*On parle beaucoup de Berlin. Je veux dire de la Conférence de Berlin, de la Conférence africaine de Berlin. Mais, pourquoi cette conférence a-t-elle été convoquée ? Qui y a-t-il pris part ? Qu’est-ce qui s’y est passé ? Quels ont été les résultats ?
Dans le préambule de l’Acte Général de la Conférence de Berlin signé le 26 février 1885, il est rappelé qu’on a voulu « régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions de l’Afrique, et assurer à tous les peuples les avantages de la libre navigation sur les deux principaux fleuves africains qui se déversent dans l’océan Atlantique », « prévenir les malentendus et les contestations que pourraient soulever à l’avenir les prises de possession nouvelles sur les côtes d’Afrique », et « accroître le bien-être moral et matériel des populations indigènes ».
Ce « on », c’étaient les dirigeants de quatorze pays : l’empereur d’Allemagne, l’empereur d’Autriche-Hongrie, les rois de la Belgique, du Danemark et d’Espagne, les présidents des Etats-Unis et de la France, la reine du Royaume-Uni, les rois d’Italie, des Pays-Bas et du Portugal, l’empereur des Russies, le roi de Suède et de Norvège, et l’empereur des Ottomans.
La Conférence parlait de l’Afrique, mais il n’y avait aucun Africain qui y a pris part.
L’ordre du jour de la Conférence a été résumé en cinq points :
- La liberté du commerce dans le bassin du Congo
- La traite des esclaves
- La neutralité des territoires compris dans le bassin conventionnel du Congo
- La liberté de navigation du Congo et du Niger
- Les conditions essentielles à remplir pour que des occupations nouvelles sur les côtes africaines soient considérées comme effectives.
A vrai dire, deux conflits sont à l’origine de cette conférence. C’est d’abord le conflit entre l’Association Internationale du Congo (A.I.C.) représentant Léopold II et Pierre Savorgnan de Brazza, représentant la France, pour la possession du lac Nkouna (Stanley Pool, Pool Malebo), puis les revendications du Portugal pour posséder les deux rives du fleuve Congo de l’estuaire jusqu’à Noki.
Dans sa traversée du fleuve Congo, l’explorateur anglo-américain Henry Morton Stanley est arrivé en mars 1877 au lac Nkouna qu’il s’est empressé de baptiser Stanley Pool. Il a signé un pacte de sang avec le chef teke de Ntamo Itsi Ngaliema, et a poursuivi pour arriver sur la côte.
Après son retour en Europe, il a été sollicité par le roi Léopold II qui l’a pris à son service et l’a renvoyé dans le bassin du Congo pour créer des stations : Vivi (1er octobre1879), Isangila (21 février 1881), Manyanga (29 avril 1881), et la quatrième station de Stanley Pool le 1er décembre 1881, qui a pris le nom de Léopoldville en avril 1882.
Après le départ de Stanley, Pierre Savorgnan de Brazza a aussi été contacté par Léopold II. Mais il a refusé de se mettre à son service. Italien de naissance, il a préféré servir la France, son pays d’adoption. Ayant compris les plans du souverain belge, il a rejoint le bassin du Congo par le Gabon et l’Ogooué. Il a gagné la sympathie du chef teke Makoko Iloo qui le prenait pour son père mort. C’est la doctrine de la métempsychose pour ceux qui y croient. De Brazza a obtenu de Makoko Iloo et des dignitaires teke deux traités en septembre 1880 qui l’habilitaient à établir un village des Français sur la rive du fleuve Congo à Mfwa, qui deviendra Brazzaville.
Arguant du fait que la souveraineté de Makoko Iloo s’étendait aussi sur la rive gauche, Pierre Savorgnan de Brazza autorisa le sergent sénégalais Malamine Camara resté de garde à s’installer pendant son absence à Kinshasa où les vivres coûtaient moins chers. L’historien François Bontinck l’a illustré dans son article « Quand Brazzaville se trouvait à Kinshasa ». De Brazza est rentré en France pour faire ratifier le traité Makoko par les Chambres en novembre 1882. Malamine a rencontré entretemps Stanley à deux reprises ; il a manifesté à chaque fois la présence de la France. Cette présence a fortement gêné l’Association Internationale du Congo qui a été freinée, et n’a pas pu se déployer dans le pool.
Cherchant un accès à la mer, l’Association Internationale du Congo (A.I.C.) a multiplié en 1883 ses stations dans le Niari-Kouilou sur la rive droite : Stéphanieville, Franktown, Grantville, Rudolfstadt, Baudouinville, Philippeville. Ses agents se heurtaient aux agents de la France sur le terrain. De plus, l’A.I.C. a déstabilisé le royaume teke en semant la zizanie par la distribution de cadeaux à certains chefs bien choisis. La tension était à son comble. Le premier ministre Opoontaba ne s’entendait plus avec Makoko Iloo.
De son côté, le Portugal a été échaudé en apprenant que Léopold II s’était installé à Vivi. Il a mené des négociations avec l’Angleterre qui ont abouti au traité anglo-portugais signé à Londres le 26 février 1884. Le Portugal disait qu’il était dans le territoire de l’ancien royaume du Kongo depuis la fin du 15ème siècle. Il revendiquait la possession des deux rives du fleuve Congo de l’estuaire jusqu’à Noki, et la souveraineté des côtes atlantiques au nord et au sud de l’embouchure. En compensation, il accordait des privilèges aux intérêts anglais. Léopold II s’est battu pour avoir un accès à la mer. Il n’acceptait pas d’être enclavé. C’est la raison pour laquelle il poussait aussi ses pions du côté du Niari-Kouilou comme nous l’avons dit.
Une stratégie fut montée pour livrer « une guerre diplomatique ». Le souverain belge a utilisé des Américains pour l’aider à faire du lobbying aux Etats-Unis. C’était Henry Shelton Sanford qui avait été ambassadeur des Etats-Unis en Belgique, et qui avait déjà travaillé avec le roi Léopold II dans le cadre de l’Association Internationale pour l’exploration et la civilisation de l’Afrique (A.I.A.).
C’était aussi Henry Morton Stanley, l’explorateur dont nous avons déjà parlé. Tous les arguments furent utilisés, même avec un langage codé : l’utilisation du personnel américain, la liberté de commerce, la lutte contre l’esclavage tout comme les Etats-Unis avaient aboli l’esclavage en 1865, la possibilité de rapatrier des noirs comme au Liberia, etc.
Le résultat est que l’Association Internationale du Congo qui était confondu avec l’A.I.A. fut reconnu par les Etats-Unis le 22 avril 1884.
Deux jours plus tard, le 24 avril 1884, les négociations menées concomitamment par l’Association Internationale du Congo aboutirent au droit de préemption accordé à la France. C’était un coup de maître ! Le gouvernement français prenait l’engagement de respecter les stations et territoires libres de l’Association et de ne pas mettre obstacle à l’exercice de ses droits. La France a accepté parce qu’elle se méfiait du nombre d’Anglais utilisé par Léopold II.
Quant à l’Angleterre et à l’Allemagne, si elles n’aidaient pas Léopold II, c’est la France qui hériterait de ses acquisitions territoriales. Si le Portugal s’entêtait, il allait avoir une voisine autrement plus puissante. L’Allemagne se réserva parce que les Français avaient encore sur le cœur l’annexion de l’Alsace-Lorraine après la guerre de 1870. Finalement, l’Allemagne elle-même mena des négociations avec l’Association Internationale du Congo pour obtenir le 8 novembre 1884 la liberté du commerce pour ses concitoyens.
Bref, on était à la recherche de la paix. L’Europe était sortie des guerres napoléoniennes avec le Congrès de Vienne en 1815. L’Europe avait connu des guerres pour l’unité italienne, et l’unité allemande. Ce n’était pas la peine de verser du sang européen pour ces terres lointaines et « incognita ».
Le Portugal saisit le Gouvernement Impérial d’Allemagne présidé par Othon, Prince de Bismarck. « L’homme fort » de l’Europe, le Chancelier Bismarck contacta à son tour les Gouvernements de la République française et du Royaume Uni pour la tenue d’une réunion à Berlin. Cette réunion se tint dans la capitale allemande du 15 novembre 1884 au 26 février 1885, et connut une interruption du 23 décembre au 4 janvier.
L’Acte Général de la Conférence de Berlin est un document diplomatique de 38 articles répartis en sept chapitres. Les quatorze Etats signataires ont convenu d’établir la liberté de navigation et la liberté commerciale pour tous les pays sans discrimination, sur toute l’étendue du bassin conventionnel du Congo (21 articles). Ils se sont prononcés pour le respect de la neutralité des territoires faisant partie du bassin conventionnel du Congo (3 articles), et la répression de la traite des esclaves dans cette même région (1 article).
La liberté de navigation devait aussi être garantie pour tous les peuples, sans discrimination, sur le fleuve Niger (8 articles). Les règles concernant l’occupation d’un territoire nouveau situé sur les côtes africaines furent fixées par les Etats signataires (2 articles). Trois articles furent consacrés aux dispositions générales.
Il y a un non-dit qui excite notre curiosité. L’Acte Général de la Conférence de Berlin ne rapporte pas du tout les négociations qui furent quelquefois âpres, menées en marge de la Conférence elle-même par les représentants de l’Association Internationale du Congo avec les Envoyés Extraordinaires et Plénipotentiaires munis de pleins pouvoirs des différents pays.
Après les Etats-Unis et l’Allemagne, l’Angleterre fut le troisième pays à reconnaître le pouvoir dominant de l’A.I.C. le 4 décembre 1884. Puis vinrent l’Italie, l’Autriche-Hongrie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Russie, la France, la Suède-Norvège, le Danemark et le Portugal.
Etat neutre voulant jouer un rôle discret et effacé, la Belgique fut l’avant-dernier à reconnaître l’A.I.C. le 23 février 1885. L’empire ottoman attendit le 10 décembre 1885 avant de marquer son accord. Ces réserves étaient à mettre en relation avec la présence des Arabes dans l’Est du Congo.
La reconnaissance de la France et du Portugal s’accompagna de la délimitation des frontières. La France reconnut l’A.I.C. le 5 février 1885 après de longues et nombreuses tractations. L’A.I.C. céda à la France le bassin du Kouilou et les quatorze stations sur ces territoires moyennant indemnisation, la rive droite du Congo entre Manyanga et le confluent du Djoué, le littoral entre Setté Cama et l’embouchure du Tchiloango. La France laissa à l’A.I.C. la rive gauche du Pool ainsi que la rive droite du Congo de Manyanga jusqu’à Vivi.
Le Portugal reconnut l’A.I.C. le 15 février 1885. Cette reconnaissance fut obtenue à la suite d’un ultimatum présenté par l’Allemagne, l’Angleterre et la France qui voulaient soutenir Léopold II qui faisait du chantage et menaçait de tout laisser tomber s’il n’avait pas d’accès à la mer.
Finalement, le Portugal céda à l’A.I.C. la rive droite du fleuve de l’embouchure jusqu’à Vivi, ainsi qu’une longueur de 37 km de côte entre Yabé et Banana.
La fin des négociations territoriales permit aux délégués de la Conférence de Berlin de mettre fin à leurs délibérations. Le 26 février 1885, jour de la clôture de la Conférence, l’A.I.C. représentée par le colonel Strauch déclara son adhésion à l’Acte Général de Berlin.
Un Etat nouveau était né : Etat Léopoldien, Etat Libre du Congo. Il deviendra très peu de temps après Etat Indépendant du Congo. Cette reconnaissance de l’Etat Libre du Congo en marge de la Conférence africaine de Berlin va siffler le départ du « steeple chase » pour les pays intéressés au partage de l’Afrique.
Anticipation du chercheur : 138 ans plus tard, en 2023, des tractations se trament dans le silence et dans l’ombre pour la balkanisation de cet Etat conçu en 1885. Les Cassandre ont raison de signaler le Cheval de Troie.
Nous sommes appelés, peuple congolais, toutes tendances confondues, Majorité, Opposition, Société civile, Chefs coutumiers, Chefs religieux, à ouvrir l’œil, …et le bon ! « Nul peuple décidé à faire les sacrifices nécessaires pour sauvegarder son indépendance n’a définitivement été supprimé de la carte du monde ».
Jean-Marie Mutamba Makombo
Professeur émérite/Université de Kinshasa
All Stories
*Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a reçu, dans son bureau de la Cité de l'UA, le mardi 7 mars dernier, le Conseil d'administration de la Gécamines. Nouvellement nommés sur Ordonnance présidentielle, les neuf membres du Conseil d'administration de la Générale des Carrières et des Mines, Gécamines en sigle, sont venus remercier le Chef de l'Etat pour la confiance leur témoignée en les nommant, et lui présenter leur plan de travail en vue de redynamiser ce fleuron national de l'industrie minière en RDC.
La nouvelle équipe dirigeante de la Gécamines est composée de : Guy-Robert Lukama Nkunzi, Président du Conseil d'administration; Placide Nkala Basadilua, Directeur Général; Jack Masangu A Mwanza, Directeur Général Adjoint 1; Ludovic Monga Ba'Za, Directeur Général Adjoint 2. Et les administrateurs : Nelly Kiwewa Malunda, Tecla Mpozi Muyumba, Lawrence Kyungu Kibwe, Léonie Mwine Kabiena et Désiré Mbay Mukoj.
Le Chef de l'Etat a profité de cette rencontre pour leur donner ses orientations concernant la bonne gestion du patrimoine minier de la Nation au profit de la population.
Il n'y a plus qu'à souhaiter un bon vent au nouveau staff dirigeant de la Gécamines.
Peter Ngoyi
A l'occasion de la Journée Internationale des Femmes, nous honorons la force, la résilience, l'ambition et le courage de toutes les femmes et les filles en RDC, ainsi que leur pouvoir d'apporter d'immenses changements et de mener les dialogues de paix.
Néanmoins, c'est aussi l'occasion de reconnaître le chemin escarpé qu'il nous reste à parcourir pour parvenir à l'égalité des sexes. Les femmes, à travers la RDC, continuent d'être victimes de marginalisation, de violence, d'injustice structurelle, de violations de l'autonomie corporelle et sont les premières touchées en temps de crise et de conflit. Les secteurs technologiques et scientifiques n'échappent pas à cette tendance.
Les femmes continuent de représenter moins du tiers des personnes travaillant dans les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques au niveau mondial. Elles ont également beaucoup moins accès à l’Internet que les hommes et sont souvent victimes de violence en ligne. Les femmes et les filles sont des actrices du changement. Elles méritent un espace sûr et équitable dans la technologie et la science. Le numérique peut être un moyen pour elles de connaître leurs droits, d'accéder à l'éducation et de devenir autonomes pour réaliser leurs aspirations.
Comme l'a dit Antonio Guterres, Secrétaire général de l'ONU, lors de son discours du 8 mars : « Investir en faveur des femmes bénéficie à l'ensemble des personnes, des communautés et des pays ». Il en résulte des économies plus fortes, des solutions plus innovantes aux problèmes de la société et des réponses plus inclusives qui tiennent compte des besoins des minorités. L'ONU en RDC s'engage ainsi à aider à faire avancer la position des femmes congolaises dans le secteur des sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM).
De nombreuses initiatives ont été entreprises par les agences onusiennes pour renforcer le rôle et les compétences des femmes dans le monde numérique. A titre d’exemple l’ONU appuie un projet de développement des micros, petites et moyennes entreprises sur la digitalisation de la diffusion des lois favorables à l’entrepreneuriat féminin. L’objectif étant d’assurer une divulgation plus rapide et plus large des droits des femmes. C’est dans cette perspective que, du 13 au 24 mars, nous organiserons un « Village numérique », dont l'activité phare sera un « camp de codage » pour les jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans.
Il va s’agir d’un atelier pour doter les participantes d’outils nécessaires du secteur technologique. En plus des nombreux efforts fournis dans le domaine de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, nous saluons les efforts entrepris par le Gouvernement de la RDC à travers notamment la promulgation le 29 décembre 2022 de la loi N° 22/065 du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection, à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité.
L’engagement du Système des Nations Unies à parvenir à l'égalité des sexes est inébranlable, et faire progresser l'accès des femmes aux STEM est un pilier essentiel pour atteindre l'ODD 5.
Le Système des Nations Unies en République démocratique du Congo vous souhaite une bonne Journée internationale de la femme.
*Le Ministre de la Communication et Médias et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a animé, le mardi 7 mars dernier, un briefing presse spécial autour des retombées de la récente visite du Président français, Emmanuel Macron. Patrick Muyaya a brossé le tableau de ce voyage historique, démontrant noir sur blanc des avantages notamment sur le plan économique avec la tenue du Forum économique de Kinshasa.
« Il y a eu des discussions entre la partie française et la partie de la RDC sur des questions économiques avec la tenue du Forum économique de Kinshasa où ont été associés deux commissaires de l'UE, et où la France a mobilisé près de 50 patrons d'entreprises. Des accords ont été signés pour le lancement de l'école 42, une école de codage informatique gratuite qui constitue le vivier des entrepreneurs dans le secteur de la technologie », a souligné Patrick Muyaya.
Outre les questions économiques, il a informé que le partenariat qui va lier l'Office des routes avec l'entreprise française matière, portera sur la construction de plusieurs ponts en RDC.
Dans la foulée, Patrick Muyaya a mis l'accent sur le discours impératif et différent du Président Macron qui a parlé de la nécessité pour la RDC de reprendre sa souveraineté sur ses matières premières et comment la France compte jouer son rôle notamment dans la formation des géologues Congolais.
Les questions de la vie durable et de la culture n'en sont pas restées moins évoquées. Avec la Ministre française de la culture et de la communication, Rima Abdul-Malak, le gouvernement a exploré la nécessité pour la RTNC de travailler avec l'Institut de l'audiovisuel français sur le programme d'archivage et de production documentaire.
« Le changement de narratif ne peut être porté que si nous avons une télévision nationale puissante qui peut produire des séries et autres documentaires qui peuvent montrer la diversité de la RDC », a-t-il affirmé.
Ce dernier est également revenu sur la visite d'Emmanuel Macron à l'INRB et la soirée culturelle à l'Institut Français de Kinshasa.
Dans la deuxième partie de son mot introductif, le Ministre de la communication a fait un bref résumé de ce qui est ressorti du dernier Conseil des ministres avec la communication du Président de la République qui a plaidé pour le respect des matériels électoraux et sur le fait que personne ne jette le discrédit sur le scrutin électoral.
Peter Ngoyi
*En cette période cruciale où les bruits des bottes continuent encore à se faire sentir, en dépit du cessez-le-feu décrété par le M23, la visite d’une importante délégation des membres du Conseil de Sécurité de l’Onu, telle qu’annoncée du 9 au 12 mars 2023, permettra-t-elle d’espérer des résultats probants, quant à l’épineuse question du retour de la paix dans l’Est de la RDC ?
*Accompagné de la Directrice Générale de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), de la Directrice Générale adjointe de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) ainsi que des délégués du Ministère des Finances, Jean-Lucien Bussa Tongba, Ministre Congolais du Commerce Extérieur, s’est rendu ce mardi 7 mars 2023 à Kasumbalesa, ville frontalière avec la Zambie, en province du Haut-Katanga, pour y rencontrer son homologue zambien de l’industrie et du commerce. Motif : participer à la réunion ministérielle bilatérale entre ces deux pays sur la cogestion dudit poste frontalier pour insuffler, en définitive, une nouvelle donne permettant la fluidité des activités du commerce frontalier favorable à la croissance économique. Selon qu’atteste la Cellule de communication du Ministre, « cette réunion a été sanctionnée par un communiqué final ».
Leitmotiv de la séance de travail
Rappelant que la RDC et la Zambie ont signé des accords commerciaux bilatéraux et, de ce fait, ces organismes de douanes respectifs travaillent en collaboration, Jean-Lucien Bussa a relevé quelques soucis en termes d’engagement de tracasseries et barrières, le long de nos frontières respectives.
Déterminé à y mettre fin, il a insisté sur le fait que la délégation congolaise dont il est le meneur s’est déplacée « pour trouver des solutions claires et rapides à ces problèmes ».
Ce, pour éviter de prolonger le cycle de réduction de la fluidité du commerce et des impacts nocifs sur l’économie en raison de la persistance des couacs perturbant les activités transfrontalières.
«La frontière Kasumbalesa est stratégique pour la RDC, puisque les plus gros de nos marchandises en provenance de l’Afrique australe accèdent au pays par là. Il est important lorsque ces questions sont soulevées, telles qu’elles le sont aujourd’hui, que les Ministres sectoriels, les responsables des douanes et des services de contrôle se rencontrent pour trouver des solutions », a-t-il déclaré, dans la suite de ses propos.
Echanges avec le Gouverneur Jacques Kyabula
«Nous sommes heureux, à la suite de nos échanges avec le Gouverneur, que des initiatives ont été entreprises. Au niveau des barrières, des mesures ont été prises pour réduire le nombre des barrières sur la route. Des initiatives de construire un autre parking, et je pense que la Direction Générale des Douanes et Accises sur ces questions pour qu’il rentre dans ses juridictions », a souligné Jean-Lucien Bussa au sortir de l’audience d’une trentaine des minutes que leur a accordée Jacques Kyabula, Gouverneur de la province du Haut-Katanga.
Il sied de préciser que c’est à 11 heures 30’, heure de Lubumbashi, que la délégation congolaise conduite par le Ministre Bussa a atterri dans la capitale crucifère.
La Pros.
Antonio Guterres à appelle à agir pour accélérer la pleine participation et le leadership des femmes
Message du Secrétaire Général de l’Onu à l’occasion de la journée internationale des femmes
En cette Journée internationale des femmes, nous saluons les accomplissements des femmes et des filles de tous les horizons et des quatre coins du monde.
Mais, nous mesurons également les énormes obstacles auxquels elles font face, qu’il s’agisse des injustices structurelles, de leur marginalisation, des violences, des crises en cascade dont elles sont les premières et principales victimes, ou encore du fait qu’elles sont privées de leur autonomie personnelle et de leur droit de disposer de leur corps et de leur vie.
La discrimination fondée sur le genre nuit à tout le monde – femmes, filles, hommes et garçons.
La Journée internationale des femmes nous engage à agir.
Agir pour soutenir les femmes qui revendiquent leurs droits fondamentaux et en paient le prix fort.
Agir pour renforcer la protection contre l’exploitation et les atteintes sexuelles.
Agir pour accélérer la pleine participation et le leadership des femmes.
Le thème de cette année met en avant le rôle crucial de la technologie et de l’innovation dans l’avancement de l’égalité des genres.
La technologie peut élargir l’accès des femmes et des filles à l’éducation et leur ouvrir de nouvelles perspectives.
Mais, elle peut aussi être utilisée pour amplifier les abus et la haine.
Aujourd’hui, les femmes représentent moins d’un tiers des personnes travaillant dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
Or, sans une représentation suffisante des femmes lors de leur mise au point, les nouvelles technologies peuvent dès le départ contenir en elles les germes de la discrimination.
Il est donc essentiel de réduire la fracture numérique et d’accroître la représentation des femmes et des filles dans le domaine des sciences et des technologies.
Ces 10 dernières années, l’exclusion des femmes du monde du numérique a représenté un manque à gagner d’environ 1 000 milliards de dollars pour le PIB des pays à revenu faible ou intermédiaire – perte qui, si rien n’est fait, pourrait atteindre 1 500 milliards de dollars d’ici à 2025.
Investir en faveur des femmes bénéficie à l’ensemble des personnes, des communautés et des pays.
Ensemble, œuvrons main dans la main avec les gouvernements, le secteur privé et la société civile pour bâtir une société plus inclusive, juste et prospère au bénéfice des femmes, des filles, des hommes et des garçons du monde entier.
Le ballet diplomatique se poursuit à la Chambre basse du parlement de la RDC. Ce mardi 7 mars 2023, Christophe Mboso N'kodia, président de l’Assemblée nationale, a reçu en audience au Palais du peuple, Dr Mohamed Yazid Bouzid, ambassadeur d'Algérie accrédité en République démocratique du Congo. Il était question de discuter sur la volonté de travailler au renforcement de la coopération bilatérale entre les deux Etats notamment, dans la concertation au plan parlementaire, et surtout la commémoration de 60 ans d’établissement des relations diplomatiques RDC- Algérie.
Au sortir de l'entrevue de plus d'une heure, Mohamed Yazid s'est exprimé en ces termes : « J’ai le plaisir de rencontrer le président de l'Assemblée nationale d'un grand pays frère et ami. C'est pour lui transmettre les amitiés sincères du peuple algérien aux représentants du peuple congolais et frère et pour lui faire part de ma volonté de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays dans les divers domaines, notamment la concertation au plan parlementaire ».
A cette occasion, le diplomate algérien a évoqué la commémoration du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et la RDC.
Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, s’est engagé à réfléchir sur la disponibilité de l’Algérie à travailler étroitement avec les missions d’hommes d’affaires congolais et pour exploiter les voies et moyens de renforcer les échanges économiques et commerciaux. Le diplomate algérien n’a manqué de rappeler les positions constantes d’Alger en termes de soutien de maintien de l’intégrité territoriale de la RDC, de sa stabilité dans ce cadre. Il a rassuré que l’Algérie suit de près les efforts qui sont en cours pour le règlement de la crise à l’Est de la RDC.
MB
Contrairement à ce qu’ont annoncé la presse et d’autres publications dans les réseaux sociaux, le montant de 500.000.000$ à verser par les entreprises chinoises, n’a rien à voir avec l’Inspection générale des finances (IGF). La SICOMINES soutient que ce montant a été décidé bien avant la publication du rapport de l’IGF.
Le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a accordé une audience à une délégation de l'entreprise Thomson Broadcast, ce lundi 6 mars 2023 dans son cabinet. Ensemble, ils ont échangé autour de la manifestation d'intérêt sur la transformation numérique et l'accompagnement dans la Télévision numérique terrestre.
Vice-Président de Global sales & services Thomson Broadcast, Guillaume Bonnard a indiqué, lors de cette entrevue, que les deux parties « ont échangé sur les enjeux et l'aspect stratégique de ce projet, surtout renforcer notre soutien dans cet accompagnement ». « Encore une fois, c'est une manifestation d'intérêt que nous portions en tant qu'entreprise française », a-t-il déclaré.
Il estime que sa société a la volonté de coopérer avec la République démocratique du Congo dans cette démarche numérique avec des technologies innovantes. Il convient de rappeler que cette entreprise française spécialisée dans la fabrication des émetteurs de télévision et de radio et le déploiement des réseaux de télévision et de radio à travers le monde, a déployé le réseau analogique dans une partie de la République démocratique du Congo durant les années Zaïre.
Guillaume Bonnard signale que sa société a une bonne connaissance de l'écosystème de ce pays continent et qu'elle reste en attente de la décision gouvernementale après le traitement de toutes les soumissions.
Partenaire de l'Afrique, elle coopère avec plusieurs pays francophones et anglophones notamment l'Île Maurice, l'Ouganda, la Guinée Conakry, le Cap Vert et le Mali.
Accompagnant cette délégation auprès du Ministre Muyaya, le Coordonnateur du Comité national de la mutation à la télévision numérique terrestre, Georges Malutama est satisfait de l'engouement que connaît l'appel aux soumissions depuis que le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi avait émis les vœux de voir l'effectivité de la Télévision numérique terrestre sur toute l'étendue de son pays.
Signalons que cette délégation composée de Guillaume Bonnard comme Vice-Président et Alexandre Boudet comme Directeur Afrique, a accompagné le Président français Emmanuel Macron durant sa tournée africaine, précisément au Gabon, en Angola, au Congo-Brazzaville et en RDC.
La Pros.
Au nom du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a pris part, jeudi 2 mars dernier, au sommet consacré aux forêts du Bassin du Congo, portant sur le thème :"One Forest Summit". Une des retombées majeures de ce sommet est que la France a promis 100 millions d'euros pour améliorer les actions de préservation des forêts et de la biodiversité dans le Bassin du Congo.
Le Chef du Gouvernement congolais a profité de cette occasion pour faire entendre la voix de la RDC sur toutes les questions ayant trait à la protection de l'environnement et de la biodiversité. Il a également mis un accent particulier sur l'agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23, à travers une guerre qui porte atteinte à la biodiversité, dans les différents parcs que regorge le pays.
"Aujourd'hui, nous nous sommes rendus à Libreville en représentation de son Excellence Monsieur le Président de la République ici au Gabon pour ce ‘One Forest Summit’ où, à l'initiative de la France et du Gabon, il était question d'avoir des échanges sur les questions environnementales notamment, la protection des forêts, la biodiversité, mais aussi le développement économique sur base de l'agro-foresterie et le financement innovant qui était au cœur des questions qui devraient se discuter. C'était sous forme des panels où nous devions avoir des échanges non seulement avec les responsables des ONG qui ont en charge la protection de la biodiversité, mais aussi les privés qui travaillent dans le secteur environnemental et les financiers qui sont aussi supposés apporter des solutions à ces questions des populations autochtones qui cherchent des compensations du point de vue de leur implication sur la protection des forêts", a déclaré Sama Lukonde.
Il a aussi relevé le bien-fondé de la détermination du Président Tshisekedi qui tient à ce que la RDC participe à tous les fora où se discutent les questions environnementales, particulièrement les interactions entre les scientifiques, les politiques et les privés, qui financent les actions dans ce secteur.
"Et donc, nous sommes venus apporter le message de son Excellence Monsieur le Président de la République qui dit que partout où on parle des questions de l'environnement, la République Démocratique du Congo doit être présentée, parce que Pays-solution. Nous avons fait entendre notre voix sur les différentes questions. Nous estimons qu'il faut beaucoup plus d'interactions entre les scientifiques, les politiques à adapter avec les autorités politiques du pays mais aussi avec les autres acteurs notamment les ONG et les privés qui œuvrent dans le secteur environnemental. Nous avons rappelé la feuille de route qui avait été donnée à Yangambi, qui doit être prise en compte dans la suite des discussions qui se font dans le secteur environnemental, étant donné que c'est entré dans le cadre de la Precop 27", a-t-il poursuivi.
Ce, avant de marteler sur la nécessité d'un environnement empreint de paix, sans laquelle, il est difficile, voire impossible, de préserver la biodiversité.
"Au-delà de cela, nous avons rappelé que les espèces protégées ont besoin d'évoluer dans les espaces où il y a la paix. Nos parcs aujourd'hui sont menacés. Notamment les parcs que nous avons à l'Est de la République Démocratique du Congo avec la présence du braconnage. Parce que nous avons cette insécurité aggravée par le mouvement du M23, appuyé par le Rwanda. Et nous estimons que ces questions-là doivent être aussi prises en compte ici. Nous avons rappelé que, pour les différents processus dans lesquels nous sommes engagés, nous devons avoir le soutien de tous en vue de ramener la paix dans cette partie de la République Démocratique du Congo qui a tant souffert de ces affres, de cette guerre injuste qui est imposée depuis maintenant plusieurs années. Et donc, c'était un peu le but de notre participation ici", a conclu le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, résumant sa mission à la presse.
Co-oragnisé par le Gabon et la France, ce sommet vise aussi à améliorer la conservation des forêts dans le monde et de contribuer à la préservation et la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Selon les organisateurs, les échanges durant ces assises devraient tendre vers la mise en application des objectifs fixés par l'Accord de Paris sur le climat (2015) et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022).
Peter Ngoyi
L’usine de traitement d’eau de Lemba-Imbu est désormais en marche. Fruit de la coopération entre Kinshasa et Seoul, cette usine va desservir environ 4 millions d’habitants à travers notamment, les communes de N’djili, Kisenso, Matete, Mont-Ngafula. Son inauguration a eu lieu le samedi dernier, en présence de l’ambassadeur coréen Cho Jaichel, des dirigeants de la Régideso et de quelques personnalités du pays. Dans son mot, Cho Jaichel a félicité le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour les efforts consentis en vue de la matérialisation de cet important projet à impact visible. Il a rassuré que le Gouvernement de son pays se tient disposé à appuyer les efforts visant l’amélioration des conditions de vie des populations au travers des actions sociales et projets de grande ampleur sur l’ensemble du territoire national.
«Quand j’ai visité cet endroit pour la première fois l’année passée, j’ai trouvé mes collègues coréens de Hyundai Engineering et les citoyens congolais ainsi que son gouvernement en train de travailler durement dans la sueur. C’était difficile d’imaginer qu’en seraient les résultats, car ceci avait l’air d’un rêve. Nous avons construit une chose merveilleuse au milieu de la jungle. Plus je visitais cet endroit, plus je voyais comment, petit à petit, la forme esquissait la réalité. Longtemps après le début de travaux en 2019, je pouvais enfin voir le résultat final lors de la cérémonie d’inauguration qui s’est tenue au mois d’août l’année dernière et qui a été, avec bonheur, honorée par la participation du Président Félix Tshisekedi. Je saisis ainsi cette occasion pour lui adresser des remerciements spéciaux pour son intérêt à ce projet dans le but de fournir de l’eau potable au peuple congolais », a-t-il prononcé, haut et fort, dans son discours de circonstance.
Le diplomate coréen a saisi l’occasion pour témoigner de sa détermination à œuvrer pour la consolidation et le renforcement des relations qui lient son pays à la République démocratique du Congo en cette période de grands enjeux dominée par le besoin ressenti de doter le pays des infrastructures modernes.
« La République de Corée restera toujours à côté de la République démocratique du Congo pour le soutenir jusqu'à ce que cette dernière réalise ses ambitions de développement et devienne ainsi ce géant au cœur de l’Afrique centrale dont le leadership aidera à l’épanouissement d’autres nations.
Avant de finir, Je réitère mes gratitudes pour toutes celles et tous ceux qui ont travaillé pour la réalisation de ces travaux, le Gouvernement congolais, la REGIDESO, Hyundai Engineering et tous ceux qui ont coopéré pour rendre ce projet concret. Je souhaite que les travaux puissent continuer même au-delà de la construction du premier module avec la participation de Hyundai », a-t-il enchainé.
Il a exprimé, dans la foulée, son vœu de voir se consolider la coopération entre la RDC et la Corée.
«La Corée a essayé de partager ses expériences de développement avec le Congo et notre gouvernement a mené plusieurs projets de développement à travers son agence de coopération, La KOICA. Nous célébrons ce 1er avril 2023 le soixantième anniversaire de l’établissement de nos relations diplomatiques. Je crois que la coopération entre nos deux pays se consolidera davantage », a-t-il souhaité.
Gloire Mfemfere
Discours de l’Ambassadeur de Corée
S.E.M. Cho Jaichel
A l’occasion de la cérémonie de fin des travaux du projet d’alimentation en eau potable de Lemba Imbu
Samedi, le 04 mars 2023
- Monsieur le Directeur général de la REGIDESO,
- Monsieur le Représentant de Hyundai Engineering en RDC,
- Monsieur le chef de l’équipe de la KRC, Korea Rural Cooperation,
- Monsieur le PDG d’Isaac construction,
- Chers collègues,
- Distingués invités,
- Mesdames et messieurs à vos titres et qualités respectifs,
C’est un honneur pour moi de participer, en ce jour, à cet événement si important : la cérémonie de Fin des Travaux du Projet d’Alimentation en Eau Potable de Lemba-Imbu, financé par le Gouvernement coréen à travers le Fond de Coopération et de Développement Economique (EDCF).
Quand j’ai visité cet endroit pour la première fois l’année passée, j’ai trouvé mes collègues coréens de Hyundai Engineering et les citoyens congolais ainsi que son gouvernement en train de travailler durement dans la sueur. C’était difficile d’imaginer qu’en seraient les résultats, car ceci avait l’air d’un rêve. Nous avons construit une chose merveilleuse au milieu de la jungle. Plus je visitais cet endroit, plus je voyais comment, petit à petit, la forme esquissait la réalité. Longtemps après le début de travaux en 2019, je pouvais enfin voir le résultat final lors de la cérémonie d’inauguration qui s’est tenue au mois d’août l’année dernière et qui a été, avec bonheur, honorée par la participation du Président Félix Tshisekedi. Je saisis ainsi cette occasion pour lui adresser des remerciements spéciaux pour son intérêt à ce projet dans le but de fournir de l’eau potable au peuple congolais.
En ce jour, je remarque beaucoup de changements. Il n’y a pas que le lieu où sont érigées ces installations qui s’est amélioré, mais il y a également le voisinage qui a été aménagé. Tous ces changements ont été réalisés dans un laps de temps relativement court. C’est exactement comme le développement fulgurant dont j’ai été témoin dans mon pays, après la guerre de Corée de 1950 à 1953. J’espère que cette structure magnifique sera prisée par la population congolaise
Mesdames et messieurs,
Je suis content d’imaginer que les habitants de Kinshasa qui est par ailleurs la plus grande ville en Afrique, mes bons amis congolais, bénéficient de ces infrastructures et donc de l’eau pure qui n’est, j’ose ainsi dire, que le synonyme de la vie elle-même. J’espère sincèrement que la population qui consomme cette eau potable tire profit d’une vie meilleure et des conditions plus saines.
Je voudrais sincèrement exprimer mes remerciements distingués aux peuples coréens et congolais qui ont participé à ce grand projet. Je voudrais remercier plus particulièrement Mr. Ahn, représentant de Hyundai Engineering en RDC et tous ses collègues qui ont œuvré de concert dans ce projet important. Hyundai Engineering a construit beaucoup de structures laissant ainsi des monuments inestimables dans le monde entier. Elle a mené ses projets partout dans le monde, de l’Afrique au Moyen-Orient en passant par l’Antarctique, où les scientifiques travaillent corps et âme pour trouver des voies et moyens de créer des meilleures conditions pour le futur de l’être humain.
Mes remerciements s’adressent aussi à Eximbank Korea, dont les efforts remarquables ont soutenu ce projet jusqu’à ce jour.
Je voudrais également remercier la partie congolaise, notamment la REGIDESO pour le dur labeur et le zèle afin de rendre ses installations meilleures pour le bénéfice de tous les congolais.
Mesdames et messieurs,
Je suis content de faire remarquer que les eaux qui se produisent ici font partie du grand fleuve Congo. Le fleuve le plus profond au monde, couvrant tout le territoire congolais, et long de 4.700 km. À l’instar de la largeur et de la profondeur du fleuve Congo qui maintient ses flots depuis la nuit des temps, j’espère sincèrement que le Congo se développera dans différents secteurs plus largement et plus profondément. Tout en étant moi-même un grand admirateur de l’histoire et de la culture congolaises, je souhaite que votre pays réalise un développement économique fulgurant dans la paix et la stabilité durables.
Je voyage la semaine prochaine pour Isiro, dans la province du Haut-Uélé avec l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA). Mon Gouvernement appuie la République démocratique du Congo dans le secteur du reboisement pour combattre contre le changement climatique. Je sais quel rôle important jouent le fleuve Congo et le bassin du Congo dans ce dur combat. Ils ont été toujours les témoins des joies et souffrances du peuple congolais dans son histoire. J’espère, et je crois que la grandeur du fleuve Congo et de la forêt tropicale humide congolaise conduiront le Congo vers une nation plus paisible et prospère.
Mesdames et messieurs,
La Corée a essayé de partager ses expériences de développement avec le Congo et notre gouvernement a mené plusieurs projets de développement à travers son agence de coopération, La KOICA. Nous célébrons ce 1er avril 2023 le soixantième anniversaire de l’établissement de nos relations diplomatiques. Je crois que la coopération entre nos deux pays se consolidera davantage. Comme je l’ai dit lors de mon intervention l’année dernière à la cérémonie d’inauguration, de même que le miracle de développement rapide accompli par la République de Corée, que le monde nomme « le miracle du fleuve Han », le « miracle du fleuve Congo » s’accomplira dans un futur proche.
Les premières civilisations de l’humanité ont toutes commencé près de grands cours d’eau. Aujourd’hui, l’atmosphère et l’environnement du monde ne sont plus ce qu’ils étaient dans les temps anciens. Notre monde fait face à plusieurs défis tant divers que compliqués que nous n’avons jamais imaginés. Le monde est confronté au défi de l’harmonisation entre le développement et l’environnement, les deux valeurs qui ont été longtemps considérées comme incompatibles l’une de l’autre. Sur ce, je n’ai aucun doute que le fleuve Congo est l’endroit idéal où nous pourrions enfin trouver une solution durable pour mettre ensemble ces deux valeurs indispensables.
La République de Corée restera toujours à côté de la République démocratique du Congo pour le soutenir jusqu'à ce que cette dernière réalise ses ambitions de développement et devienne ainsi ce géant au cœur de l’Afrique centrale dont le leadership aidera à l’épanouissement d’autres nations.
Avant de finir, Je réitère mes gratitudes pour toutes celles et tous ceux qui ont travaillé pour la réalisation de ces travaux, le Gouvernement congolais, la REGIDESO, Hyundai Engineering et tous ceux qui ont coopéré pour rendre ce projet concret. Je souhaite que les travaux puissent continuer même au-delà de la construction du premier module avec la participation de Hyundai.
Merci beaucoup !
En marge de la visite du Président français, Emmanuel Macron, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, qui a lancé, le samedi 4 mars 2023 au Pullman Hôtel, le forum économique de Kinshasa, a appelé à des échanges transparents et équitables sur les enjeux et défis d'un avenir économique commun entre la RDC, la France et l'Union Européenne.
Dans ce forum visant à renforcer des liens dans des domaines particuliers notamment, les mines, le numérique et les infrastructures, le Chef du Gouvernement congolais a appelé à la requalification du partenariat.
"Permettrez-moi d'entrer dans le vif du sujet en relevant la pertinence des trois tables rondes alignés par les organisateurs du Forum économique RDC - France et Union Européenne. Mon gouvernement suit avec la plus grande attention l'issue de ces assises dont la portée historique participera, à n'en point douter, à la requalification du partenariat que nous voudrions mutuellement avantageux. Et comme ça l'a été acté ici, par le concept gagnant-gagnant que nous voulons entre la RDC, la France et l'Union Européenne", a-t-il lancé, d'entrée de jeu.
Pour Sama Lukonde, cette rencontre est une opportunité pour parvenir à ce partenariat de référence mutuellement avantageux, dans une approche gagnant-gagnant. A cette ère de l'urgence climatique, a-t-il dit, la RDC offre à l'humanité entière les ingrédients nécessaires à la transition énergétique.
"Ce Forum économique de Kinshasa représente, en effet, une nouvelle opportunité d'échanger de manière transparente et équitable sur les enjeux et défis de notre avenir économique commun. Je vous invite, pour ce faire, à prendre part activement aux trois tables rondes, respectivement sur les métaux stratégiques et la transition énergétique, sur les infrastructures urbaines et les villes durables ainsi que sur le numérique.
Éminemment stratégique, ces trois thématiques se retrouvent non seulement au cœur des politiques publiques et des stratégies de développement de tous les pays du monde. Elles offrent aussi les opportunités de partenariats entre nos économies respectives. En prélude de vos échanges, permettez-moi de partager avec vous quelques considérations pertinentes de chacune de ces thématiques pour le développement de l'Afrique et singulièrement, pour la République démocratique du Congo, notre pays. En ce qui concerne les métaux stratégiques et la transition énergétique, il me faudrait rappeler que l'urgence climatique à laquelle l'humanité fait face aujourd'hui, nécessite une transition énergétique. Et celle-ci impacte nos modes de production et de consommation. A cet effet, ces éléments (le cobalt, le cuivre, le lithium notamment) font partie des métaux nécessaires à la production des véhicules électriques, des batteries et de nombreux autres piliers clés de la transition énergétique. Comme vous le savez ce pays, la RDC, est dotée de tous ces métaux’’, a-t-il souligné.
Ce dernier appelle, par ailleurs, les grands décideurs présents à ce forum à accompagner la RDC dans la valorisation de ces ressources pour le bien-être collectif entre ses populations et le reste du monde qui en bénéficie.
"...Mais, il ne suffit pas de les avoir. Il faudra les valoriser au bénéfice de nos populations. Dans ces conditions, la politique de mon gouvernement consiste à valoriser nos ressources pour assurer le bien-être de nos populations et la préservation des équilibres écologiques. La multiplication de nos efforts doit nous permettre avec nos partenaires régionaux et internationaux de fournir au monde entier les métaux nécessaires pour faire face à cette urgence climatique en assurant les flux financiers et environnementaux soutenables. C'est d'ailleurs la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui ne cesse de rappeler la singularité du statut de notre pays, pays solution au monde pour ces problèmes environnementaux. Vous allez aborder dans la deuxième table ronde, la thématique sur les infrastructures urbaines et les villes durables. Nous le savons tous. La problématique de l'urbanisation en Afrique nous impose des défis multiples de nature à la fois démographique, économique, sociologique, infrastructurelle, et environnementale, sans oublier le déficit énergétique et la fracture numérique, et bien sûr la taille immense de notre pays.
En guise d'illustration de ces enjeux, en perspectives de 2050, selon les projections de nos centres de recherches, ici en RDC, nous allons compter plus de 200 millions d'habitants, dont 30 millions rien que pour la ville de Kinshasa, soit 15% de la population nationale. Enfin, la troisième table ronde se penchera sur l'enjeu numérique et technologique comme outil de développement humain et économique. La problématique du développement numérique touche tous les secteurs de la vie nationale. Pour ne pas tous les citer, je relève les Infrastructures numériques, le développement des compétences de nos populations dans l'usage de ces outils. Ce qui conforte nos efforts dans l'amélioration de la qualité de l'éducation et de son accès.
Les autres secteurs concernent les services financiers digitalisés, la santé numérique, l'énergie, etc, mais aussi la prise en compte des risques au sujet de la protection des données personnelles face à la montée de la cybercriminalité. Cet enjeu requiert le renforcement du cadre institutionnel, légal et réglementaire. Conscient de l'enjeu, notre pays avait produit, en 2019, le Plan national numérique à l'horizon 2025", a argumenté le Premier Ministre Sama Lukonde.
Peter Ngoyi