*Ambition mesurée et adaptée à la situation du moment marquée essentiellement par le souci de la mise en place de nouvelles institutions, de conjurer la crise sécuritaire persistante dans l’Est, d’assurer la stabilité institutionnelle et de contribuer à l’amélioration des conditions sociales des congolais. A l’aune de ses nouvelles responsabilités, il dit avoir, pour ce faire, une vision claire réformes courageuses à mener pour sortir la RD. Congo de l’auberge. Kamerhe, élu Président de l’Assemblée Nationale après qu’il ait quitté, à la hussarde, le même perchoir, et dans des conditions d’humiliation sous l’ère Kabila fils, veut, cette fois-ci, grâce à sa vitalité légendaire, se couper en quatre morceaux, pour jouer le rôle d’un arbitre impartial en élevant le niveau de débats parlementaires au diapason des défis actuels et futurs auxquels la RD. Congo est, si souvent, confrontée.
Vers de nouveaux horizons…
Il ne croyant pas si bien dire lorsqu’aux petites de ce jeudi 23 mai 2024, juste après avoir récupéré les arcanes du pouvoir parlementaire représentés par le marteau et le Règlement Intérieur, il n’a juré l’urgence et la nécessité de mettre tout en œuvre pour l’amélioration des conditions socio-économiques et sécuritaires des populations congolaises.
Il est temps…
Pour lui, en effet, l’heure est venue pour que l’Assemblée nationale joue efficacement son rôle de contrôleur de l’action du pouvoir Exécutif.
Voilà pourquoi, il entend réinstaurer et mener, sous sa propre vigilance, le contrôle parlementaire avec « compétence, équité et justice ».
Il mise également sur des « réformes pertinentes et courageuses » et s’engage à favoriser «la stabilité des institutions ».
Vital Kamerhe, le nouveau Président de l’Assemblée Nationale
*Contexte marqué une crise sécurité aux élans irrédentistes dans l’Est de la RD. Congo. Moment dominé par la mise en place de nouvelles institutions. A peine que l’Assemblée Nationale vient de se doter d’un Bureau définitif, elle devra investir, très prochainement, le nouveau Judith Suminwa Tuluka dont la composition traîne encore dans les dépendances des tractations politiques. Puis, le Sénat, de son côté, devra, à son tour, si tout va bien, se doter de son propre Bureau Définitif qui, normalement, devrait prendre les rênes des affaires pour faire asseoir le caractère bicaméral du Parlement congolais. Attentes, à la fois, longues et complexes des réformes structurelles dont l’obligation des résultats incombe aux gouvernants, pour œuvrer à la satisfaction des intérêts vitaux du peuple congolais. Elu le 20 décembre 2023 et investi, le 20 janvier 2024, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, l’actuel Président de la République, peut-il compter sur Vital Kamerhe pour répondre à ses engagements vis-à-vis de la nation congolaise, des institutions régionales et internationales ? Visiblement, oui. Puisqu’à l’évidence, qui pouvait imaginer le retour vital de Kamerhe au-devant de la scène sans l’aval de Félix Tshisekedi, lui-même ? Depuis l’époque des assises de Genève jusqu’à l’Accord de Nairobi, Kamerhe et Félix Tshisekedi entretiennent des liens étroits dont les secrets de la solidité ne sont connus que d’eux-mêmes. Plusieurs éléments inscrits au marquoir des observateurs démontrent, si besoin en était encore, qu’il existe une alliance politique indissoluble, imperturbable et insondable qui, aujourd’hui et, même, demain, au-delà de 2028, en dépit de vagues, de nombreuses vicissitudes et scissiparités de la vie, réserve encore de nouvelles surprises à l’agora politique en RD. Congo.
Parcours atypique
Il aura tout vu dans son parcours, des nominations à des postes prestigieux, des privations, des éjections, des emprisonnements, y compris des coups fourrés à l’instar de cette aventure qui, tout récemment, a tourné court ce dimanche 19 mai 2024. Majorité écrasante
Et, comme il fallait s’y attendre, les prévisions politiques de l’Union sacrée de la Nation, ont fini par s’accomplir, en portant, depuis ce mercredi 22 mai 2024, tard la nuit, après un décompte écrasant de 371 voix sur 407 votants, au perchoir de la chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe qu’elle avait, elle-même, choisi et qui, du reste, était candidat unique.
Ainsi, pendant cette nouvelle législature, de 2023 à 2028, il infléchira, de manière décisive, le cours de l’histoire parlementaire de la RD. Congo en termes d’élaboration des lois, de représentation des populations congolaises dans leurs diversités ethniques et sociales et, surtout, de contrôle de l’action du pouvoir Exécutif pour le pousser, désormais, à améliorer la gouvernance de la Res Publica et la maximisation des efforts en vue de rencontrer les aspirations profondes de ces populations congolaises laminées par une crise devenue, au fil des jours, protéiforme.
Plusieurs fers au feu….
Vital Kamerhe devra, dans l’exercice de ses nouvelles fonctions, miser sur la franche collaboration ainsi que la compétence de Isaac Jean-Claude Tshilumbayi, Christophe Mboso N’kodia Pwanga, Jacques Djoli, Chimène Polipoli, Grâce Neema, pour tirer son épingle du jeu.
Déjà, la question des émoluments faramineux qu’il faudrait, à tout prix, revoir à la baisse est, elle aussi, un dossier brûlant sur sa table dont la gestion exige un minimum de sagacité, pour ne pas se faire foudroyer, dès son accès dans son nouveau strapontin, à la tête de l’Assemblée nationale.
Bien plus, les assistants parlementaires ainsi que les agents administratifs du Parlement ont, eux, des réclamations qui, en principe, sont des legs de la législature sortante appelant à des solutions urgentes et concrètes, dans leur escarcelle.
Ainsi, mis à part, la police de débats qu’il maîtrise, d’ailleurs, bien, il aura également les missions difficiles, telles que celles de cette révision constitutionnelle annoncée au Figaro par le Président de la République Félix Tshisekedi, depuis de l’autre côté de l’Hexagone, lors de sa récente visite officielle en France.
Il y a également ces affaires de contrôle parlementaire devenu comme un exercice vide, couteux et inutile à cause de ces multiples arrestations suivies des libérations surprenantes des mandataires et autres personnalités politiques, pourtant, impliqués dans le coulage des recettes, la corruption, le dol et la concussion.
Gérard NJOYA, journaliste et rédacteur en chef à Actu Chine-Cameroun, et Tricya Musansi Basilubo, journaliste au quotidien Le Forum des AS en RDC, ont été invités par CGTN Français à discuter du développement durable avec des jeunes africains et chinois, mettant en avant la gestion responsable des ressources naturelles, la réduction de la pollution, et l'égalité sociale.
Ils ont souligné l'importance de la coopération Afrique-Chine pour préserver les forêts et partager des expériences. Innovation agricole, protection des forêts et développement vert sont essentiels pour un avenir durable.
*Après la disparition d’Ebrahim Raïssi, président de la République islamique d’Iran, et du ministre des Affaires étrangères iranien dans un accident d'hélicoptère ce dimanche, le Saint-Père a envoyé un télégramme de condoléances adressé à l'ayatollah Sayyed Ali Hosseini Khamenei, Guide suprême de la République islamique d'Iran. Le Pape assure à l'Iran et aux familles des victimes de sa proximité dans ces moments difficiles.
Informé de la mort brutale duprésident Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian le 19 mai dernier dans le crash d’un hélicoptère, le Pape a adressé ses condoléances dans un télégramme envoyé à Ali Khamenei, chef suprême de la République islamique d'Iran. Le Souverain pontife confie «les âmes des défunts à la miséricorde du Tout-Puissant», «avec des prières pour ceux qui pleurent leur perte, en particulier leurs familles». François «assure de sa proximité spirituelle à la nation iranienne en ce moment difficile».
Un accident d'hélicoptère
L'appareil à bord duquel se trouvait le président Raïssi, ainsi que huit autres personnes, dont le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, s'est écrasé dimanche dans les montagnes du nord-ouest de la province iranienne d’Azerbaïdjan, d'où il revenait. Seule la queue de l'hélicoptère est restée intacte, tandis que le cockpit a été carbonisé. Les circonstances du crash n'ont pas encore été élucidés, bien que l'on soupçonne que la cause de l'accident présumé soit attribuable aux mauvaises conditions météorologiques qui sévissaient dans la région, ce qui a rendu les opérations de sauvetage extrêmement difficiles, avec plus de 70 équipes travaillant immédiatement après la catastrophe. C'est un drone envoyé de Turquie qui a repéré la zone de l'accident.
Cérémonies funéraires
Mardi 21 mai, le long processus des célébrations funéraires du président débutera par une première cérémonie à Tabriz. Il s'achèvera jeudi à Mashhad, lorsque la dépouille du président Raïssi rejoindra le sanctuaire de l'imam Reeza, la plus grande mosquée du monde en termes de superficie. Les premières funérailles auront lieu à Tabriz, ville proche du lieu de l'accident; dans la soirée, il y aura une cérémonie funéraire à Qom, le lieu où le jeune Raissi a été formé au séminaire. Mercredi, la cérémonie se déroulera à Téhéran, la capitale, a déclaré le vice-président Mahsen Mansouri à la télévision. Dans la matinée du 23 mai, ils se rendront dans le sud du Khorasan avant d'arriver au sanctuaire de l'imam Reza.
Voici le communiqué (20/05/2024) de presse du porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères de la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC créée 3 ans après la Libération Nationale 1945 ;
- Puissance nucléaire consacrée à garantir son droit à l’existence et au développement du Pays et à juguler une Guerre pour sauvegarder la paix et la stabilité de la Région et du monde entier
- Superpuissance politico-idéologique où la population est divinisée ou déifiée sous les 3 grands Hommes bienfaiteurs dont les Généralissimes KIM IL SUNG 1912-1994 et KIM JONG IL 1942-2011, et le Maréchal KIM JONG UN, NDLR) ;
La NNSA (ou National Nuclear Security Administration ou agence nationale de sécurité nucléaire; agence semi-autonome au sein du Département de l’Energie établie en 2000, _NDLR_ ) des USA (ou United States of America ou Etats-Unis d'Amérique; occupants du sud de la Péninsule coréenne dès 1945 jusqu’ici avec leurs 30.000 GI’s coiffés des Casques Bleues censées être ôtées depuis 1975 grâce à la Résolution № 3390B 18/11/1975 de l’Assemblée Générale de l’ONU mais toujours en vain, après leur fiasco dans la 1ère invasion de la Corée en 1866 bientôt recouvré par leur réussite dans la domination 1905-1945 de procuration de toute la Corée par le Japon à travers la collusion USA-Japon 29/07/1905, cela selon l’esprit de leur Destinée Manifeste de 1845, _NDLR_ ) a déclaré récemment (17/05/2024) que son Pays a effectué le 3ème (14/05/2024) essai nucléaire subcritique depuis l'accession au pouvoir de l'actuelle Administration US.
C’est un acte fort dangereux de nature à ;
- rendre plus instable la sécurité planétaire qui empire à l'extrême
- exercer une grave influence négative sur l'équilibre stratégique entre les principales Puissances nucléaires.
Les USA sont le seul Pays à avoir employé l'arme nucléaire sur notre Planète. De même, ils possèdent le plus grand arsenal nucléaire et ont effectué le plus grand nombre d'essais nucléaires dans le monde. Ils n'ont donc pas le droit de parler d'une menace de guerre nucléaire de quelqu'un d’autres.
Ayant introduit l'année dernière (18/07/2023) leur sous-marin nucléaire stratégique (l'USS Kentucky SSBN-737, l'un de leurs SNLE ou sous-marin nucléaire lanceur d'engins de classe Ohio de l'US Marine Corps; long de 170 m, équipé des ICBM Trident II D5 d'une portée maximale de plus de 12.000km pouvant contenir jusqu'à 8 têtes nucléaires, d'une vitesse de 46km/h ayant un déplacement de 19.000t et transportant les torpilles MK-48, _NDLR_ ) dans la Péninsule coréenne pour la 1ère fois depuis une quarantaine d'années (1981), ils ont fait fonctionner souvent le NCG (ou Nuclear Consultative Group ou groupe de consultation nucléaire) USA-ROK destiné à comploter l'utilisation d'armes nucléaires contre la RPDC et comptent effectuer en août 2024 avec la ROK (ou Republic of Korea ou République de Corée - créée, unilatéralement, un mois avant la RPDC dans le cadre de la division perpétuelle avec son côté Nord - qui tire son origine, avec siège à l'étranger, en 1919 sous la domination 1905-1945 du Japon, sans aucun pouvoir ni autorité restaurés en seule apparence par les USA ayant divisé la Péninsule coréenne en 1945 pour mieux régner, NDLR) des exercices d'opérations nucléaires réelles.
L'instabilité stratégique régionale et mondiale causée par la conduite unilatérale des USA nous oblige à reconsidérer les mesures nécessaires à améliorer notre dispositif de dissuasion nucléaire général dans le cadre de notre souveraineté et de notre option possible.
La RPDC ;
- ne tolérera pas l'apparition d'un déséquilibre stratégique et d'un vide de sécurité dans la Péninsule coréenne
- sauvegardera efficacement la sécurité de l'État ainsi que ses droits et intérêts grâce à une puissante action de dissuasion face aux menaces nucléaires des USA.
Ce dimanche 19 Mai 2024, le successeur de Marcel Madila Basanguka, désigné par le Vatican, a été installé par la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à la tête de cette province ecclésiastique, comprenant neuf diocèses éparpillés dans le grand Kasaï.
Au cours d’une cérémonie grandeur nature de prise de possession canonique sur l’esplanade de la pro cathédrale Saint Clément de Kananga, le nouvel ordinaire du lieu a lancé sa devise épiscopale: « Un seul cœur, une seule âme», qu’il présente comme fil conducteur de son action pour relever les défis actuels de l’église locale.
Félicien Ntambwe Kasembe s’est engagé à tout donner pour notamment : Une communion retrouvée au sein de l’église de Kananga , une évangélisation renouvelée et pour une gestion qu’il veut "prévoyante, transparente, professionnelle et rigoureuse " .
" Un seul cœur, une seule âme est une marque distinctive de la première communauté chrétienne et critère d’authenticité de notre vie dans l’esprit, de notre vie comme disciples de Jésus-Christ ; ça veut donc , signifier cette unité profonde qui va au-delà de tout signe extérieur et des clivages de toute sorte. Cette devise épiscopale est pour moi l’inspiration profonde reçue du seigneur pour mon ministère, l’appel fondamental qu’il m’adresse partout et la ligne directrice de ce ministère épiscopal " a-t-il clarifié.
Et de préciser :
"Nous allons ensemble travailler pour l’unité de notre église, pour ramener l’évangélisation dans les confins de notre archidiocèse ; Enfin , tout en cherchant de nouveaux moyens pour la mission évangélisatrice de notre église, il nous faudra apprendre à bien gérer ce que nous avons déjà, en vue d’offrir à l’église et à nos populations des meilleurs infrastructures pour des services diversifiés et viables " Félicien Ntambwe Kasembe succès à Marcel Madila Basanguka, à la tête de l’épiscopat de Kananga. Il a d’abord été nommé Administrateur apostolique de l’archidiocèse en 2022 après la renonciation aux charges épiscopales de l’ancien archevêque avant l’âge canonique. Il a été confirmé archevêque de Kananga le 19 Mars 2024 par la décision du Saint-Siège.
Un lot d'engrais chimiques, don de son Excellence Monsieur le Président de la République, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, est désormais disponible au Bureau du Programme National du Riz (PNR) à N'Djili.
Cette annonce émane du Ministère de l’Agriculture, dirigé par M. José Mpanda, qui précise que seules les Structures enregistrées au budget économiques 2024 sont concernées par cette dotation. La même source renseigne que la livraison de ces produits chimiques aura lieu, aux alentours de 10 heures, ce mercredi 22 mai 2024, au Bureau du Programme National Riz, situé dans la commune de N’djili, dans la partie Est de la Kinshasa.
« Le Ministre de l’Agriculture, Son Excellence Maître José MPANDA KABANGU, porte à la connaissance de toutes les structures enregistrées au budget d’interventions économiques 2024 au Ministère de l’Agriculture, qu’un lot d’engrais chimiques, don de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, est disponible au bureau du Programme National Riz (PNR), à N’djili, et que ce lot d’engrais leur sera distribué ce mercredi 22 mai 2024 à partir de 10h00 », rapporte le communiqué de la Cellule de communication du Ministère de l’Agriculture, qui flotte sur la toile, depuis le début de la semaine en cours.
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) condamne fermement la tentative de coup d'Etat survenue, aux petites heures du dimanche 19 mai dernier, à Kinshasa. Elle félicite vivement les Forces armées de la République démocratique du Congo pour le travail accompli pour étouffer cette initiative insurrectionnelle. La SADC invite, par ailleurs, la communauté internationale à apporter son soutien à la population congolaise et exhorte les Etats membres à adhérer au protocole qui la régit, sur la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité, et qui vise à promouvoir la paix et la sécurité dans la Région, à protéger les populations de la Région de toute instabilité découlant des atteintes à l'ordre public, à formuler une politique étrangère commune en faveur de la Région et à coopérer dans les domaines de sécurité et de défense.
Rappelons que la SADC est une organisation de 16 États membres (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Comores, RDC, Eswatini, Lesotho, Madagascar, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Tanzanie, Zambie, et Zimbabwe) créé en 1980 sous le nom de Conférence de coordination du développement de l'Afrique australe (SADCC) et transformée en août 1992 en Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Elle a pour mission de promouvoir la croissance économique et le développement socio-économique durable et équitable par le biais de systèmes efficients et productifs, du renforcement de la coopération et de l’intégration, de la bonne gouvernance et de la paix et de la sécurité durables, afin que la Région s’impose comme un acteur compétitif et efficace sur la scène des relations internationales et au sein de l’économie mondiale.
(Par Paul Van den Waer, Professeur associé à l’IRAC, Institut de Recherche sur l’Afrique Centrale, Géopoliticien, spécialiste des questions de sécurité en Afrique)
Vital Kamerhe, la cible ratée ou victime expiatoire ?
*Dimanche 19 mai 2024, Kinshasa a été secouée par une tentative de coup d’Etat qui a révélé les fragilités et les tensions au sein du pouvoir en République Démocratique du Congo (RDC). Cette tentative visait à éliminer l’allié clé du Président de la République, Vital Kamerhe, Vice-Premier Ministre chargé de l’Economie et pressenti Président de la toute nouvelle Assemblée Nationale.
Tentative de Coup d’Etat militaire ?
Les événements de la nuit du 19 mai ont débuté par des tirs et une confusion autour de la résidence de Vital Kamerhe, d’abord, et du Palais de la Nation, deux lieux hautement symboliques. Les forces de sécurité ont rapidement réagi, neutralisant les putschistes qui avaient attaqué la résidence privée de Vital Kamerhe. Première conclusion partielle : c’est bien Vital Kamerhe qui été visé. Mais, pourquoi vouloir éliminer cette figure de la vie politique congolaise ?
Un Coup d’Etat qui n’en est pas un
Etant donnés la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et les risques de guerre avec le Rwanda, on pense à un coup d’Etat militaire téléguidé par des puissances étrangères. L’hypothèse existe, mais elle est peu probable, lorsqu’on regarde ce qu’il s’est passé le 19 mai. Les putschistes, attelage hétéroclite de Congolais, d’étrangers et de va-nu-pieds, sont peu nombreux (une quarantaine) et on les dépose exactement devant le domicile de Vital Kamerhe. Mis en échec, les putschistes se replieront vers le Palais de la Nation, sans pour autant pénétrer dans le bureau du PR et le saccager. Manifestement, le PR n’était pas, ce jour-là, la cible ultime. Seul, Vital Kamerhe était visé.
Pourquoi vouloir éliminer Vital Kamerhe ?
Cet attentat contre Vital Kamerhe met en lumière plusieurs enjeux politiques et personnels. Vital Kamerhe est une figure politique influente. Ancien directeur de cabinet du président de la République, acteur clé de la gouvernance Tshisekedi et de son administration, Vital Kamerhe a conduit des réformes économiques majeures.
Son élection à la présidence de l’Assemblée nationale en fait une menace pour certains acteurs politiques nationaux qui voient en lui un rival dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Installé au perchoir de l’AN, un poste clé, Vital Kamerhe peut nouer des liens de confiance avec la représentation parlementaire, s’il est le président de tous les députés, ce qui est son intention, d’après ses dernières déclarations et son discours de candidature à la présidence de l’AN. Il entend donner à l’opposition les moyens de jouer pleinement son rôle entre les colonnes de la Chambre basse.
Une opération de déstabilisation qui vise à fragiliser Félix Tshisekedi
Renverser Félix Tshisekedi, alors qu’il vient d’être élu pour un second mandat et qu’il incarne, aux yeux de nombreux Congolais, une figure de rassemblement, reste une opération difficile. Renverser Félix Tshisekedi, non, mais, affaiblir et déstabiliser le gouvernement, créer un vide de pouvoir autour du PR en éliminant ses soutiens, tel est le calcul de ceux qui ont « armé » le bras de Christian Malanga, rapidement éliminé (par qui ?), comme s’il fallait l’empêcher de parler.
Tout laisse à penser que le président Félix Tshisekedi était indirectement visé dans cette opération. Réélu pour un second mandat, Tshisekedi doit faire face à la complexité de la scène politique congolaise et des rivalités qui existent au sein de l’Alliance sacrée. Quatre mois après son élection, Félix Tshisekedi n’a toujours pas pu former son gouvernement et il s’est contenté de nommer, 3 mois après son élection, une Première ministre par intérim, Mme Judith Suminwa Tuluka.
Madame Suminwa Tuluka pourra-t-elle former son gouvernement mettre en œuvre les engagements du second mandat de Félix Tshisekedi, dans un contexte socio-sécuritaire toujours aussi tendu ?
En réalité, la tentative de coup d’État révèle les divisions et les conflits d’intérêts au sein de la mouvance présidentielle, où certaines factions pourraient chercher à affaiblir le président pour leurs propres gains politiques. Alors qu’il était pressenti pour être candidat unique de l’Union sacrée au poste de président de l’assemblée nationale, Vital Kamerhe a dû, ce qui est inédit, affronter deux de ses alliés dans une élection primaire.
Il semble évident que l’alliance Tshisekedi- Kamerhe contrarie les ambitions politiques de certains.
Complicités Internes et fragilités du Pouvoir
La tentative de coup d’Etat, même si elle est l’œuvre de putschistes « amateurs », suggère l’existence de complicités au sein même de l’appareil d’État et de la mouvance présidentielle. Des éléments de l’armée et de la sécurité, censés protéger les dirigeants, pourraient être impliqués, indiquant une déstabilisation interne. Cette situation reflète les fragilités actuelles du pouvoir en RDC, où les loyautés sont souvent changeantes et les alliances politiques volatiles.
Conséquences Politiques
Le président Félix Tshisekedi a condamné fermement cette tentative et a promis de renforcer la sécurité nationale. Vital Kamerhe, de son côté, a appelé à l’unité et à la vigilance, soulignant la nécessité de maintenir la stabilité, afin de poursuivre les réformes économiques et sociales. Cependant, cette tentative de coup d’Etat pourrait avoir des répercussions durables sur la scène politique congolaise.
Elle expose les vulnérabilités du régime actuel et pourrait entraîner une réévaluation des stratégies de sécurité et de gouvernance. Pour Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, le défi sera de renforcer la cohésion au sein de leurs rangs tout en rassurant la population et les partenaires internationaux sur la stabilité du pays.
Les événements du 19 mai 2024 sont un rappel brutal des tensions politiques qui existent en RDC. Ils mettent en lumière les risques auxquels sont exposés les dirigeants actuels et l’instabilité chronique qui menace le pays, ce dont pourraient profiter des puissances étrangères, proches (Rwanda, Ouganda) ou lointaines (Chine, Russie).
Je vois aussi dans ces événements, une opportunité qui permet à Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe de consolider leur alliance, à condition qu’ils mettent en œuvre les réformes qui leur permettront de garder la confiance du peuple congolais dans leur capacité à gouverner ensemble dans l’intérêt de la nation et des populations.