*La libération des prisonniers politiques et l'inclusivité comme préalable à l'organisation des élections est une exigence constitutionnelle et patriotique qui s'impose à nous et dépasse largement le cadre de concertation initié par le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce dernier, avouons-le, est dans l'incapacité d'organiser les élections crédibles et inclusives dans le délai constitutionnel. Il est injuste, inadmissible et inconcevable d'organiser les élections en excluant la population d'une bonne partie du territoire de notre pays (Nord-Kivu et Kwamouth) et certains acteurs majeurs de la vie politique comme Mike Mukebayi, Kabund a Kabund, François Beya, Fortunat Biselele, Salomon Kalonda Della, Franck Diongo ... Il y a une jurisprudence dans notre pays qui date de très longtemps. En 1959, alors que la délégation congolaise dans sa diversité et sa divergence se trouvait à Bruxelles pour participer à la Table ronde, elle avait exigé dans un front commun la libération et la participation de Patrice-Emery Lumumba. Ce qui fut obtenu de l'administration coloniale belge. En 1964, Antoine Gizenga a été relaxé sur décision du Président Mobutu, sorti de la prison de Bulambemba où il était incarcéré pour participer à la conférence de Louabourg. A la veille de la conférence nationale en 1992, les participants ont exigé la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques. Le Maréchal Mobutu, du haut de son autoritarisme, avait accédé à la demande. En 2016 à la demande des participants aux assises de la Cenco, le président Kabila a accepté la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés dans ce que ils ont qualifié « cas emblématiques». C'est dans cette circonstance que Bruno Tshibala, Roger Lumbala et moi- même avions retrouvé la liberté et participer aux élections. Ce petit rappel historique montre que la décrispation politique, mieux la réconciliation nationale est dans nos gênes, dans notre tradition à la veille de grands rendez-vous politiques. C'est aussi une condition sine qua non pour une élection apaisée. Comment peut-on expliquer qu'à la veille des élections, quelques acteurs majeurs soient interdits de se déplacer à l'intérieur du pays et subissent toutes sortes de brimades, tracasseries et humiliations ? C'est le cas de Moïse Katumbi qui a été empêché d'effectuer sa tournée dans les provinces de l'ex Bandundu et au Kongo central. Mais aussi, de l'ancien Premier ministre, Matata Ponyo. En dépit de toutes les différences et divergences qui nous caractérisent, je souhaite, malgré les enjeux à six mois de la compétition, que le fair-play domine les esprits et que les meilleurs gagnent en respectant scrupuleusement les règles du jeu consignées dans la Constitution et les lois de la République puissent être de stricte observance. Le président de la République, conformément aux pouvoir que lui confère la constitution peut initier la décrispation avant les élections. Mieux, il peut obtenir par la même occasion la réconciliation nationale au tour des confessions religieuses à leur tête l'église catholique qui a une longue et riche expérience en la matière. Pour éviter le bidouillage, le tripatouillage et le cafouillage des élections portant les germes de la balkanisation et de la division du pays, j'exhorte le président et très cher frère Fatshi d'écouter la voix de la raison exprimée par une bonne partie du peuple congolais, relayée plusieurs fois par le cardinal Fridolin Ambongo, Mgr Donatien Nshole ou encore l'archevêque Fulgence Muteba et de ne pas suivre les chansons des flatteurs, zélateurs, partisans et courtisans qui, à l'instar de ceux de Mobutu, étaient les premiers à le renier et le conduire au cimetière politique comme des corbillards. Et pourtant, ces croque-morts politiques chantaient matin, midi et soir « 100 ans tumu tombele ». Ils ont même dit à Mobutu qu'il venait du ciel, donc immortel. Ce dernier a fini par y croire. Et on connaît la suite. C'est presque les mêmes avec les mêmes qui ont dit à Kabila « Wumela », « Nanu to tondi yo te ». Curieusement, ils ont été le premier à le vilipender. Le président Felix risque de subir le même sort s'il écoute cette catégorie de personnes. Vaut mieux celui qui te blesse avec la vérité que celui qui te tue avec les mensonges. Le cardinal Malula disait : « Il est préférable d'être crucifié pour avoir dit la vérité que de crucifier la vérité ». C'est dans cette condition que Félix, fils de Tshisekedi wa Mulumba, père de la démocratie naissante congolaise, écrira une partie de l'histoire de notre pays avec l'encre indélébile et concrétisera le rêve de Lumumba de voir l'Afrique écrire sa belle histoire. Moïse Moni Della Idi Saluka 'Onya Porte-parole du peuple
Décidément, le torchon brûle assez souvent entre le pouvoir du Président Tshisekedi et certains ténors de l’Église catholique. Le dernier bras de fer, centré sur le processus électoral, est exemplifié par la contre-attaque du Président Tshisekedi, à la suite de l’Assemblée plénière des évêques, titrée : « Pour les élections vraisemblables. Peuple congolais réveille-toi de ton sommeil». ¹ Ce discours, considéré de dangereux et de provocateur, n'a pas laissé indifférent le Président Tshisekedi. Qui, profitant de la célébration du jubilé d'argent d'ordination épiscopale de Monseigneur Emmanuel-Bernard Kasanda, Évêque du diocèse de Mbuji-Mayi, le 25 juin 2023 à Mbuji-Mayi, a souligné la nécessité de coopération entre l’État congolais et l’Église catholique, tout en rappelant à ses ténors, le fait que « l’Église doit être au milieu du village » ; et, a qualifié, par ailleurs, ledit discours, de «dérive dangereuse surtout en cette période électorale».² Cela dit, devrait-on encore s’étonner aujourd’hui de cette énième confrontation ? En effet, il est bien réel que les relations entre le pouvoir du Président Tshisekedi et certains ténors de l'Eglise catholique semblent être en dents de scie. Mieux, elles semblent être difficiles. Pour s'en convaincre : Mettons en relief les dimensions revues, corrigées et augmentées d'une de mes Réflexions, qui avait tenté de démontrer l’incompatibilité qu'il y avait entre l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral, qui par essence, est éminemment politique car il ressort de la sphère politologique, et la place de l’Église dans une société donnée. Dans cette lignée, souvenons-nous du spectacle peu reluisant que nous avaient offerts des ténors de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo ( CENCO ) et du Clergé de l'Église du Christ au Congo ( ECC ), à la suite du processus de désignation du Principal Animateur de la Commission Électorale Nationale " Indépendante " ( CÉNI ), l'actuel Centre de gravité du processus électoral national. Ce spectacle, me semble-t-il, était prévisible . Rien d'étonnant ! Intégrer des Confessions religieuses dans un processus électoral éminemment politique et relevant par essence de la sphère politologique ; les considérer comme des acteurs ou des animateurs " neutres " ou " indépendants "; et les doter de prérogatives des décideurs ; est une recette qui ne peut être vendue, commercialisée, consommée, recommandée voire imposée, que dans des États qui seraient dociles, dominés, conquis ; mieux, distraits. Cette idée commercialisée, répandue, venue d'ailleurs et toujours à la mode, selon laquelle les " Etats-Nouveaux d'Afrique noire ", " sortis " des dictatures, des simulacres d'élections, des conflits armés, ... et considérés comme des " jeunes démocraties ", devaient, afin d'éviter des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux et consolider leur démocratie : intégrer des Confessions religieuses dans le processus électoral et, instituer des Commissions Electorales ³ Nationales " Indépendantes " , dont la mission dérivée serait d'organiser en toute " indépendance" et " impartialité " des élections libres, inclusives, transparentes, crédibles et apaisées ; nous montre au fil du temps, ses limites. Mieux, elle apparaît comme un stratagème savamment conçu et orchestré par les Pays-Vendeurs de cette recette, Tireurs de ficelles, ceux-là mêmes qui ont soutenu ces dictatures, ces simulacres d'élections, ces conflits armés, .... afin de distraire les Etats africains-Clients, en opposant à travers ces conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux, leurs populations respectives, et cela tant au niveau interne, qu' externe ; question pour ces Tireurs de ficelles de s'assurer de l'appel que leur feront les États africains-clients à leurs " supposés" " bons offices " dans la résolution de ces conflits et violences . Ce stratagème serait mis en place par ces Tireurs de ficelles afin de garder leur emprise en matière électorale, sur les Etats africains-Clients. Or, en matière électorale, depuis la nuit des temps, et cela, quelle que soit l'administration qui organise les élections ; des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux sont inéluctables voire immuables. Cela dit, tout porte à croire que les Pays-Vendeurs de cette recette, auraient ainsi, un objectif : influer sur les processus électoraux et les résultats électoraux en tentant de contrôler les États africains-Clients à travers la gestion de leurs conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux . Cette influence serait ponctuée par deux corollaires : 1. la fragilisation des souverainetés nationale et internationale de ces Etats africains-clients 2. la fragilisation ou le renforcement de la stature et de la légitimité basée sur la domination légalerationnelle de leurs dirigeants, et cela, quels que soient les résultats des élections. Ici, tout dépend donc des intérêts que portent ces Tireurs de ficelles sur certains candidats. C'est-à-dire qu'ils peuvent par exemple à travers leur presse ou des déclarations de leurs autorités : - contester la victoire d'un candidat lors de l'élection présidentielle ; donc, sa légitimité basée sur la domination légale-rationnelle alors que celui-ci a réellement gagné l'élection - ils peuvent aussi contester la défaite d'un candidat lors de l'élection présidentielle, alors que celui-ci a réellement perdu l’élection. Cela dit, pourquoi alors continuer de se leurrer ? Cette recette n'a jamais marché et ne marche toujours pas car la Commission Électorale Nationale, dite " Indépendante " et les Confessions religieuses intégrées dans le processus électoral, ont toujours failli à leur supposée mission principale, celle d'éviter des conflits et violences préélectoraux et post-électoraux et, de consolider la " démocratie " à l'Occidentale⁴. La CÉNI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral, ont été imposées en RD Congo, lors de la conception et de l'élaboration de la Constitution de 2006, appelée par d'aucuns, la " Constitution des Belligérants ", votée par référendum ; parrainée et soutenue par ces Pays Tireurs de ficelles. Référendum constitutionnel que le " Sphinx de Limete", " Héros National ", Étienne Tshisekedi wa Mulumba, d'heureuse mémoire, avait demandé aux Congolais de boycotter afin de ne pas "cautionner cette trahison " ⁵. Sous cet angle, la CENI (Commission Electorale Nationale " Indépendante " ) et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral, apparaissent d'abord et avant tout, comme des revendications des Belligérants, conçues, parrainées et soutenues par ces Pays-Tireurs de ficelles afin de tenter de contrôler leurs Clients, c'est-à-dire, ces États-Clients-Satellites. Dans ce même ordre d'idées, elles apparaissent, en réalité, et cela, antinomiquement à leur supposé leitmotiv, comme vecteurs des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux. Dans ce sens, elles contribuent à la fragilisation de l'Unité et de la Cohésion nationales, en raffermissant l'ethnisme, le clanisme, le tribalisme, le provincialisme qui dérivent tous du " Repli provincial " actionné par le nouveau redécoupage territorial, centré sur le "saucissonnage" des provinces et la résurgence ou le rétablissement des gouvernements provinciaux et des assemblées provinciales (un autre héritage de cette " Constitution des Belligérants") et, en sont des corollaires. Pour s'en convaincre : Souvenons-nous des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux de 2006, 2011 et 2018 ; et des conflits et violences pré-électoraux de 2015, 2016, 2017, 2020 et 2021 en RD Congo. C'est pourquoi, dans l'avenir, la RD Congo devrait, à mon sens, sortir de ce schéma lui imposée, au nom de ses souverainetés nationale et internationale et, de la paix sociale. De ce qui précède, deux questions centrales méritent d'être posées : Question 1 : Depuis l’institutionnalisation de la CENI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral : quelle est la plus-value de cette recette ? Réponse : Il me semble qu'elles ont toujours causé tant de problèmes à la RD Congo alors qu'elles étaient sensées les résoudre. Question 2 : A la lumière de ce qui précède et au nom des souverainetés nationale et internationale de la RD Congo et de la paix sociale en RD Congo ; pourquoi ne peut-on pas déplacer dans l'avenir, le Centre de gravité du processus électoral national et, repenser les modalités ou mécanismes de contrôle électoral ? A vrai dire, scientifiquement, l’intégration des Confessions religieuses dans le processus de désignation de l'Animateur principal de la CENI ; processus qui, en réalité, est éminemment politique et relève par essence de la sphère politologique ; a toujours apparu pour des Scientifiques initiés, avertis et avérés, comme un défi lancé à la Science, plus précisément à une Science, la Science politique en tant qu'une discipline scientifique spécifique. Partant du fait qu’un des objectifs de la Science, donc de toutes les Sciences, est de produire des lois à prétention universelle et, sachant que la Science politique en tant qu'une discipline scientifique spécifique; dans la construction de ses théories, a toujours prôné et enseigne toujours : - la séparation du politique et du religieux - la séparation de l'Etat et de l’Eglise - la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel - le rejet d'un pouvoir de droit divin ; C'est ainsi que deux questions s'avèrent importantes et doivent être posées : Question 1 : Pourquoi ces Commissions Electorales Nationales, dites, " Indépendantes ", ne pullulent pas dans des démocraties occidentales qui sont souvent, aussi confrontées à des conflits et violences préélectoraux et post-électoraux ? Question 2 : Pourquoi ces démocraties occidentales, à la suite de leurs conflits et violences pré-électoraux et postélectoraux, n'intègrent toujours pas leurs Confessions religieuses, supposées aussi comme étant " neutres" ou " indépendantes ", dans leurs processus électoraux aux fins d'avoir des élections transparentes, crédibles et apaisées ? Pour s'en convaincre, des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux dans ces démocraties occidentales, mettons en relief des illustrations qui ressortent cette dimension : - Aux États-Unis d'Amérique : - souvenons-nous du feuilleton conflictuel post-électoral, George Walker Bush - Al Gore, lors de la présidentielle américaine de 2000 ; ponctué par la célèbre phrase du juge Stevens : " Nous ne saurons sans doute jamais avec certitude l'identité du vainqueur de l'élection présidentielle de cette année. Mais, l’identité du perdant ne fait aucun doute. Il s'agit de la confiance portée par notre Nation au juge en tant que gardien impartial de l'État de droit " ⁶ ; - souvenons-nous aussi de l'ampleur du conflit pré-électoral et post- électoral, Donald Trump - Joe Biden lors de la présidentielle américaine de 2020.⁷ Un conflit aggravé, qui s'est soldé le 6 janvier 2021 par la prise d'assaut, l'envahissement et l'occupation durant plusieurs heures du " Capitole ", le Parlement américain, considéré comme le " Temple " de la démocratie américaine. Cette date du 6 janvier 2021 fut un jour crucial où le Sénat américain devait entériner ou officialiser les résultats des Grands Electeurs, en proclamant Joe Biden, Vainqueur de l'élection présidentielle de 2020. Cette prise d'assaut du " Capitole " fut d'ailleurs qualifiée d' " insurrection ", de " tentative de coup d'État " et, se solda par un bilan macabre de cinq ( 5 ) morts⁸ et, provoqua le déclenchement de la procédure de destitution du Président Donald Trump, qui se solda par un vote n'ayant pas atteint la majorité requise pour ce faire, soit 2/3 des voix. - En France : Les titres de la presse et des analyses parlent d'eux-mêmes : - " FRANCE 2017 - une enquête pour fraude électorale ouverte à Marseille." ⁹ - " Fraude électorale à la présidentielle de 2017." ¹⁰ - " En effet , comment peut-on déclarer 66,10 % des votes lorsque l'on a obtenu que 43,60 % . Et dans quel but fraude-t-on sur les résultats ? Simplement, on efface : les abstentions, les blancs et les nuls. Le calcul est plus simple mais éloigne de la réalité des chiffres. " ¹¹ - " Présidentielle de 2017 : 500.000 électeurs inscrits en double, le ministre de l'Intérieur sommé de " faire son boulot " pour éviter des fraudes. " ¹² - " Au second tour de la présidentielle, plus de 16.000 électeurs ont voté pour rien. " ¹³ - " Au second tour de la présidentielle, 38 bureaux de vote ont vu leurs 16.467 suffrages invalidés par le Conseil Constitutionnel, pour diverses irrégularités." ¹⁴ " Sur le web, des mélenchonistes s'organisent pour contester le premier tour. " ¹⁵ - En Belgique : " Le bourgmestre de Neufchâteau accusé de fraude électorale. " ¹⁶ " Selon le parquet du Luxembourg qui a ouvert l'instruction judiciaire, il y a manifestement eu tricherie. Des procurations destinées au vote ont été remises au nom de résidents d'un home de personnes âgées ( " Le clos du seigneur " ) qui ne pouvaient participer physiquement au scrutin communal." ¹⁷ - En Suisse : " Possibles fraudes électorales à Brigue lors des élections valaisannes . " ¹⁸ " La commune de Brigue-Gils a dénoncé au Ministère public valaisan de possibles fraudes électorales au Grand Conseil du dimanche. Des investigations sont en cours." ¹⁹ " Une précédente affaire en 2017. Une fraude électorale avait déjà été révélée il y a quatre ans dans le Haut-Valais."²⁰ Ces illustrations parlent d'elles-mêmes et nous révèlent par ailleurs, l'épaisseur des motivations insoupçonnées et inavouées qui ont poussé à la commercialisation de cette recette qu'on appelle : " la Commission Électorale Nationale Indépendante " (CENI) et « l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral ». C'est pourquoi, il est impérieux qu'une analyse scientifique rigoureuse centrée sur la Neutralité Axiologique entre en lice afin de ressortir l'épaisseur de la complexité de l'institutionnalisation de ladite recette tout en mettant en relief la rhétorique qui a servi à son implantation et ses visées insoupçonnées et inavouées. Cette démarche scientifique a un seul objectif : tenter d'éclairer la lanterne des Congolais. MA REFLEXION " La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n'est aux faits eux-mêmes, parce que pour elle, se soumettre, ce serait cesser d'être. " ²¹ Décidément, les détracteurs du Président, Félix Tshisekedi, voient son ombre partout. Le cas du processus de désignation de l'Animateur Principal de la Commission Électorale Nationale " Indépendante " ( CENI), l'actuel Centre de gravité du processus électoral national, en est une belle illustration. Alors qu'il subit, lui aussi, comme tous les Congolais, l'héritage de l'accord de Sun City en matière électorale, c'est-à-dire, l'héritage de l'accord des Belligérants en cette matière ; car dit-on , " On ne change pas les règles du jeu en cours de partie" ; et nonobstant le fait qu'il a laissé pour ce faire, les Confessions religieuses dans leurs prérogatives, et déclarait à la Presse, quand il en avait l'occasion : ne pas vouloir s'immiscer dans ce processus de désignation du Principal Animateur de la CENI, où les règles du jeu lui interdisent d'intervenir ; ses détracteurs ne l'entendent pas de cette oreille. Et pourtant, pour ces derniers, la boucle est déjà bouclée depuis l'adresse du Président de la République, Félix Tshisekedi, à la Nation, le soir du vendredi 22 octobre 2021. Jouissant du Principe d' Indisponibilité des Compétences Administratives ( PICA / Ce principe nous renseigne qu'une autorité administrative doit exercer elle-même toutes les compétences qui lui sont attribuées et, ces compétences sont indisponibles à d'autres autorités administratives sauf texte contraire. Par exemple, la délégation de compétences ou de pouvoirs ), le Président Tshisekedi, a décidé de signer l'ordonnance portant nomination de douze ( 12 ) des quinze ( 15 ) membres que compte la CENI dont son Animateur Principal ; en la motivant par les moyens de droit et de fait. La signature de cet Acte Administratif Unilatéral ( AAU / en Droit Administratif, le concept " Unilatéral " nous renvoie au fait qu'un Acte Administratif s'impose à ses destinataires sans que leur consentement soit requis du moment où l' intérêt général est poursuivi ), a été par la suite, sanctionnée par la Cour Constitutionnelle, le mardi 26 octobre 2021, lors de la prestation de serment de ces nouveaux animateurs de la CENI devant cette plus Haute juridiction de la République Démocratique du Congo. Cette fois-ci, le décor tant voulu par le souverain primaire, est bel et bien planté. Les élections de 2023 se pointent à l'horizon, le processus électoral se raffermit et la compétition électorale se dessine. Ceux-là qui croyaient que le Président Tshisekedi préparait un glissement, sont surpris et grognent. Que pouvait-il faire d'autre ? Réponse : Rien ! En réalité, le Président Tshisekedi a suivi le schéma hérité et tracé par l'Accord de Sun City en matière électorale, en respectant le principe selon lequel : " On ne change pas les règles du jeu en cours de partie ". Sous peine de violer la procédure en la matière, il ne pouvait et ne devait que signer cette ordonnance en dernier ressort. Scientifiquement et indéniablement, les faits ci-dessous, ont influé sur sa décision et l'ont entourée administrativement et légalement . Rappel des faits : Faute de consensus, six (6) de huit (8) confessions religieuses se sont appuyées sur les articles 16 et 17 de leur Charte et, ont déposé leurs Procès-Verbaux à l'Assemblée Nationale. Dans le souci d'avoir l’unanimité en cette matière alors qu'elle n'était pas obligée, l'Assemblée Nationale en médiatrice, avait préféré donner des délais supplémentaires à ces Confessions religieuses afin qu'elles s'accordent sur le choix de l'Animateur Principal de ladite administration. La persistance de ce manque d’unanimité, a conduit l'Assemblée Nationale, à considérer les ProcèsVerbaux de ces six (6) Confessions religieuses sur pieds des articles 16 et 17 de leur Charte et, à suivre l'avis de la Commission Paritaire ad hoc. C'est ainsi que lors de sa plénière du samedi 16 octobre 2021, elle a entériné douze (12) des quinze (15) membres que compte la CÉNI dont son Animateur Principal. Scientifiquement, de par la " Motivation Formelle " de son Acte Administratif Unilatéral, telle qu'il l'a mise en relief devant la Nation, le Président de la République, Félix Tshisekedi, ne pouvait et ne devait que jouir du Principe d'Indisponibilité des Compétences Administratives (PICA), c'est-à-dire, signer cet Acte Administratif Unilatéral portant nomination des membres de la CÉNI. Cependant, nonobstant le fait que des ténors de deux Confessions religieuses (CENCO et ECC), semblaient avoir trouvé, officiellement, le vendredi 26 novembre 2021, un terrain d'entente avec le pouvoir en place, incarné par le Président Tshisekedi ; il est bien réel que l'opposition politique, ainsi que certaines organisations de la Société Civile continuaient toujours de grogner, de contester et de s'opposer à la configuration de la CÉNI. Auparavant, ils s'étaient, tous, mis ensemble et avaient organisé une manifestation, le samedi 13 novembre 2021, pour exprimer leur désaccord et en prévoyaient d’autres. Leurs représentants ont sillonné ou continuent de sillonner des chancelleries occidentales, l'Occident et le monde, ... pour plaider leur cause auprès de leurs Parrains, ces Tireurs de ficelles ; ceux-là mêmes qui ont soutenu ces dictatures, ces simulacres d'élections, ces conflits armés et, qui continuent de fragiliser les souverainetés nationale et internationale de la RD Congo ainsi que la paix sociale en RD Congo. Tout porte à croire, qu'en réalité, le vrai problème serait ailleurs. Depuis son institutionnalisation jusqu'à nos jours, la CENI, ainsi que des Confessions religieuses intégrées dans le processus électoral, ont toujours divisé la classe politique congolaise d'une part, et le peuple congolais d'autre part, alors qu'elles étaient sensées les rapprocher. Ci-haut, nous avons tenté de mettre en exergue cette dimension. Nous avons aussi tenté de mettre en relief le fait que la CÉNI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral, contribuent à la fragilisation de l'Unité et de la Cohésion nationales ainsi qu'à la fragilisation des souverainetés nationale et internationale de la RD Congo. C'est ainsi qu'une question semble être incontournable et doit être posée : Ces réalités mises en évidence, ne révèlent-elles pas la double facette de ces Parrains ? En réalité, Ils sont en même temps, Vendeurs de cette recette, appelée, la CENI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral ; mais aussi Tireurs de ficelles dans les conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux en RD Congo afin de distraire les Congolais en les opposant, question pour eux de s'assurer de leur permanence dans ce que d'aucuns croient être leurs " bons offices " ; qui, à vrai dire, est un stratagème pour garder leur emprise sur la RD Congo en influant notamment sur la matière électorale. Ces facettes inavouées et insoupçonnées, devraient interpeller tous les Congolais. C'est pourquoi, à mon sens, la RD Congo devra s'affranchir en redorant le blason de ses souverainetés nationale et internationale, ainsi que de la paix sociale à l'échelle nationale. Ci-dessous, les jumelles du Scientifique ont tenté de mettre en relief, ces dimensions insoupçonnées et inavouées que les défenseurs de la rhétorique propagandiste impérialiste, ont raffermies par des charmantes et séduisantes thèses que le Scientifique a tenté de détruire. La thèse selon laquelle l'Afrique noire est une " jeune démocratie " Nombre d'auteurs, pas les moindre, dont je reconnais la qualité scientifique ; sont tous tombés sous le charme de cette thèse. Thèse qui a servi notamment, à justifier l'institutionnalisation de la CÉNI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral, qui pour d'aucuns, consolident la démocratie dans les " Etats nouveaux d'Afrique noire ", ces " Jeunes démocraties ", " sorties " des dictatures. Des théoriciens occidentaux, spécialistes de l'exercice du pouvoir en Afrique noire, en se référant aux traditions politiques et culturelles africaines précoloniales, ont justifié, indirectement des supports de la dictature dans des États nouveaux d'Afrique noire : " La population africaine marquée traditionnellement considère bien son élu comme représentant, mais aussi comme un chef à qui elle doit obéissance et confiance à cause de son rôle particulier et de son habitude aux affaires publiques." ²² " La tendance au monisme politique ne repose pas seulement, en Afrique noire, sur des raisons techniques, mais aussi sur des ressorts psychologiques profonds ancrés dans la vie sociale traditionnelle." ²³ " [...]. Enfin, cette prééminence [du Chef de l’Etat] résulte, sans doute, de la tradition historique caractérisée par le fait que même avant la conquête coloniale, le pouvoir était monocratique." ²⁴ " Le Chef n'est plus seul leader, il est devenu un " ruler ", un gouvernant. [...] Le principe de la séparation des pouvoirs, cher à Montesquieu était inconnu en Afrique. Le Chef ou le monarque était investi, d'un point de vue juridico-politique des trois fonctions classiques : législative, exécutive et juridictionnelle. De même, en raison de la prédominance du sacré, la séparation du sacré et du profane, du religieux et du politique n'existait pas. " ²⁵ Dans cette même lignée, nombre de théoriciens noirs africains spécialisés dans la propagande des " formes nouvelles " de la Sacralisation du pouvoir en Afrique noire, ont fait beaucoup d'amalgames en soutenant que des chefs d'Etat noirs africains, ont fait recours aux pratiques politiques et culturelles des sociétés traditionnelles noires africaines ; en trouvant par exemple des similitudes entre : le caractère sacralisé de la personne du Chef d'État moderne par rapport à celui du Chef traditionnel, le caractère incontestable de l'autorité du Chef de l'État moderne par rapport à celui du Chef traditionnel, le caractère unique du Chef de l'État moderne par rapport à celui du Chef traditionnel ... Pour s'en convaincre, prenons l'exemple de Bokonga Ekanga Batombele qui, en se référant aux pratiques politiques des chefferies traditionnelles africaines " sacrées ", prétendit : " Les solutions aux problèmes zaïrois doivent s'inspirer des traditions culturelles zaïroises. A ce propos, une observation doit être faite sur la philosophie du chef dans les sociétés traditionnelles en Afrique. Chaque village africain a un chef. Jamais deux dont l'un de la majorité à un bout du village et l'autre de l'opposition à un autre bout du village. L'autorité du chef n'est jamais sujette à contestation. Toutefois, le chef prend conseil auprès des sages. Il doit s'informer, mais après avoir pris avis et s'être informé, il doit décider et trancher seul, en pleine connaissance de cause [...]. La primauté du chef, d'un seul chef, d'un seul guide pour un seul peuple, un peuple uni, voilà la clé de voûte de l'édifice politique au Zaïre. " ²⁶ Ces lectures biaisées, ont négligé dans leurs analyses, la vraie dimension culturelle noire africaine. Elles déroutent et désorientent dès lors l'homme ordinaire ou le lecteur non avisé et les poussent à l'assimilation, à la confusion, à l'imprécision, .... en les laissant prisonniers des modèles d'analyse contestés. En réalité, l'Afrique noire , est une " vieille démocratie* " , mieux , une " démocratie culturelle " ²⁷ ; car dans l'Afrique noire précoloniale, le " sacré " définissait le pouvoir politique et délimitait aussi les modalités de son contrôle. Il était donc, sa propre source de contestation !²⁸ Pour rappel, la plupart des sociétés traditionnelles noires africaines mais aussi zaïroises étaient caractérisées par " la sacralité ". C'est ainsi que la conception même du pouvoir politique était imprégnée de " sacré ". La sacralité du pouvoir ressortait ainsi plusieurs facettes ²⁹ : - elle montrait la distance qui sépare le pouvoir avec la société, - elle présentait le pouvoir comme une puissance de domination, - elle essayait d'associer l'ordre du monde que les dieux ont imposé et ont renforcé par le rituel, et l'ordre de la société défini par les ancêtres du commencement ou les fondateurs de l'Etat. Ces considérations auraient, ainsi, faussé l'approche que certains observateurs occidentaux, habitués au mode d'analyse occidental de l'exercice du pouvoir, avaient fait de l'exercice du pouvoir traditionnel centré sur la sacralité du pouvoir, mais aussi sur sa concentration entre les mains d'une personne. C'est ce qu'a d'ailleurs souligné avec force Kiflé Selassié Beseat : " Ce qui, dans les traditions politiques et culturelles africaines apparaît souvent à l'observateur mal informé, comme l'acceptation absolue et inconditionnelle de l'autorité n'est jamais si absolue ni si inconditionnelle. " ³⁰ Dans ce même ordre d'idées, Jean Poirier pense que des formes vraiment autocratiques du pouvoir en Afrique noire, étaient peut-être inexistantes dans les civilisations précoloniales, et seraient constituées, selon lui, à partir de ce qu'il a appelé " accidents récents " comme par exemple, la conquête d'un aventurier, la pénétration ou les invasions par des " groupes musulmans " ou la " reprise en main autoritaire ", mais aussi, au fait de colonisation.³¹ C'est pourquoi M. Alliot a insisté, dans sa contribution sur " L'Acculturation juridique ", sur le fait que dans des sociétés à chefferie, le pouvoir du roi ou du souverain ne pouvait exister, ni s'exercer sans tenir compte de plusieurs autorités : religieuses, maîtres de la terre, chefs et groupes militaires, oracles, sociétés secrètes, assemblées populaires, classes d'âges, lignages, associations connues, ... Ces autorités constituent de par " les volontés multiples ", selon lui, des freins pour empêcher l'arbitraire royal.³² M. Alliot pense aussi que dans les sociétés primitives à pouvoir central, les autorités sont en réalité des " contrepoids au pouvoir. " ³³ Dans sa contribution sur " La Royauté " : " La Royauté et le sacré " , " La Royauté et la structure politique " dans le Royaume Kuba , Jan Vansina conforte notre position car il soutient ³⁴ : " [ Sa ] personne [...] n'est pas sacrée, le roi ne possède d'autres pouvoirs extranaturels que ceux qu'il acquiert en se servant de charmes ou en pratiquant la sorcellerie. " ³⁵ " [...] L'exercice du pouvoir royal est sujet à une série de contrôles. En pratique, il est même contrôlé d'une façon [...] effective [...] ." ³⁶ " Les institutions qui limitent le pouvoir royal sont surtout les conseils ishyaaml et ibaam, ainsi que le muyum. Le conseil ishyaaml traite les affaires courantes et, après chacune de ses séances, il fait part au roi de son opinion. Si ce dernier passe outre aux désirs de l'ishyaaml, le conseil peut se réunir en séance secrète nkaam, en dehors de la capitale, et lui reprocher son attitude. " ³⁷ " Le conseil de couronnement, ibaam, n'intervient qu'en cas de crises graves. Il peut convoquer le roi, lui dicter une ligne de conduite et, si celle-ci n'est pas suivie, on pense que le conseil peut ordonner le meurtre du roi ". ³⁸ "Mais, la dernière garantie du peuple contre la tyrannie réside dans les charmes nationaux. Ceux-ci sont gardés par le muyum, un dignitaire égal au roi, qui tient sa cour et règne sur un seul village. Le roi ne peut le voir qu'une seule fois pendant sa vie, lors de son intronisation. S'il règne en tyran , les charmes le tueront automatiquement, sans l'intervention du muyum lui-même. Aucun roi ne peut ignorer les limites de son pouvoir. D'ailleurs, lors de son investiture, on lui rappelle par trois fois que la tyrannie mène à la mort." ³⁹ Cela dit, l'apport de l'illustration sur le " Royaume Kuba" vient de détruire des théories soutenues par nombre de théoriciens dont je reconnais la qualité scientifique mais qui sont tombés sous le charme de la thèse selon laquelle, la " démocratie " était étrangère de l'Afrique noire précoloniale. Cette illustration sur le " Royaume Kuba", nous démontre par ailleurs, et cela sans ambiguïté, que le recours que faisaient sans cesse, nombre de Chefs d'Etat nouveaux d'Afrique noire, et particulièrement, le Président Mobutu, dans le cas du Congo – Zaïre, de la tradition et de la participation mythique des ancêtres au processus politique, était sans doute, exploité à d'autres fins : légitimer un pouvoir autocratique et régner en " tyran ". Dans le Royaume Kuba, nonobstant le fait que le roi concentrait beaucoup des pouvoirs entre ses mains, cela n'était pas synonyme d’absolutisme du pouvoir. Le roi ne détenait donc que des pouvoirs que lui conférait " la Constitution " et s'il devait les outrepasser pour " rehausser " le prestige royal, il devait le faire en cachette. En ce sens, son pouvoir était donc contrôlé par les conseils, tels qu'illustrés ci-avant. Par ailleurs, on pouvait aussi reprocher au roi de ne pas avoir suivi l'opinion du conseil ishyaaml lors des affaires courantes ; il était même prévu qu'on lui dicte sa conduite lors des crises graves. On pouvait même ordonner son meurtre s'il ne s'alignait pas lors de ces crises graves, à la ligne de conduite que lui imposait le conseil ibaam. Ces affirmations nous révèlent en outre que le roi était justiciable, il n'était pas lui-même Dieu, mais le représentait. Il n'était pas donc au-dessus de la loi. S'il se conduisait en " tyran", " les charmes " devaient le tuer sans l'avis du muyum. Donc, son élimination physique était aussi prévue. À la lumière de ce qui précède ; le Scientifique vient ainsi de détruire la thèse selon laquelle l'Afrique noire est une " jeune démocratie ", thèse qui a servi notamment à la vente, à la commercialisation, à la consommation, à l'imposition, ... de cette recette appelée, la CENI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral. En somme, c'est donc à travers ces illustrations que nous pouvions saisir où nous en sommes aujourd'hui ; c'est-à-dire que la pénétration européenne et l'implantation du pouvoir colonial en Afrique noire en général et, en RD Congo en particulier, ont eu une conséquence importante au niveau de la conception et de l'exercice du pouvoir traditionnel, car ce dernier, fondé sur « le Sacré », fut contesté et remis en cause par le colonisateur et le missionnaire, et ainsi, le Chef traditionnel ou Coutumier fut, lui aussi, démystifié. C'est ainsi qu'un autre type de pouvoir fut imposé. Celui-ci fut méconnu, nouveau, " moderne" et européen. Par ailleurs, lors de l'indépendance de la RD Congo, donc à la fin de l'époque coloniale, le colonisateur a voulu que les futurs dirigeants congolais puissent fonctionner sur base de la démocratie libérale du type occidental. En ce sens, la conception même du pouvoir et de son exercice devaient être tracés, définis par la volonté générale, donc les hommes vivants, et non plus par Dieu ou les ancêtres. Et le Chef nouveau devait désormais être désigné par le peuple à l'issue d'une compétition. C'est-à-dire que le Chef nouveau ne devait plus provenir de la branche de " ancêtre-fondateur" et, son mandat était aussi limité dans le temps et pouvait être renouvelé par son peuple. C'est ainsi que naquit le parlementarisme classique. De la " Neutralité " et de l ' " indépendance " dans le processus de désignation de l'Animateur Principal de la CÉNI Rien qu'en évoquant ces deux concepts centraux, mythiques, très bien choisis et soignés : " Neutralité " et " Indépendance " ; concepts phares de ce processus dont la rhétorique électorale parrainée par les Pays-Tireurs de ficelles, s'en sert avec efficacité en intégrant des ténors des Confessions religieuses dans cette démarche ; ténors considérés, selon la croyance véhiculée et médiatisée notamment par les parrains, comme étant " au milieu du village " ; croyance qui légitime d'ailleurs leurs supposées " Neutralité" et " Indépendance" ; fait sourire les Scientifiques initiés, avertis et avérés ! Comment peut-on prétendre être " Neutre " et " Indépendant" dans un processus dont la finalité sera de décider d'un choix parmi tant d'autres ? Ce processus que le Scientifique appelle en " Management Public ", le " Processus décisionnel " ! C'est-à-dire, le cheminement d'une réflexion qui aide un ou plusieurs décideur (s) à prendre un acte volontaire qui apparaît comme l'aboutissement d'un choix entre plusieurs solutions ou pistes possibles. Et de surcroît, comment peut-on croire à la thèse véhiculée selon laquelle des ténors de ces deux Confessions religieuses qui nous ont offerts ce spectacle peu reluisant à la suite du processus de désignation du Principal Animateur de la CÉNI, sont " au milieu du village ", si dans le passé, leurs prédécesseurs ont exercé des fonctions politiques et occupé des postes stratégiques de premier plan, en tant qu'Agents publics de l'État congolais ? Pour s'en convaincre : - Monseigneur Pierre Marini Bodho , Président National, Représentant légal de l'Église du Christ au Congo ( ECC ), fut Président du Sénat de la RD Congo pendant la transition, de 2003 à 2006 ⁴⁰ ; - le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Président de la Conférence Episcopale du Zaïre ( CEZ ) de 1984 à 1992, Président du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar ( SCEAM ) de 1997 à 2003 ; occupa des hautes fonctions politiques en devenant en 1992, Président du Bureau de la Conférence Nationale Souveraine ; et de 1992 à 1996, il occupa le poste du Président du Haut Conseil de la République, " érigé " en 1994 , en Parlement de Transition de la République du Zaïre.⁴¹ A la lumière de ce qui vient d'être mis en relief, deux questions s'avèrent importantes et doivent être posées : Question 1 : Peut-on être " Neutre " quand on est appelé à prendre un acte volontaire, c'est-à-dire, à faire un choix parmi tant d'autres ? Réponse : NON Parce qu'on sera obligé de prendre parti, de faire un choix Question 2 : Peut-on être " Indépendant " quand on est appelé à prendre un acte volontaire, c'est-à-dire faire un choix parmi tant d'autres selon les critères de choix établis ? Réponse : NON Dans ce cas, la décision est liée aux critères établis pour ce choix. En clair, on ne dépend plus de soi-même, dans le sens où on ne va pas choisir qui on veut, en dehors des critères établis ! Le choix est donc conditionné à ces critères établis. Scientifiquement, Monsieur Denis Kadima aurait été choisi légitimement selon les critères établis (le huit " Confessions religieuses " auraient toutes, sans exception, reconnu ses compétences et l'auraient considéré comme le meilleur candidat) et, légalement, sur pieds des articles 16 et 17 de leur Charte. Comme il en serait ainsi, pourquoi alors en faire un problème ? Ce serait seulement parce que Monsieur Denis Kadima est de la même ethnie que le Président de la République, Félix Tshisekedi ? Si c’est le cas, alors c'est très inquiétant et interpellant que ce genre de comportement soit devenu un réflexe car il attise le tribalisme, l'ethnisme et le provincialisme qui fragilisent l'Unité et la Cohésion nationales et, pourraient concourir tous, si on ne fait pas attention, à l'apparition ou à la résurgence de forces centrifuges, piliers du projet de la balkanisation de la RD Congo. RECOMMANDATIONS Sans prétention aucune, à la lumière de ce qui a été mis en relief et démontré ci-haut ; je voudrais proposer aux autorités congolaises, quelques pistes de solutions pour qu'elles tentent d'atténuer des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux qui sont, d'ailleurs, inéluctables de par le monde. - Dans le contexte historico-politique actuel de la RD Congo Comme il y aurait un certain apaisement au niveau de la contestation du Principal Animateur de la CENI et de son équipe ; et pour couper l'herbe sous le pied des manipulateurs d'opinion : - le Gouvernement central, en collaboration avec la CÉNI et les autres administrations compétentes en la matière, devrait saisir cette opportunité afin d'accélérer le processus électoral tout en se concentrant sur les préalables qui entourent l'organisation des élections souveraines : le recensement ou l'identification des Congolais ; ainsi que la production de la carte d'identité nationale⁴² - le Gouvernement central devrait repenser et renforcer les modalités ou mécanismes de contrôle électoral afin que les résultats électoraux soient acceptables - le Gouvernement central, appuyé par des administrations compétentes en la matière, devrait, à l'avenir, s'occuper, à l'échelle nationale, des jeunes congolaises et congolais sans-emploi, qui sont souvent manipulés par des politiciens véreux notamment lors des manifestations d' " humeur" ; en leur donnant du travail de mission et rémunéré, en tant qu'agents recenseurs, dans le cadre de l'opération recensement et identification de la population congolaise; opération indispensable pour la bonne tenue des élections souveraines. En Belgique, par exemple, tous les dix ans, lors de l'opération " recensement de la population ", l'Etat belge engage des " agents recenseurs " en leur donnant du travail de mission, rémunéré. Ces agents de mission, engagés pour cette opération, sont en réalité, des étudiants, des sans-emploi, et autres catégories des personnes, ... Ils sont engagés selon les critères établis par l'État belge - au niveau communicationnel, le Gouvernement central, la CÉNI, ainsi que les autres administrations compétentes en matière électorale, devraient s'efforcer d'informer régulièrement les Congolaises et Congolais, en temps utiles, sur les préparatifs, les réalisations et les projets à court ou moyen terme en matière électorale. - À l'avenir : les autorités congolaises devraient déplacer le Centre de gravité du processus électoral national et supprimer l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral - Le Ministère de l'intérieur, est à mon sens, la seule institution souveraine et compétente pour organiser des élections souveraines. Dans ce sens, l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral s’autodétruit. Outre le fait que le Ministère de l’Intérieur joue un rôle central dans l'organisation du territoire et le maintien de la cohésion des institutions nationales ; il devrait reprendre, me semble-t-il, sa mission sacrée en tant que l'institution qui garantit aux Congolaises et Congolais, l'exercice de leurs droits, devoirs et libertés, notamment en matière électorale lors du suffrage universel. La reprise de sa mission sacrée et légendaire, serait une manière pour la RD Congo de récupérer ses souveraineté nationale et internationale tout en réaffirmant, raffermissant et redorant l'autorité de l'État congolais. Cette reprise de flambeau devrait être effective à l'avenir car, de par les éclaircissements apportés dans cette réflexion, nombreuses raisons telles que mises en exergue, ci-dessous, discréditent la CÉNI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral ; et devraient interpeller ainsi des autorités congolaises : - l’institutionnalisation de la CÉNI et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral apparaissent comme un stratagème élaboré par les Pays-Tireurs de ficelles dans le but d'influer sur le processus électoral et les résultats électoraux afin d'assurer d'une certaine manière, leur emprise sur la RD Congo, en matière électorale. De la CENI : - la CENI apparaît comme une administration suprainstitutionnelle voire supranationale qui fragilise et occulte la souveraineté tant nationale qu'internationale de l'Etat congolais - la CENI apparaît en outre, comme une administration qui fragilise l'Unité et la Cohésion nationales en divisant les Congolais - la CENI, en tant que le Diviseur commun des Congolais, dans le sens où elle fragilise l'Unité et la Cohésion nationales, en attisant la haine, le clanisme, le tribalisme et le provincialisme ; pourrait contribuer dans ce sens, si les autorités congolaises ne font pas attention, au plan de la balkanisation de la RD Congo. Dans ce même ordre d’idées et pour rappel, tout ce qui pourrait diviser les Congolais en fragilisant l'Unité et la Cohésion nationales, attise la haine, le clanisme, le tribalisme, le provincialisme, ... contribuerait sous cet angle, d'une matière ou d'une autre au projet de la balkanisation de la RD Congo. Ce projet de la balkanisation de la RD Congo serait multiforme et, ne se limiterait pas seulement, à mon sens, à la conquête de la RD Congo ou d'une partie de la RD Congo par la guerre ! Loin s'en faut ; mais aussi, à travers les retombées des épines que les Pays-Tireurs de ficelles auraient eu le soin de placer savamment, dans la façon de vivre et de fonctionner des Congolais ; j'ai cité : la résurgence ou le rétablissement des gouvernements provinciaux et des Assemblées provinciales, qui concourent tous deux, au " Repli provincial " ; nocif et toxique à/pour l'Unité et la Cohésion nationales. L' imposition de la CÉNI en matière électorale et l’intégration des Confessions religieuses dans le processus électoral en RD Congo, apparaissent donc, comme j'ai tenté de le démontrer ci-haut, comme des instruments majeurs et centraux placés par les Tireurs de ficelles afin de générer des conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux en opposant les Congolais entre eux dans la perspective que les dirigeants congolais fassent appel à leurs " supposés " " bons offices " , question pour ces Tireurs de ficelles, de garder toujours leur emprise sur la RD Congo, notamment en matière électorale. En matière électorale, de par le monde, même quand le Ministère de l'Intérieur ou la CÉNI organisent les élections ; les contestations, les conflits et les violences pré-électoraux et post-électoraux sont toujours d'actualité. Ce qui est important, à mon sens, c'est le renforcement des modalités ou mécanismes de contrôle électoral afin de donner un certain crédit aux résultats électoraux. C'est pourquoi, à l'avenir, au nom de ses souverainetés nationale et internationale, de son indépendance et de la paix sociale ; la RD Congo devrait sortir de ce schéma lui imposée lors de l'accord de Sun City afin de s'affranchir et redorer le blason de l'autorité de l'Etat congolais - après la reprise de ce flambeau électoral par le Ministère de l'Intérieur, il serait bénéfique pour la RD Congo, d'intégrer dans ce ministère, des compétences, des experts et des spécialistes de premier plan, qui animeraient le processus électoral - au nom de ses souverainetés nationale et internationale, et de son indépendance, en matière électorale, la RD Congo devrait à l'avenir, éviter de faire appel aux " observateurs internationaux " ou de les accepter ; cela infantilise l'Etat congolais et ternit son image de marque. Pour s'en convaincre, il faudrait se souvenir qu'en matière électorale, les démocraties occidentales n'ont jamais fait appel aux " observateurs congolais" afin qu'ils donnent un certain crédit à leurs élections nonobstant le fait qu'elles sont, elles aussi, régulièrement confrontées, comme en RD Congo, aux conflits et violences pré-électoraux et post-électoraux. A l’avenir, en matière électorale, la RD Congo devrait s'affranchir en finançant elle-même ses élections. Quand un pays organise tout seul, de par ses ressources financières propres, ses élections, il raffermit en réalité, sa souveraineté et se fait respecter. "Scientia Vincere Tenebras " (" La Science Vaincra les Ténèbres " ) Professeur Jean-Denis Kasese Otung Abienda Professeur à l'Université Pédagogique Nationale (UPN) Professeur Associé, Chercheur et Collaborateur Scientifique à l'Université Libre de Bruxelles (ULB) Membre de la Faculté de Philosophie et des Sciences Sociales (ex-Faculté des Sciences Sociales et Politiques/Solvay Brussels School of Economics and Management) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) Membre de l’Institut de Sociologie (IS) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) Membre du Centre d'Etudes de la Coopération Internationale et du Développement (CECID) de l'Université Libre de Bruxelles (ULB). NOTES ET REFERENCES 1. ELECTION-NET, « Propos de Tshisekedi contre l’Église catholique : enfin la réaction de la CENCO », le 27 juin 2023 2. Loc. Cit. 3. - FALL , Ismalia Madior, HOUNKPE, Mathias, Les Commissions électorales en Afrique de l'Ouest . Analyse comparée , Abudja , Friedrich-Ebert-Stiftung Bureau régional , 2010 , p.4. - Quelques lectures recommandées : - VATICAN NEWS, « L’engagement de l'Église dans la politique en Afrique », 30/01/2020 - RFI, « Côte d’ivoire : l’Église catholique veut un processus électoral pacifié », le 16/02/2020, publié à 8h47' - SOFACK, Noël, L’Église catholique et le processus électoral au Cameroun : un engagement pour des élections justes et transparentes, Paris, L'Harmattan, French Edition, 2018, 232 p. - CATH., CH., « Burkina Faso : Les évêques sonnent la mobilisation pour les élections législatives du 18 avril », Lausanne, 1 mars 2020 - BESMOND DE SENNEVILLE, Loup, « Au Burundi l’Église catholique désavoue le processus électoral. Vu du continent l’Église s'implique sur le terrain politique », in LA CROIX , le 29 / 05 / 2015 à 00.00 - AYETAN, Charles, « Au Togo, un évêque fait campagne pour un candidat à l’élection présidentielle », in LA CROIX, Lomé, le 12/02/2020, publié à 14:43’ 4. C'est ce que Bertrand Badie a appelé, " L'État importé " . BADIE , Bertrand , L'État importé. Essai sur l'occidentalisation de l'ordre politique, Paris, Collection " L'Espace du Politique", Fayard, 1992, 344 p. 5. LE POTENTIEL, 15/12/2005 in CONGO FORUM. 6. ROSENFELD, Michel , Bush contre Gore : trois mauvais coups portés à la Constitution , à la Cour et à la Démocratie, Cahiers du Conseil Constitutionnel n ° 13 . Dossier : la Sincérité du scrutin, Janvier 2003. 7. LE PARISIEN, " Violences à Washington : Donald Trump appelle à la réconciliation et promet une transition douce " , 7/ janvier/ 2021 à 7h11' modifié le 8/janvier/2021 à 03h24' , par J.Cl. , L.G. et E.J. 8. FRANCE BLEU , Etats-Unis : 5 morts après l'invasion du Capitole à Washington, la victoire de Biden confirmée par le Congrès. Jeudi 7 janvier 2021 à 8h31'. Mis à jour le jeudi 7 janvier 2021 à 10h24', par Victor Tribot Laspière. 9. ZONE BOURSE / REUTERS, 12 juillet 2017 par Cyril CAMU et Henri-Pierre ANDRÉ. 10. FORCE CITOYENNE- MEDIA LIBRE / 3 novembre 2019 / Politique/ par El LOBO. 11. Ibidem. 12. LCI , Xavier Martinage - publié le 15 avril 2017 à 13h57' , mis à jour le 15 avril 2017 à 15h34'. 13. LE PARISIEN, 1er mai 2017 à 12h17' par Loic LE CLERC. 14. Ibidem. 15. LE FIGARO / Élisa BRAUN , publié le 25/04/2017 à 16h51' , mis à jour le 26/04/2017 à 13h43'. 16. LUREMBURGER WORT , 25/03/2019 / par Max HELLEFF à Bruxelles. 17. Ibidem. 18. RTS/INFO , modifié le 08/mars/2021 à 18h53'. 19. Ibidem. 20. Ibidem. 21.POINCARÉ, Henri, « Fêtes du 75ème anniversaire de l'Université Libre de Bruxelles ( ULB « ), ULB, le 21 novembre 1909. 22. BUCHMANN, Jean, L'Afrique noire indépendante , Paris, LGDJ, 1962, p. 354. 23. Ibid. , p.346. 24. GONIDEC, Pierre-François, Les systèmes politiques africains, Deuxième édition, Paris, LGDJ, 1978, p. 221. 25. GONIDEC, Pierre-François, Les Systèmes politiques africains. Les Nouvelles Démocraties, 3ème édition, Paris, LGDJ, 1997, p.17. 26. BOKONGA EKANGA BOTOMBELE , " Dans l'esprit des ancêtres " in REVUE ZAÏROISE DES SCIENCES DE L' HOMME-O.N.R.D. , n° 1 , Culture au Zaïre et en Afrique, Kinshasa, 1973, p.269. 27. pour reprendre l'expression utilisée par Damola Adejumo - Ayibiowu / ADEJUMO-AYIBIOWU, Damola , " La démocratie " à l'occidentale en Afrique est juste une manière de renforcer l'idéologie néolibérale, in OPEN DEMOCRACY - RITIMO, le 15 avril 2020 28. KAMTO , Maurice , Pouvoir et Droit en Afrique noire. Essai sur les fondements du Constitutionnalisme dans des États d'Afrique noire francophone , Paris, LGDJ 1987, 545 p. 29. BALANDIER, Georges, Anthropologie politique, Paris, PUF, 1967, pp. 125-126. 30. BESEAT, Kiflé Selassié, " Convaincre, Contrôler, ou Contraindre? Systèmes et mécanismes de contrôle du pouvoir en Afrique " , in La problématique de l'État en Afrique Noire, Dakar, du 30 novembre au 6 décembre 1983, p.1. 31. POIRIER, Jean, " Les formes monocratiques du Pouvoir africain " in ANNALES AFRICAINES , 1966 , p.186. 32. ALLIOT, M., " L'Acculturation juridique " , in POIRIER , Jean, Ethnologie Générale, Paris, " Cujos", 1968, p.1208. 33. Ibidem. 34. VANSINA, Jan , _Le Royaume Kuba_ , Tervuren , Annales du musée Royal de l'Afrique Centrale , sér. In 80 , Sciences humaines, 49 , 1964. 35. Ibid., p. 98. 36. Ibid., p. 105 37. Ibidem. 38. Ibidem. 39. Ibidem. 40. UNIVERSITÉ SHALOM DE BUNIA, " Parcours de vie du Pr. Marini Bodho " , USBADIM PUBLICATION, 1er octobre 2021 , mis à jour 25 novembre 2021. 41. DÉPÊCHE. CD, " RDC : Biographie du Cardinal Émérite Laurent Monsengwo Pasinya " , 12 /juillet /2021, par la Rédaction 42. La carte d’identité nationale est effective depuis le 30 juin 2023. Sa distribution sera bientôt vulgarisée à l’échelle nationale.
M. Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS Hier mardi, le 4 Juillet 2023, plusieurs pays qui s’opposent à la domination américaine dans le monde ont célébré, pour la première fois, la Journée Internationale de l’Indépendance de l’hégémonie Américaine. A cette occasion, l’Union des Démocrates Socialistes a publié une déclaration politique dont la teneur suit : 1. L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, Parti Politique de la gauche révolutionnaire congolaise, s’associe, ce mardi 04 Juillet 2023, à toutes les manifestations organisées, à travers le monde, à l’occasion de la première édition de la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine, laquelle journée a été officiellement décrétée le 15 Juin 2023 dernier à Moscou (Russie). 2. L’UDS qui n’a cessé jamais de se battre pour le respect de l’indépendance nationale et la protection de la souveraineté de la République Démocratique du Congo, monte à la ligne de front du noble combat déclenché par les Organisations Non-Gouvernementales d’Autriche, de Serbie, d’Arménie et de Kazakhstan, en vue de sauvegarder la souveraineté de chaque pays face à la domination nord-américaine sur le reste du monde. 3. L’UDS encourage tous les pays de la planète qui hésitent encore à s’engager dans la défense de leurs valeurs et de leurs cultures nationales. Car, l’ingérence des Etats-Unis d’Amérique dans les affaires internes d’autres pays constitue une flagrante et impardonnable violation de la Charte des Nations-Unies fondées au nom de la préservation de la paix et de la sécurité mondiales. 4. L’Union des Démocrates Socialistes constate malheureusement que les Etats-Unis d’Amérique refusent volontairement d’appliquer la doctrine dite « Monroe » de leur ancien Président James Monroe symbolisée par la fameuse et célèbre phrase : « L’Amérique aux Américains ! ». 5. L’UDS rappelle que, depuis plusieurs décennies, les Etats-Unis d’Amérique ont mis en place des mécanismes et des stratégies diaboliques qu’ils ont toujours exécutés avec une froideur indicible pour coloniser, par des voies détournées, le monde entier et établir par la force un ordre mondial unipolaire basé uniquement sur la domination des valeurs et des institutions américaines. Tout en foulant aux pieds le principe universellement admis selon lequel « aucune culture, mieux aucune civilisation, n’est supérieure à une autre ». 6. L’Union des Démocrates Socialistes qui prône le pacifisme et la solidarité internationale dans un monde multipolaire, insiste sur le fait que la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine se pose comme un cadre idéal de concertation afin d’aider tous les peuples et les Etats du monde à sortir, une fois pour toutes, de l’influence américaine jugée néfaste. 7. Dans cet ordre d’idées, l’Union des Démocrates Socialistes réaffirme publiquement son engagement en faveur de la cohabitation pacifique entre les Peuples et les Etats sans exclusion et sans déclencher une quelconque confrontation avec les Etats-Unis d’Amérique qui s’illustrent régulièrement par la violence et l’agressivité inouïe pour dominer le reste du monde. 8. Faisant le bilan de la présence américaine quasi-ininterrompue en République Démocratique du Congo depuis le début de la colonisation, l’Union des Démocrates Socialistes affirme, sans peur d’être contredite, que ce bilan est largement négatif. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont aucun investissement important dans notre pays. Par contre, les Nord-Américains ont contribué et contribuent encore à la déstabilisation de notre mère patrie, échafaudent de funestes plans de balkanisation, participent au pillage de nos ressources naturelles, parrainent des rébellions devenues endémiques et œuvrent pour l’affaiblissement de l’Etat congolais. 9. Les Nord-Américains sont à la base de nombreux assassinats politiques dans notre pays. Planificateur et exécuteur de l’ignoble assassinat de notre Héros National, l’Immortel Patrice-Emery LUMUMBA, les Etats-Unis d’Amérique ont aussi éliminé physiquement des personnalités importantes comme Pierre MULELE, Mzee Laurent-Désiré KABILA. Ils ont également combattu le Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Docteur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA jusqu’à sa mort pour qu’il n’accède pas à la Présidence de la République Démocratique du Congo. En bref, les Nord-Américains ont toujours joué un mauvais rôle dans la politique congolaise où ils ont recruté un grand nombre de traitres à la cause nationale. 10. Enfin, l’Union des Démocrates Socialistes reconnaît, à son juste titre, que la célébration de cette journée dédiée à la lutte contre l’hégémonie américaine, devra interpeller tous les patriotes congolais en vue de défendre mordicus notre souveraineté nationale. A nous la victoire ! Fait à Kinshasa, le 04 Juillet 2023. LE PRESIDENT NATIONAL DE L’UNION DES DEMOCRATES SOCIALISTES, Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI Sénateur honoraire
La définition commune que nous avons apprise en sociologie de la part de Max Weber est que l’Etat est l’entité qui réclame avec succès le monopole de la violence légitime. Cela veut simplement dire que l’Etat seul a le droit de vous faire violence ou de vous arrêter ; aucune autre entité n’a ce pouvoir de violence sur les individus. Selon Max Weber, si le militaire a le droit de vous gifler par exemple, en revanche, vous ne pouvez pas répliquer à un agent de Etat qui vous gifle. Les images qui circulent des policiers ou militaires en uniforme et qui se livrent à des bagarres de rue, contredisent le fondement même de l’Etat. Un agent en uniforme de l’armée ou de la police représente l’Etat selon la définition wébérienne. L’Etat organise aussi la vie économique et politique du pays à travers l’organisation de la production économique et du deal politique y afférant. Pour le moment nous avons à faire à un régime politique qui dit œuvrer pour la cohésion nationale pendant que dans les actes, il tribalise l'administration de l'Etat, il fait porter à l'Etat ses charges privées et celles de tous les membres de son clan qui non seulement émargent au budget de la Maison Civile mais s'activent dans les affaires notamment au Katanga. Le gouvernement vante le projet de 145 Territoires alors qu'il a ignoré superbement les congolais qui l'ont conçu pour la bonne et simple raison qu'ils ne sont pas de son obédience politique encore moins de sa tribu. Voilà le diagnostic qui me fait poser la question sur l’indispensabilité de l’Etat comme entité ayant le monopole de la violence légitime. Le MDW va emprunter un raisonnement heideggérien pour montrer que l’Etat telle qu’il est organisé en République Démocratique du Congo n’est pas du tout indispensable. La science et la technique produisent des choses qui ont une valeur objective (ob-jectum) extérieure au sujet. Ces objets ont généralement une valeur fonctionnelle, instrumentale, esthétique, ou symbolique qui jouissent d’une signification ontique pour lesquelles ils ont été produits. Mais, dans la vie courante ce qui arrive est que ces objets prennent le caractère indispensable au point de devenir ontologiquement significatif. Il en est de même pour l’Etat en tant que tel. En effet, l’Etat a acquis une certaine autonomie qui fait de lui une valeur ontologiquement prioritaire. L’Etat est même devenu un complexe biotechnologique éminemment indispensable. Cet organisme biotechnologique qu’est devenu l’Etat tend à s’imposer comme unique manière d’organiser la vie sociale. L’Etat est devenu à la manière des objets comme les téléphones, les voitures, les ressources virtuelles et digitales, un signifiant ontique d’un signifié ontologique ou transcendantal. Et nous trouvons tous des alibis même métaphysiques pour nous soumettre à l’Etat sans le questionner. L’Etat est un arrangement social qui a pour but d’aider les individus qui s’y reconnaitre de mener une vie décente en terme de sécurité, santé, éducation des enfants et de nutrition. Lorsque ces objectifs ne sont pas atteints, les individus sont en droit de remettre en question l’organisation étatique qui est la leur. Le MDW nous appelle à quitter les définitions rigides et prêt-à-porter de l’Etat dans le sens d’un organisme biotechnologique. Pour nous, l’Etat est une forme de relations humaines. La caractéristique des rapports humains est celle d’être flexibles. Si une manière de vivre ensemble ne répond pas aux attentes d’un peuple, celui-ci est en droit de la changer pour le bien de tous. Si vous êtes dans une relation amoureuse et que votre partenaire vous traite comme moins que rien, la chose la plus normale à faire est de le quitter pour chercher quelqu’un qui vous respectera et qui vous rendra la dignité. C’est la même chose pour l’Etat qui est, je le répète, une forme des rapports sociaux. Nous ne sommes pas obligés d’avoir un président, deux chambres, une cinquantaine des ministres et vice-ministres, des députés provinciaux. Cette forme d’Etat ne doit pas s’imposer à nous comme si elle était indispensable. Ce sont des productions externes à nous et qui n’ont pour rôle que de nous rendre la vie plus vivable. A partir du moment où une forme étatique ne joue plus ce rôle, nous devons l’abandonner pour penser à d’autres formes d’arrangements sociaux plus adéquates à nos aspirations. Nous pouvons imaginer un système de production des richesses différent du capitalisme d’Etat que nous vivons ; nous pouvons lui associer un deal politique ou les ¾ du budget national n’ira pas dans les gros salaires qui sont devenus le type de vols institutionnalisés des deniers publics. Pourquoi acceptons-nous les écarts salariaux illogiques que nous connaissons au Congo ? Il ne s’agit pas uniquement des individus au pouvoir, mais de la forme même du pouvoir et de l’organisation social dont elle émane. Nous sommes en droit de ne pas remettre, par exemple, le monopole de la violence légitime à un groupe des bandits qui s’en servent pour intimider les adversaires politiques et rendre leurs vies difficiles. Au nom de la flexibilité des relations humaines, nous sommes en droit de nous débarrasser des dirigeants qui coutent très chers au trésor public et dont la contrepartie se fait encore attendre. Nous sommes dans un mariage ou l’épouse n’est pas contente parce qu’elle est laissée à galérer au jour le jour alors que l’époux se la coule douce, il est dans la dolce Vita dans tous les coins du monde. L’indispensabilité de ce mariage doit être remise en question. C’est cela que le MDW de cette semaine fait. Il nous invite à repenser à nouveaux frais l’Etat et à le des-ontologiser ; il est une donne ontique avec toute ses externalités même s’il se donne des signifiés métaphysiques sous des signifiants bien ontiques. Mettons nos intelligences ensemble pour repenser une nouvelle forme d’arrangement social. Nous sommes des animaux sociaux et non pas des animaux étatiques, encore moins des animaux qui ne peuvent qu’être des Wébériens.
Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, dimanche le 25 juin 2023, vous avez effectué un important déplacement au Grand Kasaï, plus précisément à Kananga et à Mbuji-Mayi. Ici, vous avez assisté à la messe du jubilé d’argent de l’Episcopat de Mgr Bernard Emmanuel KASANDA, Evêque du Diocèse de Mbuji-Mayi. Tous, oreilles tendues, pour les uns, les yeux étonnés, regardant pour les autres, à travers tout le pays, les citoyens congolais ont vu et entendu comment et combien vous avez brisé l’omerta pour dénoncer sans ambages la dérive ou les dérives qui planent sans dire son nom au sein de l’Eglise catholique romaine dans la capitale congolaise. L’opinion a tout de suite compris que vous aviez raison tout à fait, après avoir encaissé depuis des mois, les coups injustifiés de la part des démons de la haine et de la division.
Nous avons compris après vous que certains membres de notre église universelle à Kinshasa n’étaient plus catholiques, car, au vu de tous, elle entretient savamment une confusion autour de sa mission prophétique au point qu’elle n’est plus au milieu du village. La dérive ou mieux les dérives de certains princes de notre église est à la porte pour distraire les fidèles loin, alors très loin du message évangélique du Christ Jésus. Au-delà de cette situation dangereuse qui risque de diviser notre Nation, vous avez, Monsieur le Président de la République, dit au Congolais qu’en tant que garant de l’unité de cette Nation, vous vous sentez obligé de n’accepter alors jamais de tels comportements caractérisés par les couleurs de la haine, de l’ingratitude et de récrimination qui nous dérangent et dérangent notre église si chère à notre pays. Ce pays déjà si terrassé par des antivaleurs, a besoin d’autres comportements de la part de ses élites, surtout de la part de ceux qui ont l’habitude et la charge de donner des leçons. Oui ! Monsieur le Président de la République, c’est depuis toujours que bien d’observateurs ne cessent de scruter l’avenir de ce grand pays au cœur de l’Afrique. Pour eux, une même question angoisse les citoyens : de quoi demain sera-t-il fait ? Ainsi, ETES-VOUS arrivé à juste titre à faire comprendre que la situation de la République Démocratique du Congo est au point et à tout point de vue d’exiger une nouvelle vigueur que les Congolais eux-mêmes doivent donner à leur fonction spirituelle, intellectuelle, éthique et morale disparue ou anachronique. C’est cela le sens de la restauration et de la renaissance politique de notre pays. La politique on le sait, c’est l’engagement des hommes dans la transformation positive de leur société. Elle est donc au centre de l’histoire. Monsieur le Président de la République, depuis votre accession à la tête du pays, vous n’avez jamais cessé de constater que notre pays va mal et était rendu mal. La nation est en danger. Ce mal est radical tout à fait et se caractérise profondément par le tribalisme, l’ethnisme, le clanisme, le régionalisme, le monfrerisme, par l’arbitraire, le culte de personnalité, la violence sous toutes les formes et forces, la corruption généralisée, l’affairisme, l’enrichissement scandaleux et illicite des uns, des anciens caciques, des partis politiques alimentaires et créées nébuleusement, la vassalisation des citoyens, le vol de biens publics, la mauvaise gouvernance de l’Etat, l’application du principe : divisé pour régner, la légèreté des mœurs, le goût effréné du pouvoir, la désinformation gratuite, l’intoxication, l’absence du leadership politique, le délaissement du soldat et du policier, la jeunesse corvéable à merci.
Aujourd’hui, l’état psychologique du peuple congolais, c’est d’attendre dans la frustration et dans l’angoisse l’issue de la lutte politique à travers les urnes. C’est dans ces peurs que le peuple nourrit son imaginaire. Au Kasaï, Monsieur le Président vous avez dit : « Je rêve un Congo meilleur ». Ce Congo qui n’est pas du tout à vendre et à occuper …. Ce Congo susceptible d’être divisé en autant des clans, d’ethnies et de religions. Le mal, c’est celui-là. Le Congo semble être habité par certains hommes alors très loin de l’humain. Nous appelons ce phénomène « la sensation démocratique sans démocratie et l’animalité politique qu’on retrouve dans l’inconscient de la plupart des citoyens et des leaders Congolais. Tous ces comportements, Monsieur le Président de la République, ont plongé et plongent encore les Congolais dans une crise cauchemardesque sans précédent dans leur histoire. M. le Président de la République, avec tout le respect que je dois à votre auguste personne, laissez-moi vous dire avec Franz Fanon que : « chaque génération doit dans une relative opacité de découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». Et aussi, moi j’ai appris avec le sage Ntite Mukendi à me souvenir que « dans toute situation désespérée se trouve une bonne issue que ne découvrent que ceux qui ne se laissent pas aller au désespoir ». Laissez-moi vous féliciter Mr le Président vous le combat patriotique et courageux que vous ne cessez de mener, pour la refondation de notre Etat au cœur de l’Afrique Centrale. Kuajiki ! Jean Kambayi Bwatshia Professeur Emérite Recteur de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC)
Le philosophe grec Aristote, dans son livre Ethique à Nicomaque, distinguent les êtres vivants selon les fonctions qu'ils exercent. L'être humain se distingue des autres êtres vivants par sa fonction rationnelle, sa capacité de faire usage de la raison qui est la faculté de formuler un jugement de valeur (bien ou mal, bon ou mauvais, vrai ou faux, juste ou injuste) ou donc, d’appréhender" la chose juste à faire pour soi-même et pour sa communauté". En effet, Aristote dira que l'humain ne se distingue pas des autres êtres vivants par sa faculté de manger et de rejeter les excréments. En ingurgitant des nourritures et des boissons, en faisant les petits besoins et en amassant des biens, nous ne sommes pas différents des autres êtres vivants car les végétaux et les animaux aussi mangent, boivent, dégagent des excréments et amassent des biens. La seconde faculté qu'a une catégorie un peu supérieure des êtres vivants, selon le philosophe grec, est celle de sentir (les organes de sens). Nous partageons cette faculté avec les animaux (la science a démontré, il y a un moment, que certaines plantes ont aussi la faculté sensitive). La sensualité nous amène à développer les sentiments positifs ou négatifs envers les autres, ainsi que le désir. Les animaux (les poules, les chiens, les chats, même les bêtes féroces) le font aussi. En agissant avec nos sentiments seulement, nous ne sommes pas différents des animaux. L'être humain est d’une catégorie supérieure. En plus des fonctions végétative et sensuelle, il est doté de la raison : la capacité de faire des jugements objectifs sur ce qui est bon ou mauvais pour lui et pour sa communauté. La raison lui permet d'anticiper sur les événements futurs et de prévenir le danger en examinant les conséquences qui peuvent advenir de ses actions.
Nous congolais, nous sommes êtres humains doués de la raison, mais il me semble que nous ne faisons pas assez usage de cette faculté. En ce moment précis, nous tous préoccupés par la question des élections. Tout indique qu'il ne sera pas possible d'organiser des élections justes, transparentes, crédibles et apaisé dans le délai constitutionnel. Le président de la CENI vient d'avouer que la tenue des élections est butée à des difficultés financière et d'ordre sécuritaire. D'une part, le Gouvernement ne finance plus les activités de la CENI, cette dernière est endetté auprès de ses propres employés de plus de trois mois d'arriérés des salaires (les employés ont même perdu l'envie de travailler pour la CENI, en commençant par les membres du bureau et de l'assemblée plénière). La centrale électorale est aussi endettée auprès des entreprises qui leurs ont fourni des matériaux pour l'enrôlement et auprès des autres services. D'autre part, le climat sécuritaire est délétère avec la guerre et l'occupation des territoires à l'Est du pays par le M23 soutenu par les forces étrangères, les tueries des populations dans le territoire de Béni et en Ituri par les ADF, le CODECO et les autres forces négatives, ainsi qu'à l'Ouest avec les Mobondo qui sèment la désolation et terrorisent la population dans plusieurs provinces jusqu'à dans la commune de Maluku à l'entrée de la capitale. Ajouté à cela, la tension politique de plus en plus grandissante entre le pouvoir et l'opposition, la répression violente, les arrestations arbitraires des opposants, la milice du pouvoir, la loi électorale injuste et conflictogène, le fichier électoral bâclé et mal audité, la crise socio-économique devenue acerbe. On peut dire que tous les éléments qui peuvent causer une violente explosion sont réunis. Une petite étincelle peut embraser le pays, et il sera trop tard pour l'éteindre. Je lance un dernier appel solennel. En tant que des êtres humains, doter de la raison, n'avons-nous pas, nous les congolais, la capacité d'anticiper l'avenir, de prévenir le danger, de l'éviter et d'envisager ce qui est bon pour nous tous, pour notre communauté ? Comment tout en sachant qu'il est impossible, d'après tous les indicateurs précités, d'avoir les bonnes élections dans le délai constitutionnel, nous continuons à dire allons aux élections ? Comment la CENI, n'ayant pas les moyens financiers et consciente des difficultés sécuritaires lancent quand même l’appel des dépôts des candidatures et les organisations politiques s'activent à préparer les listes des candidats pour aller déposer ? En même temps, tout le monde craint d'être piégé par la CENI qu'on soupçonne de vouloir prendre l'argent des dépôts des candidatures pour ses dépenses et ne pas être en mesure de rembourser si les élections n'ont pas lieu, comme ce fut le cas pour les élections provinciales de 2012. Gouverner, c'est prévoir, dit-on, comment notre Gouvernement, tout en sachant que ses prévisions budgétaires indiquent qu'il n'y aura pas de fond disponible pour financer les élections, il ne dit pas la vérité à la population, laisse cette dernière dans l'incertitude sans préconiser les voies pacifiques pour éviter des confrontations avec la population et pour baliser un avenir harmonieux et paisible ? Comment le chef de l'Etat, garant de la paix nationale et de la sécurité des congolais, est obnubilé par le pouvoir et les flatteries des opportunistes au point de ne pas pouvoir la crise grave qui profile à l'horizon et d'anticiper, afin d'empêcher l'éclatement du conflit, en invitant les acteurs politiques et ceux de la société sous l'arbre à palabre, comme le faisaient nos ancêtres, afin de discuter et de trouver des solutions pouvant désamorcer la crise violente qui peut éclater à tout moment? Comment une partie de l'opposition politique se met à réclamer l'organisation des élections dans le délai constitutionnel, tout en sachant que c'est impossible, tout en dénonçant le processus électoral biaisé, la loi électorale injuste, le fichier électoral corrompu et son audit bâclé par des personnes non crédibles ? Pourquoi toute l'opposition politique ne demande-t-elle pas seulement fin de cette aventure et propose autre chose ? Pourquoi continuons-nous à piéger le pouvoir et l'opposition même quand nous sommes tous en danger. Ne sommes-nous plus des êtres humains doter de la raison? Ou les côtés végétatif et animal prédominent chez nous les congolais sur le côté rationnel qui émet des jugements, anticipe l'avenir et prévient les dangers ? Sommes-nous vraiment un "peuple inconscient" comme l'a dit Modeste Mutinga, qui, malheureusement, lui-même fait aujourd'hui parti d'un Gouvernement qui n'est pas conscient du danger à venir ? Nos dirigeants sont-ils des agents de la balkanisation de notre pays où sont-ils des irrationnels ? Nous nous sommes beaucoup adressés aux dirigeants et à la classe politique ce dernier temps, mais on ne semble pas être écouté. Les gens ont perdu la raison. Dans les prochains jours, nous allons mobiliser la population pour descendre dans la rue afin d'exiger la rencontre des acteurs politiques et de la société civile de toutes les obédiences pour rechercher les voies et les solutions pacifiques qui permettent d'éviter l'éclatement violent de la crise. Nous croyons qu'il y a encore parmi les congolais les personnes éprises de raison et de bon sens.
Ces lois ont été conçues pour favoriser le maintien du pouvoir en place plutôt que de garantir des élections libres et équitables. Elles limitent la participation politique en restreignant l'accès des candidats à la scène politique en imposant des exigences complexes et arbitraires. Dans l'ensemble, les lois électorales laissées par Kabila ont sapé la légitimité et la transparence du processus électoral en RDC, compromettant ainsi la confiance du peuple dans le système politique et entravant le développement d'une véritable démocratie. Rien que l'idée de voir M. Kabila revenir au pouvoir me fait grincer des dents, en imaginant quelle monstruosité il va nous concocter cette fois-ci. UDPS viva ou oye ? Les membres de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée le 15 février 1982 et actuellement au pouvoir, ont toujours affirmé avec audace que leur parti s'est engagé dans la lutte pour un État de droit, où la justice en constitue le pilier essentiel. Il est difficile de dire que ses membres comprennent clairement ce concept qui désigne un système politique et juridique dans lequel le pouvoir est exercé conformément aux lois établies et où les droits fondamentaux des individus sont protégés. En effet, dans un Etat de droit, la primauté du droit est garantie, ce qui signifie que personne, y compris les gouvernants, n'est au-dessus de la loi. Les institutions juridiques et judiciaires sont indépendantes et impartiales, assurant ainsi un contrôle et un équilibre des pouvoirs. Plus important, à mon avis, un État de droit joue un rôle essentiel dans le développement économique d'une nation. En fournissant un cadre juridique stable et prévisible, il crée un environnement propice à l'investissement, à l'innovation et à la croissance économique. De plus, en veillant à ce que tous les citoyens, acteurs économiques ou pas, soient soumis aux mêmes règles et obligations, l'État de droit favorise la transparence, l'intégrité et la responsabilité, créant ainsi un environnement favorable à la prospérité économique durable d'une nation. Le simple fait que le parti qui proclame "le peuple d'abord" n'ait pas augmenté le salaire minimum d'un centime depuis son arrivée au pouvoir témoigne de son aveuglement ou de son ignorance des implications économiques de ce noble concept. En fin de compte, la motivation des Tshisekedistes et des Kabillistes à la même saveur. Essai ultime Dans l'ensemble, le Conseil d'État joue un rôle essentiel dans le renforcement de l'État de droit en RDC en veillant au respect des normes juridiques et en protégeant les droits et intérêts des citoyens dans les affaires administratives. Le référé-liberté permet à un individu de faire une demande urgente au juge administratif afin de prendre des mesures nécessaires pour préserver l'une de ses libertés fondamentales s'il estime que l'administration a porté et continue de porter une atteinte grave et illégale à cette liberté. L'audience est dirigée par un seul juge des référés, qui rend ensuite une ordonnance en conséquence. Lors de la plaidoirie ce vendredi 9 juin 2023, j’ai demandé au Conseil d’Etat de suspendre le processus électoral en cours, en attendant le verdict de la Cour Constitutionnelle à la requête de rectification des erreurs matérielles que j’avais introduit en date du 28 février 2023. Pour l’avocat de la République il serait absurde de bloquer tout un pays pour un seul individu. La caresse ou la gifle tarde à venir Ce qui était initialement prévu de se produire quelques jours plus tard, avec la promesse d'assurer l'intégrité du système judiciaire et de renforcer la confiance du public dans le fonctionnement de la justice en RDC, tout en brisant le cœur des pessimistes, continue à être retardé depuis plus de 20 jours, sans aucune garantie que l'attente douloureuse prendra bientôt fin. Il est difficile de généraliser et de déterminer spécifiquement de qui ou de quoi un juge du Conseil d'État pourrait craindre de rendre un verdict. Dans certains contextes politiques ou sociaux complexes de la RDC, un juge peut être soumis à des pressions, des menaces ou des influences extérieures qui peuvent potentiellement compromettre son impartialité. Toutefois, lorsque l'institution chargée de garantir la justice et de préserver les droits fondamentaux se retrouve paralysée par la peur ou l'incapacité à agir, l'intégrité de tout le système s'en trouve compromis, ce qui entraîne une perte de confiance dans l'État de droit et a des répercussions néfastes sur l'économie d'une nation. Les entreprises et entrepreneurs nationaux et étrangers sérieux sont réticents à investir dans un tel contexte, ce qui restreint la croissance économique et réduit les opportunités d'emploi. A l'exemple de la Cour constitutionnelle et, semble-t-il, également du Conseil d'Etat, lorsque la plus haute cour d'un pays refuse de statuer sur une affaire impliquant des violations flagrantes des droits de l'homme, cela envoie un message alarmant selon lequel les citoyens ne peuvent pas compter sur une protection juridique. Une telle situation engendre un sentiment d'insécurité et de désespoir, sapant ainsi les fondements même d'une nation et entravant son développement prospère et équilibré. Autant que l'application de la loi, cela devrait peser lourdement sur la conscience du juge. Jo M. Sekimonyo Auteur, théoricien, militant des droits de l’homme et économiste politique
Je dis NON. Alors qu'est-ce que nous allons célébrer le 30 juin prochain ? Il est temps que nous prenions conscience de la réalité et que nous nous organisions pour conquérir notre vraie souveraineté et notre vraie indépendance. L'exemple du Mali peut nous inspirer. Certes, au Mali, ils ont fait un coup d'état militaire pour changer l'ordre des choses. Est-ce que chez nous, nous avons besoin d'un coup d'état militaire ? Est-ce que les dirigeants actuels ne peuvent pas prendre l'initiative d'organiser un temps d'arrêt où nous allons tous être invités à réfléchir sur les questions suivantes : 1°) d'où venons-nous ? 2°) où sommes-nous ? 3°) où allons-nous ? Et, où voulons-nous aller ? Si chaque congolais répondait à ces questions fondamentales et si tous ensemble nous répondions à ces questions, ne serait-il pas possible de créer une cohésion nationale pour bâtir ensemble un Autre Congo ? Abbé José Mpundu Prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa
(Par Delly Sesanga, Candidat à l’élection Présidentielle de 2023)
1. Le mépris de la constitution et des lois est la pire menace à la sécurité et à la stabilité du pays. Dans un Etat de droit, c’est la loi qui définit les conditions ainsi que les circonstances dans lesquelles il y a lieu d’évoquer l’atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays, dont la sûreté de l’Etat est une des composantes. Toutes autre référence pour le faire est arbitraire et relevé de l’abus de pouvoir !
2. La dictature commence et s’entretient lorsque le pouvoir, et en particulier quand le Chef de l’Etat, décide par sa seule volonté et les zèles de ses partisans, de poursuivre toute personne qu’il accuse, à tort ou à raison de porter atteinte à la sécurité de l’Etat. Le passé ne nous instruit-il pas ? Pourtant, au nom des mêmes considérations de l’atteinte à la sûreté de l’Etat, un jour de la pentecôte, de juin 1966, sur la place où est érigé le stade de Martyrs, le régime de la IIème République et ses thuriféraires, pour servir d’exemple, lancer un message fort à l’opinion, prévenir toute critique, en insufflant la terreur afin de museler les Oppositions, mirent à mort les quatre compatriotes (connus sous l’appellation pendus de la pentecôte)- et, à travers leur martyr la démocratie fut ensevelie pour instituer la dictature.
3. Dans ce cadre, les propos du Président de la République tenus à Mbuji-Mayi, promettant de s’attaquer sans hésitation et sans remord à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays, et ce, sans égard aux droits de l’homme, sont d’une extrême gravité. Ils expriment une confusion sur la nature de l’ordre politique qui nous gouverne. Mieux, une méprise totale sur le sens de l’Histoire de notre pays, en s’inscrivant à l’encontre des valeurs et des principes sur lesquels le Peuple congolais a fondé l’ordre politique cristallisé dans la Constitution du 18 février 2026 : l’Etat de droit démocratique. Il s’agit en réalité d’une dérive autoritaire, qui n’a pas de place dans une démocratie libérale fondée sur le principe de l’Etat de droit.
4. Je considère qu’il n’y a pas pire atteinte à la stabilité du pays et à la sécurité de son peuple qu’un régime qui s’émancipe de la constitution ainsi que des principes démocratiques et des valeurs républicaines. L’annonce de la décision d’avancer et de demeurer ainsi à la marge du respect de nos institutions et de nos lois, sous le prétexte de la sécurité et de la stabilité, porte un coup critique inacceptable au processus démocratique et à la cohésion nationale. Pourtant, la sécurité et l’intégrité territoriale du pays sont sous une menace militaire immédiate à l’Est, qui requiert davantage fermeté et rigueur dans l’action du pouvoir. Les congolais en paient constamment le prix du sang et ressentent l’abandon de leur Etat. L’introversion du pouvoir par la quête effrénée du prétendu ennemi intérieur, ne peut compenser le manque d’efficacité contre les menaces militaires externes pourtant bien identifiées. Bien au contraire, ce type de procédé à toujours été à la base des désastres des Nations.
5. Dans l’exposé des motifs de la constitution, le constituant de 2006 réaffirme l’attachement de la République Démocratique du Congo aux Droits humains et aux libertés fondamentales tels que proclamés par les instruments juridiques internationaux auxquels elle a adhéré. C’est pourquoi, ces droits et libertés sont intégrés dans 57 articles faisant du corps même de la constitution au titre 2 consacré aux droits humains, libertés fondamentales et droits du citoyen. Ils représentent en volume le quart des 229 articles soit 25 % des dispositions de notre constitution.
6. C’est donc un devoir de la charge du Président de la République de veiller au respect intégral de la constitution. D’où le serment solennel qu’il prête de veiller, d’observer et de défendre la constitution ainsi que les lois de la République, en jurant de ne pas laisser guider que l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine. Les 13 parlementaires ne l’avaient-ils pas, à juste titre, rappelé au Président fondateur Mobutu en ces termes : « Il est inadmissible que vous continuez à modifier par des discours les lois et la constitution » ? Est-ce une volonté et un choix de revenir aujourd’hui à ce passé ?
7. J’affirme, sur pied des prescrits de la constitution, que le respect des droits de l’Homme et des libertés publiques n’est donc, ni une option pour le Président de la République, ni une libéralité du Chef à ses sujets, ni une valeur négociable à l’aune des calculs politiciens. C’est un droit des citoyens et une obligation du serment constitutionnel du Président de la République, sous peine de haute trahison !
8. En décembre, partisan de l’Etat de droit, je condamne avec fermeté ces graves propos du Chef de l’Etat qui ébranlent les fondements de la cohésion nationale et de la concorde intérieure. Il revient au peuple congolais, comme nous l’ont instruit Patrice Emery Lumumba ainsi que les 13 parlementaires à ne pas céder à la peur, à défendre la constitution et les lois de la République y compris contre toute autorité qui s’en écarte (article 64). Les congolais doivent demeurer vigilants dans l’unité autour des acquis de notre Histoire pour barrer la route à toute nouvelle dérive dictatoriale. Je reste convaincu que c’est à ces conditions que nous pouvons matérialiser le rêve de Patrice Emery Lumumba, Père de l’indépendance et de l’Etat de droit dans notre pays.
9. Au discours du Président de la République Félix Tshisekedi qui pense s’attaquer sans hésitations, sans remords à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays, et ce, sans égard aux droits de l’homme et aux libertés ; je demande aux démocrates d’opposer fermement le serment de Patrice Emery Lumumba, sur la nature du Gouvernement dans son discours d’investiture du 23 juin 1960 en ces termes : « [Il] s’efforcera de mettre en place un Etat de droit et d’ordre public dans le pays, et ce sans le moindre hésitation. Et pour ce faire, il lui faudra toujours respecter ces biens que sont les droits inaliénables de l’homme et du citoyen… Nous ne voulons rien avoir à faire avec des nouvelles formes de dictatures ».
10. Dans le cadre de mon projet présidentiel de 2023 : LA REFONDATION DU CONGO, j’invite les congolais à rechercher cet Etat pour lequel nous nous engageons. Un Etat de droit où seules la Constitution et les lois de la République dictent la conduite et les actes des dirigeants, dans le respect sans faille des droits de l’homme et de la dignité de la personne humaine.
(Par Salomon Valaka) *Délivrée, semble-t-il, des griffes du colonisateur le 30 juin 1960, la RDC demeure cette proie convoitée tant à l’intérieur du pays (par ceux-là même qui sont supposés la protéger, ses filles et ses fils) qu’à l’extérieur du pays exposée sous la convoitise des prédateurs internationaux sous la complicité même de ses propres dirigeants politiques. A 63 ans de son indépendance aujourd’hui, évoquer le terme ‘’Complice’’ ne suffit plus. Nous devons plutôt parler d’une ‘’Haute Trahison.’’ Voilà pourquoi, à 63 ans de son indépendance, le pays s’interroge toujours. Il s’interroge de la manière ses dirigeants ont géré cette soi-disant indépendance et 63 après, le réquisitoire demeure entier. ‘’Qu’avez-vous fait de mon indépendance ?’’ Le Congo s’interroge, ses populations les plus démunies et les plus sous-exploitées s’interrogent dans le Poème, ci-dessous. Qu'avez-vous fait de mon indépendance? Des Empires, des Royaumes, jadis, D'une certaine Afrique inconnue, En parfaite harmonie vécue, Quand l'Occident en décida autrement ! Vint 1885. Comme un gâteau mielleux, Ainsi, l'Afrique fut morcelée. Lorsqu’un Roi cupide, vorace et véreux, S'accapara des terres... Ainsi, naquit l'EIC. De l’EIC, comme des sauvages traités et transformés En nègres de commerce ; Un siècle durant, L’âme et des richesses, ce Roi s'accapara. Puis, vint 1908. De multiples dettes le Roi fut accablé ; De l'EIC, vite il s’en débarrassa ! Ainsi la Colonie Belge naquit, Afin de mieux continuer l'interdit. Révoltés d'une infâme colonie, Des voix acerbes s'élevèrent. ‘’L'Indépendance immédiate !’’ Oui... ! Désormais fut la réclamation inouïe. Bienvenue 1960 ! De cette histoire macabre, Une page nouvelle, comme un fruit pas mûr, Mais avec pression, persistance et insistance Un enfant naquit … Est né un Congo libre. Mais 63 ans après... La grande question d'après ! Qu'avez-vous fait de mon indépendance ? L'indépendance...encore l'Indépendance ! "Don béni" [des aïeux], vous m'aviez baptisé ! "Ô pays, bien aimé"...vous aviez chanté ! Parce qu’en ce jour historique, Ma libération devint fatidique. Congo, est mon nom de baptême, 30 Juin 1960, ma date de naissance. Me voici, me voilà, vive ma naissance, Fini, ai-je entendu, les jours de carême ! Seulement 63 ans après... au terme de ma naissance, Sombre et incertain demeure ma croissance. Ma terre, mon essence, mon existence, Vous avez relégué à l'inexistence. Hélas !... 63 ans après ! Aux Colons, tous vos malheurs attribués. Une colonisation de la honte, dites-vous ; "Nous allions tout transformer" promettiez-vous. Hélas !... 63 ans après ! Défoncées sont, depuis, devenues mes routes, C'est aux Colons, la faute. Des écoles, des hôpitaux en ruines ? Toujours aux Colons, la faute. Pourtant, avec sa traitrise, cupidité et brutalité, Une colonie équipée et prometteuse, la Belgique laissa. Ainsi en est de Lovanium, Libre, Officielle...des Universités ; Des bijoux dans une Afrique Centrale, le Belgique laissa. Oui, 63 ans... 63 ans après !... Qu'avez-vous fait de mon indépendance ? Mes universités, mes routes, mes hôpitaux En lambeaux vous avez transformés. Sans honte, des administrateurs, vous vous appelez ; Sans gêne, des intellectuels vous vous revendiquez ; Sans froid aux yeux, avec cupidité et imprudence, Chacun de vous se dote "Son" père de l'indépendance. Laissez Kasa-Vubu, Laissez Lumumba, Et tous ceux qui ont lutté à leurs côtés, De leurs lauriers, qu'ils se reposent. N'ont rien de commun avec vous, "Mes enfants immatures." Eux ! Une histoire glorieuse, ils ont façonné… Mais vous, à un pays en miettes et des querelles de famille Le Congo, moi, vous m’aviez transformé. Ma terre, aux vautours vous avez abandonné ; Une maison sans maître, suis devenue. Moi Congo Mon intégrité, ma souveraineté, Abandonnées à tout vent…Au premier venu. Qu'avez-vous fait de mon indépendance ? Que sont devenues mes richesses, Arrogants Fils et Filles de la traitrise ? Disposez-vous encore de la matière grise ? Un contrat de société, nous devons signer ! Des promesses fermes, Au monde nous allons divulguer, Pour un avenir solide ; Preuve des promesses fermes. Fièrement, Entonnez l’hymne sacré De votre solidarité ! L’emblème d’or de votre souveraineté, Saluez !!! Après venez à moi, Congo !... Votre Congo. 27 juin 2023 Salomon Valaka/CP
(Par Me Tshiswaka Masoka Hubert, Directeur Général de l’IRDH)
*Si l’on y prend garde, le processus électoral ne servira que quelques individus et leurs familles à contrôler l’appareil de l’Etat et ramener des conflits supplémentaires. (Lubumbashi, le 27 Juin 2023). Les Bureaux de Réception et de Traitement de Candidatures (BRTC) à la députation nationale ont été ouverts, le 26 juin dernier, à chaque antenne de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Cette ouverture fait suite à la cérémonie du 25 juin portant « Convocation de l'électorat pour la députation nationale ». Le décor est planté, donnant espoir à la construction d’une autre étape d’un Etat démocratique. Cependant, la liste de 910 partis politiques transmise à la CENI, le 23 juin dernier, par le Ministre de l’Intérieur, amène plus de confusion dans le chef des électeurs. En plus du discours appelant à boycotter le processus électoral, 910 partis politiques se disputent 500 sièges de l’Assemblée Nationale, dans la totale cacophonie politique que le Gouvernement a le devoir d’éclaircir. L’Exécutif prépare le prochain Parlement L’esprit d’équité entre partis politiques ressort à l’article 4 de la « Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques ». Celui-ci rappelle que les partis politiques ont droit à un égal traitement de l'Etat, les services publics et tout détenteur de l'autorité publique. En plus, le cinquième point de l’exposé des motifs, répété à l’article 25 (3e alinéa), dit expressément que « l'usage par un parti politique des biens et du personnel de l'Etat est strictement interdit, sous peine de dissolution ». Le fait que les 910 partis politiques soient, en majorité, sous contrôle des membres du Gouvernement central, Gouverneurs de province ou fonctionnaires de l’Etat en fonction, est indice de déséquilibre dans le traitement des partis politiques. Même dénomination pour plus d’un parti Des partis politiques avec la même dénomination, en violation de l’article 7 de la même « Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques » qui stipule que : « Aucun parti politique ne peut adopter la dénomination, le sigle, les symboles et autres signes distinctifs d'un autre parti politique déjà enregistré par l'autorité publique compétente sous peine des sanctions prévues par la présente loi ». Exemple des partis ayant adopté la même dénomination et sigle : 1. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Tshibala (UDPS) ; 2. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Mubake (UDPS/LE PEUPLE ; 3. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Kibassa (UDPS/KIBASSA) ; 4. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Tshisekedi (UDPS/TSHISEKEDI). Contrairement au régime précédent qui visait à affaiblir l’UDPS par la démultiplication de son sigle, une fois au pouvoir, ce parti pouvait mettre fin à cette confusion dans le chef des électeurs. Partis fantaisistes La liste des 910 révèle aussi des partis politiques confusionnistes se réclamant être « Tshisekedistes », sans adhérer ni à l’UDPS dirigé par le Président Tshisekedi, ni constituer un seul parti ou regroupement politique « tshisekedistes ». A titre d’exemple, l’on peut citer : 1. Forces Tshisekedistes Nationales pour la Solidarité (FTSN) ; 2. Dynamique Tshisekediste pour le Changement Radical (DTCR) ; 3. Dynamique des Tshisekedistes pour la Démocratie et la Justice (DTDJ) ; 4. Les Démocrates Tshisekedistes Rénovés (DTR) ; 5. Alliance des Tshisekedistes Patriotes (ATP) ; 6. Alliance des Tshisekedistes Unifiés (ATU) ; 7. Alliance des Tshisekedistes par les Valeurs de Kasa-Vubu (ATVK) ; 8. Alliance de Soutien à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (ASOFATSHI). Le Président Tshisekedi lui-même pouvait rappeler à tous ces partis politiques se réclamant de lui, le rôle constitutionnel d’éducation civique et de concourir à la cohésion nationale. Opposition manque d’exemplarité Autant que des partis fantaisistes soutiennent le Pouvoir, d’autres se réclament de l’opposition soutenant M. KATUMBI CHAPWE Moïse, sans adhérer à son parti, Ensemble pour la République (Ensemble). Exemple : 1. Parti National pour la Démocratie et le Développement (PND) de M. KALONDA DELLA IDI Salomon, Conseiller Spécial du Président d’ENSEMBLE ; 2. Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), de M. KAMITATU ETSOU Olivier, Directeur de Cabinet du Président d’ENSEMBLE. 3. Front Social des Indépendants Républicains (FSIR) de M. OKENDE Cherubin, Porte-parole d’ENSEMBLE ; 4. Conscience Républicaine pour la Démocratie et le Développement (CRDD) du Prof MULONGO KALONDA BAMPETA Huit, Conseiller et proche collaborateur du Président d’ENSEMBLE ; 5. Conservateurs de la Nature et Démocrates (CONADE) de M. MONI DELLA IDI Moïse, proche collaborateur du Président d’ENSEMBLE. PLUS D’UN PARTI DANS UNE MEME FAMILLE BIOLOGIQUE Contrairement à l’esprit de l’article 6 de la Constitution qui veut que les partis concourent à la cohésion nationale, ils servent à multiplier des chances de garder le pouvoir d’Etat en famille ou entre amis. A titre d’exemple : 1. UDPS dirigée par le Président TSHISEKEDI est doublée par l’UDPS/Kibassa du beau frère KIBASSA Augustin. 2. Le PND est dirigé par M. KALONDA DELLA IDI Salomon, frère du Président de CONADE, M. MONI DELLA IDI Moïse. 3. Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo (UNAFEC) est de M. KYUNGU WA KUMWANZA Gabriel. Mais, son fils, M. KYUNGU KIBWE Lawrence dirige l’Alliance Nationale des Fédéralistes Kyungistes (ANAFEK). DES PARTIS DONT DES DIRIGEANTS SONT DEJA MORTS En violation de l’article 17 de la Loi sur l’organisation et fonctionnement des partis politiques evoquees ci-dessus exige que « […] Tout changement dans la direction ou l'administration du parti et toute modification de ses statuts doivent, dans le mois qui suit, faire l'objet de déclaration au Ministère de l'Intérieur ». A titre d’exemple l’on cite : 1. Union Congolaise pour la Liberté (UCL) de M. LOKONDO Henry-Thomas 2. Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo (UNAFEC) de M. KYUNGU WA KUMWANZA Gabriel ; 3. Alliance Congolaise pour la Justice et le Développement (ACJD) de M. KOUVAS ILUNGA Michel ; 4. Conscience Nationale Congolaise pour le l’Action et le Travail (CONACAT) de M. KAZEMBE MUSONDA. Recommandation Afin que le processus électoral participe à la construction de la démocratie et la bien-être collectif, toutes les parties prenantes, au premier rang des organisations citoyennes, ont le devoir de surveillance de l’application des lois de la République et des principes démocratiques. A défaut, les élections ne serviront qu’aux petits groupes d’individus à s’accaparer de l’appareil de l’Etat, au détriment de la majorité de la population.
I. Contexte international difficile Le 30 juin 2023, la RDC fête ses 63 ans d’indépendance dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, avec ses conséquences désastreuses sur le plan économique. Cet anniversaire est malencontreusement célébré au moment où les puissances étrangères ont envahi notre pays, en douce ou à travers des guerres, pour faire une razzia sur les ressources minières et les hydrocarbures. Par-delà son aspect conjoncturel et mondial, la crise actuelle ne devrait pas voiler la profondeur du déséquilibre structurel qui plombe la croissance en RDC, empêchant l’exploitation de son potentiel économique en vue de son émergence. A bien des égards, la démarche stratégique pour le développement du Congo demeure aussi complexe qu’à l’époque coloniale. D’une part, il faudrait attirer à bon compte les entreprises multinationales et, avec elles, mobiliser les capitaux dans le but de valoriser les ressources naturelles destinées à l’exportation et, d’autre part, promouvoir une industrie locale et une agriculture vivrière afin de relever le niveau du PIB et de l’emploi. II. Bilan du développement après l’indépendance. Plus que la plupart des nations accédant à l’indépendance, la RDC était dépourvue de techniciens et d’administrateurs, chasse gardée, en général, des expatriés de l’ère coloniale. De 1974 à 2001, l’économie congolaise s’est effondrée, alignant des taux de croissance négatifs avec – 13,5 % en 1993, accompagnés de niveaux historiques d’hyperinflation culminant à 23.773 % en 1994. C’est au cours de cette période que le pays a atteint le niveau extrême de pauvreté, soit 4,3 milliards de dollars US de PIB et 79,31 USD de PIB/habitant. (Cfr. Note du FMI 1994) III. Défis économiques à relever Depuis 1960, la révolution indépendantiste ainsi que la sempiternelle question de gouvernance ont suscité, sur le plan économique, des distorsions telles que le déficit budgétaire chronique et le financement monétaire, la détérioration de l’appareil de production, la régression des exportations, l’augmentation de la dépendance alimentaire, la dégradation des infrastructures socio-économiques, de l’appareil agricole et du système financier hérités de l’époque coloniale. Le chemin à parcourir pour atteindre l’émergence est donc très rocailleux. D’un revenu de 695,1 USD, il faudrait réaliser le miracle de dépasser le cap de 10.000 dollars par habitant pour espérer atteindre le minima des pays émergents. Ainsi, la RDC fait face aux mêmes défis que jadis le Congo belge devant le marasme consécutif à la fin de la seconde guerre mondiale en 1945. La problématique de l’édification d’une grande nation au cœur de l’Afrique se pose analogiquement dans les mêmes termes qu’en 1885 ou en 1945 : 1. Comme H. Stanley l’a souligné, le premier défi reste la construction d’infrastructures socioéconomiques. 2. Sécurisation du patrimoine national face aux appétits des puissances voisines : réforme du système de défense et ce, dans la perspective de la sanctuarisation de sites miniers et du contrôle rigoureux des exportations. 3. Création d’un environnement politique et économique attractif pour les investisseurs internationaux. 4. Réformes structurelles : au-delà de secteurs traditionnels d’exportation des produits de base, il importe de découvrir les secteurs dans lesquels le pays peut devenir compétitif et qui seront de nouvelles sources de croissance de l’emploi et du revenu. (www.cerpec-cooperative.com) 5. Réforme de l’agriculture permettrait aux pays africains dont la RDC de capitaliser sur le développement rapide des marchés africains, qui devraient représenter près de 3.000 milliards de dollars d’ici 2030, selon le rapport Africa-Pulse publié par la Banque mondiale en septembre 2016. A tout prendre, Arminio Fraga constate que les pays en développement comme la RDC sont confrontés aux vicissitudes de leur propre système politique et de leur histoire. Les contre-performances enregistrées depuis 1960 sont trop troublantes pour ne pas y voir le signe des comportements culturels et politiques qui débordent le cadre de l’économique, ce qui indique peut-être qu’une réforme politique s’impose avant les autres réformes. (www.economie-developpement.com) IV. Défis en matière d’organisation et stratégie politiques 4.1. Déficit du plan de développement stratégique En 1960, la lutte pour la libération de notre pays du joug colonial n’a pas été suivie d’un plan stratégique de refondation de l’Etat, devant permettre aux professionnels technocrates d’apporter la science au mouvement ouvrier, afin de donner une impulsion historique décisive qui réformerait les institutions rétrogrades et accélérerait le développement socioéconomique. Tout au contraire, la révolution indépendantiste en RDC a manqué de ressources en matière d’organisation et de stratégie politiques. Elle s’est caractérisée par de mouvements nationalistes débridés, exaltant le repli identitaire, le rejet de la religion, la culture et de la démocratie à l’occidentale… 4.2. Evolution stratégique pendant la 2ème république Selon le diagnostic des dirigeants de la 2ème république, le 1er quinquennat (1960 à 1965) était caractérisé par de rebellions et sécessions, ayant causé le chaos, l’anarchie, ténèbres et désordre suscités, selon leur slogan, par la coexistence de 44 partis politiques, 22 provincettes, multitude de syndicats… A partir de 1965, le « nouveau régime » s’est engagé à recadrer les mouvements indépendantistes sur les valeurs civiques, la transcendance des forces centrifuges tribales aux fins d’exaltation de l’unité nationale, la mutualisation coercitive des efforts productifs (Salongo) et la participation populaire dans la poursuite des objectifs socioéconomiques et au rayonnement scientifique, technologique, culturel, et militaire de la RDC alors Zaïre. Il s’ensuivit la décision d’institutionnaliser le MPR, parti-Etat, en tant qu’une machine d’encadrement civique et politique, plate-forme d’orientation des forces de la société civile en vue d’inculquer le « civisme révolutionnaire » à chaque citoyen, quels que soient son rang social, son niveau intellectuel, son lieu de résidence, sa culture ou sa tribu, à travers la prolifération des « groupes chocs d’animation politique » et les sessions de formation et d’éducation civique et politique. Notre pays avait l’ambition de se hisser au Top 3 de puissances économiques en Afrique, en s’appuyant sur le Manifeste de la N’sele, une déclaration de politique générale, sans véritable programme de gouvernance, ni paradigme stratégique de rupture avec le système d’exploitation coloniale. Sur le plan économique, le plan Mobutu n’arrivera que tardivement en 1979, après que le pays ait gaspillé dans l’érection des éléphants blancs, les revenus tirés de la hausse du prix du cours du cuivre et de la disponibilité du crédit sur le marché international entre 1967 et 1974. En contradiction avec la volonté exprimée par les pionniers de l’indépendance de se libérer du joug colonial, et d’accélérer la prise de contrôle par les nationaux de toutes les branches de l’économie nationale, la RDC alors Zaïre a été nonchalante dans la réforme historique des structures qui continuaient à exploiter les ressources nationales au profit de la métropole, tout en marginalisant les populations autochtones. En effet, la pérennisation des structures économiques dualistes et extraverties a consacrée la démission des élites face à leurs obligations patriotiques de réécrire, comme le Héros national Patrice Lumumba l’exigeait, l’histoire glorieuse de la RDC en concevant de nouveaux paradigmes de développement intégré et endogène, par la sublimation de ressources humaines et naturelles, ainsi que la mise en œuvre de chaînes de valeur dans tous les secteurs et toutes les provinces. Faute d’innovations stratégiques, l’économie nationale a périclité comparativement aux pays d’Asie de l’Est qui ont vu leurs revenus doubler à deux reprises entre 1967 et 1992. A part l’euphorie des années 70, notre pays a connu des déconvenues et des contreperformances (taux de croissance négatif sur plusieurs décennies) qui attestent l’échec des systèmes économique et politique concoctés par l’intelligentsia sous l’influence d’idéologies étrangères. 4.3. Instauration du dirigisme économique Néanmoins, le Zaïre [RDC] s’est illustré dans de tentatives d’instauration d’une économie dirigée par les nationaux et pour les intérêts nationaux. Cette démarche salutaire a échoué parce qu’elle ne cadrait pas sur une stratégie cohérente, ni sur un plan de développement sous-tendu par des objectifs chiffrés et des indicateurs de performance et de repères précis. La première initiative était la récupération en février 1965, à travers l’accord Tshombe et Spaak, d’une partie du portefeuille colonial confisqué par la Belgique. De but en blanc, prônant un exclusivisme militant, le gouvernement a nationalisé l’Union Minière du Haut-Katanga avec ses sociétés filiales en janvier 1967, avant de déclencher le processus de zaïrianisation suivant la Loi n° 73-009 du 05 janvier 1973 particulière sur le commerce et, en 1975, « la radicalisation » devant faire passer la quasi-totalité des entreprises étrangères entre les mains de l’élite au pouvoir, en lieu et place d’une réelle classe moyenne nationale. 4.4. Remise en question stratégique Plus tard, le gouvernement a, au rebours de la politique dirigiste menée sans succès au cours des années 60 et 70, opté pour l’économie sociale de marché sous la coercition des institutions de Bretton Woods. A leur corps défendant, les gouvernants ont renforcé les fondements du néocolonialisme, et renoncé à la souveraineté de notre pays, à partir de la crise de la dette de 1982, en concluant avec le FMI et la Banque mondiale un programme drastique d’ajustement structurel fondé sur 2 piliers, à savoir : la stabilisation économique et la libéralisation des échanges commerciaux. Cependant, le pays, bien que devenu l’élève modèle du FMI, n’a pas retrouvé le chemin de la croissance, tant la stimulation de l’épargne et des exportations n’a pas été réalisée. Cela a débouché sur la contraction de l’activité économique, notamment la destruction complète de filières agricoles autrefois rentables et, par conséquent, l'appauvrissement des populations rurales. Même si monsieur Erwin Blumenthal alléguait dans son rapport en 1982 que « la corruption érigée comme système caractéristique du Zaïre avec ses manifestations les plus malsaines, sa mauvaise gestion et ses fraudes, détruira toutes les tentatives de ressaisissement et de restauration de l’économie zaïroise par les institutions internationales… » En fait, le financement du FMI et de la Banque mondiale, sous le régime de la 2ème République, servait non pas au développement mais à la rétribution des dirigeants en échange de l’alignement du pays à l’Occident dans le cadre de la guerre froide. Et pour comble d’opprobre, le Zaïre a été mis en index et privé de tout appui des institutions de Bretton Woods de 1991 à 2001 (le FMI à partir de 1991 et la Banque mondiale en 1993) pour manque de transparence dans la gestion de revenus issus du superprofit de la Gécamines en 1990. Mais en réalité, l’intérêt de l’Occident pour le régime avait disparu en 1989 avec la chute du Mur de Berlin suivie plus tard de l’implosion de l’URSS. (Stiglitz J., « La grande désillusion, 2002 ») Avec du recul, on constate que toute la stratégie économique ainsi que l’exécution de plans de développement ont fait long feu, en raison du rôle prépondérant réservé à l’appui des investisseurs étrangers. En fait, la dépendance extérieure s’est aggravée suite aux accords de partenariat économique UE et ACP et autres systèmes préférentiels, les OMD remplacés par les ODD, le programme économique soutenu par la facilité élargie de crédit… Bien pire, le programme PPTE et l’immixtion des partenaires techniques et financiers extérieurs dans la gestion interne de l’aide (avec les agences d’exécution BCECO, BCMI, PDSS, COFED, CFEF…) ont consacré, au fil du temps, la perte d’autonomie et d’initiative des nationaux sur les affaires économiques. Ni la mondialisation du marché financier, ni le nouveau partenariat pour le développement NEPAD sous-tendant l’Union africaine, ni l’adhésion aux zones économiques régionales, ni le régime de zones économiques spéciales, ni les DSRP n’ont permis la reprise par les nationaux de la direction de l’économie nationale. 4.5. Réforme démocratique Le 24 avril 1990, le discours du Président de la République mettra fin au règne du parti unique en faveur du multipartisme intégral, et marqua la dissolution de ses organes de propagande et d’encadrement civique des citoyens. Loin de poser les bases d’un système relevant la moralité publique aux fins d’instaurer la méritocratie et la bonne gouvernance, la conférence nationale souveraine de 1992 n’a réussi qu’à démonter le Parti-Etat, en replongeant le pays, comme naguère entre 1960 et 1965, dans le dysfonctionnement d’institutions budgétivores, tant au niveau central qu’à l’échelon des provinces et ETD. Une fois de plus, l’avènement du « multipartisme tous azimuts » ne s’est pas accompagné d’un programme détaillé d’implantation des institutions démocratiques et de bonne gouvernance et qui pis, est en l’absence d’un plan de développement socioéconomique devant galvaniser les efforts de tous les citoyens dans l’édification d’un pays prospère. Et comme les partis politiques ne peuvent véritablement remplacer les instruments d’encadrement civique de l’ensemble de la population, les gens du peuple sont abandonnés à eux-mêmes, dans une sorte d’individualisme anarchique, de repli identitaire militant, ressuscitant les pulsions nationalistes débridées, sous les auspices des forces d’autodéfense incontrôlées, suscitant partout l’émergence de seigneurs de guerre qui ramènent les milieux ruraux à l’époque du féodalisme, où les vassaux et les serfs devaient leur survie qu’à la protection des châteaux et domaines seigneuriaux.. Faute de substituer la machine d’encadrement civique du MPR parti-Etat, la situation tourne aux revers du 1er quinquennat de 1960 à 1965 : myriade de 761 partis politiques sans programme précis de gouvernance, patriotisme anarchique mettant en avant le repli identitaire, discriminations raciales et ethniques, forces d’autodéfense fratricides, conflits interethniques, guerres et razzias imposées par des puissances étrangères, menaçant la nation d’implosion et de balkanisation… A plus d’un titre, la RDC n’a pas eu la chance de la Chine qui a réussi sa transition à l’économie libérale, sans distorsions systémiques qui fragiliseraient les institutions et l’administration publique, ni fracture sociale, ni rupture du contrat social intergénérationnel, en préservant, qui mieux est, les organes de propagande nationaliste et d’encadrement civique des citoyens. De toute évidence, les partis politiques ne créeront jamais en RDC des institutions d’encadrement civique des populations, il revient donc au gouvernement de suppléer à cette carence en donnant plus de relief à l’enseignement des cours d’éducation civique et politique par la réforme du système éducatif et, sur toute l’étendue de la république, en implantant le Service national universel suivant le modèle français ou israélien. 4.6. Urgence de l’institutionnalisation du service national universel Les réformes sur le plan économique et social ne peuvent réussir que si elles s’inscrivent dans un cadre stratégique cohérente, une planification pointue et une feuille de route précise. Cependant, la participation de forces de la société civile demeure la condition sine qua non. D’où la nécessité de réinventer la relation entre l’Etat et les citoyens en bâtissant un système d’encadrement civique des populations. Par ailleurs, la sécurisation du patrimoine national face aux appétits des puissances voisines, appelle une défense nationale popularisée suivant les modèles israélien et européen. (www.cerpec-cooperative.com) En France, le gouvernement a décidé, en juin 2018, que le service national universel (SNU) prenait une forme mixte, entre service civique et militaire. Il concerne tous les jeunes, filles et garçons, âgés de 15 à 17 ans. La deuxième phase facultative prend la forme d’un engagement pour une durée pouvant varier de trois mois à un an, concerne les jeunes de 16 à 25 ans et doit s’effectuer dans un cadre en lien avec la défense et la sécurité (armée, police, gendarmerie, pompiers, sécurité civile), la préservation du patrimoine ou l’environnement. Elle peut également être accomplie dans le cadre de l’actuel service civique. En Israël, la loi 5747 – 1986 sur le service militaire s’applique à tous les citoyens, aussi bien en Israël qu’à l’étranger, même s’ils ont une autre nationalité, et même s’ils habitent de manière permanente à l’étranger. Le service militaire est obligatoire pour chaque personne apte à le faire, entre 18 et 29 ans compris. L'armée est considérée comme un passage essentiel à l'intégration au point de constituer le creuset de la nation, l'agent d'intégration par excellence. Dans le vieux continent, sept États-membres de l’Union européenne (UE) maintiennent un service national obligatoire : Grèce, Finlande, Suède, Danemark, Estonie, Lituanie, Autriche. En Lituanie, il a été réactivé de façon temporaire en 2015 face à la menace russe. En tant que Nation, l’heure de la repentance a sonné : le peuple tout entier se doit de reconnaître les tares et les antivaleurs qui ont plombé les efforts de développement depuis l’indépendance, pour s’engager comme la population de Ninive dans la Bible (livre de Jonas 3 : 4-10) à rebâtir un pays fondé sur le droit et la justice, d’autant plus que l’acceptation de la parole de Dieu produit la paix. (Sous l’inspiration du livre du prophète Esaïe 32 : 15-18) De manière péremptoire, les élites notamment les chercheurs scientifiques devront monter, sans discontinuer, en ligne pour conjurer l’obscurantisme qui induit depuis 1960 des politiques inefficaces, afin que les congolais mènent une vie paisible et prospère, en toute piété et probité. (Passage des ténèbres à la lumière selon 1 Pierre 2 : 6-10).