Plaider pour la justice en faveur des victimes, IRDH : «Pour que votre démarche ne soit confondue à un trophée des crimes graves»

Plaider pour la justice en faveur des victimes, IRDH : «Pour que votre démarche ne soit confondue à un trophée des crimes graves»

Telle est l’invitation lancée par l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) aux chefs religieux membres de la CENCO et de l’ECC afin d’intégrer, à leur démarche pour la recherche de la paix et le bien-vivre ensemble, l’obligation de plaider pour la justice, en faveur des victimes dans les conflits à l’Est de la RDC. Dans leur communiqué publié ce jeudi 13 février, cet Etablissement d’Utilité Publique fustige le fait que, « pendant la rencontre des leaders religieux avec la hiérarchie militaire et politique de l’AFC/M23, sous ordre de l’armée rwandaise, leurs troupes continuent à causer morts et désolations sur la route vers Bukavu». Rencontre qui a eu lieu le 12 février dernier à Goma. Une violation de plus des droits humains et du Droit International Humanitaire.

COMMUNIQUE IRDH/2025/02/003

GUERRE DU RWANDA CONTRE LA RDC, LES EGLISES DEVRAIENT INTEGRER LE PLAIDOYER POUR LA JUSTICE DU PRIX NOBEL DE LA PAIX, Dr MUKWEGE.

« Pour que votre démarche ne soit confondue à un trophée des crimes graves ».

Lubumbashi, le 13 février 2025. L’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) invite les chefs religieux de l’Eglise Catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), en séjour à Goma, d’intégrer, à leur recherche de la paix, l’obligation de plaider pour la justice, en faveur des victimes. L’Institut est préoccupé par le fait que, pendant la rencontre des leaders religieux avec la hiérarchie militaire et politique de l’AFC/M23, sous ordre de l’armée rwandaise, leurs troupes continuent à causer morts et désolations sur la route vers Bukavu. Cette nouvelle attaque a augmenté le nombre de victimes des graves violations des droits humains et du Droit international humanitaire (DIH).

En fait, le mardi 11 février, au parlement européen de Strasbourg, le Prix Nobel de la Paix, Dr Mukwege avait appelé à la condamnation de l’agression de la République Démocratique du Congo (RDC) par la République du Rwanda, des subséquentes graves violations des droits humains, du pillage des ressources minières et de la signature d’un accord d’achat desdits minerais par l’Union Européenne. Le 05 février dernier, la Commission onusienne des droits de l’Homme de Genève avait déjà décidé de créer une commission d’enquête sur ces présumés violations des droits humains. En ce même moment, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) lançait une demande urgente à la coopération et à la soumission d’informations de la part de tous ses partenaires, sur cette horrible situation de la RDC. Enfin, bien qu’ayant des approches divergentes, les communautés des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et ceux de l’Afrique australe (SADC) s’accordent de mettre fin à la présence rwandaise et de soutenir la souveraineté de la RDC. Pour rappel, l’ONU avait dressé une cartographie (rapport mapping) des crimes graves commis en RDC, entre 1993 et 2003, citant un grand nombre de personnes rencontrées.

En définitive, l’IRDH recommande aux chefs religieux Catholique et de l’ECC :

« Pour que votre démarche ne soit perçue comme allant dans le sens contraire d’autres initiatives de paix et de justice des organisations nationales et internationales, vous avez le devoir de communiquer clairement votre position, relativement aux activités militaires du Rwanda en RDC ».

Les évêques ne devraient pas laisser planer un doute sur leur action ou ne devraient pas laisser croire qu’ils soutiendraient « des congolais courageux » à s’allier au projet rwandais, en causant d’autres millions de victimes congolaises.

Aux politiciens de l’opposition, de ne pas interpréter la démarche des églises comme un trophée pour ceux qui ont pris des armes et ont tué leurs compatriotes, afin de mettre le Gouvernement à genou, avant un énième éventuel round de partage de pouvoir. Massacrer des civils, dans le but d’atteindre un objectif politique est une violation du Droit international ;

Aux membres de l’Union Sacrée au pouvoir, principalement à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), de tirer des leçons de son narratif politique et mettre fin à ses actions contre la Constitution qui énervent la population. Toute tentative de modifier le nombre de mandats est une faute grave, aux conséquences politiques incommensurables ;

A la population, de continuer à : - dénoncer des présumés auteurs des graves atteintes aux droits humains, - participer à la recherche de la justice et la paix, - soutenir la consolidation des institutions de la République.

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