devenir plus redoutable et étendre ainsi ses zones d’influence au Congo, de façon à faire pencher en sa faveur les négociations à venir. A cet effet, il utilise ses supplétifs, le M23 autrefois et l’AFC présentement, comme cheval de Troie qui, à chaque fois, déclare ne pas se reconnaître dans les accords signés par leur mentor connu de toute la communauté internationale qui tourne, cependant, autour du pot en lieu et place de le sanctionner.
Point n’est besoin de rappeler, comme le note le journaliste Nicaise Kibel’Bel Oka dans son nouveau livre « Rébellions rwandaises au Kivu (1996-2024). Une stratégie de la balkanisation du Congo », que le tyran rwandais bénéficie jusque-là du « privilège de l’impunité internationale » sur lequel son pays construit sa stratégie de renaissance et toute sa diplomatie d’influence dans la sous-région.
Et de soutenir, citant Titi Palé : « Paul Kagame s’est servi de cette ressource capitale du privilège de l’impunité non seulement pour commettre des actes criminels en interne, pourchassant ses ennemis d’hier et procédant à des chasses aux sorcières, mais détournant également l’attention des observateurs de ce qui se passe en interne pour ne considérer que la responsabilité des pays occidentaux et de leurs diplomates qui n’ont pas empêché le pire ». Les crimes, il les a commis aussi à l’extérieur, en l’occurrence en RDC.
Le grand risque pour la RDC réside dans le fait que les FARDC, malgré une certaine montée en puissance, éprouvent de la peine, parce qu’infiltrées massivement jadis à coup de mixage et de brassage avec impact négatif sur la chaîne de commandement, à servir de rampe de lancement et de soutien à la diplomatie congolaise.
La bonne foi n’existant pas dans une guerre, ces dernières se doivent, cependant, de se préparer, sur fond des réformes à impulser, pour parer à toute éventualité. Elles doivent être vigilantes et ne pas miser en soi sur ce cessez-le-feu qui est plus un acte politique.
Joseph Kabila, un autre acteur qui s’invite au conflit
Au cours de son interview à Top Congo, le président Félix Tshisekedi ne s’est fait pas prier pour présenter son prédécesseur Joseph Kabila comme un nouvel acteur dans le conflit à l’Est du Congo. Il a dit sans circonlocutions que Corneille Nangaa, c’est lui. Cette déclaration est retournée dans tous les sens par les analystes politiques et les états-majors politiques au Congo, voire ailleurs. Le camp Kabila crie quant à lui aux affabulations pour détourner l’attention de la population sur la situation difficile que traverse le pays sur le plan tant socio-économique que sécuritaire. Secrétaire permanent adjoint du PPRD, Ferdinand Kambere, pour ne citer que lui, s’étonne de la déclaration du président Félix Tshisekedi, alors que leur Autorité morale n’a nullement été citée dans le procès de Corneille Nangaa et consorts qui vient de se terminer par des condamnations à mort à la pelle. Sans doute que le haut cadre du PPRD n’a pas suivi ce procès avec assiduité. Joseph Kabila a été bel et bien cité comme étant de mèche avec le leader de l’AFC par un de ses lieutenants arrêtés en Tanzanie et rapatrié au Congo, Eric Kuba.
A dire vrai, à son niveau de responsabilité, le président Félix Tshisekedi ne peut faire pareille déclaration s’il n’a pas suffisamment d’informations vérifiées et recoupées. Jusqu’à preuve du contraire, il reste la personne la mieux informée en RDC, alimentée en cela par les services de sécurité tant civils que militaires nationaux, voire par certains canaux étrangers. Le fait que l’ancien président Joseph Kabila soit sorti du pays clandestinement après qu’il se soit plaint auprès de certains présidents africains et ambassadeurs occidentaux accrédités en RDC au motif que la nasse du régime en place semblait se refermer sur ses partisans, est indicateur de son état d’âme. Cette sortie excluait, en principe, son retour normal au pays.
En effet, il ne peut s’expliquer et convaincre sur le fait qu’il ait franchi de la sorte les frontières nationales. En d’autres termes, il ne peut regagner le Congo à condition soit de trouver un compromis avec son successeur, soit de renverser son régime ou de participer à son renversement. Joseph Kabila connaît non seulement l’armée et les services de sécurité en RDC, mais aussi les principaux personnages qui en sont aux commandes.
A l’annonce par Augustin Kabuya, secrétaire générale de l’UDPS, de ce départ clandestin du pays de l’ancien président de la République, les uns parmi les grosses têtes de sa famille politique avaient, à gorge déployée, soutenu que rien de tel n’était vrai, tandis que les autres tenaient à faire voir qu’il se retrouvait hors du pays pour des questions liées à ses recherches académiques. Mais personne d’entre eux n’a jamais expliqué pourquoi il a dû quitter le pays de cette manière, sans laisser des traces à la DGM.
D’ailleurs, en juillet 2023, le président ougandais Museveni l’avait accusé de soutenir les ADF en leur permettant d’établir de vastes camps et de mener des activités économiques. Incriminé, Joseph Kabila avait, à travers un communiqué, démenti les accusations du chef de l’Etat ougandais, les qualifiant de fausses, gratuites et tout simplement de ridicules visant à distraire le peuple congolais et à le diviser. En passant, le maître de Kampala en avait eu pour son grade, car présenté comme l’un des principaux déstabilisateurs de la région.
Régira-t-il aussi de la sorte à la déclaration de son successeur ?
Rien n’est moins sûr. Mais est-il qu’il n’a jamais condamné la prise des armes par Corneille Nangaa sous instigation du Rwanda, ni ses partisans qui ont rallié son mouvement. Il est aussi à se demander s’il avait, pendant ses 18 ans de règne, effectivement coupé le cordon ombilical avec le régime rwandais dont il est l’émanation.
Ça, c'est le nouveau narratif du grand-frère Etat congolais dans ses rapports tumultueux avec le petit-frère Etat rwandais...
*"Dans un communiqué diffusé lundi 29 juillet, le Gouvernement congolais demande à l’OACI de sanctionner les RDF et leurs alliés AFC/M23. Il les accuse de compromettre la sécurité du transport aérien civil à travers des attaques de brouillage posant un risque significatif pour tous les vols dans la région du Nord-Kivu. Kinshasa indique que 'des interférences dangereuses sont observées dans les systèmes de positionnement global (GPS) des avions.
Ces perturbations, causées par des attaques de brouillage et d'usurpation d'identité ('spoofing'), touchent les zones de vol de la province du Nord-Kivu autour de Goma, incluant Beni, Butembo, Kibumba, et Kanyabayonga'. Ces actes compromettent gravement la sécurité du transport aérien civil, posant un risque significatif pour tous les vols, y compris les compagnies aériennes commerciales, note le communiqué, signé par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya. Il redoute également leur incidence négative sur les missions humanitaires dans la région. 'Ces brouillages sont l'œuvre des Rwanda Defense Force (RDF) et de ses alliés, les terroristes de l'AFC/M23', souligne Kinshasa, citant une enquête technique réalisée par les services compétents et corroborée par des rapports d'experts des Nations unies". Reprise intégralement et publiée ce mardi 30 juillet 2024, cette dépêche est de radiookapi.net. De quoi en rajouter à une crise diplomatique et sécuritaire déjà déstabilisatrice pour la sous-région des Grands Lacs et, bien entendu, retarder le retrait de la Monusco non sans accélérer le déploiement de la Force régionale de la SACD...".
Preuve d'un Etat sans ambition d'exercer quelque leadership
Voulu exprès moqueur, provocateur, mais surtout, interpellateur, le titre renvoie au désespoir de tout parent réduit à constater les penchants plaintifs, pleurnichards de l'aîné (e) de ses enfants face aux caprices du cadet (ou de la cadette). Aucun parent responsable ne s'en réjouit. Au contraire, il souhaite secrètement voir l'aîné infliger une correction "disproportionnée" à son petit-frère ou petite-sœur qui, de façon consciente ou même inconsciente, trouve une joie indicible dans la provocation.
Ainsi en est-il de la communauté internationale (parent) face à la RDC (grand-frère) et au Rwanda (petit-frère).
Certes, une partie de l'opinion congolaise est pour un affrontement direct Fardc/Rdf. Une autre est plutôt pour des opérations coups de poing, genre raids.
Et là, juste un exemple, certains en viennent, non sans raison, à se demander comment le Rwanda peut-il se permettre de brouiller le système de communication aérien dans le Kivu, et la RDC semble ne pas avoir les capacités techniques d'en faire autant ! Car en termes de fréquentation aérienne, le trafic sur l'aéroport international de Kigali est plus important que celui sur l'aéroport international de Goma.
S'il s'avère que notre pays n'en a pas la capacité, c'est la preuve que nous sommes un État sans ambition d'exercer quelque leadership.
Autre exemple : le Rwanda, comme tous les États du monde, ne peut pas dire qu'il est blindé contre toutes formes d'attaques. L'histoire récente du monde le prouve : les unes collectives, les autres isolées, les attaques et contre-attaques sont légion dans tous les Etats. Par quoi alors s'explique la capacité du Rwanda d'infiltrer les Fardc et d'y mener des actions terroristes, et l'incapacité de la RDC d'infiltrer aussi la Rdf pour le même objectif !
Par quoi s'explique, en plus, la capacité du Rwanda de convaincre les "partenaires de la filière minière" de s'approvisionner en minerais de sang en provenance du Congo pendant que la RDC, elle-même, est incapable de leur proposer mieux puisqu'étant le propriétaire des gisements concernés ? Au contraire, on l'entraîne dans la voie suicidaire d'un procès à charge d'Apple sans en peser l'effet boomerang ! Le cabinet d'avocats français chargé du dossier percevra ses honoraires, mais la RDC risque, quant à elle, de perdre des partenaires potentiels de la Hi-Tech.
Déjà, le Petit Rwanda dame le pion au Grand Congo dans l'exploitation du gaz méthane sur le lac Kivu, propriété commune aux deux pays. Pendant que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu peinent à jouir de cette énergie à leur portée, le Rwanda l'exploite au maximum à son profit.
Ayons le courage et l'honnêteté de l'admettre
Le leadership - Honni soit qui mal y pense ! - c'est la capacité de mettre à profit les atouts dont on dispose et d'en faire bénéficier en priorité la communauté pouvant être une famille, une école, un travail, une église, une ONG, un parti politique etc.
C'est bien, pour la RDC, de se présenter au monde en grand Etat au cœur de l'Afrique avec de grandes ressources au point de s'afficher "pays solution" !
Mais, que valent ces atouts si, en 64 ans d'indépendance, le FMI (qui nous assiste et nous félicite pour nos performances dans la gouvernance financière) nous classe calmement parmi les 10 pays les plus pauvres au monde !
Et là, ayons le courage et l'honnêteté de l'admettre, ce n'est pas à cause du Rwanda, moins encore de l'un ou l'autre des 8 voisins constituant la base de la Communauté internationale.
Ces 9 voisins savent leur propre existence rivée à la RDC. Jusqu'en 2015, neuf des 11 provinces congolaises partageraient les mêmes frontières avec les 9 voisins. Il s'agit, pour rappel :
-du Kongo Central avec l'Angola et le Congo-Brazzaville,
-de Kinshasa avec ce pays,
-du Bandundu avec le même pays,
-de l'Equateur avec le Congo-Brazzaville et la RCA,
-de la Province Orientale avec la RCA et le Soudan du Sud,
-du Nord-Kivu avec l'Ouganda et le Rwanda,
-du Sud-Kivu avec le Rwanda et le Burundi,
-du Kasaï Occidental avec l'Angola, et
-du Katanga avec la Tanzanie, la Zambie et l'Angola.
Seuls le Maniema et le Kasaï Oriental n'avaient pas de frontières avec un pays voisin.
C'est pour relever le rôle central (lisez leadership) de la RDC dans la stabilité ou l'instabilité dans la sous-région, voire dans la région.
Buffle RDC et abeille Rwanda
Que le Rwanda ait reçu des " maîtres du monde " mission d'entretenir la déstabilisation continue de la RDC n'a rien de surprenant.
A l'époque de DLC (Demain Le Congo), nous avions eu à comparer la RDC au buffle et le Rwanda à l'abeille.
Il suffit à l'abeille d'entrer dans sa narine pour que le buffle, enragé, se mette à détruire indistinctement tout ce qui l'entoure, écrasant amis et ennemis.
Pour sa sécurité, la communauté internationale directe (9 voisins) a l'obligation de le neutraliser avec, au pire, une balle qui tue ; au mieux, une balle qui endort. Dans les deux cas, le buffle s'affaisse.
Apparemment, à force de réagir par "Papa eh hé : Toto m'a frappé ! Maman eh hé : Toto m'a injurié ! Papa eh hé : Toto a pris ma place ! Maman eh hé : Toto a coupé mon pain !", c'est Kinshasa qui cesse de rassurer.
Il y a moins d'une décennie, le discours politique promouvait la thèse d'une RDC cause d'insécurité dans la région.
Dix ans après, chacun est libre de constater le statu quo pendant que le leadership politique a pourtant changé !
C'est à croire que ce discours avait été suggestionné pour préparer le Congolais à l’inexorable...