Rapports de Human Rights Watch et Amnesty International, RDC : Denis Mukwege appelle la Communauté Internationale à des sanctions fortes et coordonnées contre les auteurs de ces crimes les plus graves

Rapports de Human Rights Watch et Amnesty International, RDC : Denis Mukwege appelle la Communauté Internationale à des sanctions fortes et coordonnées contre les auteurs de ces crimes les plus graves

«Nous sommes alarmés par le recours généralisé à la violence sexuelle comme une méthode de guerre par l’ensemble des parties au conflit, notamment par le M23, dont le contrôle et la direction de facto sont assurées par les Forces de défense rwandaises », a déclaré Dr Denis Mukwege, acteur politique congolais dans une déclaration qu’il a faite suite à la publication des rapports de Human Rights Watch et Amnesty International RDC. Le Prix Nobel de la paix 2018 a invité la communauté internationale à « mobiliser les ressources pour mettre en place un Tribunal Pénal International pour le Congo, des chambres spécialisées mixtes et la mise en œuvre de tous les outils de la justice transitionnelle en RDC ».

Ci-dessous, sa déclaration dans toute son intégralité.

Déclaration suite à la publication des rapports de Human Rights Watch et Amnesty International

Nous avons pris connaissance des rapports publiés en date du 20 août 2025 par Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) sur les exactions graves commises dans les Provinces du Nord et du Sud Kivu, en grande partie occupées par l’armée rwandaise dans le cadre d’une énième guerre d’agression.

Nous sommes alarmés par le recours généralisé à la violence sexuelle comme une méthode de guerre par l’ensemble des parties au conflit, notamment par le M23, dont le contrôle et la direction de facto sont assurées par les Forces de défense rwandaises.

Nous tenons également à alerter l’opinion et les décideurs sur les sources crédibles recueillies par HRW et AI de massacres commis à grande échelle en juillet dernier dans le territoire de Rutshuru à l’encontre principalement de civils d’origine hutue. Ces nouvelles sources corroborent celles publiées par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme dans son communiqué du 6 août. C’est à juste titre que Human Rights Watch a déclaré que « le ciblage par le M23 des civils hutus vivant à proximité des bastions des FDLR soulève de graves inquiétudes quant à un éventuel nettoyage ethnique ».

Ces atrocités rappellent les crimes les plus graves commis à l’encontre des Hutus en 1996 et 1997 lors de la 1e guerre du Congo et répertoriés dans le rapport Mapping des Nations Unies. S’ils étaient portés devant un tribunal compétent, ces crimes imprescriptibles restés impunis pourraient être qualifiés de génocide.

Presque 15 ans après la publication du rapport Mapping, les rapports récents de la société civile et des Nations Unies doivent interpeller la communauté internationale qui ne peut plus fermer les yeux sur cette tragédie et a l’obligation morale et juridique de mettre fin à l’impunité pour éviter la répétition de ces crimes les plus graves.

Les États et les institutions qui cherchent à restaurer la paix dans la région des Grands Lacs ne pourront faire l’économie de la justice et nier les millions de victimes congolaises. Nous réitérons notre appel aux Nations Unies, à l’Union européenne et aux États à adopter sans plus tarder des sanctions fortes et coordonnées contre la hiérarchie militaire et politique responsables de la commission de ces crimes les plus graves à l’encontre des populations civiles, et à mobiliser les ressources pour mettre en place un Tribunal Pénal International pour le Congo, des chambres spécialisées mixtes et la mise en œuvre de tous les outils de la justice transitionnelle en RDC.

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