C'est un signal fort au regard de la guerre d'agression que subit la RDC. Même si les autres membres des institutions pourront par la suite leur emboiter les pas, mais on leur reconnaîtra le mérite de penser aux Forces Armées de la République. Ils sont cinq ministres du Gouvernement Suminwa qui ont accepté de se délester de leurs salaires en réponse à l’appel patriotique lancé par le Président Félix Tshisekedi, le 29 janvier dernier, invitant chaque Congolais à contribuer à l’effort de guerre. Un geste fort dans un contexte où l’armée congolaise livre une bataille décisive pour la souveraineté nationale.
Ils s’appellent Noëlla Ayeganagato, Ministre de la Jeunesse ; Constant Mutamba, Ministre d’Etat en charge de la Justice ; Thérèse Kayikwamba, Ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères ; Doudou Fwamba, Ministre des Finances et Guy Loando, Ministre de l’Aménagement du territoire. Cinq personnalités, une seule cause : la défense du territoire national.
Renoncer à leurs salaires pour soutenir ceux qui, au péril de leur vie, affrontent l’ennemi sur le terrain. Ce sacrifice symbolique traduit une prise de conscience, celle de la guerre que mène la République démocratique du Congo est l’affaire de tous.
Guy Kabombo Muadiamvita, Vice-Premier Ministre en charge de la Défense et Anciens Combattants, est marqué par la vaillance démontrée par l’armée nationale, sur la ligne du front, pour défendre l’intégrité territoriale face à l’ennemi. Dans un message, publié hier, jeudi 30 janvier 2025, il exprime sa gratitude à tous les militaires pour leur patriotisme inébranlable et les encourage à persévérer dans leur lutte noble, suivant la voie édictée par le Commandant suprême, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, jusqu’au retour de la paix en RDC. ‘’En ce jour, je m'adresse à vous, Allez- vous permettre à nos audacieux ennemis de violer impunément l'intégrité du Territoire de la République ?
Allez-vous permettre que s'échappe l'armée qui a porté la terreur dans vos familles ? Vous ne le ferez pas. Marchez donc contre elle. Arrachez à son front les territoires actuellement sous son emprise. Votre engagement est la fidélité à votre devise : « Ne jamais trahir le Congo. Toutes ces guerres sont causées par la convoitise de nos ennemis. Ces derniers vont venir pour tenter de vous corrompre. Il ne faut donc pas trahir le Congo. Vous devez vous rappeler les conséquences d'une armée défaite. Apprenez au monde que la malédiction s’abat sur ceux qui violent le Territoire du GRAND Peuple. Le résultat de nos efforts ne sera qu'une paix durable’’, insiste, dans son message, le Vice-Premier Ministre Guy Kabombo.
MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE VICE-PREMIER MINISTRE, MINISTRE DE LA DEFENSE NATIONALE ET ANCIENS COMBATTANTS AUX FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATOQUE DU CONGO
-Officiers Généraux ;
-Officiers Supérieurs ;
Officiers Subalternes ;
-Sous- Officiers ;
-Caporaux ;
-Matelots et Soldats,
Le Président de la République, Chef de l'Etat et Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo s'est adressé à la National en date du 29 janvier 2025, suite à l'agression du Rwanda et le silence coupable de la Communauté Internationale.
En ce jour, je m'adresse à vous,
Allez- vous permettre à nos audacieux ennemis de violer impunément l'intégrité du Territoire de la République ?
Allez-vous permettre que s'échappe l'armée qui a porté la terreur dans vos familles ? Vous ne le ferez pas. Marchez donc contre elle. Arrachez à son front les territoires actuellement sous son emprise.
Votre engagement est la fidélité à votre devise : « Ne jamais trahir le Congo. Toutes ces guerres sont causées par la convoitise de nos ennemis. Ces derniers vont venir pour tenter de vous corrompre. Il ne faut donc pas trahir le Congo. Vous devez vous rappeler les conséquences d'une armée défaite.
Apprenez au monde que la malédiction s’abat sur ceux qui violent le Territoire du GRAND Peuple. Le résultat de nos efforts ne sera qu'une paix durable.
Vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Il n'y a aucun orgueil à tirer d'une victoire facile vis-à-vis de l'ennemi,
Pour le service rendu dans cette grande lutte dans laquelle nous nous sommes engagés, je vous présente les sincères remerciements du Commandant Suprême, de ma part et du Pays tout entier.
Ce n'est pas seulement pour aujourd'hui, mais pour tous les temps à venir que nous devons perpétuer pour les enfants de nos enfants cette grande et libre Nation dont nous avons bénéficié toute notre Vie.
Je vous prie de vous souvenir, non seulement pour moi, mais aussi pour vous que la Nation vaut la peine que l'on se batte pour elle, pour s'assurer un tel joyau inestimable qu'est la République Démocratique du Congo.
Nous avons devant nous une épreuve de plus pénible. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de lutte et de souffrance. Vous vous demandez : quelle est notre Politique ?
Je peux le dire ici : c'est faire la guerre par terre et par air, de toutes nos forces et avec toute la force que Dieu peut nous donner ; de faire la guerre contre la tyrannie monstrueuse, jamais surpassée dans le sombre et lamentable catalogue du crime humain. Telle est notre politique.
Il s'agit d'une question de vie ou de mort pour la République Démocratique du Congo. Il s’agit particulièrement de savoir si le peuple Congolais restera libre ou tombera dans l'esclavage postcolonial. Il ne doit pas y avoir de place dans nos rangs pour les pleurnichards et les lâches, pour les marchands de panique et les déserteurs. Notre peuple ne doit connaître aucune peur au combat et doit se joindre de manière désintéressée à notre guerre contre les asservisseurs fascistes.
Dans la situation actuelle, la crédibilité de notre armée est pourquoi, vous devez assumer sans faiblesse votre mission
défendre les frontières de la RDC contre toutes les menaces d'où qu'elles viennent. Vous devez donc faire face aux menaces qui se présenteront, dans tous les domaines de conflictualité. Chacun d'entre vous doit se sentir concerné par cette mission.
Ici, nous resterons débout et nous nous battrons ; il n'y aura pas d'autre retrait. J'ai ordonné que tous les plans et instructions concernant un prétendu dialogue avec les terroristes M23 supplétifs de l'armée rwandaise soient complètement brulés et ce, immédiatement. Nous allons rester ici au Congo et nous Si nous ne pouvons pas rester vivants ici, alors restons ici morts.
Vous êtes sur le point de vous embarquer dans la grande croisade vers laquelle nous avons lutté pendant de nombreuses années. Les yeux du monde entier sont braqués sur vous. Les espoirs ct les prières des personnes éprises de liberté partout dans le monde entier sont braqués sur vous. En compagnie de nos courageux alliés et frères d'armes sur d'autres fronts, vous parviendrez à la destruction de la machine de guerre Rwandaise, à l'élimination de la tyrannie Rwandaise sur les peuples opprimés d'Afrique, et à la sécurité pour nous- mêmes dans un monde libre.
Nous irons au combat à notre manière et nous serons accompagnés par l'esprit de millions de nos martyrs, de nos ancêtres torturés et brulés vifs pour leur patriotisme, de nos pères assassinés et de nos mères, nos sœurs ainsi que nos filles massacrées et violées, de nos frères mutilés et de nos enfants étranglés.
Et dans cette bataille, nous briserons l'ennemi et apporterons le salut à notre peuple, éprouvé dans la fournaise de la persécution, assoiffé seulement de liberté, de droiture et de justice.
La voie que nous avons choisie pour le présent est pleine de danger, comme tous les chemins le sont ; mais c'est celle qui est la plus conforme à notre caractère et à notre courage en tant que nation et à nos engagements dans le monde. Le coût de la liberté est toujours élevé, mais les Congolais l'ont toujours payé.
Votre force, c'est la cohésion qui vous rassemble et la constance de votre engagement.
Votre honneur, c'est le respect de la mission pour laquelle vous donnez tout, avec un courage et un enthousiasme qui font l'honneur de notre pays.
Votre fierté, c'est de servir la République Démocratique du Congo, de la défendre et de la protéger toujours et partout, sous tous les climats et toutes les latitudes,
Honneur pour toujours, à notre Armée et à son Commandant Suprême.
Honneur à notre Peuple, que des épreuves terribles n'ont pu réduire ni fléchir !
Honneur à la Nation congolaise.
Honneur aux Nations de la SADC qui ont mêlé leur sang à notre sang, leur peine à nos peines, leur espérance à notre espérance, et avec eux, nous allons triompher.
Je pense aussi à nos blessés ainsi qu'aux familles, aux soignants ct aux camarades qui les accompagnent dans leur reconstitution. Qu'en notre soutien, tous puisent le courage et la force de continuer à aller de l'avant.
J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n'accepterons que la victoire totale.
La guerre nous imposée injustement sera vaincue et la République Démocratique du Congo restera une et indivisible !
« Nous sommes victimes de l’agression d’un pays qui se prétend aussi être francophone. Alors, comment peut-on parler de la paix au niveau international, au niveau de l’espace francophone, si un pays qui a d’ailleurs des responsabilités au sein de la gouvernance de la francophonie accepte et assure qu’il agresse la République Démocratique du Congo et a envoyé ses troupes ? » L’auteur de ces propos, le Rapporteur de l’Assemblée nationale de la RDC Jacques Djoli, a affirmé que la crise sécuritaire dans son pays a été prise en compte, après insistance,dans le rapport final des assises de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) tenues en ce mois de janvier 2025 à Can Tho au Vietnam.
Effectivement, au lendemain de la prise de la ville de Goma au Nord-Kivu, le Sénateur français Christophe-André Frassa, qui est de surcroît Président de la commission politique de l’APF, est monté au créneau en posant une question pertinente au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France la veille de son périple de Kinshasa et Kigali : « Depuis plus de 30 ans le conflit qui ensanglante la région du Kivu et plus largement l’Est de la RDC ne cesse de préoccuper la communauté internationale sans pour autant qu’elle prenne une position claire et sans ambiguïté […]
Hier, notre ambassade à Kinshasa et plusieurs autres ont été les cibles d’attaques inadmissibles. Pour autant, ces actes condamnables en disent long sur la perception par l’opinion locale de l’inaction de la communauté internationale face aux crimes de guerre commis en République démocratique du Congo. Alors n’est-il pas temps, monsieur le ministre, d’aller au cœur et au fond du problème c’est-à-dire de prendre enfin des sanctions ciblées contre le M23 et surtout contre les deux pays qui le soutiennent et l’arment depuis bien trop longtemps, à savoir : l’Ouganda et le Rwanda ? »
N’ayant pas été convaincu par la réponse du patron de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le parlementaire du groupe Les Républicains est revenu à la charge. Sans langue de bois, voici sa réaction : « Monsieur le ministre, on condamne, on condamne, mais il manque l’essentiel. C’est-à-dire que, rien que pour vous rappeler, l’Union européenne finance à hauteur de 20 millions [d’euros] l’armée rwandaise pour intervenir au Mozambique sans aucune garantie ni aucun contrôle que ce financement n’aille pas ailleurs. Le Rwanda est un exportateur de Coltan alors il n’y en a pas un gramme sur son sol. Et 60% à 80% des réserves mondiales de Coltan se trouvent, comme par hasard, à l’Est de la RDC. Là aussi, il y a quand même de quoi s’étonner qu’il n’y ait pas des sanctions là-dessus… »
Le Président de la commission politique de l’APF, Christophe-André Frassa a conclu sa brillante intervention comme suit : « Je relaye et je fais au nom des 95 parlements francophones l’appel solennel à ce qu’il y ait des sanctions. Ce serait l’honneur de la France d’être à la tête des demandes de sanctions contre l’Ouganda et contre le Rwanda. Ce serait son honneur. » Le Professeur Jacques Djoli Eseng’Ekeli a donc raison de dire qu’il s’agit là du fruit des échanges au sein du Parlement francophone. Il a applaudi cette intervention de ce parlementaire.
Depuis le début de cette nouvelle législature en RDC, le Président Vital Kamerhe et l’ensemble du Bureau de l’Assemblée nationale ont relancé la diplomatie parlementaire qui, petit à petit, commence à donner des résultats palpables. Cet épisode aux allures d’une passe d’armes au Palais du Luxembourg (siège du Sénat de la République française) en est une parfaite illustration. Il sied de rappeler que le Professeur Kamerhe avait pris la décision d’interrompre sa mission au Vietnam pour retourner au pays afin de suivre de près la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, aux côtés du Président de la République, Félix Tshisekedi. Aussi, le Rapporteur Jacques Djoli y était-il resté jusqu’à la fin comme chef de délégation.
Dans son message à la nation tant attendu, le Chef de l’Etat congolais a, lui aussi, fustigé cette inaction de la communauté internationale face aux atrocités de cette guerre d’agression que subit la RDC dans sa partie Est depuis trois décennies. Cependant, « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours », a annoncé Félix Tshisekedi. Le front diplomatique n’a pas aussi dit son dernier mot.
Le Président américain Donald Trump s’est exprimé, jeudi 30 janvier 2025, sur la dégradation de la situation sécuritaire en RDC. Il a qualifié l’agression rwandaise de "problème très grave".
Il l’a fait lors d'une conférence de presse sur une collision aérienne à Washington. Une préoccupation a été soulevée à l’attention de Trump pour savoir ce qu’il pense de la guerre qui sévit en République démocratique du Congo, situation qui coïncide avec son investiture à la tête des Etats-Unis.
«Vous me posez une question sur le Rwanda, et c'est un problème très sérieux, j'en conviens, mais je ne pense pas qu'il soit approprié d'en parler maintenant. Mais c'est un problème très sérieux», a indiqué le 47ème Président américain devant les professionnels des médias.
Premier Ministre horaire, Adolphe Muzito, n’a cessé de penser que la question de l’agression rwandaise mérite une bonne dose de pragmatisme dans la prise d’initiatives pour imposer la paix dans l’Est de la RDC. Faire la guerre directe, construire une muraille frontalière, rompre les relations diplomatiques, annuler les accords existants, c’est toute une catéchèse à revisiter. Dans une réflexion pertinente, faite il y a deux ans, Adolphe Muzito proposait, justement, des solutions aux dirigeants actuels pour réussir le pari de la restauration de la sécurité face à la menace du pouvoir de Kigali. Au total, il parlait des dix recommandations à mettre en marche pour une victoire écrasante sur l’ennemi. Voici, d’ailleurs, les dix mesures du Leader du parti Nouvel Elan.
LES DIX RECOMMANDATIONS D'ADOLPHE MUZITO POUR GAGNER LA GUERRE CONTRE LE RWANDA
Je suis interpellé par les congolaises et congolais depuis l'occupation de BUNAGANA, les prises récemment des villes de RUTSHURU, de KIWANDJA et autres. Étant moi-même aussi très préoccupé par la tournure que prend la situation sécuritaire, humanitaire et sociale particulièrement dans cette partie Est de notre pays et dans l'ensemble du territoire national, je réitère mon appel du 19 décembre 2019 selon lequel : IL FAUT FAIRE LA GUERRE CONTRE LE RWANDA POUR SECURISER L'EST DU CONGO ».
Voici ce que je propose :
1. Organiser la sécurité du territoire national et la résistance populaire ;
2. Soutenir dans l'unité les forces vives de la Nation et les FARDC qui se battent au front contre le Rwanda ;
3. Ne négocier ni avec le Rwanda, moins encore avec le M23, mais avec leurs maîtres ;
4. Dénicher et Exfiltrer, tout infiltré dans nos institutions, nos forces de renseignement et notre armée ;
5. Punir tout acte de détournement des soldes de nos vaillants soldats, et radier conformément à la loi, tout fonctionnaire qui se rendrait coupable des détournements des soldes destinés aux militaires et aux agents des services de renseignement ; ceci quelle que soit sa position hiérarchique ;
6. Procéder à l'annulation de tous les accords signés avec le Rwanda ;
7. Dénoncer et suspendre l'adhésion de la RDC à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est, EAC ;
8. Affecter prioritairement les recettes excédentaires réalisées par l'Etat à l'équipement de notre armée, aux soldes des unités au front, ainsi qu'aux salaires des agents et fonctionnaires, pour assurer une meilleure défense du territoire national afin de maintenir la cohésion sociale ;
9. Mobiliser le peuple contre cette guerre d'agression Rwandaise sur toute l'étendue du territoire national pour barrer la route à l’occupant ;
10. Avoir présent à l'esprit le principe selon lequel perdre une bataille n'est pas synonyme de perdre la guerre et nous mobiliser pour l'unité et l'intégrité du territoire ainsi que et la souveraineté de la Nation.
Hier, jeudi 30 janvier 2025, à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères de France. Cette première visite du patron de la diplomatie française à Kinshasa fait suite à une série de communications téléphoniques entre les Présidents Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron.
Au cours de cet échange de plus d’une heure, le Président Tshisekedi a expliqué la situation actuelle que vit le pays, marquée par un pillage des ressources naturelles et des massacres et autres violations massives des droits de l’homme. Le Chef de l’Etat a réitéré ses regrets à la suite des incidents malheureux survenus à l’Ambassade de France au cours de la manifestation pacifique organisée le 28 janvier dernier à Kinshasa.
Paris et Kinshasa entretiennent des relations bilatérales fortes marquées par plusieurs accords de coopération qu’ils souhaitent consolider davantage.
Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France a apporté un soutien important à la RDC lors des deux dernières réunions urgentes de cet organe des Nations Unies consacrées à la situation sécuritaire et humanitaire dégradantes dans le Nord-Kivu, après l’intensification de l’Invasion de troupes rwandaises autour de la ville de Goma.
La RDC attend un peu plus d’actions après l’invasion avérée des troupes rwandaises dans plusieurs territoires du Nord-Kivu. A l’issue de cette entrevue avec le Président de la République, Monsieur Jean-Noël Barrot n’a pas fait de déclaration à la presse.
Deux ans après le début du conflit intercommunautaire dans la Tshopo, la cohabitation reste difficile entre les communautés en conflit, ce qui pourrait constituer un risque majeur pour la stabilité de la province.
Au moins 303 civils ont été victimes des graves violations et atteintes aux droits de l’homme dans le cadre du conflit intercommunautaire opposant les Mbole et Lengola et leurs alliés respectifs depuis février 2023. Selon les sources gouvernementales et humanitaires, au moins 107,000 personnes ont été déplacées à cause du conflit et vivent dans des conditions très précaires dans trois sites des déplacés dans la ville de Kisangani et dans la commune de Lubunga.
Des missions de monitoring et d’enquêtes du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans la province de la Tshopo, ont permis d’établir que des graves violations et atteintes aux droits de l’homme, telles que des exécutions sommaires, des traitements cruels, inhumains et dégradants, des violences sexuelles, des enlèvements et des pillages et destructions systématiques des biens et des villages ont été commises par toutes les parties en conflit.
Au moins 97% des cas documentés par le BCNUDH concernent des victimes d’atteintes commises par des assaillants Mbole ou Lengola et 3% par des acteurs étatiques, en particulier, la Légion Nationale d’Intervention, une unité spéciale de la Police nationale congolaise déployée dans la zone depuis aout 2023.
Au cours d’une mission d’enquête en août 2024, le BCNUDH a réalisé des entretiens confidentiels avec 100 personnes et a recensé un total de 228 victimes d’atteintes des droits de l'homme commises par des assaillants civils armés appartenant aux communautés Mbole ou Lengola ainsi que leurs alliés.
Parmi ces victimes, 149 personnes ont été tuées et 39 ont été blessées ou soumises à des traitements inhumains et dégradants entraînant des handicaps permanents, tels que la cécité et l'amputation des bras, y compris à l'encontre d'une fillette âgée de huit ans, ainsi que des rituels comprenant l'enlèvement et le traitement inhumain et dégradant d’un bébé de six mois. En outre, des maisons et, parfois des villages entiers, ont été systématiquement pillées et incendiés.
L'équipe a également documenté des cas de violence sexuelle particulièrement violents à l'encontre de quatre femmes, dont des viols collectifs, des viols précédés, accompagnés ou suivis de traitements inhumains et dégradants (d’un meurtre par décapitation, de mariage forcé ou d'esclavage sexuel.
Les suspects des atteintes ont été unanimement identifiés comme étant de jeunes parlant dans la majorité des cas le Mbole/Lingala ou le Swahili/Lengola. Ils détenaient des armes à feu, des machettes, des couteaux et de flèches empoisonnées. Les groupes Mbole en particulier ont atteint un certain niveau d'organisation interne et de chaîne de commandement.
Le conflit intercommunautaire a pour origine un litige foncier portant sur un désaccord sur la propriété de 4.000 hectares cédés par les autorités provinciales à la société agro-pastorale CAP-Congo dans la commune de Lubunga, ainsi que l’installation d’une administration parallèle dans la commune de Lubuya Beda et des tensions ethniques sous-jacentes.
Suite au plaidoyer du BCNUDH mené auprès des différentes autorités provinciales et nationales, le Bureau note des développements importants dans la recherche d'une solution pacifique au conflit.
Le BCNUDH salue la visite du Chef de l’Etat dans la province de la Tshopo le 23 octobre 2024 et l’organisation du Forum de Paix, Sécurité et Développement lancé par le Vice premier Ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières du 17 au 19 décembre, auquel toutes les communautés en conflit ainsi que le BCNUDH ont été associés. Le BCNUDH reconnait aussi les efforts du FONAREV, qui, depuis le 28 août 2024, apporte un soutien logistique et financier pour l'organisation et le déroulement des audiences foraines en procédure de flagrant délit ainsi qu’un soutien juridique et judiciaire à environ neuf victimes dans le cadre de ce conflit. Le BCNUDH a assuré le monitoring de ces audiences foraines.
Le BCNUDH note également l'annulation des contrats de CAP-Congo en raison des soupçons sérieux d'irrégularités, tout en permettant à la société de poursuivre ses activités, ce qui pourrait contribuer au développement économique de la région et aux réparations pour les victimes.
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, 44 personnes ont été arrêtées, 13 ont été acquittées et 31 condamnées par la justice militaire au premier degré pour terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d'armes de guerre. Parmi les condamnés, un agent de la PNC et un militaire des FARDC ont été condamnés à 5 ans de prison, respectivement pour violation de consigne, désertion simple et violation de consigne et terrorisme. Cinq détenus ont été condamnés à la peine de mort pour terrorisme et participation à un mouvement insurrectionnel et les autres ont été condamnés entre 5 à 20 ans de prison.
En attendant la cérémonie coutumière de réconciliation du 27 janvier 2025 dans la localité d’Osio, le BCNUDH invite le Gouvernement à s'attaquer d'urgence aux causes profondes du conflit, y compris la gouvernance foncière, les questions d'administration parallèle et les tensions ethniques sous-jacentes pour créer les conditions permettant le retour des personnes déplacées en toute sécurité et dignité dans leurs villages d'origine et assurer une cohabitation pacifique entre les communautés.
Les autorités sont encouragées à ouvrir des enquêtes indépendantes sur les conditions d’attribution de la concession agricole ainsi que des atteintes et violations des droits de l’homme commises dans le cadre du conflit intercommunautaire. Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH est prêt à soutenir les procédures judiciaires ouvertes et à apporter un soutien aux victimes.
Le BCNUDH invite aussi les acteurs humanitaires à soutenir les autorités provinciales dans la gestion des sites, en répondant d'urgence aux besoins immédiats des personnes déplacées et au secteur privé de veiller à ce que tout achat futur de terres soit effectué avec le consentement libre, préalable et éclairé de toutes les communautés affectées bénéficiant de ces terres.
L'UNICEF est gravement préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire dans l'est de la République démocratique du Congo résultant de l'intensification récente du conflit et de l'augmentation du nombre de personnes déplacées. Les violences dans le Nord et le Sud-Kivu ont entraîné le déplacement de 658.000 personnes supplémentaires ces trois derniers mois, parmi lesquelles 282.000 enfants.
« L'intensification des combats à Goma, capitale provinciale du Nord Kivu, a contraint des milliers de personnes à fuir à nouveau, quittant les camps de déplacés pour chercher refuge dans d'autres quartiers de la ville. Ces déplacements répétés témoignent de l'instabilité persistante dans la région.
« La situation à Goma s'est considérablement détériorée, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante », a déclaré Jean-François Basse, Représentant intérimaire de l'UNICEF en RDC. « Les populations civiles, épuisées par les événements traumatisants souffrent de la faim, de la soif et sont épuisés. Les familles privées d'accès à l'eau, à l'électricité et à l'internet, se réfugient où elles le peuvent pour échapper aux violences."
Les principaux risques pour les enfants sont actuellement liés à la santé et à la protection. Les conditions de vie précaires dans les camps, caractérisées par la promiscuité et l'insalubrité, exposent les enfants à un risque élevé de maladies telles que le choléra, la rougeole et la variole. La peur des affrontements et la saturation des structures de santé incitent les parents à hésiter à conduire leurs enfants à l'hôpital.
L'UNICEF a reçu des rapports signalant une hausse alarmante du nombre d'enfants séparés de leur famille ou non accompagnés, les exposant à un risque accru d'enlèvement, de recrutement forcé et de violences sexuelles.
L'UNICEF lance un appel de fonds de 22 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents, notamment en matière d'accès à l'eau potable, d'installations sanitaires adéquates, de médicaments, de fournitures médicales, de traitements pour les enfants souffrant de malnutrition sévère et de services de protection de l'enfant.
« Nous appelons les parties au conflit à mettre un terme aux violences qui exacerbent les souffrances des enfants et aggravent les conditions humanitaires déjà épouvantables », a ajouté M. Basse
A propos de l'UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient.
Lianne Gutcher, Chief of Communication, UNICEF DRC, Tel: +243 820 996 405, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Samy Badibanga Ntita, Premier Ministre honoraire, dénonce la guerre qu’impose le Rwanda à la RDC et en condamne toutes les conséquences. Dans un message de soutien aux FARDC, publié, cette semaine, Samy Badibanga, par le truchement de son parti politique, Les Progressistes, demande à l’Organisation des Nations Unies de faire diligence pour prendre des mesures réalistes qui puissent favoriser le retour de la paix. ‘’ Il est urgent que l'ONU condamne cette agression et prenne des mesures concrètes pour sanctionner le régime rwandais. La République démocratique du Congo est une nation fière et résolue. Aucune puissance étrangère, ni aucune ingérence ne saurait nous faire plier. Ensemble, dans l'unité, nous triompherons’’, insiste le parti de Samy Badibanga, en cette période de crise profonde dans l’Est de la RDC où la population de Goma passe des moments difficiles suite à la barbarie de l’armée rwandaise. Ci-après, le texte intégral.
MESSAGE DE SOUTIEN AUX FARDC
Nous, membres du regroupement politique Les Progressistes, avons suivi avec beaucoup d'attention la situation qui prévaut à l'Est de la République Démocratique du Congo et sommes profondément indignés par l'attaque de la ville de Goma perpétrée par l'armée rwandaise.
De ce fait :
1. Dénonçons fermement cet acte de guerre matérialisé par l'attaque de la ville de Goma par le Rwanda.
2. Exprimons notre soutien indéfectible aux FARDC, véritables défenseurs de notre indépendance et de notre dignité nationale.
3. Lançons un appel à l'ensemble de la population congolaise et à toute la classe politique, toute tendance confondue, opposition et majorité, pour soutenir les FARDC, dont le courage et le dévouement face à cette agression extérieure méritent toute notre reconnaissance et notre solidarité.
4. Soutenons également le Chef de l'Etat, Commandant Suprême des FARDC, dans ses efforts pour libérer la ville de Goma et tous les territoires occupés par ces forces négatives, afin de rétablir la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire national.
5. Demandons à la jeunesse congolaise de se lever pour défendre notre patrie. Il est temps que chaque Congolais, patriote et soucieux de l'avenir de notre pays, s'engage en s'enrôlant dans l'armée républicaine. La guerre que nous menons aujourd'hui n'est pas seulement que celle des FARDC ou d'un régime politique, mais celle de tout un peuple.
6. Appelons l'Organisation des Nations Unies à prendre ses responsabilités et à agir de manière décisive. Il est urgent que l'ONU condamne cette agression et prenne des mesures concrètes pour sanctionner le régime rwandais.
La République démocratique du Congo est une nation fière et résolue. Aucune puissance étrangère ni aucune ingérence ne saurait nous faire plier. Ensemble, dans l'unité, nous triompherons.
Nommé mercredi 29 janvier dernier par Ordonnance présidentielle du mardi 28 janvier 2025, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général-major Evariste Somo Kakule succède au Général-major Peter Cirimwami Nkuba, décédé à la suite des blessures au front.
L'heureux promu était commandant de la 31ème Brigade de réaction rapide des FARDC, basée à Kindu dans la province du Maniema. A 50 ans d'âge, le Général-major Evariste Somo Kakule est un officier chevronné des FARDC.
Polyglotte, il est licencié en droit public et diplômé de plusieurs écoles militaires prestigieuses, notamment le Collège des hautes études de stratégie et de défense (CHESD) et l’École royale militaire de Belgique.
Breveté commando et parachutiste, il possède une expertise pointue en opérations psychologiques, en renseignements et en instruction militaire. Jusqu’à sa nomination, il occupait le poste de commandant de l’axe Sud dans le secteur opérationnel Grand Nord, au sud de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, et cumulait les fonctions de commandant de la 31ᵉ brigade de réaction rapide, une unité qu’il a mise en place en 2008 sur décision du Gouvernement avec l’appui de la Belgique et qui s’est distinguée dans plusieurs opérations contre les groupes armés, notamment les ADF, le M23 et les rebelles Enyele à l’Équateur.
Cette unité a également mené des offensives majeures contre les groupes rebelles Malaika au Maniema (2018-2019) et contre les Bakatakatanga dans le « triangle de la mort ».
Lors de la lutte contre le M23 avant d’être affecté à Kindu comme commandant du centre commando, il a été commandant du 86ᵉ secteur à Goma et Nyiragongo entre 2012 et 2013. Il a également été conseiller au ministère de la Défense, enseignant au Centre supérieur militaire et commandant région adjoint en charge de l’administration et de la logistique dans le Haut-Katanga.