Après la réunion du comité permanent de l’ACEAC, Monseigneur José Moko : « les Evêques vont s’adresser aussi aux diplomates en raison de l’impact négatif des agendas cachés des acteurs non-étatiques, comme les multinationales assoiffées d’exploiter les re

Evêque du Diocèse d’Idiofa dans la province de Maï-Ndombe, en République Démocratique du Congo, et président en exercice de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale, « ACEAC » en sigle, depuis le 30 mai 2023, Monseigneur José Moko Ekanga a pris part aux assises du Comité permanent de cette organisation régionale ayant son siège à Bujumbura, en République du Burundi. A l’ordre du jour, plusieurs résolutions ont été prises par les Pères Evêques, lesquelles ont été révélées dans une interview qu’il a accordée à la radio Okapi le 12 août 2025.
Préoccupés par la situation sécuritaire qui fragilise la région, les Pères Evêques de l’ACEAC se disent motivés de poursuivre leur plaidoyer auprès des Chefs d’Etat de la zone ACEAC pour leur porter un message sans ambiguïté, d’aspiration à la paix et la cohésion sociale des populations. Cela constitue l’une des résolutions.
« Les résolutions prises par les Pères Evêques du Comité permanent de l’ACEAC sont de poursuivre l’élan pris depuis sa réunion d’octobre 2023 à Rome qui, forte de son plan triennal, a réussi à réaliser avec succès tout ce qui a été arrêté. Les Evêques vont continuer le plaidoyer auprès des Chefs d’Etat de la zone ACEAC pour leur porter un message clair et approprié exprimant l’aspiration à la paix et à la cohésion sociale de nos populations. Ils vont s’adresser aussi aux diplomates en raison de l’impact négatif des agendas cachés des acteurs non-étatiques, comme les multinationales assoiffées d’exploiter les ressources naturelles du Congo. L’ACEAC travaille surtout avec les populations locales dans une pastorale de proximité. Elle accompagne les jeunes, les groupes organisés des mamans pour pouvoir impacter sur les populations et obtenir de cette population, comme c’est ressorti dans notre dernière recommandation de notre Comité permanent, de ne pas céder à la désespérance par rapport à l’extrémisme, sous toutes ses formes, qui affecte et endeuille les populations et les communautés », a indiqué Mgr Joé Moko, président en exercice de l’ACEAC.
Pour faciliter la mise en œuvre de ces résolutions, des mécanismes efficaces ont été mises en place par l’ACEAC en vue de faire entendre leur voix qui n’est rien d’autre qu’un « message de paix » qui doit atteindre toutes les couches de la société. C’est en usant des moyens de l’Eglise et avec la collaboration et le soutien des groupes et structures engagés dans ce processus de paix qu’ils en viendront à bout de leur démarche.
« Nous sommes l’Eglise. Notre approche est pastorale, il est synodal. Nous invitons à la paix et nous voudrions que ce message de paix que, comme pasteurs, nous développons puisse atteindre toutes les couches de la société. Mais cela, avec les moyens de l’Eglise. Nous invitons à marcher ensemble vers cet objectif de paix. Mais nous savons que notre force réside en ce fait que nous sommes convaincus que nous sommes des hommes épris de paix et nous avons avec nous les jeunes des groupes organisés comme COSOPAX, Dynamique et femmes, notre Commission Justice et Paix, notre Caritas de la sous-région qui travaillent sur le terrain et qui mobilisent de plus en plus des personnes qui sont convaincues que la paix est possible dans la sous-région », a-t-il révélé.
Il sied de rappeler que les Conférences Episcopales du continent africain s’étaient réunies dernièrement, du 28 juillet au 2 août 2025 à Kigali, dans le cadre du SCEAM à la 20ème assemblée plénière de cette organisation de l’Eglise catholique d’Afrique et de Madagascar. Les Pères Evêques d’ACEAC ont mené un plaidoyer de fonds pour un retour de la paix dans la sous-région des Grands-Lacs, a indiqué son président en exercice.
« La 20ème assemblée plénière du SCEAM avait pour thème ‘’Christ, Source de notre espérance de la réconciliation et de la paix’’. Il a porté donc sur les défis que traverse notre continent africain. Les Pères Evêques savent que cette sous-région est en train de traverser des violences meurtrières depuis trois décennies. Or, la sous-région continue de connaître des guerres et des violences de toute sorte avec des conséquences dramatiques, de nombre des morts qui ne fait qu’augmenter. Il ne faudrait pas qu’un génocide en appelle un autre. Un tableau sombre du continent a été brossé pour montrer que ce continent est vraiment comme cet infortuné de Jéricho qui a été roué des coups et qui a été laissé à moitié mort. Nous voudrions donc, à partir de ce symposium et cette plénière qui a été tenu à Kigali, que la voix de l’Eglise soit entendue », a-t-il indiqué.
Entendu que l’ACEAC a pour mission de rechercher le bien-être du peuple de Dieu. Ainsi, se réunir pour parler, prêcher, interpeller et dénoncer constitue, pour lui, leur cheval de bataille pour l’atteinte de leur mission en vue du bien commun, celui du peuple pour qui les Evêques sont « des voix des sans voix », a renchérit l’Evêque d’Idiofa et président de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale.
Créée au terme de l’assemblée constitutive tenue à Kinshasa du 29 décembre au 3 janvier 1984 et regroupant les Conférences épiscopales du Burundi, de la RDC et du Rwanda, l’ACEAC se veut une instance d’études des voies et moyens de pourvoir le dialogue et la concertation, l’entraide et la coopération ecclésiale entre les conférences épiscopales de cette zone pour l’évangélisation en profondeur de l’homme africain dans son milieu culturel, social et religieux.
César Nkangulu
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