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Chroniques ‘’Balises’’ ,Processus de Washington : Tshisekedi et Trump en fin mandat en 2028 !

Chroniques ‘’Balises’’ ,Processus de Washington : Tshisekedi et Trump en fin mandat en 2028 !

(Par Omer Nsongo die Lema)

Selon la Constitution des Etats-Unis, même de retour à la Maison Blanche en 2024 après son premier mandant en 2016, Donald Trump n'a pas droit à un second mandat qui deviendrait un troisième. Ainsi, le 20 janvier 2029, il va devoir quitter pour de bon le Bureau Ovale. Quant à Félix Tshisekedi, il ne saura plus être candidat à la présidentielle de décembre 2028. Le même 20 janvier 2029, il devra quitter le Palais de la Nation ou le Mont-Ngaliema. Moralité : le Processus de Washington, dont on ne parle qu'en termes d'exploitation minière en contrepartie de la sécurité, va impacter l'environnement politique congolais. Raison suffisante pour que les sociétaires de l'USN et les caciques de l'UDPS sachent lire les signes des temps. En s'inspirant du cas ukrainien, même si comparaison n'est pas raison…

Se montrer trop dur à l'égard du Chef de l'Etat congolais

Une fatalité ? Pas du tout. Au lendemain de son investiture, Donald Trump a décontenancé l'Ukraine en particulier, l'Union européenne en général, en posant le problème du statut du président Volodymyr Zelensky !

En effet, de Mar-a-Lago (résidence et site historique national américain situé à Palm Beach, en Floride), il a reproché à son collègue ukrainien le défaut de légitimité électorale, le scrutin prévu en mars 2024 n'ayant pas été tenu à cause de la guerre. « Nous sommes dans une situation où il n'y a pas eu d'élections en Ukraine, où il y a la loi martiale, où le dirigeant ukrainien, je déteste le dire, mais il a un taux d'approbation de 4 % », a-t-il déclaré.

Le 18 février 2025, il lui a balancé cette phrase assassine : « Il refuse d’organiser des élections, est très bas dans les sondages ukrainiens, et la seule chose pour laquelle il était doué était de manipuler habilement Biden. Un dictateur sans élections, Zelensky ferait mieux d’agir vite ou il n’aura plus de pays ».

Certes, la « crise » a été résolue rapidement, et l'intérêt pour les affaires renforcé. Mais, la leçon est à retenir. Car s'il a traité ainsi le Président de l'Ukraine - pays où les États-Unis ont déversé une centaine de milliards de dollars (lire ci-dessous), c'est qu'il n'hésiterait pas de se montrer dur à l'égard du chef de l'État congolais qu'il recevra prochainement à la Maison Blanche pour la signature de l’accord tripartite États-Unis, RDC et Rwanda en gestation.

L'administration Trump fera attention à la dynamique du terrain

C'est pour dire aux Tshisekedistes - toutes catégories confondues - que l'enjeu économique et sécuritaire fondé sur l'exploitation des minerais stratégiques aura certes plus d'importance pour l'administration Trump que l'enjeu électoral. Cependant, il serait illusoire de croire le chef d'État américain appuyant son homologue congolais dans un schéma électoral autre que celui prévu dans la Constitution. Entendez la convocation du corps électoral 90 jours avant la tenue du scrutin en décembre 2028. Évidemment, cela dans l'éventualité du maintien du second et dernier mandat en cours.

En cas d'un nouveau schéma (par exemple celui issu d'un dialogue), l'administration Trump fera attention à la dynamique du terrain. Elle en prendra acte.

Adopter le langage de la vérité

En attendant, contrairement à l'annonce faite d'investissements américains de l'ordre de USD 500 milliards - on ne sait trop qui a pondu une telle énormité - il est utile pour la communication Udps d'adopter le langage de la vérité.

Depuis par exemple le début de la deuxième guerre du M23, cette communication n'a obéi qu'à la logique de la loi du Talion, entendez envahir le Rwanda, en chasser le « dictateur Kagame » et même annexer ce pays à la RDC. Elle n'a pas pris conscience de jouer le jeu de l'ennemi. Elle n'a pas su qu'aux États-Unis, ce petit Rwanda-là a des lobbies puissants autant chez les Démocrates que chez les Républicains. Chez les Démocrates, avec un certain Peter Pham, très proche de Paul Kagame. Il est réputé pro-démembrement de la RDC. Chez les Républicains, un certain Herman Cohen. Il continue de déclarer à qui veut l'entendre que le Kivu appartient au Rwanda !

Le premier round du Processus de Doha Gouvernement-M23 le 23 avril 2025 a pris de court la Communication du régime congolais. Et le premier round du Processus de Washington le 25 avril a suffi de convaincre tout le monde de ce qui s'apparente à un maternage du Rwanda par les États-Unis.

Il s'agit d'une désillusion qui appelle maintenant à la sagesse, au pragmatisme.

Et comment !

Les USA sont une puissance économique, monétaire et financière incontestable. Ils gardent intactes leurs capacités d'imposer dans le monde leur volonté. Cela est indéniable.

Mais, ils sont tenus au devoir d'adaptation car ils ne sont plus le seul décideur de la marche du monde depuis la Perestroïka en 1989. D'autres puissances ont émergé, les unes s'alignant sur Washington, les autres s'y opposant même frontalement. La volte-face américaine après le bras de fer avec la Chine à propos des tarifs douaniers en est l’illustration.

C'est alors rêver debout que de voir ou de croire l'Amérique programmer des investissements de l'ordre de 500 milliards de dollars dans un seul pays, soit-il la RDC avec ses ressources naturelles extraordinaires.

En Ukraine, l'enveloppe globale disponibilisée jusqu'au 31 décembre 2024 était de USD 119,1 milliards dont USD 66,8 milliards pour les équipements militaires, USD 48,5 milliards au titre d'assistance financière et USD 3,5 d'assistance humanitaire, chaque enveloppe accordée à l’Ukraine ayant fait l’objet d’un vote au Congrès américain, signale TF1 Infos dans une dépêche de 20 février 2025 comportant cet ajout significatif : « l’aide américaine ne constitue pas non plus un don, contrairement à ce que dit Donald Trump. Une loi prêt-bail a été votée aux États-Unis, qui a été calquée sur ce qu’avait fait le président Roosevelt pendant la Seconde Guerre mondiale et qui doit permettre le remboursement par Kiev à la fin de la guerre ».

Ainsi, les Américains font assurer ce remboursement notamment par l'exploitation des minerais stratégiques de ce pays.

Pour la RDC, les investissements américains publics ne sont même plus à prendre en compte. La suppression de l'USAID est un signal fort, capté du reste 5/5 par le Gouvernement congolais.

Quant aux investissements privés, ils pourraient ne même pas dépasser dix milliards d'ici à l'échéance 2028, à raison de USD 3, 5 milliards l'an, Corridor de Lobito compris. D'ailleurs, la disponibilisation des financements peuvent être mise en stand bye, le temps d'observer la météo politique en RDC et dans la région. C'est important de préparer la population à ces réalités.

Compter d'abord sur des institutions fortes

Autrement, le moment venu, la Communication du régime aura du mal à trouver des mots pour convaincre l'opinion de n'avoir pas été abusée !

Dans la rue, le message véhiculé consciencieusement par cette com est celui des Américains qui viennent sauver Soldat Fatshi pour l'accompagner dans la réalisation de sa vision, respect de la Constitution ou pas, premier mandant de la IVème ou pas, 3ème mandat ou pas.

Or, pour sécuriser leurs intérêts, les Américains ont tiré de la Guerre froide cette leçon érigée en principe : ne compter d'abord que sur des institutions fortes, des institutions qui fonctionnent selon les règles établies...

L'exemple pourrait déplaire, mais il nous est familier parce que proche dans l'actualité : sans être un modèle recommandable de démocratie, le Rwanda d'un certain Paul Kagame a ce genre d'institutions, malgré son type d'élection du Président de la République au suffrage universel direct. De même que l'Angola d'un certain Lourenço, malgré son type d'élection du Président de la République au second degré, en a ! L'essentiel est le fonctionnement régulier des institutions.

On ne peut pas en dire autant de la RDC lorsque - juste un exemple - le Premier ministre, pourtant chef du Gouvernement, reçoit du Président de la République des...instructions ou voit ce dernier instruire les autres membres du Gouvernement en sa présence. Il y a là défaut de fonctionnement de l’ordre institutionnel.

« Honi soit qui mal y pense ! ».

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