Les provinces du Nord et Sud-Kivu connaissent une déstabilisation sur le plan sécuritaire, suite à l'occupation de plusieurs entités par la coalition AFC-M23. Face à une telle atrocité et se souciant de l'éducation des enfants du Nord et Sud-Kivu, l'honorable Adèle Bazizane Maheshe, élue du territoire de Nyiragongo, avait saisi le Gouvernement congolais pour que les élèves finalistes se trouvant dans des zones occupées par ces combattants soient exemptés des frais de participation.
La demande de cette ancienne ministre provinciale de l'éducation du Nord-Kivu du gouvernement Julien Paluku Kahongya a trouvé un écho favorable. Ce qui a réjoui plus d'une personne, surtout les parents, vu que la situation économique en ce moment n'est pas bonne.
A en croire Adèle Bazizane, cela est une manière pour le Gouvernement Congolais de compatir avec les familles vivant dans des conditions difficiles liées à la guerre et qui ne savent pas à quel Saint se vouer.
«La guerre nous imposée par les terroristes du M23 avec le soutien de l'armée Rwandaise rend de plus en plus la situation socio-économique du Nord et du Sud-Kivu très précaire.
Les populations de toutes ces zones occupées par les rebelles sont dépourvues de moyens financiers et, par conséquent, incapables de payer les frais de participation aux différentes épreuves certificatives nationales, notamment, le TENASOSP, l'EXETAT, hormis l'ENAFEP dont la gratuité avait déjà été concrétisée par le Chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo depuis son avènement à la magistrature suprême de notre pays», a-t-elle rappelé.
Le lundi 28 avril 2025, dans le but de faire le suivi de son plaidoyer, Adèle Bazizane Maheshe a été reçue par la Première Ministre Judith Suminwa qui l’a rassurée que tous ces frais liés à ces épreuves seront pris en charge par le Trésor public. Un vrai motif de soulagement et un autre plaidoyer réussi par Adèle Bazizane Maheshe qui a toujours fait de l’éducation l’une des ses priorités.
Ce mercredi 30 avril 2025, à l'occasion de la journée nationale de l'éducation, votre rédaction a tendu son micro à plusieurs parents pour prendre leurs points de vue sur la démarche de l'honorable Adèle Bazizane.
Beaucoup d'entre eux sont heureux de voir qu'ils ne vont pas payer ces frais car, en ce moment, trouver quoi mettre sous la dent au Nord-Kivu est devenu un casse-tête.
Selon M. James Kambale, père de 7 enfants, menuisier de son état et vivant au quartier Himbi, il a appris avec une grande réjouissance qu'il ne payera aucun frais pour sa fille qui va terminer cette année.
«Je suis très heureux en tout cas de voir que l'honorable Adèle Bazizane n'a pas cessé de prouver son attention sur l'éducation de nos enfants. Personnellement, je ne suis pas son électeur. Mais, elle a fait une très bonne démarche qui vise l'intérêt de nos enfants. Qu'elle ne se fatigue pas car, elle fait notre fierté à l'Assemblée Nationale », a-t-il déclaré.
Il y a lieu de noter que selon le calendrier aménagé du ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté, les épreuves hors session vont se dérouler du 02 au 14 juin alors que la session ordinaire se déroulera du 28 juillet au 31 juillet 2025.
Ces épreuves vont se passer même dans les zones qui échappent au contrôle du Gouvernement.
Le mercredi dernier, au Salon rouge de l'immeuble du Gouvernement, s'est tenue la cérémonie de restitution et de clôture des activités du mois de mars 2025, dédié aux droits des femmes en République Démocratique du Congo. Un événement à double portée, puisqu'il marquait également la présentation des contributions et acquis de la délégation congolaise lors de la 69ème session de la Commission de la Condition de la Femme (CSW69) à New York.
Lancées le 10 février dernier au Palais du Peuple avec le projet "Mwasi Congolaise", les initiatives de ce mois thématique convergeaient toutes vers un objectif clair, résumé par le thème national : "La Congolaise au centre de toutes les ambitions". La cérémonie de ce jour visait donc à la fois à célébrer les actions menées sur le territoire national et à partager les avancées obtenues sur la scène internationale.
Concernant la restitution de la CSW69, il a été souligné que la délégation congolaise a été une voix forte pour les femmes du pays. Le plaidoyer s'est concentré sur des priorités jugées essentielles : la lutte acharnée contre les violences basées sur le genre (VBG), la quête d'un accès équitable à l'éducation et aux services de santé, ainsi que la promotion indispensable de l'autonomisation économique des femmes. Face à ces défis, le Ministère du Genre, Famille et Enfant a saisi l'occasion pour réaffirmer sa détermination à collaborer activement avec les partenaires nationaux et internationaux, afin de transformer ces aspirations en réalités tangibles.
Prenant la parole au nom de la Ministre du Genre, Madame Léonnie Kandolo, la Directrice de Cabinet a exprimé la solennité de l’événement. ‘’C'est avec un immense honneur et un profond sentiment de gratitude que je vous appelle aujourd'hui à cette séance de restitution et de clôture des activités du [mois de] mars 2025, ainsi que la présentation de la participation de la délégation de la République Démocratique du Congo à la 69ème Session de la Commission sur la Condition du Statut de la Femme (CSW69), tenue à New-York," a-t-elle déclaré.
Elle a mis en lumière l'importance de cette convergence entre actions locales et plaidoyer international : ‘’Nous sommes venus aujourd'hui pour partager le résultat de ces efforts. Ainsi, la participation remarquable de notre délégation à la CSW 69 y a porté les aspirations et les préoccupations des femmes congolaises sur la scène internationale. La CSW 69 a constitué une plateforme stratégique à travers laquelle la République démocratique du Congo a pu faire entendre ses priorités, notamment l'autonomisation économique pour les femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre, l'accès à la santé et à l'éducation, ainsi que la promotion de leadership féminin."
Par ailleurs, elle n'a pas manqué d'exprimer sa reconnaissance envers ceux qui rendent ces avancées possibles.
‘’Je tiens ici à exprimer notre gratitude face à la délégation congolaise qui a présenté haut et fort la voix de ces femmes. Je tiens également à exprimer ma gratitude à tous les acteurs et les partenaires qui, par leur engagement et leur apport constant, ont contribué à la réussite de ces actions. Votre présence aujourd'hui est un signe fort de votre engagement à poursuivre cet élan, à renforcer la synergie d'action et à rêver ensemble d'un avenir où chaque femme congolaise pourrait pleinement s'épanouir. Ensemble, soutenons nos acteurs avec conviction et détermination pour faire progresser les droits des femmes dans notre société’’.
Faisant écho à cet engagement, le Représentant de l'ONU- Femmes a souligné la portée symbolique et stratégique de ce rendez-vous annuel.
‘’Ce jour, d'être ici à cette cérémonie de clôture du mois de la femme, [est] un moment assez symbolique pour la République démocratique du Congo [qui] a pris encore une fois son engagement pour [les droits] des femmes et l'égalité entre les sexes. Ce rendez-vous annuel n'est pas simplement une tradition, mais c'est vraiment un marqueur de progrès, de mobilisation et de responsabilité".
Il a particulièrement insisté sur la pertinence du thème national dans le contexte actuel.
‘’Cette année, le thème national 'La Congolaise au sein de toutes les ambitions' nous interpelle fortement. Ce thème nous invite à placer les femmes congolaises au cœur de toutes nos politiques publiques, de toutes nos stratégies de développement et surtout de gouvernance. Ce positionnement n'est donc pas symbolique, il est fortement stratégique. Car pour nous, aucune ambition nationale ne peut et ne doit se concrétiser durablement si la moitié de la population qui est constituée de femmes reste en marge de sphère décisionnelle, de sphère économique, et même de sphère d'appartement stratégique envers la sécurité’’.
Le Représentant d'ONU Femmes a également rappelé le contexte international particulier de cette année.
‘’L'année 2025 marque aussi une étape cruciale, parce qu'elle intervient 30 ans après la déclaration du plan d'action de Pékin, et la communauté internationale a été invitée cette année à renouveler son engagement’’.
Cette cérémonie de clôture et de restitution s'inscrit donc comme un jalon important, non seulement pour faire le point sur les actions passées, mais surtout pour réaffirmer collectivement la volonté de placer la femme congolaise au cœur des stratégies de développement et de gouvernance, en s'appuyant sur les engagements nationaux et les plateformes internationales pour un avenir plus juste et équitable.
L’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) poursuit ses efforts pour structurer et formaliser l’entrepreneuriat féminin à Kinshasa. Sous l’impulsion de Madame Rachel Pungu Luamba, Directrice Générale de l’ANAPI, une campagne de sensibilisation a été lancée au siège de l’établissement public, réunissant les restauratrices populaires communément appelées Mamans Malewa.
Cet événement a vu la participation active du Conseil d’Administration de l’ANAPI, ainsi que des représentants de plusieurs banques et institutions financières déterminées à soutenir ces entrepreneures dans l’obtention de financements et de services adaptés. Parmi les banques présentes figuraient Rawbank, Equity Bank, FINCA, ainsi que plusieurs autres acteurs du secteur financier. Leur engagement témoigne de la volonté collective d’intégrer ces femmes dans le tissu économique formel.
Un accompagnement structuré pour favoriser l’accès aux financements
Grâce à cette initiative, les Mamans Malewa bénéficient d’un accompagnement concret visant à la régularisation de leurs activités auprès du Guichet Unique de Création d’Entreprise. Cette formalisation leur permettra d’accéder aux crédits, aux programmes de soutien aux petites entreprises et aux autres dispositifs mis en place par les institutions publiques et privées.
L’ASBL APLDD, sous l’impulsion de Madame Neneth Masangi, a joué un rôle clé en sollicitant l’appui de l’ANAPI pour rendre ce projet réalisable. Ce partenariat entre acteurs institutionnels et organisations de terrain vise à garantir un suivi efficace et un appui technique à ces restauratrices.
Un moment clé : la remise des documents officiels
Lors du deuxième jour de cette activité, 63 femmes entrepreneures ont reçu leurs documents officiels de création d’entreprise, leur permettant ainsi d’opérer légalement et de profiter pleinement des opportunités du secteur formel. Cette étape marque un tournant essentiel dans le processus de professionnalisation des Mamans Malewa, leur offrant un accès facilité aux financements et aux autres avantages institutionnels.
Un engagement collectif pour une économie plus inclusive
La présence des banques et des institutions publiques souligne l’importance de l’inclusion financière et de la professionnalisation du secteur informel. En renforçant les capacités des femmes entrepreneures et en leur offrant des outils pour pérenniser leur activité, cette campagne marque une avancée significative vers une économie plus dynamique et inclusive en République Démocratique du Congo.
Avec le soutien de l’ANAPI, des institutions financières et des acteurs publics et privés, les Mamans Malewa pourront désormais évoluer dans un cadre structuré et bénéficier des opportunités économiques qui leur étaient jusque-là difficiles d’accès.
Dans tous les pays du monde, il existe des personnes ressources ou modèles par lesquelles toutes les générations s'inspirent pour pérenniser une certaine culture socio-économique.
La culture est un ingrédient très important qui peut être un facteur de développement et de réussite dans l'entrepreneuriat.
Nous voyons dans certains pays des aînés qui ont sacrifié toute leur jeunesse pour bâtir des empires économico-financiers qui profitent pour toute l'humanité comme Aliko Dangote au Nigeria et Donald Trump aux Etats-Unis d'Amérique.
Seul le travail bien fait libère l'homme de la pauvreté.
Je profite de ce 01/05/2025 pour dédier cette journée de travail à un congolais spécial qui est une icône et le modèle de la réussite dans l'entrepreneuriat, à savoir : l'Honorable Sénateur Professeur Modeste Bahati Lukwebo, lui qui a consacré plus de 30 ans dans l'enseignement de la jeunesse et surtout pour sa réussite dans l'entrepreneuriat de zéro à héros dans les réalités de chez nous en RDC.
L'UNPE vous annonce un tête-à-tête pour partage d'expériences du Professeur Modeste Bahati Lukwebo avec la jeunesse congolaise sur l'entrepreneuriat et comment s'en sortir : le cadre juridique, la discipline et le management.
L'UNPE dédie cette journée de travail au Professeur Modeste Bahati Lukwebo, lui qui est le modèle de réussite, un Manager, un Mentor, un Coach, une véritable Icône en RDC.
Selon le Professeur Modeste Bahati Lukwebo, la jeunesse doit aimer le travail et éviter la vie facile.
Pour lui, la jeunesse congolaise est la force de la RDC, elle doit se mettre au travail et prendre au sérieux les initiatives privées.
Nous vous souhaitons une bonne fête de travail dans la méditation.
Sé Dr Zigabe Bigirinama Henri Isaac, CN ; UNPE. Penseur Libre, Analyste Politique et MasterCoach
Sous la présidence du 1er Vice-Président de la Chambre basse du Parlemenr, Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, la plénière convoquée ce vendredi 2 mai a abordé quatre points à l'ordre du jour notamment, l'examen et adoption du projet de loi portant autorisation de la prorogation de l'Etat de siège au Nord-Kivu et en Ituri, l'examen et l'adoption de sept projets de loi de ratification ainsi que l'examen et adoption de la proposition de loi fixant les principes fondamentaux sur la sécurité alimentaire.
A l'ouverture, la plénière a procédé à l'examen et au vote du projet de loi portant autorisation de la prorogation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, présenté par le Ministre d'Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba.
Au total 315 Députés nationaux ont voté pour l'adoption de l'intégralité du texte après l'examen article par article qui entre en vigueur à partir de 7 Mai 2025.
S'agissant de l'examen de sept projets de loi de ratification, le Bureau a sollicité un report de l'examen de cette question pour une lecture approfondie de ces textes suite à l'absence des Ministres sectoriels pour des urgences d'Etat.
En outre, le Rapporteur Jacques Djoli Eseng'ekeli a relevé le souci de procéder à un examen approfondi de ce collectif législatif composé de sept lois qui devraient être présenté respectivement par les Ministres de Finances, de la Justice et garde des Sceaux, des Ressources hydrauliques et Électricité, de la Formation Professionnelle ainsi celle de la Culture, Arts et Patrimoine.
Il a souligné la décision prise par le bureau lors de la conférence des présidents, conformément à l'article 152 alinéa 2 du règlement intérieur de programmer la proposition des Honorables Alex Katembo et Kambale Mwale après le dépôt des textes similaires proposés par l'honorable Pascal Mongo.
Au cours de cette plénière, les élus nationaux ont également voté, le report de l'examen de la proposition de loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la sécurité alimentaire en RDC.
Plusieurs motions d'information et de procédure ont été soulevées respectivement par les députés nationaux Percy Nzuzi, Eliezer Ntambwe et Laddy Yangotikala sur l'insécurité dans le Kongo Central, l'effectivité du contrôle parlementaire et la controverse sur la levée des immunités des députés nationaux. Le premier vice-président de la basse, Professeur Isaac Jean-Claude Tshilumbayi a rassuré la plénière de la programmation hebdomadaire du contrôle parlementaire conformément aux prescrits du règlement intérieur.
Le monde célèbre, ce 3 mai 2025, la 32ème édition de la journée internationale de la liberté de presse sous le thème : « Informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias ». En République démocratique du Congo (RDC), cette journée coïncide avec le 21ème anniversaire d’existence de l’Observatoire de la Liberté de la presse en Afrique (OLPA), organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse basée à Kinshasa depuis 2004. La situation de la liberté de la presse est tributaire du contexte socio-politique du pays caractérisé par l'occupation de plusieurs territoires par des milices armées et l'absence de l'autorité de l'Etat.
Au cours de ce premier semestre de l'année 2025, OLPA note une baisse des cas d’atteintes à la liberté de la presse comparativement aux années précédentes. 11 cas des violations de la liberté de presse ont été documentés de janvier à mai 2025. Les agents de l'Etat et les membres des groupes armés sont les principaux auteurs de ces atteintes.
Il y a lieu de noter que le sentiment d'insécurité dans le chef du personnel des médias s'est accru, en ce début d'année, principalement dans la partie orientale du pays où sévit des milices armées, poussant plusieurs médias à l’autocensure.
De nombreux journalistes craignant d’être la cible des groupes armés s'abstiennent de couvrir des événements liés aux conflits armés. C'est le cas dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri. D'autres médias ont carrément suspendu leurs activités. Des responsables rebelles ont une mainmise sur le contrôle l’information entrainant une désinformation généralisée et un accès limité à des sources d’information fiables. Les journalistes indépendants et critiques privilégient désormais les informations sociales, de santé, agriculture, économique, éducation, de développement, évitant à tout prix l'angle sécuritaire.
OLPA appelle donc au rétablissement définitif de la paix sur toute l'étendue du pays et encourage les pourparlers de Doha et de Washington en vue d'accoucher d'une solution définitive au conflit, gage d'un bel exercice du droit d'informer et d'être informé sur toute l'étendue du pays.
C'est dans l'enceinte feutrée du Fleuve Congo Hôtel, en marge de la célébration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, que Christian Bosembe, Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC), a livré ce lundi un discours d'une rare intensité. Face à un parterre de professionnels des médias, d'officiels et de membres de la Société civile, Christian Bosembe a dressé un constat lucide des défis qui assaillent le monde de l'information, particulièrement dans un contexte national marqué par des tensions sécuritaires, avec la guerre d’agression rwandaise qui sévit dans l’est. Son intervention, loin d'être une simple allocution de circonstance, s'est muée en un véritable plaidoyer pour une prise de conscience collective face à la manipulation de l'information, exacerbée par l'avènement de l'intelligence artificielle.
Christian Bosembe a d’emblée souligné la mutation profonde du paysage informationnel.
‘’Nous vivons une époque où l'information devient aussi stratégique, mais aussi très stratégique que les armes. Ce qui a radicalement changé ces dernières années, c'est la manière dont elle se diffuse et se manipule. L'essor de l'intelligence artificielle transforme la façon dont l'information est produite, consommée et partagée. Chaque citoyen est désormais un producteur potentiel de contenus. Cela ouvre des opportunités, mais soulève aussi les grands défis’’.
L'IA nouvelle arme de guerre numérique
Le Président du CSAC n'a pas mâché ses mots pour décrire la menace que représente l'IA lorsqu'elle est détournée à des fins de déstabilisation, surtout en période de conflit.
‘’En temps de guerre, ce défi prend une autre forme. Aujourd'hui, la propagande numérique amplifiée par l'IA devient une arme. Réguler l'information n'est pas seulement une affaire technique, c'est une responsabilité collective puisqu'il s'agit de protéger la vérité et donc protéger la démocratie. L'intelligence artificielle est une arme de guerre numérique. L'histoire nous enseigne que dans des moments de crise, l'information devient aussi cruciale que les armes, a déclaré Christian Bosembe.
Il a ensuite détaillé avec une précision chirurgicale les mécanismes de cette nouvelle forme de guerre :
‘’Pendant les guerres, les puissances ont toujours cherché à manipuler les masses à travers les récits. Mais aujourd'hui, la guerre de l'information n'est plus menée avec des tracts ou des affiches. Aujourd'hui, elle est menée sur les réseaux sociaux par des vidéos, des textes générés par des intelligences artificielles. En quelques secondes, l'IA peut produire des contenus totalement fabriqués, des discours politiques qu'un leader n'a jamais prononcés, des réunions et des accords qui n'ont jamais existé, des audios pourtant truqués mais qui défient la réalité sans commune mesure, de scènes de violence montées de toutes pièces, des images et des vidéos manipulées pour s'aimer le doute et la confusion. Des outils comme le deepfake, le bot, diffusent des récits falsifiés à une vitesse inédite. Ces contenus n'ont pas besoin de validation journalistique. Ils frappent les esprits et modèlent l'opinion, tout simplement’’.
Face à cette "illusion de la vérité", il a rappelé le rôle primordial, et plus que jamais complexe, du journaliste : ‘’Le rôle du journaliste devient donc crucial. Il ne s'agit pas seulement de rapporter des faits mais de lutter contre l'illusion de la vérité’’.
Abordant la question épineuse de l'équilibre entre liberté d'expression et responsabilité, le président du CSAC a interpellé directement la conscience de certains acteurs médiatiques, dans un langage direct et sans concession, particulièrement concernant la situation sécuritaire dans l'Est du pays.
‘’La liberté d'expression, comme nous le savons tous, est un principe sacré. C'est l'une des pierres angulaires de la démocratie. Mais en période de guerre, cette liberté peut-elle justifier la propagation des récits falsifiés ou des contenus haineux ? Par quels prodiges malsains certains Congolais, j'ai dit bien certains Congolais, parviennent-ils à justifier, rationaliser, pire encore, à comprendre les atrocités que commettent les terroristes dans l'Est du pays ? Quelle étrange perversion de l'esprit faut-il pour prétendre aimer sa patrie tout en caressant les desseins de ce bourreau ?’’, s’est-il intérrogé.
Ses interrogations se sont faites plus précises, visant des pratiques journalistiques jugées dangereuses.
‘’Lorsqu'un journaliste publie une information sans vérifier la source, quand il relaye une vidéo qui semble authentique mais qui en réalité est manipulée, n'est-il pas responsable de contribuer à une réalité faussée ? Est-ce cela la liberté d'expression ? Quand toute une rédaction s'arroge le droit de diffuser, de commenter, parfois même de savourer une vidéo où nos forces soldats, nos vaillants héros, les FARDC apparaissent en difficulté, est-ce encore de l'information ou c'est déjà de la trahison ? C'est une question, pas une affirmation’’, a lancé le responsable de l’organe régulateur de la presse congolaise
Un bilan présidentiel salué en matière de liberté de la presse
Au cœur de son allocution, et avant d'aborder les défis institutionnels du CSAC, Christian Bosembe a tenu à souligner ce qu'il considère comme des avancées significatives pour la liberté de la presse sous le mandat du Président Félix Tshisekedi. Cette reconnaissance publique, venant du premier responsable de l'organe de régulation des médias, a particulièrement retenu l'attention.
‘’Excellences, Monsieur le Président, vous n'êtes pas seul dans cette lutte de la salubrité médiatique. Monsieur le Président, vous avez beaucoup fait pour la liberté d'expression dans ce pays. Sous votre mandat, aucun journaliste n'a été tué. Aucun journaliste n'a été arrêté ou torturé à cause de ses opinions. Aucune rédaction n'a été saccagée. Aucune chaîne n'a été fermée sous les ordres des services comme ce fut dans le temps, comme ce fut dans le passé. Nous vous remercions sincèrement et nous vous encourageons de continuer notre travail’’, a affirmé, sans ambages, Christian Bosembe.
Ces propos tranchent avec une certaine narration et offrent une perspective que le Président du CSAC a jugé crucial de mettre en exergue, dressant un bilan qu'il estime positif en comparaison avec des "temps passés". Cette affirmation forte vise à reconnaître les efforts qu'il attribue à l'administration actuelle pour garantir un environnement plus sûr et plus libre pour les professionnels des médias.
En quête des moyens pour affronter les défis numériques
Se défendant d'être un censeur, Christian Bosembe a insisté sur la nécessité d'un cadre régulé.
‘’Excellence, Monsieur le Président de la République, je ne suis ni censeur ni tyran, je ne suis pas un dictateur, je ne brandis pas le baillon, je ne tiens pas le fouet. Mais une chose est sûre, un pays sans ordre et sans discipline est un navire sans boussole. La liberté, elle est belle, elle est bonne, si belle soit-elle, mais elle n'est pas une licence à tout faire. Elle exige la responsabilité’’.
Il a ensuite plaidé pour un renforcement urgent du CSAC afin qu'il puisse étendre sa mission à l'univers numérique.
‘’Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication joue un rôle central dans la régulation des médias traditionnels, mais à l'ère du numérique, il est impératif qu'il comble le retard accumulé depuis près de deux décennies en rattrapant ce retard sur la régulation du digital... Le CSAC ne peut pas se limiter à contrôler seulement les médias classiques. Il doit étendre son champ d'action sur les plateformes numériques où circule désormais la majorité de contenu informationnel’’, a-t-il lancé.
Cependant, cette ambition se heurte à une réalité amère :
‘’Mais pourtant, sur terrain, les agents du CSAC travaillent dans des conditions précaires. En dépit de leur engagement, l'institution pourtant essentielle à la démocratie demeure l'une des moins soutenues par l'État, presque oubliée, mais toujours plus sollicitée... Alors que depuis la signature du nouveau barème salarial de depuis juillet 2023, 60% des agents cumulent 21 mois d'arriérés, tandis que 40% restants perçoivent des rémunérations précaires. Faute d'application effective du barème. Une situation qui fragilise sérieusement la motivation du personnel... Il est donc urgent que le pouvoir public prenne des mesures concrètes pour doter le CSAC de + nécessaires à l'exercice de ses missions’’, a déploré Christian Bosembe.
‘’Excellence Monsieur le Président de la République, Par votre leadership, vous avez su transformer cette période de crise en une période de construction nationale. Malgré les défis que nous impose cette guerre, vous avez pu maintenir allumée la flamme patriotique. Et par votre sens de redevabilité, transmis à tous les membres de votre Gouvernement, vous avez maintenu le pont avec un peuple qui, au-delà du conflit, manifeste toujours autant d’intérêt sur la gestion de la chose publique et sur le positionnement stratégique de notre pays. Votre vision a fait de la presse Congolaise, non pas un contre-pouvoir hostile, mais un cobâtisseur de la nation. Ces réformes que nous avons commencées ne sont pas des vœux pieux, comme nous avons eu à le rappeler… Aujourd’hui, plus qu’hier, nous sommes optimistes que sous votre impulsion, et avec la mobilisation constante du Gouvernement et l’implication de toutes les parties prenantes, nous poursuivrons cette œuvre de refondation tant pour le secteur des médias que pour les autres domaines de la vie nationale’’, a déclaré Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et médias, lundi 5 avril 2025, à l’occasion de la célébration, à Kinshasa, de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Pour le Ministre Patrick Muyaya, la RDC a amorcé, sous la férule de Félix Tshisekedi, une étape majeure pour l’assainissement du secteur médiatique national. Malgré le contexte difficile dû à la guerre imposée par l’armée rwandaise, il a réaffirmé l’engagement du Gouvernement à soutenir l’exercice d’une presse libre et responsable pour notamment, faire échec à la désinformation, sous toutes ses formes, en République Démocratique du Congo.
MOT DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DE
LA COMMUNICATION ET MÉDIAS, PORTE-PAROLE
DU GOUVERNEMENT À L’OCCASION
DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
Mai 2025
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État,
Honorables Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat,
Honorables Membres du Parlement,
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement,
Monsieur le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication,
Monsieur le Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo,
Distingués Partenaires techniques et financiers,
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Mesdames et Messieurs,
Plus qu'une commémoration, cette Journée mondiale de la liberté de la presse s'impose désormais comme un rendez-vous annuel du bilan et de la projection. Un moment sacré où nous mesurons les avancées accomplies dans la défense de ce pilier démocratique, tout en rendant hommage à ces femmes et ces hommes qui, au péril de leur vie, traquent la vérité, la décryptent et la partagent avec notre nation.
La célébration de cette année, Excellence Monsieur le Président de la République, est toute particulière en ce qu’elle se fait dans un contexte d’agression de notre pays par le Rwanda avec l’appui de ses supplétifs. Cette situation met en péril la liberté de la presse et de l’information dans les zones qu’ils occupent dans notre pays et entache à nos efforts pour un écosystème médiatique libre et pluriel.
Excellence Monsieur le Président de la République,
La presse de la République Démocratique du Congo connait une période sombre de son histoire à cause des atteintes à la liberté de la presse et de l’information dans les territoires sous occupation.
Plus aucune voix s’élève ! C’est la terreur, le ciblage, les intimidations, les arrestations arbitraires, la fermeture des médias et la destruction des matériels. Voilà, ce qui caractérise la réaction des forces ennemies face à ceux qui recherchent la vérité dans cette partie de notre pays.
Votre présence aujourd'hui transcende le symbole - c'est un rempart vivant contre cette offensive liberticide.
Elle illustre à la fois votre engagement constant pour le soutien et la défense de ce pilier de la démocratie, et aussi, un signe de solidarité et de compassion pour ces journalistes qui font preuve de bravoure et de résilience, à l’image de nos populations qui ne cachent pas leur hostilité face aux forces d’occupation.
Permettez-moi, au nom de tous les professionnels des médias, ici rassemblés, de vous adresser notre plus profonde gratitude pour cet engagement et vous rendre les hommages que vous méritez.
Votre implication, sans faille, plusieurs fois démontrée aux côtés des journalistes a permis d’accomplir des progrès majeurs, à l’instar de la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur de la communication et des médias.
Vous avez guidé, par votre vision, les Etats Généraux de la Communication et des Médias que nous avons tenus en janvier 2022 et qui ont posé un diagnostic sérieux du secteur, avant d’esquisser les solutions que nous implémentons pour permettre aux médias notamment de s’adapter notamment à l’évolution technologique.
Par votre sens du devoir républicain, vous avez consacré les quatre-vingt recommandations historiques issues de ces assises, leur conférant ainsi la force et la légitimité nécessaires. A ce titre, la promulgation de l'Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo n’a pas été un simple geste juridique.
Elle a été un acte d’engagement républicain, une déclaration claire de votre volonté de hisser le secteur des médias au rang des priorités stratégiques de notre Nation.
Il s’agit d’une réforme structurelle, sans précédent, visant à faire de la presse un pilier solide de notre démocratie et des médias, des leviers de développement, de cohésion nationale et de souveraineté.
Avec cette Ordonnance-Loi, nous avons amorcé une transformation historique, notamment :
-La révision profonde de la Loi sur l’exercice de la Liberté de la Presse intégrant la nouvelle définition du Journaliste ainsi que les conditions d’accès à la profession. Cela adapte aussi notre cadre législatif aux réalités contemporaines du métier et protège ceux qui font de la vérité leur mission. Nous avons fait la moitié du chemin vers la dépénalisation des délits de presse en consacrant l’obligation du droit de réponse à toute personne lésée avant toute saisine des juridictions ;
-La requalification économique et structurelle de l’Entreprise de presse, en l’intégrant pleinement dans le tissu productif national, tout en renforçant son indépendance, sa responsabilité et sa viabilité;
-L’allègement des charges fiscales et parafiscales pour les médias de proximité, associatifs, communautaires et confessionnels afin de leur permettre de vivre, de se développer et d’atteindre les populations dans tous les coins du pays.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
En ma qualité de Président du Comité de Suivi de la mise en œuvre des recommandations des états généraux de la communication et des médias, je voudrais rassurer le Président de l’Union Nationale de la Presse du Congo, aux professionnels des médias ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers qu’une série de textes règlementaires devant vous faire profiter pleinement des bénéfices de l’Ordonnance-Loi précitée, est en cours de finalisation au niveau des Commissions gouvernementales. Il s’agit notamment des textes suivants :
Le Décret fixant les modalités pratiques applicables aux taux, quotités et montants des redevances, licences, autorisations applicables aux médias associatifs, communautaires et confessionnels en République Démocratique du Congo.
Cet acte règlementaire est une expression de la volonté du Gouvernement de favoriser la liberté d’expression et l’accès équitable des citoyens aux moyens de communication et d’information de masse à travers la promotion des médias associatifs, communautaires et confessionnels.
L’Arrêté interministériel fixant les modalités d’application de l’exonération des droits de douane à l’importation des intrants nécessaires à la production médiatique en République Démocratique du Congo.
Le présent arrêté a pour objet de fixer les modalités d’application de l’exonération des droits de douane à l’importation des intrants nécessaires à la production médiatique. Cette exonération partielle prendra en compte les intrants directement liés à la production et à la diffusion de contenus médiatiques, importés par les entreprises de presse légalement établies en République Démocratique du Congo.
L’Arrêté interministériel portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de la Communication et Médias.
Ce texte va intégrer toutes les exonérations, dont celles relatives aux intrants nécessaires à la production médiatique ainsi que celles à l’avantage des médias associatifs, communautaires et confessionnels.
L’arrêté fixant les modalités d’obtention du récépissé conférant le droit de publier ou de diffuser en qualité de média en République Démocratique du Congo.
Cet Arrêté, est une preuve de la promotion de l’exercice de la liberté de la presse et de l’information en ce sens qu’elle renforce les pouvoirs du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, désormais mieux outillé pour garantir l’éthique, la pluralité et la régulation efficace du secteur.
L’Arrêté déterminant les modalités pratiques, la procédure, les frais et la durée d’accréditation des professionnels des médias étrangers en République Démocratique du Congo.
Cet Arrêté vient éclairer, de manière significative, la procédure de l’obtention de l’accréditation en précisant notamment sur les frais y relatifs.
Par ailleurs, je voudrais annoncer solennellement que le projet de texte portant statut du journaliste Congolais, destiné à remplacer l’Ordonnance-loi n°081/0012 du 2 avril 1981, est en voie de finalisation au sein des Commissions gouvernementales compétentes. Il sera très prochainement soumis au Conseil des Ministres pour examen et adoption. Ce texte viendra mettre en place, notamment des mécanismes clairs d’identification des journalistes.
En ce qui concerne la relance des travaux du Comité de suivi des recommandations issues des États généraux de la Communication et des Médias, j’attends des nouvelles orientations du Gouvernement pour ce faire.
Dans la perspective de la dépénalisation des délits de presse, l’Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 consacre le droit de réponse comme préalable à toute poursuite. Cependant, ce droit est souvent ignoré, au profit d’interprétations arbitraires. Pour y remédier, et dans la continuité des États généraux de la Justice, un travail est mené, avec le Ministère de la Justice, en vue d’engager les échanges avec les Magistrats, afin de renforcer la bonne application de ce texte.
Dans cette dynamique, l’idéal serait d’aboutir à une injonction claire du Ministère de la Justice imposant le respect du droit de réponse comme condition préalable à toute action judiciaire relative aux infractions commises par voie de presse.
Excellence Monsieur le Président de la République, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Ces réformes ne sont pas abstraites. Ce ne sont pas des intentions couchées sur papier. Ce sont des instruments de transformation, des garanties de liberté, des leviers de professionnalisation, des boucliers contre la désinformation et la manipulation, et surtout, des expressions concrètes de la souveraineté médiatique de notre Nation.
Aujourd’hui, plus que jamais, le secteur de la communication et des médias se tient debout, réorganisé, responsabilisé, et armé pour faire face aux défis de notre siècle, à savoir : la numérisation, la désinformation, l’intelligence artificielle et les nouveaux modèles économiques.
Dans le même ordre d’idées, le Gouvernement est saisi du plaidoyer pour l’octroi d’une intervention au titre d’appui au fonctionnement de l’Union Nationale de la Presse du Congo, en attendant la pleine relance des activités de cette instance d’autorégulation, et la collecte des cotisations de ses membres afin de garantir son autonomie financière.
Nous avons été témoins de la tenue du Congrès qui a permis à cette instance d’autorégulation de se doter des nouveaux textes et d’élire un nouveau Comité directeur. Ce qui a mis fin à plusieurs mois de paralysie et aujourd’hui, nous avons une structure partenaire avec qui nous pouvons continuer le travail pour améliorer l’écosystème des médias.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Le thème de la célébration de cette année : « Le journaliste Congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en temps de guerre » tombe à point nommé. Ce n’est pas un simple sujet de réflexion, il s’adapte au contexte général de l’exercice du métier en cette période de guerre où, en dehors de crépitements de balle sur les lignes de front, nous faisons face à une guerre informationnelle recourant notamment aux outils de l’intelligence artificielle.
Il s’agit d’une guerre hybride où les armes classiques croisent les armes numériques. Elle envahit nos écrans, empoisonne les réseaux sociaux et tente de manipuler les esprits. La guerre n'est plus seulement sur le terrain militaire ou diplomatique. Elle est aussi sur le terrain médiatique. Là, le recours aux outils malveillants de l'intelligence artificielle devient une arme de guerre psychologique, utilisée pour diffuser en masse des fausses informations, semer le doute et détruire la cohésion nationale.
Face à cette machine, nous avons imposé, sous la houlette de Son Excellence Monsieur le Président de la République, une riposte plus forte et plus appropriée, avec des armes de vérification factuelle plutôt que de kalachnikovs, assise sur la vérité et qui nous a permis, et qui nous permet encore, de déconstruire systématiquement toute la désinformation et les récits toxiques qui s’y apparentent.
Sur tous les plateaux de télévision, sur toutes les plateformes numériques, avec l’implication massive des Congolais que nous avons mobilisés dans le cadre de la campagne « Congolais TELEMA », lancée par Son Excellence Madame la Première Ministre, Judith SUMINWA TULUKA, nous avons les moyens de reconnaître chaque action de l’ennemi dans ce sens et de l’anéantir la seconde d’après.
La tenue de cette journée nous permet aussi de réfléchir davantage à la consolidation de ce dispositif de riposte mêlant Gouvernement, professionnels des médias, fact-checkers et autres structures.
Aucun pays au monde ne peut véritablement, sans coalition avec les médias traditionnels, combattre tous les dérapages inhérents à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle qui s’y rattachent.
En attendant le Symposium national sur l’intelligence artificielle que le Gouvernement projette d’organiser, le secteur des médias se place désormais aux avant-plans du bon usage de cette évolution technologique.
A ce propos, des réflexions devraient aussi se faire pour la modernisation des médias de manière générale et à la formation des journalistes en particulier. C’est dans cet esprit que nous poursuivons le travail de modernisation des médias publics (RTNC et ACP) et nous sommes disposés à accompagner les médias privés dans la mutation qu’imposent les nouvelles technologies.
Nous serons très attentifs aux travaux qui suivront cette cérémonie et qui mettront à la table nos experts dans le domaine, les législateurs et les journalistes. Durant ce mois de mai, nous participerons aussi à d’autres travaux, dont ceux de LARSICOM en collaboration avec MILRDC, centrés notamment sur la même question de l’intelligence artificielle.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En temps de guerre, en face de vous, vous avez un échantillon de ceux que nous pouvons considérer comme officiers du front médiatique qui, sans aliéner leur indépendance, ont spontanément répondu à Votre appel à la mobilisation pour la défense de ce que nous avons en commun : « la République Démocratique du Congo. »
Il s’agit d’une démonstration que l’indépendance rattachée au journalisme est compatible avec les intérêts vitaux de la République. Lorsque l’ennemi vous accuse de propager le discours de haine, qui mieux que les journalistes et les médias peuvent apporter la preuve du contraire dans un pays où vivent en paix plus de 450 tribus ?
Jamais auparavant les journalistes ont été autant engagés et mobilisés, avec leurs plumes, micros, caméras et smartphones, pour apporter leur contribution dans le narratif de vérité dans le combat pour la préservation de notre unité nationale en contribuant systématiquement à défaire les campagnes de désinformation de l’ennemi.
A ce titre et dans le même esprit, ils sont aussi témoins de la perspective d’une paix durable, après plus de 30 ans de conflits, qui résulte de votre stratégie fondée sur la clarté, la fermeté et la non-compromission pour la sauvegarde de notre souveraineté à la fois sur nos frontières et sur nos ressources naturelles, la défense de notre dignité et de notre fierté. Une stratégie en béton !
Nous sommes tous les témoins de la rédaction d’une page de l’histoire de notre pays qui s’écrit en lettres d’or. Certains ne rendent peut-être pas compte que c’est nous qui l’écrivons. Les générations futures qui tireront les dividendes de votre stratégie et elles pourront apprécier, à juste titre, la puissance de votre patriotisme et de votre engagement pour un Congo durablement et définitivement guéri de ce cycle d’agressions.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias, Distingués invités, en vos titres, titres et qualités,
Ce n’est plus le temps des constats. C’est le temps de mise en œuvre de réformes et des résultats. Ce n’est plus le temps des intentions. C’est le temps de la consolidation.
Ce que nous défendons ici, ce n’est pas une corporation. C’est un idéal. C’est la vérité. Et dans notre pays, la vérité ne pliera jamais.
Oui, il nous reste certes beaucoup reste à faire ! Beaucoup à faire pour atteindre notamment l’objectif final de la salubrité médiatique telle que nous l’avait recommandé le Président de la République dans cette même salle. Mais ce que nous avons déjà accompli, nous le devons à une volonté politique ferme, à une vision présidentielle éclairée, et à un engagement collectif sans faille.
Ce que nous célébrons aujourd’hui va bien au-delà d’une simple date commémorative. Nous célébrons aussi l’engagement de notre pays engagé dans la défense et la promotion et la promotion de la liberté de la presse pour une République véritablement démocratique. Un exemple à suivre !
Nous rendons hommage à une volonté politique rare (suivez mon regard), celle qui ne craint pas la critique dans un contexte de pluralisme d’opinions et de pensées, parce qu’elle puise aussi sa force dans la contradiction, la justice, la redevabilité, la transparence et la dignité.
Mesdames et Messieurs les Journalistes et Professionnels des Médias,
Tous les pas que nous avons accomplis jusqu’à ce jour l’ont été parce que nous avons une volonté commune, celle de transformer notre paysage médiatique dans un environnement mondial où l’information est une ressource stratégique capable d’orienter le devenir des nations.
Nous avons su, pour les objectifs communs, mettre de côté nos divergences. C’est aussi dans cet esprit que nous devons continuer le travail.
Etant ceux qui l’information produise au quotidien, vous ne devez pas déroger à la vigilance qui s’impose à vous dans un contexte où l’intelligence artificielle mal utilisée dans votre domaine peut conduire à la déstabilisation de notre société.
Vous ne devez pas non plus déroger, à chaque occasion, à votre obligation de responsabilité, d’équilibre, d’éthique professionnelle et de respect de vie privée.
Vous constituez notre rempart contre tous les dérapages inhérents à l’explosion de la parole avec la montée en puissance des réseaux sociaux.
Pour notre part, sous la conduite de la Première Ministre, Son Excellence Judith SUMINWWA TULUKA, nous continuerons à répondre à notre devoir de redevabilité et à demeurer votre partenaire de marche pour le progrès permanent de notre secteur.
Je voudrais ici saluer l’action permanente des Organisations partenaires des médias qui nous accompagnent à chaque pas de nos réformes.
Je tiens également à réitérer un hommage mérité à vous, journalistes et professionnels des médias, car vous êtes les gardiens de notre mémoire, narrateurs du présent et, avec nous, architectes de l’avenir par la production et la diffusion de la bonne.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Par votre leadership, vous avez su transformer cette période de crise en une période de construction nationale. Malgré les défis que nous impose cette guerre, vous avez pu maintenir allumée la flamme patriotique. Et par votre sens de redevabilité, transmis à tous les membres de votre Gouvernement, vous avez maintenu le pont avec un peuple qui, au-delà du conflit, manifeste toujours autant d’intérêt sur la gestion de la chose publique et sur le positionnement stratégique de notre pays.
Votre vision a fait de la presse Congolaise, non pas un contre-pouvoir hostile, mais un cobâtisseur de la nation. Ces réformes que nous avons commencées ne sont pas des vœux pieux, comme nous avons eu à le rappeler. Ce sont les fondations d'une démocratie résiliente où chaque Congolais peut :
Connaître grâce à une information vérifiée ;
Comprendre par un décryptage rigoureux ;
Choisir en toute conscience ; et,
Agir en citoyen éclairé.
Aujourd’hui, plus qu’hier, nous sommes optimistes que sous votre impulsion, et avec la mobilisation constante du Gouvernement et l’implication de toutes les parties prenantes, nous poursuivrons cette œuvre de refondation tant pour le secteur des médias que pour les autres domaines de la vie nationale.
Bonne célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse !Que vive la République Démocratique du Congo !
La situation judiciaire de l’Honorable Augustin Matata Ponyo, Député National élu de Kindu et ancien Premier Ministre, dans le cadre du procès Bukanga Lonzo, ne cesse de susciter des remous dans son fief politique. Au Maniema, des tracts anonymes proférant des menaces contre les ressortissants du Grand Kasaï font craindre une dérive communautaire aux conséquences incalculables. Dans une déclaration empreinte de gravité, le Bureau Diocésain ‘’Justice et Paix de Kindu’’ alerte l’opinion et les autorités sur le risque d’un embrasement social dans une province déjà éprouvée par les fragilités de l’Etat. Entre instrumentalisation de la justice, montée de l’extrémisme et fracture identitaire, le climat devient préoccupant. Au regard de ce danger qui semble imminent, le Bureau Diocésain ‘’Justice et Paix de Kindu’’ sollicite du Chef de l’Etat, en sa qualité de Magistrat Suprême et de Garant du bon fonctionnement des Institutions, de demander à la Cour Constitutionnelle la surséance de cette cause, « car le respect de la Constitution et des lois de la République concourent à la paix et à la cohésion nationale, tout en évitant tout ce qui est source des conflits inutiles ».
Diocèse de Kindu
CARITAS-DÉVELOPPEMENT KINDU Asbl
Communiqué de Presse n° 04/GDK/DIR/2025
Depuis quelques jours, des tracts de menaces contre les ressortissants du Grand Kasaï circulent dans différents Groupes sur les réseaux sociaux à Kindu et dans certaines autres agglomérations de la Province du Maniema. Ces tracts promettent représailles et mort physique aux compatriotes originaires du Kasaï au cas où l’Honorable Augustin MATATA PONYO, Député national et ancien Premier Ministre, venait à être condamné par la Cour constitutionnelle dans un procès judiciaire qualifié d’inique et de politique.
Le Bureau Diocésain Justice et Paix estime qu’il ne convient pas de minimiser ce type de menaces au regard du déficit sécuritaire et de la faiblesse de l’autorité de l’État qui caractérisent les Provinces de l’Est de la RD Congo devant une masse incontrôlée et déterminée pour la vengeance. Ainsi, de par sa mission, Justice et Paix Kindu se décide d’adresser à la population de la Ville de Kindu et de toute la Province du Maniema cet appel à la paix, à la cohésion et au mieux-vivre ensemble.
2. Voilà pourquoi le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu dénonce et condamne avec véhémence les tracts de menaces de mort lancés contre les ressortissants du Grand Kasaï au cas où les poursuites contre l’Honorable Augustin MATATA PONYO se concrétiseraient par une condamnation. Justice et Paix Kindu rappelle que ces compatriotes ne sont impliqués ni de près ni de loin dans tout ce qui se passe à la Cour constitutionnelle. S’attaquer impunément aux innocents est un comportement qui risque de fragiliser l’unité ainsi que la cohésion nationale, tout en offrant des alibis aux instigateurs des troubles et autres tenants du plan de la balkanisation de notre cher et beau Pays. Pour ce faire, nous invitons toutes les filles et tous les fils de la Province du Maniema à s’abstenir et à se désolidariser de ces idées diaboliques qui ne favorisent pas la paix et le mieux-vivre ensemble entre frères et sœurs d’une même Nation.
3. Toutefois, pour le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu, il est aisément possible de déceler dans l’extrémisme des auteurs de ces tracts le malaise ainsi que le ras-le-bol partagés par la majorité de la population du Maniema et celle congolaise devant la saga judiciaire et le fameux Procès Bukangalonzo, impliquant l’Honorable Augustin MATATA PONYO. En effet, le Bureau de Justice et Paix de Kindu est préoccupé par la procédure judiciaire menée contre cet Honorable Député national devant la Cour Constitutionnelle.
4. S’agissant de la procédure menée contre l’Honorable Augustin MATATA PONYO, Député national en exercice de la circonscription électorale de la ville de Kindu, ancien Premier Ministre de la République Démocratique du Congo et figure non négligeable de l’opposition congolaise, Justice et Paix Kindu estime que cette démarche de la Cour Constitutionnelle viole l’article 107 de la Constitution et entame le prestige ainsi que la crédibilité de la Cour Constitutionnelle considérée gardienne de la Constitution de la République. Ce procès est perçu comme un acharnement judiciaire et une inféodation de la Justice à des fins politiciennes, doublé d’une attitude de deux poids deux mesures. C’est pourquoi, Justice et Paix Kindu trouve inopportune cette procédure qui risque d’exacerber les tensions entre communautés, développer et nourrir les frustrations d’une couche de la population en ce moment où le pays a plus que jamais besoin d’unité, de cohésion sociale et du mieux-vivre ensemble pour faire face à l’ennemi commun.
5. Le Bureau Diocésain Justice et Paix de Kindu sollicite du Chef de l’État, en sa qualité de Magistrat Suprême et de Garant du bon fonctionnement des Institutions, de demander à la Cour constitutionnelle la surséance de cette cause, car le respect de la Constitution et des lois de la République concourent à la paix et à la cohésion nationale, tout en évitant tout ce qui est source des conflits inutiles.
6. Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et que le Christ Ressuscité apporte la paix véritable dans la ville de Kindu et dans toute la Province du Maniema.
Fait à Kindu, le 05 mai 2025.
Me Baudouin MUSHABAH SALEH
Coordonnateur du Bureau Diocésain de Justice et Paix
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Président du Sénat, confirme la réception, au niveau de son cabinet, d’un réquisitoire de l’Auditeur Général près la Cour militaire, sollicitant la levée des immunités et l’autorisation des poursuites contre Joseph Kabila Kabange, Président de la République honoraire. Dans son speech, lors d’une plénière, tenue le week-end dernier, à la Chambre haute du Parlement, Sama Lukonde Kyenge a mis une croix aux spéculations, affirmant son engagement à se conformer à la Constitution de la République et au Règlement intérieur du Sénat, dans le traitement du présent dossier, en vue de fournir une réponse objectivement acceptable.
Déroulement de la plénière
Sous la direction de l'Honorable Jean-Michel Sama Lukonde, son président, la Chambre haute du parlement a consacré sa séance plénière de ce 2 mai 2025, à la validation des pouvoirs de 8 Sénateurs récemment élus des provinces du Kwilu et de la Mongala, ainsi qu'à la validation des pouvoirs du suppléant de l'honorable Sénateur Adolphe Lumanu Mulenda, appelé à d'autres fonctions. La plénière de ce jour s'est également penchée sur le projet de loi portant prorogation de l'état de siège sur une partie du territoire de la République Démocratique du Congo, à savoir le Nord-Kivu et l'Ituri.
A propos de la validation des pouvoirs de 8 élus Sénateurs et du suppléant de l'honorable Lumanu, la commission PAJ a été désignée pour procéder à l'étude préalable des dossiers des concernés.
L'économie du projet de loi portant prorogation de l'état de siège sur une partie du territoire national a été donnée à l'assemblée plénière du Sénat par le Ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux, Constant Mutamba Tungunga qui a présenté les trois articles le composant, dont l'autorisation de la prorogation de l'état de siège, l'abrogation des dispositions antérieures contraires et l'entrée en vigueur de la loi. Il est important de rappeler que le délai de 15 jours de la dernière prorogation entrée en vigueur le 21 avril dernier, expire le 06 mai prochain. Après l'examen de cette loi, sur 75 Sénateurs ayant pris part au vote, 73 se sont prononcés pour, aucun contre et 2 abstentions. Par conséquent, la prorogation de l'état de siège a été une fois de plus autorisée par le Sénat dans l'Ituri et le Nord-Kivu.
Par ailleurs, outre le rapport de sa mission effectuée à Rabat au Maroc pour prendre part à la 3ème session du Forum international des Sénats Shoora et Conseils équivalents d'Afrique et du monde Arabe, le speaker de la Chambre haute du parlement a informé les honorables sénatrices et sénateurs que leur Chambre a reçu deux réquisitoires provenant du Parquet général près la cour de cassation et de l'Auditorat général. Dans le premier réquisitoire, venu par sa lettre n°1233/RMPV/0219/PGC-CAS/WB du 27 mars 2025, réceptionné par le cabinet du président du Sénat, le 28 avril 2025, le procureur général près la cour de cassation a adressé au Sénat un réquisitoire aux fins d'obtenir l'autorisation de l'instruction contre le Sieur (Sénateur) Lingepo Michel. Dans le deuxième réquisitoire, par sa lettre n°HV/0478/2025, l'auditeur général près la cour militaire a adressé, le 30 avril un réquisitoire réceptionné le même jour par le cabinet du président du Sénat, lequel réquisitoire tendant à obtenir la levée des immunités et l'autorisation des poursuites contre le Sénateur à vie, Monsieur Joseph Kabila Kabange. Il a annoncé que ces deux réquisitoires seront traités conformément à la Constitution de la République et au Règlement intérieur du Sénat.