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Claudel-André Lubaya : « Chérubin Okende, crime d’Etat, crime de sang »

 « Les tragédies révèlent souvent les grands hommes ; ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies ». Ainsi parlait Thomas Sankara, à la veille de son assassinat.

Ce jeudi 29 février 2023 en RDC, sur les ruines de ce qui reste encore de l’Etat, d’une République en déliquescence, ont été érigés côte à côte, le monument de l’infamie et la stèle du déshonneur, en souvenir impérissable du pouvoir en place, que rien n’excuse ni ne dédouane dans l’odieux assassinat de Chérubin Okende.

Point de doute. La thèse fumigène du procureur ne convainc ni ne rassure. Elle ne répond pas à la question principale, à savoir « pour quelles raisons et dans quelles circonstances le défunt a-t-il trouvé la mort ? ». Elle semble en effet plus proche du théâtre que la réalité.

Comment Chérubin Okende, qui chérissait la vie, pouvait-il la détruire en se suicidant de plusieurs balles, avec un fusil AK47, pour ensuite aller garer sa voiture alors qu’il était déjà mort ? Où sont les conclusions de l’autopsie ? Que sont devenus son garde du corps et son chauffeur qui étaient mis en détention comme premiers suspects ? Qu’ont-ils dit dans leurs dépositions ? Qui d’autre a été entendu, en dehors des membres de sa famille, dans le cadre de l’enquête ? Personne. Qui d’autre est soupçonné, dans le cadre de l’enquête ? Personne.

Puisqu’il n’y a jamais eu de crime parfait, la sortie médiatique du procureur n’a fait que confirmer ce que tout le monde savait sur la responsabilité de l’Etat dans cette tragédie. Le reste n’est que  diversion. « Le coupable est celui à qui le crime profite », disait Sénèque.

Affirmer sans vergogne que Chérubin Okende, retrouvé corps et véhicule criblés de balles, « se serait suicidé », et donc serait responsable de sa propre mort, n’est que mépris pour sa vie. Il s’agit d’un crime de sang, un crime d’Etat, un affront au bon sens le plus élémentaire, une insulte à la mémoire du défunt et une tâche de boue qui couvriront à jamais de honte le pouvoir qui, jusqu’au bout, aura tenté sans y parvenir de maquiller cet assassinat.

C’est de la méchanceté à l’endroit de sa veuve, ses enfants, ses parents, ses frères, ses sœurs bref sa famille, ses collègues et camarades, ses amis et connaissances ! La méchanceté, c’est de faire aux autres, ce qu’on n’accepterait jamais de subir. Cette annonce prive Okende de toute voie de recours, de tout procès, de toute justice de même qu’elle sonne le glas d’un pays dont le principal dirigeant avait déclaré la mort et tout récemment, annoncé la maladie de ce qu’il reste de la justice. Oui, la justice n’est pas malade d’elle-même. Elle l’est du fait de son chef suprême, qui l’infantilise et manipule à sa guise, pour en faire son outil de puissance personnelle et son arme de chantage au service de la terreur.

Il s’agit enfin d’un mauvais signal pour la Nation, qui accentue sa fragmentation et compromet toute perceptive de réconciliation. Ce signal indique que la RDC s’enfonce dans de sombres moments de son histoire avec la terreur qui s’installe et s’intensifie désormais au sein d’une  classe politique tétanisée, obligée de se taire ou de faire des courbettes pour accéder aux privilèges indus. Ce sont les mêmes méthodes autrefois utilisées par Mobutu, dès son avènement au pouvoir en 1965 ; lesquelles lui avaient permis de se débarrasser dans l’impunité et le silence quasi absolu des pays étrangers, de toute opposition réelle ou supposée à son temps, ceux des hommes politiques qui s’étaient montrés réticents à ses méthodes et pratiques finirent soit pendus sur la place publique, soit sommairement exécutés à l’ombre à défaut d’être contraints à l’exil. C’était le début de la dictature sanguinaire au Congo Kinshasa.

Curieusement, les mêmes méthodes refont surface, sous le régime du président Tshisekedi, et dans le même but qu’autrefois : imposer la terreur, susciter la peur et réduire au silence toute opposition à son pouvoir pour qu’il reste, à l’instar de Mobutu : L’Homme Seul, L’Autocrate, Le méchant Dictateur. Et puisque les mêmes effets, la suite, personne ne l’ignore. Un pouvoir qui utilise la justice à des fins politiques, pour diffamer les dissidents et les réduire au silence, qui use des invectives, de la brutalité, suscite la peur, entretient des milices partisanes, réprime les libertés et assassine ses opposants n’est rien d’autre qu’une dictature sanguinaire.

André Claudel Lubaya

Député National Honoraire

Claudel-André Lubaya : « Chérubin Okende, crime d’Etat, crime de sang »
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Chronique de Jean-Baptiste Placca : «Guerre de prédation» dans l'Est de la RDC

 

Jean-Baptiste Placca, éditorialiste à RFI, en 2020. © RFI/Pierre René-Worms

Par rapport à la violence et à l'insécurité dans l'Est du Congo, le Rwanda et la RDC n'en sont plus à une violence verbale près. C'est le comble du dialogue de sourds. Si tant est que l'on puisse parler de dialogue. Et cela rend le pire possible, hélas !

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’implication du Rwanda dans la violence des rebelles du M23 et l’insécurité dans l’Est de la RDC. Les Congolais, opposants y compris, dénoncent, tout comme le président Félix Tshisekedi. Les organisations humanitaires aussi, et même les Etats-Unis, la France, et quelques poids lourds de l’échiquier diplomatique mondial. Paul Kagame serait-il au pied du mur?

Il semble que le vent soit en train de tourner, en tout cas, et les dénégations rwandaises convainquent de moins en moins. D’ailleurs, Kigali, désormais, se concentre davantage sur la source du mal, à supprimer, en faisant valoir que le Rwanda est aussi victime de l’insécurité à sa frontière avec la RDC. Les Rwandais accusent l'administration Tshisekedi de tenir des discours de haine et de tribalisme, et même d’être de connivence avec les FDLR, liées au génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, et coupables d’arrestations et de tueries ciblées, aujourd’hui, alors qu’ils seraient pleinement intégrés dans les forces armées congolaises. Concrètement, si le M23 est un problème, alors, il relève de la responsabilité de la RDC, incapable de protéger les droits et les vies des Tutsi congolais, et donc responsable des conflits et de l'instabilité dans l'ensemble de la région des Grands Lacs, depuis trente ans. Cela s’appelle un dialogue de sourds, si tant est qu’il y a dialogue.

Félix Tshisekedi et ses relais ne manquent pas de stratégie, pour contre-attaquer…

Oui. Pour discréditer cette vision rwandaise du conflit, Kinshasa ne cesse de marteler que la guerre que mène le Rwanda sur leur territoire est une guerre de prédation. L’accusation n’est pas nouvelle, mais elle est de plus en plus audible. Certes, l’insécurité était la raison invoquée pour justifier l’intervention de l’armée patriotique rwandaise, qui a déstabilisé le Zaïre du maréchal Mobutu Sese Seko, au lendemain du génocide des Tutsis, le contraignant à fuir, pour installer au pouvoir à Kinshasa leur poulain Laurent-Désiré Kabila.

Dans cette guerre pour chasser du pouvoir un dictateur dont le sort n’apitoyait personne, les amis rwandais et ougandais avaient découvert un pays au sous-sol bien appétissant, et il en a résulté une gloutonnerie, qui n’aurait jamais cessé, depuis.

Sur ce point, l’opinion congolaise semble d’accord avec le président Tshisekedi, comme le scandent les manifestants, rappelant avoir, depuis trente ans, assisté, impuissants, au festin de leur terre, avec ses convives se goinfrant sous leurs yeux, capable de violences et d’atrocités, au nom d’un alibi auquel eux ne comprennent rien.

L’on sent, chez Félix Tshisekedi, le désir secret de faire l’unité de son peuple contre ces prédateurs, dont lui n’a aucunement peur. Il veut montrer que son peuple n’est plus aussi vulnérable qu’autrefois. Ce que Paul Kagame interprète comme des intentions belliqueuses. Et l’on tremble, à l’idée les Grands lacs pourraient s’embraser. Il vaut mieux s’en inquiéter à temps.

Pourquoi, alors, certaines puissances tardent-elles à réprouver ce que d’autres reprochent ouvertement au Rwanda?

Pour beaucoup, le Rwanda est, depuis le génocide de 1994, une réelle source de mauvaise conscience. Il n’est pas aisé d’accabler un régime travaillant à remettre sur pied une nation que la communauté internationale n’a pas su protéger. D’où, une indifférence bienveillante.

En plus, dans cette Afrique qui a subi tant de dictatures stériles, la transformation spectaculaire du Rwanda séduit de nombreux peuples, admiratifs.

Le président Kagamé a-t-il pu en déduire que Dieu s’est, pour toujours, mis de son côté ? Possible!

 Mais, l’idée de la prédation dont se plaignent les Congolais est, pour plus d’un, d’autant plus insupportable que cela semble ne jamais devoir prendre fin. Même si que ce sont les Congolais eux-mêmes qui sont allés chercher les Rwandais et les Ougandais pour se défaire de Mobutu.

Et, lorsque Laurent-Désiré Kabila, excédé par la tutelle pesante de ses bienfaiteurs, a fini par les chasser, il a fini par être assassiné, dans son bureau. Un piège sans fin.

Chronique de Jean-Baptiste Placca : «Guerre de prédation» dans l'Est de la RDC
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Des livres pour les Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) !

*Le Délégué Général à la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), MABIALA Ma-Umba, invite les auteurs, écrivains et chercheurs congolais qui ont publié récemment sur la vie sociale, politique, culturelle et économique congolaise à prendre contact avec son secrétariat en vue de discuter des modalités d’acquisition de certains de leurs ouvrages.

En effet, grâce à une mise à disposition des fonds du gouvernement, la Délégation Générale à la Francophonie souhaiterait acquérir plusieurs centaines d’ouvrages d’auteurs congolais, dans différentes catégories, afin d’alimenter les Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) qui sont opérationnels dans différentes provinces. Présentement, il en existe une dizaine dans les villes suivantes : Beni, Bandundu, Bukavu, Butembo, Kalima, Kindu, Kolwezi, Lubumbashi, Matadi, Mbandaka.

Les CLAC sont à la fois des bibliothèques avec plusieurs centaines de livres, des mini-centres culturels avec une salle d’animation et de loisirs ainsi que des ordinateurs et des outils numériques qui ont été mis en place grâce à l’appui technique et financier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’apport du gouvernement congolais à travers le ministère des Affaires Etrangères et Francophonie, le ministère de la Culture, Arts et Patrimoine ainsi que les entités territoriales décentralisées. Tout en travaillant à redynamiser les CLAC existant, la Délégation Générale à la Francophonie compte ouvrir de nouveaux CLAC à Kinshasa et en provinces afin de   permettre à la population congolaise, en particulier aux jeunes et aux enfants, de disposer d’espaces de lecture et de promotion culturelle.

La Délégation Générale à la Francophonie espère ainsi susciter de plus en plus le goût de la lecture chez les Congolais, notamment les enfants et les jeunes, tout en mettant à leur disposition des supports numériques d’information, de loisirs et de formation.

La Délégation Générale à la Francophonie rappelle que la lecture est un moyen efficace de développer le cerveau, d’acquérir des connaissances et des compétences, d’améliorer la mémoire, de développer les capacités d’analyse et de rédaction, de se former, d’apprendre chaque jour....

La Délégation Générale à la Francophonie est une structure permanente du Ministère des Affaires Etrangères et de la Francophonie qui sert d’interface entre la RDC et les institutions de la Francophonie.

A toutes fins utiles, le siège de la Délégation Générale à la Francophonie se trouve au numéro 2381, Avenue de la Justice (croisement Batetela), dans l’enceinte de la Direction Générale de la SNEL, Commune de la Gombe.

Pour tout contact : + 243 999 985 751 (WhatsApp) - +243 824 852 525 (WhatsApp)

Mabiala Ma-Umba

Délégué Général à la Francophonie - Correspondant National de l’OIF pour la RDC.

Site web : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Tél : +243 82 2628 494 (WhatsApp)

(X) : @mmabiala

 

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Silence radio. Aucun doigt. ‘’Ça doit changer en 2024’’ : Me Kalala Muena Mpala relance son alerte à Félix Tshisekedi !

Objet : Aucun doigt levé, par un seul magistrat, un seul avocat, même de cassation y compris le Bâtonnier National ou un seul docteur en droit, devant le Chef de l’Etat et Magistrat Suprême pour gagner publiquement 1.000.000 ou 2.000.000USD.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Offerts publiquement par nous aux hauts magistrats, aux avocats près les Cours d’Appel, aux Docteurs en droit et même aussi à tous les juristes qui entourent le Chef de l’Etat, aucun des ampliataires de nos lettres n’a publiquement levé son doigt pour nous contredire et gagner les sommes offertes.

Silence radio.

Aucun doigt !

Seul le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, esquivant la question, s’est exprimé en ces seuls termes ci-après sous la signature de son Directeur de cabinet Monsieur Jean Marie BOKANGA MABONDO, Premier Président de la Cour d’Appel sous forme d’échappatoire ci-après, sans réserver copie de ses trois lettres à vous et aux ampliataires de mes lettres :

Kinshasa, le 22 Février 2023

N°337/CC/CAB-PRES/DIRCAB/02/01/2023

Transmis copie pour information à :

  • Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature (Avec l’assurance de ma haute considération) à Kinshasa/Gombe

A Monsieur KALALA MUENA MPALA Av. de la Douane n°1538-Immeuble LUNZADI entrée Restaurant Paradis de Shangaï Tél : +243 818145 205                              à Kinshasa/Gombe.

Objet : 1.000.000USD à donner à tout Magistrat et tout avocat de fond ou tout Juriste composant  votre cabinet qui dira « Eureka ».

Monsieur,

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature me charge d’accuser réception de la copie lui réservée de votre lettre lui réservée n°004.01/CAB/KMM/2023 du 05/01/2023 adressées à son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo Chef de l’Etat relativement à l’objet repris en marge et de vous en remercier.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués. 

 

Après cette lettre voici, in extenso, les deux réponses à mes deux autres lettres :

Kinshasa, le 21 Février 2023

N°273/CC/CAB-PRES/DIRCAB/02/00/2023

Transmis copie pour information à :

  • Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature (Avec l’assurance de ma haute considération) à Kinshasa/Gombe

A Maître KALALA MUENA MPALA       Tél : +243 818145 205                             

Objet : Exorcisation, dépaganisation des hauts magistrats et avocats de la RDC pour leur réangelisation publique au cours de vos deux seuls mandats.

Maître,

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature me charge d’accuser réception de la copie lui réservée de votre lettre lui réservée n°006.01/CAB/KMM/2023 du 25/01/2023 adressée à son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat relativement à l’objet repris en marge et de vous en remercier.

Veuillez agréer, Maître, l’expression de ma considération distinguée. 

 

 

Kinshasa, le 21 Février 2023

N°308/CC/CAB-PRES/DIRCAB/02/00/2023

Transmis copie pour information à :

  • Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature (Avec l’assurance de ma haute considération) à Kinshasa/Gombe

A Maître KALALA MUENA MPALA       Tél : +243 818145 205                             

Objet : Confirmation et confortation de la totale exécution des avocats près la Cour d’Appel, en toutes les procédures de hautes juridictions par toutes les dispositions transitoires des trois lois organiques de 2013 et 2016, Ecritures Suprêmes.

Maître,

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature me charge d’accuser réception de la copie lui réservée de votre lettre lui réservée n°004.01/CAB/KMM/2023 du 25/01/2023 adressée à son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat relativement à l’objet repris en marge et de vous en remercier.

Veuillez agréer, Maître, l’expression de ma considération distinguée. 

 

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

C’est donc, à travers ce silence, un aveu de la violation massive, par tous les hauts magistrats d’une part, des articles 103 à 111 de la loi du barreau et 2, 3, 5 et 15 du Titre I de la procédure de 1982 de la Cour Suprême de Justice et d’autre part, par tous les avocats de fond, du monopole général des avocats près la Cour Suprême de Justice, droit ou monopole pourtant garanti par les articles 122 tiret 7 de la Constitution et 103 à 111 de la loi du barreau.

Ça doit changer en 2024 pour honorer le Président, massivement élu, de la République lequel a à sa disposition les articles 43 et 47 du statut des Magistrats. 

Aucun avocat, sans robe professionnelle conforme à l’article 71 de la loi du barreau ne doit comparaître devant les hauts magistrats.

Aucun avocat de fond c’est-à-dire avocat près la Cour d’Appel, sans preuve du PV de prestation du troisième serment ne doit signer des requêtes ou mémoires et comparaître devant les trois hautes juridictions spécialisées de la République où devant la CCJA. 

                                        Kalala Muena Mpala

  • Avec robe professionnelle et qualité conformes aux articles 7, 71 et 111 de la loi du barreau.
  • Chercheur judiciaire, légaliste et indépendant.
  • Eco-garde de la dénomination authentique de son barreau de cassation ainsi que des procédures spécifiques devant les hautes juridictions alignées à l’article 223 de la Constitution et du Règlement de procédure devant la CCJA tous les délais des Avis, des Jugements et Arrêts
Silence radio. Aucun doigt. ‘’Ça doit changer en 2024’’ : Me Kalala Muena Mpala relance son alerte à Félix Tshisekedi !
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RDC : la peine de mort pour sanctionner le détournement et la trahison ?

(Par Ghislain Bamuangayi Kalukuimbi)

« Nous sommes fatigués des voleurs » du pasteur Roland Dalo a rejoint au panthéon du patriotisme « Ne jamais trahir le Congo » de Mzee Laurent Désiré Kabila.

  1. NOUS SOMMES AU MILIEU DE NOS CONTRADICTIONS

Aux prises d’un paradoxe déconcertant, la société congolaise vit dans les tourbillons de ses nombreuses contradictions, à l’exemple patent d’adorer à la fois Dieu et l’argent.

Une conscience collective en éveil sur la lutte contre le mal social cohabite avec un appétit collectif et glouton de la prédation. On ne veut pas des dirigeants voleurs, mais il y a un engouement massif et frénétique vers les postes juteux d’Etat.

On ne veut pas des infiltrés, mais on les berce et les laisse développer la délation qui nous porte allégrement vers l’autoflagellation et le mépris de nous-mêmes. Les faux congolais, devenus vrais pour une cohabitation tolérable, et les espions tentent de nous convaincre qu’ils sont plus puissants et meilleurs à l’intérieur de notre propre Etat. C’est donc aux congolais vrais de dégager, et on les y force par un génocide et des assassinats en règles. Finalement, à la faveur de recensement scientifique jusqu’à la quatrième génération, une psychose arrive de ne pas bien savoir qui est ou n’est pas congolais d’origine.

On ne veut pas négocier avec les terroristes et pilleurs de nos ressources et on espère négocier.

  1. LE SOUCI DU DESSOUCHEMENT DU DETOURNEMENT PAR UNE SANCTION SEVERE

C’est pour les voleurs de la République que le journaliste Israël Mutombo est en campagne pour voir la naissance d’une loi sanctionnant le détournement de la peine capitale. Ce qui rappelle l’ordonnance loi n° 68/198 du 3 mai 1968 modifiant l'article 145 du code pénal, par laquelle le Président Mobutu introduisit la peine de mort pour punir les auteurs de détournement d’une certaine somme d’argent. Mais, la peine de mort fut supprimée par une loi du 5 janvier 1973 à la suite des poursuites contre Mario Cardoso.

Pour la petite histoire, Batwanyele Losembe, alias Mario Cardoso, né d’un parent portugais, fut ministre des affaires étrangères et démis de ses fonctions le 21 février 1972. Se disant en insécurité, il quitta le Zaïre pour le Ruanda, d'où il se rendit à Genève. Le Zaïre demanda son extradition à la suite des poursuites lancées peu après contre lui pour détournement des fonds destinés au gouvernement révolutionnaire angolais en exil. Le Président Mobutu, dans un meeting, considéra cela comme une trahison en complicité avec le Portugal pour saboter ses efforts de libération du peuple angolais sous le joug colonial portugais.

En vue d’obtenir absolument cette extradition, cherchant à s’adapter à la loi helvétique en la matière et à rassurer le Gouvernement suisse, la peine de mort fut extirpée de la loi. Malgré cela, l’extradition fut refusée en considérant l’inculpé comme opposant politique.

Néanmoins, l’article 202 du Code pénal militaire punit de peine de mort le vol, le détournement et la destruction méchante des armes, munitions, véhicules, effets ou autres objets destinés à des opérations militaires en temps de guerre ou pendant les circonstances exceptionnelles. Ce dont souffrent cruellement les opérations militaires contre l’agression.

  1. QUE DIRE DU PROJET D’UN PARQUET FINANCIER ?

Que fera un parquet financier ou une juridiction spécialisée dans la lutte contre les crimes économiques, si le fonctionnement de l’appareil judiciaire et ses animateurs restent dans les mêmes conditions que celles d’aujourd’hui ? Rien. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Des experts sont généralement requis pour éclairer la justice.

Des institutions budgétivores de plus, qu’on peut éviter par la formation appropriée des magistrats existants, par la réorganisation du Parquet actuel en sections spécialisées, par l’ajout d’une chambre de crimes économiques dans les cours et tribunaux et par l’adaptation du programme de formation à la Faculté de droit.

Une justice bien administrée, même sans la peine de mort contre le détournement, permettra déjà de purifier la classe politique des voleurs. L’article 145 du Code pénal prévoit de punir le détourneur d’un an à 20 ans de travaux forcés et des peines accessoires intéressantes pour le renouvellement des dirigeants. Il s’agit de :

1. l’interdiction pour cinq ans au moins et dix ans au plus, après l’exécution de la peine, du droit de vote et du droit d’éligibilité́ ;

3. l’interdiction d’accès aux fonctions publiques et paraétatiques quel qu’en soit l’échelon ;

4. la privation du droit à la condamnation ou à la libération conditionnelles et à la réhabilitation;

5. l’expulsion définitive du territoire de la République après l’exécution de la peine, si le condamné est un étranger.

  1. PAS DE PEINE DE MORT SANS UNE GARANTIE DE BONNE ET MEILLEURE JUSTICE

Excédé par la trahison au sein des forces de défense et de sécurité, dont la corruption des vrais congolais est le mode opératoire, le Conseil Supérieur de la Défense, présidé le 5 février 2024 par le Chef de l’Etat, demande à ce dernier de lever le moratoire sur la peine capitale.

A la faveur d’une certaine tolérance de l’espionnage dont bénéficie des étrangers devenus congolais par génération spontanée, l’infiltration par l’ennemi est normalisée, socialisée et tolérée depuis 25 ans. Une base juridique existe dans la constitution pour donner la nationalité à tout celui qui surgit sur le territoire congolais ou se dit réfugié congolais, qui se déclare ressortissant d’une tribu existante ou forcée à exister au 30 Juin 1960. Des accords de soumission dits de brassage, de mixage et de réinsertion de ceux qui ont tué nos populations en commettant le génocide, en pillant nos richesses, en pilant au mortier nos bébés, en enterrant vivants nos chefs coutumiers, en coupant la tête des jeunes gens, en violant nos femmes, nos filles et nos bébés.

Qu’est-ce que la trahison pour celui qui est en mission d’espionnage et d’infiltration par devoir de loyauté envers son pays d’où il vient ou qu’il sert par patriotisme en étant en République Démocratique du Congo ?! Comment l’Etat se trouve en situation de si grande faiblesse pour ne pas pouvoir sanctionner des criminels de haut rang, leur donnant, par contre, des honneurs par des positions de prestige dans les institutions publiques ?!

Quelle garantie de justice, dans la condamnation à mort, lorsque la corruption et le trafic d’influence ont un règne quasi-absolu sur l’appareil judiciaire ? Avec une justice fortement exposée à la prédation, il devient hasardeux de laisser la vie humaine à l’arbitraire des individus.

  1. LA NECESSITE D’UNE LUTTE STRUCTUREE ET GLOBALE

Des mesures ciblées, parfois personnalisées, pour lutter contre la corruption, le détournement et la trahison, sans une vision holistique, ne produiront rien de significatif. Il faut structurer la lutte et ne pas la suspendre à la volonté et aux caprices de quelques responsables. Lorsque le Chef de l’Etat doit « constamment rabâcher les oreilles du Président du Conseil supérieur de la magistrature », jusqu’à s’impliquer personnellement dans la solution d’un cas pendant, il y a donc un problème sérieux de fonctionnement global de la justice.

Pour une bonne lutte contre les fléaux qui paupérisent la population et entretiennent la guerre et toutes sortes d’insécurité économique et juridique, il convient de :

  1. Formater l’intelligence de la classe politique congolaise en lui inoculant une bonne dose de volonté de changement dans sa manière de concevoir, de conquérir et d’exercer le pouvoir.
  2. Reformer en profondeur le pouvoir judiciaire pour lui assurer l’indépendance réelle et nécessaire dont elle a besoin pour fonctionner à plein régime et sans entraves matérielles, financières et politiques, tout en organisant un contrôle citoyen de la société civile au travail du Conseil supérieur de la magistrature.

En attendant la nouvelle Constitution, procéder par une évaluation des règles en matières judiciaire et envisager d’autres lois sur le statut de magistrat, d’organisation et compétence judiciaires, de procédure pénale, d’exercice de la profession d’Avocat et d’organisation administrative des cours, tribunaux et parquets.

En associant les professionnels de la justice, les universités et les organisations intéressées de la société aux travaux préparatoires, le parlement pourrait ainsi être utile dans la révolution juridique et la lutte contre les crimes d’appauvrissement du peuple et d’assassinat de l’Etat.

  1. Opérer une remise en question de l’autorité religieuse (traditionnelle ou coutumière et ecclésiastique), afin de sortir celle-ci de son soudain immobilisme dans le leadership qu’on entend d’elle sur l’exercice du pouvoir spirituelle et sur la conduite morale des citoyens. Une prise de conscience de l’autorité traditionnelle et de l’église (ensemble des confessions religieuses) devra permettre de reformer la base de la morale sociale et concilier la spiritualité et la vie publique du peuple congolais par rapport à ses besoins de développement, de progrès, de paix, de puissance et de rayonnement mondial.
  2. Construire une prison de haute sécurité dans chaque ville de la RDC sous la forme de centre fermé de rééducation et réintégration sociale, permettant de reconstruire l’homme ou la femme qui a un problème fondamental de respect des normes de la société. On devra y avoir la possibilité d’étudier, d’apprendre un métier, de servir gratuitement la nation d’une manière ou d’une autre, de pratiquer la religion de son choix, d’être éduqué aux valeurs citoyennes, de pratiquer un sport, d’effectuer des recherches et de vivre dans la discipline.

La délinquance sénile, remarquable dans la gestion publique, fonctionne avec les défaillances de plusieurs leviers de la société, dont l’éducation, l’organisation de la justice, le fonctionnement de l’Administration publique, la direction politique, l’encadrement et la formation de la jeunesse….

Elle ne peut être mieux contenue et combattue qu’en allant courageusement à la racine du système pour des réformes profondes et synchronisées. Il nous faut une pensée globale de la société pour espérer nous en sortir de la crise morale généralisée et ne pas nous contenter de demi-mesures.

D’où,  la nécessité de penser l’Etat et nous fixer une manière propre de nous gouverner et de gérer nos ressources.

L’élan de la Conférence Nationale Souveraine mérite d’être redynamisé pour l’exploitation de ses actes et les nouvelles perspectives de l’Etat de droit.

25 février 2024

Bamuangayi Kalukuimbi Ghislain

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Tél : +243 999 942 752

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