Les négociateurs du Hamas présents à Doha au Qatar ont failli être décimés par l'Israël. Cet acte barbare a été énergiquement condamné par l'Union des Démocrates Socialistes, UDS, dans un communiqué daté du 12 septembre 2025 dernier.
COMMUNIQUE
L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, exprime sa plus vive condamnation de l’opération meurtrière menée par l'Israël contre les Membres du mouvement Hamas, du reste ses négociateurs à Doha au Qatar.
Cet acte fasciste constitue une grave violation du droit international, de la souveraineté du Qatar, et des principes élémentaires de la diplomatie ainsi qu'une menace pour la stabilité régionale.
En s’autorisant des exécutions extraterritoriales, comme à ses habitudes, l'Israël bafoue une fois de plus, les normes internationales et renforce son isolement sur la scène mondiale.
L’UDS rappelle que la paix au Proche-Orient ne pourra être construite que sur le respect du droit des peuples à l’autodétermination, y compris celui du peuple palestinien. La fuite en avant sécuritaire et la politique d’assassinats ciblés ne feront qu’alimenter les cycles de violence.
L'UDS s'étonne que cet assassinat soit intervenu, quelques jours, après que l'administration américaine par la bouche du Président Trump ait exigé la reprise des négociations israélo-palestiniennes pour la libération des otages israéliens encore aux mains du Hamas.
L'UDS estime que la présence des négociateurs palestiniens à Doha en ce moment-là s'apparente à une souricière tendue par le duo USA-Israël pour décimer la direction du Hamas.
L'Union des Démocrates Socialistes, UDS, s'insurge contre de telles méthodes de nature à perpétuer le conflit israélo-palestinien dans l'intérêt de l'impérialisme et du sionisme alliés.
Fait à Kinshasa, le 12 Septembre 2025
POUR L'UNION DES DEMOCRATES SOCIALISTES,
Ange NGOYA KAZADI
2ème Vice-Présidente Nationale chargée des Relations Internationales et de l’Internationalisme Révolutionnaire
Le président chinois Xi Jinping a assisté à la réunion virtuelle des dirigeants des BRICS par liaison vidéo à Beijing le 8 septembre et a prononcé un discours important intitulé «Aller de l'avant dans la solidarité et la coopération».
"La mondialisation économique est un courant irrésistible de l'histoire. Le développement de différents pays ne peut se passer d'un environnement international de coopération ouverte, et aucun pays ne peut retourner à l'isolement. Quelle que soit l'évolution de la situation internationale, nous devons rester résolument engagés à bâtir une économie mondiale ouverte pour partager les opportunités dans l'ouverture et obtenir des résultats gagnant-gagnant. C'est sous un vent fort que l'herbe montre sa résilience et c'est le feu féroce qui révèle l'or véritable. Tant que nous faisons preuve de responsabilités et de solidarité, le navire géant du BRICS saura résister à l'épreuve des aléas internationaux et avancer solidement sur le long terme", a déclaré M. Xi.
Xi Jinping : le multilatéralisme est l'aspiration commune de tous les peuples, la tendance générale de notre temps et le fondement important de la paix et du développement dans le monde
Le président chinois Xi Jinping a assisté à la réunion virtuelle des dirigeants des BRICS par liaison vidéo à Beijing le 8 septembre et a prononcé un discours important intitulé « Aller de l'avant dans la solidarité et la coopération ».
Selon lui, "le multilatéralisme est l'aspiration commune de tous les peuples, la tendance générale de notre temps et le fondement important de la paix et du développement dans le monde. L'Initiative pour la gouvernance mondiale que j'ai avancée vise à promouvoir les actions conjointes des différents pays en vue d'un système de gouvernance mondiale plus juste et plus équitable. Il nous faut poursuivre le principe d'amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés, et préserver le système international centré sur l'ONU et l'ordre international fondé sur le droit international, de sorte à consolider le fondement du multilatéralisme. En même temps, nous devons promouvoir activement la démocratisation des relations internationales et accroître la représentation et le droit à la parole des pays du Sud global. Nous avons à perfectionner le système de gouvernance mondiale par la réforme et à mobiliser pleinement les différentes ressources, de sorte à mieux relever les défis communs auxquels fait face l'humanité."
Réunis lundi à Tianjin, en Chine, les dirigeants d’une dizaine de pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont entendu lundi un appel sans détour du Secrétaire général de l’ONU. Devant cette structure eurasienne de coopération sécuritaire, António Guterres a décrit un monde en bascule, fracturé par les guerres, la dette et le dérèglement climatique.
«Nous avançons vers un monde multipolaire. C’est une réalité – et une opportunité », a-t-il lancé lors du sommet de l'OCS, en présence des chefs d'États de ses trois principaux membres, le président du pays hôte, Xi Jinping, son homologue russe, Vladimir Poutine, et le premier ministre indien, Narendra Modi. Mais, a-t-il rappelé, « les injustices et les fractures s’accentuent ».
Un réquisitoire contre les guerres en cours
Le chef de l’ONU a fait de la paix sa première priorité. À propos de Gaza, il a dénoncé « l’ampleur des morts et des destructions » et appelé à « un cessez-le-feu immédiat et permanent ; la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ; et un accès humanitaire sûr, durable et sans entraves ». Puis il a martelé : « Plus d’obstacles. Plus d’excuses. Plus de mensonges. »
Sur l’Ukraine, António Guterres a jugé qu’« il est plus que temps » d’engager un cessez-le-feu ouvrant la voie à « une paix juste, globale et durable – conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l’ONU ». Il a également cité le Soudan, le Myanmar, le Sahel et l’Afghanistan, autant de crises où il exhorte à protéger les civils et promouvoir le dialogue.
Réformer la finance, accélérer le climat
Le Secrétaire général a appelé les pays membres de l’OCS, qui regroupent au total plus de trois milliards de personnes, à user de leur poids pour réformer une architecture financière internationale « qui doit refléter les réalités d’aujourd’hui ». Selon lui, il faut « tripler la capacité de prêt des banques multilatérales de développement, apporter un véritable allègement de la dette et mobiliser des capitaux privés à grande échelle ».
Sur le climat, son avertissement s’est fait plus pressant encore : « Nous approchons d’un point de bascule et nous avons besoin de réductions significatives des émissions ». António Guterres a insisté sur la responsabilité particulière des pays du G20 – responsables de 80 % des émissions mondiales – et a invité les dirigeants à présenter des plans climatiques renforcés lors du sommet spécial sur le climat qui aura lieu le 24 septembre, à New York.
Technologies et gouvernance mondiale
Dernier volet de son plaidoyer : l’intelligence artificielle. Le patron de l’ONU a défendu les nouveaux mécanismes créés par l’Assemblée générale – un panel scientifique international et un dialogue mondial sur la gouvernance de l’IA – afin d’éviter une fragmentation technologique. « Nous avons besoin de garde-fous pour garantir la sécurité, l’inclusion et la confiance », a-t-il insisté.
Alors que l’ONU fête cette année son 80e anniversaire, António Guterres a salué l’Initiative chinoise pour la gouvernance mondiale, présentée ce même jour, qui, selon lui, « s’ancre dans le multilatéralisme » et « souligne l’importance de préserver un système international ayant l’ONU en son centre et un ordre international fondé sur le droit international ».
« Ensemble, donnons vie à la promesse de la Charte », a-t-il conclu, appelant à un avenir de « paix, dignité et solidarité ».
Peng Liyuan, épouse du président chinois Xi Jinping, a invité lundi après-midi les conjointes des dirigeants étrangers assistant au sommet 2025 de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à faire une croisière sur le fleuve Haihe qui serpente à travers la ville portuaire de Tianjin.
Mme Peng a chaleureusement accueilli les invitées, serrant la main à toutes avant de se joindre à elles pour une photo de groupe. Sur le quai, des enfants chantaient joyeusement et agitaient des drapeaux chinois et étrangers pour leur souhaiter la bienvenue.
Ensuite, Mme Peng s'est jointe aux invitées pour une croisière sur le fleuve, au cours de laquelle elles ont découvert l'histoire et le développement de la ville.
Décrivant Tianjin comme une ville alliant un riche patrimoine historique et un charme moderne, Mme Peng a déclaré que le fleuve Haihe avait été témoin du développement de Tianjin et des échanges et apprentissages mutuels entre diverses cultures. Elle a ajouté qu'elle se réjouissait de passer un moment inoubliable avec les invitées.
Tout en profitant de la vue sur le fleuve, elles ont savouré du thé et écouté un ensemble de sanxian, un instrument traditionnel chinois à trois cordes. Elles ont également posé pour une photo de groupe sur le pont. Les invitées ont exprimé leur admiration pour la culture traditionnelle chinoise raffinée et ont vivement salué les progrès remarquables accomplis dans la promotion de la modernisation chinoise.
Parmi les invitées figuraient les épouses du président ouzbek Chavkat Mirzioïev, du président mongol Ukhnaa Khurelsukh, du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, du président turc Recep Tayyip Erdogan, du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, du Premier ministre népalais KP Sharma Oli, du Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, ainsi que la fille du président iranien Masoud Pezeshkian.
La crise des navires américains dans les Caraïbes a donné à l'expression des anti-impérialistes et antifascistes du monde entier en faveur de la République Bolivarienne du Venezuela et de son président constitutionnel Nicolás Maduro Moros. Tel est le cas des africains qui ont publié ce lundi 1er septembre 2025 un message de solidarité au peuple vénézuélien. Ci-dessous son contenu.
Message de Solidarité
Nous, Partis et Organisations africains, Membres, Co-Fondateurs de l’Internationale Antifasciste, élevons une seule voix pour dénoncer les menaces, manipulations, sabotages et manœuvres impérialistes orchestrés par les États-Unis d’Amérique, sous l’autorité de M. Donald Trump et de ses alliés, contre le peuple et le gouvernement légitime de la République Bolivarienne du Venezuela.
Le Venezuela est perçu comme une menace par l’impérialisme américain non pas en tant que puissance militaire, mais parce qu’il constitue une alternative politique, sociale et économique crédible qui défie l’hégémonie des puissances dominantes.
Ce pays a osé affirmer sa souveraineté, nationaliser ses ressources, mettre ses immenses richesses pétrolières au service de son peuple, et a démontré qu’il est possible de bâtir un modèle de justice sociale en dehors des diktats du FMI, de la Banque mondiale et de Washington.
Les forces impérialistes cherchent à détruire l’héritage du Commandant Hugo Chávez, qui a incarné la dignité des peuples et tracé la voie d’une Amérique latine libre et solidaire.
À travers les blocus criminels, les campagnes de désinformation, les tentatives de coups d’État et les menaces militaires, l’ennemi impérialiste tente de briser la Révolution bolivarienne, mais il échouera.
Car, le Venezuela est bien sûr une menace mais une menace pour l’impérialisme et toutes les forces de domination. À ce titre, son combat est aussi celui des peuples africains, qui connaissent les ravages du colonialisme, du néocolonialisme et des ingérences étrangères.
En ce moment critique, nous affirmons que le peuple vénézuélien n’est pas seul. L’Afrique antifasciste et anti-impérialiste est à ses côtés, debout pour défendre la souveraineté des nations, la dignité des peuples et l’héritage immortel d’Hugo Chávez.
Vive la solidarité entre l’Afrique et l’Amérique latine !
Vive la République Bolivarienne du Venezuela !
Vive l’héritage d’Hugo Chávez !
Non aux menaces et aux manœuvres impérialistes !
Ainsi fait et signé par les Partis et Organisations africaines,
Membres Co-Fondateurs de l’Internationale Antifasciste.
Fait à Kinshasa le 01 Septembre 2025
Liste des Signataires
1. Kabasele Tshimanga Crispin, Union des Démocrates Socialistes (UDS) (RD Congo)
2. Ousmane Gueye, Parti Taxawu Askan Wi (PTAW) (Sénégal)
3. Khalifa Ababacar Sall, Parti Taxawu Askan Wi (Sénégal)
4. Oumarou Abdourahmane, Parti Urgences Panafricanistes (Niger)
5. Doué Tai Henri, Chambre de commerce et d’Industrie d’ivoiro-Russe (Côte-d’Ivoire)
6. Dr Mohamed Kassoum Djire, Mouvement Sentinelles (Mali) Kura.
7. Charlotte Buimpe Diombelayi, LIFUDS (RD Congo)
8. Youssef Tarchoun, Parti Patriotes Démocrates (Tunisie)
9. Daniel Rugarama, Pan-African Movement (Uganda)
10. Ouedraogo Samdpawende, Association d’Amitié Burkina Venezuela (Burkina Faso)
11. Alpha Diene, Mouvement des Étoiles verts de Dalifort Forail (Sénégal)
12. Falilou Samb, Syndicat des Professionnels du Transport routier du Sénégal (Sénégal)
13. Grâce Ngolo Luzingu, Mouvement Association des Révolutionnaires Patriotes (RD Congo)
14. Dida Alain Kemba, Mouvement Citoyen Le Temps (Tchad)
15. Serges Bayala Lianhoué, Deux heures pour Kamita (Burkina Faso)
16. Sotinkon Dèfodji Jaurès, Mouvement pour la paix et la liberté des peuples (Benin)
17. Hawa dite Fily Sy Savané, Panafricaniste, Socialiste, Progressiste, Internationaliste(Mali)
18. Fatimatou Sarr, Coordinatrice du Cumbé International anti-impérialiste pour l'Afrique subsaharienne (Sénégal)
19. Dabbabi Snoussi, Mouvement Tunisie en Avant (Tunisie)
20. Jean Kondo Koffi Nayote, Mouvement Politique La Renaissance-MPR (Togo)
21. Marc Alabi, Catédra Simon Bolivar en Benin y Africa occidental (Bénin)
22. Cyrille Mwauka Masimango, Internationale Antifasciste RD Congo (RD Congo)
23. Peter Owiti Wote, Youth Development Projects, CBO (Kenya)
19 août, le monde célèbre chaque année la Journée mondiale de l’aide humanitaire. En cette année 2025, Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies a, pour la circonstance, invité le monde à prendre des mesures concrètes pour « protéger chaque travailleur humanitaire et investir dans sa sécurité, mettre fin aux mensonges qui coûtent des vies, faire en sorte que les auteurs de ces crimes ne puissent se soustraire à leur responsabilité et soient traduits en justice et mettre fin aux flux d’armes à destination des parties qui enfreignent le droit international». Une invitation qui se présente comme un mot d’ordre au regard de la recrudescence des conflits persistants à travers le monde. Celui dans l’Est de la République Démocratique du Congo n’est pas épargné. Des ONGs nationales et internationales ont toujours alerté sur la dégradation de la situation humanitaire dans cette partie du territoire national appelant ainsi à l’ouverture d’un couloir humanitaire pour venir en aide aux milliers des déplacés fouillant les zones des conflits.
ALLOCUTION DE ANTONIO GUTERRES, SECRETAIRE GENERAL DES NATIONS UNIES
Pour les plus de 300 millions de personnes prises au piège d’un conflit ou d’une catastrophe, les humanitaires sont le dernier maillon de la chaine de survie. Pourtant, le financement de cette chaine se tarit. Et celles et ceux qui apportent l’aide humanitaire font l’objet d’attaques de plus en plus fréquentes.
L’année dernière, pas moins de 390 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde – un record.
A Gaza, au Soudan, en Birmanie et ailleurs. Le droit international est clair : les humanitaires doivent être respectés et protégés. Ils ne doivent jamais être pris pour cible. Cette règle est non négligeable et s’impose à toutes les parties à un conflit, partout et en toutes circonstances. Pourtant, des linges rouges sont franchies en toute impunité.
Les Etats se sont engagés à agir et le Conseil de sécurité a tracé la voie à suivre pour protéger les humanitaires et le travail vital qu’ils accomplissent. Des règles et des outils existent. Ce qui fait défaut, c’est la volonté politique et le courage moral.
En cette journée mondiale de l’aide humanitaire, rendons hommage à celles et ceux qui sont tombés, et agissons pour cela en prenant des mesures concrètes : Pour protéger chaque travailleur humanitaire et investir dans sa sécurité.
Pour mettre fin aux mensonges qui coûtent des vies.
Pour faire en sorte que les auteurs de ces crimes ne puissent se soustraire à leur responsabilité et soient traduits en justice.
Pour mettre fin aux flux d’armes à destination des parties qui enfreignent le droit international.
Ensemble, disons d’une seule voix : une attaque contre les humanitaires est une attaque contre l’humanité. Et employons-nous à ‘’Agir pour l’humanité’’
Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies
Les relations de l'Inde avec les Pays du Sud sont profondément ancrées dans des histoires communes, des luttes communes et des aspirations mutuelles au développement et à l'autonomie. Figurant parmi les pays les plus vastes et les plus influents du Sud, l'Inde a évolué, passant du statut de leader au sein du Mouvement des Non-Alignés (MNA) à celui d'acteur incontournable de la coopération Sud-Sud contemporaine.
Le partenariat de l'Inde avec les pays du Sud a été propulsé à un niveau supérieur par le Premier Ministre Narendra Modi, qui a organisé le premier Sommet de la Voix des Pays du Sud (VOGSS) les 12 et 13 janvier 2023, deux semaines après la prise de fonction de l'Inde à la présidence du G20. Ce sommet a été suivi d'un autre plus tard dans l'année, puis d'un troisième en 2024.
Sommet de la Voix des Pays du Sud (VOGSS) est l’effort de l’Inde visant à fournir une plate-forme commune pour délibérer sur les préoccupations, les intérêts et les priorités des pays en développement, échanger des idées et des solutions, et s’unir dans la voix et le but de forger des solutions de développement.
Historique
Le concept des Pays du Sud englobe des régions d'Amérique latine, d'Afrique, d'Asie et d'Océanie, représentant des pays en développement partageant des contextes historiques de colonisation et de marginalisation économique. Le rôle de l'Inde au sein des Pays du Sud est crucial, tirant parti de sa puissance économique croissante, de son cadre démocratique et de son positionnement géopolitique stratégique pour défendre une gouvernance mondiale équitable.
La coopération économique de l'Inde avec les pays du Sud se caractérise par le commerce, l'investissement et l'aide au développement. Les relations commerciales ont connu une croissance substantielle, notamment avec les pays d'Afrique et d'Amérique latine. Par exemple, les échanges commerciaux de l'Inde avec l'Afrique sont passés de 5 milliards de dollars en 2001 à 90 milliards de dollars en 2020, faisant de l'Inde le troisième partenaire commercial de l'Afrique. De même, les échanges commerciaux de l'Inde avec l'Amérique latine ont atteint 50 milliards de dollars en 2020, tirés par les importations de pétrole et les exportations de produits pharmaceutiques, d'automobiles et de biens d'ingénierie.
L'investissement est un autre aspect essentiel de l'engagement économique de l'Inde. Les entreprises indiennes ont réalisé des investissements importants dans des secteurs tels que les télécommunications, l'industrie pharmaceutique, l'agriculture et l'exploitation minière dans les pays du Sud. En Afrique, les entreprises indiennes ont investi plus de 50 milliards de dollars, créant des emplois et contribuant au développement des infrastructures. En Amérique latine, les investissements indiens dans des secteurs comme les technologies de l'information et les énergies renouvelables sont en hausse, favorisant ainsi le développement durable.
De plus, les programmes d'aide au développement de l'Inde soulignent son rôle de partenaire du progrès. Grâce au programme de Coopération Technique et Économique Indienne (ITEC), l'Inde a fourni des formations, des services de renforcement des capacités et une assistance technique à plus de 160 pays. Ce programme couvre un large éventail de domaines, notamment la santé, l'éducation, l'agriculture et les technologies de l'information, contribuant ainsi au développement des ressources humaines dans les Pays du Sud.
Ces dernières années, la politique étrangère de l'Inde a de plus en plus privilégié les Pays du Sud. Le Sommet du Forum Inde-Afrique, le Forum pour la coopération Inde-Îles du Pacifique (FIPIC) et les Sommets Inde-CARICOM sont des exemples notables des engagements structurés de l'Inde visant à approfondir ses liens avec l'Afrique, les pays insulaires du Pacifique et l'Amérique du Sud respectivement. Ces plateformes facilitent le dialogue, la coopération au développement et les partenariats d'investissement.
Par ailleurs, le leadership de l'Inde au sein de l'Alliance Solaire Internationale (ISA) illustre son rôle dans la promotion du développement durable par la coopération Sud-Sud. L'ISA, initiative lancée par l'Inde et la France en 2015, vise à mobiliser des ressources et à promouvoir l'adoption de l'énergie solaire dans les pays tropicaux. Avec 121 pays membres, dont beaucoup sont du Sud, l'ISA souligne l'engagement de l'Inde dans la lutte contre le changement climatique et la promotion des énergies renouvelables.
Le Sommet de la Voix des Pays du Sud (VOGSS)
Sommet de la Voix des Pays du Sud (VOGSS) offre aux économies émergentes et aux pays du Sud une plateforme leur permettant d'exprimer leurs perspectives, leurs défis et leurs solutions innovantes sur la scène internationale. Lancé dans le but de faire entendre la voix des pays à revenu faible et intermédiaire, le Sommet met à profit son influence pour appeler les économies développées à réorienter leur approche envers les pays en développement.
Les Trois VOGSSs
L'Inde a organisé le premier VOGSS, un événement unique en son genre, au cours des premières semaines de sa présidence du G20 en janvier 2023. Ce forum virtuel s'est déroulé en dix sessions, afin d'attirer l'attention internationale sur les priorités, les perspectives et les préoccupations des pays en développement. Le Premier ministre Modi a présidé les sessions inaugurales et finales des dirigeants. L'Inde a pu intégrer les contributions reçues lors de ces sessions aux délibérations et aux débats du G20.
Fort du succès du premier VOGSS, l'Inde a accueilli le 2ème VOGSS le 17 Novembre 2023, sous le thème « Ensemble, pour la croissance de tous, avec la confiance de tous ». Ce thème s'inscrivait dans le prolongement de la philosophie indienne du Vasudhaiva Kutumbakam et de l'idéologie de gouvernance du Premier ministre Modi, « Sabka Saath, Sabka Vikas, Sabka Vishwas ». Le sommet s'articulait autour de trois axes principaux :
Partager les résultats et les progrès réalisés dans les priorités des Pays du Sud pendant la Présidence Indienne du G20.
Amplifier la voix des Pays du Sud et délibérer sur la voie à suivre pour atteindre leurs objectifs communs
Maintenir la dynamique d’échange et de partage d’idées et de bonnes pratiques entre nos pays, générée vers notre aspiration commune à un ordre mondial plus inclusif, représentatif et progressiste.
Ces deux éditions du Sommet ont vu la participation de plus de 100 pays du Sud.
Le 3ème VOGSS, dont le thème principal était « Les Pays du Sud autonomes pour un avenir durable », a permis d'approfondir les discussions menées lors des précédents sommets sur une série de défis complexes qui continuent d'affecter le monde, tels que les conflits, les crises alimentaires et énergétiques, le changement climatique et le fardeau de la dette, autant de facteurs qui affectent de manière disproportionnée et grave les pays en développement. Lors de ce sommet, les Pays du Sud ont débattu des défis, des priorités et des solutions pour les Pays du Sud, notamment en matière de développement. Le sommet a vu la participation de 173 dignitaires de 123 pays, dont 21 Chefs d'État et de Gouvernement, 34 Ministres des Affaires Étrangères et 118 Ministres et Vice-Ministres. Cela témoigne de la sincérité et de l'engagement de l'Inde à faire progresser le développement collectif des Pays du Sud, ainsi que de la priorité accordée par le Premier Ministre Modi à la collaboration avec les Pays du Sud.
Le Premier Ministre Modi a présenté une proposition pour un Pacte mondial de développement global comprenant quatre éléments :
Le commerce pour le développement;
Renforcement des capacités pour une croissance durable;
Partage de technologie; et,
Financements concessionnels et subventions spécifiques à des projets.
Avec la participation de pays représentant plus de 60 % de la population mondiale, le Sommet a renforcé la centralité des Pays du Sud dans la quête collective d’un avenir inclusif pour tous.
Une réalisation importante du soutien de l’Inde et la promotion des intérêts des Pays du Sud a été l'admission de l'Union Africaine en tant que membre à part entière du G20 le premier jour de la présidence Indienne du G20, le 9 Septembre 2023.
Conclusion
La dynamique géopolitique de l'Inde avec les Pays du Sud a considérablement évolué au fil des ans, reflétant sa puissance économique croissante, ses intérêts stratégiques et son aspiration à devenir un acteur majeur sur la scène internationale. Cet engagement proactif de l'Inde auprès des pays du Sud témoigne de son engagement en faveur d'un monde multipolaire où les pays en développement ont une voix significative dans les affaires internationales. Grâce à des efforts soutenus en matière de diplomatie, de coopération économique et de partenariats stratégiques, l'Inde est en mesure de jouer un rôle central dans l'évolution de la dynamique des Pays du Sud.
Alors que le monde est confronté à des défis complexes tels que le changement climatique, les inégalités économiques et les changements géopolitiques, le rôle de l’Inde en tant que partenaire des Pays du Sud est appelé à devenir de plus en plus important.
En tant que leader et partenaire, l'Inde continue de jouer un rôle crucial dans l'avenir des pays du Sud. Grâce à une coopération soutenue, au respect mutuel et à des aspirations communes, l'Inde et les Pays du Sud peuvent relever ensemble les défis et saisir les opportunités du 21ème siècle.
Depuis janvier 2025, un mot venu d’ailleurs a pris racine dans le jardin politique et social sénégalais. Kuluna, mot importé de la République Démocratique du Congo (RDC), désigne, à l’origine, des bandes de jeunes délinquants violents. Mais au Sénégal, il a connu un glissement sémantique étonnant, devenant une métaphore politique, une insulte sociale, et parfois même un ressort humoristique. Quelles significations prend ce mot dans le contexte sénégalais ? Et que révèle-t-il de plus profond sur nos sociétés et nos liens africains ?
Origine du terme : une réalité dure et multiforme
En RDC, les Kulunas sont des jeunes souvent issus des milieux défavorisés, organisés en gangs urbains. Machettes ou couteaux à la main, ils sont tristement connus pour semer la peur à Kinshasa ou dans d’autres grandes villes. Ce phénomène s’explique par une exclusion sociale, l’absence de structures d’encadrement, et un sentiment d’abandon par l’État. Des opérations de police comme « Likofi » (2013-2014) ont tenté de les neutraliser, mais non sans excès, violations des droits humains et exécutions extrajudiciaires dénoncées par plusieurs ONG.
Au Congo-Brazzaville, le terme Kuluna existe aussi, mais il est souvent confondu avec d’autres expressions locales. Là-bas, ce sont les "bébés noirs" qui représentent cette jeunesse marginalisée et violente. En Côte d’Ivoire, ce sont les "microbes", ces jeunes agresseurs, souvent livrés à eux-mêmes, qui incarnent ce même phénomène de violence urbaine juvénile. Ainsi, à travers plusieurs pays africains, le phénomène est similaire, mais les appellations varient, soulignant des dynamiques communes de rupture sociale.
Kuluna au Sénégal : satire, politique et langage populaire
Au Sénégal, le mot Kuluna a été détourné de son sens initial criminel. Il est aujourd’hui employé dans les débats publics, notamment sur les réseaux sociaux, pour désigner des figures perçues comme brutales, extrémistes ou nuisibles dans le champ politique. Certains l’utilisent pour qualifier des partisans zélés de l’ancien régime, d’autres pour désigner ceux du pouvoir actuel. Dans tous les cas, il s’agit d’un mot chargé, provocateur, et fortement symbolique, utilisé pour ridiculiser, dénoncer ou alerter.
Satire politique et cousinage à plaisanterie : un art sénégalais
Cet usage ironique du mot Kuluna n’est pas nouveau dans la culture sénégalaise. Il fait écho à une tradition profondément enracinée : le cousinage à plaisanterie, appelé kal en wolof, kathiolor en diola, dendiraagal en pulaar ou sanankuya en mandingue.Cette tradition permet aux membres de certaines ethnies ou familles de se moquer librement les uns des autres, parfois de manière très directe, mais toujours dans un cadre respectueux et pacifique. C’est un mécanisme de régulation sociale, de critique ritualisée, où l’humour devient un instrument de cohésion. Appeler quelqu’un « Kuluna » dans le contexte politique sénégalais relève du même mécanisme culturel : on accuse, on provoque, on ironise, mais souvent pour désamorcer ou détourner la tension. Cela démontre encore une fois la puissance du langage populaire sénégalais, capable d’absorber un mot étranger, de le transformer, et de lui donner un sens local, culturellement assumé.
Le mot Kuluna présente une double dimension, à la fois insulte politique et forme de revendication sociale. Sur le plan politique, il est devenu une arme discursive servant à discréditer un adversaire, qu’il soit issu de l’ancien régime, de l’opposition ou même du pouvoir en place. Sur le plan social, il témoigne de la créativité du langage populaire sénégalais, toujours prompt à détourner les mots pour en faire des outils de satire et de critique. Enfin, sur le plan symbolique, ce terme reflète une tension continentale plus profonde : celle d’une jeunesse africaine souvent marginalisée, diabolisée ou instrumentalisée, mais rarement écoutée, valorisée ou réellement intégrée dans les processus de décision.
Kuluna et l’imaginaire d’une Afrique en quête de sens
L’itinéraire du mot Kuluna, de Kinshasa à Dakar, dépasse le simple transfert lexical. Il révèle un véritable dialogue culturel africain, où les mots circulent, changent de sens et s’adaptent aux réalités locales. Cette mobilité linguistique spontanée témoigne d’une unité souterraine entre les peuples, une forme de compréhension mutuelle qui dépasse les frontières. Le mot Kuluna, qu’il désigne des gangs urbains, des jeunes marginalisés ou des figures politiques controversées, met en lumière des fractures sociales partagées. Partout, la jeunesse africaine cherche à s’exprimer, à se faire entendre, que ce soit dans les rues ou sur les réseaux sociaux. Le mot devient alors l’écho d’un cri commun : celui d’une génération en quête de sens et de justice.
Plutôt que de renforcer les stigmatisations, cette réappropriation du mot peut ouvrir la voie à un nouvel imaginaire panafricain. Dans les médias, la littérature ou les discours militants, Kuluna pourrait symboliser la résilience, la résistance, et l’audace de nos jeunesses. Une Afrique qui rit, qui crée, qui dénonce, mais surtout qui s’écoute et se comprend. En cela, Kuluna devient bien plus qu’un mot : il devient un miroir de nos luttes communes et un levier de transformation collective.
Conclusion
L’apparition du mot Kuluna dans le lexique politique et social sénégalais n’est pas anodine. Elle révèle notre capacité à interpréter, détourner et donner du sens, tout en montrant que nos sociétés sont connectées bien au-delà des frontières politiques. Le mot devient alors un pont : un pont entre les jeunesses africaines, souvent confrontées aux mêmes défis ; un pont entre tradition et modernité, entre le cousinage à plaisanterie et la satire numérique ; un pont entre souffrances vécues et expressions libérées. C’est peut-être dans ces mots qui voyagent et changent de peau que se cachent les premières briques de l’intégration africaine- une intégration qui ne viendra peut-être pas seulement des sommets politiques, mais bien du langage des peuples.
Diallo Amadou :
Co-fondateur du CIRI (Cabinet intégré des Relations internationales),
A l'occasion du 80e anniversaire de la victoire dans la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et la Guerre antifasciste mondiale, ainsi que du 80e anniversaire de la fondation des Nations Unies, Karim Badolo, journaliste africain de CGTN Français, a visité un musée pour ressentir le grand esprit de résistance contre l'agression japonaise nourri par le peuple chinois.
Il y a de cela 80 ans, le peuple chinois, après une résistance farouche, a remporté la victoire de la guerre contre l'agression japonaise. Huit décennies après, la commémoration de cette guerre de résistance est marquée par le symbole de la bravoure et de la mémoire des victimes. Il faut le dire, l'agression japonaise contre la Chine a été dévastatrice. Selon des statistiques disponibles, la guerre a fait plus de 35 millions de victimes militaires et civiles chinoises. Le montant des pertes économiques directes subies par la Chine a dépassé les 100 milliards de dollars, et celui des pertes indirectes, 500 milliards de dollars. Les Chinois ont mené une résistance résolue et intrépide contre les forces japonaises en anéantissant plus de 1,5 million de soldats japonais dans leurs rangs.
A Beijing, le musée du Parti communiste chinois retrace les épisodes marquants de la Guerre de résistance du peuple contre l'agression japonaise. Le peuple chinois a payé un lourd tribut dans cette guerre. Toutefois le sacrifice en valait la peine pour reconquérir la souveraineté et la dignité nationales piétinées.
La Guerre de résistance a soutenu stratégiquement les opérations alliées contre le fascisme sur le champ de bataille européen et dans d'autres parties de l'Asie. Les forces chinoises ont perturbé les offensives du fascisme japonais qui était de connivence avec ceux allemand et italien. La résistance chinoise a constitué une partie importante de la victoire de la guerre antifasciste et a joué un rôle considérable dans la lutte pour la paix mondiale.
En 2020, lors d'un symposium commémorant le 75e anniversaire de la victoire de la Guerre contre l'agression japonaise et de la guerre antifasciste, le président Xi Jinping avait rappelé la gratitude du peuple chinois pour l'aide et le soutien précieux apportés par les pays et les peuples épris de paix et de justice du monde, les organisations internationales et toutes les forces antifascistes. Pour lui, leurs actes touchants et leur noble caractère resteront toujours dans le cœur du peuple chinois.
80 ans après cette douloureuse épreuve, le peuple chinois rend un vibrant hommage aux héros de la résistance. Pour marquer le 80e anniversaire de la grande victoire, un défilé militaire est prévu pour le 3 septembre sur la place Tian'anmen à Beijing. À l'occasion, le président Xi Jinping passera en revue les troupes et prononcera un discours. Au-delà de cette victoire, le peuple chinois a pris conscience de l'importance de l'unité et de la résilience pour bâtir une nation forte et prospère. Plus que jamais, la Chine a fait de la paix et de la stabilité le socle d'un développement harmonieux et équitable. Résolument tournée vers la recherche de la paix, la Chine mise sur des relations de bon voisinage et accentue son ouverture au monde en magnifiant le dialogue des civilisations.
L'épilogue de la Seconde Guerre mondiale contre le fascisme en 1945 a ouvert les yeux de l'humanité sur la nécessité d'œuvrer en faveur de la paix. L'un des événements inspirés par les leçons de cette période meurtrière a été la création de l'Organisation des Nations Unies avec pour objectifs, entre autres, le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
80 ans après, le monde se remémore, partagé entre espoir et amertume. En dépit des efforts consentis en faveur de la paix dans le monde, des conflits complexes, longs et interconnectés, bafouent les principes de l'ONU et mettent à mal même son existence. L'ONU explore encore le chemin de la paix. L'écume d'un monde en crises multidimensionnelles embrume l'horizon d'une coexistence pacifique, compromettant les chances d'une mondialisation bénéfique.
Depuis 2022, chaque 2 août, les Congolais commémorent le Génocost, un mot fort pour dire l’indicible : les Congolais de Libreville ont rejoint ceux de Kinshasa comme d’ailleurs pour se recueillir et dire « plus jamais ça ».
A Libreville, la tradition a été respectée. Cette fois-ci la messe a remplacé les débats, mais la révolte est toujours aussi vivace.
Dans une atmosphère de recueillement mais pesante de douleurs inavouées, la communauté congolaise de Libreville a marqué la commémoration du Génocost, cette journée qui rappelle les innombrables vies brisées par les conflits successifs qui ravagent la République Démocratique du Congo depuis trois décennies.
A l’église Saint Michel de Nkembo, dans le 2ème arrondissement de Libreville, pas de cris, pas de pancartes. Mais une sobre messe chargée de symboles. Dans chaque regard, dans chaque prière, dans chaque parole des officiants résonnait une révolte sourde contre une communauté internationale devenue complice par son silence.
« Nous prions pour nos morts, mais nous refusons d'enterrer notre mémoire, » confiait sobrement Jean Marie N’sapu, un participant présent à ce culte.
Dérivé des mots « génocide » et « cost » (coût, profit), le terme Génocost désigne les massacres de millions de Congolais liés à la prédation économique et aux guerres par procuration sur le sol congolais depuis 1998.
A travers cette commémoration, les Congolais ont exprimé leur refus de voir leur souffrance diluée dans des simples épanchements hypocrites ou en rester dans les rapports diplomatiques. Ils dénoncent une injustice géopolitique flagrante : alors que le monde s’émeut ailleurs, les morts congolais continuent de s’empiler dans un quasi-anonymat assourdissant.
Silence international et complicités régionales
Au centre de la colère, un acteur bien identifié : le Rwanda
Accusé à plusieurs reprises par l’ONU et diverses ONG avec preuves accablantes d’être un acteur majeur dans l’exploitation illégale des ressources du Congo via des groupes armés, Kigali reste étrangement ménagé sur la scène internationale. Les Congolais y voient une preuve accablante du double standard. Jusqu’à quand s’interrogent les patriotes congolais qui n’en peuvent plus.
« Le Rwanda est devenu le bras armé d’intérêts plus vastes. Un proxy. Mais qui se cache derrière ? Qui achète le coltan, l’or, les diamants de sang congolais ? », s’est interrogé un jeune intervenant de la communauté. Y aurait-il encore mystère sur l’identité des receleurs. Rien n’est moins sûr !
Les regards se tournent vers les multinationales, les marchés occidentaux, et certaines puissances qui, sous couvert d’aide au développement, ferment les yeux sur l’horreur.
Mais le Génocost, ce n’est pas seulement un cri de douleur. C’est aussi une main tendue vers le futur. Car si les Congolais de l’intérieur et de la diaspora ont décidé de s’inscrire dans la dynamique de commémoration, ils n’entendent pas en rester au stade de simples jérémiades. Décidés à agir aussi et franchir un palier.
S’approprier l’Histoire, réécrire le futur
Ils revendiquent le droit de s’approprier et raconter eux-mêmes leur histoire, loin des récits fabriqués ailleurs, loin des analyses tronquées qui ont tendance à vouloir réduire les drames du Congo à de simples querelles byzantines entre Congolais.
Cette mémoire assumée est aussi le socle d’une ambition plus vaste : celle de porter plus fort le statut de pays solution.
Au-delà de nombreux défis apparents qui se dressent devant eux, les Congolais veulent croire à un destin nouveau. Un pays riche de ses terres, de ses cultures, de ses esprits. Un pays qui peut, s’il se libère des tutelles invisibles et des griffes sanguinaires, devenir une puissance d’équilibre pour l’Afrique. La reconquête de sa souveraineté s’impose de ce point de vue comme bataille ultime.
De l’instabilité sécessionniste remontant aux premières heures d’indépendance, la RDC a traversé des fortunes diverses, alternant heures de gloire et périodes sombres. Maintenant l’on parle de la signature des accords de Washington et de Doha et du dialogue imminent sélectif ou inclusif, c’est selon.
Hier, le pays est passé par d’autres étapes non moins déterminantes comme la Conférence nationale souveraine dans les années 90 ou les accords de Sun City de 2003. A chaque fois qu’elle s’est retrouvée à la croisée de chemins, la RDC a toujours su réinventer des formes de résistance et de résilience.
A un moment donné, il faut savoir se donner les moyens de franchir un cap décisif en mettant fin à un cycle pour passer à un autre.
C’est une question de temps, de sursaut national et surtout de remise en question de la part de tous les pantins agissant comme acteurs bien trempés dans la chaine de complicité interne à cause des intérêts nombrilistes.
« Le Congo ne doit plus être un terrain de pillage, de viols, d’errance. Il doit pleinement jouir son statut de pays solution et s’imposer ainsi comme une source de prospérité, d’espérance et de solutions africaines aux problèmes africains et au-delà de par le monde, » a déclaré un patriote présent à la cérémonie.