Réduction des accidents sur la RN1, Kongo Central : Roland Mena propose la création d’un Observatoire de la Circulation Routière

Face à la montée inquiétante des accidents mortels sur la Route Nationale numéro 1 (RN1), qui relie Kinshasa à la ville portuaire de Matadi, Roland Mena, acteur socio-politique du Kongo Central et chercheur indépendant en droit public, a soumis au Gouvernorat provincial un projet novateur : la création de l’Observatoire de la Circulation Routière (OCR-KC). Cette initiative vise à instaurer une culture durable de sécurité routière dans la province, et à sauver des vies.
Une réaction à une situation devenue insoutenable
« Trop, c’est trop ! », s’est indigné Roland Mena, lors de sa sortie médiatique. Trop de morts, trop de blessés, trop de drames, causés chaque semaine par des accidents de la route sur ce tronçon vital pour l’économie du pays. La RN1, pourtant artère essentielle du pays, est devenue plus dangereuse que le volcan Nyiragongo, estime-t-il, en raison de la fréquence des accidents qui y surviennent, parfois plusieurs fois par jour.
Plus de 300 morts par mois seraient enregistrés sur cette route selon ses estimations. En cause : surcharge des véhicules, excès de vitesse, fatigue des conducteurs, méconnaissance du Code de la route, alcool au volant, ou encore absence de contrôle technique. Un cocktail mortel sur une voie pourtant stratégique pour l’économie et la mobilité nationale.
Un projet structuré, scientifique et durable
Inspiré par le modèle d'observatoires scientifiques (volcanique, météorologique ou électoral), Roland Mena propose la mise en place d’un outil de surveillance permanent, capable de collecter, analyser et exploiter les données relatives à la circulation routière, aux comportements des conducteurs et à l’état des infrastructures. L’objectif : prévoir pour prévenir, et agir au lieu de subir.
L’OCR-KC aura pour mission de :
- Surveiller en temps réel les pratiques de conduite sur la RN1 ;
- Analyser les données sur les accidents pour en identifier les causes profondes ;
- Proposer des mesures de prévention concrètes et adaptées ;
- Collaborer avec les compagnies d’assurances et les services de sécurité ;
- Sensibiliser et former les conducteurs, notamment ceux des poids lourds.
Un instrument d’aide à la décision publique
L’OCR ne se limitera pas à la collecte passive d’informations. Il agira comme un véritable outil de pilotage stratégique pour les autorités provinciales. Grâce aux statistiques fiables qu’il produira, il pourra guider l’action publique, recommander des aménagements routiers, renforcer le contrôle des véhicules, et lutter contre le phénomène de coupeurs de route, particulièrement actif dans certains tronçons.
Des équipes de surveillance seraient déployées dans les anciens districts (Lukaya, Cataractes, Bas-Fleuve) afin de couvrir les 568 km de route entre Kasangulu et Moanda, en passant par Matadi et Boma.
Un impact positif sur l’emploi et l’économie locale
Outre son volet sécuritaire, le projet présente un impact social significatif. L’Observatoire permettra la création d’environ 150 emplois directs dès sa mise en œuvre, dans les domaines de la surveillance, la gestion administrative, la sensibilisation et l’analyse des données. Il offrira aussi des opportunités aux jeunes sans diplômes ou aux diplômés à la recherche d’un emploi, tout en contribuant indirectement à réduire la pauvreté et la criminalité urbaine.
Une collaboration clé avec les compagnies d’assurances
Roland Mena propose également une étroite collaboration avec les compagnies d’assurance, qui joueraient un rôle essentiel dans la gestion des risques :
- Obligation pour toutes les sociétés de transport d’avoir une police d’assurance active ;
- Mise en place d’un système d’assurance pour véhicules et remorques, avec options de paiement flexibles ;
- Exploitation des bases de données d’assureurs pour améliorer les analyses de risque ;
- Assistance immédiate aux victimes en cas de sinistre.
Des objectifs clairs et mesurables
L’Observatoire vise trois objectifs fondamentaux :
- A court terme : Sensibiliser les conducteurs et sociétés de transport.
- A moyen terme : Produire des statistiques fiables sur les accidents et leurs causes.
- A long terme : Instaurer une véritable culture de sécurité routière au Kongo Central.
Il se fixe également comme cibles :
- Réduire de 50 % les accidents mortels en 3 ans ;
- Améliorer les conditions de transport et la discipline des conducteurs ;
- Imposer une régulation stricte des activités de transport sur la RN1.
Un appel à l’action lancé au Gouvernorat
Bien que ce projet soit actuellement en examen au Gouvernorat du Kongo Central, Roland Mena presse les autorités provinciales à agir sans tarder. Selon lui, chaque jour qui passe sans réponse politique, c’est une vie potentiellement perdue sur la RN1. Il appelle les experts et les décideurs à prioriser ce projet structurant, qui pourrait sauver des milliers de vies tout en professionnalisant le secteur du transport routier.
« Nous avons un volcan que nous surveillons au Nord-Kivu, et pourtant, la RN1 tue davantage. Si nous pouvons surveiller un volcan, pourquoi pas une route meurtrière ? Il est temps de regarder plus d’une fois cette route, de comprendre, d’agir et de sauver », a déclaré Roland Mena.
Le projet de création de l’Observatoire de la Circulation Routière du Kongo Central (OCR-KC) est bien plus qu’une réponse à l’urgence. Il s’agit d’une vision globale, méthodique et ambitieuse pour réconcilier sécurité, développement et dignité humaine dans une province stratégique de la RDC. En assurant une coordination étroite entre autorités, chercheurs, compagnies d’assurances, transporteurs et société civile, cet outil pourrait devenir une référence nationale et africaine en matière de prévention routière.
Bosco Kiaka
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