Crise sécuritaire dans l’Est, RDC : Dr Baudouin Buassa favorable au ‘‘Talk and Fight’’

Crise sécuritaire dans l’Est, RDC : Dr Baudouin Buassa favorable au ‘‘Talk and Fight’’

Ce lundi 6 octobre 2025, dans l’émission Face-à-Face sur la radio Top Congo, le Professeur émérite Docteur Baudouin Buassa Bu Tsumbu, président du G14 et allié du Président Félix Tshisekedi est passé en revue la situation politique du pays dont les contours menaçant de la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est.

En comparaison avec les différentes crises qui ont secoué le pays depuis le régime Mobutu, le partenaire de Félix Tshisekedi voit en la crise actuelle une situation beaucoup plus complexe et inédite à cause des atrocités qui continuent à occasionner mort d’hommes et des milliers de déplacés dans la partie orientale du pays. Une situation similaire à celle marquant l’entrée de l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila en mai 1997.

«La situation actuelle me paraît très difficile parce que ce qui se passe à Goma et Bukavu me rappelle un peu 1996, 1997, évidemment bien avant le 17 mai 1997 qui est pour moi une date catastrophique parce que c’est en ce moment-là que nous étions chassé du Parlement et donc du pouvoir», se rappelle avec amertume cet ancien collaborateur de Jean Nguza a Karl-I-Bond.

«Discuter et se battre», seule alternative

Seules les discussions ne conduiront pas à une paix durable dans un temps requis, estime le Dr Baudouin Buassa. Si l’ennemi use de force, dit-il, la RDC doit également brandir ses biceps pour accélérer le processus de paix. Une stratégie qui évitera la balkanisation du pays par ses ennemis.

«J’ai dit au Président de la République qui est notre partenaire que nous devons cesser d’être distraits. C’est pour cela que j’ai toujours dit au Chef de l’Etat que nous devons appliquer le ‘’Talk and Fight’’ (Discuter et se battre). Les discussions impliquant la diplomatie. Mais, sans la partie militaire, cela risque d’être difficile. Et, toutes les négociations qu’on mène risquent aussi d’être compliquées », a-t-il exhorté le Commandant Suprême des FARDC.

«Il faut toujours discuter en position de force », dit-il.

Une force qui devrait être rétablie partant des efforts déjà engagés mais qui doivent se pérenniser.

« Plus nous montrons que nous sommes faibles, plus les autres vont s’installer et nous risquons d’avoir une balkanisation qui ne dit pas son nom. Par contre, si nous montrons les muscles, Kagame qui a déjà des problèmes à l’international risque de reculer. Et son recul effacera ipso facto le M23», a-t-il dit.

Cet acteur politique invite les services de sécurité à être forts et toujours prêts pour la défensive car, estime-t-il, une moindre faiblesse de leur part facilitera le morcèlement du pays par les ennemis de la paix.

Processus de paix et dialogue inter-congolais

Pour ce politique, le dialogue entre congolais est une bonne initiative mais « pour quel terme de référence ? », s’interroge-t-il. Selon lui, si les dialogues antérieurs n’ont pas aidé le pays à avancer en trouvant de solution aux vrais problèmes qui freinent le nouvel élan de développement, en organiser un autre aujourd’hui rimerait aux mêmes conclusions. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, a-t-il déclaré en s’opposant vraisemblablement à l’invitation et à l’appel au dialogue lancé par les confessions religieuses ainsi que l’opposition.

Pour ce qui est des accords dans le cadre du processus de paix en RDC, le président national du G14 a rappelé que la meilleure facilitation est celle américaine avec Donald Trump à la manette. Ainsi, pour lui, l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda, pays agresseur, constitue le socle même d’un départ sans faille pour la restauration de la paix dans l’Est du pays.

«Les Etats-Unis sont plus crédibles pour une facilitation efficace qui aiderait le pays à sortir de cette crise sécuritaire qui a duré pendant plus de trois décennies », a confié le Professeur Baudouin Buassa.

Un Congo en voie de partitionnement ?

«Ce qu’on veut faire du Congo est connu de tous les congolais », a-t-il lancé en faisant référence à la balkanisation qui serait, du moins que l’opinion puisse le dire, l’idée derrière les agresseurs des peuples congolais dans l’Est du pays.

Condamnation de Joseph Kabila

Le fidèle aux idéaux de la Conférence Nationale Souveraine déplore le fait que l’ancien président Joseph Kabila puisse se retrouver à Goma, communiant avec les rebelles, dans cette zone sous contrôle de l’AFC/M23, alors qu’il était protégé par la loi sur les anciens Chefs d’Etat élus démocratiquement. Cette condamnation paraît pour lui comme une sanction bien réfléchie de la part des autorités du pays qui, dit-il, « ont eu raison de le poursuivre ».

Il sied de rappeler que la crise sécuritaire qui sévit l’Est du pays constitue une menace qui doit être prise avec le plus grand sérieux par les autorités et tous les congolais en général en vue de combattre l’ennemi et reprendre le contrôle de l’intégrité territoriale. Dr Baudouin Buassa Bu Tsumbu, acteur politique majeur avec une expérience de la vie politique de longue haleine, entend voir un nouveau Congo avec des congolais qui apprennent à « travailler pour le Congo, non pas des gens qui font la politique pour eux-mêmes, pour avoir un poste et gagner de l’argent ».

César Nkangulu

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