Présent dans une manifestation commémorative de la guerre de Kolwezi autour du livre « ‘’Moins Homme’’ dite la guerre de Kolwezi », œuvre de Cheik FITA, samedi dernier à Kinshasa, le cofondateur du parti politique «UDPS», Corneille Mulumba a, sur place, accordé une interview exclusive au journal La Prospérité. Dans celle-ci, il est également revenu, parmi plusieurs sujets, sur quelques enjeux de l’heure notamment, situation sécuritaire dans l’Est du pays. Sur la commémoration du 45ème Anniversaire de la tragédie qui a eu lieu durant 6 jours, soit du 13 au 20 mai 1978, à Kolwezi, Corneille Mulumba pense que la fin de la guerre ne passera que par une préparation de fond, la bonne organisation donc de notre défense. «La guerre, on la connaitra toujours parce que la RDC est un grand pays à de potentialités énormes. On nous laissera pas faire, et donc, si vous êtres faibles on vous écrase, vous êtes forts on traite avec vous», a-t-il dit, avant d’appeler les jeunes considérés comme étant un avenir, à la conscience et la compréhension rigoureuse de la situation afin d’assurer un climat calme, en perspective. Pour lui, il est important de réfléchir d’abord, sur les causes du déclenchement de la guerre de Kolwezi, enfin de comprendre le contexte actuel car, a-t-il ajouté, il n’y a presque rien de nouveau sous le soleil. Il recommande, en outre, aux dirigeants congolais de prendre pour référence la pièce théâtrale ‘’Moins Homme’’ dite la guerre de Kolwezi. Cet ouvrage, de 130 pages, relate justement la vie d’un couple mixte durant la guerre que vécut la ville de Kolwezi pendant 6 jours, soit du 13 au 20 mai 1978. Le cofondateur de l’UDPS s’est également montré très critiqué au niveau de l’effectif des soldats au sein de l’armée congolaise : en comparant la RDC avec le japon qui est un petit, mais bien assis par rapport à l’effectif. Pour lui, la RDC, un grand pays, devrait avoir un effectif d’au moins 30 millions et non 150 milles soldats. Au sujet du partenariat avec la communauté de l’Afrique de l’Est, Corneille Mulumba qualifie cette signature d’une très grave erreur, d’autant plus que selon lui, cette communauté est composée des pays ennemis qui sont en hostilités avec la RDC. Il est donc, inadmissible, a-t-il ajouté d’inviter les armées étrangères alors que nous avons des moyens, une fois capitalisés, peuvent faire des progrès. «Soigner les conditions de vie de nos vaillants soldats, et exploiter nos ressources », a-t-il conclu Christian Musungayi
*‘’En sa qualité de superviseur des IXès Jeux de la Francophonie de Kinshasa, le Premier Ministre en a appelé à la responsabilité du Comité de Pilotage face à la nécessité de tenir les délais dans l’organisation de cette manifestation de haute portée sportive et culturelle. A deux mois de la tenue des Jeux, il a, une nouvelle fois, attiré l’attention du Comité de Pilotage, particulièrement celle du Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie, en sa qualité du Président du Comité de Pilotage, du Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, qui gère le dossier critique des infrastructures, et du Ministre des Finances, en charge du décaissement en faveur des entreprises engagées, chacun en ce qui le concerne, d’accélérer le processus d’aboutissement des objectifs leur assignés. La réussite des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa constitue un enjeu majeur dans la nouvelle dynamique diplomatique impulsée par le Président de la République, Chef de l’Etat. Le Président du Comité de Pilotage a été chargé de lui faire rapport, chaque semaine, sur l’état d’avancement des préparatifs’’, lit-on, dans le compte rendu. Bien d’autres points ont été évoqués lors de cette même réunion du Conseil des Ministres. C’est le cas de l’insécurité alimentaire, de la situation macro-économique ainsi que de la suite des événements après des éboulements de Kalehe et de la situation sécuritaire préoccupante dans les environs de Kinshasa et dans l’Est de la RD. Congo. Globalement, il y a lieu de noter que le Conseil des Ministres, à en croire les Ministres sectoriels, a pris toutes les dispositions pour restaurer la paix dans les meilleurs délais. L’affaire du recours aux troupes de la SADC et son corolaire, avec celles de l’EAC déjà présentes en RD. Congo, y figurait aussi en bonne place. A ce sujet, le VPM en charge des Affaires Etrangères a dressé un tableau clair de l’évolution de la situation et expliqué le contexte et les raisons d’une telle démarche. Dans le compte rendu, ci-dessous, tout y est. Il suffit de le lire attentivement pour cerner les méandres des options gouvernementales face à la kyrielle des problèmes qui se dressent sur le chemin des élections, de la paix et de la stabilité institutionnelle en RD. Congo. LPM COMPTE RENDU DE LA QUATRE-VINGT-DIX-HUITIEME REUNION DU CONSEIL DES MINISTRES Vendredi 12 mai 2023 Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Jean Michel SAMA LUKONDE KYENGE a, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, présidé en visioconférence, la quatre-vingt-dix-huitième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 12 mai 2023. Cinq (05) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir : I. Communication de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ; II. Points d’information ; III. Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ; IV. Examen et adoption des dossiers ; V. Examen et adoption des textes. I. COMMUNICATION DU PREMIER MINISTRE La communication du Premier Ministre, Chef du Gouvernement a porté essentiellement sur cinq (05) points, à savoir : 1. De la mission gouvernementale à KALEHE, province du Sud-Kivu Au regard du nombre de morts évalué à ce jour à 438, de nombreux disparus ainsi que des dégâts matériels importants, le Premier Ministre, après consultation avec le Président de la République, sur base du rapport de terrain et des propositions du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, a déclaré « Kalehe, Zone Sinistrée » pour permettre une plus grande mobilisation des ressources indispensables et apporter l’appui nécessaire aux populations affectées. Au-delà des conséquences du changement climatique, à la cause des pluies diluviennes, cette situation donne au Gouvernement l’occasion d’examiner les possibilités de la mise en œuvre de nouvelles stratégies d’exploitation minière artisanale, de préservation de la forêt et de l’aménagement des espaces d’habitation. Il a demandé aux membres du Gouvernement concernés, à savoir la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Aménagement du Territoire ainsi que la Ministre des Mines, de se concerter en vue de proposer, dans les meilleurs délais, un dossier méthodologique pour l’atténuation et la mitigation des effets du changement climatique, notamment par la prévention. 2. Situation sécuritaire dans la périphérie de Kinshasa Le Premier Ministre a informé le Conseil de la tenue de la réunion de sécurité qu’il a présidée, ce jeudi 11 mai 2023, pour prendre des mesures qui permettront de rétablir rapidement l’ordre publique et l’autorité de l’Etat. Dans le même ordre, le Premier Ministre a dit suivre de près la situation à Kisangani où il est signalé des affrontements entre les Mbole et les Ngola, d’une part, ; et, les dossiers relatifs aux conflits fonciers à travers le pays pour une bonne prise en charge afin d’éviter que cela ne dégénère en des conflits intercommunautaires, d’autre part. 3. De l’organisation des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa En sa qualité de superviseur des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa, le Premier Ministre en a appelé à la responsabilité du Comité de Pilotage face à la nécessité de tenir les délais dans l’organisation de cette manifestation de haute portée sportive et culturelle. A deux mois de la tenue des Jeux, il a, une nouvelle fois, attiré l’attention du Comité de Pilotage, particulièrement celle du Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie, en sa qualité du Président du Comité de Pilotage, du Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, qui gère le dossier critique des infrastructures, et du Ministre des Finances, en charge du décaissement en faveur des entreprises engagées, chacun en ce qui le concerne, d’accélérer le processus d’aboutissement des objectifs leur assignés. La réussite des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa constitue un enjeu majeur dans la nouvelle dynamique diplomatique impulsée par le Président de la République, Chef de l’Etat. Le Président du Comité de Pilotage a été chargé de lui faire rapport, chaque semaine, sur l’état d’avancement des préparatifs. 4. De l’insécurité alimentaire Le Premier Ministre a rappelé que l’enjeu de la sécurité alimentaire pour la population demeure au cœur des préoccupations du Gouvernement. Pour atteindre cet objectif, il a indiqué que le Gouvernement avait pris un engagement ferme dans le sens de la diversification de l’économie et de la création des conditions d’une croissance inclusive, dans le Pilier 7 de son Programme, en mettant un accent sur l’agriculture comme priorité des priorités. A cet effet, la politique congolaise d’industrialisation a conçu un plan directeur qui permet de consolider sa base en favorisant une plus large transformation locale des produits agricoles, de la pêche et de l’élevage. Le Gouvernement, par cette politique, a pu procéder à l’implantation de quelques parcs agro industriels. Dans ce contexte, au-delà des actions initiées par le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Pêche et Elevage, le Premier Ministre a rappelé quelques actions prioritaires inscrites dans le Programme d’Actions du Gouvernement, notamment, l’obligation pour tous les fonctionnaires et autorités publiques concessionnaires des terres, d’exercer des activités agropastorales. Le Programme d’Actions du Gouvernement relève également la nécessité de l’installation de grands entrepôts de stockage et de séchage, et la création des centres de négoce des produits agricoles. A propos de l’initiative « A chacun, un champ dans son territoire ou dans son milieu de vie » accueillie favorablement par les Honorables Députés nationaux, il a été constaté que beaucoup de terres agricoles et des plantations sont encore laissées à l’abandon. Sur ce sujet, il a demandé au Ministre de l’Agriculture, en collaboration avec les autres Ministres concernés, de procéder à une évaluation holistique de la situation et d’examiner les possibilités d’exploitation utile de ces terres pour participer à la lutte contre la rareté des produits de base dans notre pays. Par ailleurs, une attention particulière devrait être accordée aux associations et coopératives des femmes maraichères, des éleveurs et des pécheurs. Dans une perspective de la chaine des valeurs, toutes les actions identifiées concourent, en effet, à la redynamisation de l’agriculture vivrière, industrielle et pérenne ainsi que de la pêche et de l’élevage. 5. De l’évolution de la Covid-19 Face à l’annonce par l’Organisation Mondiale de la Santé du retrait de la Covid19 de la liste des urgences sanitaires internationales, et d’autre part, à la constance de la tendance baissière des nouveaux cas dans notre pays, tel que rapporté par le Secrétariat Technique de la Riposte contre cette pandémie, le Premier Ministre a affirmé que le Gouvernement en a pris acte. Dans ces conditions, il entend convoquer, dans les plus brefs délais, le Comité Multisectoriel de la Riposte contre la Covid-19, cadre normatif de la gestion de cette pandémie, en vue d’évaluer la situation générale de la pandémie sur le territoire national et d’envisager l’opportunité de procéder à la modification de certaines dispositions restrictives des libertés publiques contenues dans le Décret n° 20/023 du 1er octobre 2020 portant mesures barrières de lutte contre la pandémie de Covid-19 en République Démocratique du Congo. II. POINTS D’INFORMATION II.1. Etat et administration du territoire Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a présenté au Conseil, l’Etat du territoire national. Il a indiqué que l’état d’esprit de la population a été marqué, cette semaine, par : - L’unanimité de l'opinion nationale en rapport avec la désapprobation du Président de la République, Chef de l’Etat concernant le comportement des Forces de I'EAC, vis-à-vis des terroristes du M23 ; - L’émoi ressenti par la Communauté nationale au regard des dégâts humains et matériels, suite à la catastrophe naturelle survenue dans le territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu ; - L’accueil favorable des engagements exprimés par la SADC, à l’issue de la rencontre de Windhoek en Namibie, sur la crise sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Evoquant quelques aspects dans le volet sécuritaire, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a mis l’accent sur la persistance de l’insécurité dans les environs de Kinshasa (Plateau des Bateke) où une action d’envergure est engagée en vue de rétablir l’autorité de l’Etat. Au regard du nombre élevé de personnes décédées ou disparues, la destruction massive des infrastructures et maisons d’habitation, de l’impact négatif sur l’environnement et l’écosystème, et de l’insuffisance des moyens tant financiers que matériels au niveau de l’administration locale pour faire face à cette catastrophe, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a proposé au Conseil la déclaration de Kalehe « zone sinistrée », conformément au Décret N° 025 du 11 septembre 1996 créant le Conseil national de protection civile avec tout ce que cela implique comme conséquence sur les plans national et international. Dans le volet politique, il a fait état des crises enregistrées dans certaines Assemblées Provinciales, notamment dans les Provinces du Kwango, Sud-Kivu et Tanganyika. Le Conseil a pris acte de ce Rapport. II.2. Situation sécuritaire La Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a, au nom du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants en mission, passé en revue la situation sécuritaire qui reste préoccupante principalement dans le territoire de Mambasa, où les ADF/MTM en rupture des vivres et des produits pharmaceutiques, concentrent leurs forces sur la Route Nationale N°4 en vue de semer la désolation auprès de la population environnante et des usagers de cette route. Dans la province du Nord-Kivu, les terroristes RDF/M23 ont renforcé leurs effectifs dans les localités Kahunga et Kinyandonyi en territoires de Masisi et Rutshuru. Il sied de souligner que ces terroristes, en coalition avec l’armée rwandaise, ne sont plus dans la logique du cessez-le-feu, mais dans celle de la reprise d’hostilités. A l’Ouest, la situation reste marquée par les incursions répétitives des assaillants Mobondo dans la localité Menkao malgré les multiples appels à la paix lancés par la Commission de sensibilisation intercommunautaire Teke-Yaka. La situation générale sécuritaire dans les provinces en proie à l’occupation, aux conflits intercommunautaires et aux insurrections, a été présentée aux membres du Conseil, tableau assorti du plan stratégique d’action et de réaction pour restaurer l’autorité de l’Etat. Le Conseil a pris acte de ce rapport. II.3. Situation sanitaire dans le pays Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, a focalisé sa note d’information sur la situation humanitaire dans la Zone de Santé de Kalehe au Sud-Kivu et sur les maladies épidémiologiques. Il a rappelé que les pluies diluviennes qui se sont abattues le 04 mai 2023 au Sud-Kivu, ont entrainé, dans la Zone de Santé Kalehe, des éboulements et des inondations de deux rivières (Nyakumubi et Lwano) avec glissement de terre qui ont emporté les personnes et leurs biens dans 6 villages, à savoir : Chabondo, Kabushungu, Nyamukubi, Kamikonzi, Mushwago, et Lwano. Les rescapés sont pris en charge dans différentes formations sanitaires, et plusieurs actions ont été entreprises, notamment : - Le déploiement d'une équipe d'intervention rapide depuis le 05/05 pour appuyer l'Equipe Cadre de la Zone de santé et les partenaires sur place ; - La descente du Gouvernement provincial vers les sites avec des kits médicaux ; - La prise en charge médicale des cas dans les structures sanitaires ; - La sensibilisation des sinistrés sur les mesures d'hygiène et de traitement de l’eau de boisson ; - Le plaidoyer auprès des Partenaires Techniques et Financiers pour la dotation en médicaments et autres intrants dans les formations sanitaires. S’agissant des maladies à potentialité épidémiologique, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention s’est appesanti sur le choléra, la rougeole et le Covid-19 dont la situation reste stabilisée. Il a terminé sa note d’information sur la Journée Internationale des Infirmiers qui est célébrée, chaque année le 12 mai, jour d'anniversaire de naissance de la fondatrice de la profession infirmière. Reconnaissant la contribution déterminante des infirmières dans la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle et dans les formations sanitaires, le Gouvernement rend hommage à toutes les infirmières et tous les infirmiers du pays pour de nombreux services de qualité rendus à la population congolaise. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information. III.4. Evolution de la situation récente sur le marché des changes ainsi que des biens et services Intervenant en tant qu’invitée, la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo a fait le point de la conjoncture économique du pays. En effet, la croissance économique est projetée à 6,8% en 2023. Cette performance est portée par le dynamisme du secteur minier. Le rythme de formation des prix des biens et services a ralenti d’une semaine à l’autre, passant de 0,38% à 0,21%. En cumul annuel, l’inflation s’est établie à 7%. A fin 2023, il est projeté un taux de 11,5%. En ce qui concerne le marché des changes, elle a évoqué les deux grandes périodes qui l’ont marqué. Sur le marché parallèle, du 6 janvier au 24 février 2023, le franc congolais s’est déprécié de 1,1% en moyenne hebdomadaire, situant le taux de change parallèle vendeur à 2.350 CDF pour un dollar américain. Cependant, du 3 mars au 5 mai 2023, le taux de change est resté stable, établi à 2.345 CDF pour un dollar américain. Face aux facteurs de risques internes et externes liés à la conjoncture économique mondiale, la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo a encouragé le maintien de la coordination des actions au niveau des politiques budgétaire et monétaire, la poursuite de l’exécution des réformes structurelles retenues dans le cadre du programme avec le FMI et l’accélération de l’exécution du programme d’investissements publics. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information. II.5. Rapport de mission effectuée à Goma au Nord-Kivu La Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a présenté au Conseil le rapport de la mission qu’elle a effectuée, du 28 au 30 avril 2023, à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Cette mission a connu trois temps forts à savoir, la visite du site du chantier de construction de la nouvelle prison à Saké ; la réunion avec les autorités politico-militaires et judiciaires sur les cas de spoliation et la cérémonie de réception et d'inauguration du Palais de Justice. Abordant le premier point de son rapport, la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a souligné l’état de précarité dans lequel se trouvent nos établissements pénitentiaires qui datent pour la plupart de l'époque coloniale et qui nécessitent des travaux de rénovation. C’est dans cette optique que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, s’est lancé dans le front de construction des établissements pénitentiaires. C’est le cas de la Prison Centrale de Goma, mieux connue sous la dénomination de Munzenze, qui, construite depuis l'époque coloniale pour une capacité de 250 personnes, regorge à ce jour de plus 3.600 détenus. La réunion avec les autorités politico-militaires et judiciaires a essentiellement porté sur l’état des lieux des cas de spoliation de certaines parcelles de l’Etat dans la ville de Goma, lesquels cas font l’objet de dénonciations de la population. Au regard de la complexité des dossiers et tenant compte de l’implication de certains responsables dans la spoliation décriée, le Gouverneur Militaire a été chargé d’instituer immédiatement une Commission ad hoc avec comme mission d’examiner, au cas par cas, les dénonciations évoquées et de transmettre le rapport à la hiérarchie. Il devra également procéder au déguerpissement pour le cas sur lesquels l’ancienne Commission instituée à cet effet avait déjà levée l’option de déguerpir les occupants anarchiques, tel que le cas de Munzenze. Mais aussi, de faire cesser immédiatement la poursuite des travaux sur les susdits sites. La Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a également adressé une mise en garde sévère aux Magistrats qui s’évertueraient encore à la corruption, à la concussion ainsi qu’à d’autres pratiques qui ternissent l’image de la justice. Les récalcitrants seront entendus dans les Chambres disciplinaires déjà opérationnelles. Elle a suggéré la mise sur pied d’une Commission interministérielle ad hoc pour recevoir et réexaminer le rapport qui sera incessamment transmis par la Commission provinciale instituée à cet effet et qui nécessiterait le cas échéant, la décision du Gouvernement Central. S’agissant de l’inauguration du Palais de Justice de Goma, la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a indiqué que le projet de construction du Palais de justice de Goma a été réalisé dans le cadre du programme d'appui au renforcement de la justice en République Démocratique du Congo notamment à l'Est du territoire. L’objectif global poursuivi avec l’Union Européenne était de contribuer à la consolidation de l'Etat de droit en luttant contre l'impunité dans le Nord et Sud-Kivu. Le Conseil a pris acte de ce Rapport. II.6. Notes d’information du Ministère du Plan La Ministre d’Etat, Ministre du Plan a présenté deux notes d’information aux membres du Gouvernement. La première concernait la Circulaire fixant les orientations spécifiques pour l’élaboration des prévisions des dépenses en capital pour l’exercice 2024. Cette Circulaire décrit l’approche adoptée pour mettre des outils nécessaires à la disposition des Institutions et des Ministères, tant au niveau national que provincial, pour l’identification et la préparation des projets correspondant aux orientations stratégiques. Cette circulaire comprend ainsi les instructions sur le choix des projets structurants, leur priorisation, leur adéquation avec les instruments de planification comme le Plan National Stratégique de Développement (PNSD), le Programme d’Action du Gouvernement (PAG), sans laisser pour compte les 10 Programmes de Développement Provinciaux (PDP) et les Programmes d'Investissement Public Provinciaux (PIPP). L’objectif général de cette circulaire est d'aider à améliorer la préparation budgétaire en République Démocratique du Congo et à renforcer la budgétisation des investissements, afin de garantir une meilleure conduite du processus d'harmonisation et de mise en cohérence de différents programmes d'investissements émanant des Institutions, des Ministères et autres entités sectorielles impliquées dans les travaux de planification de développement. La seconde note d’information avait trait à la Présentation du Rapport d’Examen National Volontaire des Objectifs de Développement Durable et préparation du Sommet des Chefs d’Etats sur les ODD. La Ministre d’Etat, Ministre du Plan a rappelé que la réussite des Objectifs de Développement Durable dépend du mécanisme de suivi-évaluation de leur mise en œuvre. A cet effet, les Nations-Unies ont préconisé un suivi et un examen systématique de la mise en œuvre de l'Agenda 2030. Un cadre de suivi et d'examen solide et intégré fonctionnant aux niveaux national, régional et mondial a été mis en place pour permettre de promouvoir le principe de responsabilité, de soutenir une coopération internationale effective pour la réalisation des ODD et de favoriser les échanges de bonnes pratiques et l'apprentissage mutuel. Le processus mondial de suivi et d'examen relève du Forum Politique de Haut Niveau sur le Développement Durable qui, chaque année, examine les progrès accomplis vers la réalisation des ODD à travers le prisme d'un thème spécifique, procédant notamment à l'examen approfondi d'une série d'objectifs. La République Démocratique du Congo a été retenue parmi les 42 pays pour présenter, pour la deuxième fois, le Rapport d’examen National Volontaire des Objectifs de Développement Durable. Il y sera indiqué les actions qui ont été menées pour accélérer les progrès vers ces objectifs. Conformément au paragraphe 84 du programme de l’Agenda 2030, le troisième Sommet des Chefs d’Etat sera organisé en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies en septembre prochain. Le Conseil a pris acte de ces deux notes d’information. II.7. Rapport – Synthèse de la mission effectuée à Kalehe Rappelant le drame qui a frappé toute la Nation le 4 et 5 mai dernier, le Ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale a présenté au Conseil le rapport de la mission officielle qu’il a effectuée, du 07 au 10 mai 2023, à Kalehe, au Sud-Kivu. Il a informé le Conseil qu’il s’est agi d’une catastrophe naturelle due à la destruction de l’écosystème des suites d’une déforestation excessive des travaux champêtres et la recherche du bois de chauffage. Ce qui a, in fine, dégarni le sommet des montagnes de Bushushu et Nyamukubi. Et la conséquence de cette destruction a été fatale pour ce territoire. Il est revenu sur les détails du bilan tant sur le plan humain que matériel, avant de présenter la série des premières actions qui ont été posées par le Gouvernement, en appui aux efforts du Gouvernement provincial. La population de Kalehe a recommandé la délocalisation des villages de Bushushu et Nyamukubi vers le site transitoire de Luena (ancien vélodrome qui a servi d'hébergement aux réfugiés hutu) et l'installation définitive dans les plantations de Katashola, Sangano, Ihusi et Kashabana pour lesquelles il faudra négocier l’acquisition, à titre onéreux, avec les propriétaires. La délégation gouvernementale qui était conduite par le Ministre d’Etat, Ministre du Développement Rural, a formulé les recommandations suivantes : - Le déploiement urgent d’une équipe pour la restauration de la route nationale Bukavu-Goma, afin de rétablir le trafic routier vital pour ces deux provinces ; - L’appui à la délocalisation des habitants des villages sinistrés avec la construction des habitations décentes, durables et résilientes ; - L’actualisation de la stratégie de réduction et atténuation des risques des catastrophes naturelles ; - La relance du programme de reboisement dans les montagnes du Sud-Kivu. Le Conseil a pris acte de ce rapport. III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DES MINISTRES Le Conseil des Ministres a adopté le relevé des décisions prises lors de sa 97ème réunion tenue le vendredi 05 mai 2023. IV. EXAMEN ET ADOPTION DE CINQ (05) DOSSIERS IV.1. Dossiers relevant du secteur de l’économie nationale (03 dossiers) Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a soumis à l’examen et à l’adoption du Conseil trois dossiers, à savoir : la situation de la hausse des prix de la farine du maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï ; la demande de réajustement des tarifs de l’eau par la REGIDESO SA ; et l’utilité du scanner placé au poste de Mutaka dans la province du Lualaba. Concernant le premier dossier relatif à la situation de la hausse des prix de la farine du maïs dans le Haut-Katanga, il a rappelé le triple objectif de la mission qu’il a conduite, du 1er au 05 mai 2023 respectivement, en Afrique du Sud, en Zambie et à Lubumbashi, et au terme de laquelle il a, après différentes réunions de la Commission Economie et Finances et de la Conjoncture Economique, présenté quelques recommandations. Celles-ci portent en premier lieu sur les mesures urgentes à prendre pour soulager les besoins urgents en approvisionnement, et en second lieu, sur des mesures structurelles à prendre visant à améliorer la production locale et régler le problème dans la durée. Concrètement, ces recommandations portent sur : - L’accompagnement des importateurs locaux de la farine de maïs et du maïs en grain avec une commande symbolique pour accroitre l’offre disponible et répondre dans l’immédiat à la demande urgente et pressante de cette denrée. Les modalités pratiques de cet appui du Gouvernement seront définies par le Ministère de l’Economie Nationale avec les Gouverneurs des Provinces concernées ; - la suspension pour une durée de six (6) mois de tous les droits, taxes et redevances (parafiscalité) sur l’importation de maïs afin d’inciter les importateurs locaux à accroitre leur volume d’importation ; - la suspension des droits, taxes et redevances (parafiscalité) à l’importation des intrants et engins agricoles (taxe zéro) pour réduire les coûts de revient et soutenir la production locale ; - l’élaboration conjointe avec les producteurs locaux (fermiers) d’un Plan d’Urgence d’accroissement de la production locale de maïs, assorti d’objectifs quantitatifs pour la prochaine saison agricole A. Les modalités de l’accompagnement du Gouvernement 13 seront définies avec les Ministères de l’Agriculture et celui des Petites et Moyennes Entreprises ; - la constitution des réserves stratégiques en produits de première nécessité pour prévenir, à tout moment, l’apparition des crises de ce genre ; - l’élaboration urgente du Plan de ramassage de la production de maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï, dont les modalités pratiques sont à définir par les autorités provinciales, avec la collaboration de la SNCC et des producteurs locaux ; - l’accompagnement du Service National à travers le Ministère de l’Agriculture, pour renforcer ses capacités de production et accroitre sa productivité ; - le renforcement de la surveillance du marché avec des outils d’alerte adéquats pour anticiper les éventuelles pénuries, décourager les pratiques des prix illicites et celle de rétention des stocks ; - le soutien à la recherche locale en matière agricole, de pèche et de l’élevage notamment à travers l’INERA ; - la mise en place d’un Comité technique pour un suivi rapproché et une évaluation des mesures gouvernementales qui seront adoptées dans le cadre de ce dossier. En ce qui concerne le deuxième dossier portant sur la demande de réajustement des tarifs de l’eau formulée par la REGIDESO SA, le Vice- Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a précisé que cette requête de la REGIDESO a été motivée par la nécessité de réduire son déficit financier causé notamment par l’augmentation des coûts de revient de l’eau ainsi que la pratique des tarifs sociaux pour les abonnés domestiques. De l’examen de ce dossier par la Commission Economie et Finances du Gouvernement, il a été souligné la nécessité de ne pas pénaliser les abonnés domestiques par une augmentation des tarifs dans le but de couvrir la baisse des volumes consommés par les abonnés professionnels. Le Gouvernement a été encouragé à accompagner la REGIDESO SA dans la mise en œuvre de son plan de relance en poursuivant le financement des investissements déjà engagés au bénéfice de cette entreprise. Sur le même registre, la Commission a souligné la nécessité pour les Institutions publiques de s’acquitter normalement de leurs factures d’eau et de fournir les efforts nécessaires à l’apurement des importants arriérés dus à la REGIDESO. S’agissant du troisième dossier sur l’utilité du scanner placé au poste de Mutaka dans la province du Lualaba, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a rappelé que la Gouverneure de la province du Lualaba a été invitée à fournir à la Commission Economie et Finances du Gouvernement les clarifications utiles quant à l’opportunité de la mise en place de ce poste de contrôle au regard des plaintes des opérateurs économiques. La Commission a noté avec satisfaction les clarifications de la Gouverneure du Lualaba. En effet, il s’agit d’une initiative du Gouvernement Central implémentée avec l’appui de la Province. Elle a pour but essentiel de renforcer le contrôle de la nature des produits transportés par camion et évacués en dehors de la Province. Cela afin de décourager tout trafic illicite de minerais et de bois précieux. Aussi, ce scanner sert à des fins sécuritaires et pour une meilleure maitrise des flux des produits transportés. La mission a retenu la nécessité de rationaliser les prélèvements effectués dans les différents postes de contrôle avec péage (incluant les parkings) et de supprimer les taxes illégales, le cas échéant. Pour ce faire, le Gouvernement devra diligenter une mission interministérielle d’évaluation de l’ensemble des perceptions fiscales et parafiscales aux différents postes de contrôle et péage. Après débats et délibérations, le Conseil a adopté les trois dossiers. IV.2. Relance des filières agricoles et ramassage des produits agricoles disponibles dans les bassins de production (01 dossier) Pour briser la dépendance à l’importation des produits alimentaires et apporter une réponse à court, moyen et long termes, le Ministre de l’Agriculture a soumis au Conseil le programme urgent de relance du secteur agricole. Cette approche vise à améliorer l’offre intérieure en denrées alimentaires et éviter, par conséquent, la pénurie en produits agricoles avant la saison culturale prochaine suivant les zones. Ce Programme cible 12 cultures vivrières qui constituent les aliments de base de la population Congolaise, à savoir : le maïs, le riz, le blé, le sorgho, le manioc, la pomme de terre, la patate-douce, l’arachide, le haricot, le niébé, le soja et le bananier. Il prend également en compte la relance de la filière maraichère dans les grandes villes du pays principalement dans l’hinterland de Kinshasa pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté. Pour le Gouvernement, il est question d’opérer une transformation radicale des petits planteurs/producteurs, des agriculteurs, des petits exploitants familiaux, des fermiers, des groupements villageois, des coopératives et des ONGs en grands opérateurs économiques avec l’approche d’agrégation agricole, un modèle d’organisation fondé sur la fédération et le regroupement volontaire des agriculteurs dénommés Agrégés par un Agrégateur autour d’intérêts communs. Ainsi, l’Etat, qui n’est pas agriculteur, jouera son rôle de régulateur et pourvoyeur des subventions en appuyant les structures intervenant dans le secteur agricole au titre de fonds d’interventions économiques. Pour terminer, le Ministre de l’Agriculture a présenté la stratégie de ramassage des produits agricoles disponibles dans les bassins de production. Il s’agira de collecter les données tant au niveau des communautés locales que des agro-industries sur les volumes des produits alimentaires disponibles dans les bassins de production ciblés afin d’organiser l’approvisionnement des grandes agglomérations en denrées alimentaires. La mise en œuvre de ce programme aura un impact réel sur le plan socioéconomique. Il a été assorti d’un budget et d’un chronogramme d’exécution. Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce dossier. IV.3. Rapport succinct sur la liquidation de la compagnie « Lignes Aériennes Congolaises » (01 dossier) Faisant suite à l’instruction du Président de la République, la Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille a soumis au Conseil le rapport succinct sur la liquidation de la compagnie « Lignes Aériennes Congolaises » (LAC). En effet, les créances certifiées des LAC sur l’Etat Congolais sont évaluées à 15,146 millions USD. En ce qui concerne la dette sociale due aux agents et cadres de cette société certifiée par l’Inspection générale du Travail, le décompte final initial se chiffre à 124,469 millions USD et les charges sociales sont évaluées à 5,516 millions USD. Les dettes envers des tiers sont de l’ordre de 45,13 millions USD. Les créances sur le Gouvernement en voie de certification se chiffrent à 5,476 millions USD. La Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille a évoqué les pistes de solutions préconisées et en cours d’implémentation. Il s’agit du règlement de la dette sociale, l’affectation du patrimoine disponible lié à l’exploitation aérienne conformément aux dispositions légales en la matière ainsi que la protection et la récupération des biens spoliés ou menacés de spoliation. Cet état des lieux devrait permettre au Gouvernement d’apprécier le patrimoine disponible de cette compagnie nationale, d’une part ; et de faciliter une meilleure prise de décision en rapport avec la mise en œuvre d’un nouveau véhicule à même de propulser l’exploitation optimale des activités aériennes dans notre pays, d’autre part. Après débats et délibérations, ce dossier a été adopté. V. EXAMEN ET ADOPTION DE SEPT (07) TEXTES V.1. Projet de Loi portant autorisation de la prorogation de l’état de siège sur une partie du territoire national La Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a soumis au Conseil le Projet de Loi autorisant la prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour une période de 15 jours prenant cours le 19 mai 2023. Cette prorogation vise à permettre à nos Forces de défense de poursuivre leurs actions militaires d’envergure pour mettre fin aux violences et à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers, en l’occurrence, la CODECO, les ADF/MTM, ZAIRE, la Coalition M23/RDF et autres dans cette partie du pays. Après débats et délibérations, ce Projet de Loi a été adopté. V.2. Six Projets de Lois de ratification La Vice-Ministre des Finances a soumis au Conseil six Projets de Lois de ratification pour examen et adoption. Il s’agit respectivement de : - Projet de Loi autorisant la ratification de l’Accord de prêt du 03 octobre 2022 conclu entre la République Démocratique du Congo et la Banque Africaine de Développement et le Fonds Africain de Développement au titre de Projet d’Urgence de Production Alimentaire (PURPA) ayant abouti à l’octroi d’un financement de 13,5 millions USD dont 5,94 millions USD au titre de Don et 7,56 millions USD au titre de prêt ; - Projet de Loi autorisant la ratification de la Convention de crédit du 04 mars 2023 conclue entre la République Démocratique du Congo et l’Agence Française de Développement (AFD) au titre du financement du Projet d’Autonomisation par la valorisation de l’Entrepreneuriat Agricole et Rural Sensible à la Nutrition, Inclusif et Résilient (AVENIR) d’un montant global de 40 millions d’Euros ; - Projet de Loi autorisant la ratification de la Convention de crédit du 04 mars 2023 conclue entre la République Démocratique du Congo et l’Agence Française de Développement (AFD) au titre du financement du Projet d’Electrification Urbaine de Kabinda d’un montant global de 40 millions d’Euros ; - Projet de Loi autorisant la ratification de l’Accord de prêt du 25 août 2022 conclu entre la République Démocratique du Congo et le Fonds de l’OPEP pour le Développement International (OFID) au titre du financement du Programme d’Appui au Développement Rural Inclusif et Résilient (PADRIR) d’un montant de 25 millions USD ; - Projet de Loi autorisant la ratification de l’Accord de financement N°7243-ZR du 13 mars 2023 conclu entre la République Démocratique du Congo et l’Association Internationale de Développement (IDA) au titre du financement du Projet de Stabilisation et de Redressement de l’Est (STRAREST) d’un montant de 250 millions USD ; - Projet de Loi autorisant la ratification de l’Accord de financement du 16 février 2023 conclu entre la République Démocratique du Congo et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) au titre du financement du Projet d’Autonomisation par la Valorisation de l’Entrepreneuriat Agricole et Rural Sensible à la Nutrition, Inclusif et Résilient (AVENIR) d’un montant global de 45,2 millions USD. Ce financement est reparti comme suit : un prêt d’un montant de 32,56 millions USD à des conditions extrêmement concessionnelles ; un prêt de 8,14 millions USD à des conditions particulièrement concessionnelles ; et, un prêt de 4,5 millions USD à des conditions ordinaires du mécanisme d’accès aux ressources empruntées. Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ces six Projets de Loi de ratification. Commencée à 12h12’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 18h06’. Patrick Muyaya Katembwe Ministre de la Communication et Médias Porte-parole du Gouvernement
‘’Le dossier Fortunat Biselele Kayipangi est en train de virer vers un véritable scandale d’Etat’’. C’est, en tout cas, ce qu’ont déclaré les membres du Collectif des Avocats de l’ex-Conseiller privé du Chef de l’Etat, lors d’un point de presse tenu ce lundi 15 janvier au siège de l’ACAJ. Victime d’une une déchirure complète du tendon au niveau de son épaule droite depuis le 29 novembre 2022 à la suite d’une chute dans la salle de bain, l’alors Conseiller privé du Chef de l’Etat, M. Fortunat Biselele, devait se rendre en France pour une intervention chirurgicale prévue pour le 16 janvier 2023. Malheureusement, il est interpellé et mis aux arrêts deux jours plus tôt. Il avait, pourtant, un rendez-vous d’urgence auprès du Docteur Julien Gaillard de l’Hôpital Américain de Paris. Et quand Mme Rose Mutombo Kiese, Ministre d’Etat, Ministre de la Justice y entre, ce dossier-là devient, curieusement, comme une bombe politoco-juridique. Le 13 février, le Docteur Emmanuel Pay Pay, orthopédiste de renom des Cliniques Ngaliema, qui prenait en charge M. Biselele, écrit à son collègue de l’Hôpital du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, CPRK, pour lui faire rapport de l’état dans lequel il l’avait trouvé. « Je l’ai vu à ma consultation du 5 décembre 2022 pour des douleurs invalidantes au niveau de son épaule droite. Le patient est âgé de 51 ans et présente une épaule raide dont le peu d’amplitude articulaire objective encore : abduction 30°, ante pulsion 30°, retro pulsion 10°, rotations interne et externe 0°-10°», écrit le Dr Pay Pay. Tableau technique non disponible en RDC Qui ajoute : «la radiographie de l’épaule objective de calcification en sous acromial et une diminution de son espace ». Mais aussi : « l’échographie objective une déchirure complète du tendon sus épineux avec rétraction du moignon proximal ». Le Médecin indique alors avoir réalisé une infiltration au diprosDène avec Marcaïne en tenant compte de la glycémie du patient. Avant de suggérer : « ce patient étant jeune et droitier, les infiltrations nous paraissent pour mettre fin aux douleurs », avant d’expliquer que M. Biselele devrait être pris en charge dans un pays mieux outillé, et pour cause : «ceci est une indication d’une arthroscopie avec acromioplastie et plastie de la coiffe des rotateurs, et ce tableau technique n’est pas encore disponible en République démocratique du Congo». Finalement, saisie par le gardien de la prison centrale de Makala, la Ministre d’Etat, Ministre de la Justice Rose Mutombo Kiese saisit, à son tour, son collègue de la Santé qui met en place une équipe de contre-expertise. Cette équipe rend son rapport sur base duquel la ministre Rose Mutombo écrit au gardien de la prison centrale de Makala en date du 10 avril 2023. Dans sa lettre, elle écrit : «il ressort de ce rapport que les médecins, après l’examen d’IRM, ont conclu à une rupture du tendon du muscle sus épineux avec double épanchement qui nécessite une réparation chirurgicale de préférence par voie orthoscopique ». Elle demande, par la même occasion, au gardien de la prison centrale de Makala de prendre des dispositions idoines afin de transférer le patient à l’Hôpital militaire du camp Tshatshi. C’est ainsi que Fortunat Biselele a été transféré dans cet hôpital dès le 13 avril dernier. Mais, presqu’un mois jour pour jour, sans qu’aucun soin approprié, ni encore moins la chirurgie exigée par la Ministre, elle-même, ne lui ait été apporté, la même Ministre écrit une autre lettre, le 12 mai dernier, au gardien de la prison centrale de Makala, dans laquelle elle dit n’avoir reçu aucun rapport concernant la recommandation médicale. Curieusement, elle lui ordonne de prendre des dispositions pour ramener M. Biselele en prison. C’est ainsi que des soldats de la garde républicaine vont se charger de faire irruption dans la chambre d’hôpital du patient à 4 heures du matin, pour l’embarquer sans ménagement et le ramener au CPRK. Appel pressant au Président de la République «Ceci est un vrai scandale. Nous avons connu Mme Rose Mutombo comme un défenseur des droits de l’Homme. Nous sommes donc étonnés de la voir aujourd’hui s’ériger en ‘’violateur’’ des mêmes droits qu’elle défendait hier », s’insurge Me Richard Bondo, membre du Collectif des Avocats de l’inculpé. L’homme de la loi évoque les articles 16 et 18 de la Constitution congolaise qui décrètent, d’une part, que toute personne est présumée innocente tant qu’aucune décision de justice n’a établi sa culpabilité, et, de l’autre, que ‘‘tout détenu doit bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité’’. « Devant ce scandale qui ne respecte pas la vie et la santé de notre client, nous appelons l’opinion nationale et internationale à considérer Biselele Fortunat comme une victime politique des intrigues et luttes de positionnement autour du Chef de l’Etat, car aucune procédure ni judiciaire, ni juridique ne peut justifier le sort qui lui est réservé aujourd’hui », a déclaré Me Bondo. Avant de conclure : « C’est contre le triomphe de ce mal qui vise la mort de notre client que le Collectif des Avocats de Biselele Fortunat en appelle au Président de la République afin que ce dernier, seul, puisse régler le régime pénitentiaire ainsi que le lui reconnaît l’article 115 du Code de procédure pénale : Le Président de la République règle tout ce qui concerne le régime pénitentiaire et arrête le règlement disciplinaire spécial auquel sont soumis les détenus ». BM/CP
Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, présidé en visioconférence, la quatre-vingt-dix-huitième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 12 mai 2023. I. COMMUNICATION DU PREMIER MINISTRE La communication du Premier Ministre, Chef du Gouvernement a porté essentiellement sur cinq (05) points, dont notamment le point 3 qui a porté sur l’organisation des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa. En sa qualité de superviseur des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa, le Premier Ministre en a appelé à la responsabilité du Comité de Pilotage face à la nécessité de tenir les délais dans l’organisation de cette manifestation de haute portée sportive et culturelle. A deux mois de la tenue des Jeux, il a, une nouvelle fois, attiré l’attention du Comité de Pilotage, particulièrement celle du Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie, en sa qualité du Président du Comité de Pilotage, du Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, qui gère le dossier critique des infrastructures, et du Ministre des Finances, en charge du décaissement en faveur des entreprises engagées, chacun en ce qui le concerne, d’accélérer le processus d’aboutissement des objectifs leur assignés. La réussite des IXèmes Jeux de la Francophonie de Kinshasa constitue un enjeu majeur dans la nouvelle dynamique diplomatique impulsée par le Président de la République, Chef de l’Etat. Le Président du Comité de Pilotage a été chargé de lui faire rapport, chaque semaine, sur l’état d’avancement des préparatifs. IKN (titre de La Prospérité)
Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. La ZLECAF, Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, est un projet lancé par l’Union Africaine (UA) en janvier 2012, signé à Kigali, au Rwanda, le 21 mars 2018, par 44 Etats, lors du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) et entré en vigueur le 1er janvier 2021. Ce projet vise à créer un grand marché unique, le plus grand du monde notamment, en supprimant les droits de douane entre les 55 Etats africains sur 90 % des biens que le continent produit et en garantissant la libre circulation des personnes. La force de l’Union Africaine est d’anticiper en écrivant, depuis toujours, le récit du destin collectif de l’Afrique. La ZLECAL est l’un des chapitres de ce destin collectif. Cette Zone de Libre Echange continentale est indispensable pour accélérer et consolider le développement de l’Afrique et construire sur tout le continent une « paix africaine ». Quelle est la difficulté ? L’Afrique n’existe pas, mais il existe 55 Etats souverains qui font des choix idéologiques différents et qui ont des intérêts divergents, des priorités nationales et des urgences qui leur sont propres. Dans le contexte actuel qui voit se profiler un affrontement entre l’Occident collectif et le Sud pluriel depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Etats africains ne se tournent pas vers les mêmes « amis ». L’Erythrée, l’un des pays les plus fermés au monde, et le Mali, dont les liens avec Moscou se sont renforcés, ont voté, le 23 février 2023, lors de l’Assemblée général de l’ONU, contre la résolution condamnant la Russie. De nombreux pays africains se sont abstenus. S’ils ne soutiennent pas la Russie, ces pays cherchent à se maintenir sur la ligne de crête du Mouvement des pays non-alignés : le Sénégal, l’Ethiopie, la République centrafricaine, le Soudan, la République Démocratique du Congo, l’Ouganda, le Zimbabwe ou l’Afrique du Sud. Beaucoup de ces pays dépendent du soutien militaire du Kremlin. L’arithmétique géopolitique peut se résumer ainsi : sur 193 Etats membres de l’ONU, 141 pays ont voté pour la résolution condamnant la Russie, 7 (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord, Mali, Erythrée (1) et Nicaragua) ont voté contre, 32 se sont abstenus ; mais, si l’on regarde de près, c’est la moitié de l’humanité qui s’est abstenue, dont la Chine et l’Inde. La mise en œuvre de la ZLECAF peut-elle être retardée dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles ? Des causes endogènes, car elles prennent naissance à l’intérieur même de l’Afrique, constituent des obstacles plus difficiles à surmonter. Ces causes endogènes concernent la sécurité en Afrique. Quel est le pont commun entre le Soudan, l’Ethiopie, le Nigeria, la République Centrafricaine, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger, la RDC, le Sénégal, le Soudan du Sud, le Cameroun, le Mozambique ? Et la liste pourrait s’allonger. Tous ces pays voient, soit des forces gouvernementales qui affrontent des milices armées ou des mouvements séparatistes, soit des forces gouvernementales qui combattent, depuis des années, sans parvenir à les vaincre, des groupes terroristes djihadistes. Les forces gouvernementales maliennes combattent dans le nord du pays à la fois des groupes terroristes armés et des mouvements séparatistes. Comment faire fonctionner la ZLECAF dans la bande sahélienne ? La Banque Mondiale et le FMI en soutien de la ZLECAF Le commerce intra-africain ne représente que 15 % des échanges totaux du continent, ce qui est un non-sens économique, social et humain, mais aussi politique. Les échanges intra-Union Européenne représentent, selon les pays, entre 55 % et 84 % des échanges totaux du continent. La mise en place de la ZLECAf pourrait permettre une hausse de plus de 50 % des échanges commerciaux entre les pays du continent. La volonté politique existe au sein de l’Union Africaine pour réaliser la ZLECAF. Mais, un appui financier est nécessaire ; or, les flux financiers vers l’Afrique se sont considérablement réduits depuis trois ans. Les prises de position de la Banque Mondiale et du FMI constituent, pour l’Union Africaine, une bonne nouvelle : le groupe de la Banque Mondiale et le FMI se portent en soutien de cette zone de libre-échange continentale. Plusieurs raisons à cela : d’abord, la Banque mondiale a indiqué que la ZLECAF représente une formidable opportunité pour stimuler la croissance, créer des emplois et augmenter les revenus ; ensuite, la ZLECAF est un formidable outil pour lutter contre la pauvreté. ; enfin, ce grand marché unique continental est un facteur de stabilité politique. Dès sa mise en œuvre, la ZLECAF pourrait accroître le revenu continental de 450 milliards de dollars, soit 7 %. ; les femmes pourraient mieux intégrer l’économie formelle et bénéficier d’une meilleure rémunération ; 30 millions de personnes pourraient sortir de l'extrême précarité d’ici 2035. Il est donc urgent d'élargir l'inclusion économique à l’échelle du continent, afin de corriger plus rapidement et efficacement les conséquences économiques désastreuses de la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine. Les effets négatifs de ce contexte compliqué depuis 2019, avec des crises successives, sont largement documentés : ralentissement des échanges commerciaux, inflation, perturbations dans la fourniture des biens essentiels, risque de crise alimentaire et de famines, instabilité accrue, etc. Réussir la mise en œuvre de la ZLECAf contribuerait à amortir les effets négatifs des crises successives sur la croissance économique, en soutenant le commerce régional et en permettant, grâce à la réduction du coût des échanges, la création des chaînes de valeur. Les inclusions régionales, à travers les CER (Communautés Economiques Régionales) qui existent, ont permis des avancées majeures en matière de commerce à l’intérieur d’une région, mais leur mosaïque, - il existe 8 CER -, freine la compétitivité de l’Afrique. La ZLECAf apparaît aussi comme un outil efficace dans le renforcement de la résilience de l’économie africaine face aux futures crises économiques. Pour le FMI, la ZLECAf est, incontestablement, la clé pour réduire l'impact des chocs économiques mondiaux. Dans un document intitulé « Intégration commerciale en Afrique – Libérer le potentiel du continent dans un monde en mutation », publié par le FMI, on peut lire : « Un commerce plus diversifié et plus large réduirait l'impact des perturbations sur des marchés et des produits spécifiques qui pourraient résulter de changements dans les modèles commerciaux mondiaux. » Le FMI aborde aussi la question du changement climatique : « Une plus grande ouverture commerciale aiderait les pays à s'adapter au changement climatique et à renforcer la sécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l'abordabilité des approvisionnements alimentaires » Pour que l’impact de la ZLECAf soit réel, il ne suffit pas de baisser les droits de douanes et faciliter la circulation des biens et des personnes. Des réformes sont nécessaires, afin d’améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements étrangers, moderniser l’administration, libérer les initiatives, créer de nouvelles industries, favoriser l’expansion des secteurs-clefs, stimuler la concurrence et accélérer la formation du capital humain. Maximiser les points positifs attendus de la ZLECAf constitue l’objectif que cherche à atteindre l’Union Africaine. Quels sont les risques, notamment pour les pays les plus pauvres, dès l’instant que les législations nationales s’effaceront au profit d’une libre circulation des marchandises, des personnes, des informations et des capitaux ? Pendant la période de mise en œuvre de la ZLECAf, des mécanismes de protection des économies les plus fragiles et de protection sociale pour les populations les plus pauvres et les travailleurs les plus précaires devront être imaginés et, bien sûr, financés. Or, les tensions géoéconomiques et géopolitiques actuelles se traduisent par une réduction des flux financiers vers l’Afrique.
Ecrire le récit du destin collectif de l’Afrique à travers la Zlecaf : est-ce possible ? (Chronique de Christian Gambotti)
Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. La ZLECAF, Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, est un projet lancé par l’Union Africaine (UA) en janvier 2012, signé à Kigali, au Rwanda, le 21 mars 2018, par 44 Etats, lors du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) et entré en vigueur le 1er janvier 2021. Ce projet vise à créer un grand marché unique, le plus grand du monde notamment, en supprimant les droits de douane entre les 55 Etats africains sur 90 % des biens que le continent produit et en garantissant la libre circulation des personnes. La force de l’Union Africaine est d’anticiper en écrivant, depuis toujours, le récit du destin collectif de l’Afrique. La ZLECAL est l’un des chapitres de ce destin collectif. Cette Zone de Libre Echange continentale est indispensable pour accélérer et consolider le développement de l’Afrique et construire sur tout le continent une « paix africaine ». Quelle est la difficulté ? L’Afrique n’existe pas, mais il existe 55 Etats souverains qui font des choix idéologiques différents et qui ont des intérêts divergents, des priorités nationales et des urgences qui leur sont propres. Dans le contexte actuel qui voit se profiler un affrontement entre l’Occident collectif et le Sud pluriel depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Etats africains ne se tournent pas vers les mêmes « amis ». L’Erythrée, l’un des pays les plus fermés au monde, et le Mali, dont les liens avec Moscou se sont renforcés, ont voté, le 23 février 2023, lors de l’Assemblée général de l’ONU, contre la résolution condamnant la Russie. De nombreux pays africains se sont abstenus. S’ils ne soutiennent pas la Russie, ces pays cherchent à se maintenir sur la ligne de crête du Mouvement des pays non-alignés : le Sénégal, l’Ethiopie, la République centrafricaine, le Soudan, la République Démocratique du Congo, l’Ouganda, le Zimbabwe ou l’Afrique du Sud. Beaucoup de ces pays dépendent du soutien militaire du Kremlin. L’arithmétique géopolitique peut se résumer ainsi : sur 193 Etats membres de l’ONU, 141 pays ont voté pour la résolution condamnant la Russie, 7 (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord, Mali, Erythrée (1) et Nicaragua) ont voté contre, 32 se sont abstenus ; mais, si l’on regarde de près, c’est la moitié de l’humanité qui s’est abstenue, dont la Chine et l’Inde. La mise en œuvre de la ZLECAF peut-elle être retardée dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles ? Des causes endogènes, car elles prennent naissance à l’intérieur même de l’Afrique, constituent des obstacles plus difficiles à surmonter. Ces causes endogènes concernent la sécurité en Afrique. Quel est le pont commun entre le Soudan, l’Ethiopie, le Nigeria, la République Centrafricaine, le Mali, le Tchad, le Burkina Faso, le Niger, la RDC, le Sénégal, le Soudan du Sud, le Cameroun, le Mozambique ? Et la liste pourrait s’allonger. Tous ces pays voient, soit des forces gouvernementales qui affrontent des milices armées ou des mouvements séparatistes, soit des forces gouvernementales qui combattent, depuis des années, sans parvenir à les vaincre, des groupes terroristes djihadistes. Les forces gouvernementales maliennes combattent dans le nord du pays à la fois des groupes terroristes armés et des mouvements séparatistes. Comment faire fonctionner la ZLECAF dans la bande sahélienne ? La Banque Mondiale et le FMI en soutien de la ZLECAF Le commerce intra-africain ne représente que 15 % des échanges totaux du continent, ce qui est un non-sens économique, social et humain, mais aussi politique. Les échanges intra-Union Européenne représentent, selon les pays, entre 55 % et 84 % des échanges totaux du continent. La mise en place de la ZLECAf pourrait permettre une hausse de plus de 50 % des échanges commerciaux entre les pays du continent. La volonté politique existe au sein de l’Union Africaine pour réaliser la ZLECAF. Mais, un appui financier est nécessaire ; or, les flux financiers vers l’Afrique se sont considérablement réduits depuis trois ans. Les prises de position de la Banque Mondiale et du FMI constituent, pour l’Union Africaine, une bonne nouvelle : le groupe de la Banque Mondiale et le FMI se portent en soutien de cette zone de libre-échange continentale. Plusieurs raisons à cela : d’abord, la Banque mondiale a indiqué que la ZLECAF représente une formidable opportunité pour stimuler la croissance, créer des emplois et augmenter les revenus ; ensuite, la ZLECAF est un formidable outil pour lutter contre la pauvreté. ; enfin, ce grand marché unique continental est un facteur de stabilité politique. Dès sa mise en œuvre, la ZLECAF pourrait accroître le revenu continental de 450 milliards de dollars, soit 7 %. ; les femmes pourraient mieux intégrer l’économie formelle et bénéficier d’une meilleure rémunération ; 30 millions de personnes pourraient sortir de l'extrême précarité d’ici 2035. Il est donc urgent d'élargir l'inclusion économique à l’échelle du continent, afin de corriger plus rapidement et efficacement les conséquences économiques désastreuses de la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine. Les effets négatifs de ce contexte compliqué depuis 2019, avec des crises successives, sont largement documentés : ralentissement des échanges commerciaux, inflation, perturbations dans la fourniture des biens essentiels, risque de crise alimentaire et de famines, instabilité accrue, etc. Réussir la mise en œuvre de la ZLECAf contribuerait à amortir les effets négatifs des crises successives sur la croissance économique, en soutenant le commerce régional et en permettant, grâce à la réduction du coût des échanges, la création des chaînes de valeur. Les inclusions régionales, à travers les CER (Communautés Economiques Régionales) qui existent, ont permis des avancées majeures en matière de commerce à l’intérieur d’une région, mais leur mosaïque, - il existe 8 CER -, freine la compétitivité de l’Afrique. La ZLECAf apparaît aussi comme un outil efficace dans le renforcement de la résilience de l’économie africaine face aux futures crises économiques. Pour le FMI, la ZLECAf est, incontestablement, la clé pour réduire l'impact des chocs économiques mondiaux. Dans un document intitulé « Intégration commerciale en Afrique – Libérer le potentiel du continent dans un monde en mutation », publié par le FMI, on peut lire : « Un commerce plus diversifié et plus large réduirait l'impact des perturbations sur des marchés et des produits spécifiques qui pourraient résulter de changements dans les modèles commerciaux mondiaux. » Le FMI aborde aussi la question du changement climatique : « Une plus grande ouverture commerciale aiderait les pays à s'adapter au changement climatique et à renforcer la sécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l'abordabilité des approvisionnements alimentaires » Pour que l’impact de la ZLECAf soit réel, il ne suffit pas de baisser les droits de douanes et faciliter la circulation des biens et des personnes. Des réformes sont nécessaires, afin d’améliorer le climat des affaires pour attirer les investissements étrangers, moderniser l’administration, libérer les initiatives, créer de nouvelles industries, favoriser l’expansion des secteurs-clefs, stimuler la concurrence et accélérer la formation du capital humain. Maximiser les points positifs attendus de la ZLECAf constitue l’objectif que cherche à atteindre l’Union Africaine. Quels sont les risques, notamment pour les pays les plus pauvres, dès l’instant que les législations nationales s’effaceront au profit d’une libre circulation des marchandises, des personnes, des informations et des capitaux ? Pendant la période de mise en œuvre de la ZLECAf, des mécanismes de protection des économies les plus fragiles et de protection sociale pour les populations les plus pauvres et les travailleurs les plus précaires devront être imaginés et, bien sûr, financés. Or, les tensions géoéconomiques et géopolitiques actuelles se traduisent par une réduction des flux financiers vers l’Afrique.
La République Populaire Démocratique de Corée (RPDC créée en 1948, berceau de la Civilisation Taedong-gang et de l’Esprit Paektu-san de la Nation homogène fière de ses 5.000 ans, Superpuissance politico-militaire, NDLR) est née pour le bonheur de sa postérité en dépit de la pire adversité caractérisée par; - les manœuvres d’étranglement abominables des forces ennemies (surtout les USA, les plus obsédés à l’expansion d’outre-mer dès leur création, en tentant d’agresser la Corée en 1866, et occupants de la moitié Sud de la Péninsule coréenne depuis 1945, NDLR) - la COVID-19 - les calamités naturelles terribles successives. ① LA CEREMONIE DE FIN D’ETUDES ET DE RENTREE Ce 2 mai, a eu lieu la cérémonie de fin d’études de la 10ème promotion et celle de rentrée de la 11ème promotion de l’Ecole de Formation Professionnelle pour Handicapés relevant de la Fédération pour la Protection des Handicapés de la RPDC. Y ont pris part; - YUN Chang Il, Président de la Fédération pour la Protection des Handicapés de la RPDC - le personnel enseignant et administratif - les diplômés, les nouveaux élèves et leurs parents. A la cérémonie, on a écouté des allocutions suivies d’interventions. ② LE FESTIVAL ARTISTIQUE DES ENFANTS A l’occasion de la Fête du Soleil (15 avril, jour anniversaire du Généralissime KIM IL SUNG 1912-1994, NDLR), le 58ème Festival Artistique National des Enfants s’est déroulé avec la participation de plus de 1.300 enfants du Pays entier. Divisé en; - concours de chants folkloriques des membres de cercles artistiques de chaque palais des enfants et chaque maison de culture des enfants - concours individuel - représentation artistique des élèves des provinces le Festival a bien montré l’aspect heureux des enfants qui se développent en futurs talents prometteurs dans les centres d’éducation extrascolaire modernes aménagés grâce aux bienfaits du Parti du Travail de Corée (PTC, parti au pouvoir, créé en 1945, NDLR). Au cours du Festival, a eu lieu l’exposé des enfants qui étaient, hautement, appréciés dans le concours de chants folkloriques et celui individuel. A la réunion de clôture du Festival (09/04-07/05/2023), le Diplôme d’Honneur de l’Union de la Jeunesse Patriotique Socialiste a été remis aux unités d’activités de la Ville Pyongyang, des Provinces Hamkyong-Nord et Hamkyong-Sud et Phyong-an du Sud qui avaient fait, pleinement, preuve de talents artistiques à travers leurs numéros variés. ③ LA JOURNEE DE L’ATHLETISME POUR LES ENFANTS Ce 7 mai au Stade KIM IL SUNG, a eu lieu la cérémonie de célébration de la Journée de l’Athlétisme pour les Enfants (ou Kids’ Athletics Day) dédiée, par la World Athletics (ou Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme créée en 1912), à; - faire bouger les enfants et des jeunes athlètes et sportifs âgés de 4 à 14 ans - les inciter à être plus actifs, à développer leurs aptitudes et leur confiance en eux - faire entrer ce sport durablement dans leur vie. Y ont pris part; - les cadres de l’Association d’Athlétisme de la RPDC - les entraîneurs, moniteurs et élèves du Club Sportif Amnok-gang (ou Fleuve Yalu), de l’Ecole de Sports Extrascolaires de l’Arrondissement Rangnang. A l’issue d’un discours de circonstance, s’est déroulé un exposé d’expériences relatives à l’enseignement technique élémentaire pour athlètes de réserve de bas âge. Ce jour-là, les participants ont participé aux jeux d’amusement variés. Pour rappel, le Peuple de la RPDC a accès libre et gratuit, depuis les années 1950 (pendant ou après l’âpre Guerre de Corée 1950-1953 RPDC-USA finie par la signature de l’Accord d’Armistice, NDLR); - aux soins médicaux de toute sorte - à l’enseignement obligatoire de 12 ans du préscolaire au secondaire (universitaire toujours gratuit mais non obligatoire, NDLR) - au logement (construction annuelle de plus de 10.000 à Pyongyang, NDLR) de dimension variée et ces privilèges ciblant toute couche sociale sont, bel et bien, garantis juridiquement et approfondis par le Généralissime KIM JONG IL 1942-2011 pour atteindre son point culminant à l’Epoque KIM JONG UN, Secrétaire Général du PTC et Président des Affaires d’Etat de la RPDC.
Le 13 mai est la Journée Mondiale des Oiseaux Migrateurs (ou world migration bird day) A cette occasion, la Communauté internationale accorde une attention tout particulière à la protection des ressources en eau indispensable aux oiseaux migrateurs. Les zones humides de l’intérieur ou du littoral comme fleuves, lacs, ruisseaux, étangs et réservoirs d’eau sont, pour eux, un bon milieu de nourriture, de breuvage et de nidification ainsi qu’un lieu d’escale idéale pour leur repos et nutrition pendant la période de longue migration. Toutefois, ces dernières années, les menaces sur les écosystèmes aquatiques deviennent de plus en plus terribles à l’échelle planétaire. Il en est de même pour les oiseaux migrateurs qui y vivent. Les besoins grandissants des hommes en eau, la pollution de celle-ci et le changement climatique ont un impact sur l’utilisation des ressources en eau propre et la protection des oiseaux migrateurs. Vu l’importance de l’eau indispensable à ces espèces d’oiseaux, la Communauté internationale, a appelé tous les Pays à s’engager dans la protection des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques. La République Populaire Démocratique de Corée (RPDC créée en 1948, berceau de la Civilisation Taedong-gang et de l’Esprit Paektu-san de la Nation homogène fière de ses 5.000 ans, Superpuissance politico-militaire, NDLR), Pays baigné de tous côtés par la mer et situé au centre de l’itinéraire d’oiseaux migrateurs en Asie orientale et australe (Site d’EAAF; East Asian-Australasian Flyway, NDLR), joue un rôle important pour assurer, à ceux-ci, leur escale pendant la période de migration, leur nidification et leur hivernage. Des millions d’oiseaux migrateurs de plus de 200 espèces vivent, pendant les 4 saisons, dans les zones humides du Pays. Parmi eux, figurent une vingtaine d’espèces d’oiseaux (Aythya baeri, Eurynorhynchus pygmeus, Platalea minor, Ciconia boyciana, Numenius madagascariensis, Calidris tenuirostris, Anser cygnoides, Grus, etc.) menacées de disparition à l’échelle mondiale. A noter surtout que de vastes marécages s’étendant sur le Littoral Ouest du Pays servent d’habitat de très importance pour les espèces d’oiseaux menacées de disparition comme Platalea minor et Numenius madagascariensis, et de bécasses. Depuis 2019, la RPDC; - procède, chaque année, à l’enquête régulière d’oiseaux migrateurs non seulement dans la période de leur migration en hiver, mais aussi dans celle de leurs migrations printanière et automnale pour évaluer, avec exactitude, l’état de protection des réserves concernées - s’applique à chercher des zones riches en diversité d’oiseaux migrateurs et à les définir comme réserves. Ces dernières années sous le Maréchal KIM JONG UN (Président des Affaires d’Etat de la RPDC), l’institut de Biodiversité de l’Académie Nationale des Sciences, en étroite liaison avec le Ministère de la Protection du Territoire National et de l’Environnement (PTNE) et d’autres établissements, a; - fait une investigation de plus de 30 réserves d’oiseaux migrateurs et d’oiseaux maritimes pour déterminer de nouveaux objets de protection - donné une forte impulsion à concevoir, de façon rationnelle, les limites des réserves et leurs secteurs fonctionnels. 【REFERENCE】 la Stratégie nationale pour la protection de l’environnement de la RPDC Le Gouvernement a établi sa Stratégie nationale pour la protection de l’environnement 2019-2030 et mène ses activités énergiques pour appliquer cette Stratégie. D’après le Ministère de la PTNE, la Stratégie a été conçue en mettant l’accent sur l’éclaircissement des orientations et moyens pour améliorer, de façon décisive, la protection de l’environnement du Pays en conformité avec la réalité en évolution. Son objectif global est de prévenir la pollution de l’environnement, de remettre en état l’écosystème du Pays et de construire des infrastructures matérielle et technique susceptibles de transformer l’économie nationale en celle verte; - La RPDC envisage la réduction de 16,4% des émissions de gaz à effet de serre grâce à ses propres efforts jusqu’en 2030, et de plus, une diminution de 36% au fur et à mesure que la coopération internationale se poursuive à la lumière de l’Accord de Paris sur le Climat (le traité international sur le réchauffement climatique, adopté en 2015 et entré en vigueur en 2016, NDLR). - Le développement de la sci-tech de l’environnement, l’amélioration de la gestion de l’environnement du Pays et le lancement, à l’échelle nationale, de la protection de l’environnement comptent parmi les moyens pour l’application de la Stratégie. Dans la 1ère étape de son application; - le Pays a arrêté, depuis 2019, l’extension de la pollution de l’environnement et établi le système de surveillance de l’environnement atmosphérique et de l’eau des principales villes et de zones marines, et celui d’enquête sur les matières polluantes déversées par régions, secteurs et unités d’activités - les usines et autres entreprises ont procédé à leur modernisation pour qu’elles puissent réduire, autant que possible, la quantité des polluants
*Les écarts salariaux en République Démocratique du Congo sont tellement énormes que le silence autour de cette question est pour le moins surprenant. J’entends souvent les gens dire que pour que les choses changent au Congo, il faut changer l’homme Congolais, ou il faut changer de mentalité. Objectivement, la mentalité d’un député national qui touche 21000$ par mois est différente de celle d’un enseignant qui a juste 100$ le mois. Je voudrais faire écho à la pensée matérialiste de Karl Marx qui insiste sur le fait que ce n’est pas la conscience qui détermine les conditions sociales, mais c’est plutôt les conditions sociales qui déterminent la conscience. Les mentalités des Congolais paupérisés ne changeront pas tant que leurs conditions sociales resteront les mêmes. La question salariale est par conséquent d’une grande importance. Un salaire doit être capable de vous nourrir, vous loger, vous permettre de vous faire soigner quand vous ou vos enfants êtes malades, le salaire doit aussi vous permettre d’épargner. En plus, le salaire doit être indexé sur l’inflation. Si le taux du dollar augmente par rapport aux francs congolais, le salaire doit aussi augmenter à la même proportion. Au Congo, seule une poignée d’individus reçoit un salaire qui réponde aux critères ci-haut. C’est ce que le souverain pontife appelait vole institutionnalisé à travers des salaires illogiques, qui ne traduisent pas la réalité du pays. Changez les conditions de vie des congolais , vous verrez que leur mentalité changera aussi et ils défendront ce pays contre les ennemis internes et externes. Dans la suite de ce texte nous allons théoriser le concept de salaire pour plus d’éclairage intellectuel. Le salaire est un concept politico-économique, il nous construit en même temps comme des citoyens politiques et comme des objets économiques. La question salariale est intrinsèquement conflictuelle. Au cœur du salaire il y a une tension dialectique entre la reconnaissance du salarié comme sujet marchand dans l’économie et sa reconnaissance comme citoyen actif doté de droits civiques dans le politique. Il s’ensuit donc un conflit permanent au sein de la logique marchande salariale entre le résultat inégalitaire d’une définition de l’être par l’avoir et une base contractuelle postulant l’égalité des personnes. Cette tension doit être régulée pour que le marché de travail fonctionne comme un marché pacifié. La régulation se fera de l’intérieur et de l’extérieure. De l’intérieur l’on fait les négociations de principes hiérarchiques consensuels à l’intérieur du régime même d’accumulation. De l’extérieur, par l’édiction des principes de justice sociale et de politique publique limitant les écarts des revenus et de patrimoine. En d’autres termes, on a d’une part, le salarié qui accepte sans autre forme de procès, de se laisser traiter comme une chose dans la production, tout en se considérant, d’autre part, comme libre et égal aux riches dans la société civile. Enfin, il y a deux visions différentes du salaire selon que l’on est patron ou salarié. Le patron voit dans le salaire, le prix du travail alors que le salarié voit dans le salaire de quoi vivre avec sa famille en consommant. Il nous est possible de construire le salaire sur un mode communiste, c’est à dire que le salaire n’est pas la reconnaissance de nos besoins. Nous ne sommes pas définies par nos besoins, ni par notre pouvoir d’achat. C’est à cela que le capitalisme veut nous réduire. Nous luttons pour sortir de la rémunération à la tâche. Le salaire n’est pas la reconnaissance de notre contribution concrète. Mais le salaire est lié à notre qualification comme producteurs des valeurs. La qualification ne nous pose pas comme des êtres des besoins, mais comme des producteurs des valeurs. Il faut payer les gens pour la qualification dont ils sont porteurs. La grande nouveauté de notre construction salariale est que la qualification n’est pas liée au poste de travail, mais a la personne. Vous pouvez donc quitter votre poste de travail, mais vous gardez votre salaire. Contrairement à la vision libérale capitaliste qui considère le salaire comme une affaire privée où la question citoyenne salariale est subordonnée à celle de la hiérarchie entre propriétaires, notre démarche la considère au contraire comme une affaire publique, comme une solution aux problèmes posés des politiques d’actions et de construction d’une citoyenneté générale qui récuse toute différentiation entre types de propriétaires. La qualification nous pose comme des contributeurs à la production de la valeur. Nous sommes les seules légitimes à reconnaitre cette valeur. On paye le travailleur pour la qualification dont il est porteur. La qualification n’a rien à avoir avec le diplôme. Celui-ci est une certification que l’on est capable de faire un travail concret dans tel domaine ou tel autre. Un diplôme de chirurgien certifie que son porteur est capable de faire une opération chirurgicale. Il ne vous qualifie par pour autant pour un tel travail ou un tel autre. La qualification provient au terme d’une longue expérience de plusieurs décennies où la société place sa confiance en vous pour la production des valeurs sanitaires. Une infirmière expérimentée est généralement plus qualifiée comme productrice des valeurs médicales qu’un médecin qui vient de terminer ses études de médecine. Le diplôme de médecine certifie simplement que son porteur est capable de poser un acte médical. Aujourd’hui, nous avons une prolifération des médecins spécialistes en santé publique. Cela est parfois un subterfuge pour couvrir le manque de pratiques cliniques. C’est au bout d’une décennie de pratiques cliniques que l’on devient qualifier. Ces vieilles habitudes commencent à disparaître au profit de la santé publique. Nous aurons de moins en moins des médecins qui ont la mains à partir des pratiques cliniques de plusieurs années. Les salaires doivent être attachés à la qualification et non au diplôme. Une infirmière expérimentée ou qualifiée devrait percevoir un salaire plus élevé qu’un médecin en début de carrière. Tous les salaires en République Démocratique du Congo doivent être revus pour répondre au rôle qu’ils doivent jouer. L’opacité autour de salaires des uns et des autres fait le lit de la corruption qui a élu domicile dans notre pays. Une commission sur les salaires doit être instituée au niveau du parlement ou de la présidence pour proposer des barèmes plus réalistes et qui ne visent que le bien-être de la population.
*Au-delà de l’insécurité grandissante, la Ville de Bunia est, depuis un certain moment avec quelques-uns des ces quartiers, à savoir, Kindia , Hoho, Lumumba plongés dans le noir à cause de la carence répétée de l’électricité. Cette situation préoccupe au plus haut degré la population de la ville qui ne sait plus à quel saint se vouer. Dans une ville dont les activités tournent vivement grâce à la présence du courant électrique, la population s’inquiète de cette situation qui, jusqu’à preuve du contraire, ne semble pas trouver la solution de la part des autorités provinciales. A en croire M. Alain Mukoko, responsable d’une station radio, depuis un certain moment, la chaîne ne sait plus très bien émettre à cause de la carence du courant. Ce qui, vraisemblablement, impacte sur la fidélité des auditeurs. Il a, ensuite, émis le vœu de voir les autorités concernées s’impliquer pour trouver une solution rapide à cette situation somme toute dramatique. Dans le même ordre d’idées, ces mêmes cris d’alarme ont également lancés par les tenanciers des chambres froides, bistrots et alimentations etc. Il y a lieu de signaler que tous les efforts fournis pour atteindre les responsables de la société attitrée en matière de fourniture du courant électrique sont restés, du moins jusqu’ici, vains. Patrick Van Ndibu depuis Bunia
(Par Georges Buse Falay, Ancien Directeur de Cabinet de Mzee Laurent-Désiré Kabila)
La proposition de loi sur la congolité continue de marquer l’actualité, en ce qu’elle limite aux congolais de père et de mère l’accès au poste de Président de la République et à ceux des Chefs des Corps Constitués. J’ai résolu de donner mon opinion sur cette proposition de loi en ce jour, en ma qualité de Directeur de Cabinet de feu Président Laurent Désiré Kabila, de Ministre de l’Energie avant la Transition jadis organisé par l’Accord Cadre de Sun City, et de Sénateur Honoraire. Je partage l‘esprit souverainiste qui transparait dans cette proposition de loi, car elle rend l’accès aux postes de souveraineté impossible aux congolais qui ne sont pas de mère et de père congolais d’origine. En effet, d’une manière générale, le Pouvoir d’Etat s’exerce au travers de la prise des décisions stratégiques et tactiques à caractère militaire, économique, financier, monétaire, politique, diplomatique et social. Ces décisions sont prises notamment selon la perception que les services des renseignements spécifiques ont des mondes militaire, économique, financier, monétaire, politique, diplomatique et social. Cette perception est rendue possible par la collecte, l’analyse et le filtrage des informations reçues par ces services, qui ont pour mission d’identifier tout projet en gestation, en maturité ou en cours d’exécution, en vue .de déstabiliser la paix ou la sécurité nationales. Ces informations doivent remonter chez les décideurs du niveau stratégique, pour être ensuite répercutées aux décideurs du niveau tactique, avant leur exécution par les structures du pouvoir à la base. Cette proposition de loi devrait donc s’étendre aux animateurs du secteur de la sécurité du territoire et de la défense nationale, qui doivent rendre les décisions tactiques opérationnelles dans la loyauté. En termes clairs, dans les corps de l’Armée et de la Police Nationale, les Officiers Subalternes, devraient également être des congolais de père et de mère, congolais d’origine, congolais naturalisés exclus. Par ailleurs, la loyauté absolue devrait toujours être garantie dans les services des renseignements. Pour cette raison, les conclusions de leurs travaux ne devraient jamais tomber entre les mains des ennemis de la Nation Congolaise. Aussi doivent- ils être congolais de père et de mère. En clair, il s’agit des congolais d’origine. Les congolais naturalisés devront donc être exclus du bénéfice de cette proposition de loi. Je m’appuie sur l’Atlas de l’organisation Administrative de la RDC publié par le Prêtre Catholique Léon de saint moulin. Dans cet important document, la question des ethnies présentes en RDC avant 1960 clarifie de toute évidence la question des congolais qui au départ, étaient des réfugiés politiques devenus congolais. En effet, l’Atlas de l’organisation Administrative de la RDC permet de remettre en question la création d’une commune rurale dans les hauts Plateaux de Minembwe par le Ministre de la Décentralisation en 2019. Cet Atlas donne raison à ceux qui, comme moi, croient que « le concept des nationalités» repris dans l’article 10 de la constitution est une hérésie par rapport à la vision des Pères de l’Indépendance sur la congolité exprimée dans la première constitution post-coloniale. Selon cet Atlas, à part les Bafulero et les Bavira, aucune autre Tribu n’est identifiée formellement dans le Territoire d’Uvira. Cet Atlas mentionne uniquement les chefferies Bafulero, Bavira et Ruzizi. Ma position par rapport à la proposition de loi sur la congolité est un cri d’alarme contre la déstabilisation qui ravage le Territoire National à partir de l’Est de la République Démocratique du Congo. De toute évidence, cette déstabilisation est entrée dans la phase de son extension dans d’autres coins du Territoire National, dans la même stratégie au travers de laquelle elle avait commencé à l’Est. C’est le cas dans le Territoire de Kwamouth, dans la périphérie Est de la Ville Province de Kinshasa, et plus récemment encore, le même type de déstabilisation secoue le Territoire d’Opala dans la Tshopo. Les pyromanes d’aujourd’hui voudraient devenir les pompiers de demain dans le but de s’imposer après avoir divisé pour régner en dominateurs, phase ultime prévue après celle de la balkanisation. Pour commencer, ils ont lancé une guerre par procuration à l’Est de notre Pays, guerre qu’ils mènent par procuration sur un terrain politico-militaire qui, selon leurs plans, est supposé conquis d’avance. A cet effet, ils ont d’abord organisé l’infiltration dans le secteur de l’économie nationale au temps de Bisengimana, alors Directeur de Cabinet de feu Président Mobutu, et ont poursuivi cette stratégie après la mise en application de l’Accord Politique de Sun City. Il est temps de mettre fin aux infiltrations, source des trahisons qui ont réduit l’efficacité des décisions stratégiques ou tactiques prises dans la lutte contre les dévastations qui perdurent à l’Est du Pays. En particulier, par rapport à l’Armée, à la Police, et à leurs Services des Renseignements respectifs, cette proposition de loi devrait appliquée dans toute sa rigueur, si elle était votée au Parlement. Pour conclure, je tire toute ma démarche de la Sainte Bible, dans l’une des recommandations que Moïse avait données aux enfants d’Israël. Ils étaient en alors en route vers la terre la promise, après la libération de l’esclavage en Egypte pendant environ 430 mauvaises années. En effet, dans les versets 14 à 15 du chapitre 17 du livre du Deutéronome, il est écrit, je cite : « Lorsque tu seras entré dans le Pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne, lorsque que tu le posséderas, que tu y auras établi ta demeure, et que tu diras : Je veux mettre un roi sur moi, comme toutes les nations qui m’entourent, tu mettras sur toi le roi que choisira l’Eternel, ton Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère».