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Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

*Alors que la campagne électorale est officiellement lancée et que la marche vers les élections générales de décembre prochain semble inéluctable, cet article prend le contre-pied des certitudes molles. Les récentes révélations sur les imperfections du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, ainsi que des difficultés logistiques importantes ont jeté le doute sur la capacité de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Un report pourrait bien être inévitable et, dans ce cas, la restructuration de la CENI en serait une conséquence logique.

Une récente sortie médiatique de Moise Katumbi a probablement fragilisé sa position au sein de l’opposition et subséquemment conforté les chances du Dr Mukwege d’être désigné candidat commun de l’opposition. Privé de la course à la présidentielle, Martin Fayulu pourrait bien participer à un gouvernement de transition, en même temps que d’autres personnalités comme Delly Sesanga et Marie-Josée Ifoku. Le retour du FCC dans le processus démocratique pourrait amener Matata Ponyo à prendre les rênes du Sénat, en dépit de ses démêlées judiciaires.

Une prédiction politique n’est pas une prophétie religieuse. Elle n’a pas vocation à véhiculer des prescriptions soi-disant divines auprès des masses croyantes et crédules. Elle procède par une analyse froide de la situation politique courante et utilise un raisonnement par inférence basé sur des expériences politiques récentes, afin de délimiter les champs des possibles et de les mettre à la disposition des opérateurs politiques et du grand public. C’est clair.

Prédiction #1 : Report des élections et restructuration de la CENI

Les insuffisances du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote auraient pu être évitées si la CENI avait accepté un audit international indépendant. Rien ne peut justifier l’hostilité de la direction de la CENI face à un tel audit, qui aurait pourtant renforcé sa propre crédibilité. Mais il y a un risque encore plus grand qui guette les élections de décembre prochain, c’est le casse-tête logistique dont on peut légitimement douter qu’il puisse être résorbé en un mois, durant la campagne électorale.

Si les élections sont organisées dans ces conditions, elles risquent de se faire sur la base d’une participation qui ne reflètera peut-être pas fidèlement le corps électoral, et les résultats qui en découleront ne reflèteront peut-être pas fidèlement la volonté populaire. Le pays irait donc droit vers un mur.

Mais, ce scénario catastrophe n’est pas inévitable. Il est quasiment acquis qu’à partir d’un moment, la réalité des difficultés logistiques va rattraper la CENI et l’option du report des élections s’imposera d’elle-même. Il se raconte que les états-majors des partis politiques tablent déjà sur cette éventualité, et que l’assurance affichée d’une marche inexorable vers le 20 décembre n’est qu’une posture politique, ni plus ni moins. Personne aujourd’hui ne veut porter la responsabilité d’un report des élections, et lorsque l’annonce en sera faite, tous les doigts seront pointés vers Kadima et son équipe, même si, par ailleurs, il est de notoriété publique que le gouvernement a parfois trainé les pieds pour allouer les fonds nécessaires au travail de la CENI.

Si les élections de décembre sont reportées, la restructuration de la CENI sera nécessaire pour continuer le processus électoral sur de nouvelles bases. Il n’y aurait pas de sens de reconduire une équipe qui aurait échoué, mais remplacer Dennis Kadima et son équipe ne sera pas une tâche facile. Ma proposition personnelle est que les forces en présence se mettent d’accord pour qu’une personnalité non-congolaise ou une organisation internationale assure la continuation et la conclusion du processus électoral.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 80% à la prédiction #1.

Prédiction #2 : Dr Mukwege candidat commun de l’opposition

Il est bien connu que les négociations en Afrique du Sud – mais aussi à Kinshasa ! – pour désigner un candidat commun de l’opposition sont plutôt âpres. Le récent faux bond de Martin Fayulu signifie que même si à l’arrivée un candidat commun est désigné, des dissensions restent possibles. Mais tout observateur averti reconnaitra que le véritable duel se déroule entre les candidats Mukwege et Katumbi.

Chacun des deux candidats a des atouts propres. Pour Moise Katumbi, c’est une certaine assise nationale, un bon carnet d’adresses international, une expérience politique de gestion en tant que gouverneur du Katanga (quoique ceci peut aussi apparaitre comme un passif encombrant), et des moyens de campagne importants. Le Dr Mukwege, quant à lui, est un homme de terrain, proche de la misère et des souffrances du peuple, d’une notoriété et d’une reconnaissance internationales sans pareilles, connecté à des réseaux internationaux puissants qui peuvent l’aider à faire avancer son agenda pour la paix.

La véritable base électorale du Dr Mukwege, c’est le peuple d’en bas, c’est une majorité silencieuse de laissés-pour-compte et d’opprimés de tous ordres qui se reconnaissent dans son combat. En 2018, c’est cette majorité silencieuse qui avait porté le candidat commun de l’opposition alors même qu’il n’était pas forcément une figure familière pour des millions d’entre eux.

Le processus de Genève avait rallumé la flamme de l’espoir, en dépit des faiblesses rédhibitoires de l’opposition congolaise qui en avaient un peu terni les mérites. En 2023, la candidature du Dr Mukwege suscite le même espoir auprès de la majorité silencieuse, et s’il parvient à se faire désigner candidat commun de l’opposition, ses chances de gagner la présidentielle vont augmenter considérablement.

Dans le processus initié en Afrique du Sud, le critère dominant est et devrait être celui de l’électabilité – pardonnez ce néologisme – de chaque candidat. Et par rapport à ce critère, la récente interview que Moise Katumbi a accordée à une chaine locale au Katanga était probablement un faux pas. L’utilisation d’un identifiant inconvenant pour désigner une communauté nationale spécifique a un peu écorché sa stature de candidat national. Il n’y a aucun doute que Moise Katumbi n’avait aucune intention méprisante à l’endroit de la communauté en question, mais en politique la perception est, bien souvent, la réalité. Si Katumbi est désigné candidat commun de l’opposition, son interview sera rediffusée des millions de fois dans les médias proches du pouvoir, et partagée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, l’opposition sera perçue non pas comme une alternative au président sortant, mais comme un front commun contre une communauté nationale spécifique dont il a été question dans l’interview du candidat Katumbi. Il est possible que l’effet antagonisant que ces propos ont eu est plus profond qu’on le pense et qu’il est probablement irréparable. Pour cette raison, nous pensons que le Dr Mukwege a aujourd’hui plus de chances que Moise Katumbi d’être désigné candidat commun de l’opposition.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 70% à la prédiction #2.

Prédiction #3 : Participation de Martin Fayulu et d’autres personnalités à un gouvernement de transition

Si les élections de décembre sont reportées et que la CENI entame une restructuration de sa direction, il est évident que le gouvernement aussi sera affecté et qu’un remaniement sera inévitable. La portée de ce remaniement reste encore à déterminer, mais elle verra presque certainement le remplacement du premier ministre et l’entrée au gouvernement de certaines figures de l’opposition. Le pays se trouvera de fait dans une période de glissement, même si beaucoup s’évertueront à éviter cette terminologie. Tout dépendra de la longueur de ce glissement. S’il se réduit à quelques mois pour résoudre les problèmes logistiques de la CENI et renforcer sa crédibilité, alors un gouvernement de transition restreint sera mis en place pour soutenir le processus électoral.

Notre point de vue est qu’un glissement, au sens commun du terme, de plus de six mois sera inacceptable pour tout le monde dans le contexte politique et constitutionnel actuel. En revanche, une transition limitée permettra de renouveler la direction de la CENI, de rationaliser le processus électoral, et d’apaiser l’environnement politique dans le pays. Le Président de la République nommera certainement un de ses proches comme nouveau premier ministre, et des personnalités importantes de l’opposition seront approchées pour participer à ce gouvernement. En particulier, si Martin Fayulu abandonne sa course à la présidentielle, il se verra attribuer des responsabilités importantes dans la nouvelle équipe. Il ne sera pas seul : Delly Sesanga, autant que Marie-Joseé Ifoku pourront, eux aussi, participer à ce gouvernement.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 60% à la prédiction #3.

Prédiction #4 : Matata Ponyo pourrait remplacer Bahati au Sénat

La formation d’un gouvernement de transition, dans la foulée du report des élections, devrait aussi avoir un impact sur la représentation nationale. Une stratégie efficace du Président de la République pour convaincre le FCC de Joseph Kabila de rejoindre le processus démocratique serait, en l’occurrence, de leur céder la direction d’un organe de l’Etat. A défaut de la primature, la présidence du Sénat, deuxième personnalité de la république, semble bien convenir à cet objectif. Matata Ponyo a le parfait profil pour cela. Il est aussi la personnalité du FCC la plus en vue et son élévation à la présidence du Sénat pourra être présentée comme une victoire de son camp et de leurs exigences (parmi lesquelles l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo) pour participer de nouveau au processus électoral. Mais son élévation sera aussi présentée par le camp présidentiel comme un rapprochement objectif avec le FCC en vue de ratisser un électorat plus large. En dernière analyse, les deux cas de figure servent un processus électoral rasséréné.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 50% à la prédiction #4.

Conclusion

De nouveau, l’analyse présentée ici n’est pas parole d’Evangile. Elle décrit avec un certain degré de confiance ce qui peut arriver demain, et tout ou partie de ces prédictions peut être démenti par l’actualité politique des prochains jours. Mais, ce qui est certain, c’est que des élections bâclées auront un effet dévastateur sur la stabilité du pays. Les soubresauts et les conflits communautaires qui apparaissent ici et là, comme les récents évènements de Malemba-Nkulu, sont une indication claire que le pire n’est pas loin de nous. Peut-être que la meilleure façon de conclure cette analyse est d’évoquer ces mots, qu’un détenu politique en Amérique Latine avait peints sur les murs de sa cellule avant de succomber aux tortures les plus atroces et abominables :

« Que nos combats soient sans haine. Qu’en nos cœurs règnent l’amour, la miséricorde et le pardon. Attendons-nous d’être heureux ensemble ».

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !
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Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

*Alors que la campagne électorale est officiellement lancée et que la marche vers les élections générales de décembre prochain semble inéluctable, cet article prend le contre-pied des certitudes molles. Les récentes révélations sur les imperfections du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, ainsi que des difficultés logistiques importantes ont jeté le doute sur la capacité de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Un report pourrait bien être inévitable et, dans ce cas, la restructuration de la CENI en serait une conséquence logique.

Une récente sortie médiatique de Moise Katumbi a probablement fragilisé sa position au sein de l’opposition et subséquemment conforté les chances du Dr Mukwege d’être désigné candidat commun de l’opposition. Privé de la course à la présidentielle, Martin Fayulu pourrait bien participer à un gouvernement de transition, en même temps que d’autres personnalités comme Delly Sesanga et Marie-Josée Ifoku. Le retour du FCC dans le processus démocratique pourrait amener Matata Ponyo à prendre les rênes du Sénat, en dépit de ses démêlées judiciaires.

Une prédiction politique n’est pas une prophétie religieuse. Elle n’a pas vocation à véhiculer des prescriptions soi-disant divines auprès des masses croyantes et crédules. Elle procède par une analyse froide de la situation politique courante et utilise un raisonnement par inférence basé sur des expériences politiques récentes, afin de délimiter les champs des possibles et de les mettre à la disposition des opérateurs politiques et du grand public. C’est clair.

Prédiction #1 : Report des élections et restructuration de la CENI

Les insuffisances du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote auraient pu être évitées si la CENI avait accepté un audit international indépendant. Rien ne peut justifier l’hostilité de la direction de la CENI face à un tel audit, qui aurait pourtant renforcé sa propre crédibilité. Mais il y a un risque encore plus grand qui guette les élections de décembre prochain, c’est le casse-tête logistique dont on peut légitimement douter qu’il puisse être résorbé en un mois, durant la campagne électorale.

Si les élections sont organisées dans ces conditions, elles risquent de se faire sur la base d’une participation qui ne reflètera peut-être pas fidèlement le corps électoral, et les résultats qui en découleront ne reflèteront peut-être pas fidèlement la volonté populaire. Le pays irait donc droit vers un mur.

Mais, ce scénario catastrophe n’est pas inévitable. Il est quasiment acquis qu’à partir d’un moment, la réalité des difficultés logistiques va rattraper la CENI et l’option du report des élections s’imposera d’elle-même. Il se raconte que les états-majors des partis politiques tablent déjà sur cette éventualité, et que l’assurance affichée d’une marche inexorable vers le 20 décembre n’est qu’une posture politique, ni plus ni moins. Personne aujourd’hui ne veut porter la responsabilité d’un report des élections, et lorsque l’annonce en sera faite, tous les doigts seront pointés vers Kadima et son équipe, même si, par ailleurs, il est de notoriété publique que le gouvernement a parfois trainé les pieds pour allouer les fonds nécessaires au travail de la CENI.

Si les élections de décembre sont reportées, la restructuration de la CENI sera nécessaire pour continuer le processus électoral sur de nouvelles bases. Il n’y aurait pas de sens de reconduire une équipe qui aurait échoué, mais remplacer Dennis Kadima et son équipe ne sera pas une tâche facile. Ma proposition personnelle est que les forces en présence se mettent d’accord pour qu’une personnalité non-congolaise ou une organisation internationale assure la continuation et la conclusion du processus électoral.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 80% à la prédiction #1.

Prédiction #2 : Dr Mukwege candidat commun de l’opposition

Il est bien connu que les négociations en Afrique du Sud – mais aussi à Kinshasa ! – pour désigner un candidat commun de l’opposition sont plutôt âpres. Le récent faux bond de Martin Fayulu signifie que même si à l’arrivée un candidat commun est désigné, des dissensions restent possibles. Mais tout observateur averti reconnaitra que le véritable duel se déroule entre les candidats Mukwege et Katumbi.

Chacun des deux candidats a des atouts propres. Pour Moise Katumbi, c’est une certaine assise nationale, un bon carnet d’adresses international, une expérience politique de gestion en tant que gouverneur du Katanga (quoique ceci peut aussi apparaitre comme un passif encombrant), et des moyens de campagne importants. Le Dr Mukwege, quant à lui, est un homme de terrain, proche de la misère et des souffrances du peuple, d’une notoriété et d’une reconnaissance internationales sans pareilles, connecté à des réseaux internationaux puissants qui peuvent l’aider à faire avancer son agenda pour la paix.

La véritable base électorale du Dr Mukwege, c’est le peuple d’en bas, c’est une majorité silencieuse de laissés-pour-compte et d’opprimés de tous ordres qui se reconnaissent dans son combat. En 2018, c’est cette majorité silencieuse qui avait porté le candidat commun de l’opposition alors même qu’il n’était pas forcément une figure familière pour des millions d’entre eux.

Le processus de Genève avait rallumé la flamme de l’espoir, en dépit des faiblesses rédhibitoires de l’opposition congolaise qui en avaient un peu terni les mérites. En 2023, la candidature du Dr Mukwege suscite le même espoir auprès de la majorité silencieuse, et s’il parvient à se faire désigner candidat commun de l’opposition, ses chances de gagner la présidentielle vont augmenter considérablement.

Dans le processus initié en Afrique du Sud, le critère dominant est et devrait être celui de l’électabilité – pardonnez ce néologisme – de chaque candidat. Et par rapport à ce critère, la récente interview que Moise Katumbi a accordée à une chaine locale au Katanga était probablement un faux pas. L’utilisation d’un identifiant inconvenant pour désigner une communauté nationale spécifique a un peu écorché sa stature de candidat national. Il n’y a aucun doute que Moise Katumbi n’avait aucune intention méprisante à l’endroit de la communauté en question, mais en politique la perception est, bien souvent, la réalité. Si Katumbi est désigné candidat commun de l’opposition, son interview sera rediffusée des millions de fois dans les médias proches du pouvoir, et partagée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, l’opposition sera perçue non pas comme une alternative au président sortant, mais comme un front commun contre une communauté nationale spécifique dont il a été question dans l’interview du candidat Katumbi. Il est possible que l’effet antagonisant que ces propos ont eu est plus profond qu’on le pense et qu’il est probablement irréparable. Pour cette raison, nous pensons que le Dr Mukwege a aujourd’hui plus de chances que Moise Katumbi d’être désigné candidat commun de l’opposition.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 70% à la prédiction #2.

Prédiction #3 : Participation de Martin Fayulu et d’autres personnalités à un gouvernement de transition

Si les élections de décembre sont reportées et que la CENI entame une restructuration de sa direction, il est évident que le gouvernement aussi sera affecté et qu’un remaniement sera inévitable. La portée de ce remaniement reste encore à déterminer, mais elle verra presque certainement le remplacement du premier ministre et l’entrée au gouvernement de certaines figures de l’opposition. Le pays se trouvera de fait dans une période de glissement, même si beaucoup s’évertueront à éviter cette terminologie. Tout dépendra de la longueur de ce glissement. S’il se réduit à quelques mois pour résoudre les problèmes logistiques de la CENI et renforcer sa crédibilité, alors un gouvernement de transition restreint sera mis en place pour soutenir le processus électoral.

Notre point de vue est qu’un glissement, au sens commun du terme, de plus de six mois sera inacceptable pour tout le monde dans le contexte politique et constitutionnel actuel. En revanche, une transition limitée permettra de renouveler la direction de la CENI, de rationaliser le processus électoral, et d’apaiser l’environnement politique dans le pays. Le Président de la République nommera certainement un de ses proches comme nouveau premier ministre, et des personnalités importantes de l’opposition seront approchées pour participer à ce gouvernement. En particulier, si Martin Fayulu abandonne sa course à la présidentielle, il se verra attribuer des responsabilités importantes dans la nouvelle équipe. Il ne sera pas seul : Delly Sesanga, autant que Marie-Joseé Ifoku pourront, eux aussi, participer à ce gouvernement.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 60% à la prédiction #3.

Prédiction #4 : Matata Ponyo pourrait remplacer Bahati au Sénat

La formation d’un gouvernement de transition, dans la foulée du report des élections, devrait aussi avoir un impact sur la représentation nationale. Une stratégie efficace du Président de la République pour convaincre le FCC de Joseph Kabila de rejoindre le processus démocratique serait, en l’occurrence, de leur céder la direction d’un organe de l’Etat. A défaut de la primature, la présidence du Sénat, deuxième personnalité de la république, semble bien convenir à cet objectif. Matata Ponyo a le parfait profil pour cela. Il est aussi la personnalité du FCC la plus en vue et son élévation à la présidence du Sénat pourra être présentée comme une victoire de son camp et de leurs exigences (parmi lesquelles l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo) pour participer de nouveau au processus électoral. Mais son élévation sera aussi présentée par le camp présidentiel comme un rapprochement objectif avec le FCC en vue de ratisser un électorat plus large. En dernière analyse, les deux cas de figure servent un processus électoral rasséréné.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 50% à la prédiction #4.

Conclusion

De nouveau, l’analyse présentée ici n’est pas parole d’Evangile. Elle décrit avec un certain degré de confiance ce qui peut arriver demain, et tout ou partie de ces prédictions peut être démenti par l’actualité politique des prochains jours. Mais, ce qui est certain, c’est que des élections bâclées auront un effet dévastateur sur la stabilité du pays. Les soubresauts et les conflits communautaires qui apparaissent ici et là, comme les récents évènements de Malemba-Nkulu, sont une indication claire que le pire n’est pas loin de nous. Peut-être que la meilleure façon de conclure cette analyse est d’évoquer ces mots, qu’un détenu politique en Amérique Latine avait peints sur les murs de sa cellule avant de succomber aux tortures les plus atroces et abominables :

« Que nos combats soient sans haine. Qu’en nos cœurs règnent l’amour, la miséricorde et le pardon. Attendons-nous d’être heureux ensemble ».

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !
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Le Dr Moka Ngolo Mpati et le Congo qui gagne

*Dans sa livraison du 13 septembre 2022, le quotidien La Prospérité avait annoncé à la Une, un événement de taille, une fierté pour notre pays. Il s’agissait de l’élévation de son Excellence le Dr Moka Ngolo Mpati au rang de « Légende » du Jeu d’échecs par le site américain Chess.com comptant près de 100 millions des joueurs. Ainsi notre compatriote, actuellement ambassadeur de l’UA (SOAD, sixième région économique), auprès de la République arabe d’Égypte, figurait parmi les meilleurs joueurs d’Echec sur la scène internationale. Ce qui est une fierté pour notre pays.

Il est vrai que chez nous, particulièrement dans notre ville de Kinshasa, tout se ramène à la question de nourriture qui manque cruellement à la population. Celle-ci demande constamment ce que ceci ou cela lui apporte dans sa quête quotidienne de nourriture. Aussi ne serait-on pas surpris d’entendre dire « Yango ba Echecs na bino wana ekopesa biso kolia ? Botika biso makambo yapamba-pamba wana ». Cette réaction est bien sûr légitime car la nourriture c’est le carburant du corps et sans elle, celui-ci n’a plus d’énergie, donc plus de vie. Pour autant, la recherche effrénée de nourriture doit-elle arrêter toute autre activité y compris celle qui conduit à la réflexion ? Surtout quand on sait que c’est de la réflexion que viendra la solution au problème de manque criant de nourriture dans la mégapole congolaise.

C’est d’ailleurs ce à quoi s’attèle le jeu d’échecs, appelé aussi jeu des Rois. Car le Roi, tout dirigeant de la communauté, doit être en réflexion permanente afin de trouver les meilleures solutions aux problèmes qui se posent. Ne serait-ce pas là ce qui manque justement à nos dirigeants actuels ? La question du manque de nourriture à laquelle la population fait face au quotidien est-elle vraiment insoluble ? Y-a-t-on bien réfléchi ? Nos dirigeants pratiquent-ils le jeu d’échecs, le jeu de la réflexion ? Notre pays a-t-il vraiment besoin des millionnaires et des milliardaires pour résoudre le problème de la carence de nourriture dont souffre notre population ? Voilà donc l’enjeu de cette nouvelle, pourtant, passée inaperçue.

Mais, si j’y reviens aujourd’hui, c’est pour une autre raison. Ce que notre champion mondial d’échecs a reçu une nouvelle distinction. Il vient d’être nommé Vice-président du prestigieux Observatoire Africain de Géopolitique (OAG). Les termes utilisés pour justifier cette nomination sont élogieux. Il y est fait mention de son engagement constant, de son expertise, de son expérience et de sa connaissance approfondie de la scène politique internationale et continentale. Ce qui fait de lui une valeur sûre que l’OAG compte utiliser pour se hisser vers des horizons nouveaux. Le nouveau Vice-Président ne devra pas que remplacer le président le cas échéant, mais il devra être un véritable leader, dynamique et rassembleur. Ceci rejoint d’ailleurs sa posture de Chef traditionnel, Roi, Bayansi.

Cette nouvelle distinction s’ajoute à une longue série que le Dr Moka a déjà obtenue. Par le passé, il a été vice-président de la City Bank à la très prestigieuse City de Londres, directeur des opérations de l’Ebenbank, président du Club de Zurich. Il a en outre travaillé dans divers pays, USA, EU, Israël, China. Docteur en Sciences Politiques, il a été professeur à l’Université de Djuma.

Bravo et bon vent.

Prof. Kentey Pini-Pini Nsasay

Université de Bandundu (Uniband)

Institut Africain d’Études Prospectives (Inadep)

Le Dr Moka Ngolo Mpati et le Congo qui gagne
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Mboka Kongo : Décolonisation et Renaissance de notre nation.

7° Des routes coloniales aux routes nationales

Parmi les innombrables problèmes insolubles qui se posent au quotidien de notre peuple, figure en tête de peloton celui du manque criant des routes. A cause de ce déficit, la vie du citoyen congolais est infernale et le pays tout entier gît enclavé sur lui-même. A moins de se retrouver par hasard sur la trajectoire de l’une ou l’autre route, la plupart de nos quartiers et villages demeurent inaccessibles. Et il ne semble pas avoir de solution car la pression démographique de plus en plus grande ruine le peu de routes qui existent. Dans cet article je propose l’abandon de l’infernal modèle colonial dans le domaine de l’aménagement du territoire en général et de la construction des routes en particulier pour permettre à notre peuple de respirer.

L’histoire des routes telles qu’elles sont connues dans notre pays a démarré en 1880, soit cinq ans avant la proclamation du fameux État Indépendant du Congo (EIC). Cette première route, œuvre de Stanley, d’une largeur de 4,50 m partait de Vivi pour le pool Malebo ou Léopoldville. Le but de ce tracé, j’en ai déjà parlé précédemment, était de résoudre l’épineux problème des cataractes afin d’assurer le transport des marchandises et des bateaux à vapeur venus d’Europe. Le premier défrichage de cette route démarra le 18 mars 1880 et 22 avril 1880, la première section de la route était terminée, soit 38 km. Le transport du Royal, ancien bateau de plaisance de Léopold II, démarra le 04 mai. 50 personnes, appelées porteurs, transportaient les différents éléments de ce bateau sur leurs têtes.

Pour la petite histoire ce fut le 24 novembre 1880 que l’ingénieur Louis Valcke fit exploser grâce à une dynamite une paroi de rocher du mont Ngoma pour permettre le passage plus aisé de la route. Et c’est ce jour-là que les autochtones baptisèrent la dynamite de « Bula matadi », battre (vaincre) les pierres. Plus tard, étant en amont du fleuve, Stanley s’attribuera de ce nom comme étant celui de l’État ou de la Loi du plus fort qu’il incarnait. Ce qui continue d’être la caractéristique de notre administration jusqu’à ce jour.

Cette route qui passa par Lisangila et Manyanga arriva à notre Pool-Malebo, le 27 juillet 1881 couvrant une longueur totale de 400 km (E. Devroey, 1939, p. 7-9). Plus tard d’autres travaux furent entrepris. Ce fut le cas de la construction de la route carrossable Redjaf-Ibembo, 1.250 km, qui débuta en novembre 1900 pour relier la région de l’Uele au Nil. En 1904, commença le tronçon Buta-Bambili reliant la vallée d’Itimbiri à celle d’Uele et celui de Mahagi-Irumbu, reliant le Lac Albert à la mine d’or au centre vers Mombasa, la même année, 165 km. A la même époque, intervint la construction de la route Piana/Mulumbo-Buli pour relier le Sankuru au Lualaba, 450 km. En 1912-193, d’autres routes furent ouvertes, notamment Kilo-Kasenji, Elisabethville-Kasenga, Nyangara-Papwandi, Kasongo-Kambambare, Lubutu-Bobandana, Bukama-Kambove, Kilwa-Moliro-Mana, Ndola-Kabunda, Sakabinda-Kolwezi, Tumba-Kitobola, Stanleyville-Wakubi ; en 1919, Kasenji-Kilo (la route de l’or) ; 1921, route Prince Léopold, 1.100 km, de Port-Francqui (sur le Kasaï) à Bukama sur le Lualaba. Cette dernière route préfigura le chemin de fer Katanga-Bas-Congo en empruntant la voie fluviale à partir de Port-Francqui (Ilebo) jusqu’à Léopoldville (Kinshasa) pour le transport des minerais (Idem, p. 22-25).

Ce réseau routier s’est surtout concentré à l’Est pour des raisons évidentes des richesses que présentait cette région, richesses qui correspondaient à la demande coloniale. C’est pour cela que ces routes sont des routes coloniales dont le but est le transport des richesses en direction de l’Europe. Ce qui est la raison d’être même de la colonisation.

En effet, selon E. Devroey, ces routes n’étaient pas construites pour les villages ni pour les villageois. Ils devaient se regrouper au contraire le long des routes. Dans l’esprit du colonisateur la route est faite pour l’automobiliste et ne doit pas subir de détours pour cheminer de village en village. C’est aussi pour cette raison que les villages qui se retrouvent sur la trajectoire suivie par les routes, doivent être placés d’un seul côté. Et ils ne doivent surtout pas être la destination de la route même (Idem, p.40).

Cette politique routière coloniale est restée intacte jusqu’à ce jour alors que dans leurs propres pays, en Europe, c’est une politique différente qui est appliquée. Car en Europe, les routes relient les villages et les agglomérations entre eux avant tout. Les automobilistes ne sont pas des étrangers mais des gens du pays. Ainsi on trouve des véhicules dans tous les villages, même les plus reculés qui sont, eux aussi, reliés par des routes carrossables.

Il n’est donc pas étonnant que les quelques routes bitumées de notre pays soient des routes rectilignes qui ignorent les villages et passent leur chemin comme si de rien n’était. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des routes de la ville de Kinshasa : boulevard Lumumba, boulevard du 30 juin, avenue Kasa-Vubu, avenue Pierre Mulele (ex 24 novembre), avenue de l’Université, avenue des Poids Lourds, route de Mont-Ngafula, route du fleuve, y compris la nouvelle route de Ngiri-Ngiri. Ces routes, étonnamment rarissimes pour une si grande ville, sont rectilignes. Tant pis pour ceux qui ne se trouvent pas sur leur trajectoire. Ils sont ignorés et doivent se démener pour y arriver. C’est pour cela que les gens dévalent des kilomètres de tous les coins de Kinshasa pour aller au « Prince », véritable prince impassible, la route asphaltée. Ce qui fait de notre peuple un tout malheureux qui doit courir tout le temps et de partout pour essayer d’arriver quelque part dans sa propre ville. Au point que cette ville de Kinshasa est pour beaucoup qui y habitent, une ville étrangère où ils ne sont pas chez eux.

Cette situation est exactement la même pour les quelques routes asphaltées à l’intérieur du pays. C’est même pire. Elles ont des trajectoires fuyantes et toujours rectilignes. C’est le cas de la route Boma-Matadi. On est étonné de rencontrer si peu de villages alors que le Mayombe est l’une des régions parmi les peuplées du pays. Il en est de même de la route Matadi-Kinshasa. Elle ignore les quelques villages ou villes qu’elle traverse à toute vitesse. D’ailleurs Vivi, Lisangila et Manyanga sur le premier tracé de la toute première route sont totalement ignorés comme presque tous le villages du Congo. Pour eux, il n’y a plus aucun espoir de communication avec qui que ce soit car une autre alternative leur a été substituée et ils sont retombés dans l’oubli. La plupart des véhicules qui partent de Matadi n’ont qu’un objectif, Kinshasa et vis-versa. La population, le long de la route, les voient passer. Souvent elle a le droit de les approcher lorsque survient un accident car il y en a énormément sur cette route appelée aussi route de la mort.

Sur la route Kinshasa-Kikwit, l’ambiance est exactement la même. Cette route dite du Kwilu n’a du Kwilu que le nom. Elle suit un itinéraire totalement opposé au Kwilu qu’elle ne retrouve qu’à Kikwit où elle passe aussi son chemin vers on ne sait où. Le pont sur le Kwilu est construit totalement en dehors de la ville. C’est aussi le cas à Tshikapa. Le pont sur le Kasaï est hors de la ville. La route dite du Kwilu frôle à peine les villes de Kikwit, Masi-Manimba ou encore Kenge contraignant la population fuir leur habitat premier pour venir habiter près du passage de la route. Cette route détruit littéralement ces villes. Ailleurs, elle a engendré d’innombrables nouveaux villages anti-villages ancestraux où règne la débauche, la pauvreté et le vol. Le long de cette route, la population marche toujours à pied, les charges sur la tête.

C’est donc pour tout cela qu’il est urgent de décoloniser la politique congolaise des routes pour construire enfin des routes véritablement nationales ; des routes qui relient nos villages entre eux et nos villes à d’autres. Pour prendre le cas de Kikwit, alors qu’elle n’est reliée à aucune ville autour d’elle, Gungu, Nkara, Bulungu, Feshi, Idiofa, Bagata, Bandundu, c’est à Kinshasa, qu’elle est reliée en ligne droite, à 500 km.

En guise de correction, pour les routes coloniales existantes, comme on ne peut pas les détruire, je propose que l’on change leurs configurations. L’aspect rectiligne peut être atténué en construisant à certains endroits des zones de développement susceptibles de permettre à la population environnante de prendre part, elle aussi, aux bienfaits de la route. Ainsi sur l’axe Boma-Matadi et Matadi-Kinshasa plusieurs pools de développement peuvent être envisagés qui marqueraient ainsi comme une pause sur la route pour obliger les usagers à marquer l’arrêt et même de s’arrêter carrément. Ainsi comme il y aura des magasins, des boutiques, des hôpitaux, des écoles, des vrais pools d’échanges vont se créer. Et Kinshasa ne va plus être l’unique destination de tout, mais une destination parmi bien d’autres. Car c’est cette prééminence de Kinshasa en tout qui engendre le monstrueux exode rural dont souffre notre pays.

Le même procédé devrait être appliqué sur la route Kinshasa-Kikwit. Plusieurs pools de développement pourront aussi y être construits. Par exemple à Nsele, Mbankana, Mongata, Bukanga-Lonzo, etc. Le but sera de transformer ces routes coloniales en chemins de développement pour notre population qui ne devra plus être spectatrice, mais actrice dans le processus de la transformation du pays. Mon appel est celui d’une prise de conscience collective quant à notre appartenance à ce pays. Il est notre pays et non celui d’autres personnes. Ce n’est pas aux étrangers de venir nous proposer des projets de transformation du pays. C’est à nous de les concevoir suivant l’intérêt de notre peuple et de les réaliser avec le concours des étrangers s’il le faut. Elle est mortifère la démarche qui consiste à tout confier aux étrangers et attendre de recevoir des ouvrages clés-à-main. Cela nous disqualifie et voue notre peuple au mépris des autres.

Prof. Kentey Pini-Pini Nsasay – Université de Bandundu (Uniband) / Institut Africain d’Études Prospectives (Inadep)

Notice bibliographique

E. Devroey, Le réseau routier au Congo belge et au Rwanda-Urundi, Bruxelles, Falk fils &Georges Van Campenhout, 1939.

A Kinshasa, il existe deux sortes de routes. Pour la population il y a des « nzela », les routes en terre, qui font partie de son quotidien et il y a les « princes », les routes asphaltées.

 

 

 

Mboka Kongo : Décolonisation et Renaissance de notre nation.
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Lettre ouverte à Félix Tshisekedi à l’occasion de la rentrée judiciaire

(Par Me Kalala Muena Mpala)

Objet : Retour, sous peine de relève anticipée des fonctions (magistrats), et radiation (Avocats de fond) du bon côté de l’histoire de la représentation en justice des parties à la rentrée judiciaire 2023-2024 sous Votre haute direction.

« 100.000.000.000.000Fc »

Robe avec épitoge garnie de fourrure de léopard (art. 71 de la loi du barreau en vigueur).

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Depuis le 15 Août, ont commencé les vacances judiciaires des hautes juridictions spécialisées jusqu’au mois d’Octobre 2023.

Il Vous a déjà été donné l’occasion, à quatre reprises, de vous retrouver devant les hauts magistrats, avec les avocats inscrits au seul et unique barreau existant légalement, uniquement et exclusivement dénommé « Barreau près la Cour Suprême de Justice » (art. 4 al. 1 et 4).

En effet, aux articles 90 de la loi organique n°13/010 du 19 Février 2013 et 405 al. 2 de la loi organique n°16/027 du 15 Octobre 2016, Votre autorité a pourtant bien précisé que « En attendant l’installation du barreau près la Cour de Cassation, les avocats au barreau près la Cour Suprême de Justice » exercent leur ministère devant la Cour de Cassation ».

Vous n’y avez fait allusion ni à l’avocat à la Cour d’Appel, avocat de fond ni au défenseur judiciaire ni à la procuration spéciale.

Nous avons, nous, compris que Vous aviez déjà lu les articles 2, 3 et 5 de la procédure de 1969 et les mêmes de la procédure de 1982 où également sont exclus, les avocats de fond, tous, et même s’ils sont membres du Conseil National des Avocats.

Magistrat Suprême, vous avez, à l’occasion de chacun de vos discours sur l’état de la Nation, fait, durant ces trois dernières années, un constat de dysfonctionnement de la justice !!

Nous prenons le deuxième élément que vous avez demandé à chacun de vérifier : la recevabilité de la requête ou du mémoire en réponse ainsi que la robe de l’avocat qui comparaît s’il ne s’y est pas affiché avec une fourrure de léopard à sa robe.

Vous avez même, avec votre main droite, indiqué une seule direction à suivre par tous les magistrats et tous les avocats de la RDC : le respect de la constitution et des lois parmi lesquelles la loi du barreau à ses articles 103 à 111 ainsi qu’aux dispositions transitoires des lois organiques de 2013 et 2016.

En annexe, la récupération par nous de votre haut geste pour la sensibilisation de votre esprit rénovateur sur la scène judiciaire.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

C’est, selon nous et Vous, l’invitation claire faite par Vous aux hauts magistrats et à tous les avocats de la RDC, surtout ceux de cassation de rester sous l’autorité uniquement de la loi (art. 150 al. 2 et 153 al. 4 de la Constitution) et non sous celle des jurisprudences avec leurs « revirements » contra legem.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Notre seul souci est celui que, en beaucoup de domaines, Vous avez manifesté à chaque fois, en RDC, que vous parlez de la justice et son fonctionnement tant sur le plan de la procédure (saisine régulière des juges de fond, ceux de cassation et ceux de la Cour Constitutionnelle) que de la recevabilité des demandes ou défenses signés par des avocats.

Sur la haute scène judiciaire, il n’est pas trop tard, nous avons encore, en vie, des cassationnistes de la vieille et noble époque mais déjà retraités.

Nous citons par exemple, à Kinshasa, NKATA, MAKUNZA et LUBAKI qui sont des grands cassationnistes.

Ces virtuoses ou vertébrés de la procédure devant les hautes juridictions, peuvent être à Votre cabinet comme des tamis ou filtres des textes à vous soumis, pour endossement comme aussi les cas des Arrêts sur lesquels on appose vos noms et fonctions à travers la formule exécutoire qui, souvent ou toujours, vous implique dans la violation de la Constitution ou de la loi comme c’est le cas des Arrêts des hauts magistrats, ayant pourtant le pouvoir de soulever, même d’office, les exceptions d’ordre public (liée au délai, à la compétence territoriale ou matérielle de l’avocat dans une procédure ou dans un ressort où il a accompli son ministère) et à la qualité figurant au bas de la requête introductive en matière de prise à partie, renvoi de juridiction ou révision lorsqu’elle est signée par un avocat à la Cour d’Appel ou la partie elle-même).

Ces vertébrés précités savent que le magistrat et l’avocat de cassation doivent suivre la direction tracée par votre main.

Par exemple, l’article 2 auquel renvoie l’article 59 al. 4 de la procédure devant la Cour de Cassation n’est jamais appliqué par nos hauts magistrats de cassation.

Et pourtant en suivant les termes « outre les mentions prévues à l’article 2, la requête contient (…) », le juriste cassationniste légaliste comprend facilement que à cet article 2 du Titre I de la procédure de 1982 n’est prévu que l’ « avocat au barreau près la Cour Suprême ».

En Février 2013, en Octobre 2013 et en Octobre 2016 Votre autorité n’a pas abrogé ce Titre I de 1982.

Est-ce difficile, en 2023, de faire ce retour pour y découvrir la qualité exacte de « un avocat » aligné à l’alinéa 1 comme « mention de la requête ?

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Lisez Vous-même uniquement les dispositions abrogatoires de chaque loi, en application de notre méthode TSHIJANGALA, pour comprendre, mieux qu’eux, celles transitoires qui excluent tous les avocats près la Cour d’Appel, tous les défenseurs judiciaires, toutes les parties et toutes les procurations spéciales (lire l’article 73 de la loi du barreau).

Ces avocats de fond sont curieusement les plus nombreux dans les salles des hautes juridictions qui doivent être considérées comme des monastères, sont écartés depuis 1979 (loi du barreau aux articles 103 à 111) et procédure de 1982 (articles 2 à 29).

A la Cour de Cassation, c’est le vendredi qu’il y a grand attroupement d’avocats de fond, jusqu’à 20 heures !

Ils vont encombrer la Cour Constitutionnelle lors du prochain contentieux des élections présidentielles et législatives et devant le Conseil d’Etat pour le contentieux des élections provinciales.

Le Conseil d’Etat risque aussi d’être envahi par des avocats qui ne sont visés ni par l’article 111 de la loi du barreau, 109 et 119 de la loi organique d’Octobre 2013.

A toutes ces dispositions précitées, ne sont programmés que les avocats inscrits au seul barreau près la Cour Suprême de Justice, sans procuration.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Nous suggérons à votre Autorité, pour vérifier la pertinence de notre préoccupation, de remettre, à la prochaine rentrée judiciaire, 100.000.000.000.000FC à tout haut magistrat, chef de juridiction ou chef d’office, qui, de ses deux mains, vous remettra, à l’audience solennelle, la page du Journal Officiel qui, de l’article 1 au dernier, porte la mention « avocat au barreau près la Cour d’Appel ou Défenseur Judiciaire ».

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Nous proposons, enfin qu’avant l’introduction de leurs textes respectifs à lire devant vous, chacun aligne, sous un titre préliminaire, la question de la recte représentation des parties devant sa juridiction en ne s’appuyant que sur l’article 111 de la loi du barreau en combinaison avec la disposition transitoire de la loi organique régissant sa juridiction !

Le Bâtonnier National, sous un titre préliminaire, répétera le point de vue du barreau pour définitivement mettre fin à cette anarchie devant toutes les hautes juridictions de la RDC sous le faux prétexte que le monopole des avocats n’est limité qu’en matière de cassation, alors que dans d’autres pays, tel que le Gabon, les hautes juridictions sont des lieux sacrés où ne sont admis que des avocats d’au moins 15 ans au tableau ou ceux qui ont prêté serment devant la Cour de Cassation du Gabon !

Hauts Magistrats et Avocats !

Retournons du bon côté de l’histoire de la digne et experte représentation des parties devant toutes les hautes juridictions de la RDC, du Congo Brazzaville et devant la CCJA, haute et commune juridiction de cassation dont le siège est à Abidjan !

Ne suivons plus l’Arrêt RR 302 CSJ du 4 Mai 2000 ; c’est la source de l’actuelle catastrophe procédurale que, par nostalgie et non par serment, tous les hauts magistrats et avocats clandestins de fond, parmi lesquels des stagiaires, se suivent, sans lire le RA 258 CSJ du 28/09/1994 que détient et a publié MUEPU MIBANGA, ancien premier avocat général de la République, actuellement avocat encore au barreau près la Cour d’Appel !

Tous ces actuels hauts magistrats de cassation, des deux ordres juridictionnels et les membres de la Cour Constitutionnelle, n’ont-ils jamais aussi lu le RPP 110 CSJ du 28/09/2001 et les dispositions transitoires de leurs législations respectives ?

Madame la Directrice du service de documentation, Conseillère à la Cour de Cassation, détient ces rectes Arrêts.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

                                      KALALA MUENA MPALA

Avec robe professionnelle et qualité conformes aux articles 71 et 111 de la loi du barreau.

Chercheur judiciaire, légaliste et indépendant.

Eco-garde de la dénomination authentique de son barreau de cassation ainsi que des procédures spécifiques devant les hautes juridictions alignées à l’article 223 de la Constitution et du Règlement de procédure devant la CCJA tous les délais des Avis, des Jugements et Arrêts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre ouverte à Félix Tshisekedi à l’occasion de la rentrée judiciaire
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Œuvre collective et enrichie par le Prof Mutamba Makombo, CEPAS : le livre d’hommage à Anicet Mobe Fansiama sera porté sur les fonts baptismaux ce 20 octobre 2023

Anicet Mobe Fansiama (1952-2017)

Anicet Mobe Fansiama lors d’un passage à Press Club de France

Anicet Mobe Fansiama, une figure emblématique de son histoire

*«Les Amis d’Anicet Mobe Fansiama sont heureux de vous inviter à la cérémonie de vernissage du livre ‘’Hommage à Anicet Mobe Fansiama, suivi de ses écrits’’. Cet ouvrage paru aux éditions du Lomami, œuvre collective de Jean-Marie Mutamba Makombo, Alphonse Kasongo Djunga, Alphonse Nzomvuama Ndonga et de Paul Mbu Masasi, sera présenté le vendredi 20 octobre 2023 au CEPAS/Gombe, à 10 heures 00’ », lit-on dans la note d’invitation officielle.

Un homme, une légende

Pour les auteurs de ce recueil, « Anicet Mobe Fansiama fut un écrivain fécond. Il se définissait comme un ‘’Chercheur en sciences sociales’’. Il était historien, politologue, sociologue. Il a exercé le métier de journaliste, écrit de nombreux articles dans les médias, participé à plusieurs émissions de télévision et radio, accordé de nombreuses conférences. Il fut un intellectuel engagé, patriote, panafricaniste, toujours à l’affût de l’actualité et de nouvelles parutions de livres. Certains personnes le qualifiaient de ‘’érudit’’, et de ‘’bibliothèque vivante’’ ».

Par ailleurs, ils promettent aux lecteurs de trouver, dans ce recueil, quelques majeurs d’Anicet Mobe qui ont pu être rassemblés. « Ses thèmes de réflexion étaient variés, particulièrement les mouvements estudiantins de par le monde, l’engagement de la force publique à l’époque coloniale, l’histoire de la musique moderne dans son pays, l’histoire du Congo, les relations belgo-congolaises, le rôle des intellectuels, la place de l’université », renchérissent-ils.

Déroulé du programme

10 H 00’ : Arrivée des participants

10 H 45’ : Mot de bienvenu par le modérateur

10 H 50’ : Présentation du programme de la cérémonie du vernissage par le modérateur

10 H 55’ : Hymne national

11 H 00’ : Présentation du livre par l’écrivain Didier Mumengi

11 H 30’ : Intermède musical par le groupe Luc Gillon

11 H 50’ : Témoignage de Monsieur Jossart Nyoka Longo

12 H 05’ : Mot des organisateurs de la cérémonie

12 H 35’ : Vernissage du livre

13 H 00’ : Mise en vente du livre

13 H 30’ : Fin de la cérémonie de vernissage

Pour touts contacts et/ou renseignements supplémentaires :

Professeur Emérite Jean-Marie Mutamba Makombo

Tél : +243818779233, +243897099903

E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La Pros.

 

 

 

 

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Tous, soutenons Martin Fayulu: le candidat du peuple et du changement !

(Par le Professeur Florent Kaniki Gabati)

Professeur Florent Kaniki Gabati

*Le contexte actuel socio-politique rend encore plus forte la mobilisation de tous les congolais autour de la personnalité politique de Martin Fayulu. Nous avons congolais et congolaises aujourd’hui l’obligation de nous approprier l ‘élection présidentielle dont l’enjeu est de taille. Le soutien à notre candidat demeure important puisque notre pays est en péril et l’avenir de la population menacé par une classe politique aux manettes dont le bilan reste piteux. Il s’agit de nous débarrasser des armes de destruction massive, en l’occurrence, les rapines, le tribalisme, la gabegie financière, le népotisme.

Le seul candidat qui puisse permettre à la Rdc d’arrêter la production de la pauvreté , car dit-on : «Primum manducare, deinde philosophari » et de lancer des grandes opérations d’investissements massifs dans l’optique du développement durable, c’est Martin Fayulu.

Congolais et congolaises, le glas a sonné de se dégager des candidats opportunistes de première catégorie privilégiant leurs propres intérêts, des voleurs de la république et de ne pas laisser le champ libre à un deuxième hold-up électoral, car dit-on : « vox populi vox Dei».

Professeur Florent Kaniki Gabati

 

 

 

Tous, soutenons Martin Fayulu: le candidat du peuple et du changement !
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Forum sur les métaux utiles à la fabrication de la batterie : Ingénieur Ruben Ngoie, même morale avec l’idée de la mise en place en RDC d’une industrie des métaux


Monsieur Ruben Ngoie a été, en sa qualité d’Ingénieur électronicien pour le compte de MMG KINSEVERE, parmi les participants au forum sur les métaux utiles à la fabrication de la batterie, forum organisé dernièrement dans la salle ‘’Le Capitole’’ de l’hôtel Rotana, à Gombe, entre la RDC et l’Afrique. Foi sur sa connaissance en la matière, ces métaux favorables aux nouvelles énergies sont, entre autres, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le lithium, le nickel et le graphite, sans oublier les terres rares.
A l’en croire, l’objectif de la conférence a été de faire valoir le travail accompli jusque-là par la République Démocratique du Congo en lien avec son projet de construire une industrie des métaux pour batteries, mais aussi d’identifier les moyens de relever les défis liés au marché y relatif.
Ce qui va du fil à l’aiguille avec la prise de parole du représentant du Ministère des Finances, qui a été présent à ces assises aux côtés de ses homologues des Ressources hydrauliques et Electricité, de l’Industrie et du Commerce extérieur. L’intervention du représentant du Ministère des Finances ci-haut évoqué a fait mention de l’obligation qu’a le gouvernement, dont il fait partie, d’implémenter sa politique de revitalisation des entreprises publiques productrices des minerais stratégiques de transition en République Démocratique du Congo.
L’Ingénieur Ruben est même morale avec l’idée de la mise en place, en République Démocratique du Congo, d’une industrie des métaux de batterie à la fois équitable, inclusive et à croissance durable ; c’est en vue de l’amélioration du développement socio-économique local via la création des richesses dans la chaine des valeurs des métaux de batteries en RDC et en Afrique.
Ce qui ne l’a pas empêché, lors de la brève interview qu’il a accepté d’accorder à la presse, à la clôture du Forum, de relever les quelques difficultés qui continuent à persister en Afrique et précisément en République Démocratique du Congo par rapport aux investissements, à la production et à la transformation des métaux.
A ces difficultés qu’il faut commencer d’abord par contourner, il a trouvé que se greffe une série des problèmes connexes tels que ceux liés à l’absence des facilitations et à la détérioration de plus en plus du climat des affaires. Dans l’ombre par contre de ces problèmes connexes, il entrevoit des piles et des piles de recommandations qui n’ont jamais jusqu’ici connu un début d’application.
C’est au regard de ces difficultés et de ces problèmes connexes que l’ingénieur électronicien de MMG émet le vœu de voir les recommandations prises à l’issue de ce forum quitter le domaine de la théorie et être au plus vite que possible actionnées et métamorphosées en solutions palpables.
‘’J’espère qu’il y aura très bientôt des négociations autour de ces recommandations via un travail qui va se faire en amont de sorte que nous ayons déjà dans les tout prochains jours, en République Démocratique du Congo, le tout premier lot de la production des batteries’’, a-t-il donné sa parole de foi.
Monsieur l’Ingénieur s’est, dans cet ordre d’idée, rappelé le discours du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, qu’il a tenu du haut de la tribune des Nations-Unies ; c’est surtout dans sa partie où il abonde dans le même ordre des choses que celle relative à ces métaux dits de la transition énergétique :
‘’La République Démocratique du Congo réitère sa disponibilité de coopérer avec tout partenaire public ou privé pour mettre en valeur ses minerais stratégiques en vue de la transition écologique et a pris des engagements courageux, notamment ceux de consacrer 30% de la superficie de son territoire national à la préservation de la biodiversité et de déposer une contribution prévue déterminée comportant des mesures d’atténuation axées sur quatre secteurs prioritaires : l’agriculture, la forêt, l’énergie et le transfert des technologies ainsi que des mesures d’adaptation’’, mots du Chef de l’Etat.
Parmi ceux qui avaient parlé au perchoir et dont les mots ont servi de source d’inspiration à la prise de parole par l’ingénieur Ruben via l’interview ci-haut évoquée, il y avait Monsieur Vuko Ndodo Kakule, Directeur général adjoint du Conseil Congolais de la Batterie, qui avait apporté des informations contextuelles sur l’exploitation minière en République Démocratique du Congo ; le Professeur Jean-Baptiste Tangoma, de l’Université Officielle de Bukavu, avait fait un aperçu global sur la mise en circulation routière en République Démocratique du Congo des véhicules électriques qu’il avait trouvés susceptibles de représenter une opportunité de marché devant équivaloir à 46 mille milliards de dollars d’ici 2050 ; Serge Ngandu, Directeur des Affaires corporatives à AVZ Minerals/RDC, avait reconnu en la République Démocratique du Congo un important producteur du lithium, position qui lui offre en même temps l’opportunité que soit mise en place toute une industrie et, pourquoi pas ?, toute une zone économique spéciale en la matière ; Monsieur Saturmin Wangwamba, Secrétaire Général au Ministère de l’industrie congolaise, avait insisté sur la décarbonisation du secteur du transport du continent africain ; Monsieur Eric Allard, Président directeur général de Tantalex Lithium Ressources, une société canadienne, avait reconnu qu’il faudra garantir la durabilité de l’approvisionnement énergétique des mines ; Madame Lucy Tamlyn, ambassadrice des Etats-Unis en RDC, avait pour sa part parlé d’assurer une chaîne d’approvisionnement à la fois durable, transparente et responsable ; Madame Dorothée Masele, Manager chargé des Relations communautaire à Tenke Fungurume Mining, s’était inquiétée sur la question de savoir si la RDC pourra être en mesure de produire des métaux de batteries d’une manière conforme aux exigences globales en matière d’éthique sociale et de gouvernance ; Monsieur Sebastien Gotrhals, Directeur général de CITILINKS, une société sino-néerlandaise, avait recommandé la mise en place d’un système financier fiable qui servira à valoriser la chaîne des valeurs des métaux des batteries ; Monsieur Vuko Ndodo Kakule, était revenu à la charge pour proposer un renforcement de la coopération régionale à travers les accords commerciaux de libre échange.
Parmi d’autres structures qui ont été représentées à ces assises, il y avait, pour le compte de la RDC : CTCPM du Ministère des Mines, Centre Africain de l’Excellence pour la Batterie, Congo Challenge et Fair Cobalt Alliance, pour n’en citer que quelques-unes. Erg Africa, Vuka Group d’Afrique du Sud, Mobility For Africa du Zimbabwe, USAID des Etats-Unis d’Amérique, Arise IIP de l’Inde et AFC du Nigeria, ont été parmi les structures venues d’ailleurs.
La prochaine édition de ce forum est prévue pour 17 et 18 septembre 2024.
Saint-Germain Ebengo

 

Forum sur les métaux utiles à la fabrication de la batterie : Ingénieur Ruben Ngoie, même morale avec l’idée de la mise en place en RDC d’une industrie des métaux
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Un Coup d’Etat des Ordinateurs sur les humains dans un horizon pas très lointain


*Eh Oui ! Tel est le point de vue que tiennent mordicus des scientifiques de gros calibre autour du Professeur Kurzwill aux Etats Unis. En termes savants, l’hypothèse porte le nom de : ‘’Singularité Technologique’’. Kurzwill et ses acolytes développent, à grand renfort d’arguments, l’idée selon laquelle le développement accéléré de la technologie déclencherait dans un avenir, pas trop lointain, un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles sur la société humaine.
Au-delà de ce point de bascule, le progrès ne serait plus l’œuvre que des supra -intelligences qui s’auto-amélioreraient, créant une explosion des intelligences qui dépasserait de loin l’intelligence humaine et qui produirait, ipso facto, la fin de l’ère humaine. Ils estiment cette fin aux environs de l’année 2045.
Après avoir retourné sens dessus, sens dessous les ressorts et les arcanes d’un sujet aussi brûlant, nous arrivons à la conclusion que nos chercheurs devraient revoir leur copie. Pas seulement que l’argument ne tient pas la route, mais aussi il a des allures d’une hérésie.
Depuis la nuit des temps, l’homme s’est toujours évertué à exploiter, à bon escient, des outils autour de lui, pour mettre au point des gadgets de ses rêves. Un de ces gadgets est la bombe atomique, qu’il est convenu de classer parmi les monstres de Frankenstein. Un autre outil pour lequel le commun des mortels s’est trituré les méninges afin de le porter sur les fonts baptismaux, à l’aide du silicium, est l’ordinateur. De simple amplificateur de la pensée humaine, pouvant exécuter des tâches ardues en un temps record, il est passé à une machine à puissance ossifiée, capable de stocker, comme dans une mémoire d’éléphant des grosses bases des données.
A défaut d’espace et de temps, nous n’avons guère l’ambition de conduire ici le lecteur dans les méandres de l’évolution de l’ordinateur. Nous allons faire du jumping et passer à la phase de cette évolution où l’ordinateur a été doté des vertus anthropomorphiques. C’est-à-dire, des aptitudes qui lui permettent d’exhiber une certaine forme d’intelligence. Cette phase de l’Informatique est désignée sous le label d’Intelligence Artificielle. Il convient de signaler qu’en matière de traitement automatique de l’information, tout est rapport d’espace mémoire, des tâches à exécuter et de la rapidité d’exécution de ces tâches.
Du côté des tâches à exécuter, l’Informatique Classique et l’Intelligence Artificielle ne jouent pas dans la même cour. En effet, l’Intelligence Artificielle permet d’exécuter des tâches qui nécessitent une certaine forme d’intelligence, comme jouer aux échecs, exhiber des pas de danse, conduire un véhicule, piloter un avion et on peut allonger, ad infinitum cette énumération.
Le leitmotiv des chercheurs dans le domaine de l’Intelligence Artificielle a toujours été de construire des machines pouvant égaler, voire surpasser l’intelligence humaine sur base de nouveaux moyens technologiques disponibles. Pour dire vrai, les efforts de ces scientifiques ont été récompensés. En effet, ils ont engrangé pas mal de succès par rapport à ce pari fou.
La question qui vient tarauder l’esprit est celle de savoir si, nonobstant le fait que la futurologie et les méthodes prévisionnelles ont des étoffes de crédibilité, la doxa, mentionnée ci-dessus et coulée sous le terme de «Singularité Technologique » tient la route.
La Singularité Technologique est une nouvelle qui arrache le sommeil au commun des mortels. Toutefois, les auteurs ont du plomb dans l’aile pour la justifier. Il n’est pas difficile de trouver des arguments pour récuser cette thèse qui entremêle incongruité et incompréhension. Les sources documentaires et biographiques sont nombreuses qui mettent en exergue, tout en le prouvant scientifiquement, le fait qu’il est difficile et même impossible que l’intelligence de la machine dépasse celle de l’homme. Les capacités calculatoires et la vitesse de calcul d’un ordinateur actuel sont incontestables mais, l’on pourra imiter difficilement la cognition qui est incrustée dans l’homme. Mais, je doute fort, qu’on puisse doter un jour l’ordinateur des aptitudes qui lui permettent d’avoir peur, de se fâcher, de prendre l’initiative, d’être jaloux etc… Il manque et il manquera toujours à la machine le sucre de la cognition pour se mettre en colère, prendre l’initiative d’engager une guerre contre les humains, la mener à bon port et la gagner pour induire la fameuse Singularité Technologique. Les deux courants de l’Intelligence Artificielle que sont le courant symbolique et le courant connexionniste se butent outre à l’ancrage des symboles, pour le premier, et à la modélisation du cerveau, pour le second, au problème crucial de la reproduction artificielle des aptitudes cognitives de l’être humain sur ordinateur. Or la mise en orbite de pas mal de ces aptitudes cognitives constitue la condition sine qua non pour initier et mener à bon port une guerre.
La Singularité Technologique est un thème actuel et polémique.
Elle brandit des idées eschatologiques qui privent de quiétude le commun des mortels. Nous nous sommes évertués ici à récuser cette futurologie transhumaniste.
Ne confondons pas l’inné et l’acquis. Autant l’homme possède les deux, autant la machine ne possède que l’acquis.
Or, là où on a besoin du sel et du sucre, le sel seul ne suffit pas.
C’est une mise en abime stérile que d’avancer des idées qui engagent la destinée de l’humanité en se basant sur des convictions personnelles et sans en donner des justifications convaincantes. Il faut savoir que les convictions injustifiées sont des ascenseurs qui descendent vers l’erreur, tandis que les justifications rigoureuses sont des escaliers qui montent vers la vérité. Nous devrions résister à la dictature des savants en ayant le courage de tordre le cou à des idées farfelues d’où qu’elles viennent.
Ceci devrait nous amener à prendre distance vis-à-vis des flots des prétentions des scientifiques déjà prêtes à la consommation mais, sans aucune justification valable.
D’autre part, on a beau être érudit, on devrait avoir l’humilité de savoir réhabiliter le doute. On peut toujours se tromper, surtout en ce qui concerne les questions brûlantes qui engagent la fin du monde.
Ceci d’autant plus qu’une autre épée de Damoclès, à tonalité nucléaire cette fois-ci, pèse sur nos têtes à partir du flanc oriental de l’Europe.
Nous entendons souvent des gens autour de nous proclamer urbi et orbi que nous sommes à l’ère du devenir humain de la machine et du devenir artificiel de l’humain. Nous aimerions ici rétorquer à ces genres des propos en disant que nous sommes à une époque de croissance vertigineuse du progrès technique.
Mais, nous devrions rester humain et non devenir artificiel ou machinal, dans n’importe quel sens de ces termes.
Jean-Pierre Luhandjula
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Un Coup d’Etat des Ordinateurs sur les humains dans un horizon pas très lointain
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