Révolution de la conscience révoltée (16), L’Heure des Clarifications : Fayulu se détache, Katumbi doit suivre

(Par Jonas Tshiombela)
Avocat du peuple
Kinshasa, 2 juin 2025. A un moment critique de notre histoire, où l'indignation populaire menace de céder la place à la résignation, un geste de lucidité politique vient rompre le brouillard de la trahison : Martin Fayulu a, enfin, pris ses distances avec l’alliance contre-nature menée par Joseph Kabila et Corneille Nangaa. Cette rupture, tardive mais salutaire, est un souffle d'espoir pour tous ceux qui croient encore que la politique peut rimer avec éthique et patriotisme.
Un acte de courage dans un océan de compromissions
Depuis des mois, nous assistons à la lente agonie morale d'une opposition qui ne sait plus s’opposer qu’à elle-même. Les alliances improbables se multiplient. Les anciens bourreaux s’acoquinent avec ceux qu’ils ont hier persécutés. L’intérêt du peuple est sacrifié sur l’autel des intérêts individuels. Dans cette confusion générale, le geste de Fayulu sonne comme un sursaut de dignité. En se désolidarisant clairement de Kabila et de Nangaa, les architectes du chaos électoral de 2018, mais aussi les complices tacites des groupes armés qui saignent notre pays, Fayulu rappelle qu’il existe encore des lignes rouges à ne pas franchir. Il réaffirme une vérité simple, mais devenue rare : on ne pactise pas avec ceux qui ont du sang sur les mains.
Kabila et Nangaa : la mémoire courte est un luxe que le peuple n’a pas
Il ne faut pas laisser l’amnésie s’installer. Joseph Kabila a dirigé la RDC pendant dix-huit années de déclin, de pillage et d’impunité. Corneille Nangaa, quant à lui, a été le chef d’orchestre d’un scrutin biaisé qui a volé au peuple sa souveraineté. Aujourd’hui, ces deux hommes se présentent comme des « sauveurs » alors qu’ils ont contribué à notre naufrage. Leur proximité actuelle avec des groupes armés comme le M23 dont les exactions contre les civils, les femmes et les enfants ne sont plus à démontrer est une honte nationale. C’est une trahison stratégique, mais surtout humaine. Ils ne méritent pas une seconde chance politique ; ils méritent de répondre de leurs actes devant la justice.
Moïse Katumbi : l’ambiguïté devient complicité
Dans ce contexte, le silence de Moïse Katumbi devient assourdissant. Pire encore, son entourage flirte ouvertement avec les idées de cette coalition rétrograde. Si Katumbi veut rester une figure crédible de l’opposition, il doit clarifier sa position. Il ne peut pas prétendre incarner le changement tout en tolérant les symboles de la régression. Le peuple n’a plus de patience pour les faux-semblants. Katumbi doit faire comme Fayulu : rompre publiquement, sans ambiguïté, avec Kabila et Nangaa. Il en va de sa crédibilité, mais surtout de la confiance d’un peuple qui a trop souvent été trahi.
Un appel au Président Tshisekedi : récompensez la cohérence
Le chef de l’Etat a, en ce moment, une opportunité rare : reconnaître et soutenir les forces politiques qui choisissent le camp du peuple au lieu de celui des arrangements douteux. En saluant l’acte de Fayulu, nous appelons le président à lui ouvrir une voie de collaboration patriotique, fondée sur l’intérêt général, et non sur des calculs électoralistes.
Le peuple juge, et il jugera encore
L’heure est venue de dresser une ligne claire entre les bâtisseurs et les saboteurs. Entre ceux qui ont toujours lutté pour la justice et ceux qui, sous couvert d’opposition, veulent revenir au pouvoir par la ruse. Le geste de Martin Fayulu est un point de départ. Il faut maintenant que d’autres suivent. Car une vérité s’impose : le peuple congolais ne veut plus de recyclage politique. Il veut une rupture. Et cette rupture commence par le refus de pactiser avec les traîtres de la nation.
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