M. Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS
Le diplomate vénézuélien Alex SAAB enlevé au Cap-Vert et actuellement emprisonné aux Etats-Unis d'Amérique Le week-end dernier, les organisations membres de la Dynamique Unitaire Panafricaine, PUP, se sont réunis en Assemblée Générale à Paris en France. Au cours de cette rencontre, les sociétaires de la DUP ont, semble-t-il, examiné la situation de crise "grave et permanente", selon leurs termes, dans notre pays. Comme à l'accoutumée, une motion de soutien au Peuple Congolais à été publiée pour attirer l'attention de la communauté internationale. Cette motion truffée des mensonges a retenu du Président National de l'Union des Démocrates Socialistes, UDS, monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, qui a vigoureusement réagi au nom de son parti politique. Ci-dessous, la percutante réaction de l’UDS : "Chers Camarades, "Je viens de lire avec étonnement la MOTION de soutien au Peuple Congolais de la Dynamique Unitaire Panafricaine, PUP, du 10 Juin 2023 relative à la situation politico-socio-économique de la République Démocratique du Congo, mon pays. "Il y a tellement d'amalgames et de mélanges au point où je me demande si la Dynamique Unitaire Panafricaine est réellement une organisation progressiste au courant la situation qui prévaut en RD Congo. Est-elle infiltrée ou achetée par l'impérialisme international ? C'est la grande interrogation. "Le Président actuel, le social-démocrate Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a hérité d'un pays qui n'existe que de nom. La plupart des régimes qui ont dirigé ce pays bien avant lui, étaient au service de la mafia financière internationale. Ces régimes caractérisés par la prédation n'ont jamais bien digéré l'avènement du nouveau pouvoir de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS. Tout a été mis en branle pour l'échec du mandat du Président Tshisekedi Tshilombo. "L'ancrage du régime actuel dans le camp progressiste est combattu par la coalition capitaliste qui remue ciel et terre pour revenir au pouvoir. "La DUP parle des "démocrates et progressistes" congolais qui seraient dans l'opposition congolaise actuelle. C'est une aberration. En ce moment précis, la Dynamique Unitaire Panafricaine est incapable de nous citer nommément des organisations progressistes qui font partie de l'opposition congolaise. "Cette opposition composée des prédateurs d'hier qui ont mis le pays en coupe réglée depuis plusieurs décennies, ne devrait pas avoir le soutien de notre famille politique internationale. Elle est indigne. "Je m'interdis de citer nommément ces corrompus et voleurs qui ont paupérisé notre Peuple. C'est une erreur que la DUP puisse suivre ces traîtres au service de l'impérialisme, ces détourneurs impénitents. "Le vrai camp progressiste congolais qui existe bel et bien, n'est pas avec ces prédateurs que la Dynamique Unitaire Panafricaine appelle pompeusement "démocrates et progressistes". "Nous sommes là pour rétablir la vérité. "En aucun moment, les marchands de minerais congolais et fossoyeurs des droits de l'homme à l'époque où ils étaient au pouvoir, ne se transformeront jamais en gentils démocrates. Le vaillant Peuple Congolais n'est pas avec ces bourreaux d'hier qui méritent la guillotine. "Abas l'impérialisme ! "A nous la victoire ! "Fait à Kinshasa, le 14 Juin 2023. "LE PRESIDENT NATIONAL DE L'UNION DES DEMOCRATES SOCIALISTES, UDS, "Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI "Sénateur honoraire". Il est maintenant établi de manière claire qu'une certaine campagne de ternir la bonne image du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est actuellement menée à l'étranger auprès des organisations internationales et dans certains milieux progressistes. Cette réaction musclée du Président National de l'UDS tombe à point nommé. La machine de la diabolisation du régime social-démocrate de Kinshasa est vraiment lancée dans les milieux occidentaux. Il faut désormais l'arrêter par tous les moyens. Jean Kabeya Mudiela Ndungu/CP
Kinshasa, le 17 Juin 2023 A Madame la Distinguée Première Dame, Objet : Nos remerciements du week-end en bonne compagnie Ce 17 du mois de Juin 2023, nous étions en pleine animation de l’émission WBC de la RTNC. A peine entré au studio, je fus accueilli par le Capitaine SIULU ma SIULA qui y annoncera mon entrée triomphale dans le studio, comme toujours, où constat a été fait de l’absence de la Professeure Arlette MASAMUNA, une femme, qui, heureusement, avait déjà justifié valablement son absence à cette émission. Elle en a été excusée. Madame la Distinguée Première Dame, Après quelques minutes d’échange, l’antenne a été demandée au Palais du Peuple où vous receviez, jusqu’à 14h20’, vos illustres invitées pendant que nous étions déjà à la 3ème heure chez Maman Elisée sur Kabambare. Etait grand absent, Monsieur Germain MBEKU qui, à Tournai, « tourne » en Belgique d’où il intervient parfois sur un sujet. Par contre, en évasion depuis longtemps et seul recherché, Monsieur MULIMBUA, évadé de l’émission, n’intervient pas. Distinguée Première Dame, Merci et félicitation pour tout. En effet, depuis le Maroc nous vous avions vu, à côté de la Maman BOBI LADAWA, ancienne Première Dame, déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du Maréchal MOBUTU SESE SEKO, deuxième Président de la République Démocratique du Congo avec son slogan mobilisateur « Tata bo …moko, Mama bo….moko, Ekolo bo…moko, Mokonzi bo…moko ». Vous avez aussi, à Kinshasa, reçu Maman MPINGA MUAKANA et la jeune sœur de Maman Antoinette MOBUTU en visite au Centre Féminin Mama MOBUTU, ce samedi 17 Juin 2023, vous receviez vos homologues des autres pays africains. Madame la Distinguée Première Dame, Au retour de chacune d’elles, qu’elles saluent leurs Excellences et continuent de les accompagner avec la grande musique des Palais Présidentiels. En application de la chanson « Ebale ya Congo ezali lopango te », nous vous transmettons, nos particuliers remerciements à vous deux, voisines de deux Bana ya Ebale ya Congo. A toutes, vos autres invitées bon retour ! Avec ses 80 ans depuis le 18 Juin 2013, le Capitaine SIULA souhaite, au nom de toute l’équipe, bon retour à chacune de vos invitées dans leurs foyers respectifs. Le seul message qu’elles peuvent transmettre à leurs Excellences vient de deux chansons merveilleusement exécutées par l’AFRICAN-JAZZ de Grand Kallé qui, à la Table ronde de Bruxelles, a immortalisé l’Indépendance de la République Démocratique du Congo par la Chanson « indépendance chacha cha ». Madame la Distinguée Première Dame, A côté de votre sœur aînée du Congo Brazzaville, le WBC, avec ceux qui nous écoutent religieusement et qui réagiront à ce « mukanda » au cours de cette émission ou après. Ces hérons culturels du 30 Juin ne méritent-ils pas un monument à la place de l’indépendance à la Gare d’où est partie l’Avenue Joseph Kabasele, qu’emprunte MOKIA MANDEMBO pour arriver à sa résidence de Bon Marché laquelle passe ? Madame la Distinguée Première Dame, En annexe, la correspondance y relative parvenue depuis 2015 aux deux derniers Magistrats Suprêmes de la République Démocratique du Congo avec copie à leur frère aîné du Congo Brazzaville. A vous d’abord la chanson « Basi ya African-Jazz » de Rochereau en début d’émission le samedi prochain, et AFRICA MOKILI MOBIMBA de Déchaud après la deuxième tranche de cette émission ! C’était cette musique qui était attendue au Palais Présidentiel à Brazzaville ! L’ancien Ministre de la Culture J. Claude KAGOSSO en était conducteur. Mais hélas ! KALALA MUENA MPALA Président Médiateur Général de AFRIC’AMBIANCE (à Kinshasa) Des Bantoues des Capitales et de SOS SAL SA (à Brazzaville)
«Le Président Sénégalais Macky Sall a utilisé son système judiciaire pour chercher à emprisonner son opposant le plus farouche, Ousmane Sonko. Résultat : 16 morts. Le président Joe Biden des Etats Unis d’Amérique s’est servi de son système judiciaire pour chercher à emprisonner son opposant le plus farouche, Donald Trump. Résultat : zéro mort. La différence entre les deux situations est énorme en terme de perte en vies humaines, mais le modus operandi est le même ». La ruse de la raison est une expression tirée du corpus hegelien. Pour Hegel, il y a de la raison dans l’histoire. Ses étudiants avaient d’ailleurs mis ensemble ses cours dans un livre intitulé, « La Raison dans l’Histoire ». Il s’agit ici de la raison objective qui accompagne l’histoire humaine. Les passions sont en fait ce qui s’oppose à la raison et qui nous pousse à agir. Il y a trois motivations passionnelles principales qui font agir les humains : la domination, l’ambition et la cupidité. Nous sommes généralement mus par les passions qui sont souvent dénuées de toute rationalité. La passion se joue à l’insu de la volonté de la raison. Nous sommes généralement devant deux accueilles. Devant une situation, comme la descente aux enfers de notre pays, on peut soit décider de ne rien faire, et laisser les choses s’auto-déployer, laisser la folie des hommes se déployer à Kinshasa à travers les fêtes, danses et voyages intempestifs, soit travailler à cultiver la raison et la liberté ; travaillez honnêtement pour espérer sortir le pays de la folie des hommes qui le détruisent. Il me semble que nous sommes engagés dans le premier cas de figure. Mais, Hegel nous dit que la raison se sert souvent de la folie des hommes pour conduire l’histoire, l’histoire entendue comme mise en œuvre de la liberté. C’est ce qu’il appelle la ruse de la raison. En effet, on se rend compte que dans l’histoire ce qui est plus efficace, ce sont les passions, ce sont elles qui font l’histoire. On est toujours face à la prospérité du vice et au malheur de la vertu. Pour Hegel, en fait, la raison se sert de la passion pour faire l’histoire. La raison utilise les passions à son propre profit. Les gens agissent par des passions basses, telles que la domination, l’ambition et la cupidité. Selon Hegel, ce sont justement ces passions que la raison utilise pour s’imposer aux hommes. La raison se sert de la passion pour conduire l’histoire. C’est cela que Hegel appelle la ruse de la raison. Parfois, nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, surtout au niveau de notre pays. Nous avons l’impression que le pays avance irrémédiablement vers un abime. Au niveau individuel, nous ne savons même pas où la vie nous conduit. Les choses qui arrivent au pays et qui nous arrivent individuellement, semblent irrationnelles et incompréhensibles. Mais, soudain, tout semble trouver un sens, une direction dans notre histoire. Qu’en pense Hegel ? Pour Hegel, le chef ne fait pas l’histoire, il est fait par elle. Les grands hommes sont faits par l’histoire. C’est l’histoire qui les crée, plus exactement, le Zeitgeist, l’Esprit du temps qui les commande. Dans la lutte passionnelle pour atteindre ses ambitions, le chef prend parfois des chemins irrationnels, en l’occurrence, la fraude électorale, la dictature, le populisme. Toute cette folie pourrait provoquait une révolte populaire qui conduirait au bout du compte à l’arrivée au pouvoir d’un leader un peu plus à l’image de ce qu’attend la population. La raison, par des chemins sinusoïdaux, conduit à sa propre version de l’histoire. A Iéna, lorsque Hegel a vu passer Napoléon sur son cheval, Il s’écria, « J’ai vu l’âme du monde sur ce cheval. Pour le philosophe, Napoléon était l’incarnation d’un esprit qui le dépassait. Napoléon avait à la fois le fusil et le code civil. Par la force, il est arrivé tout de même à imposer un Etat rationnel. Pour Hegel, on peut agir par la passion et aboutir à quelque chose de rationnel. Bref, il y a pour Hegel, la RAISON, l’ESPRIT, bref, la Providence divine qui conduit l’histoire collective et individuelle. La raison le fait souvent à travers des passions irrationnelles, c’est cela qu’il appelle la ruse de la raison. Même si nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, même si nous avons l’impression d’être conduit par la folie des hommes, l’ESPRIT fait notre histoire. C’est la ruse de la raison !
Tout se passe comme si la campagne électorale en faveur du candidat Felix Tshisekedi a déjà commencé. Gentiny Ngobila, gouverneur de la Ville Province de Kinshasa vient de convier tous les chefs des rues de sa juridiction (estimés à près de 3000) dans une grande réunion aux allures d’une campagne électorale. Au cours de cette rencontre, le premier citoyen de la ville a invité les chefs des rues « à soutenir le Président de la République Félix Tshisekedi dans sa vision de développer la RDC en ramenant la paix sur toute l'étendue du territoire national. Aussi, à l'accompagnement pour sa réélection pour un second mandat ». Steve Mbikayi, initiateur du Front Patriotique 2023, a quant à lui prédit que l’Union Sacrée raflera tous les sièges à l’Assemblée Nationale à 90%. Il a écrit dans un Tweet et nous citons : «L’opposition doit se ressaisir. A quelques jours du dépôt des candidatures, la majorité se prépare. Du côté de l’opposition, loin de la population, on continue à réclamer inopportunément la recomposition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle (CC). En dépit d’une victoire prévisible à la présidentielle, l’Assemblée Nationale de la 3eme Législature pourrait être acquise à 90% à l’Union Sacrée. Rester à l’écart jusqu’en 2028 mettra fin à la carrière de plusieurs politiciens suivistes. Réveillez-vous. » - Fin de citation. Premièrement, Monsieur Steve Mbikayi ne nous dit pas comment cette majorité a été acquise : pratiquement par la corruption. Par conséquent, nous sommes convaincus que le trucage des élections de 2023 déjà en marche a été inauguré par le changement de la majorité au cours d’une législature. C’était ça le premier acte précurseur de la fraude électorale qui se planifie déjà et que l’opposition redoute si nous allons aux échéances sans la recomposition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, toutes les deux acquises au pouvoir. La loi sur la répartition des sièges adoptée au Parlement et sûre d’être promulguée par le Président de la République est contestée par l’opposition. Deuxièmement, Monsieur Steve Mbikayi estime que rester à l’écart jusqu’en 2028 mettra fin à la carrière de plusieurs politiciens suivistes. Mais nous, nous disons que nous ne sommes pas des carriéristes politiques à la recherche des postes. Nous nous battons pour un Grand Congo Démocratique, uni, fort, prospère, respecté et respectable, à commencer par les pays voisins. C’est ce Congo là que nous voulons léguer à nos enfants, conformément à la vision de Patrice Lumumba et de Mzee Kabila ; et contrairement à la culture de la jouissance, le retour du mobutisme et de la démagogie que nous observons actuellement au sommet de l’Etat et que nous sommes en train de déplorer. Troisièmement, les prédicteurs de la victoire écrasante de Felix Tshisekedi aux élections de 2023 vont du postulat selon lequel, en Afrique, un Chef de l’Etat ne fait jamais un seul mandat. Il faut deux ou plus ! Ils vous diront que la France c’est la France (cas Hollande et Sarkozy), les Etats-Unis sont les Etats-Unis (cas de Donald Trump), même si ces pays et leurs dirigeants demeurent les modèles et les maitres à penser des dirigeants Africains. Et c’est pourquoi, sur base de ce postulat, nous voyons que les vieux routiers qui nous entourent – comme Sassou, Museveni, Kagame, ect., ont brigué plus de 3 mandats et veulent se faire remplacer par leurs propres fils biologiques. Mais cette fois-ci, nous lançons un appel au vaillant peuple Congolais de réserver une surprise à l’Afrique toute entière en ne reconduisant pas Felix Tshisekedi parce que ça se voit déjà qu’il n’est pas à la hauteur de la tâche. Son seul objectif c’est de privatiser le trésor public à son profit et au profit des membres de sa tribu et de sa coalition politique (voir procès de 100 jours et d’autres détournements bien documentés sans oublier le vol du RAM) ; même si « la politique-commerce », nous l’avons vécue depuis le 24 novembre 1965 à nos jours. Cependant, en 4 ans seulement, la dette nationale sous Félix Tshisekedi dépasse déjà $10 milliards. Même Mobutu le kleptocrate nous a légués une dette de $14 milliards après 32 ans. Kabila le Père et Kabila le fils ont laissé le pays sans dettes. Felix Tshisekedi peut beau chercher à se taper un deuxième mandat « par tous les moyens nécessaires » mais les problèmes du Congo auxquels il a fait face pendant son premier mandat resteront intacts et par conséquent la répression (dérive dictatorial, Etat policier) ne fera qu’augmenter face à la contestation populaire. Dans un tel climat, nous ne voyons pas les investisseurs étrangers venir légalement au Congo. Même nos amis Chinois réfléchiront deux fois avant de s’engager encore davantage. Quatrièmement, le Président de la République a déclaré, lui-même clairement, devant Macron qu’il est « obligé d’arrêter les programmes de 145 territoires, la gratuité de l’enseignement et de la couverture santé universelle pour consacrer le peu de moyens dont le pays dispose aux renforcement des capacités de notre armée et mettre fin à l’agression rwandaise ». Si tel est le cas, qu’il arrête aussi avec le processus électoral alors, n’est-ce pas ? Est-ce que le gouvernement congolais peut-il consacrer le peu de moyens à sa disposition pour mettre fin à l’agression et organiser les élections et en même temps ? Sauf si un miracle se produit : que le train de vie soit réduit et l’argent détourné depuis le procès de 100 jours soit restitué au Trésor Public. Dans le cas contraire, suspendons le processus électoral, mettons fin à l’agression rwandaise d’abord car c’est ça la priorité pour le moment. Entretemps, adressons les préoccupations de l’opposition relatives à la recomposition de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, la non-promulgation sur la loi portant le partage des sièges. Comme ça, nous repartirons sur des bases nouvelles qui arrangeront tout le monde. Si nous forçons les choses, le pays risque de connaitre pire que nous le vivons. Et qui sera cet investisseur qui va s’aventurer à venir légalement au Congo ? La guerre ne demeurera –t-elle pas la seule stratégie par laquelle notre coltan, notre cobalt,…dont aucun pays du monde ne peut s’en passer, seront gratuitement pillés ?
(Postface de la deuxième édition du livre de Paul LUKUNKU KANYAMA et Symphorien BAMUINIKILE MUDIASA, Le Devoir de savoir. Pensées pour une éthique de l’excellence, Kinshasa, Editions Universitaires Africaines, 2022) Un regard rétrospectif, même rapide, sur ce qui s’est passé dans la sphère politique en République Démocratique du Congo depuis 2006 jusqu’en 2022, permet de prendre conscience de la pertinence des réflexions de Paul Lukunku et Symphorien Bamuinikile. En plus, dans une certaine mesure, elles peuvent aider à faire le bilan de l’action politique pendant cette période et d’éclairer la nature de l’homme qui a été appelé à garantir le bienêtre des congolais et à impulser le progrès du pays. La pertinence de ces réflexions publiées pour la première fois en 2005, déborde les frontières de la République Démocratique du Congo. Il suffit d’arrêter le regard, pendant quelques instants, sur les velléités ou les décisions franches de briguer un troisième mandat alors que la constitution n’en prévoit que deux, l’obstination, la myopie politique et la surdité avec lesquelles on court vers un deuxième mandat légal, certes, pendant que la population clame haut et fort l’impérieuse nécessité de l’alternance au sommet de l’Etat, les détournements des deniers public qui continuent impunément, la corruption passive et active généralisée et banalisée, le déplacement indu et sans gêne des documents officiels et sensibles censés ne pas quitter le sommet de l’Etat, etc. Tous ces faits montrent à suffisance combien les réflexions de Paul Lukunku et Symphorien Bamuinikile interpellent toujours les hommes politiques, les éducateurs et tout homme raisonnable. Ce dernier, selon Voltaire, est un homme qui a le goût de la vertu, une saine éducation et un esprit droit. Dans la réflexion publiée en août 2022, que l’éditeur a ajouté à la première édition, Paul Lukunku interroge l’Union Sacrée de la Nation, une coalition qui donne au Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo une majorité parlementaire qui lui permet d’exercer le pouvoir tel qu’il l’avait pensé, selon sa propre vision et les besoins de la société globale dont il hiérarchise l’exécution. Aussi, en fait-il succinctement l’historique avant d’analyser sa nature et de conclure par quelques recommandations judicieuses. 2 L’ancêtre de l’Union Sacrée de la Nation Concernant l’historique, il y a lieu de noter que l’Union Sacrée actuelle a été précédée dans l’histoire politique de la République Démocratique du Congo par l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale (USOR) créée le 18 juillet 1991, à la suite du discours du 24 avril 1990 par lequel le Président Mobutu avait mis fin au monopartisme et ouvert la porte au multipartisme. Avant d’être total, ce multipartisme sera d’abord limité à trois. Son ouverture totale est l’une des victoires de cette Union Sacrée de l’Opposition Radicale. Sa deuxième victoire étant la tenue de la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Evidemment il y en a d’autres comme la libéralisation de la presse écrite, celle des médias officiels, le pluralisme syndical, la création des associations de défense des droits de l’homme, etc. Malgré leur évidence, ces victoires n’ont pas été gérées correctement. Christophe Lutundula Apala Pen’Apala en donne les raisons dans Lettre ouverte à l’USOR et alliés et aux forces du changement 1 . Il en relève dix, mais deux recoupent celles que l’on peut lire dans l’analyse de Paul Lukunku : la première et la dixième. La première porte sur le fait que le Premier ministre élu à la Conférence Nationale en 1991 n’ait pas eu le temps de gouverner, et la dixième sur l’émiettement continu de l’opposition et des forces du changement. Christophe Lutundula ne commente pas la première raison, mais Paul Lunkuku explique ce que tous les congolais avaient vu à la télévision le jour de l’investiture de l’élu de la Conférence Nationale Souveraine. Ce dernier avait biffé publiquement, devant tous les officiels invités à ce genre de manifestation, un passage dans l’acte de nomination qu’il considérait comme un piège. Diversement commenté aussi bien dans la sphère politique congolaise que dans les chancelleries, ce geste avait fortement déplu et irrité le Président Mobutu. Sur ces entrefaites, le Maréchal décida de révoquer l’élu de la C.N.S. et de faire éclater tout l’espoir qu’il incarnait et représentait pour la majorité de la population qui aspirait sincèrement et ardemment au changement. LUTUNDULA APALA PEN’APALA C., Lettre ouverte à l’USOR et alliés et aux forces du changement, Kinshasa, L’Arc-en-ciel, 1995. Le Président Mobutu et l’élu de la C.N.S. se connaissaient parfaitement et s’appréciaient mutuellement jusqu’au moment où leurs visions politiques et leurs projets de société se sont opposés. Il en a résulté un combat qui évoque le proverbe selon lequel lorsque deux éléphants se battent dans la savane, c’est l’herbe qui en subi les conséquences. Quant à l’émiettement continu de l’opposition et des forces du changement, il était dû à la volonté des leaders des autres partis de l’opposition de profiter aussi de l’opportunité qui s’était offerte pour exercer l’impérium et ainsi jouir aussi des avantages liés à cet exercice. En ce qui concerne Nguz Karl – i – Bond dont il était proche, Paul Lukunku relève que de l’aveu de son ami, c’est la TROIKA (France, Belgique, Etats-Unis) qui lui avait demandé de tourner le dos à l’USOR et alliés pour occuper le poste de Premier ministre que le Président Mobutu offrait à l’opposition réelle ou feinte pour gouverner ou participer au partage du gâteau. C’est ainsi qu’on verra défiler à la Primature entre 1992 et 1997 : Nguz Karl – i – Bond, B. Mungul Diaka, F. Birindwa, Kengo wa Dondo et Likulia jusqu’à la percée de l’AFDL. La population démunie ne jurait que par le changement de régime pendant que la classe politique restreinte et privilégiée s’apprêtait à prendre la poudre d’escampette. Cette classe politique était identifiée par le terme mouvancier. Paul Lukunku montre que les conditions de naissance de l’Union Sacrée actuelle sont résolument différentes de celles qui ont vu naître l’USOR et alliés. Pour les appréhender, il y a lieu d’interroger l’histoire politique de la RDC entre mai 1997 et 2019. Marche de l’AFDL sur Kinshasa à l’accord global et inclusif Le 17 mai 1997, Laurent Désiré Kabila, un Lumumbiste retiré dans les maquis du Sud-Kivu depuis la rébellion muleliste, réapparaît dans le peleton de tête de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) avec l’appui des pays voisins de l’Est de la RDC dont principalement le Rwanda et l’Ouganda. Coupant l’herbe sous les pieds des dirigeants de l’AFDL et cessant d’être leur porte-parole, L.D. Kabila s’autoproclame à partir de Lubumbashi Président de la République Démocratique du Congo. Si la population l’adule, ce n’est pas le cas des militaires étrangers avec lesquels il a conquis la RDC. Pour cette raison et d’autres, il demandera à tous les militaires étrangers 4 de regagner leurs pays respectifs. Il s’en suivra quelques semaines après une guerre d’occupation de la RDC. En effet, le Nord-Est sera occupé par les rebelles congolais du Mouvement de Libération du Congo soutenu par l’Ouganda (MLC) et ceux du Rassemblement Congolais pour la Démocratie appuyé par le Rwanda (RCD). Pendant ce temps, Laurent Désiré Kabila sera assassiné3 et son fils lui succédera au sommet d’un Etat divisé en trois parties. Pour mettre fin à cette tripartition et pacifier le pays, des dialogues entre belligérants seront préconisés dont le plus décisif est celui de Sun City4. Il en sortira un Accord Inclusif Global qui donnera lieu à une période de transition de cinq ans au terme de laquelle des élections démocratiques libres et transparentes seront organisées. Un président de la République et quatre Vice-présidents se partageront le pouvoir durant toute cette période. Les Vice-présidents étaient issus du pouvoir de Kinshasa, des anciennes rebellions et de la société civile. C’est pendant cette période que sera rédigée et soumise au referendum la constitution de la Troisième république d’après laquelle le mandat présidentiel est de cinq ans renouvelable une fois. C’est aussi au cours de cette période que Paul Lukunku et Symphorien Bamuinikile publieront leurs réflexions, d’abord dans la presse, puis sous forme de livre : Pensée le pouvoir en 2022 et Le devoir de savoir en 2005. Ils écriront dans l’une des leurs réflexions que la RDC a plus besoin d’un César Auguste que de 1+4. Le profil de l’homme appelé à gouverner la République Démocratique du Congo, son action et son comportement sont leurs principales préoccupations. S’y ajoutent l’étoffe de ses collaborateurs dans tous les secteurs de la vie nationale, ainsi que le niveau de l’éducation civique de la population votante, tant il est vrai que les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent, dit-on. Leurs réflexions balisent le chemin qui conduit au trône et en déterminent les conditions. Prises ensemble, elles apparaissent comme une contribution à la maturation politique. En voyant le faciès de la plupart des jeunes soldats qui l’avaient accompagné dans sa marche sur Kinshasa, le Sphinx de Limete avait demandé à L.D. Kabila de déclarer la dette qu’il avait contractée auprès des pays fournisseurs de ces jeunes soldats pour qu’elle soit payée afin que les jeunes soldats et leurs chefs regagnent leurs pays d’origine. Cette prise de position et d’autres déclarations que l’entourage de L.D. Kabila n’appréciaient guère, avaient coûté au Sphinx de Limete l’exil de Lubumbashi. Le carcan dans lequel L.D. Kabila s’est trouvé dans le cadre des accords avec les pays voisins de l’Est de la RDC, dont l’accord de Lemera lui a été fatal dès qu’il a fait volte-face. En Afrique du Sud 5 peuple congolais dans son ensemble, gage d’une action qui peut induire le progrès et le bien-être pour tous. Par leurs réflexions, ils jouent le rôle dévolu à l’intellectuel africain ; ils accomplissent ainsi leur devoir de citoyen et de patriote exemplaires. Ils ne peuvent qu’en être félicités. Cependant, que peut-on retenir de dix premières années de la Troisième république à la lumière des réflexions de Paul Lukunku et de Symphorien Bamuinikile ? Malgré des percées évidentes des actes de blanchiment de taumbaux Comme une jeune plante qui doit croître et s’enraciner davantage dans le sol, la démocratie en république Démocratique du Congo est là, jeune et fragile. Bien qu’elle fonctionne encore cahin-caha, elle est indéniablement présente, face à de nombreux défis à relever. Mais, à cause des antivaleurs que P. Lukunku et S. Bamuinikile dénoncent, le bien-être général de la population n’a pas été au rendez-vous. Pendant ce temps la classe politique restreinte et privilégiée se préoccupait plus de son enrichissement et de la conservation du pouvoir que de son exercice pour la modernisation du pays et le développement endogène mais ouvert au monde. Des problèmes d’infrastructures scolaires et universitaires tenant compte de la démographie galopante de la jeunesse à scolariser et de la modernité ou de la post-modernité, ainsi que des conditions humaines acceptables de travail se posent en RDC dans son immensité. Il en est ainsi des infrastructures hospitalières et des conditions de travail du personnel médical. Pendant ce temps, la classe politique restreinte et privilégiée loge une grande partie de sa fortune dans les paradis fiscaux et se fait soigner à l’étranger en cas d’ennuis de santé. Présente dans des carrés miniers, elle partage l’exploitation des richesses minières avec des sociétés étrangères au dépend de la RDC. En effet, les Chinois, les Indo-pakistanais et les Libanais principalement ont envahi d’autres part de marché où ils rivalisent avec les congolais dans la vente au détail. Le caractère général de cette situation est telle que même les avancées significatives, pourtant évidentes, apparaissent comme des actes de blanchiment de tombeaux. Le deuxième mandat de la Troisième république présente à peu de différences près les mêmes caractéristiques : l’enrichissement de la classe politique restreinte et privilégiée au détriment de la population congolaise, des actes de blanchiment de tombeaux et des velléités de modification ou de révision de la constitution pour rendre possible un troisième mandat présidentiel. Parmi les actes observés dès le début du mandat, la révision de l’article 71 et la suppression du deuxième tour lors du scrutin présidentiel. Entre-temps la crise politique engendrée par les résultats contestés de l’élection présidentielle s’installe, prend de l’ampleur et se cristallise autour de l’opposition entre la majorité présidentielle et la majorité populaire qui se regardent comme chien et chat. Pendant ce temps, l’insécurité sévit à l’Est occasionnant des déplacements massifs de populations et d’autres conséquences épouvantables comme des tueries et des viols de femmes quel que soit l’âge de la victime. Pour mettre fin à cette situation et préparer les élections initialement prévues pour 2016, les deux majorités opposées accepteront l’idée d’un dialogue. Il y en aura deux majeurs : l’un dit de la cité de l’Union africaine et le second dénommé dialogue de la Saint Sylvestre. C’est à la suite de ce dernier dialogue que les deux majorités opposées signeront un accord selon lequel le Premier ministre sous le mandat de qui les élections de 2019 allaient être organisées viendrait de l’opposition. Dans le choix du Premier ministre on lira également la tentative de diviser l’opposition et de l’affaiblir. Ce fut le cas après le dialogue de la cité de l’Union africaine sous la modération d’Eden Kodjo. Finalement, les élections auront lieu en 2019 après deux ans de glissement sous le mandat du Premier ministre issu du dialogue de la Saint Sylvestre. Des actes et des comportements susceptibles de discréditer la Commission électorale et de susciter la contestation des résultats de l’élection présidentiels seront observés. Les observateurs attentifs de la vie politique congolaise ont pu dire en pensant au seuil d’éligibilité élevé, à la suppléance familiale et à la postulation à plusieurs niveaux, que la loi électorale de 2018 était élaborée pour garantir la victoire des membres du FCC (Front Commun pour le Congo) et leurs alliés. De la laisse dorée à l’Union Sacrée de la Nation Les tentatives pour conserver le pouvoir ayant toutes échouées, il fallait recourir à un manège présenté comme une « passation de pouvoir pacifique et civilisée ». Le ministre 7 français des Affaires Etrangères à cette époque parlera de la démocratie à la congolaise. Il y avait à la clé bien entendu des accords entre l’ancien pouvoir et le nouveau. Ces accords ont donné naissance à la coalition FCC-CASH, qui était de toute évidence et de l’avis de la plupart des observateurs politiques, un mariage contre nature. C’était, pour reprendre la métaphore biblique, du vin neuf dans les vieilles outres. Le résultat est connu : ou la jeunesse et la force du vin neuf font éclater les vieilles, outre le vin jeune perd et de sa jeunesse et de sa force. Dans les deux cas, le vin se perd. L’animateur principal du nouveau pouvoir s’étant senti en laisse dans le cadre de ces accords, il décidera courageusement au bout de deux ans de couper la laisse dorée, objet de tant de quolibets de la part des caciques de l’ancien pouvoir. La nouvelle Union Sacrée est née de cette coupure et de l’impérieuse nécessité d’avoir des coudées franche pour organiser une nouvelle majorité parlementaire afin de gouverner sans embûches. Cette coupure aura pour conséquence le changement de la majorité au Parlement : l’Union Sacrée de la Nation disposera de 400 députés alors que l’ancienne totalisait 293 députés. Paul Lukunku voit dans cet acte de naissance de l’actuelle Union Sacrée l’habileté d’un leader politique qui ne cesse de surprendre par son flaire, son courage politique et par ses réalisations sociales progressives qui commencent à crever les yeux de ceux qui naguère étaient sceptiques, qui doutaient de l’efficience de sa praxis politique. Qui peut encore en douter depuis que la République Démocratique du Congo n’est plus aphone sur le plan international ? Est-ce le César Auguste que Paul Lukunku et Symphorien Bamuinikile appelaient de tous leurs vœux ? Paul Lukunku révèle que si l’idée d’une Union Sacrée est du crû de Chef de l’Etat actuel, son « affûtage » est l’œuvre des routiers de la politique congolaise parmi lesquels feu Kitenge Yezu. En plus, il dénonce les chantres de l’ancien régime devenus pour la circonstance des griots du nouveau pouvoir et singulièrement de l’animateur principal de l’Union Sacrée de la Nation. Paul Lukunku pense sans doute aux dissidents du PPRD qui sont devenus membres et à ceux qui attendent une nomination. Toutefois, tout en saluant la trouvaille géniale du Chef de l’Etat, il note qu’il est face à deux défis de taille à relever : le nettoyage de sa cour et la transformation des mentalités de l’homme politique congolais et de l’homme congolais tout court. Dans le premier cas, estime P. Lukunku, le Chef de l’Etat a l’obligation de nettoyer sa cour en la débarrassant des collaborateurs véreux, ceux dont le comportement est susceptible de ternir son image de manque et d’assombrir l’éclat de son action. Pour reprendre l’image du monde agricole que l’on trouve dans la bible, il doit sans état d’âme séparer l’ivraie et le bon grain. Le second est quasiment une gageure : transformer les mentalités des congolais, ceux de la base ainsi que ceux du sommet de la pyramide sociale. Pour y parvenir, Paul Lukunku parle de l’électrochoc, c’est-à-dire une thérapie à même de refaire, de recréer, de renouveler l’homme congolais. Trois possibilités sont envisageables : le miracle, la conversion et l’éducation. 1. Le miracle Il s’agit d’un miracle semblable à celui qui a fait de Paul de Tarse qui persécutait les disciples du Christ, un apôtre du même Christ. Il est passé subitement, par enchantement, miraculeusement, d’un extrême à un autre, de la méchanceté à la bonté. Faut-il y croire ou en douter ? 2. La conversion Elle implique à la fois la prise de conscience du mal que l’on fait et la volonté d’y renoncer pour rechercher le Bien. La sagesse traditionnelle, les enseignements spirituels ou la crainte de la prison peuvent conduire à ce retournement intérieur orienté vers la pratique des vertus : le partage, la compassion, la justice… 3. L’éducation Sans exclure l’apport de la famille, de l’école et de l’église, il s’agit de celle qui les intègre à travers un système éducatif comme le scoutisme qui propose de faire d’une jeune fille, d’un jeune homme un citoyen ou une citoyenne raisonnable tel que nous nous l’avons défini avec Voltaire, et qui se met volontairement, consciemment au service de sa patrie et de 9 l’humanité. Un tel homme est décidé à faire de sa vie un progrès perpétuel, en maîtrise de soi, en force de caractère, en droiture, dévouement, pureté, et à faire toutes choses, aujourd’hui mieux qu’hier, et demain mieux qu’aujourd’hui. Il promet de ne pas s’arrêter sur les fleurs du chemin et de considérer sa vie comme une mission dont rien ne doit le détourner. Il est décidé à ne plus vivre en enfant, mais en homme raisonnable. A ce propos, V.Y. Mudimbe fait dire à l’un de ses personnages dans Le Bel immonde : « Les politiciens congolais sont d’une générosité gamine ; ils dépensent plus que les industriels américains ». S’agissant de ceux qui dans notre pays sont dépensiers, Paul Lukunku dit qu’aucun d’eux n’a su transmettre à ses héritiers une société viable. Un tel homme ou une telle femme consent à faire don de lui-même ou d’elle-même à tout venant, un être humain tout aux autres, toujours de service, pour rendre service. Bref, un homme ou une femme prêt à servir et non à se servir5 . Au cours de la Deuxième République, le Mouvement Populaire de la Révolution (M.P.R.) avait fait de cet idéal sa devise. Mais en réalité, ses dirigeants faisaient tout le contraire. La ploutocratie en RDC date de cette époque. Ce système éducatif se charge de l’enfant dès sa septième année jusqu’à son départ à 25 ans. Ceux qui entrent dans la sphère politique sans une éducation aussi exigeante sont comme des arbres tordus ; ils tombent du côté où ils sont penchés. Aux deux recommandations de P. Lukunku, il y a lieu d’ajouter une troisième dont dépendent la paix, l’unité du pays, la confiance des investisseurs, le développement de tous les territoires de la RDC : une armée de dissuasion à même d’imposer à tous les voisins du pays l’équilibre de la terreur, surtout aux esprits malins d’entre eux.
Lettre ouverte - A son Excellence Félix Tshisekedi Tshilombo Président de la République Démocratique du Congo. Copies pour information : - A l’Honorable président du Sénat; - A son Excellence Monsieur le Premier Ministre ; - A l’Honorable président de l'Assemblée Nationale ; - Aux membres du bureau la CENI ; - Aux autres dirigeants congolais. Excellence Monsieur le Président de la République, Après la détérioration du climat sécuritaire à l'Est du pays, avec le M23 soutenu par le Rwanda, et à l'Ouest du pays, avec le phénomène Mobondo soutenu par des mains noires non autrement identifiées, le climat politique se délétère à son tour causant des sérieuses préoccupations aux seins de la population, particulièrement dans les deux plus grandes villes: Kinshasa et Lubumbashi. En effet, la répression de la marche de l'opposition du 20 mai, les arrestations de certains membres de l'opposition, les arrestations arbitraires au sein de la classe politique (y compris des membres de l’Union sacrée) et des autorités traditionnelles, l'activisme à Kinshasa et à Lubumbashi de la milice pro-UDPS (force du progrès) qui terrorisent les paisibles citoyens, tout cela suscite des grandes inquiétudes au sein de la population. Cette dernière redoute la dérive dictatoriale du régime caractérisé par son attitude liberticide à l'égard de l'opposition politique pacifique, l'intolérance et la tentative de musellement de la population. Par ailleurs, la fracture sociale causée par les privilèges que le régime accorde à ses proches au détriment des autres congolais est de plus en plus perceptible. La crise socio-économique qui s'accompagne des plusieurs promesses non tenues du Gouvernement (accord de Bibwa entre le Gouvernement et les professeurs des universités, accord de Bibwa entre le Gouvernement et les médecins, les infirmiers et les autres professionnels de santé). Tout ceci a créé un climat désagréable qui lamine tous les efforts de recherche de la cohésion. Cependant, c'est dans ce contexte que la CENI veut organiser les élections avec un fichier dont l'audit bâclé dénoncé par plusieurs organisations de la société civile et une partie importante de la classe politique. La population doute déjà de la transparence des élections. Par ailleurs, la loi électorale injuste empêche les citoyens de la classe moyenne d'exercer leur droit constitutionnel de postuler comme candidat aux élections, faute des moyens financiers pour les dépôts des candidatures. Ceci consacre l’établissement dans notre pays d'un régime oligarchique où seulement les riches (dont la majorité ont détourné l'argent de l'Etat) peuvent payer des cautions pour des candidats qui vont défendre leurs intérêts (et non ceux de la population). En outre, cette loi contient des germes des conflits post-électoraux (nous avons eu à le stigmatiser à plusieurs reprises déjà). Le processus électoral est déjà décrié par beaucoup des congolais, à travers les médias et les réseaux sociaux, cela présage des sérieux conflits post-électoraux susceptibles de mettre gravement en péril la paix déjà sérieusement éprouvée. Malgré tout cela, les dirigeants de notre pays ne semblent pas s'en préoccuper. Ils semblent vouloir à tout prix organiser dans un contexte chaotique dont d'aucuns savent que les élections dont d'aucuns savent que les résultats seront contestés. Ce qui risque de causer des troubles à travers le pays.
Cette attitude des autorités n'est pas de nature à rassurer la population sur la paix et la stabilité. Les congolais redoutent les troubles post-électoraux qui risquent d'entraîner le pays dans la guerre civile et la balkanisation. Raison pour laquelle, Monsieur le Président de la République, nous lançons un appel solennel à votre endroit, afin que vous preniez vos responsabilités, en tant que garant de la paix et de la cohésion nationale, pour convoquer le plus tôt possible les congolais, toutes tendances confondues, autour d'une table dans un forum national au cours duquel nous allons discuter de l'avenir de notre pays qui semble être sérieusement en danger. Ce forum va permettre de trouver des solutions idoines qui privilégient la paix et l'unité de notre pays. Monsieur le Président de la République, nous vous prions de ne pas écouter les opportunistes et les irresponsables qui ne voient que leurs intérêts immédiats et vous poussent d'aller à tout prix aux élections qui leur permettrons de garder leurs postes politiques et privilèges. Ne jouons pas avec le feu en voulant à tout prix un processus électoral, germe des contestations, déjà décrié par une grande partie de la population. Vous êtes le seul à avoir prêté serment devant la nation toute entière comme garant de la paix, de la sécurité des congolais et de l'unité nationale. Vous seul êtes redevable devant cette population au premier plan. Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de notre sentiment patriotique. Professeur Gaston Dyndo Zabondo
Tous les pays qui ont investi dans l’éducation ont connu une croissance si rapide que la quasi-totalité de leur population est sortie de la pauvreté. Le Japon, la Corée du Sud, la Chine ou encore le Vietnam, la Finlande, l ' Allemagne et tous les pays d’Europe de l’Ouest ont misé sur l 'éducation pour faciliter et enrichir la vie de leurs concitoyens. L’économie d’un pays progresse lorsque les universités libèrent un nombre et une qualité suffisants de finalistes sur le marché chaque année. Ce sont ces élites qui conçoivent, produisent et transforment le pays. Ils reçoivent une formation de qualité et ont donc un impact significatif sur le PIB. Toutes les nations qui organisent une bonne éducation pour leur peuple en retirent des bénéfices non négligeables. Au Congo, le budget de l'éducation nationale est une portion logarithmique dérisoire du budget de l'État, dont 68% est destinée aux salaires élevés ( Président , Ministres nationaux et provinciaux, Assemblée nationale et Assemblées provinciales). Une des conséquences de ce budget est que les enseignants du primaire à l’université sont très peu payés. Les professeurs d’université font régulièrement grève pour exiger des conditions de travail décentes. Ces grèves ont causé des chevauchements d’années scolaires, rendant la formation collégiale extrêmement difficile. Les étudiants n'ont pas étudié depuis des mois, et quand ils reviennent après une grève des enseignants, nous arrangerons les choses de sorte que nous terminions l’année. Ces jeunes qui terminent leurs études n'augmentent pas le PIB, mais prennent plaisir à choisir d'être au chômage parce qu’ils sont effectivement incapables de travailler dans leurs domaines professionnels, ne recevant qu'une formation bancale en raison des grèves répétées de leurs enseignants. Contrairement à d’autres pays qui prospèrent grâce à une éducation de qualité, le Congo a choisi de négliger un secteur qui aurait stimulé son économie. C’est ainsi que nous sommes désormais sous le dictat du FMI et de la Banque mondiale, qui considèrent que les salaires versés aux professeurs d ' université constituent une dépense du pays plutôt qu'une valeur ajoutée. Mais, en fait, une bonne éducation contribue à un PIB plus élevé. Les enseignants sont donc des créateurs de valeur économique, et non des dépensiers comme le prétendent le FMI et la Banque mondiale. Mais, on a du mal à se voir créateurs de valeurs quand on bousille la formation de nos étudiants pour des raisons (et légitimes) de besoin social. La dialectique est complexe. Pour les enseignants, il n ' y a rien de plus pénible que de constater que les produits pour lesquels ils ont travaillé dur ne valent rien sur le marché. Cela nous fait mal de voir nos anciens étudiants se transformer en motocyclistes ou en changeurs après cinq ans à l’université. Cela me peine de voir, dans une pharmacie libanaise de la Gombe, d' anciens étudiants de l'Université de Kinshasa , diplômés en relations internationales et en droit, s'affairer à trier les médicaments sur les étagères. Ont-ils passé cinq ans à l’université juste pour obtenir ce poste ? A UPN, nous venons d'être en grève depuis trois mois parce que le gouvernement n'a pas tenu ses promesses d'augmenter nos salaires, nos primes de recherche et de nous indemniser pour la perte de revenus en nous attribuant des voitures. Le gouvernement n'a pas tenu ses promesses. La grève a été annulée au motif que le gouvernement avait payé au moins 50 % de la subvention salariale. En effet, certains enseignants ont déjà perçu ce complément de salaire, tandis que d'autres attendent toujours. Les cours à l'UPN reprendront lentement, bien que certains enseignants aient choisi de poursuivre les cours de l'autre côté de la ligne de piquetage. Mais la grande majorité des enseignants qui ont résisté à la grève ont choisi de laisser enseigner leurs assistants. Ainsi, certains cours sont dispensés par des assistants, mais pas par des titulaires de cours. Les cours reprendront donc lors de la deuxième quinzaine de Juin et devrait prendre leur vitesse de croisière au mois de Juillet. Mais, le mois de juillet 2023 est consacrée aux jeux de la Francophonie que le Congo va organiser pour la première fois. Nous allons interrompre les enseignement pendant tout le mois de juillet 2023. Finalement les variables enseignements ne reperdront qu’au mois d’Aout 2023 et devraient s’arrêter en Décembre 2023. En cinq mois, nous allons boucler une année qui devrait nous prendre 10 mois. Le travail sera vite fait et les programmes clôturés du point de vue de l’enseignant, mais évidemment que la qualité n’y sera pas. Les étudiants se contenteront des enseignements marathon. J’ai posé la question à un collègue qui m’a répondu, je cite, « la qualité ne nous concerne pas, ce n’est pas de notre faute ». J’avais même proposé qu’au mon justement d’une bonne qualité d’enseignement et d’une bonne préparation de nos étudiants à contribuer à la vie économique du pays, que l’on reprenne les cours au mois d’octobre 2023 pour faire les dix mois prévus pour formation de nos étudiants jusqu’en Juillet 2024. Cette proposition aurait l’avantage de recommencer les années régulières de formation et d’éviter les chevauchements qui empêchent de donner une formation de qualité. En lieu et place d’enseigner pendant cinq mois des matières prévues pour dix mois, nous pouvons recommencer en Octobre 2023 pour terminer en Juillet 2023. Ainsi nous prendrons une année académique entière pour bien former nos étudiants. Cette proposition était rejetée par le désir de finir à tout prix l’année quitte à donner des enseignements en bloc sans tenir compte de la capacité de compréhension de nos étudiants, bref sans tenir compte de la qualité. Le coût de l’éducation des étudiants Congolais est tout simplement négatif par rapport à leur apport à l’économie du pays. La dialectique de la lutte entre le gouvernement et les professeurs se déroule en défaveur des étudiants, et donc de l’économie même du pays. Le gouvernement congolais devrait comprendre le lien étroit qui existe entre une meilleure éducation et l’amélioration de l’économie nationale. Le jour que le pouvoir congolais le comprendra, le pays fera un bond exponentiel dans le bon sens.
(Depuis Paris, David Menge, Docteur en Histoire des Sciences)
*Rien n’est moins sûr ! Cette question lancinante qui est sur toutes les lèvres ne nous empêche plus de parler de l’insécurité et de la façon dont elle est traitée dans notre pays. Au-delà de la guerre qui fait des milliers de morts chaque jour à l’Est et le phénomène KULUNA qui désole tout un chacun à Kinshasa, le banditisme rural voilé d’un tribalisme sectaire fait surface depuis quelques années à l’intérieur du pays sans que cela soit traité politiquement. Les assaillants haineux ne cessent pas d’endeuiller les familles sous le regard impuissant des forces de l’ordre. Dans la journée de mardi 06 juin 2023 est survenu, au village DUMI près de MALUKU, dans la région capitale de Kinshasa, un évènement tragique inimaginable au 21ème siècle. Le conflit de terre qui oppose les YAKA et les TEKES, depuis des décennies, a fait encore des victimes : une dizaine de morts par armes blanches dont l’une d’entre-elles décapitée. Les assaillants YAKA, haineux obscurantistes, ont emporté, même la tête du Chef coutumier TEKE, comme trophée pour se vanter de leur victoire. Quelle barbarie ? La scène s’est déroulée sous l’œil impuissant des policiers et des autorités locales. Ces derniers, par aveu d’impuissance face au pouvoir mystique des YAKA et par manque de munitions n’ont pu rien faire pour empêcher ce massacre et pour maintenir l’ordre républicain. Aujourd’hui, la crise sécuritaire au Plateau de BATEKE et ses conséquences économiques doivent nous interpeler ! Depuis ces assassinats horribles et à répétition, toutes les exploitations agricoles des petits propriétaires, utiles pour l’approvisionnement de la ville de Kinshasa en produits viviers frais, ont été fermées. Ces propriétaires malheureux ont dû quitter leurs lieux de travail dans la précipitation laissant derrière eux leurs biens sans surveillance. Ils sont très inquiets pour l’avenir de leurs exploitations et pour leur propre sécurité. Selon les témoignages reçus sur place, même les policiers qui assuraient l’ordre dans la région ont déserté leur poste de garde sur menace des assaillants, pour se réfugier à Kinshasa. En l’absence de l’autorité de l’Etat sur le terrain et la mainmise de ces intrus fétichistes motivés sur ce territoire, nous nous interrogeons sur l’avenir immédiat du Plateaux et sur le devenir des petits exploitants agricoles ayant suffisamment investis dans ce secteur porteur d’espoir pour l’autosuffisance alimentaire de la ville de Kinshasa. En somme, les conflits récurrents entre les tribus et le banditisme rural qui s’installe, depuis l’affaire de HEMA et LENDU dans le Nord, nous questionne sur la capacité qu’a l’Etat de contrôler les territoires de notre immense pays. On peut disposer de policiers en nombre mais, si ces derniers patrouillent à pied, avec armes sans munitions, il sera difficile pour eux d’assurer l’ordre et la tranquillité publique. A cela s’ajoute le mysticisme traditionnel qui prend de l’ampleur et qui rend difficile toute approche de la loi. La RDC n’est pas un Etat bananière. Elle est un Etat de droit et elle doit faire régner l’ordre par une application stricte des lois. L’affaire de DUMI doit être instruite et servir d’exemple pour que ces genres de crimes gratuits ne restent pas impunis. Faisons confiance à notre police ; qu’elle soit formée et équipée correctement afin qu’elle fasse régner, même de manière dissuasive, l’ordre et la tranquillité sur toute l’étendue de la république, car la vie de chaque Congolais est sacrée !
La RDC a de nombreux besoins pressants. Avec tous ces défis et opportunités de développement, et les ressources limitées, il est essentiel de savoir sur quoi se concentrer. Les données du recensement sont utiles pour élaborer des plans stratégiques efficaces et suivre les progrès accomplis pour atteindre les objectifs. Le recensement est une enquête représentative au niveau national et un outil fondamental pour collecter des informations sur la population de chaque pays. Un recenseur qualifié se rend au domicile pour collecter des informations sur chaque personne qui y vit, notamment son sexe, son âge, son état civil, sa profession, la langue parlée et d'autres éléments clés d'informations de base. Sans données de recensement, un pays n’est pas en mesure de mesurer ou de comprendre les schémas de croissance démographique ou d'urbanisation. Plus les données sont détaillées, à jour et de haute qualité, mieux les politiques et les programmes peuvent être informés. Les données de recensement qui peuvent être ventilées par caractéristiques clés peuvent attirer l'attention sur les disparités et les inégalités. Et les données de routine permettent à un pays de mesurer leur succès sur des indicateurs clés tels que les objectifs de développement durable. La RDC ne dispose pas d'enquêtes de recensement à jour malgré que cela se devrait se faire tous les 10 ans. Réaliser un recensement est extrêmement difficile. Elle est coûteuse et nécessite un personnel nombreux et formé. Elle implique la participation d'un grand nombre de personnes. Il peut y avoir des préoccupations concernant la vie privée ou des questions de nature sensible. L'état sécuritaire de la RDC, surtout à l’Est, compliqueraient aussi le dénombrement. Cinq raisons Allocation des ressources et du pouvoir politique : avec la croissance démographique et économique, les nouvelles données de recensement aident les gouvernements à allouer les ressources, à cibler les services, à planifier des projets d'infrastructure et à orienter les investissements. Pour s'assurer que les gens ont un accès équitable à ce dont ils ont besoin, il est utile d'avoir des informations sur leur âge, leur revenu et d'autres caractéristiques. Ces informations sont également utilisées pour créer des zones géographiques contenant à peu près le même nombre de personnes, de sorte que tous les électeurs soient représentés. Développement économique : Le recensement demande aux ménages des informations sur leurs revenus, leur emploi et des caractéristiques démographiques telles que l'âge ou le sexe. Cela peut aider le gouvernement à comprendre les modèles de croissance économique et comment stimuler le développement économique. Le secteur privé et les gouvernements ont besoin d'informations comme celles-ci pour prendre des décisions d'investissement. Bien-être social : les données du recensement permettent de mieux comprendre les besoins des différents groupes de la société, tels que les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées. Il informe la conception des programmes de protection sociale qui ciblent ceux qui en ont le plus besoin. Réponse aux catastrophes et réduction des risques : les données du recensement sont également utilisées dans la planification des catastrophes, la réponse et les efforts de réduction des risques. Il fournit des informations sur la densité de population, la vulnérabilité et les infrastructures, ce qui est essentiel pour identifier les zones à risque lors d'événements extrêmes tels que les inondations. Il peut également indiquer où les groupes vulnérables, tels que les personnes âgées ou les personnes handicapées, peuvent être lésés. Recherche pour éclairer les politiques : Des données de recensement de haute qualité, à jour et régulières sont essentielles pour éclairer la recherche afin de générer les preuves sur lesquelles reposent les politiques et les programmes. Par exemple, la RDC pourrait bénéficier de la recherche sur la manière de minimiser les perturbations de la scolarisation dues au climat, de cibler les zones à faible taux de scolarisation et d'utiliser la technologie pour faire progresser les résultats scolaires. La recherche en santé est un autre domaine critique, pour protéger les enfants et leurs familles et construire des hôpitaux et des installations là où ils sont le plus nécessaires. Le recensement peut identifier la charge de morbidité, les schémas de maladie et de décès et la répartition des facteurs de risque. Les données du recensement peuvent révéler des disparités dans les programmes de santé, d'éducation, sociaux et économiques.
Difficile mais ça vaut le coup Des données de recensement précises et opportunes sont essentielles pour que la RDC réalise son potentiel et marque des progrès. Réaliser un recensement prend du temps, de l'argent et du personnel, et il peut être difficile de collecter des données précises dans certains contextes. Cependant, le recensement est un outil essentiel pour permettre à un pays de prendre des décisions éclairées sur la meilleure façon d'allouer les ressources, de planifier l'avenir et d'améliorer la vie de leurs citoyens, y compris la génération montante de jeunes. Jo M. Sekimonyo Auteur, théoricien, militant des droits de l’homme et économiste politique
(Par Thierry Nlandu Mayamba, Professeur Ordinaire à la Faculté des Lettres à l’Université de Kinshasa & Consultant en développement Organisationnel)
Thierry Nlandu Mayamba déconseille la théâtralisation de l’espace électoral *Depuis 2006 en passant par 2011 et, enfin, 2018, le peuple congolais a toujours affronté la résistance farouche des politiciens au pouvoir comme dans l’opposition à organiser des élections libres, transparentes et crédibles qui auraient pour seul but de légitimer ceux d’entre eux que le peuple aura choisi. Durant toutes ces années, les hommes politiques au pouvoir comme dans l’opposition multiplient les stratagèmes qui leur ont jusqu’ici permis de garder ou de conquérir le pouvoir en bluffant notre peuple et en transformant l’espace électoral en espace théâtral qui, progressivement, a fini par présenter les élections comme un outil douteux de soutien à la démocratie.
Au fil des années électorales, les enjeux et défis restent les mêmes pour chaque acteur de ce théâtre électoral digne de Kafka : • Pour les politiques au pouvoir et dans l’opposition, l’enjeu majeur reste et restera toujours le pouvoir à garder pour les uns et à conquérir pour les autres, car c’est le seul moyen d’avoir accès à l’argent et aux honneurs. • Pour la CENI, l’enjeu sera celui d’accompagner ceux qui sont au pouvoir et qui organisent les élections, à conserver ce qu’ils considèrent comme leur pouvoir, une propriété privée. • Pour le peuple, hier comme aujourd’hui, l’enjeu majeur est et sera toujours le combat pour la vérité des urnes afin que ceux et celles qui accèdent au pouvoir soient réellement des personnes que le souverain primaire aura élues. En définitive, l’enjeu du côté du peuple est et sera toujours celui de légitimer le pouvoir de ceux et celles qui seront appelés, non seulement à diriger notre nation ; mais surtout à garantir une gouvernance fondée sur des valeurs humaines. En guise de réponse à ces enjeux unique et différent, chaque camp se coupe en mille morceaux pour répondre aux seuls défis qui se présentent aux uns et aux autres : • Comment organiser la fraude électorale pour conserver le pouvoir ? Tel a toujours été le défi pour ceux qui ont étés au pouvoir hier et qui le sont aujourd’hui. • Comment conquérir le pouvoir en contrecarrant la fraude électorale mais en bénéficiant, par pure réalisme de politicien en quête de pouvoir, de cette même fraude là où elle offre des possibilités dans une circonscription précise ? Tel a toujours été le défi à relever pour ceux qui ont étés dans l’opposition et qui le sont aujourd’hui. • Comment organiser à tout prix les élections dans le strict respect du délai constitutionnel et sans aucun souci de la qualité de celles-ci ? Tel a toujours été le défi ronronné par toutes les CENI depuis 2006 même si la dernière partie de cette affirmation reste plutôt susurrée. • Comment faire triompher la vérité des urnes et avoir enfin des élus qui seront ceux et celles pour qui nous aurons votés ? Tel a toujours été le défi pour le peuple congolais, assoiffé d’un régime qui, enfin placera l’homme et la femme de cette terre au cœur de ses préoccupations. Au lendemain de chaque élection, notre pays se réveille avec un parlement panthéon, constitué de députés élus, nommés, désignés par les cours et tribunaux, coptés, etc. Quel gâchis à chaque élection ! Quel désastre pour la démocratie ! Quel bonheur pour le système néolibéral et sa démocratie de façade qui, pendant un nouveau mandat de cinq ans continueront à s’articuler autour des habituels compromis et compromissions orchestrées par des acteurs et actrices politiques qui acceptent de jouer aux marionnettes dans une pièce théâtrale dont nul d’entre eux ne sera ni dramaturge ni encore moins metteur en scène ! Que faire alors ?
Thierry Nlandu, un regard prospectif pour scruter l’avenir En effet, la grande question est de savoir ce que nous comptons faire en tant que peuple pour déjouer le piège dans lequel les élections et nos politiciens nous enferment depuis trois cycles électoraux. Pour certains, les plus pessimistes parmi nous, il faut baisser les bras, car le système qui nous opprime et nous conduit à la dérive semble trop fort. Il a des ramifications dans tout notre corps social sans compter les lobbies nationaux, internationaux et régionaux. Il y a comme un sentiment d’incapacité à nous en sortir. On s’en remet à un Dieu faiseur de miracles que célèbrent, à temps et contre temps, certains de nos hommes d’églises, des complices qui, consciemment ou inconsciemment, participent à l’asservissement du peuple souffrant du Congo. L’impression générale pour ses frères et sœurs réduits à la passivité et à la fatigue est le désarroi de tous ceux qui, comme dans le mythe de Sisyphe, ont roulé la pierre jusqu’au sommet de la colline se retrouvent à la fin de chaque élection en train de contempler la même pierre rouler allègrement, comme par défi, jusqu’au bas de celle-ci. Où trouver la force pour recommencer la corvée de la remonter ? Où trouver les nouveaux bras lorsque les anciens sont meurtris pas les efforts fournis antérieurement ? Où sont les mains qui pousseront cette pierre lorsque celles dont nous disposons sont meurtries par des ampoules couleur sang ? Quel discours mobilisateur peut à nouveau nous convaincre nous qui nous laissons tondre à chaque saison électorale parce que devenus des brebis ? Où trouver les mots justes pour que cette haletante histoire humaine commune de lutte pour la démocratie ne se transforme pas en récit d’une tragédie humaine ? Comment continuer à maintenir cette espérance têtue de notre peuple qui refuse de ne pas croire en la possibilité, un jour, d’avoir des élections libres et transparentes dans notre pays. Doit-on baisser les bras et nous laisser dompter par une démocratie de façade ; une autocratie qui a choisi le chaos comme mode de gouvernance ; « une démocratie » gérée par des partis politiques sans démocrates qui sont devenus de véritables prisons pour notre peuple et des cadres restreints d’un partage de pouvoir qui politise et mine tous les secteurs de la vie du pays au point où tout accès à une fonction publique devient tributaire de votre appartenance à un parti politique au pouvoir ? Aussi, dans le Congo d’hier et d’aujourd’hui, il n’existe aucune volonté politique de bien faire les choses ; de placer les meilleurs d’entre nous aux postes qu’ils méritent. L’appartenance à l’ethnie et aux partis politiques sont tristement devenus les seuls critères d’éligibilité à toute fonction dans l’administration publique et autres secteurs de la vie nationale. Comme le dirait notre défunt et regretté Eminence, le Cardinal Monsengwo les « Médiocres » ont érigé domicile sur la Bastille ! En définitive, on a comme l’impression que dans nos différents espaces de vie et de travail, tout est illusion si pas mirage avec des acteurs et actrices politiques illégitimes qui n’ont pour assurance que l’arrogance de leurs ignorances. Comment organiser des élections respectueuses du souverain primaire dans un Far West sans Shérif où règne des hommes forts au détriment des institutions fortes ? N’est-ce pas ce qui durant les années de dictatures a justifié tous ces résultats électoraux dont la vérité des urnes se trouve toujours derrière les virgules : 80,02%, 98,03%, etc. ? N’est-ce pas ce qui, aujourd’hui, fragilise un président de la république élu par 38% de ses compatriotes alors que 62% ne se reconnaissent pas en lui ? N’est-ce pas ce qui explique ce taux de participation qui, de cycle en cycle, se réduit en peau de chagrin au risque de voir aux prochaines élections un nombre de candidats plus élevé que celui des électeurs ? Pour les plus radicaux parmi nous, il faut tout simplement boycotter ces élections. Mais, à ce stade de l’éducation civique et électorale de notre peuple, quelle garantie avons-nous de pouvoir organiser un boycott qui soit suivi par la majorité d’entre nous ? Bien plus, si c’est la piste de solution que nous choisissons, le temps de mobilisation pour pareille action de grande envergure ne paraît-il pas trop court vu l’étendue de notre pays et les diverses contraintes liées à pareille action ? Néanmoins, l’histoire de ce peuple et de sa capacité de mobilisation nous a toujours réservé plus d’une surprise. Wait and see ! Pourvu que tout ce peuple angoissé et en lambeaux ne tombe pas dans le piège de la violence que lui tendent ses propres fils et filles au pouvoir. Aujourd’hui, il est plus qu’évident que dans ces moments de déprime qu’accompagnent nos élections, nous nous découvrons comme la femme adultère de l’évangile, des êtres, des Congolais et Congolaises qui désespèrent. Mais, au-delà de notre désespoir, nous devons avouer que si nous sommes capables d’analyser tout ce qui nous arrive avec autant de détails, de précisions et de lucidité ; c’est que nous sommes capables de nous sortir de ce bourbier surtout qu’à travers ce vaste pays, nous sommes nombreux à faire le constat que nous venons de partager dans ces quelques lignes. Aussi, le peuple souffrant du Congo lance un vibrant appel à tous ceux d’entre nous, toutes ethnies confondues, qui se sentent vivement interpellés par le ciel ombrageux qui pointe à l’horizon de relever le défi des élections que l’actuelle CENI organise comme par défi et qui rappellent étrangement celles des années 60 avec leurs élans ethniques qui ont fini par jeter les bases des sécessions et autres rébellions annonciatrices de coup d’état. Ensemble, nous pouvons démanteler les pièges que la CENI place tout au long du parcours électoral. Il suffit de le vouloir ; nous pourrons y arriver car ceux et celles qui organisent la fraude électorale ne sont pas plus nombreux que nous, les victimes souvent consentantes de cette fraude. Il nous suffira, dès à présent, d’organiser dans la non-violence, les mobilisations qui accompagneront, demain, ceux et celles que nous aurons réellement élus. Il nous faut développer d’autres stratégies pour faire triompher la vérité des urnes lors des prochaines élections présidentielle, législative, provinciale et communale. Nos simples contestations dans la presse écrite, à la radio, à la télévision et dans les réseaux sociaux ne suffiront pas même lorsqu’elles seront portées par des hautes personnalités de nos églises. En route vers la démocratie, notre peuple ne doit pas se laisser bercer par l’attraction des nouvelles appellations des partis politiques et autres alliances politiques : UDPS ; MLC, UNC, CRD, ADC, FCC, Ensemble, UDC, ABG, AAA, Nouvel Elan, Envol, ECIDE, ACP, Force du Nombre, Union Sacrée, Entente des Fédéralistes Républicains, ENFER, en sigle, etc. Toutes ces couvertures ne sont que des métaphores qui, depuis le processus désastreux de décentralisation s’acharnent péniblement à cacher les ardeurs ethniques et régionalistes manifestes de ceux qui sont au pouvoir ou qui cherchent à le conquérir. La population congolaise a comme l’impression de retrouver, à travers tous ces partis, les élans néfastes et destructeurs des partis dits historiques extrémistes, unitaristes et fédéralistes des années 60 : Alliance des Bakongo (ABAKO), LUKA, Parti Solidaire Africain (PSA), Centre de Regroupement Africain (CEREA), PUNA, Mouvement National Congolais (MNC), Baluba du Katanga (BALUBAKAT), Confédération Nationale des Tribus du Katanga (CONAKAT), Parti National du Progrès (PNP), UNION NATIONALE CONGOLAISE, MOUVEMENT NATIONAL CONGOLAIS/Lumumba (MNC/L), MOUVEMENT NATIONAL CONGOLAIS, PALU), etc. Avant qu’il ne soit trop tard, C’est maintenant que tous les Congolais amoureux de notre pluralité ethnique et soucieux de conserver cette richesse, doivent se mettre debout et oser monter des stratégies pour contrecarrer la fraude électorale qui pointe à l’horizon et qui sonnera le glas de notre beau pays. Ensemble, nous pouvons, dans la non-violence, dire non à tout ce qui se trame à ciel ouvert ou dans les coulisses. Ensemble, nous pouvons le faire car ceux qui conduisent le pays à la dérive ne sont pas plus nombreux que nous. S’ils réussissent à le faire c’est parce que par notre silence, par nos nombreuses peurs, nous les laissons faire et devenons ainsi des complices de nos propres bourreaux.
Elections 2023, une nouvelle étape… Oui, « yes we can » ! Car, un peuple qui, contre vents et marées, avec autant d’abnégations et de sacrifices en vies humaines, a réussi en 2018 à imposer et sauvegarder sa Constitution ne peut plus reculer. Les élections de 2023 seront une nouvelle étape dans notre volonté commune de construire, dans la non-violence, une démocratie dont nos fils et filles seront fiers demain. Il nous faut, ensemble, refuser que les prochaines élections ne soient celles qui consacreront la balkanisation de notre pays ! E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Tél. 0818823337