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Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques

(Version révisée de la réflexion publiée le 26/11/2020 dans 7sur7.cd .)

 

Le savant congolais du Droit Constitutionnel Evariste Boshab, auteur de plusieurs ouvrages académiques référentiels, avait enclenché un ouragan de réactions dans l’aire intellectuelle et dans le champ politique, avec son énonciation du régime « primo-ministériel » dans le contexte du système politique de la RDC. Il avait autant enrichi que bousculé le registre lexical politique et communicationnel des congolais. Les pseudo-analystes politiques et autres chroniqueurs folkloriques des évènements du pouvoir, souvent allergiques à la réflexion politique conceptualisée, ne s’étaient pas  abreuvés de sa sève épistémique. Et cela, dans un univers intellectuel où la typologie classique des régimes politiques adoptés dans divers projets de société des partis politiques, et expérimentés depuis 1960, est sculptée avec superficialité dans la discursivité et l’exercice concret du pouvoir. Réactions ambiguës sur le registre de l’obscurantisme politique congolais. On y avait noté des objections et critiques aléatoires, mutilatrices de l’authentique savant Constitutionaliste Congolais (différent de fades constitutionalistes prestidigitateurs) par les « politicailleurs » et autres pseudo-intellectuels oxydant l’arène politique Congolaise.

Aujourd’hui encore, la confusion persiste sur cette problématique. Ainsi donc, ma contribution cogitative a pour visée d’apporter une nuance conceptuelle, axée sur la praxis politique contemporaine, dans la conceptualisation du régime primo-ministériel du point de vue politologique – puisant dans le gisement épistémique de la Science Politique. Ma démarche gravite autour de trois axes. Le premier établit que le régime primo-ministériel est originellement et fonctionnellement synonyme du régime parlementaire pur dans la typologie classique des régimes politiques en Sciences Politiques. Mais dans une certaine mesure, ce type de régime peut avoir une variante compressée dans le régime semi-présidentiel. Toujours à travers le prisme politologique, et au-delà de la normativité constitutionnelle (qui est une codification de la volonté générale rousseauiste, donc un instrument du politique) encapsulée dans l’énoncé générique du Professeur Boshab, le deuxième point relève que l’effectivité de la primo-ministérialité formelle ou par élan de la primature, est surtout fonction de la maestria politique du premier ministre comme operateur politique. Le troisième axe insiste sur la dimension systémique de la crise politique et déplore le silence ou l’absence des professeurs des Sciences Politiques dans les débats nationaux majeurs à ce sujet (éminemment politique). La conclusion souligne que le président de la République et le premier ministre portent tous deux une part de responsabilité dans la performance ou les déficiences d’un régime politique. Ainsi donc la RDC a besoin du déploiement d’une intelligence synergétique transformationnelle pour corriger les dysfonctionnements du régime politique congolais. Et cela au regard des déviances et contradictions observées de 2006 à 2024.   

  1. LE CONCEPT DE « RÉGIME PRIMO-MINISTERIEL » EST ORIGINELLEMENT ET FONCTIONNELLEMENT SYNONYME DU RÉGIME PARLEMENTAIRE CLASSIQUE CERNÉ SUR LA VARIABLE ET L’AIRE DES PRÉROGATIVES EXÉCUTIVES.

 

D’abord, Il convient de relever que l’énoncé du Professeur Boshab est d’une immense pertinence car il fait bifurquer le débat intello-politique (différent des supputations évènementielles à ras le sol dans les réseaux sociaux dans plusieurs débats télévisés intellectuellement fades) sur une nouvelle piste d’intelligence cogitative nationale. Cet énoncé impose une archéologie des rayons du pouvoir exécutif dans la configuration politique binaire président versus premier ministre en RDC. Cette perspective est d’autant plus saillante que la crise actuelle a aussi comme une des causes premières ce que j’ai conceptualisé depuis 2019 comme étant la propension d’un présidentialisme impérial. Dans cette optique, on a vite observé que le Président F. Tshisekedi a démarré sa dispensation politique avec la notable tendance à exercer ses pouvoirs au-delà des normes inhérentes au régime semi-présidentiel (semi-parlementaire) dont les principes sont encastrés dans notre Constitution. Les cas du programme de 100 jours et du programme présidentiel de la réduction de la pauvreté (dont aucune évaluation n’est connue à ce jour), des nominations des généraux et juges de la Cour Constitutionnelle en dehors des procédures de la gouvernance étatique prévues par l’Article 81 de la Constitution, l’imposition au Gouvernement des décisions coulées dans la communication du président au Conseil des Ministres, notamment, sont éloquents.  Refuser de voir cette réalité déviante (régression systémique) en la justifiant à l’aide de la prestidigitation interprétative constitutionaliste, c’est soutenir une fallacieuse perfection absolue dans le fonctionnement de l’institution Président de la République en RDC.

Cependant, au plan d’une exploration conceptualisée des dynamiques du pouvoir, l’énoncé du Professeur Boshab rend compte d’une double donne normative et empirique méritant d’être disséquée. Il est d’abord indispensable de préciser que le Professeur Boshab n’a pas inventé ce concept – contrairement aux accusations de certains politiciens populistes et autres iconoclastes politiques. Le concept de « primo-ministérialité » a été utilisé dans plusieurs réflexions sur les possibilités des reformes du régime politique Français (Olivier Duhamel, « Deuxième solution radicale : le système primo-ministériel » in Le Quinquennat, 2008, pp. 65-73 ; «Vers une VIe République primo-ministérielle » in Les Echos, 2002).  Deux aspects historique et fonctionnel méritent d’être relevés. A l’origine, ce régime est de nature essentiellement parlementaire classique.  Ce régime d’un premier ministre aux pouvoirs exécutifs prééminents est apparu au Royaume Uni en 1721 avec Sir Walpole. Ayant été la conséquence de la Révolution dont l’ultime visée fut la fin de l’absolutisme par la réduction sinon l’aplatissement des pouvoirs impériaux du monarque, ce régime consolida les prérogatives exécutives prédominantes du premier ministre en Grande Bretagne. En revanche, en France où prévaut le régime semi-présidentiel aux connotations d’essence hégémonique Gaulliste (d’où sont tirés quelques aspects du régime politique Congolais), certains penseurs ont envisagé l’amputation (« dégaulliser » le régime) des pouvoirs jugés excessifs du président au profit du premier ministre pour donner à ce pays un régime primo-ministériel (Christophe Premat, «Des institutions politiques adaptées à notre temps », in Erudit, 2014 ; « Pour un régime primo-ministériel et une dose de proportionnelle » in L’Humanité, 2005). 

Au plan fonctionnel, comme son appellation l’indique, en effet, le régime primo-ministériel se caractérise par la prédominance exécutive (élasticité de l’aire des prérogatives exécutives) du Premier Ministre et son rôle exclusif dans la conception et l’implémentation des politiques publiques d’Etat. A telle enseigne que le régime primo-ministériel est en réalité synonyme du régime parlementaire classique, car à l’origine ce concept souligne l’exercice exclusif des prérogatives exécutives par le premier ministre. Dans les cas du Royaume Uni, de l’Inde où d’Israël, le Roi (la Reine) dans la monarchie constitutionnelle, le Président non élu directement par le souverain primaire, donc dénué de légitimité populaire, exerce un pouvoir de type symbolique ou protocolaire. Il incarne l’unité et la souveraineté nationale, notamment par rapport aux relations internationales. Néanmoins, pour Dominique Rousseau, dans une certaine mesure le régime semi-présidentiel peut basculer dans le mode primo-ministériel en cas de cohabitation. N’ayant pas la majorité parlementaire le président de la République perd la capacité politique d’impulser la politique de la nation. Le premier ministre devient alors le principal animateur du pouvoir exécutif (Dominique Rousseau, « La République sans fétichismes », in Le Monde 2002).

  1. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LA RDC N’EST PAS PROTOCOLAIRE FACE À UNE PRIMO-MINISTÉRIALITÉ FORMELLE AUTOMATIQUE

La philosophie politique républicaine a orienté la composition de la Constitution de la RDC, par rapport aux expériences d’un président Kasavubu vulnérable face au Parlement (hyperpuissant, dont le Premier Ministre fut le prolongement exécutif), et de l’absolutisme de Mobutu détenteur des pouvoirs exécutifs totalitaires. Cependant, la rationalité républicaine des pouvoirs équilibrés (séparation des pouvoirs en mode « checks and balances »), évitant de diluer le président de la République dans la prééminence exécutive du premier ministre (ce que rejetèrent les Gaullistes en 1958), a injecté un mécanisme collaboratif dans la gouvernance de l’Etat. Donc contrairement à la doxa constitutionaliste d’un premier ministre détenteur du monopole de l’action gouvernementale en RDC, il est en réalité co-auteur (en amont) et principal exécutant (en aval) tout en portant la responsabilité devant le parlement. Cela est établi dans l’Article 91 de la Constitution. Elle prescrit la concertation entre le président et le premier ministre dans la définition de la politique nationale et la collaboration dans les secteurs stratégiques de la défense, la sécurité et les affaires étrangères. En RDC, historiquement on parlerait du régime primo-ministériel stricto sensu de 1960 à 1965. Etant une transposition non substantiellement réfléchie du parlementarisme Belge, ce régime-là fit de Kasavubu (élu au second degré par le Parlement) un président fragile et quasi-protocolaire. C’est sa tendance à vouloir exercer des pouvoirs excessifs au-delà des prescriptions constitutionnelles (comme aujourd’hui dans une certaine mesure), qui fit de lui l’épicentre des rebellions en 1963 et du coup d’Etat en 1965.

Dans le cas de la RDC, la notion d’un régime primo-ministériel est inexistante dans la Constitution, mais son élan opérationnel est possible. Primo sur le plan normatif, les principes édictés dans la constitution sont ceux d’un régime semi-présidentiel (semi-parlementaire).  Le président de la République est élu au suffrage universel direct, participe à la conception des politiques publiques (Article 91), possède des rayons des pouvoirs concurrentiels et détient la primauté de la validation des actes décisionnels d’Etat (pouvoir ultime sur le Conseil des Ministres, promulgation des décrets présidentiels opérationnalisant certains actes des autres institutions, pouvoir de dissolution de l’Assemblée sur base de certaines conditions, etc.). Sous cette lumière, ni la volonté générale rousseauiste, ni sa codification dans la constitution, ne prescrivent donc un président d’apparat comme dans un régime parlementaire pur, créant de jure et de facto une prééminence primo-ministérielle.

En revanche sur le plan de la réalité des dynamiques du pouvoir en mouvement sur la sphère institutionnelle, à travers le prisme de l’anthropologie politique, la nature relationnelle-concurrentielle du pouvoir est à cerner.  Les prérogatives du premier ministre sont en réalité aplaties non pas exclusivement par la tendance hégémonique du Président F. Tshisekedi, mais aussi par un déficit de charisme (une ressource du pouvoir) de ses Premiers Ministres successifs (Ilunga  Ilunkamba, Sama Lukonde). En d’autres termes, ce n’est pas seulement la normativité déclarée dans la constitution qui révèle et matérialise « la primo-ministérialité » ou son élan de facto pour ainsi dire. Même sans normativité constitutionnelle formelle, une certaine impulsion de la primo-ministérialité peut jaillir par la virtuosité politique et gouvernologique du chef du Gouvernement. Dans le cas actuel de la RDC, même les rayons du pouvoir exécutif attribués à la fonction du chef du Gouvernement par la Constitution ne sont pas exercés avec une brillance techno-politique valorisant le rôle d’animateur principal des opérations exécutives de l’Institution Gouvernement. Cela est aussi dû au fait (anticonstitutionnel depuis 2007 avec le Premier Ministre Gizenga) que depuis 2006 le premier ministre n’est pas le leader politique direct de la majorité (ou la coalition majoritaire au parlement). C’est-à-dire, un operateur techno-politique prééminent du sérail politique détenant une légitimité électorale, intériorisant l’idéologie du parti majoritaire (ou prédominent dans une coalition), domptant le personnel politique du parti ou de la coalition, et maitrisant les dossiers stratégiques de la nation, comme cela est la pratique dans les régimes d’essence parlementaire. Cet aléa affecte aussi la performance exécutive du premier ministre.

Dans le cas du Président Honoraire J. Kabila, sa personnalité politique «ego-maitrisé» et son statesmanship flexible, avaient rendu possible un certain élan de  primo-ministérialité performante du chef de Gouvernement Matata, qui était lui-même porteur d’un certain talent novateur. Sa vulnérabilité d’un technocrate dénué d’ancrage politique dans la majorité fut compensée (dans une majorité présidentielle relativement plus cohésive) par son soutien par le Président Kabila, et l’appui par Agustin Katumba Mwanke, colossal pilier du régime. Plus déterminant encore, avec sa « Matatanomics » efficace, Matata fut aussi protégé par sa légitimité de performance révélant un certain élan primo-ministériel par des accomplissements significatifs sur terrain (Congo Airways, Esprit de Vie, Transco, modernisation de la ville de Kindu, projection de l’émergence en 2030 par le PNUD), ayant comme centre d’impulsion la primature. Cela avait validé le Premier Ministre Matata auprès des organisations financières internationales (FMI, BM, PNUD), et aux yeux du Peuple. Ainsi, la déstabilisation ou la défenestration politicienne du Premier Ministre fut difficile. Donc, le capital technique, mais surtout sociopolitique du premier ministre est une ressource majeure dans l’élan primo-ministériel. Sans ces atouts, le premier ministre sera victime des pressions politiciennes, et dilué dans la propension hégémonique du Président de la République, apparaissant ainsi comme un superviseur du gouvernement au nom du chef de l’Etat. 

  1. AU-DELÀ DU RÉDUCTIONNISME CONSTITUTIONALISTE : LA REALITÉ DE LA CRISE DU SYSTÈME POLITIQUE ET LE SILENCE ÉTONNANT DES PROFESSEURS DES SCIENCES POLITIQUES

 

Par ailleurs, le système politique congolais (comprenant l’interaction structurée de l’Etat, des partis politiques, de la société civile, des médias et sphères académiques, des effets des agents exogènes sur ledit système) connait, particulièrement depuis 2019, un assèchement intellectuel et idéologique, et surtout des dramatiques déviations structuro-fonctionnelles. En d’autres termes, les violations répétées de la Constitution ne se réduisent pas simplement aux occurrences de non-conformité au texte fondamental. Il s’agit-là d’une problématique polygonale du système politique touchant aux idéologies mimétiques et inopérantes, à la résurgence de la gouvernementalité ancestrale du pouvoir total, à la culture politique paroissiale et la socialisation politique Zaïroise (une zairianité politique). Cela est couplé au sous-développement des partis politiques. Ceux-ci sont réduits aux conglomérats tribaux-courtisans et ascenseurs sociopolitiques des politiciens néopatrimonialistes. Il s’y ajoute le cancer métastasé des regroupements politiques creux et opportunistes, dénués de rationalité politique développementale. Ils sont exploités pas les chefs politicailleurs (cyniques népotistes) pour leur ascension politique et la vassalisation des cadres et militants des « particules politiques». Ils complexifiant les élections et plombant le fonctionnement des institutions. On y observe également une opposition inféconde en proposions des politiques publiques alternatives et une société civile vassalisée. Sur ce registre on repère également la praxis d’un infécond leadership et la gouvernance artisanale, incapables de propulser la navigation socioéconomique accélérée vers l’émergence. Au regard de l’expérience de trois décennies de la démocratisation pluraliste et ses contradictions, on cerne pareillement la problématique de l’inadéquation du régime politique et de la forme de l’Etat (au regard défis et contradictions observés depuis 2006), ainsi que du paradigme de la sécurité nationale et de notre ambition géostratégique.  Donc, la problématique du non-respect de la constitution en elle-même, et la question adjacente de la primo-ministérialité, ne constituent qu’une partie du puzzle.

Face à cette problématique, relative au génie d’un peuple repensant, réinventant et ré-opérationnalisant l’ordre politique porteur d’intelligence pour son progrès fulgurant dans le concert des nations, on peut déplorer le silence, voire l’absence des contributions saillantes de ceux qui étudient et enseignent la « Science du Pouvoir ». La Noble Science par excellence, car étant architectonique dans le prisme Aristotelien, étant donné que son principal objet d’étude, le pouvoir, décide de tous les autres secteurs d’activité dans la sphère de l’existence collective. Pourtant, la RDC possède d’excellents politologues d’un calibre académique luminescent. Cependant, il leur manque l’impulsion de l’intellectualité spécifique porteuse de la parrêsia prescrite par Michel Foucauld. C’est-à-dire la « vaillance » de dire la vérité de sa science précise à la société.  Beaucoup se sont résignés au sort des fonctionnaires éducatifs (souvent en fantasme égotiste et mystificateur de « professeur des universités », sans aucun impact sociétal). Ils se dissimulent derrière l’excuse de l’éthique professorale qui proscrirait tout discours public sur sa collectivité. Pourtant cette époque-là est révolue. La démocratie moderne étant délibérative comme le souligne Habermas, le scientifique doit aussi se démocratiser – sortir de la tour des savoirs mystifiés. Il est appelé à s’auto-capitaliser au profit de l’émancipation intellectuelle du peuple (démos) grâce à la vérité libératrice dévoilée sur la société par la Science impulsée par la Conscience. Les Professeurs des Sciences Politiques ont le devoir d’illuminer la société dans la perspective de l’intelligence synergétique pour le progrès sociétal. 

CONCLUSION

LA NÉCESSITÉ DE LA CORRECTION DES DYSFONCTIONNEMENTS DU RÉGIME POLITIQUE EN RDC PAR UNE INTELLIGENCE SYNERGÉTIQUE TRANSFORMATRICE DE LA RES PUBLICA

Le leadership national de 2001 à 2018 ayant construit les matériaux fondamentaux du système politique dans sa configuration légale et institutionnelle moderne actuelle, la dispensation de l’alternance avait pour mission historique et sociétale de proposer les termes de l’amélioration en substance avec virtuosité et vélocité. Cela tant en termes de nouvelles idée-forces de traction nationale, aussi bien que de la gouvernementalité moderniste  mutationnelle. La crise actuelle est donc le reflet d’un leadership politique tant au niveau national que provincial dénué d’une théorie du changement (« theory of change » pour reprendre la formule harvardienne) et des projets transformationnels conséquents dans les pans fondamentaux déficitaires du système politique cernés ci-haut.  Cet effort rationnel, systématisé et minutieusement évalué et corrigé progressivement, est de portée nationale. C’est une responsabilité multipartite dans toute la société, mais qui doit être impulsée grâce à un leadership développemental à la proue de l’Etat. 

Si le régime prescrit dans la constitution ne fonctionne pas en conformité avec les pouvoirs prescrits pour propulser le progrès escompté, le Président de la République porte sa responsabilité indéniable (à moins de clamer fallacieusement son infaillibilité et sa perfection absolue). Mais, il est partial d’inférer que le régime politique de la RDC serait primo-ministériel, suggérant par-là que le Président de la République serait astreint à une opérationnalité protocolaire, impliquant qu’il devrait s’effacer (à l’instar du président indien ou Israélien) en faveur d’un premier ministre assumant des hyperpouvoirs. Cela n’est ni conforme à la philosophie républicaine de cette constitution ni à ses énoncés principiels. S’il est vrai que le Président F. Tshisekedi déborde continuellement des limites de ses prérogatives exécutives prévues par la constitution, il est tout aussi factuel que les Premiers Ministres Ilunkamba et Sama Lukonde n’ont pas démontré l’élan d’une fulgurante maestria de capitalisation de leurs rayons des prérogatives exécutives pour impulser un gouvernement innovant et performant. L’énoncé du Professeur Boshab aura eu le mérite de nous aider à mieux cerner la réalité des responsabilités partagées dans les déficiences du régime semi-présidentiels congolais.  Cela démontre une fois de plus que le salut national est dans une intelligence synergétique transformationnelle, par la conjonction des génies et des expériences, plutôt que dans la fragmentation et une annihilation mutuelle. Comme l’a si bien souligné Samuel Huntington, pour consolider la démocratie les élites devraient collaborer au lieu de sombrer dans l’adversité régressive. La société s’y trouve replongée dans les horreurs animalières de l’état de nature hobbesienne de la guerre de tous contre tous : la voie de l’anéantissement collectif.

Imhotep Kabasu Babu Katulondi

Libre-penseur, écrivain, politologue et initiateur de l’AGORA DES GARDIENS INTELLECTUELS DE LA REPUBLIQUE « AGIR NEW CONGO »

Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques
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Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo

(Par le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae)

Le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

Le Congo peut-il se développer avec la constitution en place telle qu’interprétée ? La réponse est douteuse.  Le Gouvernement Tuluka n’aura pas d’excuses, il faut sauver le Congo et le Peuple Congolais. La géopolitique mondiale compromettrait la survie du Congo si celui-ci continue à se distraire. Soyons conscients. Du point de vue de la situation générale au Congo et depuis des années, le Congo n’a connu que des gouvernements improductifs, sauf quelques rares qui se débattaient vaille que vaille cherchant à faire mieux. En ce moment où les cadres Congolais, avec des compétences de très hauts niveaux en son sein dans tous les secteurs, se font traiter d’incompétents incapables de mettre fin à la guerre à l’Est, de gérer le pays convenablement, d’améliorer les conditions sociales et économiques de tout un chacun, il y a lieu que le gouvernement Tuluka, que tout le monde attend, se dresse en sauveur incontournable. Et, cela est possible si et seulement si ce gouvernement est permis d’effectuer son travail sans les influences négatives de certaines autorités morales et des intouchables connus et inconnus.

Avec près de 30 ans de conflits multiformes à l’Est du pays, une mégestion financière criante, une misère générale qui s’abat sur la population au moment où les politiciens congolais nagent dans l’opulence, il y a lieu de se demander le rôle réel du politicien Congolais au Congo. La majorité des Congolais ne cesse de constater qu’en réalité, on fait de la politique au Congo pour s’enrichir de manière immorale. On fait de la politique pour atteindre la mangeoire ou l’intérêt est assez souvent personnel. Très peu de politiciens congolais comprennent que le rôle d’un politicien dénote d’un leadership de service. Cela signifie qu’un politicien est supposé de rendre service à ses constituants en développant sa communauté et en conduisant le pays vers son développement global. 

De tout ceci, nous pouvons conclure que la politique congolaise s’embourbe dans des échecs qui conduisent le pays vers une voie inconnue due aux méfaits de la mauvaise constitution qui contrecarre le développement du pays. Si la constitution est mauvaise, il faudrait la changer ou l’améliorer.

Si politique est mauvaise, il faudrait changer les acteurs politiques. On ne change pas l’équipe qui gagne. Si notre équipe nationale – les Léopards – ne nous réserve que des déboires, aucun Congolais ne la supporterait et les joueurs et les entraîneurs seraient vite remplacés. L’équipe nationale autant que la politique nationale est le rempart de l’honneur du pays. Nous avons à réclamer l’honneur du Congo non par l’indifférence mais par des actions positives et patriotiques.

Ici, nous nous adressons aux penseurs congolais responsables. 

Comme évoqué dans le précédent point de vue, le chef du gouvernement ne devrait pas être contraint à ne sélectionner les membres de son équipe que du monde politique qui semble hautement sclérosé. Pour l’efficacité du gouvernement et pour le progrès national, il est nécessaire que les articles de la constitution qui ne contribuent pas au développement du pays soient momentanément écartés.

La politique congolaise autant que les politiciens congolais semblent être tellement dépassés qu’il y a très peu d’espoirs de voir le Congo se développer considérant leurs comportements décevants et antipatriotiques. Ils devraient se consolider dans le parlement et le Sénat et laisser le gouvernement fonctionner avec des compétences nécessaires car le moment est très critique. Le gouvernement ne peut pas continuer à encaisser des déboires due aux incompétences et aux mauvaises volontés de certains politiciens qui vont dans la politique simplement pour s’enrichir honnêtement ou malhonnêtement et pour devenir des intouchables.

Le Congo peut connaitre un développement rapide si le gouvernement s’évertue à contourner les quatre points cruciaux suivants :

1.      Stopper totalement les détournements et la corruption même s’il est difficile à se l’imaginer.

2.      Composer un gouvernement avec des compétences dans tous les niveaux provenant du monde politique et non politique ; local et de la diaspora.

3.      Donner grande considération a la haute valeur morale des membres de l’équipe.   

4.      Ne pas succomber aux injonctions et aux influences négatives et antipatriotiques des autorités morales. 

Aidons le Congo en soutenant les quatre points, ci-haut cites.

Tout Congolais peut se retrouver quelque part et contribuer au développement du Congo. Les « Kuluna » peuvent être rapidement et effacement employés dans l’armée et dans la police nationale après une formation initiale et patriotique solide.

Si les politiciens permettent le développement du Congo, le Congo se retrouverait sur la voie du développement rapide. Les Congolais sont prêts à tourner la page du sous-développement vers celle du développement continu.

Si le Congo ne se développe pas à partir du prochain gouvernement, la compétence de la nature humaine congolaise serait continuellement et malheureusement ébranlée, innocemment.

Nous serions ainsi dans l’obligation de renouveler notre demande d’un dialogue ou d’un Forum national pour faire table-rase des réalités congolaises pour un nouveau Congo. Le nouveau Congo mérite des cadres et des acteurs politiques propres et respectables, cadres et acteurs politiques qui se font réellement respectés et entendus dans la communauté internationale, cadres et acteurs politiques incontournables pour la paix et la prospérité au Congo.

Les penseurs congolais doivent se sentir obligés de concevoir des solutions nécessaires pour mettre fin à la guerre et a l’insécurité non seulement à l’Est mais aussi à travers tout le pays.

La politique congolaise semble être dépassé et au bout de « quoi faire » pour ramener la paix et la prospérité dans notre Congo qui est envié par beaucoup dans ce monde. Tout acteur politique qui s’opposerait à l’idée de concertation dans un Dialogue ou dans un Forum de haut niveau entre Congolais devrait être pris pour un ANTI-PATRIOTE, UN CONGOLAIS DE PAR HASARD, UN PARIA DE MAUVAIS GOUT POUR LE CONGO. Les penseurs Congolais doivent trouver des voies nécessaires pour remettre au Congo son honneur de l’autrefois. Rien de ne peut être impossible à réaliser au Congo s’il y a la cohésion nationale. 

Les penseurs Congolais doivent prouver au monde qu’il n’y a pas que ceux-là, mais aussi ceux-ci pour la relance du développement de notre cher Congo.

Soyons des acteurs engagés pour honorer le Congo et le peuple congolais dans le monde.

Ne continuons pas à être des spectateurs qui ne cessent de critiques les actions des autres sans proposer des solutions. 

Cessons d’être des égoïstes et combattons les détournements car sans détournements, le Congo se relèvera rapidement à la satisfaction de tous et à la surprise du monde. Personne ne pourrait développer le Congo mieux que les Congolais responsables. 

Il y a lieu de se conscientiser pour protéger le Congo et lui assurer un avenir serein et prospère.

Patriotiquement vôtre,

Kinshasa le 29 Avril 2024

Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

+243 999 035 079

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Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo
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Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi

 (Par Moïse Musangana)

Jour après jour, les déclarations d’une partie du clergé catholique confirment qu’elle est dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi. Après les dernières déclarations du cardinal Fridolin Ambongo justifiant le passage à la rébellion de certains compatriotes et faisant état de la distribution des armes aux FDLR par le Gouvernement même si un démenti s’en est suivi en vue d’en relativiser la gravité, un autre pas vient d’être franchi ce 06 mai avec la déclaration signée par le Secrétaire général de la CENCO relativement au bombardement du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma,  qui a fait, selon le dernier décompte donné par le ministre congolais des Affaires sociales, trente-cinq morts et plusieurs blessés. Cela en voulant entretenir la confusion sur les auteurs de ce énième crime perpétré contre la RDC.

Là où les USA pointent du doigt les Forces armées rwandaises (RDF), la CENCO parle des inciviques non identifiés. Eu égard à la faiblesse de l’opposition ou sa quasi-inexistence, le clergé catholique paraît déterminé à prendre le flambeau de la lutte contre le pouvoir en place. Et, en juin 2023, le Président Tshisekedi avait dénoncé solennellement le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO. 

Les images macabres à la suite du bombardement par la coalition funeste RDF-M23-AFC ce 03 mai du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, sont encore fraîches dans la mémoire collective.

Le nombre des victimes est à la hausse. De dix-huit, on est passé à trente-cinq morts. Tel est le dernier décompte fait par le ministre congolais des Affaires sociales Modeste Mutinga Mutuishayi. Cela sans compter plusieurs dizaines de blessés admis dans plusieurs formations médicales du chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce drame a donné lieu à des condamnations en chaîne. Union européenne, l’Union africaine, SADC, USA … n’ont pas eu de retenue.

Les Etats-Unis ont, dans un communiqué du Département d’Etat, fustigé cette attaque lancée le 03 mai par les Forces de défense rwandaises (RDF). En plus, ils se sont dit préoccupés par la récente expansion de l’armée rwandaise et du M23 dans l’Est de la RDC, contribuant ainsi au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes. 

A l’opposé, la CENCO, condamnant à son tour cette tragédie dans une déclaration signée le 06 mai par son secrétaire général, Mgr Nshole, attribue ce bombardement à des «inciviques non identifiés» et demande aux Nations unies et à l’UA de «diligenter une enquête indépendante pour établir les responsabilités».

De ce fait, elle n’a pas moins semé la confusion sur les responsables de cet acte ignominieux et, de surcroît, foulé aux pieds la déclaration de la RDC attestant que les obus de la mort ont été tirés à partir des collines de Kiroche par l’armée rwandaise dont le gouvernement a rejeté naturellement l’attaque. Feu le cardinal Monsengwo dirait qu’il y a des convergences parallèles entre la position de la CENCO et celle de Kigali.  

Aussi, la CENCO ne s’explique pas que les rebelles du M23, appuyé par l’armée rwandaise, et les forces loyalistes des FARDC s’affrontent et s’invitent à se positionner de part et d’autre d’un camp des déplacés. Elle se dit surprise que ce drame survienne à la porte de Goma, une ville hyper militarisée où beaucoup d’indications étaient données invitant les autorités compétentes à une alerte maximale pour sécuriser la population.

Encore une fois, la CENCO, cette fois-ci,  en stratège militaire, pense indiquer aux FARDC les positions à occuper à Sake et dans ses environs et présente le Gouvernement comme incapable de protéger la population. 

Par ailleurs, la CENCO en appelle à une forte dynamique nationale avec des représentants des forces vives du pays, toutes tendances confondues, pour parvenir à une solution acceptable. Laquelle ? Acceptable avec qui ?

A n’en point douter, la CENCO, mieux une partie du clergé catholique avec comme tête de pont le trio Fridolin Ambongo-Fulgence Muteba-Donatien Nshole qui a volé la vedette à l’institution en subjuguant le président Marcel Utembi, semble avoir tourné la page Tshisekedi. Elle est en pleine campagne de diabolisation et de dénigrement de son régime dont elle n’a jamais salué l’avènement et d’intoxication du peuple dont elle est convaincue d’être majoritairement catholique.

Eu égard à l’opposition qui est très faible et qui n’existe quasiment plus, elle est déterminée à reprendre le flambeau de la lutte et est dans un schéma de non-retour contre le pouvoir de Tshisekedi. 

Outre la méfiance du peuple qui s’accroîtrait au fur et à mesure à l’endroit du régime Tshisekedi, les princes de l’Eglise pensent se mettre en phase avec certains lobbies et puissances occidentaux qui ont démontré par le passé de l’intérêt envers eux.

Le clin d’œil à Paul Kagame dont ils épousent le narratif et l’encouragement apporté à ceux des Congolais qui passent sous son leadership pourraient les rapprocher davantage des maîtres du monde pour la réalisation de leur dessein.

A l’occasion de la célébration en juin 2023 des 25 ans de sacerdoce de Mgr Emmanuel Kasanda, archevêque de Mbuji-Mayi, le président Félix Tshisekedi avait dénoncé solennellement au stade le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO.

Il avait promis d’être sans pitié en ce qui concerne la sécurité du pays. 

Est-ce une chronique annoncée le dossier judiciaire du cardinal Ambongo ? Difficile à dire pour le moment.

Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi
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RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation

*Lorsque l’agora, le lieu de dialogue est déserté, l’arène, l’instance de la violence, risque de se remplir. Ceci, en vertus d’une règle d’une simplicité radical, la nature a horreur du vide. Ainsi, pour éviter les excès de l’absence totale de dialogue, un quidam s'empare de la parole, parfois, sans apprécier la force du courant et la profondeur de la rivière dans laquelle il plonge. 

Ainsi, consciemment, je suggère ici que l’on s’attaque à dénouer un entremêlement de fils extrêmement fins, délicats et complexes.  Je n’ignore donc pas que le poids de la tâche dépasse largement mes capacités, mais j'ose...

Je diserte donc ici sur le malheureux malentendu, entre la justice congolaise et l’Église catholique locale. J’estime que du point de vue de notre politique interne, il s’agit d’une question urgente de plus haute portée. 

Ce qui se passe présentement sous nos yeux devrait interpeller la sagesse de toutes les grandes consciences du pays et appeler à la modération de tous. Hélas, si les réseaux sociaux s’enflamment dans leur imbécillité habituelle ; du côté de la réflexion on ne voit personne bouger et la parole devient rare ! Le silence des intelligences est aussi assourdissant que le bruit du tonnerre du pluvieux mois d’avril à Kinshasa. 

Nos sages sont-ils tétanisés par le potentiel de danger politique que recèle ce conflit ou seulement indifférents ? Ont-ils peur  de se mêler des affaires des hautes personnalités ? Sont-ils tombés dans le syndrome du vidéaste inconscient, qui se précipite vers son téléphone pour filmer la scène de bagarre de rue au lieu d’aller séparer les protagonistes ?  Adoptent-ils ce que déplore l’adage luba à travers «  bitshikila tuboya » qui veut dire « laisser renverser, nous ramasserons après” ? Sont-ils tous partisans de la sagesse mongo qui veut que “les délicats jeux des cimes des arbres géants soient laissés aux singes suffisamment entraînés à l’art de l'équilibre instable” ? Sagesse qu’exprime par le losako : Lisano ya likoo,to tsikela nkema.

Dans cette conspiration du silence, seule la CENCO s’est distinguée en affirmant que le dossier était traité de manière responsable avec les autorités. La même CENCO est allée plus loin en se démarquant de tout encouragement à l’endroit de ceux qui rejoignent le M23 ou l’AFC.

    

J’estime, dans ma naïveté, que tout patriote congolais devrait se poser, dans les circonstances brûlantes actuelles, les questions suivantes :

  • quelles pourrait être la conséquence de l’embrouille qui oppose actuellement la justice du pays à la personnalité la plus marquante de l’église catholique locale sur la stabilité de nos institutions et notre environnement international
  • que pensent les dictateurs Kagame et Museveni dans leur diabolique recherche des moyens d’affaiblir la cohésion nationale en RDC ? 
  • Comment ceux qui nous jugent incapables de gérer le grand Congo et préparent sa balkanisation vont-ils analyser la situation et en tirer profit ? 

Il n’y a aucun doute, chacun de nos ennemis apportera son seau d’huile afin d’attiser d’avantage le feu que les sages de chez nous n’arrivent pas à éteindre à temps. Dans ces circonstances, je préfère agir comme le colibri du conte amérindien qui, voyant la forêt en feu, se précipita vers la rivière pour, à l’aide de son bec, puiser quelques goûtes d’eau et alla les jeter sur l’immense feu de forêt. 

N'attendons pas que la mésentente se règle comme celle de Mobutu-Malula dans les années 1970 ou celle de Kabila- Mosengwo plus tard. A ces époques ni Kagame, ni Museveni n’étaient aussi impliqués dans le complot contre nous ; de plus la pression des puissants lobbyistes hostiles à l’existence de l’immense RDC  n’était pas aussi virulente. 

Dans cette embrouille, il n’y a pas de place pour la neutralité. En tant que Congolais, nous avons tous un seul et unique parti pris : la cohésion nationale, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays.

Ce parti pris nous contraint à éteindre le feu, en toute urgence... maintenant... immédiatement.

Et,  pour ce faire, il n’existe qu’une seule et unique voie ; celle de la modération dans nos propos et agissements.  Est-ce à quoi nous assistons ? Non ! Ayant choisi chacun son camp, l’on estime nécessaire de trouver le coup qui fera le plus de mal à l’autre ; en oubliant que c’est la cohésion de la Nation qui souffre le plus et se meurt à petit feu. 

Je lance donc, très humblement aux uns et aux autres, un appel pressent à la modération et, aux sages, j’exhorte de ne pas attendre l’atteinte du point de non-retour ; calmer le jeu et sauver la Nation… maintenant.

Merci. 

Jean Pierre Kambila Kankwende 

RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation
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Mon ami devient Gouverneur du Kwango ,Ir. Willy Bitwisila : ses chances et ses défis !

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Ce 29 avril 2024, une espèce de séisme a secoué le petit monde politique de la province du Kwango. Cette dernière est située au sud-ouest de la République Démocratique du Congo. Une province à 100% rurale et enclavée malgré une longue frontière territoriale et non-linguistique avec la république d’Angola.  La caractéristique de cette province est que jusqu’en 1980, elle produisait du café, des pommes de terres, de petits poids, des haricots, du manioc, des carottes et tout ce que l’on trouve sur les étalages des supermarchés des grandes villes. La forêt de Kitenda était connue pour sa fertilité et inondait la ville de Kinshasa de ces produits Agricoles. La province du Kwango dans les années 1980s avait quelques-unes des meilleures écoles de la République du Zaïre de l’époque. Des grands lycées formés des jeunes filles qui logeaient dans des internats, l’Institut Panda Kwango d’Imbela, et le grand collège des Jésuites à Kasongo-Lunda. Les jésuites sont connus pour donner une formation intellectuelle et humaine à leurs étudiants depuis le 16ème de la fondation de l’ordre par le Basque Ignacio de Loyola. Le collège de Kasongo-Lunda bénéficia donc de cette tradition jésuite d’une formation à l’excellence. Le “magis”, c’est-à-dire la recherche d’excellence était le mot d’ordre magique qui caractérisent les écoles jésuites. En RDC, il y avait un certain nombre des collèges jésuites : Alfajiri à Bukavu, Boboto et Bonsomi à Kinshasa, Kubama -CMS à Kisantu et Ntemo à Kasongo-Lunda dans le Bandundu. L’Ingénieur Willy Bitwisila, le Gouverneur élu de la province du Kwango a fait ses études secondaires au Congo, au collège jésuite de Kasongo-Lunda. Nous avons en commun cette formation extraordinaire à l’amour du travail et de la connaissance pour transformer le monde. 

Après ses études secondaires, le nouveau gouverneur est allé poursuivre les études universitaires à l’université de Kisangani où il a étudié à l’école d’agronomie de Yangambi. Pour ceux qui connaissent l’histoire de l’agriculture au Congo, Yangambi était le lieu où toute l’Afrique Centrale pouvait se référer pour une formation à l’agriculture qui n’avait de parallèle que l’Université de Jambloux en Belgique. Après une excellente formation en agronomie, d’où il est sorti avec un diplôme d’ingénieur agronome, le nouveau Gouverneur était équipé d’une formation humaine excellente auprès des Jésuites à Kasongo-Lunda, d’une formation universitaire en agronomie dans une des meilleures universités agricole du monde. Il était donc prêt à commencer sa carrière ; d’abord comme professeur dans quelques écoles d’agronomie à Kinshasa et à Kenge, puis comme coordonnateur de la mission de l’union européenne qui supervise les aides dans le domaine agricole et nutritionnel. Ingénieur Willy est resté près de 10 ans comme coordinateur de ISCO traversant des audits et de contrôles tous azimuts de l’Union Européenne. En dehors de fait de donner un travail régulier a un certain nombre des jeunes qualifiés, ISCO a dans son crédit certaines réalisations qui ont soulagé tant soit peu les souffrances des petits peuples. Je me souviens de la cité de Popokabaka où les jeunes filles à partir de 8 ans devenaient des corvéables pour les familles pour chercher de l’eau à la rivière Ngowa. Les garçons du même âge peuvent jouer au football alors que les filles sont transformées en travailleuses non-rémunérées de la famille. Une division de travail injuste pour la jeune fille dans notre culture. Le rationnel derrière cette manière de faire est que la fille va se marier, elle doit donc être préparée à tenir son futur  foyer. La meilleure manière de la préparer était de la faire travailler dès le bas âge.

A 10 ans déjà, avant même ses premières règles, la jeune fille Kwangolaise prend soin de toute la maison, et la recherche de l’eau à la rivière, à une distance de plusieurs miles avec une charge de plus de 5 kg sur sa tête. Dans cette culture qui défavorise la jeune fille et favorise les jeunes garçons, la fille semble beaucoup plus mature très tôt comparées aux garçons. Il est arrivé qu’on demande à la jeune fille de suspendre ses études pour laisser ses frères étudier la raison étant que la fille va se marier et appartiendra à la famille de son mari, alors que les garçons s’occuperont des parents.

Cependant, il a été prouvé que dans un encadrement solide, la jeune fille est sinon plus brillante, au moins autant brillante que les hommes. Quel est le rôle de l’Ir Bitwisila dans cette culture qui rend la jeune fille une quasi esclave de la famille traditionnelle africaine? ISCO de l’Ir Bitwisila a placé des tuyaux pour amener de l’eau à la cité de Popokabaka.

Avec des robinets d’eau à la portée des cuisines, les jeunes filles sont libérées de la corvée de transport des plusieurs galons d’eau sur la tête sur une longue distance. Les Popolaises ont exprimé une grande reconnaissance envers Mr. Bitwisila pour les avoir littéralement libérées de l’esclavage domestique et familiale d’aller chercher de l’eau à la rivière pour toute la famille. Les hommes ou les garçons n’ont pas apprécié de la même manière cette réalisation de l’ISCO parce qu’ils ne sont pas concerné par la provision de l’eau dans les familles. 

Le but de ce MDW est de démontrer deux choses:

1.        Le résultat que nous avons aujourd’hui d’avoir l’Ir Bitwisila élu Gouverneur de la province du Kwango n’est que le déploiement de la formation scolaire et académique qu’il a reçue, de l’assiduité au travail pendant plusieurs années, et surtout de l’attachement à l’idéologie jésuite de transformer ce monde. Derrière la victoire de l’élection comme gouverneur, il faut reconnaitre une longue préparation qui a abouti à ce résultat. Hegel le dit plus clairement : le résultat ne compte pas, mais c’est le processus qui y a conduit qui est plus important. 

2.        La province du Kwango n’est plus ce qu’elle était dans les années 1980s. Aujourd’hui, elle est enclavée, elle s’est appauvrie et est devenue le siège de la malnutrition aiguë dans la République Démocratique du Congo. Toutes les terres qui jadis produisaient des pommes de terres, de carottes, des haricots et des petits poids sont toujours là en attente des Kwangolais pour produire la même chose et les acheminer aux marchés des grandes cités et à Kinshasa. L’élection de l’Ir Bitwisila est en quelque sorte une revanche contre la politique politicienne qui a détruit la province pour que l’ingénieur agronome qu’il est s’active à développer la province du Kwango en la désenclavant et en remettant les hommes et les femmes au travail de la terre ; notre mère la terre. L’agriculture, les routes et l’électrification des grandes cités sont des défis majeurs qui attendent notre nouveau Gouverneur Willy Bitwisila. Sa formation et son expérience sont à la hauteur de ces défis, nous en sommes certain et lui souhaitons une réussite extraordinaire dans ce Congo qui avance à grand pas vers les fonds des gouffres économiques, sociales et politiques.

Mon ami devient Gouverneur du Kwango ,Ir. Willy Bitwisila : ses chances et ses défis !
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L'Eglise Catholique en RDC : Entre Engagement Spirituel et Ingérence Politique

Depuis plusieurs décennies, l'Eglise Catholique en République Démocratique du Congo (RDC) joue un rôle majeur dans la vie sociale et politique du pays. De Malula à Fridolin, chaque Cardinal a laissé une empreinte marquante, suscitant à la fois admiration et controverse. Mais, au-delà des personnalités, c'est la question de l'engagement de l'Église dans les affaires politiques qui interpelle.

Introduction

L'Eglise catholique en République Démocratique du Congo (RDC) incarne une institution centrale, dont l'impact transcende les sphères religieuses pour s'étendre profondément dans le tissu social et politique du pays. De l'ère de l'indépendance à nos jours, chaque Cardinal, de Albert Joseph Malula à Fridolin Ambongo, a laissé une marque distinctive, tantôt saluée, tantôt contestée, dans le paysage politique congolais. Cette dynamique complexe suscite une réflexion profonde sur le rôle de l'Eglise dans la gouvernance et la société congolaise, tout en soulevant des interrogations cruciales sur les frontières de son intervention.

L'histoire de l'Église catholique en RDC est indissociable de celle du pays. Depuis les premières missions évangélisatrices, l'Église a joué un rôle fondamental dans la construction de la société congolaise, en façonnant les croyances, les valeurs et les normes qui la sous-tendent. En outre, elle a souvent été un refuge pour les opprimés, une voix pour les sans-voix et un catalyseur de changement social, défendant les droits de l'homme et plaidant pour la justice sociale.

Chaque Cardinal, de Albert Joseph Malula à Fridolin Ambongo, a apporté sa propre empreinte à l'Église catholique en RDC, en reflétant les aspirations et les défis de son époque. Leurs interventions dans les affaires publiques ont été souvent perçues comme des actes de courage moral, mais ont également suscité des controverses et des critiques, alimentant ainsi un débat continu sur le rôle de l'Eglise dans la sphère politique.

Le Débat sur l'Engagement Politique de l'Eglise

Au cœur de cette discussion se trouve la question de l'engagement politique de l'Eglise. Certains voient dans cette implication une manifestation de sa mission évangélique, une affirmation de sa responsabilité morale de défendre les valeurs de justice, de paix et de solidarité. Pour d'autres, cependant, cette implication est perçue comme une ingérence dans les affaires séculières, compromettant ainsi sa neutralité et sa crédibilité en tant qu'institution religieuse.

Cette dualité entre engagement et ingérence soulève des questions fondamentales sur les limites de l'intervention de l'Eglise dans les affaires politiques. Alors que certains plaident pour une participation active de l'Eglise dans la transformation sociale et politique du pays, d'autres appellent à la préservation de la séparation entre l'Eglise et l'Etat, arguant que cette distinction est essentielle pour garantir la démocratie et la laïcité.

Dans ce contexte complexe, il est impératif d'engager un dialogue constructif et éclairé sur le rôle de l'Eglise catholique en RDC. Il est nécessaire de définir clairement les contours de son intervention dans les affaires politiques, tout en préservant son intégrité spirituelle et morale. Ce dialogue doit impliquer toutes les parties prenantes - autorités ecclésiastiques, dirigeants politiques, société civile et citoyens - dans le but de trouver un équilibre juste et équitable qui serve au mieux l'intérêt commun et le bien-être de la nation congolaise.

La Perception de l'Ingérence Politique

Nombreux sont les fidèles congolais qui se demandent pourquoi l'Eglise catholique semble s'immiscer dans la politique nationale. Cette ingérence, perçue par certains comme légitime et par d'autres comme déplacée, soulève des interrogations profondes quant au rôle de l'Eglise dans la société moderne.

D'un côté, ceux qui soutiennent l'intervention de l'Eglise estiment que celle-ci agit en tant que voix des sans-voix, défendant les opprimés et plaidant pour la justice sociale. Les prêches du Cardinal Fridolin, chargés d'un appel à la paix et à la dignité humaine, résonnent comme des appels à l'action pour un changement positif dans la société congolaise.

Cependant, d'autres voix s'élèvent pour critiquer cette intervention, accusant l'Eglise de favoriser l'instabilité politique en prenant parti pour certains groupes ou en attisant les tensions. Ils mettent en garde contre le risque que les prises de position de l'Eglise ne conduisent à une polarisation accrue de la société et à des troubles civils.

Le Débat sur le Rôle de l'Eglise

Face à ces débats, il est légitime de se demander si l'Eglise catholique en RDC remplit son rôle de guide spirituel ou si elle outrepasse ses fonctions en s'immisçant dans la sphère politique. Certains soulignent que l'Eglise a historiquement joué un rôle de médiateur et de conciliateur dans les moments de crise, contribuant ainsi à apaiser les tensions et à promouvoir la réconciliation nationale.

Pour autant, revisiter les accords entre l'Eglise et l'Etat pourrait être une avenue à explorer. Ces accords, qui accordent à l'Eglise catholique un statut privilégié en RDC, pourraient être réévalués afin de définir clairement les limites de l'intervention de l'Eglise dans les affaires politiques et de prévenir tout abus ou toute confusion de rôles.

Le Rôle Pédagogique de l'Eglise
L'Eglise catholique en République démocratique du Congo (RDC) détient une influence significative sur la société, et cette influence peut être canalisée de manière constructive pour favoriser le développement politique et social du pays. Plutôt que de se cantonner à des critiques extérieures, l'Eglise pourrait jouer un rôle prépondérant en formant une nouvelle génération de leaders politiques. Cette formation ne se limiterait pas seulement à des connaissances théoriques, mais elle mettrait également l'accent sur les valeurs morales et éthiques fondamentales.

Dans ce contexte, l'Eglise pourrait mettre en place des programmes de formation politique qui mettent l'accent sur l'intégrité, la transparence et le service désintéressé. Ces programmes pourraient inclure des modules sur l'éthique politique, la gestion responsable des ressources publiques et la promotion du bien commun.

En formant des leaders politiques dotés de ces qualités, l'Eglise contribuerait à transformer le paysage politique de la RDC et à promouvoir une gouvernance plus juste et équitable.

De plus, l'Eglise catholique peut utiliser son réseau étendu d'institutions éducatives et sociales pour inculquer ces valeurs dès le plus jeune âge. En intégrant l'éducation civique et l'éthique dans les programmes scolaires et les activités paroissiales, elle peut aider à façonner une culture de responsabilité et d'engagement civique au sein de la jeunesse congolaise.

En agissant de la sorte, l'Eglise catholique ne se contente pas de critiquer les problèmes politiques, mais elle contribue activement à leur résolution en formant des acteurs politiques conscients de leurs responsabilités envers la société. Elle incarne ainsi son rôle de guide spirituel en guidant ses fidèles vers un engagement politique responsable et constructif, conforme aux principes de justice sociale et de solidarité.

Enfin, cette implication de l'Eglise dans la formation des leaders politiques en RDC pourrait également renforcer sa légitimité et sa crédibilité auprès de la population. En démontrant son engagement envers le bien-être de la société dans son ensemble, elle consolide son rôle en tant qu'institution influente et respectée, capable de contribuer de manière significative à la construction d'un avenir meilleur pour tous les Congolais.

Perspectives

Au-delà des débats actuels, il est impératif que les autorités ecclésiastiques et les dirigeants politiques de la République démocratique du Congo (RDC) reconnaissent l'importance de travailler ensemble pour établir un cadre clair et éthique régissant l'engagement de l'Église dans les affaires publiques. Cette collaboration entre les institutions religieuses et politiques pourrait constituer un pas décisif vers le renforcement de la démocratie et de la stabilité dans le pays.

Premièrement, une telle collaboration pourrait favoriser la création d'un espace de dialogue constructif où les préoccupations morales et éthiques de l'Eglise peuvent être prises en compte dans l'élaboration des politiques publiques. En intégrant les valeurs fondamentales de justice sociale, de solidarité et de respect de la dignité humaine dans les processus décisionnels, les autorités ecclésiastiques et les dirigeants politiques pourraient œuvrer ensemble à la promotion du bien commun et à la résolution des défis sociaux les plus pressants.

Deuxièmement, cette collaboration pourrait contribuer à renforcer la légitimité des institutions politiques en RDC en les associant à des acteurs sociaux reconnus pour leur intégrité et leur engagement envers le bien-être de la population. En travaillant main dans la main avec l'Eglise, les dirigeants politiques pourraient bénéficier de son influence morale et de sa crédibilité auprès des citoyens, ce qui pourrait contribuer à restaurer la confiance du public dans les institutions gouvernementales.

Troisièmement, une collaboration étroite entre l'Eglise et l'Etat pourrait permettre de mieux répondre aux besoins des communautés les plus vulnérables en RDC. En unissant leurs efforts, les autorités ecclésiastiques et les dirigeants politiques pourraient mettre en œuvre des programmes sociaux et des politiques publiques plus efficaces visant à réduire la pauvreté, à améliorer l'accès aux services de santé et d'éducation, et à promouvoir le développement économique inclusif.

Enfin, une telle collaboration pourrait également contribuer à renforcer la cohésion sociale en favorisant un dialogue intersectoriel ouvert et respectueux entre les différentes composantes de la société congolaise. En encourageant la participation active de l'Eglise, en tant qu'acteur clé de la société civile, dans les processus décisionnels, les dirigeants politiques pourraient contribuer à construire des ponts entre les diverses communautés religieuses et ethniques, et à promouvoir une culture de tolérance et de respect mutuel.

La collaboration entre les autorités ecclésiastiques et les dirigeants politiques en RDC présente de nombreux avantages potentiels, tant pour le bien-être de la population que pour la consolidation de la démocratie et de la stabilité dans le pays. En travaillant de concert, ces acteurs peuvent contribuer à bâtir un avenir plus juste, plus inclusif et plus prospère pour tous les Congolais.

Conclusion
L'Eglise catholique en République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à un défi complexe qui consiste à concilier son rôle spirituel avec son implication dans la vie politique du pays. Toutefois, plutôt que de voir cette dualité comme un obstacle, il est possible de considérer qu'elle offre une opportunité unique de promouvoir des valeurs essentielles telles que la paix, la justice et la réconciliation au sein de la société congolaise.

En effet, l'Eglise catholique peut jouer un rôle crucial en tant que médiateur et facilitateur dans les processus de résolution des conflits et de construction de la paix. Forte de son autorité morale et de son engagement envers le bien-être de tous les citoyens, elle peut contribuer à apaiser les tensions politiques et ethniques en promouvant le dialogue et la compréhension mutuelle.

De même, l'Eglise peut servir de gardienne des valeurs éthiques et morales dans l'arène politique, en appelant à l'intégrité, à la transparence et à la responsabilité de la part des dirigeants et des citoyens.

En insistant sur l'importance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, elle peut contribuer à établir un environnement politique plus juste et plus équitable.

Par ailleurs, l'Eglise catholique peut jouer un rôle central dans la promotion de la réconciliation nationale en encourageant le pardon, la compassion et la coexistence pacifique entre les différentes communautés de la RDC. En offrant un espace sûr pour le dialogue et la guérison des traumatismes du passé, elle peut contribuer à surmonter les divisions historiques et à construire un avenir commun fondé sur la justice et la solidarité.

Enfin, il est essentiel que les autorités ecclésiastiques et les dirigeants politiques travaillent en étroite collaboration pour relever ces défis et saisir les opportunités qui se présentent. En établissant un partenariat constructif basé sur le respect mutuel et la reconnaissance des compétences respectives, ils peuvent créer les conditions propices à un développement harmonieux et durable de la RDC.

En définitive, l'Église catholique en RDC peut jouer un rôle catalyseur dans la transformation de la société congolaise en promouvant des valeurs fondamentales telles que la paix, la justice et la réconciliation. En collaborant avec d'autres acteurs clés, elle peut contribuer à construire un avenir meilleur pour tous les Congolais, fondé sur le respect de la dignité humaine et la recherche du bien commun.

Jean Aime Mbiya Bondo Shabanza, MPA

Vice-Président fédéral en charge de la politique et de la Diplomatie

Fédération des Etats-Unis d’Amérique/ UDPS-Tshisekedi

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(243)981228121)

L'Eglise Catholique en RDC : Entre Engagement Spirituel et Ingérence Politique
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Le temps des luttes intestines

Comment dire ? En voici des manières ! Commencer une chronique avec une question ! Du reste, qu’est-ce qui n’est pas questionnement ces temps derniers ? Je me questionne sur tout, car ces temps sont des temps de tumultes, où les passions déferlent à la même vitesse et avec la même violence que les eaux des inondations désormais célèbres dans Kinshasa.

La haine fait recette. Il y en a à profusion. On se déteste mutuellement et volontiers, même entre pauvres et indigents, manquant de tout. C’est devenu un véritable sport national. On se règle les comptes à travers les médias. Les relais pour nourrir et diffuser cette haine sont nombreux. Certains cherchent même à se faire enrôler comme propagateurs de méchancetés, tellement semble-t-il, cela paierait bien.

Un exemple ? Judith Swamina Tuluka, Première ministre de son état. Sa présence à la tête du ministère du Plan ne dérangeait personne. Du moins pas publiquement. Parce que dans ce pays, il y a toujours un cœur noir insoupçonné tapi dans l’ombre, qui vous en veut, pour une raison ou une autre que vous ignorez totalement. Une fois nommée à la tête du gouvernement, mais quel déferlement de médisances !!!

Plus personne ne se cache pour détruire l’autre. Les ‘’assassins’’ tueurs de réputation agissent désormais à visage découvert. C’est devenu un vrai métier que de passer descendre autrui sur des plateaux de télévision, à visage découvert. Les sicaires de l’image et de la personnalité se sont pleinement assumés et vivent désormais de ce ‘’métier’’ officialisé. Ils nous ont dit que Madame la Première ministre n’est pas congolaise, qu’elle est incompétente, alors que ceux qui parlaient n’ont pas le tiers de la moitié du millième de son expérience et de son expertise. Mais bon, tous les moyens sont bons pour salir ceux qui sont sur le devant de la scène, parce que celui qui a payé le ‘’sicaire’’ est à ce moment-là assis dans un canapé qu’il espère changer quand il sera nommé, entouré de ses sympathisants, bénéficiaires secondaires de cette improbable nomination.

Le ministre des Finances aussi, à son tour, fait les frais de tirs croisés d’un groupe d’individus bien entrainés. Cité à tort et à travers, son nom est sur toutes les bouches. Visiblement, l’on s’en délecte à toutes les sauces. Mais bon, ce n’est pas le plus étonnant. Le ‘’pote Nico’’ comme l’ensemble de ses prédécesseurs est la cible de la colère de plusieurs. Il en a toujours été ainsi dans la République. C’est le ministre des Finances qui paie pour tout le gouvernement : manifestations, déclarations, revendications, etc. Même si pour le cas présent, le temps et les circonstances sont un petit peu trop bien coordonnés. Plusieurs en effet, voudraient être calife à la place du calife. Et voilà ! Parce que ministre des Finances et un poste dont beaucoup rêvent…certainement pas pour travailler. Apprentis sorciers, apprentis travailleurs en course pour un pays qui n’a plus le temps pour les apprentis et autres stagiaires.

On en rirait bien, mais l’heure n’est plus à la rigolade. Parce que le temps passe, et on doit avancer. Mais plus le temps passe, plus le nombre de braillards augmente. Si cela orne nos soirées sur les réseaux sociaux, espace d’expression de tous les analystes de ce nouveau monde, dans la vraie vie, ça commence sérieusement à faire désordre. Et seul le chef peut remettre de l’ordre, avant que tout cela ne parte en sucette.

Firmin Lokengo/CP

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