Israël Kantu : un meilleur casting de Fatshi qu'on cherchera à étouffer

Cette plume se fonde sur une approche objective. C’est une alerte et une interpellation de cette République qui n'a fait que bouffer ses meilleurs fils. Sa prochaine cible pourrait être le nouveau Commissaire provincial de la PNC ville de Kinshasa, le Général Israël Kantu Bakulu dont le nom semble déjà être coché sur la shortlist d'un mercato qui n'a travaillé jusqu'ici qu'à l'étouffement de meilleurs pions.
Quelqu'un dira qu'il y a un coup de communication commandé derrière cette plume. Qu'il se détrompe car elle n'est qu'une initiative désintéressée se basant sur la lecture de ce comportement social cruel vis-à -vis de certains fils de ce pays qui osent dégager un peu de leur énergie pour lancer le changement derrière lequel la majorité de Congolais soupire.
Aucun contact avec cet officier supérieur de la police ! Mais il faut avouer qu'il a la chance de séduire bénévolement par ce qu'il fait. Le déclic de cette tribune, c'est le nombre de réactions positives recensées sur les réseaux sociaux dans le fil des commentaires des vidéos réalisées sur sa parade du mercredi 20 août, à l'esplanade du Palais du Peuple. Plusieurs commentateurs le félicitent, d'autres prient le Bon Dieu de le protéger contre la rage du système en place qui ne veut pas voir en vie ceux qui s'attaquent au mal.
C'est là que l'idée de cet article est née pour tirer une sonnette d'alarme. Depuis ses prises de fonctions en début mai, il était intéressant de voir ce qu'il ferait à la tête de cette police dont l'offre, reconnaissons-le, a été plus que décevante depuis janvier 2019 quand Félix Antoine Tshisekedi a pris les rênes du pays. Dans les six ans de sa gestion, la police kinoise a été gérée par deux généraux : Kasongo et Kilimbalimba.
Cette plume n'a pas la prétention ni de distribuer les notes ni de juger ce que ces deux-là ont fait durant leurs mandats. Mais elle se met du côté du citoyen lambda qui n'a fait que décrier plusieurs abus d'une police visiblement rodée à l'art de vivre sous la commission de diverses atrocités dans l'indifférence totale de leurs patrons.
Est-ce que, dans la veine de la longue crise politique due à la bipolarité que certains acteurs politiques ont tentée d'imposer à la tête du pays ces six dernières années, y avait-il un plan de sabotage du régime Tshisekedi par une police contrainte de tenir le peuple kinois par la gorge en vue de l'amener à une révolte ?
Sans aucune ambition de remettre en cause les qualités de ces deux prédécesseurs de Kantu, il sied de noter qu'ils ont eu la malchance de diriger la police de Kinshasa dans un contexte politique de coexistence de deux autorités morales, Joseph Kabila pour les uns et Félix Antoine Tshisekedi pour les autres. Ceux-ci et ceux-là devaient visiblement leur loyauté à leur chef correspondant. Si Kasongo et Kilimbalimba étaient encore aux affaires à Kinshasa par ce temps qui court, les services de sécurité auraient quelque chose à revoir dans leur chef.
On n'en est pas là car M. Kantu avait déjà enfilé les gants sous les attentes d'une opinion qui n'a que fortement nourri les espoirs du changement. Il n'a que trois mois de travail, mais les signaux semblent au vert à la lecture de certaines de ses actions relayées par des vidéos qui circulent sur la toile. À l'analyse de ses communications, par actions et par les dires, on voit un homme engagé, énervé par les maux qui rongent sa police. Il n'est pas un tribun mais il s'en sort pas mal. Sa dernière action qui a poussé la rédaction de cette tribune, c'est sa parade de mercredi 20 août, à l'esplanade du Palais du Peuple, au cours de laquelle il a opéré un remaniement de la chaîne de commandement de la police de circulation routière et des Groupes mobiles d'intervention Kin-Ouest et Kin-centre. Avec la réduction des embouteillages en ligne de mire, il a opéré des changements d'une manière surprenante. Les adjoints des unités spéciales de la PCR ont été promus alors que tous leurs titulaires suspendus et ramenés près de lui pour un temps.
Coup de théâtre, certains l'ont dit. Mais on sent que ce Général a pris du temps pour étudier ses éléments. Avoir fait ceci publiquement, sans les contraintes des couloirs des bureaux, c'est importantissime. Ceci met les nouveaux commandants dans l'obligation des résultats car ils vont avoir à l'esprit le contexte de leur nomination. Avec la peur de l'erreur et n'ayant pas léché le cul du roi pour être élevé, le départ est promoteur. Pour plusieurs raisons. Cette approche est à saluer à sa juste valeur.
Mais pas que cette action, plus d'un Kinois reconnaîtra que sa prise de fonctions a coïncidé avec la recrudescence du phénomène de braquage dans la ville. Un mois après, le bruit de ce phénomène a arrêté de déranger les oreilles même s'il y a encore des cas isolés. Les vidéos des braqueurs arrêtés et ayant dévoilé leurs plans ont fait les choux gras de l'internet à un certain moment. C'était du bon boulot et le souhait est que cela continue.
Seulement, les bons fruits ne sont toujours pas tranquilles. Kantu en est un.
C'est ça le cri de cet article qui doit paraître comme le feu de détresse d'un véhicule allumé. Les profiteurs du désordre ne le laisseront pas calme. Ils chercheront à le déranger dans l'objectif de remettre pied sur pédale pour reprendre leurs sales besognes. Ces gens là utiliseront même la presse, une certaine presse facilement téléguidable. Acoups de petits billets, elle est capable de fagocyter des articles à caractère diffamatoire comme ceux qui ont été récemment publiés l'accusant d'avoir détourné 350 milles dollars destinés à l'opération de sécurisation et de réduction des embouteillages sur le corridor Matadi-Kinshasa. Où sont les auteurs de ces chiffons de presse deux mois après ? Il faut comprendre pour avoir œuvré avec plusieurs journalistes de ce pays que c'était une façon de le contraindre à coopérer avec ces journalistes. C'est toujours comme ça que certains fonctionnent. Mais le calme olympien de ce Général face à ces accusations gratuites, était une arme redoutable. Aucune réaction ! C'était bien joué.
Sans vouloir le louanger ou le ménager, Israël Kantu semble le meilleur casting de Fatshi depuis qu'il est président. A ce titre, il mérite le soutien de ceux qui soupirent après l'amélioration de la qualité de la police congolaise en général et kinoise en particulier. Il faut le prévenir que ce ne sera pas facile pour lui. Il doit s'attendre à des accusations et de mauvais témoignages même auprès du Président de la République. Ces accusations viendront de ses chefs hiérarchiques qui se voient menacés lors d'un éventuel remue-ménage dans la police, de tous ces officiers qu'il sanctionne publiquement. Ils vont coaliser leurs forces pour se venger de lui car ils s'estiment humiliés publiquement. Leur mission désormais consiste à lui montrer qu'il y a plus grand que lui. Force à lui. Moral d'acier à Kantu Israël, une bonne semence à protéger pour la prochaine récolte.
PT/CP
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