C’est désormais la course contre la montre entre l’Union Européenne, la Chine, les Usa et le Qatar. Tous partenaires de la République Démocratique du Congo, ils veulent parer au plus pressé en négociant avec le Gouvernement congolais les métaux rares...
Si le Vice-premier ministre, ministre chargé du Budget, Adolphe Muzito, semble gagner son pari d’augmenter le budget de l’Etat pour l’exercice 2020, le plus dur est à venir pace qu’il faut trouver cet argent. Cet avant-projet de loi de finances qui a été adopté vendredi 12 septembre dernier au Conseil des ministres est fixé à 20,3 milliards USD.
Equilibrée en recettes et en dépenses, cette loi des finances enregistre une hausse de 14,8% par rapport à la loi de finances rectificative de 2025. L’un des principaux objectifs est de doubler les recettes courantes de l’Etat d’ici 2028.
Le Gouvernement prévoit ainsi de les faire passer de 8,5 milliards USD en 2023 à 17 milliards USD en 2028, échéance qui coïncidera avec la fin du deuxième quinquennat présidentiel. Pour atteindre ce cap, l’exécutif entend appliquer une stratégie ambitieuse de mobilisation et de réformes dans le secteur des finances publiques, avec une pression fiscale projetée à 12,6 %.
Les indicateurs macroéconomiques retenus pour l’année 2026 se présentent comme suit : une croissance économique attendue à 5,3%, un taux d’inflation moyenne estimé à 7,1%, un taux de change projeté à 2 900,3 FC pour 1 USD, un PIB nominal évalué à 92,7 milliards USD et une pression fiscale fixée à 12,6%.
Selon Adolphe Muzito, les mesures fiscales, douanières et non fiscales contenues dans ce projet seront renforcées par un Plan stratégique de mobilisation des ressources de l’Etat, élaboré en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI).
Cet avant-projet de loi de finances est présenté comme une étape déterminante dans la politique de bonne gouvernance et de développement économique engagée par le Gouvernement congolais.
Cependant, tout se joue au niveau de l’orthodoxie financière dans ce pays où les détournements se chiffrent en termes de plusieurs millions de dollars. Au moins on peut espérer depuis le retour de 19 millions de Constant Mutamba dans le Trésor public qu’il en sera désormais ainsi.
En outre, l’activisme de la Cellule nationale des renseignements financiers à dénicher partout les comptes publics tripotés, permettra d’atteindre les objectifs assignés dans ce budget. Tout est donc mis en œuvre pour doter la République d’un budget attendu par tout le monde.
Au terme du dernier Conseil des Ministres, tenu le vendredi 12 septembre 2025, l’avant-projet du budget de l’Etat pour l’exercice 2026 vient d’être arrêté à 20,3 milliards USD. Ce chiffre, qui suscite interrogations et attentes au sein de l’opinion publique, traduit la volonté du Gouvernement de doter la République Démocratique du Congo de moyens accrus pour financer son développement. Mais derrière cette ambition se cache un défi colossal : celui de mobiliser des recettes suffisantes dans un contexte économique encore marqué par des incertitudes. Placé en première ligne, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a appelé les régies financières à « mouiller le maillot », comme à l’accoutumée, pour relever ce pari national. Par ailleurs, pour cette année, le Ministre des Finances fait passer les assignations budgétaires de 9,8 milliards à 12 milliards USD.
Un budget ambitieux, des attentes fortes
Selon les projections, l’augmentation du budget repose en grande partie sur la mobilisation des ressources propres, principales composantes des recettes publiques, renforcées par l’apport des financements extérieurs. Ainsi, la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD), toutes sous la tutelle du Ministère des Finances, se trouvent au cœur du dispositif.
Pour Doudou Fwamba, l’enjeu dépasse le simple exercice comptable : « La mobilisation des recettes constitue non seulement une exigence budgétaire, mais également un levier de croissance économique et de création d’externalités positives pour le pays », rapporte des sources proches de l’argentier national.
Autrement dit, la discipline fiscale, la rigueur dans la gouvernance et l’engagement des régies financières sont des conditions sine qua non pour atteindre l’objectif fixé.
Des résultats encourageants, mais un gap à combler
Les données enregistrées au cours des huit premiers mois de 2025 témoignent d’un effort soutenu. En août dernier, les recettes collectées se sont chiffrées à 1.955,6 milliards CDF, soit 103 % des prévisions mensuelles. Cumulées de janvier à août, elles atteignent 18.110,5 milliards CDF, représentant 97,8 % des prévisions pour cette période et 63,9 % des prévisions budgétaires annuelles fixées à 28.350 milliards CDF.
Comparées aux performances de 2024, ces recettes affichent une progression nominale de 8 %, preuve que les régies financières ont consolidé leurs mécanismes de collecte. Toutefois, le chemin reste long : d’ici à fin décembre, le gap à couvrir s’élève encore à 10.239,7 milliards CDF. Ce montant se répartit entre la DGDA (2.354,9 milliards), la DGI (5.782,5 milliards) et la DGRAD (2.102,3 milliards).
Des réformes pour renforcer la mobilisation
Pour répondre à ce défi, plusieurs réformes ont été engagées. Parmi elles, l’accélération du système de facturation normalisée, la télédéclaration de la TVA dans les structures opérationnelles de la DGI, la simplification et la digitalisation des procédures, ainsi que le renforcement de la performance des régies financières.
S’y ajoutent la fiscalisation des placements extérieurs des banques commerciales et la réforme sur l’intangibilité des dividendes de l’État dans les entreprises en joint-ventures.
Ces mesures, qui s’inscrivent dans la continuité des réformes budgétaires et fiscales, visent à accroître l’efficacité de la collecte, à sécuriser les recettes et à garantir une transparence accrue dans la gestion des finances publiques.
L’engagement du Ministre des Finances
Au-delà des chiffres et des mesures techniques, le message du Ministre des Finances est clair : il faut accélérer les réformes, moderniser les outils et consolider la discipline budgétaire. Doudou Fwamba réaffirme ainsi son engagement à « doter la République d’un système fiscal et financier capable de soutenir durablement son développement ».
Cette détermination s’aligne avec la vision du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui fait de la stabilité macroéconomique, de la transparence et de la bonne gouvernance des finances publiques les leviers essentiels pour projeter la RDC vers l’émergence.
A l’approche de la clôture de l’exercice 2025 et dans la perspective de l’année budgétaire 2026, le pays retient son souffle. Les régies financières sont placées devant leurs responsabilités : transformer l’ambition en réalité et contribuer à écrire une nouvelle page de la marche vers le développement.
La première visite d'Etat du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, au Kazakhstan a été marquée, hier mercredi 10 septembre 2025, par une cérémonie solennelle au palais présidentiel d'Akorda, au cœur de la capitale, Astana. A son arrivée sur le parvis du palais, le Chef de l’Etat congolais a été accueilli par son homologue kazakh, Kassym-Jomart Tokayev.
Après la présentation des délégations respectives et une parade d'honneur, les deux Chefs d'Etat ont tenu deux importantes séances de travail bilatérales, d'abord en format restreint puis en délégation élargie. Ces échanges ont permis de définir les domaines prioritaires de leur future coopération : les ressources naturelles et les chaînes de valeur industrielles ; l'agriculture ; les infrastructures, le transport et la logistique ; l'énergie et le climat ; l'éducation.
Dans son allocution, le Président Tokayev a souligné que la RDC est désormais considérée comme le partenaire important et fiable de son pays en Afrique. « Le Kazakhstan souhaite renforcer sa coopération avec la RDC dans divers domaines, et toutes les possibilités existent pour approfondir cette coopération », a-t-il affirmé.
Le président kazakh a ajouté que les deux Nations partagent des intentions politiques de haut niveau, un vaste potentiel commercial et économique ainsi que des objectifs culturels et humanitaires similaires. « Les résultats des négociations d’aujourd’hui en sont la preuve. Nous avons convenu de porter nos relations bilatérales à un nouveau niveau, dans un esprit de soutien et de compréhension mutuelle. Nous avons conclu des accords importants qui servent les intérêts des deux pays », a-t-il poursuivi.
De son côté, le Président Tshisekedi a exprimé sa grande satisfaction à l'issue des pourparlers et a promis de s'engager personnellement pour la matérialisation des engagements pris.
Cette volonté de collaboration s'est concrétisée par la signature de deux protocoles d'accord. Le premier, axé sur les consultations politiques et diplomatiques, a été paraphé par la Ministre d'Etat aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, et son homologue kazakh, Murat Nurtleu. Le second, portant sur la coopération dans les secteurs des mines et de la géologie, a été signé par le Ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et Yersayin Nagaspayev, Ministre de l'Industrie et de la Construction de la République du Kazakhstan.
En marge de cette visite, un accord de collaboration a également été signé entre la Gécamines, représentée par le Président de son conseil d'administration, Guy Robert Lukama Nkunzi, et l'entreprise kazakhe Eurasian Resources Group (ERG), déjà implantée à Kolwezi en RDC.
Enfin, en présence des officiels des deux pays, le Président Kassym-Jomart Tokayev a décoré son hôte, le Président Félix Tshisekedi, de l'Ordre de l'Aigle d'Or "Altyn Qyran", la plus haute distinction de la République du Kazakhstan réservée aux Chefs d'Etat étrangers.
En prélude à l'examen et à l'adoption du projet de loi de finances 2026, le Vice-Premier Ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a rassuré les présidents des commissions de l'Assemblée provinciale de Kinshasa (APK) quant à la prise en compte des priorités de la capitale. Hier, mardi 9 septembre 2025, le VPM du Budget Adolphe Muzito, accompagné de son Vice-Ministre Elysée Bokumwana, a reçu en audience dans son cabinet de travail une délégation de députés provinciaux de la ville de Kinshasa. Conduite par les présidents des différentes commissions de l'APK, la délégation a axé les échanges sur l'intégration des préoccupations budgétaires de la capitale dans le projet de loi de finances 2026. Ledit projet doit être présenté au Parlement lors de la rentrée parlementaire de mi-septembre.
Réagissant aux préoccupations des élus provinciaux, Adolph Muzito a annoncé la mise en place d'un cadre de concertation permanent pour un suivi rigoureux des réponses du Gouvernement central aux défis de Kinshasa, notamment en matière d'infrastructures et d'assainissement.
Au sortir de ces échanges, Jared Phanzu, élu de la commune de Bandalungwa, a expliqué la démarche : « Il était question pour nous de porter nos attentes au niveau du Gouvernement central par le biais du Vice-Premier Ministre en charge du Budget, et de nous assurer que nous conjuguons tous les mêmes efforts. Nous voulions aussi la garantie qu'à travers la loi de finances, la ville de Kinshasa connaîtra des avancées concrètes menant à son développement. Vous savez, le Gouvernement central intervient sur plusieurs questions cruciales pour la ville, comme les infrastructures et l'assainissement. Il était donc de bon aloi pour nous, de nous rassurer que toutes ces préoccupations sont bel et bien prises en compte dans le cadre de la loi de finances ».
Cette rencontre a également permis aux élus provinciaux de Kinshasa d'harmoniser leur compréhension des enjeux communs au Gouvernement central et aux institutions provinciales, à savoir, le gouvernement provincial et l'Assemblée provinciale elle-même.
« Pour nous, c'était aussi une rencontre pour avoir de la matière, car la session de septembre de l'Assemblée provinciale de Kinshasa est essentiellement budgétaire. Le choc des idées et la confrontation des données du Gouvernement central et du gouvernement provincial nous permettront, à nous députés, de faire efficacement notre travail : contrôler, légiférer par voie d'édits et soutenir les actions de l'exécutif », a ajouté Jared Phanzu.
Attentif aux doléances des élus kinois, le Vice-Premier Ministre du Budget a encouragé ses interlocuteurs à poursuivre cette démarche collaborative, essentielle pour jeter des ponts solides de développement entre le Gouvernement central et les institutions provinciales.
Alors que les débats se multiplient autour de la réalité des chiffres du budget national, une voix se démarque par sa clarté et sa rigueur. C’est celle de Dany Mukendi wa Dinanga, analyste économique respecté, qui revient avec précision sur l’évolution budgétaire de la RDC depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au summum de l’Etat.
Un budget national effectivement multiplié par quatre
Contrairement à certaines affirmations réductrices circulant dans les médias et les cercles politiques, le budget national est bel et bien passé de 4 milliards USD à 16 milliards USD sous le mandat de l’actuel Chef de l’Etat. Cette progression, sans précédent, est le fruit d’une stratégie articulée autour de trois composantes majeures du budget, souvent mal comprises ou volontairement ignorées dans les débats publics.
Halte à la lecture partielle des chiffres
Récemment, le Vice-Premier Ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a évoqué une augmentation des recettes reversées au compte général du Trésor, soit de 9,9 à 13 milliards de dollars USD. Mais comme le souligne Dany Mukendi wa Dinanga, cette lecture ne prend en compte qu’une partie du budget national. Or, le budget national congolais repose sur trois piliers :
1. Le compte général du Trésor, utilisé pour les dépenses courantes de l’État ;
2. Les comptes annexes, comme le FPI, le FONER ou le FOMIN, qui reçoivent directement des ressources sans passer par le Trésor ;
3. Les financements extérieurs, qu’il s’agisse de dons ou d’emprunts destinés à soutenir les projets de développement.
C’est l’agrégation de ces trois sources qui permet d’atteindre le total de 16 milliards USD.
Méthode Kazadi : performance et rigueur
Sous la coordination de Nicolas Kazadi, alors ministre des Finances, ces trois sources de recettes avaient connu une croissance continue, appuyée par des politiques fiscales plus efficaces, une meilleure transparence, et une coopération renforcée avec les partenaires extérieurs.
Autre fait notable : durant les trois années de gestion Kazadi, les budgets rectificatifs étaient systématiquement revus à la hausse, preuve que les prévisions de recettes étaient non seulement atteintes, mais dépassées. À l’inverse, le collectif budgétaire 2024, préparé par l’administration actuelle, a été révisé à la baisse, signe d’un net recul dans la mobilisation des ressources.
Dany Mukendi wa Dinanga pour une lecture complète et honnête du budget
Dans ce contexte, Dany Mukendi wa Dinanga plaide pour une lecture complète, rigoureuse et honnête des finances publiques. Selon lui, réduire l’analyse budgétaire à la seule trésorerie centrale fausse la perception globale des progrès réalisés durant les dernières années.
Il insiste sur le fait que le budget national est un tout, et que les comptes spéciaux et les ressources extérieures (bien qu’en dehors du circuit classique du Trésor) jouent un rôle fondamental dans le financement de l’économie congolaise. Omettre ces volets revient à minimiser l’effort collectif de mobilisation des ressources et à brouiller la compréhension des résultats obtenus sous le leadership de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
« Ce n’est pas en fragmentant les chiffres qu’on peut évaluer objectivement une performance budgétaire. L’intégrité de l’analyse repose sur la prise en compte de toutes les sources de financement de l’État », martèle Dany Mukendi dans ses interventions publiques. Il déplore également un manque de pédagogie dans la communication gouvernementale actuelle, qui entretient la confusion dans l’opinion. Pour lui, l’heure est à la rigueur intellectuelle et à la transparence, surtout dans un contexte économique incertain où la crédibilité budgétaire devient un levier clé pour renforcer la confiance des partenaires et des citoyens.
En redonnant à l’opinion les clés d’une lecture budgétaire complète, Dany Mukendi wa Dinanga s’impose aujourd’hui comme une voix indépendante et lucide au cœur d’un débat trop souvent instrumentalisé. Une contribution salutaire à l’heure où le pays a plus que jamais besoin d’ancrer sa gouvernance financière dans la vérité des faits et des chiffres.
C’est un exercice extrêmement significatif. Hier, dimanche 24 août 2025, Adolphe Muzito, Vice-Premier Ministre en charge du Budget, et son Vice-Ministre, Elysé Bokumwana, accompagné du Secrétaire Général au Budget, Pierrot Nke, ont effectué une descente à l'hôtel Vénus Village, implanté à Bibwa, dans la commune de la N’sele, où ils ont procédé à la supervision des travaux d'élaboration et de production des documents du Projet de Loi de finances 2026.
Environ 100 experts économico-financiers issus des différents services du ministère du Budget sont internés dans ce cadre, afin de peaufiner les textes qui seront bientôt soumis au Gouvernement pour validation, puis à l’Assemblée nationale pour examen et adoption.
C'est le vice-ministre du Budget, Elysé Bokumwana, qui s'est exprimé par l'autorisation du Vice-Premier ministre, Adolphe Muzito. Dans son mot, il a réaffirmé un engagement sans équivoque consistant à doter la RDC d’un budget " de combat", axé principalement sur le développement, le social et les investissements.
‘’Nous sommes venus superviser les travaux d'élaboration du projet de loi de finances de l'exercice 2026. Nos équipes budgétaires sont en train de travailler. Ces travaux concernent les différentes étapes du budget, notamment l’élaboration des documents qui accompagnent la loi de finances lors de son dépôt au Parlement. Il y a 12 documents au total. Le budget sera un budget de développement, social et d’investissement’’, a-t-il déclaré.
Le Gouvernement, à travers le Vice-Premier ministre Adolphe Muzito, est déterminé à déposer à temps le projet de loi de finances au Parlement, conformément au délai constitutionnel.
‘’Nous sommes dans la dynamique de déposer le budget dans le délai constitutionnel, et nos équipes s’activent à exécuter les directives du VPM, qui est déterminé à augmenter le budget. Il veut que nous atteignions un niveau supérieur à celui que nous avons connu auparavant’’, a ajouté le vice-ministre Elysé Bokumwana.
Les travaux préliminaires, entamés samedi, ont consisté en la mise en place de différents groupes. Les matières abordées par ces groupes porteront sur les recettes, les dépenses et les textes du projet de loi de finances.
L’avant-projet de loi de finances comprend l’exposé des motifs et la partie dispositive, détaillée article par article. Suivront ensuite les textes qui accompagnent ce projet de loi, qui seront déposés au Parlement, ainsi qu’une note qui sera présentée au Vice-Premier ministre, ministre du Budget.
Le Gouvernement est déterminé à aligner les prévisions budgétaires sur les réalités économiques du pays. L’élaboration d’un budget ambitieux reste un exercice délicat dans un contexte marqué par des contraintes de mobilisation des recettes internes et par la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs.
Dans le cadre du bouclage du processus d’élaboration du projet de loi de finances pour l’exercice 2026, le Vice-Premier Ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, a tenu une concertation, ce mercredi 20 août 2025, au Centre Financier de Kinshasa, avec les PTF, partenaires techniques et financiers, de la République Démocratique du Congo. C'était en présence du Ministre d'État en charge du Plan et de la Coordination de l'Aide au Développement, Guylain Nyembo, ainsi que du Vice-Ministre du Budget, Elysée Bokumwana.
Cette rencontre, déroulée dans un climat d’échanges constructifs, avait pour objectif principal de finaliser les arbitrages techniques, en vue du bouclage du projet budgétaire. Elle s’inscrit dans une démarche de transparence et de coopération entre le Gouvernement et ses partenaires, dans le but d’assurer la crédibilité, la soutenabilité et l’inclusivité du futur budget.
"Le Vice-premier ministre nous a présenté la projection budgétaire pour 2026, avec naturellement un budget à la hausse, y incluant les recettes à la hausse, avec une perspective 2024-2028 de recettes qui doubleraient la période précédente", a indiqué Fabrice Basile, chargé d'affaires ad intérim de la délégation de l'Union européenne.
Le VPM du Budget Adolphe Muzito a réaffirmé la volonté du Gouvernement de renforcer la discipline budgétaire, d’accroître la mobilisation des recettes internes et de mieux orienter les dépenses publiques vers les priorités sociales et économiques.
"Le VPM a exprimé sa volonté de pouvoir aller de pair avec ses différents partenaires pour pouvoir accompagner la vision exprimée par le chef de l'État, qui est de pouvoir développer le pays, accompagner les populations dans le désenclavement du pays", a ajouté Fabrice Basile.
Les partenaires techniques et financiers, quant à eux, ont salué cette approche participative et exprimé leur disponibilité à accompagner le pays dans la mise en œuvre des réformes budgétaires ambitieuses, engagées sous le leadership du nouveau Gouvernement.
"Naturellement, en tant que partenaire, nous sommes là pour soutenir la RDC dans les réformes qu'elle conduit. Nous avons fait part naturellement de certaines de nos préoccupations, qui vont dans le sens d'augmenter la transparence des exercices pour les recettes, de manière à capter les recettes qui existent dans le pays, mais aussi de manière à avancer... Donc, nous serons là en tant que partenaires, pour pouvoir les accompagner au mieux", a indiqué le chargé d'affaires a.i. de la délégation de l'UE.
Parmi les partenaires techniques et financiers présents à cette concertation avec le VPM Adolphe Muzito, figurent, entre autres, le FMI -Fonds monétaire international-, la BM -Banque mondiale-, la BAD -Banque africaine de Développement-, l'UE -Union européenne-, l'UA -Union africaine-, Enabel, GIZ et l'AFD -Agence française de Développement-.
La stabilité monétaire est un levier important dans une économie pour maintenir la valeur de la monnaie nationale en vue de favoriser la stabilité économique, renforcer la confiance des investisseurs et faciliter le commerce international. C’est dans cette optique que la Banque Centrale du Congo, « BCC », a annoncé à travers un communiqué officiel signé par André Wameso Nkualoki, Gouverneur, avoir vendu, le 18 août 2025, un montant de 50 millions USD aux banques commerciales, au taux de 2 776 CDF contre 1 USD américain.
Cette mesure qui vise à contenir les pressions sur la monnaie locale a été encouragée par les experts qui voient en cela un mécanisme conjoncturel et un signal de fermeté envoyé aux acteurs économiques.
D’autres, par ailleurs, estiment que « la stabilité durable du Franc Congolais dépendra de la diversification de l’économie et de l’amélioration des recettes d’exportation », a indiqué un analyste financier.
Il faut noter que « la BCC encourage vivement la population ainsi que les opérateurs économiques à orienter et à conclure leurs opérations de change par voie bancaire et ce, dans le respect du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux ».
En marge des travaux de la 9ème Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique (TICAD9), la Première Ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a tenu une rencontre stratégique, le mercredi 20 août 2025, avec le Président de la République d’Angola, João Lourenço, président en exercice de l’Union Africaine. Cet entretien de haut niveau a permis de renforcer les liens déjà solides entre les deux pays voisins, en abordant de front les défis sécuritaires communs et les opportunités de croissance économique partagée.
Au cœur de leurs échanges figurait en bonne place la situation sécuritaire préoccupante dans la région des Grands Lacs. Face à une instabilité persistante, les deux leaders ont convenu de la nécessité impérieuse d’une action concertée et vigoureuse pour soutenir activement les processus de paix en cours. Une mention spéciale a été faite aux initiatives de Washington et de Doha, considérées comme des cadres essentiels pour ramener une paix durable.
Prenant la parole, la Cheffe du Gouvernement congolais a particulièrement insisté sur l’importance capitale d’une approche commune et harmonisée entre Kinshasa et Luanda. Pour Judith Suminwa, seule une position unifiée permettra de garantir une stabilité régionale solide et de faire face efficacement aux forces déstabilisatrices. Un message reçu cinq sur cinq par le Président Lourenço, dont le pays joue un rôle de premier plan dans les médiations régionales.
Une coopération économique en plein essor
Au-delà des questions sécuritaires, le volet économique a occupé une part importante des discussions. Les deux parties ont exprimé leur satisfaction mutuelle quant à l'état d'avancement de leur coopération bilatérale, particulièrement dans le secteur stratégique des hydrocarbures où les projets communs progressent de manière significative.
Désireux d'élargir leur champ de collaboration pour en faire un véritable moteur de développement, ils ont également exploré de nouvelles pistes prometteuses. Le secteur de la pêche a notamment été identifié comme un nouvel axe de collaboration à fort potentiel, capable de créer des emplois et de renforcer la sécurité alimentaire des deux nations.
Des actes concrets à l'horizon
Cette dynamique positive se traduira par des actes concrets dans les mois à venir, témoignant de la vitalité de l'axe Kinshasa-Luanda. Le Président Lourenço a, dans ce cadre, officiellement invité la République Démocratique du Congo à prendre part à l'inauguration prochaine de la raffinerie de Kabinda, un projet phare pour l'économie angolaise.
Plus significatif encore, le Président angolais a annoncé sa visite officielle à Kinshasa au mois d’octobre. Ce déplacement s'inscrira dans le cadre du passage de relais de la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), un moment symbolique qui placera une fois de plus la collaboration entre les deux pays au centre de la diplomatie régionale.
Cette entrevue de haut niveau ne fait que confirmer et renforcer la volonté partagée de faire du partenariat stratégique entre la RDC et l'Angola un pilier fondamental de la paix, de la stabilité et de la prospérité pour toute l'Afrique centrale.
Chez Adolphe Muzito, Vice-Premier Ministre en charge du Budget, le train est déjà en marche. Après sa prise des fonctions, intervenue, la semaine dernière, il s’est vite lancé au travail. Hier, mardi 19 août 2025, il a, en effet, présidé, au Centre financier de Kinshasa, une séance de travail importante qui a réuni les responsables des Régies financières de la RDC. Au-delà d’une simple prise de contact, cette rencontre, tenue en présence du Ministre des Finances, Doudou Fwamba, s’est voulue un cadre de réflexion autour des défis sectoriels et une tribune de mobilisation stratégique, à l’aune du processus d'élaboration du projet de loi de finances de l'exercice 2026
Dans son intervention, le VPM en charge du Budget a énuméré les grandes lignes de la vision qu’il entend imprimer durant son mandat, mettant en lumière la nécessité de pouvoir maximiser les recettes de l’Etat en vue d’offrir au Gouvernement, dirigé par la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, les moyens de la mise en œuvre de sa politique.
"Les discussions ont porté sur la projection des recettes de 2026, le bouclage après les conférences budgétaires, qui ont été organisées du 28 juillet au 11 août", a indiqué Rolly Lengo, Directeur de la Direction Générale de Politique et Programmation Budgétaire au ministère du Budget.
Selon ses précisions fournies au terme de la réunion, "sur les recettes courantes qui ont été projetées dans la loi de finances rectificative à 9,9 milliards de dollars américains. Il compte atteindre 13 milliards en 2026."
Il a affirmé que les discussions ont tourné justement autour de ‘’cet objectif de 13 milliards, contre 11,7 milliards qui étaient prévus dans le cadre budgétaire à moyen terme adopté par le Gouvernement en juillet dernier’’.
"Les discussions ont porté sur cet objectif. Étant donné qu'il y a beaucoup de contraintes à atteindre, à réaliser par rapport à cet objectif de 13 milliards, les discussions se poursuivent, afin d'atteindre au moins les 11,7 milliards du cadre budgétaire à moyen terme", a ajouté Rolly Lengo. Sous l’impulsion de Félix Tshisekedi, Président de la République, le Gouvernement ne cesse d’initier des actions d’envergure afin de soutenir le pouvoir d'achat des populations. C'est dans cette optique qu'au mois de septembre de l'année passée, un décret a été signé concernant les prix des biens de première nécessité, dont la TVA a été réduite.
Dans le même élan, un appel au civisme fiscal a été lancé aux contribuables, pour accompagner le Gouvernement congolais dans l'exécution de son programme. "Il faudra qu'ils puissent contribuer davantage, payer l'impôt à tous les niveaux. Il y a les droits, taxes et redevances du pouvoir central. Il y a aussi les impôts, droits, taxes et redevances des provinces et des entités territoriales décentralisées. Et lorsqu'on paye l'impôt, on permet justement à l'État de disposer des moyens pour financer les infrastructures scolaires, sanitaires, routières et autres, et de subvenir à toutes les dépenses courantes, le financement des salaires et, n'est-ce pas, le fonctionnement des services publics", a, dans un langage d’assurance, expliqué Rolly Lengo.
Le Ministère des Finances a organisé, vendredi 15 août 2025, au Centre Financier de Kinshasa, une rencontre d'échange avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) pour marquer le coup d’envoi de la généralisation de la facture normalisée. L'objectif de cette réforme est de rassurer les opérateurs économiques, présenter les mesures d'accompagnement et réaffirmer la détermination du Gouvernement à moderniser la collecte de la TVA. Placée sous la vision du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, et portée par le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, cette rencontre visait à fluidifier la généralisation de la réforme sur la facture normalisée, effective depuis le 1er août 2025.
La cérémonie, présidée par la Vice-Ministre des Finances, Gracia Yamba Kazadi, a permis de présenter les deux outils majeurs de cette réforme pour les entreprises assujetties à la TVA notamment, les Dispositifs Electroniques Fiscaux (DEF) et la procédure d’homologation des logiciels de facturation.
Une réforme pour la transparence, pas une nouvelle taxe
Dans son discours, au nom du Ministre Doudou Fwamba, la Vice-Ministre a tenu à clarifier l'esprit de la réforme. ‘’Face aux difficultés, il est essentiel que chaque citoyen, acteur économique et partenaire, se mobilise pour soutenir la vision du Chef de l’Etat et les initiatives du Gouvernement’’, a-t-elle déclaré, avant d'insister sur un point capital.
‘’La mise en place de la facture normalisée n'a pas pour objectif de créer une nouvelle taxe, mais repose sur un mécanisme technologique et réglementaire qui stabilise la collecte de la TVA et assure une plus grande transparence dans les transactions commerciales’’, a martelé Gracia Yamba.
Cette réforme, dont la phase pilote a été lancée en septembre 2024, offre de nombreux avantages : la lutte efficace contre la concurrence déloyale en s'assurant que toutes les entreprises collectent et reversent la TVA ; l’amélioration de la transparence des transactions commerciales ; la fiabilisation des données fiscales pour une meilleure planification économique ; et la protection des consommateurs contre les fausses factures.
Plus loin dans son discours, Gracia Yamba a lancé un appel pour un soutien tous azimuts, aux réformes portées par le Président République. ‘’L'engagement collectif à soutenir la vision du Chef de l’Etat et les initiatives du gouvernement, c'est l'un des leviers déterminant pour la réussite de notre pays. L'histoire de la nation congolaise témoigne de notre remarquable capacité de surmonter nos crises. A maintes reprises, notre peuple a su faire preuve de solidarité et d'esprit de dépassement pour construire une paix durable et préserver l'intégrité du territoire’’, a-t-elle insisté.
Des mesures d'accompagnement concrètes pour les entreprises
Conscient des défis que représente cette transition, le Gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs de soutien. La Vice-Ministre a invité les entreprises à se rapprocher de la Direction Générale des Impôts (DGI) pour en bénéficier.
‘’Les Modules de Contrôle de Facturation (MCF) sont disponibles gratuitement sur demande auprès de la DGI. Les entreprises qui acquièrent des Dispositifs Electroniques Fiscaux (DEF) physiques peuvent bénéficier, sur demande, d'un remboursement de 50% du coût d'acquisition sous forme de crédit d'impôt. La première liste des Systèmes de Facturation Electronique (SFE) homologués sera publiée dès la première quinzaine de septembre 2025. C'est ensemble, administration fiscale et secteur privé, que nous pourrons bâtir un environnement des affaires plus simple, compétitif et équitable’’, a conclu la Vice-Ministre.
La DGI et la FEC saluent une avancée majeure
Présent à la rencontre, le Directeur Général de la DGI, Barnabé Muakadi, a salué la volonté du Gouvernement de moderniser la gestion de la taxe sur la valeur ajoutée, par la mise en place de dispositifs électroniques fiscaux permettant de suivre en temps réel les opérations réalisées par les entreprises.
De son côté, le représentant de la FEC a salué le haut niveau de collaboration avec le Ministère des Finances et la DGI. Il a toutefois formulé une recommandation : ‘’Nous demandons à la DGI d’intensifier les activités de sensibilisation de manière à relayer les préoccupations des entreprises et des services publics’’. Reconnaissant que toute réforme nécessite des ajustements, il a affirmé : ‘’Nous comptons sur le concours de tout le monde pour que cette réforme soit un succès’’.
Cette rencontre marque une étape décisive dans le dialogue entre l'État et le secteur privé, essentiel pour la réussite d'une réforme structurante visant à élargir l'assiette fiscale et à garantir une plus grande justice fiscale pour le développement de l'économie nationale.
Accusé d’avoir tiré profit des minerais de la République Démocratique du Congo, les Etats-Unis ont infligé, mardi 12 août 2025, des sanctions au groupe armé Parico FF évoluant dans l’Est du pays. Les entreprises congolaises et chinoises liées à ce commerce illégal ont également été sanctionnées. Une décision qui intervient alors que Washington cherche à mettre fin au conflit dans cette région riche en ressources minérales et attirer ainsi des investissements américains.
Le Trésor américain a sanctionné plusieurs entités liées au commerce illégal des minerais dans l’Est de la RDC. Washington annonçait, mardi soir, qu’il sanctionnait ce groupe armé qui contrôlait jusqu’à l’année dernière l’important complexe minier de Rubaya qui produit jusqu’à 15% de la production mondiale du coltan, un minerai qui est transformé en tantale : un composant essentiel dans l’électronique.
Outre la milice Parico FF, les USA ont également sanctionné une société congolaise ainsi que deux entreprises basées à Hong Kong impliquées dans ce commerce. Des sanctions qui ont surpris parce que ce sont désormais les rebelles du M23 qui contrôlent les mines de Rubaya alors que Washington ne l’a pas sanctionné.
Les raisons exactes ne sont pas claires. Mais Washington s’investit fortement dans la résolution de la crise du M23 et soutient les négociations entre Kinshasa et le groupe rebelle. A ce stade, sanctionner le M23 serait perçu comme une entrave au processus de paix auquel Washington est intégralement engagé.
L’administration Trump a dit clairement aussi qu’elle s’intéressait aux minerais de la région.
Dans une déclaration, le Trésor américain a dit qu’il n’hésiterait pas à prendre des mesures contre le groupe qui empêche les Etats-Unis d’accéder aux minerais essentiels à leur défense nationale.
Kinshasa a accueilli, le jeudi 31 juillet 2025, la 8ème Réunion des Ministres des Mines de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Tenue à l’hôtel Hilton, cette rencontre cruciale, placée sous le thème "Consolider la paix et la sécurité pour un développement durable dans la région des Grands Lacs", a mis l'accent sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles et la promotion d'une gouvernance minière responsable.
Coordonnée par le Ministre de l'Intégration régionale, Didier Mazenga, la réunion a été marquée par une intervention forte du Ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Ce dernier a réaffirmé l'engagement du pays, sous l'impulsion du Président Félix Tshisekedi, pour une gestion transparente des richesses minières, tout en dénonçant la persistance de la contrebande qui alimente l'insécurité dans l'Est du pays.
Au cœur de son discours, le Ministre Kizito Pakabomba a souligné le rôle vital du Mécanisme Régional de Certification (MRC), l'un des six outils de l'Initiative Régionale contre l'Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN).
‘’Ce mécanisme n'est pas un simple document administratif. Il est notre garantie de transparence, notre barrière commune contre les circuits illicites, et surtout, il est le fondement de la confiance internationale envers les minerais issus de notre région. Sans lui, nous ouvrons la porte à l'anarchie, aux groupes armés, aux mafias transfrontalières’’, a-t-il martelé.
Face aux défis persistants notamment, des écarts d'application entre les Etats membres créant des "zones grises", la RDC a rappelé les mesures concrètes déjà prises, comme la classification de plusieurs sites miniers en zone rouge et la saisine officielle de la CIRGL pour une enquête sur le trafic transfrontalier présumé vers le Rwanda.
Trois propositions concrètes pour passer à l'action
Pour transformer les déclarations en résultats tangibles, le Ministre des Mines a formulé trois propositions majeures au nom de la République Démocratique du Congo :
1. Renforcer la mise en œuvre du MRC par des audits indépendants et l'instauration de mécanismes de sanction en cas de non-conformité persistante.
2. Mettre en place une task force régionale sous l'égide de la CIRGL pour appuyer les enquêtes et vérifier les chaînes d'approvisionnement sensibles.
3. Accélérer la mise en service du laboratoire régional d'analyse en Tanzanie, un levier jugé stratégique pour crédibiliser l'ensemble du processus de certification.
‘’Les peuples de la région des Grands Lacs nous regardent. Ils attendent des réponses. Et surtout, ils attendent des résultats. C'est ensemble que nous pourrons bâtir une région où les minerais ne servent plus à financer la guerre, mais à construire l'avenir’’, a conclu le Ministre Pakabomba.
Un appel à la volonté politique et à la mutualisation des efforts
Dans son mot d'ouverture, le Ministre de l'Intégration Régionale, Didier Mazenga, a rendu un vibrant hommage au Président Félix Tshisekedi pour son engagement en faveur de la stabilité régionale. Il a insisté sur la nécessité d'une volonté politique forte de la part de tous les Etats membres pour assurer le développement.
‘’Je suis convaincu qu'avec les ressources dont regorge la Région des Grands Lacs couplées à la volonté politique de nos autorités, il est possible d'assurer ce développement auquel aspirent profondément les peuples de nos Etats respectifs. Cela exige, certes, la mutualisation des efforts’’, a-t-il déclaré, remerciant également la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka pour son implication.
Cette 8ème réunion se veut donc un tournant, où les engagements devront être vérifiables et la solidarité active pour que les richesses du sous-sol deviennent enfin un vecteur de paix et de prospérité partagée.
La Pros.
DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE DES MINES A L’OCCASION DE LA 8ème REUNION DE MINISTRES DES MINES DE LA CIRGL
Excellences Monsieur le Ministre des mines de la République du Soudan, président en exercice du comité des Ministres en charge des Mines,
Excellences Messieurs les Ministres des mines des Etats membres de la CIRGL, Chers collègues,
Monsieur le Secrétaire exécutif de la CIRGL,
Messieurs les Ambassadeurs accrédités en RDC,
Chers participants,
Mesdames et Messieurs
C'est pour moi un honneur et un privilège de vous accueillir ici à Kinshasa à l'occasion de cette 8" Réunion ordinaire des Ministres en charge des Mines de la CIRGL.
Je vous souhaite la bienvenue dans la capitale de la République Démocratique du Congo, pays au cœur de l'Afrique, engagé, selon la vision de Son Excellence Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo et Chef de l'Etat, et sous la conduite de Son Excellence Madame Judith Suminwa Tuluka Première Ministre et cheffe du gouvernement, dans la construction d'un espace régional fondé sur la paix, la transparence et le développement durable.
Le thème retenu pour nos travaux Consolider la paix et la sécurité pour un développement durable dans la région des Grands Lacs-résonne avec une acuité toute particulière pour nous, responsables du secteur minier. Il nous oblige à confronter avec lucidité les réalités de notre sous- région, où les ressources naturelles, qui devraient être une bénédiction pour nos peuples, alimentent encore trop souvent l'instabilité.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de mettre l'accent sur ce qui constitue, à mon sens, l'épine dorsale de notre coopération minière régionale le Mécanisme Régional de Certification (MRC), l'un des six outils phares de l'Initiative Régionale contre l'Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN).
Ce mécanisme n'est pas un simple document administratif. Il est notre garantie de transparence, notre barrière commune contre les circuits illicites, et surtout, il est le fondement de la confiance internationale envers les minerais issus de notre région.
Le MRC est la réponse collective que nous avons formulée pour rompre le lien entre minerais et conflits. Il est la clé de voûte de tout effort de formalisation, de traçabilité et de légitimation de notre commerce minier. Sans lui, nous ouvrons la porte à l'anarchie, aux groupes armés, aux mafias transfrontalières.
C'est pourquoi, plus que jamais, sa pleine application doit être une priorité absolue pour chacun de nos États.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Lors de la 6ème Réunion des Ministres, tenue en novembre 2021, nous avons appelé à une évaluation complète de la mise en œuvre des six outils dans les États membres. Aujourd’hui, nous saluons les progrès accomplis cette évaluation est en cours, nous devons la consolider et ses premières conclusions seront présentées lors de l'atelier d'Entebbe le mois prochain.
Mais nous devons aussi reconnaître les défis persistants. Des écarts importants subsistent entre les États en matière d'intégration du MRC dans les cadres juridiques et opérationnels. Cette situation crée des zones grises, que certains exploitent pour détourner nos ressources au détriment de nos peuples.
La République Démocratique du Congo a récemment été confrontée à cette problématique Depuis le début de l'année 2025, l'Intensification de la contrebande minière vers des pays voisins a contribué à aggraver l'insécurité dans l'Est de notre territoire Face à cela, sous l'impulsion du Président de la République, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et avec l’accompagnement de Madame la Première Ministre, le Ministère des Mines a pris des mesures concrètes. Parmi celles-ci :
La classification en zone rouge de plusieurs sites miniers sensibles par arrêté du 12 février 2025.
Des correspondances officielles adressées au Secrétariat exécutif de la CIRGL (18 février et 21 mars 2025), demandant l'ouverture d'une commission d'enquête sur le trafic transfrontalier présumé des minerais vers le Rwanda.
Je me félicite que la réunion extraordinaire de Lusaka, tenue le 2 mai dernier, ait su entendre notre appel, et amorcé une dynamique nouvelle de réponse régionale Il nous revient désormais, ici à Kinshasa, d'évaluer les avancées concrètes et de renforcer les instruments à notre disposition.
Excellences,
Chers Collègues,
La RDC n'est pas seule à tirer la sonnette d'alarme. La République du Soudan a également saisi le Secrétariat sur la question de zones minières tombées sous le contrôle de la milice RSF. Ces deux cas, bien que différents, traduisent une même réalité tant que des minerais sortiront de notre sol sans certification, sans traçabilité, et sans contrôle, notre région restera vulnérable.
Nous avons les outils. Nous avons l'expérience. Ce qui manque parfois, c'est la volonté politique de les appliquer pleinement.
C'est pourquoi je formule ici trois propositions claires:
1 Renforcer la mise en œuvre du MRC dans tous les États membres, y compris par des audits indépendants, des appuis techniques ciblés, et des mécanismes de sanction en cas de non- conformité persistante.
2 Mettre en place une task force régionale, sous l'égide du Secrétariat exécutif, pour appuyer les enquêtes et vérifier les chaines d'approvisionnement sensibles.
3. Accélérer la mise en service du laboratoire régional d'analyse en Tanzanie, dont la disponibilité constitue un levier stratégique pour crédibiliser le MRC Excellences,
Le MRC n'est pas un luxe administratif. C'est une exigence de survie pour nos économies, une condition sine qua non pour restaurer la confiance de nos citoyens et de nos partenaires internationaux.
Je lance donc un appel que cette 8ème Réunion ne soit pas simplement celle des déclarations, mais celle des engagements vérifiables, des outils pleinement opérationnels, et d'un esprit de solidarité active.
Solidarité, car nous n'avancerons que si aucun État membre n'est laissé en marge. Mais exigence aussi, car aucun ne doit ralentir la dynamique collective par inertie ou complaisance.
La Région des Grands Lacs mérite mieux que d'être un épicentre de conflits liés aux minerais. Elle peut et doit devenir un modèle de transformation locale, de commerce équitable, et d'intégration économique inclusive.
Excellences,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Les peuples de la région des Grands Lacs nous regardent. Ils attendent des réponses. Et surtout, ils attendent des résultats.
Ne leur donnons pas des textes sans vie. Donnons-leur des décisions fortes, une gouvernance Intégre, et une coopération sincère.
C'est ensemble que nous pourrons bâtir une région où les minerais ne servent plus à financer la guerre, mais à construire l'avenir.
Je vous remercie de votre attention et de votre engagement
Kizito PAKABOMBA KAPINGA MULUME, Ministre des Mines de la République Démocratique du Congo.