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RDC : Eve Bazaïba rejette en bloc les allégations sur un détournement de fonds de crédits carbone

Mme Eve Bazaïba, Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable n’est impliquée ni de près, ni de loin dans un quelconque détournement. Le Cabinet de la Ministre en charge de l’Environnement a, par un communiqué, effectué une mise au point de la situation, après la circulation d’une rumeur sur les réseaux sociaux, faisant état d’un détournement de 153.8 millions de dollars américains des revenus tirés de la vente de crédits carbone. 

Le Cabinet de la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement a balayé d’un revers de main ces fausses informations répandues sur la toile, qui n’ont pour but que de salir la réputation de Mme Eve Bazaïba.

La Ministre Eve Bazaïba a qualifié ces allégations de "complètement infondées et diffamatoires". Elle a souligné que chaque centime encaissé après la vente de crédits carbone a été utilisé de manière transparente et conforme aux objectifs environnementaux établis par le ministère. Par ailleurs, elle a également assuré que des vérifications internes et externes sont régulièrement effectuées pour garantir une gestion rigoureuse des fonds alloués.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

Tout en mettant à défis quiconque qui détiendrait les preuves de les présenter aux autorités judiciaires, la Ministre d’Etat met en garde les personnes à la base de ces bruits de couloir, et se réserve le droit d’entamer une procédure judiciaire contre elles. 

‘’En cas de récidive, le Cabinet de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat se réserve le droit de saisir les instances judiciaires contre les auteurs de ces propos, dont le seul but est de nuire à la réputation de la Ministre d’Etat, qui est en train de faire bénéficier aux communautés locales et au Trésor Public les dividendes de la conservation de ressources forestières, et a fait du marché de carbone Congolais son cheval de bataille, conformément au Programme du Gouvernement pilier 6 axe 6.2.1, et suivant la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat’’, peut-on retrouver dans ce communiqué.

En outre, elle se tient prête à apporter toutes les clarifications nécessaires pour dissiper les doutes et restaurer la confiance du public dans la gestion des fonds alloués aux projets environnementaux, essentiels pour l'avenir de la planète.

Nathan Mundele

 

MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Le Cabinet du Ministre d’Etat

COMMUNIQUE OFFICIEL

Depuis quelques jours, il circule sur les réseaux sociaux des écrits mensongers tendant à imputer à Son Excellence Madame la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, un prétendu détournement d’une somme de 153.8 millions de dollars américains émanant de la vente de credits carbonne.

Le credit carbone et le marché de carbone étant des matières nouvelles dans l’espace congolais, qui plus sont régulées par loi, le Cabinet de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat exhorte toute personne désireuse de s’informer à ce propos de le saisir directement, ou à défaut de saisir les instances judiciaires compétentes, dans l’hypothèse où elle estimerait détenir des preuves relatives à un prétendu détournement.

Le Cabinet de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat met en garde les auteurs de ces propos diffamatoires, et leur rappelle que le droit congolais réprime les actes d’imputation dommageable.

En cas de récidive, le Cabinet de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat se reserve le droit de saisir les instances judiciaires contre les auteurs de ces propos, dont le seul but est de nuire à la réputation de la Ministre d’Etat, qui est en train de faire bénéficier aux communautés locales et au Trésor Public les dividendes de la conservation de ressources forestières, et a fait du marché de carbone Congolais son cheval de bataille, conformément au Programme du Gouvernement pilier 6 axe 6.2.1, et suivant la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.

Le Cabinet de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat invite l’opinion nationale à ne pas prêter Oreille à des tells balourdises.

Fait à Kinshasa, le 12 juillet 2024

Héritier MPIANA PIERRE

Directeur de Cabinet Adjoint   

RDC : Eve Bazaïba rejette en bloc les allégations sur un détournement de fonds de crédits carbone
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Royaume-Uni : les recours de migrants menacés d’expulsion au Rwanda classés, après l’abandon de ce projet controversé


Le nouveau premier ministre Keir Starmer a confirmé dès le lendemain de son élection l’abandon du projet des conservateurs d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement sur les côtes anglaises. Le gouvernement rwandais a, lui, déclaré que l’accord ne prévoyait pas la restitution des fonds.

Le premier ministre britannique Keir Starmer à Downing Street, à Londres, le 9 juillet 2024. CHRIS J RATCLIFFE / REUTERS

Trois migrants qui avaient déposé des recours devant la justice britannique contre leur expulsion au Rwanda ont vu leur dossier classé mardi 9 juillet, le nouveau premier ministre Keir Starmer ayant abandonné ce projet controversé.

Les recours de ces demandeurs d’asile devaient être étudiés à partir de mardi devant la Haute Cour de justice à Londres. Mais l’audience, prévue initialement sur au moins quatre jours, a duré à peine une heure. L’avocat du ministère de l’intérieur, James Eadie, a déclaré que les recours étaient « entièrement réglés ».

Les demandes des migrants « seront examinées d’une manière compatible avec la nouvelle politique d’asile du nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. Or, cette politique « ne prévoit pas d’expulsions vers le Rwanda ».

Keir Starmer, devenu premier ministre vendredi après la victoire des travaillistes aux élections législatives, a dès le lendemain confirmé l’abandon du projet des conservateurs d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement sur les côtes anglaises. Le projet est « mort et enterré », a-t-il déclaré samedi lors d’une conférence de presse.

Un projet « gadget »

Keir Starmer a de nouveau qualifié de « gadget » ce projet annoncé il y a deux ans par Boris Johnson, alors premier ministre, et conservé par Rishi Sunak, qui l’avait même érigé en priorité. Le gouvernement conservateur voulait démarrer les expulsions de migrants dans la première quinzaine de juillet, malgré la controverse suscitée par cette politique.

A l’automne 2023, la Cour suprême du Royaume-Uni avait jugé ces expulsions illégales vis-à-vis de la loi internationale, estimant que le Rwanda ne pouvait pas être considéré comme un pays sûr pour les demandeurs d’asile.

Lundi, le Rwanda a déclaré « prendre note » de la décision du nouveau gouvernement britannique d’abandonner « l’accord de partenariat pour la migration et le développement économique ». Dans le cadre de cet accord, le Royaume-Uni a déjà versé environ 240 millions de livres sterling (284 millions d’euros) au Rwanda.

« Le remboursement de l’argent n’a jamais fait partie de l’accord »

« Cet argent ne sera utilisé que s’ils [les migrants] viennent. Si ce n’est pas le cas, nous pourrons le rendre », avait assuré en janvier le président rwandais Paul Kagame, interrogé au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. Mais le gouvernement rwandais a ensuite précisé qu’il n’avait « aucune obligation » de le faire.

Mardi, le gouvernement rwandais a finalement déclaré que l’accord ne prévoyait pas la restitution des fonds. « L’accord que nous avons signé ne stipulait pas que nous devrions rendre l’argent. Que ce soit clair, le remboursement de l’argent n’a jamais fait partie de l’accord », a dit le porte-parole adjoint du gouvernement Alain Mukuralinda, à la télévision d’Etat sur les côtes anglaises.

Il a déclaré que le Royaume-Uni avait contacté le Rwanda et demandé un partenariat, qui a fait l’objet de « discussions approfondies ». « L’accord a été soumis aux tribunaux, et il a même été amendé après les résultats des tribunaux », a-t-il déclaré. « Il a été soumis au Parlement et est finalement devenu un traité entre les deux pays. Un traité prévoit une clause de sortie. »

(Le Monde avec AFP)

 

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Anicet Yomboranyama : ‘’Aussi longtemps que la RDC aura plus de prophètes, plus de pasteurs et plus d'acteurs politiques en lieu et place d'entrepreneurs, son développement ne pourra avoir lieu qu'aux calendes grecques’’

 

Les jérémiades ne paient pas. Le décollage économique de la RDC est tributaire de l'augmentation de la production agricole, la construction et la modernisation des infrastructures de l'Ecosystème des transports, la création de la classe moyenne, l'investissement dans l'hydroélectricité, et l'industrialisation, dans le but de briser le cercle vicieux de la paupérisation.

Néanmoins, aussi longtemps que la RDC aura plus de prophètes, plus de pasteurs et plus d'acteurs politiques en lieu et place d'entrepreneurs, son développement ne pourra avoir lieu qu'aux calendes grecques. 

Cher Président @fatshi13, les congolais comptent beaucoup sur votre leadership. Ne nous décevez pas.

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Ambassadrice du Royaume-Uni en RDC, Mme Alyson King : une semaine de visite de travail à Goma et Bukavu

 

*L’Ambassadrice du Royaume-Uni en RDC rencontre les populations affectées par le conflit à l’Est de la RDC lors de sa visite à Goma et Bukavu avec des chirurgiens et  cliniciens de l'Université de Swansea et de l'University College London.

L'ambassadrice de Sa Majesté en RDC, Mme Alyson King, a passé une semaine dans l'Est de la RDC, visitant Bukavu et Goma pour rencontrer les dirigeants provinciaux et les personnes touchées par le conflit en cours dans la région.

Pendant sa première visite à Bukavu l’ambassadrice a rencontré le gouverneur du Sud-Kivu, SEM Jean Jacques Purusi, pour le féliciter de sa récente élection au poste de gouverneur et discuter de sa vision pour le développement de la province à la suite du récent désengagement de la MONUSCO du Sud-Kivu. La visite comprenait également des discussions avec le Bazar Communautaire, un comité de représentants des différentes tribus de la région. Les discussions ont porté sur les réflexions sur l'état et les recommandations sur le conflit intercommunautaire dans le haut et moyen plateau de Fizi, Uvira, et Mwenga.

Pendant son séjour à Bukavu, l'ambassadrice a également visité l'hôpital de Panzi où elle a rencontré le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel et fondateur de Panzi, qui accueillait une équipe de chirurgiens britanniques de l'hôpital universitaire de Swansea, au Pays de Galles, et University College London. Les chirurgiens travaillaient avec le Dr Mukwege et son équipe pour traiter les femmes et les jeunes filles souffrant de lésions tissulaires complexes dues aux violences sexuelles. Les chirurgiens ont proposé une nouvelle approche interspécifique de la réparation des fistules, associant l'urogynécologie à la chirurgie plastique afin de minimiser les cicatrices et de préserver la fonction. Cette visite faisait suite à celle effectuée par Son Altesse Royale la duchesse d'Édimbourg (qui était S.A.R. la comtesse de Wessex au moment de sa visite) à l'hôpital de Panzi en 2022.

Au cours d'une réception à la résidence de M. Ketan Kotecha, l’agent consulaire britannique à Bukavu, l'ambassadrice a réitéré le soutien continu qu’apporte la communauté internationale aux personnes affectées par le conflit et les violences sexuelles, ainsi que son soutien aux autorités locales :

« Le Sud Kivu traverse une période cruciale, avec notamment le désengagement de la MONUSCO, qui ne signifie pas un abandon par le système des Nations Unies, et moins encore par la communauté internationale, mais aussi par une nouvelle ère politique après les élections de l'année passée qui ont apporté un nouveau souffle et des nouvelles autorités à la tête de la province. Nous leur souhaitons un fructueux mandat au service du bien-être de la population.

Je suis également ici cette semaine dans un but particulier : apporter mon soutien à la visite de chirurgiens et de cliniciens de l'université de Swansea et de l'University College London, qui collaborent avec l'hôpital de Panzi et la fondation "Scar Free" à une initiative potentiellement révolutionnaire dans le domaine de la Leur travail aux côtés de la merveilleuse équipe du Dr Mukwege à l'hôpital de Panzi lors de ma visite d'aujourd'hui a été une source d'inspiration. Les violences sexuelles comptent parmi les conséquences les plus horribles de ce conflit, mais cette initiative est porteuse d'espoir pour les victimes. »

À Goma, l'ambassadrice a rendu visite au commandant ad intérim de la force SAMIDRC à leur siège à Keshero et a rencontré le gouverneur adjoint de la province du Nord Kivu, Commissaire Divisionnaire Romuald Ekuka. Elle a aussi rencontré la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, Mme Vivian van de Perre, également responsable de la protection et des opérations. Ensemble, ils ont visité le site de personnes déplacées à l'école primaire de Kahembe et le bureau de la zone de santé de Kanyaruchinya. Elles ont écouté les témoignages de femmes et de jeunes filles affectées par le conflit. Dans une interview avec Radio Okapi sur place, l'ambassadrice a annoncé que le Royaume-Uni doublera son assistance humanitaire à

Marquée par les scènes de souffrance humaine et les témoignages des personnes affectées par le conflit, l’ambassadrice a rappelé ses objectifs pour cette dernière visite, et a réitéré la présence du Royaume-Uni dans la région :

« Nous nous soucions du peuple congolais. Nous sommes présents à Goma par l’intermédiaire de notre bureau et nous nous rendons régulièrement sur place. Une grande partie du travail que le Royaume-Uni finance consiste à soutenir la population qui vit à l’est de la RDC. Il est important pour nous d’entendre les voix des habitants de l’Est de la RDC, en particulier les femmes et les filles, sur les répercussions du conflit. Cette visite nous a permis de rencontrer les autorités provinciales, les partenaires, et de comprendre l’impact du désengagement de la MONUSCO sur le Sud-Kivu, afin de s’assurer que nous tirons les leçons et que le Conseil de sécurité et le gouvernement congolais continuent de travailler ensemble sur la préparation des prochaines phases de transition et de retrait. Le Royaume-Uni soutient les efforts du Dr Mukwege et de son équipe, ainsi que de l’équipe médicale du Royaume-Uni, dans leur travail révolutionnaire pour réparer les femmes violées».

Lors d’une réception organisée au Bureau de l'ambassade britannique à Goma, Mme Alyson King a partagé un message important :

«Je voudrais assurer à tout le monde ici que le Royaume-Uni continuera à s'engager dans la recherche d'une paix durable que les habitants de l'est de la RDC méritent. Je tiens donc à rendre hommage à votre courage et à nous permettre de prendre un moment pour honorer ceux qui ont fait le sacrifice ultime en servant leurs semblables, et pour nous souvenir de toutes les victimes du conflit. Goma est une ville résiliente, dynamique, créative et fière, débordante d'idées et de ressources, pleine de musique, d'arts et d'esprit d'entreprise, et de gens qui font des choses impressionnantes dans des circonstances difficiles».

 

Ambassadrice du Royaume-Uni en RDC, Mme Alyson King : une semaine de visite de travail à Goma et Bukavu
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RDC : « La progression du M23 après la chute de Kanyabayonga a été très rapide…

(Par Pierre Boisselet, Coordonnateur des recherches sur la violence au Congo pour l'Institut Ebuteli, basé à Kinshasa et partenaire du Groupe d'études sur le Congo, de l'Université de New York)

Pierre Boisselet

*En RDC, la ville de Kanyabayonga, considérée comme un verrou stratégique contrôlant l’accès au grand nord dans l’Est du pays notamment, à Butembo, la plus grande ville du Nord-Kivu dans la région, ou encore à Beni, dans l’Ituri, est tombée aux mains du M23 soutenu par le Rwanda, samedi 29 juin, la veille de la commémoration du 64ème anniversaire de l’indépendance de la RDC. Quelles conséquences, de quelle marge de manœuvre dispose le président congolais ? Pierre Boisselet coordonne les recherches sur la violence au Congo pour l'Institut Ebuteli, basé à Kinshasa et partenaire du Groupe d'études sur le Congo, de l'université de New York, répond aux questions de Esdras Ndikumana.

RFI : Pierre Boisselet, est-ce qu’on peut parler d’un coup dur politique et stratégique pour le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à la veille de la commémoration de l’indépendance du pays ?

Pierre Boisselet : Je relativiserai peut-être un tout petit peu l'importance stratégique de Kanyabayonga. C'est vrai que c'est un nœud de communication, mais en fait ces routes-là étaient déjà très largement contrôlées par le M23. Donc, en soi, la chute de Kanyabayonga n'a pas forcément un impact très important sur la capacité à communiquer entre Goma et les villes du Grand Nord que vous avez cité.

Butembo et Beni... Et sur le plan politique, qu’en est-il ?

C'est vrai que ça a une importance politique et symbolique très grande, notamment parce que, en fait, ça faisait plusieurs semaines que les Forces armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés qui leur sont alliés, dits « Wazalendo », essayaient d'empêcher en fait le M23 de la prendre, et c'est vrai que cette ville, c'était un peu le verrou qui empêchait le M23 de pénétrer sur le territoire de Lubero. Et ça, c'est important, entre autres raisons, parce que le M23 précédemment, et notamment dans la crise de 2012, 2013, n'avait jamais pénétré dans ce territoire.

A  ce propos justement, la chute de Kanyabayonga, « c'est comme une digue qui lâche », selon les mots d'un analyste congolais, qui a parlé d'une série de villes qui sont tombées comme un château de cartes dans la foulée. Et c'est aussi votre impression ?

Oui, il y a plusieurs localités qui sont tombées très vite après. On peut citer notamment Kayna et Kirumba. Effectivement, la progression du M23 après la chute de Kanyabayonga a été très rapide.

Alors, les FARDC sont accusées par une partie de la population d'avoir fui sans combattre et notamment,  à Kirumba justement, la plus grande agglomération de la région. Comment peut-on l'expliquer ?

Alors, effectivement, on a des informations qui nous viennent du front aussi, qui vont dans ce sens. C'est dû aux faiblesses des FARDC, qu’il y a un manque d’encadrement, de gouvernance, d'équipements et d'organisation assez largement, et ce sont des choses qu'on avait déjà vues par le passé dans cette crise du M23. Il faut peut-être ajouter aussi, pour être juste, que dans cette crise, les FARDC font non seulement face au M23, mais aussi à l'armée rwandaise et dont on sait qu'elle est extrêmement bien organisée et extrêmement bien équipée. Les experts de l'ONU affirment que l'armée rwandaise est aussi nombreuse, sinon plus, que les troupes du M23 en RDC actuellement.

Le nouveau développement militaire survient après des mois d'accalmie dans la région. Vous l'avez évoqué à propos de renforts rwandais, de soldats rwandais qui se trouvent dans le Nord-Kivu. C'est ce qui explique ce qui se passe aujourd'hui ?

Ces renforts, dont les experts ont parlé, datent d'il y a plusieurs mois, vraisemblablement. Donc, cette explication seule n'explique pas forcément pourquoi il y a eu cette percée au niveau de Kanyabayonga. Mais ce qui me frappe, c'est que d'une part, on l'a dit, c'est arrivé à la veille de la fête nationale congolaise. Et je note aussi que c'est arrivé quelques jours après l'annonce du Médiateur de cette crise, le président angolais Lourenço, qui avait annoncé que les présidents congolais Tshisekedi et rwandais Kagame devaient se rencontrer prochainement. La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa, a tout de suite dit qu'il n'était pas question de négocier avec les agresseurs. Voilà, on peut se poser la question s'il ne s'agit pas de renforcer encore la pression au niveau militaire pour contraindre le gouvernement congolais à négocier.

La Première ministre, Judith Suminwa, a réaffirmé le refus de la RDC de négocier avec le Rwanda. La montée en puissance promise par le gouvernement n'a pas donné de fruits jusqu’ici. Est-ce qu’on peut parler d’une véritable impasse ?

D’un côté, le M23 et le Rwanda semblent compter sur leur supériorité militaire et jugent qu’ils sont en capacité de contraindre le gouvernement congolais à des concessions. Et de l'autre, le gouvernement congolais se veut intransigeant, ce qui d'ailleurs correspond à la volonté de nombreux Congolais. Et donc, ça explique que ces négociations soient sans cesse repoussées et que dans l'intervalle, le conflit continue.

Félix Tshisekedi a annoncé lors de son discours à la Nation qu'il a donnée des instructions claires et fermes pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale du pays. Quelle est sa marge de manœuvre réellement ?

On ne sait pas vraiment quelles sont ses instructions, donc c'est assez difficile de les commenter. Mais, effectivement, on a le sentiment que sa marge de manœuvre est assez réduite. En fait, le gouvernement congolais a joué beaucoup de cartes jusqu'à présent. Il a considérablement augmenté le budget de sa défense, il a recruté des sociétés militaires privées, il a décidé de s'appuyer sur les groupes armés locaux « Wazalendo ». Il a aussi sollicité l'intervention de pays de la région... Tout ceci a déjà eu lieu d'une certaine manière, sans qu'on voie d'avancées décisives jusqu'à maintenant au profit de l'armée congolaise. Et donc c'est assez difficile de voir quelles sont les cartes qui lui restent encore à jouer aujourd'hui.

RDC : « La progression du M23 après la chute de Kanyabayonga a été très rapide…
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