L’élection de la République Démocratique du Congo en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, est une nouvelle d’une portée symbolique et diplomatique majeure. Cette élévation de la RDC dans l’une des hautes sphères de cette organisation mondiale a été vivement saluée par le Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, lors de la plénière de mercredi 4 juin 2025.
Cette reconnaissance internationale, attendue et espérée, ouvre des perspectives nouvelles pour le géant africain. Le Speaker de l'Assemblée Nationale n'a pas manqué de souligner l'importance cruciale de cette position. Pour Vital Kamerhe, siéger au Conseil de Sécurité offre à la RDC une plateforme inestimable, une tribune de premier plan pour porter avec plus de poids et de résonance son plaidoyer en faveur d'une paix durable. Une paix ardemment souhaitée non seulement pour panser les plaies du pays lui-même, mais aussi pour contribuer à la stabilité du continent africain et, au-delà, à celle de l'humanité tout entière. Ces mots, forts et porteurs d'espoir, ont certainement trouvé un écho particulier auprès des représentants de la Nation.
Cependant, cette annonce d'envergure internationale s'inscrivait dans un agenda parlementaire dominé par les réalités sécuritaires persistantes dans l'Est du pays. En effet, l'unique point inscrit à l'ordre du jour de la séance plénière de ce mercredi 4 juin 2025 était l'examen du projet de loi portant prorogation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.
Présenté avec la gravité requise par le Vice-Ministre de la Justice et Contentieux International, Samuel Mbemba Kabuya, ce projet de loi, qui vise à prolonger une nouvelle fois cette mesure exceptionnelle, a été déclaré recevable. Fait notable, il a ensuite été soumis au vote et adopté par la Représentation Nationale sans qu'aucun débat n'ait eu lieu, témoignant peut-être d'un consensus sur la nécessité de maintenir, pour l'heure, ce régime particulier face à une situation qui demeure préoccupante.
Il est important de rappeler que l'état de siège, mesure forte prise par le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été instauré le 3 mai 2021. Avec cette nouvelle adoption, il atteint aujourd'hui sa 98ème prorogation. Un chiffre qui, à lui seul, illustre la complexité et la durée des défis sécuritaires auxquels ces deux provinces continuent d'être confrontées, et l'engagement continu des autorités à y rechercher des solutions.
Une rencontre stratégique. Un élan d’initiative. Une volonté de convaincre. C’est dans cette démarche de responsabilité que Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a reçu, jeudi 5 juin 2025, la mission d’information de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dans son cabinet, situé à la Gombe, à Kinshasa. Accompagnée par la ministre déléguée chargée de la Coopération internationale et de la Francophonie, Bestine Kazadi Ditabala, cette délégation, chapeautée par Muriel Berset Kohen (représentante personnelle de la Présidente de la Confédération suisse au CPF, cheffe de mission), est venue dans le cadre de l’appui à l’initiative de médiation régionale en cours pour résoudre la crise dans l’Est de la RDC.
«Je suis venue lui présenter la délégation que les chefs d’État et de gouvernement des 93 pays de la Francophonie ont souhaité envoyer au Congo (RDC) pour s’informer directement auprès des autorités, ainsi que des associations de la société civile, de la situation dans le pays, la situation dans l’Est du Congo, et aussi pour parler du renforcement de la coopération entre la Francophonie — dont le Congo est le plus grand membre, avec le plus de locuteurs francophones — et l’organisation, et voir ce que peut faire la Francophonie pour renforcer cette coopération, ces échanges, pour soutenir la voie que les autorités du pays ont choisie vers la paix », a-t-elle déclaré.
Et de poursuivre : « La population est tellement et durement éprouvée — et nous avons pu l’entendre ces derniers jours ici — que la population dans l’Est du pays puisse retrouver la paix, que leurs enfants puissent aller à l’école, que les femmes puissent sortir chercher du bois sans être agressées, pour que la prospérité puisse revenir, se développer dans une région d’un pays si riche, en fait. »
Au-delà de la question de la paix dans la partie orientale du pays, la même mission a aussi évoqué la question de la coopération et du développement. Ce qui a été bien accueilli par le ministre de la Communication et Médias – porte-parole du gouvernement Suminwa.
« Nous avons parlé de l’état de la situation. Nous avons parlé des moyens de renforcer la coopération dans différents domaines, et je dois vous dire que ce fut des échanges extrêmement fructueux et substantiels. »
Présente dans la capitale congolaise depuis le lundi 2 juin dernier, cette mission d’information de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) bouclera son séjour en République Démocratique du Congo (RDC), ce vendredi 6 juin prochain, et retourne à Paris pour faire rapport à d’autres membres de l’OIF et voir dans quelle mesure leurs Chefs d’État et leurs gouvernement pourraient s’impliquer dans la résolution de cette guerre d’agression, qui, depuis plus de 30 ans, a causé plus de 12 millions de morts et de déplacés en RDC et s’assurer du retour effectif d’une paix durable.
Le ministre Patrick Muyaya a salué cette initiative de cette branche l’Organisation internationale de la Francophonie et compte sur elle, pour que le Rwanda soit réellement condamné. Car, le temps des sanctions est révolu. Il s’agit, en l’occurrence, du processus de paix conjoint CEA–SADC, fusionnant les processus de Nairobi et de Luanda, avec pour médiateur Faure Gnassingbé, président du Conseil des ministres du Togo, désigné par l’Union africaine (UA), et la facilitation d’anciens chefs d’État africains : Mokgweetsi Masisi, Olusegun Obasanjo (Nigeria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Sahle-Work Zewde (Éthiopie).
Il convient de souligner que la venue de cette mission d’information constitue une victoire diplomatique de la RDC au sein de l’OIF et dans l’espace francophone, sous la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. En effet, depuis près de trois ans, SEM la ministre déléguée en charge de la Coopération internationale et de la Francophonie mène, auprès des instances de l’OIF, un plaidoyer en faveur du retour de la paix et du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Conformément au Règlement d’Ordre Intérieur de l’Assemblée nationale, le Ministre de l’Industrie et du Développement des PME-PMI, Son Excellence Louis Watum Kabamba, a répondu ce jeudi à l’invitation des membres de la Commission Permanente Aménagement du Territoire, Infrastructures et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (ATI-NTIC).
Accompagné des directeurs généraux des structures sous tutelle ainsi que des membres de son cabinet, le Ministre a apporté des réponses précises et structurées autour de six axes majeurs, traduisant ainsi la volonté du Gouvernement de la République de bâtir une gouvernance industrielle rigoureuse, inclusive et tournée vers les résultats.
1. Politique sectorielle et industrialisation inclusive
Le Ministre Louis Watum Kabamba a rappelé la vision du Gouvernement en matière d’industrialisation, axée notamment sur le déploiement des Zones Économiques Spéciales (ZES) et la promotion des jeunes entrepreneurs. Ces leviers sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la transformation structurelle de l’économie congolaise et la création d’emplois durables.
2. Sous-traitance dans le secteur privé : bilan et perspectives
Évoquant la loi de 2017 relative à la sous-traitance, le Ministre a présenté des données actualisées illustrant les retombées positives de cette législation sur l’inclusion économique des entreprises locales. Toutefois, face à certaines limites constatées, il a annoncé une relecture prochaine du texte, dans une démarche d’optimisation et d’équité.
3. Métrologie, normalisation et propriété industrielle
Dans une dynamique de modernisation, le Ministre a mis en lumière les réformes en cours visant à renforcer les capacités nationales en métrologie, à améliorer le cadre normatif et à protéger les inventions par une gestion efficace de la propriété industrielle. Ces efforts visent à valoriser les produits made in Congo et à sécuriser l’innovation.
4. Plan Directeur d’Industrialisation et partenariats stratégiques
Le point a également été fait sur la mise en œuvre du Plan Directeur d’Industrialisation, un cadre stratégique qui s’appuie notamment sur des partenariats public-privé, la relance des unités industrielles en sommeil et l’implantation de nouvelles infrastructures industrielles à travers plusieurs provinces du pays.
5. Inspection des établissements industriels : priorité à la sécurité
Insistant sur l’importance de la conformité et de la sécurité industrielle, le Ministre a évoqué les actions entreprises pour renforcer les capacités des inspecteurs techniques, afin de garantir un suivi rigoureux des normes en vigueur dans les unités de production.
6. Engagement pour un dialogue républicain
A l’issue de cette séance de travail, les membres de la Commission ont formulé des préoccupations complémentaires auxquelles le Ministre devra répondre dans un délai de 48 heures. Ce processus témoigne d’une volonté commune de transparence, de responsabilité et de collaboration entre le pouvoir exécutif et la Représentation nationale.
Le Ministère de l’Industrie et du Développement des PME-PMI réaffirme son engagement à accompagner le processus de transformation économique de la République Démocratique du Congo, dans une approche inclusive, innovante et respectueuse des attentes des citoyens.
Lors de sa réception hier, jeudi 5 juin 2025, au Palais de la Nation, Martin Fayulu Madidi a martelé sur un certain nombre de préalables essentiels au renforcement effectif de la cohésion nationale face au danger croissant que présente l’agression menée par le Rwanda et ses supplétifs du M23/AFC dans l’Est de la RDC. Le Président de l’Ecidé a formellement demandé à Félix Tshisekedi, Chef de l’Etat, de songer à la convocation, dans les plus brefs délais, d’un dialogue social. Il a également attiré son attention sur la nécessité de prendre en compte l’initiative des princes de l’Eglise catholique réunis au sein de la Cenco et des responsables de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) autour d’un pacte pour la paix et le vivre-ensemble en République démocratique du Congo.
Rencontre fructueuse
72 heures après avoir formulé sa demande de rencontrer le Chef de l’Etat, dans son adresse largement relayée sur la toile, l’opposant Martin Fayulu Madidi a été reçu hier, jeudi 5 juin 2025, au Palais de la Nation, par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République.
Le président du parti Ecidé est arrivé aux bureaux officiels du Chef de l’État à 16 h40 minutes. Visiblement détendu et tout sourire, l’ancien candidat à la presidentielle de 2023 a monté les marches du Palais de la Nation jusque dans le salon des ambassadeurs. Le Président de la République Félix Tshisekedi et l’opposant Martin Fayulu ont échangé des chaleureuses accolades. « Je suis content de vous voir et nous allons échanger à cœur ouvert », a lancé le Chef de l’État à l’endroit de son hôte.
Pour cette rencontre, le leader de l’Ecidé et patron de la plateforme LAMUKA était accompagné de ses collaborateurs les plus proches à savoir : Devos Kitoko, Prince Epenge, Alex Dende dit Lexxus Legal et Mme Chantal Moboni. À l’issue de près de 2 heures d’entrevue, l’opposant Martin Fayulu s’est exprimé devant la presse.
« Le pays est dans une passe très difficile. Nous sommes attaqués de partout.
Nous avons besoin de la cohésion nationale. Je suis venu pour lui dire que nous n’avons pas 36 solutions. Nous devons créer un camp de la patrie. Avec toutes nos crises que nous avons : crise sociale, crise politique et crise sécuritaire, la solution est un dialogue social.
Je lui ai demandé de tout faire pour rencontrer les Évêques de la Cenco et les pasteurs de l’ECC afin de voir ensemble ce pacte social qu’ils proposent. À ce sujet, le Président Tshisekedi a promis de donner sa réponse rapidement, selon Martin Fayulu. Interrogé sur une éventuelle participation dans les institutions, Martin Fayulu Madidi a répondu que ce point n’a pas fait l’objet de discussions. C’est depuis la rencontre de l’opposition à Genève en novembre 2018 que les deux personnalités avaient rompu leur collaboration. Depuis, le leader de l’Ecide et chef de file de Lamuka est devenu un farouche opposant au Président Tshisekedi. Cette rencontre du Palais de la nation fera peut-être passer le duel en un duo pour l’intérêt supérieur de la nation.
Kinshasa, le 2 juin 2025. L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse, est vivement préoccupé par la détention prolongée de Jérémie Wakahasha Bahati, directeur de la Radiotélévision Chrétienne Porte Étroite (RTCPE) émettant à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le journaliste a été interpellé, le 25 mai 2025, par des éléments de M23-AFC (Mouvement du 23 mars - Alliance du Fleuve Congo), groupe rebelle qui occupe la ville de Goma depuis janvier 2025, alors qu'il se trouvait dans un endroit communément appelé Amour, à l'ouest de la ville. Il a été conduit immédiatement à un cachot situé dans le bâtiment de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu, où il a été placé en détention.
Il est reproché au journaliste d'avoir publié sur les réseaux sociaux une information relative à l'assassinat d'un chauffeur de bus au quartier Kyeshero à Goma, par des éléments armés de M23-AFC. Accusation rejetée par le journaliste, qui affirme avoir simplement partagé cette publication émanant d'un autre journaliste.
Une vidéo pré-enregistrée partagée sur les réseaux sociaux montre Jérémie Wakahasha qui rassure les siens qu'il est en vie, confirmant sa détention pour enquête par le mouvement rebelle.
Il faut rappeler qu'au cours du mois de février 2025, Tuver Wundi, journaliste et directeur provincial de la station publique RTNC (Radio télévision nationale congolaise) a été interpellé par le mouvement rebelle et détenu pendant plusieurs jours, avant d'être libéré le 7 mars 2025.
Au regard de ce qui précède, OLPA exprime sa vive préoccupation sur cette incarcération et condamne, par ailleurs, cette privation de liberté qui s'apparente à un abus de pouvoir dans une zone de non-droit.
Par conséquent, OLPA appelle les dirigeants du M23-AFC à préserver la liberté de la presse sur toute l'étendue de la province, et à libérer immédiatement le journaliste.
Le Président du Conseil Supérieur de la Communication et des médias (CSAC), Christian Bosembe, a annoncé mardi 3 juin qu’il est désormais interdit aux journalistes et responsables des médias de diffuser, commenter ou relayer les informations liées au Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), ou de relayer les propos ou les interviews de l’ancien Président Joseph Kabila.
Christian Bosembe exhorte les hommes des médias de ne pas diffuser toutes les informations qui ont trait au parti politique de l’ancien Président de la République démocratique du Congo et ancien Sénateur à vie.
«Je vais annoncer à tous les journalistes et à ceux qui sont actifs sur les réseaux sociaux qu’à partir d’aujourd’hui, il est interdit aux journalistes et aux responsables des médias de diffuser, commenter ou relater les actualités liées au PPRD, ou de recevoir ses dirigeants. Il est interdit de relayer les propos ou les interviews de l’ancien Président Joseph Kabila. C’est une grande décision, c’est pourquoi j’ai choisi de l’annoncer ici. Ce n’est pas une censure : aucun droit n’a été violé. Il ne faut pas faire de la télévision une tribune de subversion », a déclaré Christian Bosembe sur Top Congo FM.
Cette annonce intervient dans un contexte marqué par les vives réactions suscitées par la présence à Goma de Joseph Kabila et par le dernier discours public de l’ancien Président, dans lequel il dresse un tableau sombre de la gouvernance actuelle et propose un « pacte citoyen » pour restaurer la stabilité et la démocratie en RDC.
Réagissant à cette prise de position, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, avait estimé que Joseph Kabila « appartient désormais au passé » et a relevé des « contradictions » dans ses récentes sorties médiatiques. « Nous avons vu les réactions des Congolais, je pense que les réactions des Congolais qu'on a vues abondamment sur les réseaux sociaux disent tout de ce que les Congolais pensent. En réalité, le Président Joseph Kabila est un homme du passé qui n'a absolument, dans le contexte actuel, rien à proposer pour l'avenir », a-t-il déclaré.
Pour le ministre, le gouvernement se concentre sur les préoccupations de la population. « Nous, pour ce qui nous concerne, nous nous affairons à régler des problèmes qu'il n'a pas pu régler à l'époque », a-t-il ajouté, soulignant notamment l’adoption d’un collectif budgétaire malgré la situation sécuritaire à l’Est du pays.
Cette polémique survient peu après la levée des immunités parlementaires de Joseph Kabila par le Sénat, à la suite du réquisitoire de l’auditeur général des FARDC près la Haute Cour militaire. Cette décision ouvre la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires contre l’ancien Président, accusé de complicité avec la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda.
Rappelons que joseph Kabila séjourne pour l’instant dans la partie Est du pays, précisément à Goma, son retour dans la partie orientale du pays fait couler encre et salive dans le camp politique où tous fustigent cette prise de position et exhorte joseph Kabila à quitter Goma.
Le bureau de la commission spéciale et temporaire chargée de statuer sur le réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation Firmin Mvonde aux fins d’instruction contre Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances et actuellement député national a été installé ce lundi 2 juin 2025. Cette installation fait suite à leur nomination en date du 31 mai dernier par le président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe.
« Ce Bureau n’a que 72 heures à compter d’aujourd’hui pour présenter ses conclusions à la plénière de l’assemblée nationale ».
Elle est dirigée par l'élu de la circonscription électorale de Mont-Amba et cadre du Mouvement de Libération du Congo, Raphaël Kibuka Kia Kiese. Il est secondé par le député national Niongo Nsuami Marie-Josée comme premier vice-président. Le poste de deuxième vice-président est occupé par l'élu d’Ensemble pour la République Kashoba Kabonshi Dénis. Les députés nationaux Sumey Kitenge Pierre et Bokundu Mukuli Pierre vont occuper respectivement les postes de rapporteur et rapporteur adjoint.
En ce qui concerne le réquisitoire lu en plénière par Jacques Djoli, rapporteur de l'Assemblée nationale, le Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde, est revenu sur une "une sortie médiatique en date du 4 mai 2025 au cours de laquelle Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances de la RDC et député national avait révélé la gabegie financière à outrance caractérisée par de nombreux maux qui gangrènent la gouvernance en République Démocratique du Congo".
Par ailleurs, il a relevé quelques mots d'énoncés dans cette sortie médiatique de l'élu de Miabi notamment, «la culture de la jouissance caractérisée par le délabrement des fonds publics au mépris de l'orthodoxie budgétaire et financière, des projets improductifs financés pour détourner les fonds publics, la création intempestive des établissements publics en violation de l'orthodoxie budgétaire et en marge des structures standards du gouvernement. Il en a dénombré une cinquantaine dont certains ne fonctionnent pas".
Dans le même réquisitoire, il est revenu sur la dénonciation de Nicolas Kazadi sur "le mauvais entourage du Chef de l'État dont certains collaborateurs n'hésitent pas à abuser de leurs fonctions pour se donner aux pratiques mafieuses, l'irrégularité du paiement des jetons de présence, payés directement à l'Inspection générale des finances, en méconnaissance du ministère des Finances dont ce service public relève et partant, seule habilité à assurer le paiement des fonds du Trésor public". Aussi, il a évoqué "la divulgation des secrets d'État" d'autant plus qu'en sa qualité d'homme politique et député national, "il a dévoilé quelques cas emblématiques ayant posé problème au conseil des ministres tant simplement dans le but d'étayer ses accusations".
Signalons que, face à ce tableau, Firmin Mvonde dans son réquisitoire a retenu comme griefs la propagation des faux bruits et la divulgation des secrets d'État. Il sera question pour Nicolas Kazadi d'éclairer la lanterne de la justice au sujet de ces différentes allégations qui avaient suscité des réactions dans l'environnement socio-politique congolais démontrant selon les opposants la mauvaise gouvernance du pays depuis l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.
L’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, assiste à une réunion avec des chefs traditionnels dans l’une de ses résidences à Goma, le 30 mai 2025.
L’ancien président congolais, qui séjourne désormais à Goma, dans l’est du pays, se pose en sauveur de la nation. Au pouvoir jusqu’à la présidentielle de 2018, sur laquelle il a influé, il a laissé un bilan contesté.
Si le retour de Joseph Kabila faisait l’objet d’une série Netflix, le synopsis serait tout trouvé. «En exil depuis près d’un an, l’ancien président revient pour sauver la RDC », pourrait-on lire. La suite des aventures du sénateur à vie ne déplairait sans doute pas à Olivier Kamitatu, qui a regardé sur YouTube son discours à la nation, le 23 mai. « Sa voix a résonné comme l’écho de notre dignité collective, celle qui refuse catégoriquement l’humiliation », a commenté l’opposant sur le réseau social X.
Olivier Kamitatu est le directeur de cabinet de Moïse Katumbi, ancien adversaire farouche de Joseph Kabila. La mémoire du règne contesté de cet homme qui dirigea la RDC de 2001 à 2019 s’est-elle si vite évaporée que son retour est vu d’un bon œil par ceux qui l’ont combattu ?
Incontournable dans les négociations
Jadis ennemis, Moïse Katumbi et Joseph Kabila se sont vus à Addis-Abeba, en décembre dernier. Les deux hommes ont également cosigné une tribune, tout comme les opposants Martin Fayulu et Delly Sesanga, le 30 avril, pour appeler à un dialogue national. « Quand la maison brûle, on a besoin de gens pour éteindre le feu, même son ennemi », résume Prince Epenge, porte-parole de la coalition Lamuka, qui a pourtant connu « les cachots sous Kabila ».
L’ancien président semble aujourd’hui incontournable dans les négociations en cours pour trouver une solution à la crise dans l’est de la RDC. Avec ce rôle qu’il a choisi d’endosser, il signe un retour en grâce alors même que sa volonté de se maintenir au pouvoir avait été à l’origine d’une grave crise politique, entre 2016 et 2019, et qu’il a pesé sur le scrutin présidentiel de 2018 – lequel a débouché sur l’élection de Félix Tshisekedi.
Pour sa responsabilité dans ce résultat contesté, « il devrait d’abord présenter des excuses aux Congolais » a réagi Denis Mukwege sur France 24, le 28 mai. L’ancien candidat à l’élection présidentielle invite Kabila à « assumer son bilan désastreux ».
« Il y a eu de fortes pressions internationales et locales qui ont conduit à son départ du pouvoir, rappelle Venance Kalenga, consultant indépendant sur les questions des droits de l’homme. Et pour s’y maintenir, il avait auparavant eu recours à la répression politique contre les militants, les journalistes et toutes les personnes qui étaient contre la prolongation de son mandat, qu’on appelait le « glissement ». À chaque manifestation, il y avait des morts, on a même tiré dans des églises ! »
Mais Kabila ne revient pas sur le devant de la scène politique pour s’excuser. Dans son discours de 45 minutes, le 23 mai, il a défendu le « bel héritage » d’un pays qu’il aurait quitté uni, souverain et économiquement sain.
« L’humilité aurait voulu qu’on sente le président Kabila plus conscient de ses erreurs et prêt à aller de l’avant. Mais dans son discours, il a fait plutôt l’éloge de son bilan », remarque le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba, qui a documenté les dérives financières de son régime. Joseph Kabila et ses proches sont soupçonnés d’avoir détourné près de 140 millions de dollars entre 2013 et 2018, selon les révélations de l’enquête Congo Hold-Up.
C’était hier, mais c’est déjà si loin. « La déception de la population vis-à-vis du gouvernement actuel tend à rendre les gens nostalgiques », observe Venance Kalenga. « Beaucoup de choses ont été réalisées par Félix Tshisekedi, mais ce n’est pas à la hauteur des attentes de la population. Les Congolais espéraient plus de réformes sociales dans un pays où il y a beaucoup de jeunes au chômage, où l’exode rural est très important et où, surtout, la guerre est revenue », développe l’analyste.
« Oui, Congo Hold-Up c’était sous Kabila, mais aujourd’hui on a l’affaire des forages, l’affaire des 100 jours et on sent l’impunité, assène Jean-Jacques Lumumba. Les Congolais attendaient que le président Tshisekedi soit l’antithèse du président Kabila. »
Des contradictions dans le discours
Joseph Kabila met en avant son expérience de soldat pour mieux se démarquer de Félix Tshisekedi, ce président civil qui n’a su empêcher la percée des rebelles du M23 dans le Nord et le Sud-Kivu. « Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême », énonce-t-il, solennel, dans son discours à la nation.
Pourtant, Joseph Kabila a décidé de revenir en RDC via le territoire conquis par ceux qu’il a jadis combattus. « Il se retrouve dans les mains des officiers des forces armées qu’il a radiés », s’est d’ailleurs étonné Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu. « C’est quand même contradictoire », a-t-il insisté lors d’un point presse le 27 mai.
« Je vous exhorte de quitter Goma, cette ville martyre », lance Martin Fayulu à Joseph Kabila dans un discours diffusé le 2 juin. L’ancien candidat à la présidentielle, qui disait avoir pardonné à Joseph Kabila, hausse le ton et met en garde l’ancien président contre une « collaboration » avec les rebelles de la coalition AFC/M23 qui tiennent Goma, où l’ancien président vient d’élire domicile. « Le chemin vers la rédemption de nos erreurs passées, c’est le dialogue, pas la compromission », prêche Martin Fayulu.
Patrick Muyaya, ministre de la Communication, n’a pas manqué de relever « un ensemble de contradictions » lors d’une interview à la télévision publique congolaise et appelle surtout les Congolais à tourner la page. « Le président Kabila est un homme du passé qui dans le contexte actuel n’a rien à proposer pour l’avenir », insiste-t-il.
« Vous ne pouvez pas l’écarter »
En retrait depuis 2019, le raïs revient, selon certains, avec l’aura du faiseur de paix sensible au bien commun. « Il a une certaine sagesse », reconnaît Prince Epenge. Kabila dresse surtout un bilan du pays qui fait mouche chez les opposants au président Tshisekedi. Il dénonce un État « failli, divisé, désintégré, au bord de l’implosion, et inscrit en bonne place au palmarès des pays pauvres les plus corrompus et très endettés ».
« Je partage son diagnostic », admet Bienvenu Matumo, militant de la Lucha. Avec cette nuance : « On n’aime pas Kabila pour son bilan à la tête du Congo. Mais en même temps, il est devenu un acteur incontournable dans cette crise, donc on est obligé de faire avec lui. Un acteur comme ça, avec autant de leviers diplomatiques, qui a gardé une certaine liaison avec des milieux militaires et politiques, que vous l’aimiez ou non, vous ne pouvez pas l’écarter », concède-t-il.
Fort de son carnet d’adresses, Joseph Kabila a multiplié les rencontres avec d’anciens chefs d’État, comme avec l’ancien président nigérian et médiateur dans la crise dans l’est de la RDC, Olusegun Obasanjo, ou avec les anciens présidents sud-africains Jacob Zuma ou Thabo Mbeki, qui l’a reçu en ami chez lui, à Johannesburg, le 18 mars, et le défend dans les médias sud-africains.
Mais en Afrique du Sud, où Joseph Kabila a fait des études, la dénonciation par le président Cyril Ramaphosa des « neuf années gâchées » que furent à ses yeux les mandats de Jacob Zuma n’a pas empêché ce dernier de revenir dans l’arène politique malgré les accusations de corruption et une peine d’inéligibilité.
L’enceinte de l’Office congolais de contrôle, OCC, a vibré, ce mardi 3 juin 2025, au rythme inhabituel, des sifflets, fanfares et autres Vuvuzela. Les cadres et agents de ladite société ont lancé un cri d’alarme au Président de la République au regard de la situation que traverse cette entreprise de l’Etat.
Pour le Vice-président de la délégation syndicale, Abed Muana Ntemba, les dirigeants de l’Office congolais de contrôle ont failli à leur mission, qui est celle de gérer de manière efficace le personnel. En effet, après l’assemblé générale organisée le 30 mai 2025, les agents et cadres ont formulé des recommandations auprès des dirigeants de l'OCC par rapport à la ‘‘megestion’’ qui caractérise cette entreprise.
Et le vice-président de la délégation syndicale d’expliquer : " Si nous sommes en grève aujourd'hui, parce que lors de l’assemblée générale, 4 points ont été soulevés par les agents notamment, retard dans le paiement de salaire, accès aux soins médicaux, manque de frais de fonctionnement pour les entités territoriales, manque de moyen efficace pouvant permettre aux agents de bien travailler’’.
En ce qui concerne les soins de santé pour les agents de l'Occ, le vice-président de la délégation syndicale a décrit les conditions dans lesquelles les agents vivent dans les hôpitaux de la République Démocratique du Congo, avant de rappeler que les agents sont abandonnés à leur triste sort, partout où ils prenaient soin, on a rompu le contrat.
Et d’insister que ce décor macabre à Kinshasa se reflète également dans les provinces qui dépendent des frais de fonctionnement en provenance de Kinshasa. Ils passent des moments très durs. Si on ne fait pas attention face à ce problème, la situation risque de dégénérer au détriment de l’Occ.
‘‘Pour rappel, avant l’avènement des dirigeants actuels de l’Occ, leurs prédécesseurs étaient capables de payer des salaires à temps, les frais de fonctionnement étaient libérés... Désormais, tout est devenu difficile dans cette prestigieuse société’’, a renchéri le Vice-président de la délégation syndicale.
Pour clore, il invite le Président de la République d’écouter le son de cloche des agents et cadres de l’Office congolais de contrôle (Occ) qui souhaitent un redressement efficace de cette société.
L'Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo est entrée lundi 2 juin 2028 dans une phase décisive concernant l'avenir judiciaire de l'un de ses membres éminents, l'ancien Ministre des Finances et actuel Député National, Nicolas Kazadi Nzuji. Une commission spéciale et temporaire a été officiellement installée avec pour mission cruciale d'examiner le réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation sollicitant une instruction à sa charge.
C'est au nom du Président de la Chambre basse, le Professeur Vital Kamerhe, que le Rapporteur, le Professeur Jacques Djoli, a procédé à cette installation solennelle. Une cérémonie qui marque le début d'une course contre la montre pour les vingt-deux Députés qui composent cette commission. Assistés de personnel administratif, ils ne disposeront que de trois jours, une période exceptionnellement courte, pour mener un travail d'examen approfondi et se prononcer à charge ou à décharge sur le dossier de l'honorable Kazadi.
Un bureau pour une tâche délicate
La responsabilité de guider les travaux de cette commission incombe à un bureau fraîchement désigné. Le Député National Kibuka Kia Kiese Raphaël en assurera la présidence. Il sera secondé par la Députée Nationale Niongo Nsuami Marie-Josée, Première Vice-présidente, et le Député National Kashobo Kabonshi Dénis, comme deuxième vice-président. La tâche de Rapporteur a été confiée au Député National Sumey Kitenge Pierre, qui sera épaulé par le Député National Bokondu Mukuli Pierre en qualité de Rapporteur Adjoint. La composition de ce bureau, et plus largement de la commission, sera scrutée avec attention, tant l'enjeu est de taille.
Un calendrier serré pour une décision majeure
Le compte à rebours a donc commencé. Les membres de la commission spéciale et temporaire devront boucler leurs travaux et leurs auditions aujourd’hui, mercredi 4 juin 2025. Ce délai extrêmement contraignant souligne l'urgence et l'importance que l'Assemblée Nationale accorde à ce dossier. Une fois leurs conclusions tirées, un rapport sera présenté en séance plénière. C'est alors que l'ensemble de Députés Nationaux se prononceront par un vote qui scellera la recommandation de la commission, autorisant ou non l'instruction judiciaire contre Nicolas Kazadi.
Les accusations portées contre l'ancien argentier national concerneraient notamment, la propagation de faux bruits et la divulgation de secrets d'Etat, suite à des déclarations publiques où il aurait critiqué certaines pratiques budgétaires et la création d'établissements publics sans provisions budgétaires.
L'issue de cette procédure parlementaire est attendue avec une grande attention, tant par la classe politique que par l'opinion publique, curieuse de voir comment l'Assemblée Nationale gérera cette affaire sensible impliquant une personnalité de premier plan.